Maturing Talents: U 23s
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Maturing Talents: U 23s
summer/été 2006 in this issue dans ce numéro News Bits Dernières nouvelles 4 Heroes of the past: ... Héroïnes du passé: ... 6 A winning attitude Un comportement de gagnante 8 Dorfman Family famille dorfman 9 M1x stars M1x stars 10 LM4LM4-14 From athlete to coach: ... D’athlète à entraîneur: .... 16 Blending the roles as ... Les différents rôles d’un... 18 Maturing Talents: U 23s siemens plc supports... siemens plc soutient... 20 back pain, a rowing disorder mal de dos, mal de l’aviron 21 Standardising the Under 23 ... Standardisation des Championnats... 22 rowing world cup summary la coupe du monde d’aviron en bref 26 profile / profil The new PM4 monitor makes rowing even more fun with wireless racing and games. And maintenance is minimal thanks to a sturdier frame, nickelplated chain and rechargeable battery pack. Visit concept2.com to learn more about the new Model E and the updated Model D. 2 introduction FISA Promotes Equity in Rowing La FISA promeut l’égalité dans l’aviron Women’s rowing has come a long way (made great strides) in the last 30 years. World Rowing and Olympic Regattas are events where all athletes are supported and treated with equal respect. Au cours des trente dernières années, l’aviron féminin a réalisé de grands progrès. Les régates des championnats du monde et les régates olympiques sont des événements lors desquels tous les athlètes sont soutenus et traités avec le même respect. However, there are still many areas in the world where women do not have the same opportunities to participate in sport as their male counterparts. Even in countries where women have managed to prove their abilities in spite of limited support, there are some individuals who continue to hold the belief that women do not have a right to enjoy sport as men do. Toutefois, il existe encore bon nombre de régions dans le monde où les femmes n’ont pas les mêmes opportunités d’accéder au sport que leurs homologues masculins. Même dans les pays où les femmes ont réussi à prouver leurs capacités en dépit du soutien limité dont elles bénéficient, d’aucuns continuent à penser que les femmes n’ont pas le droit d’apprécier le sport au même titre que les hommes. It is difficult to understand such attitudes in the 21st century and especially when we have experienced the positive power of sport, what sport can bring to an individual and to a culture. We, in FISA, have a mandate to promote rowing without discrimination based on politics, religion, race or gender. We therefore also have a mandate to promote and develop women’s rowing, in particular where inequities still exist. The FISA Women’s Commission is comprised of members from each of the Commissions of FISA. It meets yearly at the Joint Commissions Meeting to review progress and plan for the future. Some of the current activities of the Commission are: The Women in Rowing History Project written by Amanda Schweinbenz which is nearly complete and will be an extremely interesting record of women in our sport. The FISA Women’s Development Camps which have been taking place in Seville, Spain for six years now under the direction of leading female coaches such as Penny Chuter. The camps have hosted athletes and coaches from around the world. In cooperation with Olympic Solidarity, FISA has now started Continental Talent Identification Camps with the goal of identifying and developing young athletes for the future, initially from Africa. One of FISA’s goals is to ensure that as many countries as possible identify and support female as well as male athletes. Planning is now taking place for future similar camps in Asia and Latin America and again in Africa. The Junior, U23 and Senior events statistics kept by FISA show increasing participation of women at the international level, including now the U23 women’s eight. At any FISA Event there is always someone from the Women’s Commission present. We appreciate hearing your ideas and feedback so please introduce yourself next time and let us know your thoughts on women’s rowing. Au 21e siècle, des attitudes de ce type sont difficiles à comprendre, en particulier quand on a découvert l’influence positive du sport, ce que le sport peut apporter à un individu et à une culture. A la FISA, nous avons pour mission de promouvoir l’aviron sans aucune discrimination d’ordre politique, religieux, racial ou de genre. Par conséquent, nous avons également pour mission de promouvoir et de développer l’aviron féminin, en particulier là où des inégalités subsistent. La Commission féminine de la FISA est composée de membres de chacune des Commissions de la FISA. Elle se réunit sur une base annuelle dans le cadre de la réunion conjointe des Commissions, afin de faire un bilan des progrès et d’élaborer des projets pour le futur. Voici un aperçu des activités en cours de la Commission: Le projet d’historique « Les femmes dans l’aviron », écrit par Amanda Schweinbenz, est presque achevé et fournira un dossier extrêmement intéressant sur les femmes dans notre sport. Les camps de développement FISA pour les femmes, qui sont organisés à Séville, en Espagne, depuis six ans maintenant, sont placés sous la direction d’éminents coaches féminins, comme par exemple Penny Chuter. Les camps ont accueilli des athlètes et des coaches du monde entier. En coopération avec la Solidarité Olympique, la FISA a initié les camps d’identification de talents continentaux, dans le but d’identifier et de former de jeunes athlètes pour le futur, dans un premier temps en provenance d’Afrique. L’un des objectifs de la FISA est de garantir que le plus grand nombre de pays possibles identifient et soutiennent les athlètes féminins au même titre que les athlètes masculins. De futurs camps similaires en Asie, en Amérique Latine et à nouveau en Afrique sont en cours de planification. Les statistiques des événements pour juniors, moins de 23 ans et seniors tenues par le FISA démontrent une participation croissante des femmes au niveau international, maintenant aussi dans le huit de pointe féminin des moins de 23 ans. Un membre de la Commission féminine est toujours présent à chaque événement FISA. Vos idées et vos commentaires sont les bienvenus. À la prochaine occasion, n’hésitez pas à venir nous trouver pour nous faire part de vos réflexions sur l’aviron féminin. Tricia Smith Responsable de la Commission féminine de la FISA Tricia Smith FISA Women’s Commission, Chair 3 DVD DVD The DVD of the A Finals of the World Rowing Championships in Eton, Great Britain can be ordered in advance through the official World Rowing merchandisers. Visit for contact information. Le DVD des finales des Championnats du monde d’aviron à Eton, en Grande-Bretagne, peut déjà être commandé auprès des revendeurs officiels World Rowing. Pour connaître les coordonnées, visitez le site . DVD: product may differ from image / photo non-contractuelle New bits Munich (GER) will host a Rowing World Cup regatta in 2008 © FISA Munich (GER) was selected by the Council of the International Rowing Federation (FISA) to host the first stage of the 2008 Rowing World Cup series. The event will be held on the Olympic Regatta Course in Oberschleissheim, near Munich from 9 to 11 May 2008. Two candidates were in the running to organise this event: the Idroscalo regatta course in Milan (ITA) and Munich. Munich will be the site of the 2007 World Rowing Championships in August 2007. The 18-carat gold Thomas Keller Medal was presented to Agostino Abbagnale by Dominik Keller and FISA President Denis Oswald / La médaille d’or Thomas Keller de 18 carats a été remise à Agostino Abbagnale par Dominik Keller et le Président de la FISA, Denis Oswald Third Agostino brother receives highest rowing honour Le cadet des frères Agostino reçoit la plus haute récompense en aviron Agostino Abbagnale one of the legendary three Italian brothers who reigned over rowing throughout the 1980s and 90s has now joined his two brothers on the list of Thomas Keller Medal awardees. Agostino Abbagnale, l’un des trois frères légendaires italiens qui ont dominé l’aviron dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, vient de rejoindre ses deux frères sur la liste des sportifs distingués par la médaille Thomas Keller. Agostino, the youngest of the three brothers, and most successful in sculling, won three Olympic Gold medals (Seoul 1988, Atlanta 1996 and Sydney 2000) and has two World Championship titles in the quadruple sculls from 1997 and 1998. He was forced to retire shortly before the Athens 2004 Olympic Games following years of struggle against thrombophlebitis with which he had already been plagued after his first Olympic title in 1988. 4 Agostino, le cadet des trois frères et celui ayant eu le plus de succès en aviron de couple, a remporté trois médailles d’or olympiques (à Séoul en 1988, à Atlanta en 1996 et à Sydney en 2000) et compte deux titres de champion du monde en quatre de couple en 1997 et 1998. Il avait été contraint de se retirer peu avant les Jeux Olympiques d’Athènes, en 2004, en raison d’une thrombophlébite chronique dont il souffrait déjà après son premier titre olympique en 1988. Munich (GER) accueillera l’une des régates de la Coupe du monde d’aviron 2008 Munich (GER) a été sélectionnée par le Conseil de la Fédération Internationale des Sociétés d’Aviron (FISA) pour accueillir la première étape de la série 2008 de la Coupe du monde d’aviron. Cet événement se déroulera sur le parcours de régate olympique à Oberschleissheim, près de Munich, du 9 au 11 mai 2008. Deux villes étaient candidates pour accueillir cet événement: Milan (ITA), avec le parcours de régate Idroscalo, et Munich. Munich accueillera également les Championnats du monde d’aviron en août 2007. dernières nouvelles Meeting of European Rowing Federations Réunion des Fédérations européennes d’aviron In continuity with the appointment of a European Rowing Management Board in Munich last May, the European Rowing Federations will gather once again in Eton (GBR) on 27 August at 17:00 to discuss the following agenda points: Dans la continuité de la nomination d’un comité de direction de l’aviron européen à Munich, en mai dernier, les fédérations européennes d’aviron se réuniront à nouveau à Eton (GBR) le 27 août prochain, à 17h00, pour débattre des points suivants : − Discussion and Approval of the Principles of the European Rowing Championships. − Discussions et approbation des Principes des Championnats d’Europe d’aviron. − Attribution of the 2007 European Rowing Championships − Attribution des Championnats d’Europe d’aviron 2007 − Confirmation of the 1st General Assembly to be held during the European Rowing Championships in September 2007. − Confirmation de la 1ère assemblée générale qui se tiendra lors des Championnats d’Europe d’aviron, en septembre 2007. The second part of the timing and results article promised for this magazine edition will be published this autumn in the next World Rowing Magazine. La deuxième partie de l’article sur le chronométrage prévue pour ce numéro sera publiée cet automne dans le prochain numéro du World Rowing Magazine. FISA’s official timing service provider WIGE DATA GmbH has been sold to Swiss Timing Ltd and is now called ST SportService GmbH. WIGE DATA, le partenaire officiel du chronométrage de la FISA, a été racheté par Swiss Timing Ltd. et s’apelle désormais ST SportService GmbH. Agenda FISA Congress The World Rowing governing body FISA will convene in Congress on 28 August 2006 in Eton (GBR) for its annual gathering. 20-27 August 2006 World Rowing Championships Eton, Great Britain 20 - 27 août 2006 World Rowing Championships Eton, Grande-Bretagne 3 September 2006 World Rowing Coastal Challenge Guernsey, Channel Islands 3 septembre 2006 World Rowing Coastal Challenge Guernesey, Îles Anglo-Normandes Les temps forts du Congrès seront: 3-6 September 2006 World Rowing Tour Lucerne, Switzerland 3 - 6 septembre 2006 World Rowing Tour Lucerne, Suisse Sélection des sites des futures manifestations: Championnats du monde des moins de 23 ans 2009 Candidats: Racice (CZE); 7-10 September 2006 World Rowing Masters Regatta Princeton, NJ, USA 7 - 10 septembre 2006 World Rowing Masters Regatta Princeton, Etats-Unis 13-15 October 2006 World Rowing Junior Coaches Conference 13 - 15 octobre 2006 World Rowing Junior Coaches Conference 3-5 November 2006 World Rowing Coaches Conference Limassol, Cyprus 3 - 5 novembre 2006 World Rowing Coaches Conference Limassol, Chypre 3-7 December 2006 15th Asian Games Rowing Regatta Doha, Qatar 3 - 7 décembre 2006 15e Asian Games Rowing Regatta Doha, Qatar 16 December 2006 World Rowing Ergometer Challenge Amsterdam, the Netherlands 16 décembre 2006 World Rowing Ergometre Challenge Amsterdam, Pays Bas Congrès de la FISA La FISA, l’organisation qui régit le sport de l’aviron au niveau mondial, organisera son Congrès annuel le 28 août prochain à Eton, en Grande-Bretagne. Main points on the agenda include: Selection of venues for: 2009 World Rowing Under 23 Championships Candidates: Racice (CZE); 2010 World Rowing Junior Championships Candidates: Racice (CZE) 2010 World Rowing Championships Candidates: Lake Karapiro (NZL) New member federations The following countries have submitted their candidacy to become new members of FISA: Afghanistan Bolivia Jamaica Libya Somalia Zambia Calendrier Championnats du monde junior 2010 Candidats : Racice (CZE) Championnats du monde 2010 Candidats : Lake Karapiro (NZL) Nouveaux membres Les pays suivants ont déposé leur candidature pour devenir membres de la FISA : Afghanistan Bolivie Jamaïque Libye Somalie Zambie Council elections Elections du Conseil 5 profile / profil Heroes of the past: Kathleen Heddle and Marnie McBean After their double victory in Barcelona 1992, followed by a double medal act at the 1996 Olympics, Heddle and McBean became the first Canadians to win three Olympic gold medals. Both athletes were part of a crop of very successful women in Canadian rowing under the guidance of coach Al Morrow who mastered the 1992 Olympic Games by winning the eight, four and pair. McBean attributes much of her success to this group of women. “They all retired in 1992 but I took their strengths with me throughout my career.” McBean also admits that she was pretty competitive. “I wasn’t the biggest or tallest and I loved to take down those who were bigger.” Heddle, who retired in 1992 following the Olympics, was then persuaded to return to rowing by McBean. “She’s the best rower Canada has ever produced. I was privileged to row with her,” says McBean. The duo swapped to sculling and proceeded to win the double and earn bronze in the quad at the 1996 Olympics. Rowing in two boat classes at one Olympics presented challenges, but McBean saw it only in a positive light. “I looked at the strengths of doing two events. I think there are advantages of combining small boat efficiency with big boat power and blending these into each boat,” says McBean. “I always wanted to double up.” “Mentally I think we just had to take each race separately, not get overwhelmed with races coming 6 up later,” says Heddle. “Just get through the week making sure we got a good spot in the finals but spending only the energy we needed to.” McBean remembers at a regatta in 1991 a British rower coming up and saying, “I think you’re all stark raving bonkers.” The duo used the comment as extra racing fuel. Heddle and McBean also moved effortlessly between sweep and sculling. “It was never an issue,” says Heddle. “I think this was good for us both mentally in that it gave us a break from the routine, and physically because we became very adaptable.” Heddle, in 1996, retired for good, “I didn’t feel the need to prove anything further to myself or anyone,” she says, while McBean kept rowing towards the 2000 Olympics. But a back injury in the eleventh hour forced her out of competition and into retirement. Heddle can count on her fingers the times she’s been in a boat since her 1996 retirement. “It is difficult to fit in with my present lifestyle, and I enjoy alternative activities such as running or biking where I have absolutely no expectations for myself,” says Heddle. “As my children grow up and I have more free time, I hope to get back into rowing regularly, for fun, as I do miss it very much.” McBean is the sports celebrity working in the sporting industry. She carries out this interview while driving to a charity golf tournament. Since retirement McBean has stayed active by dabbling in adventure racing including a six-and-a-half day Ecochallenge as part of a celebrity sports team. Marnie McBean (r) and Kathleen Heddle of Canada on the victory podium at the 1996 Olympic Games in Atlanta (USA). / Les rameuses canadiennes Marnie McBean (d) et Kathleen Heddle sur le podium de victoire aux Jeux Olympiques de 1996 à Atlanta (USA). Still active in rowing McBean will often take her single with her on weekend trips to lakeside cottages. She lends her time to Rowing Canada Aviron as vice president of marketing and does some coaching consultancy work. McBean is also the rowing commentator for Canadian television. It is 10 years since they won gold, but McBean and Heddle are still recognised on the street, McBean more so especially her name. “I get comments from strangers that I look familiar but they can’t quite place me and they wonder if they went to school with me or something. My daughter (four-year-old Lyndsey) knows that my husband Mike Bryden and I used to row, but it goes no further than that,” says Heddle, “at the moment.” M.S.B.■ ©Bongarts/GettyImages Quiet Heddle, outgoing McBean. They may have been contrary out of the boat but in the eight, pair, quad and double it was utter synchronisation and four Olympic medals at just two Olympic Games. Marnie McBean and Kathleen Heddle win their third Olympic gold medal at the Atlanta Olympic Regatta in 1996. / Marnie McBean and Kathleen Heddle remportent leur troisième médaille d’or olympique aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. profile / profil Héroïnes du passé: Kathleen Heddle et Marnie McBean © Bongarts/Getty Images force nécessaire aux deux épreuves. Je me suis dit qu’il y avait des avantages à combiner l’efficacité d’un petit bateau avec la puissance d’un grand et de donner à chacun ce qui lui manque de l’autre, » explique McBean. « J’ai toujours voulu faire coup double. » Heddle la silencieuse et McBean l’extravertie. Aussi dissemblables l’une que l’autre hors du bateau mais dans le huit et le deux de pointe, le quatre et le deux de couple c’était synchronisation maximale et quatre médailles olympiques à seulement deux Jeux Olympiques. Après leur double victoire de Barcelone en 1992, suivie par un doublé aux Jeux de 1996, Heddle et McBean sont devenues les premières athlètes canadiennes à remporter trois médailles d’or olympiques. Elles faisaient partie d’une brassée de rameuses très performantes en aviron canadien sous la direction de l’entraîneur Al Morrow qui domina la régate olympique de 1992 en remportant le huit, le quatre et le deux de pointe. McBean attribue une grande part de ses propres succès à ce groupe de femmes. « Elles se sont toutes retirées de la compétition en 1992 mais c’est chez elles que j’ai puisé ma force tout au long de ma carrière ». McBean reconnaît également qu’elle était très compétitive. « Je n’étais pas la plus charpentée, ni la plus grande mais j’adorais battre celles qui l’étaient. » Heddle s’était retirée de la compétition en 1992, après les Jeux, et c’est McBean qui l’a ensuite persuadée de revenir à l’aviron : « c’est la meilleure rameuse que le Canada ait jamais produit et c’était un privilège de ramer avec elle », dit d’elle McBean. Le duo est passé de l’aviron de pointe au deux de couple, épreuve qu’il a fini par remporter avant d’obtenir le bronze dans le quatre de couple aux Jeux Olympiques de 1996. Ramer dans deux classes de bateau à une régate olympique n’allait pas sans présenter certaines difficultés, mais McBean n’en retient que l’aspect positif. « J’ai réfléchi à la « Mentalement en fait, il fallait simplement qu’on prenne chaque épreuve séparément, sans se laisser impressionner par la course suivante, » précise Heddle. « Finir la semaine en s’assurant une bonne place en finales, tout en ne dépensant que l’énergie strictement nécessaire. » McBean se souvient lors d’une régate en 1991 d’une rameuse britannique qui lui a dit : « Je crois que vous êtes complètement dingue. » Le duo s’est servi du commentaire comme influx de carburant supplémentaire. Heddle et McBean sont passées également sans difficulté de l’aviron de pointe à l’aviron de couple. « Cela n’a jamais représenté un problème, » précise Heddle. « Je crois que c’était bien pour nous deux, mentalement dans la mesure où cela a cassé notre routine et physiquement parce que cela nous a assouplies. » Heddle, en 1996, s’est retirée pour de bon. « Je n’éprouvais plus la nécessité de prouver ce dont j’étais capable ni à moi ou à qui que ce soit d’autre, » dit-elle, tandis que McBean a continué à ramer en vue des Jeux Olympiques de 2000. Mais une blessure dorsale à la onzième heure l’a forcée à renoncer à la compétition et à prendre sa retraite. Heddle peut compter sur les doigts de la main les occasions où elle est retournée dans un bateau depuis son retrait en 1996. activités de détente comme courir ou faire du vélo où je n’attends absolument rien de moi », déclare Heddle. « Avec les enfants qui grandissent, j’ai de plus en plus de temps libre, j’espère que je pourrai me remettre à l’aviron régulièrement pour le plaisir car cela me manque énormément. » McBean est la vedette sportive qui travaille pour l’industrie du sport. Elle répond à l’interview tout en se rendant à un tournoi de golf pour une œuvre de bienfaisance. Depuis son retrait de la compétition, McBean est restée active en course d’aventure en amateur, dont un Ecochallenge de six jours et demi avec une équipe de célébrités sportives. McBean rame toujours et emporte souvent avec elle son skiff lors de ces week-ends en bordure de lac. En tant que vice-présidente responsable du marketing, elle donne de son temps à Rowing Canada Aviron et propose des consultations d’entraînement. Elle est aussi commentatrice de l’aviron pour la télévision canadienne. Dix ans depuis qu’elles ont remporté leurs médailles d’or, et McBean et Heddle sont toujours reconnues dans la rue, McBean un peu plus, son nom surtout. « J’entends des commentaires de la part de gens que je ne connais pas à qui je parais familière mais qui ne peuvent pas exactement me replacer et qui se demandent s’ils sont allés en classe avec moi ou quelque chose du genre. Ma fille (Lyndsey, 4 ans) sait que mon mari Myke Bryden et moi avons fait de l’aviron mais cela ne va pas plus loin, » dit Heddle, « pour le moment. » M.S.B.■ « C’est difficile à caser dans mon style de vie actuel et j’ai d’autres 7 profile / profil A winning attitude Sally Kehoe is arguably Australian rowing’s most exciting raw talent. At 19, Kehoe’s career highlights include World Rowing Junior Championships in the single (2004) and double (2003) sculls, a silver medal in the single at the 2004 World Rowing Under 23 Regatta and a double scull bronze from last year’s World Rowing Championships in Gifu (Japan). Kehoe’s rowing addiction began as a student at St Margaret’s Anglican Girls School, Brisbane, on Australia’s North-East coast. It was the School’s dominance of Queensland schoolgirl rowing that lured Kehoe into the boat. “I like to win, so I thought I’d have a go at rowing,” says Kehoe. “As I kept winning, I wanted to do more and more.” Australian women’s head coach, Lyall McCarthy, believes Kehoe’s fastidious work ethic is key to her adaptability and racing success. With impeccable sculling credentials, the teenager is equally talented with one oar. The 2006 Australian Championships saw Kehoe join 2005 double World Champion Robyn Selby-Smith to take silver in the senior pair, against a field of world champions and Olympic medallists. “She’s obviously a talent that has a lot of drive. She wants to win, and there’s not many people who genuinely want it that bad,” says McCarthy, Kehoe’s coach of two years. “Right now she’s leading by example, and those two qualities are crucial.” “Rowing is rowing I think and I’m more than happy to sweep or scull,” says Kehoe. “I’m a racer and I love racing. In both disciplines you get to race, so I’m happy to do either. Just put me in a boat.” Beyond the boat Kehoe is completing a double degree of Business and Language Studies. Setting herself the challenge to be trilingual, she hopes to add German and Italian to her © 2003 Getty Images Un comportement de gagnante Sally Kehoe est sans doute un des jeunes talents les plus prometteurs de l’aviron australien. À 19 ans, elle compte déjà comme moments forts de sa carrière les Championnats du monde junior en skiff (2004) et deux de couple (2003), une médaille d’argent en skiff à la Régate mondiale des moins de 23 ans de 2004 et une médaille de bronze en deux de couple aux Championnats du monde d’aviron de l’année dernière à Gifu (Japon). La passion de Sally Kehoe pour l’aviron date de la période où elle étudiait à l’école anglicane pour filles St Margaret à Brisbane, sur la côte nord-est de l’Australie. C’est la domination de l’école en aviron scolaire féminin dans la région du Queensland qui a poussé Sally à monter dans un bateau. 8 « J’aime gagner, alors je me suis dit que j’allais essayer l’aviron » dit Sally. « Comme je gagnais toujours, j’ai voulu en faire de plus en plus. » Non seulement l’adolescente a démontré ses grandes capacités en double, mais elle a autant de talent avec une seule rame. Aux Championnats d’Australie de 2006, Sally Kehoe a rejoint la double championne du monde de 2005, Robyn Selby-Smith, et ensemble elles ont remporté la médaille d’argent en deux de pointe senior, devant toute une galerie de champions du monde et de médaillés olympiques. « Pour moi, l’aviron reste l’aviron et j’ai autant de plaisir en aviron de couple qu’en aviron de pointe » déclare Sally Kehoe. « Je suis faite pour la course et j’adore les courses. Dans les deux disciplines, il faut aller vite et je suis donc prête à participer à l’une ou à l’autre. Il suffit de me dire de monter dans un bateau. » L’entraîneur principal des rameuses australiennes, Lyall McCarthy, est convaincu que son éthique du travail méticuleux est essentielle pour son adaptabilité et ses succès en aviron. « C’est clairement un talent qui en veut énormément. Elle veut gagner, et il n’y a pas beaucoup de gens qui le veulent avec un tel acharnement » dit McCarthy, l’entraîneur de Kehoe depuis deux ans. « En ce moment, elle mène par l’exemple, et ces deux qualités sont essentielles. » En dehors de l’aviron, Sally Kehoe termine une double licence en commerce et en langues. Elle s’est fixée comme objectif d’être trilingue et espère ajouter l’Allemand et l’Italien à son language repertoire. Inspired by her parent’s profession, property development is a prospective career. Kehoe will stroke Australia’s quadruple sculls at August’s World Rowing Championships in Eton (Great Britain). After silver medals on this year’s Rowing World Cup circuit, her sights are set on gold. However, Olympic dreams are shaping in the Australian’s mind. “I’m looking towards Beijing and I’ll only be 21 then. I suppose a lot would have to happen to stop me also continuing towards London in 2012. It’s a bit addictive.” Thomas Nickson ■ Sally Kehoe (l) and Tara Kelly celebrate winning gold in the women’s double sculls at the 2003 World Rowing Junior Championships. / Sally Kehoe (g) et sa coéquipière Tara Kelly remportent l’or en deux de couple aux Championnats du monde d’aviron junior en 2003. bagage linguistique. Attirée par la profession de ses parents, elle pourrait envisager une carrière dans le développement immobi lier. Sally Kehoe va participer comme chef de nage en quatre de couple aux Championnats du monde d’aviron qui a lieu en août à Eton (Grande-Bretagne). Après avoir remporté des médailles d’argent au circuit de la Coupe du monde d’aviron de cette année, elle vise l’or. Mais le rêve olympique commence à faire son chemin dans l’esprit de la rameuse australienne. « Je pense à Pékin. Je n’aurai alors que 21 ans et je crois qu’il faudrait que quelque chose de vraiment grave arrive pour m’empêcher de continuer et d’aller à Londres en 2012. C’est une passion qui vous lâche difficilement. » Thomas Nickson ■ profile / profil The Olympic champion French lightweight men’s four in Sydney. / Le quatre de pointe poids léger champion olympique à Sydney. © Emmanuel Dunand / AFP / Getty Images Rowing, French style Xavier and Bénédicte Dorfman. He is an Olympic champion, she, a four-time World silver medallist. Both are lightweights. Have they settled down? No. Even now with two children, they are still in elite rowing mood: still training, still competing, still going after more results. Games in 2000. “Sydney was a very privileged, intense and unforgettable experience, with a lot of sharing and emotion,” reflects Bénédicte. “We are very different in many ways, which greatly enhances our life together,” adds Xavier. Aiguebelette rowing club for the past three years, Xavier has not only been juggling between his family and professional life, but has also set himself a new goal: “I decided to start elite training again to compete at the Olympic Games in Beijing.” “My two pregnancies were totally different. When I was expecting Clélia I felt the need to exercise, and so I rowed up until the sixth-seventh month of pregnancy. But when I was expecting Alexis, I slept 20 hours a day!” Xavier would not have taken up rowing had it not been for his father who rowed a lot in his youth: “Never did he expect I’d still be rowing 18 years later!” As sports manager at the Two-time Olympic silver medallist Anne Marden (USA) is to receive credit for introducing Bénédicte to the sport. “I had no idea what rowing was, had never seen it on television, had never heard about it,” she explains. “Anne had a room with us when studying in France. She took me to one of her training sessions and it was love at first sight.” Bénédicte’s rowing career was launched. From junior to senior, she never looked back and never really stopped rowing either, even to have babies. Bénédicte made her international comeback in 2005 with a bang: silver in the lightweight women’s single sculls at the World Rowing Championships. “I really hadn’t expected to compete internationally ever again. I resumed training to replace someone in a surf boat competition, which gave me the idea to enter the French Rowing Championships. To my surprise I won and was selected for the national team.” Yes, Bénédicte thinks combining sport and children is possible with good support and organisation: “Caring for children is a sport on its own,” she says. Asked what her future goals are in rowing, she calmly replies: “I take one day at a time.” The two athletes met through rowing and married right before the Sydney Olympic Yes, there was a four-year break internationally after the Olympic Games in Sydney where she finished seventh, but nationally, Bénédicte was back in medalling form in 2003. D.F. ■ L’aviron à la française Xavier et Bénédicte Dorfman : lui, champion olympique, elle, quatre fois vice championne du monde. Tous deux poids légers. Ont-ils raccroché ? Loin de là. Même depuis la naissance de leurs deux enfants, l’envie de se mesurer à l’élite de l’aviron ne les a pas quittés : ils poursuivent leur entraînement, enchaînent les compétitions et sont après de nouveaux prix. Les deux athlètes se sont rencontrés grâce à l’aviron, et ont scellé leur union peu avant les Jeux Olympiques de Sydney, en 2000. « Sydney a été une expérience inoubliable, intense et privilégiée, riche d’émotions et de partage », a déclaré Bénédicte. « Nous sommes très différents dans beaucoup de domaines, ce qui apporte une très grande richesse mutuelle », a ajouté Xavier. Xavier s’est lancé dans l’aviron grâce à son père, qui a beaucoup pratiqué dans sa jeunesse : « Bien mal lui en a pris puisque 18 ans plus tard je continue à ramer » Responsable sportif du club d’aviron d’Aiguebelette depuis trois ans, Xavier non seulement jongle entre sa vie professionnelle et sa vie de famille, mais il s’est également fixé un nouvel objectif: « J’ai décidé de reprendre un entraînement de haut niveau pour participer aux Jeux Olympiques de Beijing. » C’est grâce à Anne Marden, l’Américaine double médaillée d’argent aux Jeux Olympiques, que Bénédicte a découvert ce sport. « Je ne savais absolument pas ce qu’était l’aviron, je n’en avais jamais vu à la télé ni même entendu parlé » explique-telle. « Anne logeait dans notre maison en tant qu’étudiante. Je l’ai accompagnée à une de ses séances, et j’ai tout de suite eu le coup de foudre. » C’était les débuts de la carrière de Bénédicte en aviron. Elle est passée de junior à senior sans jamais regarder en arrière, et elle n’a jamais vraiment arrêté, même pas pour avoir des enfants. S’il est vrai qu’elle avait disparu des compétitions internationales pendant les quatre années qui ont suivi les Jeux Olympiques de Sydney, où elle avait fini septième, Bénédicte était quand même de retour au niveau national dès 2003, avec toute la forme nécessaire pour conquérir des médailles. « Mes deux grossesses ont été complètement différentes. Lorsque j’étais enceinte de Clélia, j’avais besoin de m’entraîner, et j’ai donc pratiqué l’aviron jusqu’au sixième-septième mois. Quand j’attendais Alexis, en revanche, je dormais vingt heures par jour! » En 2005, Bénédicte fait son grand retour sur la scène internationale et en grandes pompes : elle remporte l’argent dans l’épreuve féminine de skiff poids léger aux Championnats du monde d’aviron. « Je ne pensais pas encore une fois participer à des compétitions internationales. J’avais repris l’entraînement pour remplacer une fille dans une compétition de surf boat, et cela m’a donné l’idée de participer au Championnat de France. À ma grande surprise, j’ai gagné, ce qui a entraîné une sélection en équipe de France. » Oui, Bénédicte pense qu’on peut parfaitement combiner sport et enfants : il suffit d’être bien entouré et organisé. « C’est vraiment du sport de s’occuper des enfants! », selon elle. Quand on l’interroge sur ces futures ambitions en aviron, elle dit d’un ton très posé: « Chaque chose en son temps. » D.F. ■ 9 profile / profil Solo together: the men’s single There is something serious about being a single sculler. This decision to go solo is made with much due consideration. Rentmeester’s audio explains, “Single scullers are a special breed, masochists, stubborn, against the establishment.” Certainly Germany’s Marcel Hacker had to fight to earn his independence from the standard procedure of the German Federation. New Zealander Mahe Drysdale pushed against his country’s selectors to get out of rowing in the men’s four and get into the single. Ondrej Synek of the Czech Republic had to beat the Czechs’ greatest single sculler Vaclav Chalupa to earn his right to go solo. Similarly, Great Britain’s Alan Campbell had to prove himself at his country’s trials. Norway’s Olaf Tufte and Sweden’s Lassi Karonen had little choice, coming from nations with few elite rowers. Tufte’s arrival as a single sculler came out of circumstances. When his Olympic silver medal partner retired after the 2000 Olympics, Tufte was alone at the top of the Norwegian rowing hierarchy. A single was the only option. Still, Tufte loves the team aspect of the sport. “In the single you still need to be part of the team. You need someone around, the coach, manager or general secretary, someone to push you through hard days. It’s hard to be good without a team,” says Tufte. Il y a quelque chose de sérieux à être un rameur de skiff. La décision de ramer seul n’est jamais prise à la légère. Le commentaire de Rentmeester est clair : « Les skiffeurs sont d’une certaine trempe, masochistes, obstinés, contre le système. » >> Coming from opposite sides of the world didn’t stop Drysdale and Campbell from training together. For the last two winters they have rowed out of the same British club. They have raced a double together and at times shared the same coach. “We tend to kill each other on the water and in the gym and then be the best of friends off the water,” says Campbell who, during the season, trains with the British men’s team under the programme of head coach Juergen Grobler. Current Olympic Champion Tufte goes on training camps together with this year’s Holland Beker winner, Lassi Karonen. “We’re a good family now, much better than a few years ago,” says Tufte. >> 10 La bande son du documentaire de Co Rentmeester : The Perfect Stroke, (le parfait coup de rame) faisant le portait du skiff néerlandais ne fait pas appel à de la musique suggestive, à des dialogues bavards ou à une savante succession de scènes. La musique est simple, un piano solo, presque solennelle. © Simon Lorenz The audio to Co Rentmeester’s documentary, The Perfect Stroke, profiling Dutch single sculling, does not use rousing music or wordy dialogue or busy jumps from scene to scene. The music is simple, a lone piano, almost solemn. Solo à plusieurs : le skiff masculin Ondrej Synek (CZE) “When you train with someone else you are helping each other,” says Drysdale who has also trained with Tufte. “One person is not necessarily getting more benefit. But,” admits Drysdale, “during the racing season we keep our distance. At regattas we can be social, then on the water for seven minutes we are not friends.” Alan Campbell (GBR) Marcel Hacker (GER) Cup winner, Campbell. “I still can’t quite put my finger on it, but I’m an only child and I’ve always been able to amuse myself.” “In the single I’m totally responsible for my performance. It’s a big pressure. This pressure is not good for me, but the feeling after a good race is a lot stronger,” says Synek. “You have to be kind of stubborn,” says Tufte. “You have to be stupid enough to do enough.” “We like to train more than our friends and therefore have to train in the single,” says Karonen. “I also think that the single sculler just wants to depend on themselves in good and bad.” Hacker’s approach is relatively insular. It’s him, his coach Andreas Maul and a small support team. “Most of the time I train alone,” says Hacker speaking from his pre-World Championships altitude training location in St. Moritz, Switzerland where he says he has little time to worry about his competition. © Birke Ulrich/alakarte.de © Peter Spurrier/Intersport-Images profile / profil The need for self-dependence is a common trait. this year has championed three different winners. The goal of being the best will continue to be an ongoing journey of discovery. “I don’t have to rely on someone else. If I don’t achieve it’s my own fault,” says Drysdale. “I love having control over my own destiny.” Winner of the 1968 Olympics, and the Netherlands’ only ever gold in the single, Jan Wienese, now in his 60s, still rows his single today and is still looking to master the art. Unlike the current women’s event, no one athlete dominates. There are at least six contenders that could all put themselves in the top spot. And they all know it. Three Rowing World Cups “It’s just like a woman, you think you can understand it, but you can never understand it,” says Wienese in The Perfect Stroke. “I flipped recently. I still have not gained full control of the boat.” M.S.B.■ “I don’t have a guide (mentor) as I currently hold the World Best Time,” Hacker adds. “People say we’re a little crazy.” Both current World Champion Drysdale and World Best Time holder, Hacker, echo this comment. “You have to be a little bit crazy, a loner,” says the Netherlands top sculler, Sjoerd Hamburger. “Being by yourself is a little addictive.” “I get asked about my personality a lot,” says first Rowing World © 2006 Getty Images Differences abound between these individuals, but they sit hesitantly side by side with similarities. Mahe Drysdale (NZL) 11 profile / profil d’être bon sans une équipe, » considère Tufte. © Simon Lorenz Le fait qu’ils venaient de parties du monde complètement opposées n’a pas empêché Drysdale et Campbell de s’entraîner ensemble. Cela fait deux hivers qu’ils rament dans le même club britannique. Ils ont couru un deux de couple ensemble et à certains moments ont partagé le même entraîneur. Champion olympique en titre, Tufte se rend à des camps d’entraînement avec Lassi Karonen, le vainqueur de cette année de la Holland Beker. Olaf Tufte (NOR) Il ne fait pas de doute que l’Allemand Marcel Hacker a dû se libérer de la procédure standard établie par la Fédération allemande. Le Néo-Zélandais Mahe Drysdale a bataillé contre les sélectionneurs de son pays pour se sortir du quatre de pointe masculin afin de pouvoir se mettre au skiff. Tufte s’est mis au skiff du fait des circonstances. Lorsque son partenaire en deux de couple s’est retiré de la compétition après leur médaille d’argent aux Jeux Olympiques de 2000, il s’est retrouvé tout seul au sommet de la hiérarchie de l’aviron norvégien. Le skiff fut alors la seule option envisageable. Et pourtant Tufte adore le côté sport d’équipe de l’aviron. « En skiff, vous devez encore faire partie d’une équipe. Vous avez toujours besoin de quelqu’un à côté de vous, que ce soit l’entraîneur, le directeur ou le secrétaire général, quelqu’un pour vous pousser dans les moments difficiles. C’est dur 12 Aujourd’hui, on forme une « bonne famille, bien mieux qu’il y a quelques années, » déclare Tufte. «Lorsque vous vous entraînez avec quelqu’un d’autre, vous vous aidez l’un l’autre, » explique « Je n’ai pas de guide, de mentor, dans la mesure où je détiens le meilleur temps mondial, » ajoute-il. Le désir d’être totalement autonome est un trait commun. « En skiff, je suis complètement responsable de ma performance, c’est une pression énorme. Cette pression n’est pas bonne pour moi, mais la sensation après une bonne course est bien plus forte, » reconnaît Synek. Les différences abondent entre ces athlètes, et c’est avec hésitation qu’ils acceptent d’être regroupés par ressemblances. « Je ne dépends de personne. Et si je ne réussis pas c’est de ma propre faute, » déclare Drysdale qui ajoute « J’aime avoir le contrôle de mon destin. » « Les gens disent que nous sommes un peu dingues. » Drysdale, champion du monde en titre et Hacker, détenteur du meilleur temps mondial, font tous les deux écho à ce commentaire. « Il faut bien être un peu fou, et original, » estime le skiffeur en tête de classement néerlandais, Sjoerd Hamburger. « On devient vite accro à être tout seul. » Contrairement à l’épreuve féminine actuelle, aucun athlète masculin ne domine. On compte au moins six concurrents, tous susceptibles de parvenir au sommet du lot. Et ils le savent tous. Trois Coupes du monde cette année ont couronné trois champions différents. Devenir le meilleur va continuer à être un terrain d’aventure. « On me pose énormément de questions sur ma personnalité, » dit Campbell, vainqueur de la première Coupe du monde d’aviron. « Je n’arrive pas bien à savoir pourquoi, mais je suis fils unique et j’ai toujours su m’amuser tout seul. » Champion olympique de 1968 et seul Néerlandais médaillé d’or en skiff, Jan Wienese, désormais dans la soixantaine, rame encore tous les jours dans son skiff, toujours à la recherche de la maîtrise de son art. Il faut « être drôlement opiniâtre, » estime Tufte. « Il faut être suffisamment idiot pour en faire plus qu’assez. » « C’est exactement comme une femme, vous pensez que vous la comprenez et en fait vous ne parvenez jamais à la comprendre parfaitement, » explique Wienese dans The Perfect Stroke. « Récemment mon embarcation s’est retournée. Je n’ai toujours pas le contrôle absolu de mon bateau. » © Peter Spurrier/Intersport-Images Le Tchèque Ondrej Synek a dû battre Vaclav Chalupa le plus grand skiffeur de son pays avant d’avoir le droit de ramer tout seul. De même, le Britannique Alan Campbell a eu à faire ses preuves dans les éliminatoires nationaux. Pour leur part, le Norvégien Olaf Tufte et le Suédois Lassi Karonen venant de pays présentant peu de rameurs de haut niveau, n’ont pas eu le choix. « Sur l’eau ou à la gym on cherche à se descendre, alors que hors de l’eau nous sommes les meilleurs amis du monde, » explique Campbell qui durant la saison s’entraîne avec l’équipe britannique masculine selon le programme et sous la conduite du chef entraîneur Juergen Grobler. du temps je m’entraîne seul, » précise-t-il parlant de sa méthode avant les Championnats du monde sur son bassin d’entraînement en altitude à Saint-Moritz, Suisse, où il dit qu’il ne s’est pas beaucoup inquiété de sa compétition. Lassi Karonen (SWE) Drysdale qui s’est également entraîné avec Tufte. « Personne n’en tire nécessairement plus d’avantages que l’autre ». Mais, il admet : « durant la saison de courses on garde ses distances. Aux régates on peut être aimable, mais sur l’eau pendant sept minutes on n’est plus copains. » L’approche de Hacker est relativement insulaire. Il s’agit de lui, de son entraîneur et d’une petite équipe de soutien. « La plupart «Comme nous aimons l’entraînement plus que nos copains, il faut bien qu’on continue tout seul, » explique Karonen. « Je crois aussi que le skiffeur ne veut dépendre que de lui-même dans le bon comme dans le mauvais. » M.S.B.■ profile / profil LM4- S’agissant du quatre de pointe hommes poids léger, personne ne peut nier la dominance danoise de ces dernières années. En devenant champions du monde en 1994, les Danois ont lancé le processus. Avec le légendaire Eskild Ebbesen comme chef de nage, l’équipage a continué sur sa lancée en remportant les Jeux Olympiques de 1996 et en assurant sa domination pour le reste des années 1990. Seule une blessure l’a empêché de remporter l’or aux Jeux Olympiques de 2000. Donnant toujours le ton, l’équipage d’Ebbesen a de nouveau remporté l’or aux Jeux Olympiques d’Athènes. Ebbesen et ses coéquipiers de 2004 se sont aujourd’hui retirés de la scène internationale de l’aviron. La place laissée par le Danemark ne demande qu’à être occupée. Qui sont les principaux challengers ? D’où viennent-ils et où vontils ? World Rowing passe en revue les plus grands équipages de cette discipline avant les Championnats du monde d’aviron 2006. When it comes to the lightweight men’s four no one can deny the dominance of Denmark over recent years. Becoming World Champions in 1994 set the ball rolling. Stroked by the legendary Eskild Ebbesen, the crew went on to win at the 1996 Olympic Games and dominate for the rest of the 1990s. Only injury kept them from winning gold at the 2000 Olympics. Still stroking, Ebbesen’s crew won gold again at the Athens Olympics. Ebbesen and the rest of the 2004 crew have now retired from international rowing. The gap left by Denmark is looking to be filled. Who are the main contenders? Where are they from and where are they heading? World Rowing takes a look at the top crews in this event ahead of this year’s World Rowing Championships. IRELAND © 2006 Getty Images Under Ireland’s head coach Harald Jahrling, the crew prepares for the Worlds with endurance weights, cycling, swimming for recovery and, while at altitude, up-hill hiking (taking the chair lift down). Throughout the season, the selection criteria require that the athletes do not exceed pre-established weight levels so that by final selection in April the crew is close to weight. This year is just one step along the path as the entire crew is committed to the same aim of the Beijing Olympics. M.S.B.■ Olympic gold medals were placed around the necks of the French lightweight men’s four on the Sydney podium. Today’s crew still counts one Olympic Champion from 2000, Jean-Christophe Bette in seat two. Following the disappointment of Athens, he and his new crewmates won the World Rowing Championships in 2005 and their long-term goal is intently set on the next Olympic Games two years down the road in Beijing. Each member of the boat seems to contribute in a unique way to its dynamics and power: Jean-Christophe Bette, the eldest, brings ten years of experience on the international rowing scene and the prestige of an Olympic Champion; Fabien Tilliet, in stroke seat, brings the boat to life and gives it rhythm; the analytical and technical Jeremy Pouge gives the crew focus; and Franck Solforosi, the youngest of the four in bow position, communicates youthful energy to the rest of the team. Beaten by Ireland at Lucerne, the only stage of the Rowing World Cup they competed at this season, will they manage to come back out on top in Eton? D.F. ■ 14 © 2006 Getty Images Three weeks at altitude in St. Moritz, Switzerland, before the World Rowing Championships has brought the Irish crew closer together. They finished the Rowing World Cup season as leaders after winning two out of the three races. This year’s boat maintains three of the crew that finished with silver in 2005 – Eugene Coakley, Richard Archibald and Paul Griffin. Joining the boat in April, bowman Gearoid Towey brings vast experience including two Olympic Games and an attempt at rowing across the Atlantic Ocean. Sur le podium de Sydney, les médailles d’or olympiques ont été décernées au quatre de pointe hommes poids léger français. Aujourd’hui, l’équipage compte toujours un champion olympique de 2000, Jean-Christophe FRANCE france Bette, qui occupe la troisième place dans le bateau. Après la déception d’Athènes, Jean-Christophe Bette et ses nouveaux coéquipiers ont remporté les Championnats du monde d’aviron en 2005, et leur objectif à long terme est profondément axé sur les prochains Jeux Olympiques à Pékin dans deux ans. Chaque membre de l’équipage semble contribuer d’une façon unique à sa dynamique et à sa puissance: Jean-Christophe Bette, l’aîné, apporte dix années d’expérience sur la scène internationale de l’aviron et le prestige d’un champion olympique; Fabien Tilliet, chef de nage, propulse le bateau et lui donne sa cadence; Jeremy Pouge, analyste et technicien, permet à tous de se mobiliser objectivement et Franck Solforosi, le plus jeune des quatre, qui est rameur de proue, communique une énergie juvénile au reste de l’équipage. Battus par l’Irlande à Lucerne, la seule épreuve de la Coupe du monde d’aviron qu’ils ont disputée cette saison, réussiront-ils à revenir à leur meilleur D.F. ■ niveau à Eton? profile / profil © 2006 Getty Images © 2006 Getty Images EGYPT EGYPTE Egypt is a newcomer on the lightweight men’s four scene and caught the rest of the field off guard at this year’s Rowing World Cup series. Two years ago, the names of the Egyptian crew were yet unknown to the world of rowing. Today they are a force to reckon with. Since making their appearance at World Rowing events, the rowers have not missed out on a single A Final, be it in the lightweight men’s pair (where two of them took silver at the 2005 Rowing World Cup in Eton) or the lightweight men’s four (their best result being a bronze medal at this year’s Rowing World Cup in Poznan, in front of Germany). Coach Emad Mohamed El Guanzoury is very clear about the goals he has set for his trainees: 1st place at the World Rowing Championships and an Olympic medal at the 2008 Olympic Games in Beijing. D.F. ■ L’Egypte est une nouvelle venue sur la scène du quatre de pointe hommes poids léger et elle a pris les autres participants par surprise dans la série de Coupe du monde d’aviron cette année. Il y a deux ans, les noms de l’équipage égyptien étaient inconnus dans le monde de l’aviron. Aujourd’hui, ils sont une force avec laquelle il faut compter. Depuis leur apparition aux épreuves de Coupe du monde d’aviron, les rameurs n’ont pas manqué une seule finale A, que ce soit dans la catégorie deux de pointe hommes poids léger (dans laquelle deux d’entre eux ont remporté l’argent à la Coupe du monde d’aviron 2005 à Eton) ou dans le quatre de pointe hommes poids léger (leur meilleur résultat étant une médaille de bronze lors de la Coupe du monde d’aviron de cette année à Poznan, devançant l’Allemagne). Le coach Emad Mohamed El Guanzoury est tout à fait clair quant aux objectifs qu’il a fixés à ses athlètes: 1re place aux Championnats du monde d’aviron et une médaille olympique aux Jeux Olympiques de 2008 à Pékin. D.F. ■ IRLANDE Les trois semaines que l’équipage irlandais a passées en altitude à St. Moritz (Suisse) avant les Championnats du monde d’aviron ont permis de renforcer les liens au sein de l’équipe. Cette dernière a fini vainqueur de la Coupe du monde d’aviron en remportant deux des trois courses. L’équipage de cette année conserve trois membres qui ont remporté l’argent en 2005; il s’agit d’Eugene Coakley, Richard Archibald et Paul Griffin. Le rameur de proue Gearoid Towey a rejoint l’équipe en avril en apportant une grande expérience, avec notamment deux participations aux Jeux Olympiques et une tentative de traversée de l’Océan Atlantique à la rame. © Simon Lorenz Sous la houlette de l’entraîneur en chef Harald Jahrling, l’équipage irlandais se prépare aux Championnats en s’entraînant à l’endurance de force, en faisant du cyclisme, de la natation pour la récupération et de la randonnée en montagne (descente en télésiège). Pendant la saison, les critères de sélection exigent des athlètes qu’ils ne dépassent pas les niveaux de poids pré-établis afin que l’équipage soit le plus proche du poids exigé lors de la sélection finale en avril. Cette année ne constitue qu’une étape dans le parcours qui mène à l’objectif commun de l’équipe, c’est-à-dire les Jeux Olympiques de Beijing. M.S.B.■ ALLEMAGNE Pendant toute la saison, les nombreux talents allemands ont dû se battre pour obtenir une place tant convoitée dans la catégorie quatre de pointe poids léger. La sélection finale n’a en effet eu lieu que quelques semaines avant les Championnats du monde d’aviron. Trois membres de l’équipe de l’année précédente ont été retenus, à savoir Bastian Seibt, Axel Schuster et Stefan Mlecko, avec la venue d’un nouveau membre, Joel El-Qalqili, âgé de 22 ans. Les rameurs composant cette équipe se considèrent à la fois comme des amis et des coéquipiers, chacun amenant une touche unique au bateau: « Stefan a une cadence très régulière et donne de longs coups d’aviron. Joel apporte de la force et augmente la cadence. Axel fournit de longs coups d’aviron puissants et fait preuve de ténacité. Je suis à la proue et je maintiens le bateau en plaçant le coup final après chaque coup d’aviron et en gardant une vue d’ensemble du parcours de compétition », indique Seibt. Les exigences de poids ne sont pas un problème pour l’équipe étant donné que Seibt est par nature en dessous du poids moyen exigé et que les autres membres maintiennent plus ou moins leur poids pendant la saison. Leur entraînement consiste essentiellement à ramer, à faire des haltères, un peu de cyclisme et de course à pied. M.S.B. ■ GERMANY The pool of German rowing talent meant that final selection of the lightweight four was decided only a couple of weeks before the World Rowing Championships, so throughout the season a spot in this premier boat has been hotly contested. The final line-up includes three of last year’s team, Bastian Seibt, Axel Schuster and Stefan Mlecko with the addition of Joel El-Qalqili, age 22. The team considers themselves friends as well as teammates each bringing unique aspects to the boat: “Stefan has a very smooth rhythm and long stroke. Joel brings power and picks up the rhythm. Axel does long powerful strokes and brings a tough mind. I hold the boat together from the bow, giving the final kick in each stroke and overviewing the field in races,” describes Seibt. Making weight is not a huge issue as Seibt is naturally under the required average weight with the rest of the team staying relatively consistent throughout the season. Their training focuses almost entirely on rowing, supplemented by weights and some cycling and running. M.S.B. ■ 15 coaching © World Rowing Tony’s new life as a coach in New Zealand. / Tony et sa nouvelle vie d’entraîneur en Nouvelle-Zélande. From athlete to coach: Tony O’Connor Tony’s assistant coach, Frank. / Frank, l’entraîneur assistant de Tony. Olympic gold medallist Marnie McBean chose not to become a coach. She figured it would take up more time than being an athlete. Ireland’s Tony O’Connor never got a chance to ponder the option. One month after retiring from rowing, two-time Olympian O’Connor was back on the water, coaching for Ireland, helping the athletes with whom he had until recently been in the boat and training with. O’Connor was again part of the Olympic cycle, working towards the Olympic Games in Athens, this time from his new vantage point. Two years after taking up the position with the Irish team, O’Connor became one of the many coaches to take a position in another country. But, unlike many coaches, O’Connor made a move that some people would qualify as a backward step in coaching career terms. O’Connor relocated to the small New Zealand city of Christchurch to coach at a small private high school of 650 students. The school, Christ’s College, has a team of 80 rowers; many of them see it as a way to keep fit for their winter sport, rugby. O’Connor explains his move: “I always liked school coaching. I find it more genuine than international stuff. The kids believe what you say and you see improvement a lot quicker.” Christ’s College has already seen the rewards of hiring O’Connor. Their schoolboys eight recently won New Zealand’s most prestigious race in high school rowing, the Maadi Cup. “The kids believe what you say and you see improvement a lot quicker.” Talking from the High School National Championships, O’Connor is nervous for his team. “I found it just as exciting here as an Olympic final. I couldn’t watch it.” O’Connor describes his coaching style as a blend of his own experiences. “It’s a mixture of all of the coaches that have coached me. Thor [Nilsen] was a big influence on me especially on how we should act in life. I find myself saying things that Thor would say. I teach them coordination, stuff that I used to do myself under Thor.” “I try to get the boys to see that the boat isn’t an inanimate object, they’re part of it. I try to get them Tony O’Connor (s) and Gearoid Towey racing at the 2001 World Rowing Championships in Lucerne (SUI). / Tony O’Connor (chef de nage) et Gearoid Towey lors des Championnats du monde d’aviron 2001 à Lucerne (SUI). 16 to be ‘sympathetic’ to the boat, be gentle at some points. But it’s hard with teenage boys to develop sensitivity.” Employing the phrase “tamed aggression” O’Connor sometimes gets in the boat with his crew. “I want to show them how gentle they can be.” “Rowing is damage limitation. The boat wants to run, you’ve got to let it,” says O’Connor. In picking potential rowers O’Connor looks for spark rather than focusing on physical attributes. “I look for those who are like me,” says the former lightweight World Champion. O’Connor’s students know little of his achievements. He still holds the World Best Time for the lightweight men’s pair, set in 1994 in Paris. He also raced at two Olympic Games in the lightweight men’s four and is a World Champion in the lightweight pair from 2001. O’Connor’s rowing career ended in 2002 when he suffered chronic fatigue syndrome. “I was ill. In Seville [at the 2002 World Rowing Championships] I was fairly out of it.” The fatigue went on for nearly a year. “I don’t miss racing at all,” says O’Connor. “I find it difficult to get enthused about exercise. I do it because I know it’s good for me and so I can fit into my jeans.” M.S.B.■ D’athlète à entraîneur: Tony O’Connor © Craig Prentis/ALLSPORT/Getty Images entraîneurs Tony O’Connor (r) celebrates gold with crewmate in the lightweight pair Gearoid Towey at the 2001 World Rowing Championships in Lucerne (SUI). / Tony O’Connor (d) célèbre l’or avec son coéquipier en deux de pointe poids léger Gearoid Towey lors des Championnats du monde d’aviron 2001 à Lucerne (SUI). Médaille d’or olympique, Marnie McBean a choisi de ne pas devenir entraîneur. Elle se disait qu’elle serait obligée de consacrer plus de temps au sport que lorsqu’elle était athlète. Pour sa part, l’Irlandais Tony O’Connor n’a pas vraiment eu le temps de se poser la question. Deux ans après avoir pris ses fonctions au sein de l’équipe irlandaise, O’Connor est devenu l’un des nombreux entraîneurs à accepter un poste à l’étranger. Mais, à la différence de nombreux autres, il a fait un déplacement que certains qualifieraient de « pas en arrière » en termes de carrière d’entraîneur. En effet, O’Connor a quitté l’Irlande pour la petite ville néo-zélandaise de Christchurch où il entraîne un petit collège privé de 650 étudiants. L’école, Christ’s College, dispose d’une équipe de 80 rameurs qui, pour un grand nombre, considèrent que c’est une activité qui leur permet de rester en forme en attendant de reprendre leur sport d’hiver, le rugby. Olympien à deux reprises, O’Connor, un mois après s’être retiré de la compétition, était de retour sur l’eau comme entraîneur pour l’Irlande, aidant les athlètes avec lesquels il s’entraînait sur l’eau tout récemment encore. De nouveau, O’Connor faisait partie du cycle olympique, s’activant en vue des Jeux, mais cette fois avec Athènes comme objectif de référence. © Jamie McDonald/ALLSPORT/Getty Images O’Connor explique la raison pour laquelle il est venu ici : « J’ai toujours aimé l’entraînement scolaire. Je trouve cela plus vrai que le niveau international. Les jeunes vous croient et vous constatez les progrès beaucoup plus vite. » Le recrutement de O’Connor a déjà valu quelques récompenses à Christ’s College. Le huit de l’école a récemment remporté la course la plus prestigieuse de NouvelleZélande en aviron scolaire, la Coupe Maadi. S’exprimant à l’occasion des Championnats nationaux des collèges, O’Connor est un peu nerveux pour son équipe. « J’ai trouvé cela aussi excitant qu’une finale olympique. Je ne pouvais pas regarder. » O’Connor décrit son style d’entraîne ment comme un mélange de ses propres expé riences. « C’est un amalgame de tous les entraîneurs qui m’ont entraîné : Thor [Nilsen] m’a beaucoup influencé notamment sur la manière d’agir dans la vie. Je me surprends à dire des choses que Thor m’aurait dites. À ces jeunes, j’enseigne la coordination, des trucs que j’ai moi-même pris l’habitude de faire avec Thor.» « Je cherche à ce que ces garçons se rendent compte que le bateau n’est pas un objet inanimé mais qu’ils en font partie. Je tente de les mettre en sympathie avec lui, et à certains moments d’être aimables avec le bateau. Mais c’est dur de développer la sensibilité de jeunes adolescents. » Utilisant l’expression « domes tiquer l’agression » O’Connor monte de temps en temps dans le bateau avec l’équipage. « Je veux leur montrer jusqu’à quel point ils peuvent se permettre d’être doux avec lui. » « Ramer, c’est avant tout limiter les dégâts. Le bateau veut courir et vous devez le laisser faire, » explique O’Connor. Pour choisir ses futurs rameurs, O’Connor est à l’affût de l’étincelle sans trop se concentrer sur les attributs physiques. « Je recherche ceux qui sont comme moi », précise l’ancien champion du monde poids léger. Les élèves de O’Connor en savent peu sur les exploits de celui-ci. Il détient toujours le meilleur temps mondial en deux de pointe poids léger masculin qu’il a établi à Paris en 1994. Il a également participé deux fois aux Jeux olympiques dans le quatre de pointe poids léger masculin et est champion du monde 2001 du deux de pointe poids léger masculin. «Les jeunes vous croient et vous constatez les progrès beaucoup plus vite. » La carrière de rameur d’O’Connor s’est achevée en 2002 alors qu’il souffrait d’un syndrome de fatigue chronique. « À Séville, [aux Championnats du monde d’aviron 2002] j’étais malade et je n’y étais vraiment pas. » La fatigue a duré près d’un an. « La compétition ne me manque absolument pas » déclaret-il. « Je trouve difficile de m’enthousiasmer pour l’exercice. J’en fais parce que je sais que c’est bon pour moi et pour pouvoir rentrer dans mes jeans ! » M.S.B.■ 17 coaching Kathrin Seegers (GER) Blending the roles as a team manager Because rowing differs extensively from country to country, the role of team manager across teams is never identical. The counselor, the tour guide, the plumber, the clock, the travel agent, for every country the role means something slightly different. Sometimes it is specifically logistics-focused in a full-time job, like Pascale Bouton of France. Sometimes it is a shortterm and largely voluntary position like New Zealand’s elite team manager John Howard. For Lars Christensen of Denmark the role also includes the high performance aspects of ultimately selecting the national team. For some, like Germany’s Kathrin Seegers, it means organising numbers of up to 130 athletes, coaches and staff. “At regattas I’m Mum for everybody” Seegers manages the biggest team of the rowing nations and is a big proponent of pre-regatta preparation. “I try and make the preparation for an event as good as possible, so I don’t have much to do during the event itself,” says Seegers. “Then I have time to solve unexpected problems.” 18 “At regattas I’m Mum for everybody,” adds Seegers thinking about the number of times she’s picked up belongings left behind on the buses and had evening chats with individual athletes. Christensen deals with a much smaller team than Seegers and came to the team manager role through coaching after being a rower himself (1995 World Champion in the men’s double). “I knew what wasn’t good at the time. I wanted to develop the role,” says Christensen who sees his role as a blend of developing the mental side of an athlete, fitting rowing into their work or study life on top of the travel and regatta arranging. Both Seegers and Christensen spend much of the season away from home. Christensen calculates that about two-thirds of his summer is spent on the road. A typical day on the road starts at 6am, going with the team for an early training session and even sometimes filling into a boat for a sick athlete or accompanying a lightweight to weigh-in. The day continues through to evening coaches meetings and sorting out any big issues of the day. For Egypt’s team manager Mohamed Taha Ismail, his role begins when the team is on the road. “I have a lot to get done. I help rowers adjust the boats, organise the training sessions, attend team manager meetings, encourage rowers and help in coaching during training camps,” says Ismail. Ismail travels to about four events each year with the main concern being visa issues. This season the team was unable to get into Belgium for the World Rowing © Igor Meijer You will never see them on the medals podium. They are never the first to receive praise when a rower is successful. Generally living in the shadows of their team; often too busy to enjoy the events; frequently up late at night sorting out everything from personal problems to plumbing: the team manager. Pascale Bouton (FRA) Under 23 Championships, the first Rowing World Cup in Munich and a training camp in the Netherlands for the juniors. “The matter depends on each embassy. It may take 20 days to one month and the matter becomes more difficult during the summer,” says Ismail. and calculates a total of three months away from home during the year. In the winter she is visiting new competition sites to choose the hotels and check food and transport. For the summer she is on the road with the team. A former international rower, France’s elite coordinator Bouton describes her role as organisational, not technical, with more team logistics. Bouton has been in the role for 14 years At the end of the day Bouton says the success of her role is simply measured by two basics: quality and quantity of meals and punctuality of transport at events. M.S.B.■ © Simon Lo renz entraîneurs Les différents rôles d’un responsable d’équipe « Pendant les régates, je suis leur maman à tous » ajoute Kathrin Seegers, se rappelant le nombre de fois où elle a ramassé des affaires laissées dans les cars et a eu des conversations tardives en tête à tête avec des athlètes. © « Pendant les régates, je suis leur maman à tous » Lars Christensen (DEN) Vous ne les verrez jamais monter sur le podium. Ils ne sont jamais les premiers qu’on félicite quand un rameur gagne. Vivant en général dans l’ombre de leur équipe, souvent trop occupés pour fêter une course, veillant souvent tard le soir pour résoudre toutes sortes de problèmes, qu’il s’agisse d’ennuis personnels ou de questions de plomberie - ce sont les responsables d’équipe. Du fait que l’aviron est très différent selon les pays, le rôle du responsable d’équipe n’est jamais le même d’une équipe à l’autre. Conseiller, guide touristique, plombier, horloge, agence de voyage, la fonction implique des rôles sensiblement différents en fonction du pays. Parfois, ce rôle a une forte composante logistique et correspond à un emploi à plein temps, comme c’est le cas pour Pascale Bouton de France. Parfois, c’est un poste à durée limitée et occupé principalement à titre bénévole, comme pour le responsable de l’équipe d’élite néo-zélandaise, John Howard. Pour Lars Christensen, du Danemark, le rôle inclut également des responsabilités importantes en termes de résultats telles que la décision ultime quant à la sélection de l’équipe nationale. Pour certains, comme Kathrin Seegers d’Allemagne, cela implique de gérer des équipes allant jusqu’à 130 athlètes, entraîneurs et membres du personnel. Kathrin Seegers gère la plus grande équipe nationale de rameurs et, pour elle, la préparation avant la régate est essentielle. « J’essaie d’organiser la préparation d’une compétition le mieux possible, de façon à ne pas avoir trop de choses à faire pendant la compétition ellemême » dit Kathrin Seegers. « J’ai ainsi le temps de résoudre des problèmes inattendus. » Lars Christensen gère une équipe bien moins nombreuse que Kathrin Seegers. Il est devenu responsable d’équipe après avoir été rameur (champion du monde 1995 en deux de couple), puis entraîneur. « Je savais ce qui n’allait pas à ce momentlà. Je voulais développer cette fonction » dit Lars Christensen, qui considère que son rôle allie le développement de l’aspect mental des athlètes à la façon dont il rend l’aviron compatible avec leur travail ou leur vie d’étudiant, bien avant tout ce qui relève plutôt de l’organisation des voyages et des régates. Kathrin Seegers et Lars Christensen sont tous deux loin de chez eux une grande partie de la saison. Lars Christensen estime qu’il passe environ les deux tiers de son été en déplacement. Une journée typique passée en déplacement commence à 6 heures du matin, par une séance d’entraînement matinal de l’équipe qu’il accompagne. Il doit même parfois monter dans un bateau pour remplacer un athlète malade ou accompagner un poids léger à la pesée. La journée se poursuit jusqu’aux réunions d’entraîneurs le soir où il faut résoudre les gros problèmes ayant pu se présenter au cours de la journée. De l’avis du responsable d’équipe d’Égypte, Mohamed Taha Ismail, son rôle commence quand l’équipe est en déplacement. « J’ai beaucoup à faire. J’aide les rameurs pour le gréage des bateaux, j’organise les séances d’entraînement, je participe aux réunions des responsables d’équipe, j’encourage les rameurs et j’aide à les entraîner pendant les camps d’entraînement » explique Mohamed Taha Ismail. Mohamed Taha Ismail se rend à environ quatre compétitions chaque année et le problème principal, ce sont les questions de visas. Cette saison-ci, l’équipe n’a pas pu aller ni en Belgique pour les Championnats du monde des moins de 23 ans, ni à la première Coupe du monde d’aviron à Munich ni à un camp d’entraînement aux Pays-Bas pour les juniors. « Cela dépend des ambassades. Cela peut pendre de 20 jours à un mois et c’est plus compliqué en été. » Ancienne rameuse internationale, la française Pascale Bouton décrit sa fonction de coordinatrice de haut niveau comme étant non pas technique mais organisationnelle, une grande partie de son travail étant consacré aux questions de logistique de l’équipe. Pascale Bouton occupe cette fonction depuis 14 ans et elle calcule qu’elle s’absente, au total, trois mois de chez elle par an. L’hiver, elle visite les nouveaux sites de compétition afin de sélectionner les hôtels et vérifier l’alimentation et le transport. L’été, elle est en déplacement avec l’équipe. Finalement, Pascale Bouton dit que la réussite à ce poste se mesure à deux choses très élémentaires : la qualité et la quantité des repas, et la ponctualité des modes de transport lors des régates. M.S.B.■ 19 advertorial Siemens plc supports the 2006 World Rowing Championships Siemens plc, the UK subsidiary of the electrical and engineering giant Siemens AG, announced in July that it was to become a FISA Main Sponsor and the Premier National Sponsor of the 2006 World Rowing Championships that take place at Dorney Lake, the new Olympic venue near Eton, Great Britain from 20-27 August. This adds to Siemens’ announcement of a £3.2m sponsorship agreement with the British Amateur Rowing Association (ARA) as the High Performance Partner of the Great Britain Rowing Team for the next six years, through to 2012. Alan Wood, UK Chief Executive of Siemens explains what drew Siemens to the sport of rowing: “We are enormously looking forward to the World Rowing Championships – the first time in twenty years that it has taken place in England. Our sponsorship is about more than branding. We have a track record of introducing technology to sport, from innovations like Hawk-Eye (the revolutionary ball tracking device) to the latest medical equipment, and we intend to focus our efforts on helping rowing in any way we can.” How do the values of Rowing and of FISA fit with the Siemens’ philosophy? “Siemens was looking to find a partner which would encompass the ideas of tradition, team work, education and environment. Rowing, and particularly FISA, whose core values are all of the above, was seen as a perfect fit for Siemens’ sponsorship strategy.” “This partnership enables our employees to get involved at local community level. Our core business is about making things better and helping companies and communities compete and flourish in world markets: the fit with rowing is right for us.” Siemens is a global company, with headquarters in Munich, Germany, and provides highquality services and solutions to customers in a diverse range of industry sectors, including power, automation and control, information and communication, medical, transportation, lighting, and household appliances. Siemens plc. soutient les Championnats du monde d’aviron 2006 Siemens plc., filiale britannique du géant de l’électricité et de l’ingénierie Siemens AG, a annoncé en juillet qu’il allait devenir un sponsor principal de la FISA et le sponsor national principal des Championnats du monde d’aviron 2006 qui auront lieu sur le Lac Dorney, nouveau site olympique près de Eton, Grande-Bretagne, du 20 au 27 août. Ceci vient s’ajouter à l’annonce par Siemens de l’accord de partenariat portant sur un montant de 3,2 millions de livres sterling avec l’Association britannique d’aviron amateur (ARA), lui conférant le statut de partenaire de l’aviron d’élite pour l’équipe d’aviron de Grande-Bretagne, durant les six prochaines années jusqu’en 2012. Alan Wood, directeur général de Siemens UK explique ce qui a attiré Siemens vers le sport de l’aviron : 20 « Nous attendons énormément des Championnats du monde d’aviron : les premiers à avoir lieu en Angleterre depuis vingt ans. Notre partenariat représente davantage qu’un effet de marque. Nous sommes reconnus comme introducteur de technologie dans le sport qu’il s’agisse des innovations comme le « Hawk-Eye » (« œil de faucon », instrument révolutionnaire de pistage des balles dans le milieu sportif) ou encore le dernier équipement médical et nous avons bien l’intention d’apporter notre aide à l’aviron autant que nous le pouvons. » En quoi les valeurs de l’aviron et de la FISA correspondent-elles à la philosophie de Siemens ? « Siemens était à la recherche d’un partenaire porteur des idées de tradition, de travail d’équipe, d’éducation et d’environnement. L’aviron et notamment la FISA, dont les valeurs essentielles sont toutes celles qui viennent d’être décrites, ont été considérés comme convenant parfaitement à la stratégie de partenariat de Siemens. » « Ce partenariat permet à nos collaborateurs d’aller à la rencontre du public sur le terrain. L’essentiel de nos affaires porte sur des solutions d’amélioration et sur l’aide aux entreprises et au public pour leur permettre de confronter la concurrence et de s’épanouir sur les marchés mondiaux. En ce sens, l’aviron nous convient parfaitement. » Siemens est une société mondiale, dont le siège est à Munich et qui propose des services et solutions de haute qualité à des clients dans les divers secteurs de l’industrie, qu’il s’agisse de l’énergie, l’automatisme et le contrôle, l’information et la communication, le secteur médical, les transports, l’éclai rage et les appareils ménagers. health /santé Back pain, a rowing disorder ? Few rowers would say racing down an Olympic regatta course is physically pleasurable. Rowing can be painful, excruciatingly so. Accumulation of lactic acid during prolonged effort is inevitable, as is the resulting burning sensation throughout a rower’s body after a competitive race. Rowers accept pain as part of elite practice, yet injury-related pain is an entirely different affair. When caused by injury, pain signals an anomaly and requires immediate attention. Back pain, particularly lower back pain, could be defined as rowing’s most common injuryrelated pain. Recent studies seem to indicate a rower is more likely to be faced with the issue at one point or another if he or she is pursuing an international rowing career (75% incidence in internationals according to Ong et al 2003 compared to 32% incidence in intercollegiate rowers according to Teitz et al 2002). But then, one could argue, back pain is also common in the general population. And so it is. Back Care, the British Charity for Healthier Backs, points out that “back pain is the [United Kingdom’s] leading cause of disability, with 1.1 million people disabled by it”. in rowing is the relationship between the pelvis and the lumbar spine - forward and backward movements of the trunk rely on the pelvis rotating and the back flexing and extending.” Rowers who achieve all of their motion with the lumbar spine are more likely to have pain. What about rowing? Alison McGregor, lecturer in bio dyna mics at the Faculty of Medicine of London’s Imperial College, exclaims, “We don’t know what the causes of lower back pain are in the general population, let alone rowers. Eighty percent of back pain is thought to be genetic!” A former rower, Dr. Peter Moley specialises in the treatment of low back pain at the Hospital for Special Surgery in New York, a world-leading institution in musculoskeletal medicine. “It is important to distinguish between pain in the back only and pain that is in the back and radiates into one of the legs,” he explains. There are risk factors, of course, the main one being poor lumbopelvic motion, according to McGregor’s studies. “Most people only consider the movement of the back and forget about the pelvis,” she explains. “The pelvis in essence is what the spine sits on so it has to be stable if the back is to be stable. Pelvic motion be taken to limit low back pain occurrence and intensity. Care should be taken to avoid risk factors such as poor technique during weightlifting sessions, indoor rowing sessions lasting more than 30 minutes without short one to two-minute breaks and hatchet-type blades. On the “to do” list, make sure to warm up for at least 10 minutes before training, keep flexible and employ appropriate strength/endurance training for gluteal muscles, lower abdominals and back extensors in your weight training programme. D.F. ■ “Most pain is muscle imbalance and weakness,” says McGregor, “not disc prolapse as most people think.” Disc prolapse is less common and the main symptom is leg pain, not back pain. McGregor and Moley point out several measures that can Mal de dos, mal de l’aviron ? Peu de rameurs diront que ramer à une régate olympique est un plaisir physique. L’aviron peut être douloureux, atrocement même. L’accumulation d’acide lactique durant l’effort prolongé est inévitable, de même que la sensation de brûlure dans l’ensemble du corps du rameur après une course de compétition. Les rameurs acceptent la douleur physique comme faisant partie de leur pratique de haut niveau, mais la douleur provoquée par une blessure est un tout autre cas de figure. Lorsqu’elle résulte d’une blessure, la douleur signale une anomalie et exige une attention immédiate. Le mal de dos, et plus précisément la lombalgie, peut être définie comme la douleur provenant de la blessure la plus commune en aviron. De récentes études semblent indiquer qu’un rameur poursuivant une carrière sportive au niveau international est celui qui court le plus grand risque de rencontrer ce problème à un moment ou à un autre (75% d’incidence au niveau international selon Ong et al 2003 par rapport à 32% d’incidence en aviron universitaire selon Teitz et al 2002). On peut évidemment avancer que le mal de dos est une affection commune à la population en général. Car tel est bien le cas. Back Care, l’organisation caritative britannique défenseur d’un dos en bonne santé, signale que « les dorsalgies sont la principale cause de handicap en Grande-Bretagne, avec 1,1 million de personnes affectées ». selon les études de McGregor. « La plupart des gens ne tiennent compte que du mouvement du dos et oublient le pelvis. Le pelvis par essence est ce sur quoi repose la colonne vertébrale et il doit donc être stable pour que le dos le soit aussi. La motion pelvienne en aviron est la relation entre le pelvis et la colonne lombaire : mouvements du tronc d’avant en arrière en liaison avec la rotation pelvienne et la courbure et l’extension du dos. » Les rameurs qui réalisent tous leurs mouvements uniquement avec la colonne lombaire courent plus de risques de souffrir du dos. Qu’en est-il de l’aviron ? Alison McGregor, enseignante en biodynamique à la faculté de médecine du College Impérial de Londres, explique, « Nous ne savons pas quelles sont les causes de la lombalgie dans la population en général, et encore moins chez les rameurs. Quatre-vingts pour cent des douleurs dorsales sont considérées comme génétiques! » Ancien rameur, le Dr Peter Moley est spécialisé dans le traitement des lombalgies à l’hôpital de chirurgie spéciale de New York, institution mondiale de pointe en médecine musculo-squelettique. « Il est impor tant de distinguer entre la seule douleur dorsale et la douleur située dans le dos qui irra die dans les jambes » explique-t-il. Il y a des facteurs de risque, naurellement, le principal étant une mauvaise motion lombo-pelvienne, « Le plus souvent la douleur résulte d’un déséquilibre et d’une faiblesse musculaires » explique McGregor et non pas d’un prolapsus discal comme on le pense communément. « Le pro lapsus d’un disque lombaire est moins fréquent et le principal symptôme en est une douleur à la jambe et non un mal de dos. » McGregor et Moley indiquent plusieurs mesures à prendre pour éviter ces douleurs dorsales ou du moins pour en limiter l’intensité. On doit être attentif à éviter les facteurs de risques tels qu’une mauvaise technique en séances d’halté rophilie, des séances d’aviron en salle de plus de trente minutes sans interruption d’une à deux minutes et des rames de type lame. Et pour ce qui est de ce qu’il faut faire : prendre le temps d’un échauffement d’au moins dix minutes avant de commencer l’entraînement, rester souple et pratiquer un entraînement à la force et à l’endurance approprié pour les muscles glutéaux, abdominaux inférieurs et exten seurs dorsaux dans le programme de musculation. D.F. ■ 21 competition / compétitions Standardising the Under 23 Championships The transition from Nations Cup to World Rowing Regatta to championship event for rowing’s under 23 competition has required adaptations and adjustments. This year, the under 23s was held in Hazewinkel, Belgium and this was the second time as a championship event, standards had improved. FISA decided to take into consideration Under 23 World Best Times using 2005 as the start, when the event gained championship status and adopted the FISA timekeeping system along with course standardisation. At Hazewinkel, favourable conditions on finals day lead to many new times being set – 15 out of the 19 events. It also saw the standard set in the women’s eight which was raced for the first time, taking the total number of events to 20. The inaugural women’s eights race was won by the United States giving them the gold medal and the World Best Time of 6:06 on the Hazewinkel course. and moving to the double sculls this year gave them their second World Best Time. Shcharbachenia has also competed at the World Rowing Championship and Olympic level in his country’s much accomplished quadruple sculls. An impressive two World Best Times are now held by Dzianis Mihal and Stanislau Shcharbachenia of Belarus. The duo were part of their country’s under 23 quadruple sculls in 2005, which set a World Best Time, Mihal and Shcharbachenia are both 21 years old so could still front up in 2007 at the under 23s in Strathclyde, Scotland. M.S.B.■ Discover the new U23 World Best Time holders. Men’s Double Sculls / Deux rameurs en couple (BM2x) (l to r) Dzianis Mihal and Stanislau Shcharbachenia of Belarus hold the U23 World Best Time in the men’s double sculls and in the men’s quadruple sculls. / Les Bélarusses détiennent le Meilleur Temps Mondial U23 en deux de couple et en quatre de couple. 22 © 2006 Getty Images © 2006 Getty Images Lightweight Women’s Single Sculls / Skiff féminin poids léger (BLW1x) Alexandra Tsiavou of Greece celebrates gold and a new U23 World Best Time in the lightweight single sculls. / La Grecque Alexandra Tsiavou célèbre sa médaille d’or et un nouveau Meilleur Temps Mondial U23 en skiff poids léger. competition / compétitions Standardisation des Championnats des moins de 23 ans La transition de la Coupe des Nations à la Régate mondiale d’aviron puis au statut de Championnats pour les compétitions d’aviron des moins de 23 ans a nécessité des adaptations et des mises au point. Cette année, les deuxièmes Championnats du monde d’aviron pour les moins de 23 ans ont été organisés à Hazewinkel, en Belgique, avec des standards correspondants. La FISA a récemment décidé de tenir compte des meilleurs temps mondiaux pour les moins de 23 ans seulement depuis 2005, année durant laquelle la manifestation a reçu le statut de championnats, a adopté le système de chronométrage de la FISA et a standardisé le parcours. A Hazewinkel, les conditions favorables le jour des finales ont permis la réalisation de nouveaux temps – 15 sur les 19 épreuves. Le huit de pointe féminin, inclus dans le programme pour la première fois, faisant passer le nombre total des épreuves à 20, a également défini le niveau de compétition. La course du huit de pointe féminin inaugurale a été remportée par les Etats-Unis, qui ont fait main basse sur la médaille d’or et sur le meilleur temps mondial de 6:06 sur le parcours de Hazewinkel. passant dans la catégorie du deux de couple cette année, ils ont enregistré leur deuxième meilleur temps. Shcharbachenia a également participé aux Championnats du monde d’aviron et à des compétitions de niveau olympique avec le quatre de couple très performant de son pays. Un double meilleur temps mondial impressionnant est maintenant détenu par Dzianis Mihal et Stanislau Shcharbachenia du Bélarus. En 2005, le duo faisait partie du quatre de couple des moins de 23 ans qui avait signé un meilleur temps mondial. En Mihal et Shcharbachenia ont tous deux 21 ans et pourraient donc encore se présenter aux Championnats des moins de 23 ans à Strathclyde, Ecosse, en 2007. M.S.B.■ Découvrez les nouveaux meilleurs temps mondiaux U23 Lightweight Men’s Single Sculls / Skiff masculin poids léger (BLM1x) The first U23 World Champions in the women’s eight: the USA. / Les premières championnes du monde U23 en huite de pointe féminin: les USA. © 2006 Getty Images © 2006 Getty Images Women’s Eight / Huit de pointe féminin (BW8+) Storm Uru of New Zealand, gold medallist and world best time holder in the lightweight men’s single sculls. / Le Néo-zélandais Storm Uru, médaillé d’or et détenteur du meilleur temps mondial en skiff poids léger. 23 Men’s Pair / Deux rameurs en pointe (BM2-) (l to r) Kristof Wilke and Sebastian Schmidt of Germany celebrate gold and a new U23 World Best Time. / Les Allemands Kristof Wilke et Sebastian Schmidt célèbrent leur médaille d’or et un nouveau meilleur temps mondial U23. © 2006 Getty Images Lightweight Men’s Pair / Deux rameurs en pointe poids léger (BLM2-) © 2006 Getty Images competition / compétitions © Peter Spurrier/Intersport-Images Men’s Coxed Four / Quatre de pointe masculin avec barreur (BM4+) (l to r) Richard Chambers and Chris Bartley of Great Britain also won the lightweight men’s pair at the Rowing World Cup in Poznan and have been selected to compete at the World Rowing Championships in Eton. / Les Britanniques Richard Chambers et Chris Bartley ont également remporté le deux de pointe poids léger à la Coupe du monde d’aviron à Poznan et ont été sélectionnés pour participer aux Championnats du monde d’aviron à Eton. © 2006 Getty Images Lightweight Men’s Quadruple Sculls / Quatre rameurs en couple poids léger (BLM4x) Camelia Lupascu and Ana Maria Apachitei of Romania also won two gold medals in the women’s eight at the Rowing World Cups in Lucerne and Poznan. / Les Roumaines Camelia Lupascu et Ana Maria Apachitei ont également remporté deux médailles d’or aux Coupes du monde d’aviron à Lucerne et Poznan. 24 Germany win the lightweight men’s quadruple sculls in a photo finish with the USA and Australia: / L’Allemagne s’est classée en première position à la photo finish devant les USA et l’Australie en quatre de couple poids léger: Felix Reimann, Jonas Schuetzeberg, Felix Oevermann, Karim Djamshidi Gilani. Women’s Single Sculls / Skiff féminin (BW1x) © 2006 Getty Images Women’s Pairs / Deux rameuses en pointe (BW2-) © 2006 Getty Images New U23 World Best Time holders in the men’s coxed pair of New Zealand: James Dallinger, Steven Cottle, Paul Gerritsen, Dane Boswell and cox Daniel Quigley, who explained: «We had a bit of a shaky start, with good speed from the middle and a lot of power in the last 1’000 metres.» / Les nouveaux détenteurs néo-zélandais du Meilleur Temps Mondial U23 en quatre de pointe avec barreur: James Dallinger, Steven Cottle, Paul Gerritsen, Dane Boswell et le barreur Daniel Quigley, qui explique: «Le départ de course était hésitant, mais on a gagné en vitesse et en puissance à la mi-parcours.» Julia Michalska of Poland broke her own U23 World Best Time in the women’s single sculls. / La Polonaise Julia Michalska a battu son propre Meilleur Temps Mondial U23 en skiff féminin. © 2006 Getty Images © Peter Spurrier/Intersport-Images competition / compétitions Women’s Double Sculls / Deux rameuses en couple (BW2x) Women’s Four / Quatre de pointe féminin (BW4-) (l-r) Jitka Antosova and Gabriela Varekova of the Czech Republic celebrate their win in the women’s double sculls. / Jitka Antosova (g) et Gabriela Varekova de la République tchèque célèbrent leur victoire en deux de couple. Australian gold medallists and new U23 World Best Time holders in the women’s four: Verena Stocker, Annika Naughton, Charlotte Walters and Renee Kirby. Prior to the Final, the crew were not sure they would medal: «Anything could happen,» said Stocker. / Les Australiennes médaillées d’or en quatre de pointe sans barreuse et détentrices du nouveau Meilleur Temps Mondial U23: Verena Stocker, Annika Naughton, Charlotte Walters et Renee Kirby. Avant la finale, l’équipage n’était pas certain de gagner une médaille: «Tout peut arriver,» disait Stocker. New Zealand won three gold medals and established three new U23 World Best Times in Hazewinkel. Here are champions Graham Oberlin-Brown and Peter Taylor. / La Nouvelle Zélande a remporté trois médailles d’or et établi trois nouveaux meilleurs temps mondiaux U23 à Hazewinkel. Ici les champions Graham Oberlin-Brown et Peter Taylor. Lightweight Men’s Four / Quatre rameurs en pointe poids léger (BLM4-) Men’s Single Sculls / Skiff masculin (BM1x) © 2006 Getty Images © 2006 Getty Images Lightweight Men’s Double Sculls / Deux rameurs en couple poids léger (BLM2x) Karsten Brodowski of Germany also won gold in the men’s quad at the 2004 World Rowing U23 Regatta. / L’Allemand Karsten Brodowski a également remporté l’or en quatre de couple à la Régate mondiale des moins de 23 ans en 2004. Livio La Padula, Martino Goretti, Michele Savrie and Fabrizio Gabriele of Italy also won gold at the 2006 Rowing World Cup in Lucerne in the lightweight men’s eight. / Les Italiens Livio La Padula, Martino Goretti, Michele Savrie et Fabrizio Gabriele ont également remporté une médaille d’or à la Coupe du monde d’aviron 2006 à Lucerne en huite de pointe poids léger. © 2006 Getty Images © 2006 Getty Images Women’s Quadruple Sculls / Quatre rameuses en couple (BW4x) Maria Bursuc, Roxana Cogianu, Florina Atomulesei and Ionelia Neacsu of Romania stand for their National Anthem after their win. / Les Roumaines Maria Bursuc, Roxana Cogianu, Florina Atomulesei and Ionelia Neacsu saluent leur drapeau national après leur victoire. 25 competition / compétitions La Coupe du monde d’aviron en bref © 2006 Getty Images Rowing World Cup Summary 2004 Olympic champion Adrien Hardy (R) and partner Jean-Baptiste Macquet of France celebrate their gold medals and the new World Best Time they set at the 2006 Rowing World Cup in Poznan, Poland. / Le Français Adrien Hardy (d), champion olympique 2004, et son coéquipier Jean-Baptiste Macquet célèbrent leur médaille d’or et un nouveau meilleur temps mondial en deux de couple. Munich – Poznan – Lucerne. Trois villes, trois coupes du monde, un seul vainqueur, et un pas de plus vers les Championnats du monde d’aviron. Munich – Poznan – Lucerne. Three cities, three world cups, one overall winner, one step closer to the World Rowing Championships. China hit the ground running by arriving in large numbers at the first Rowing World Cup in Munich, Germany, and took charge of the lightweight women’s events. In the lightweight double alone, China raced in three of the six lanes available for the final. Dongxiang Xu doubled up and left with gold in the lightweight women’s double and bronze in the lightweight single. This first major regatta of the season is often used for preliminary crew selection and the top three boats in the women’s eight (Germany, Romania La Chine a démarré fort en arrivant en grand nombre à la première Coupe du monde d’aviron à Munich, en Allemagne, et a pris la situation en main dans les épreuves poids léger chez les dames. Elle a couru dans trois des six couloirs de la finale rien que dans le deux de couple poids >> 26 léger. Dongxiang Xu a signé un beau doublé en repartant avec l’or en deux de couple féminin poids léger et le bronze en skiff poids léger. La première grande régate de la saison sert souvent de terrain de sélection préliminaire des >> and Australia) all had athletes doubling up to also race in the pair. Germany’s Elke Hipler and Christina Gerking came off as the best, finishing the regatta with two medals: one gold, one silver. and Jean-Baptiste Macquet, Cop and Spik not only had to settle for second but lost their World Best Time, which had stood for seven years. Hardy and Macquet become the new World Best Time holders. The big surprise came earlier on finals day when men’s single sculling newcomer Alan Campbell pulled off a win over his seasoned competitors including local Marcel Hacker and Olympic Champion Olaf Tufte. The British press touted Campbell as the next biggest thing in British rowing. China continued to show their lightweight women skills by taking both gold and silver in the lightweight women’s double. Dongxiang Xu will no longer be the unknown quantity in this event especially now that her name is linked directly to the World Best Time. With partner Shimin Yan, the duo set the standard at 6:49.77. Favourable conditions and close racing presaged new World Best Times on finals day at the second Rowing World Cup in Poznan, Poland. The first one fell in the hotly contested men’s double. The reigning World Champions, Iztok Cop and Luka Spik (Slovenia) may have been the favourites on paper, but in a close battle with France’s new duo of Adrien Hardy There was a definite glint in the eyes of the Poles. In their home country, the Polish World Champion men’s quad went one step further by setting a World Best Time. Konrad Wasielewski, Marek Kolbowicz, Michal Jelinski and Adam Korol had beaten a 12year-old record held by Italy since 1994. © 2006 Getty Images competition Dongxiang Xu and Hua Yu of China pose with their gold medals after their leightweight women’s double sculls final at the Rowing World Cup in Munich, Germany. / Dongxiang Xu et Hua Yu de Chine posent devant les caméras avec leur médaille d’or remportée en deux de couple poids léger à la Coupe du monde d’aviron à Munich, en Allemagne. Egypt may have tried to focus on getting a top eight together in recent years, but in Poznan it was their lightweight men’s four that showed the greatest potential. Egypt has a bit of a reputation for going out hard but without an ending kick to get them into the medals. The four proved that they could hang in there to the end earning bronze behind Ireland and Australia. © 2006 Getty Images It took until the third stage of the Rowing World Cup at the famed Rotsee course in Lucerne, Switzerland for three defeated World Champions to reinstate a level of command. New Zealand’s Nathan Twaddle and George Bridgewater left Poznan medal-less, but at Lucerne they outraced the new British combination of Colin Smith and Tom James to get back on top. Slovenia’s intrepid double, Cop and Spik also had a revival after being denied gold in Poznan and then loosing to Great Britain at the Henley Royal Regatta. In an aggressively high-rating race, the Slovenians got back into the top spot. But the biggest revival goes to Norway’s Olaf Tufte. Since winning the Olympic gold in 2004, Tufte has been incapable of finding the top of the medals podium at any international race. This changed at Lucerne when Tufte denied current World Champion Mahe Drysdale from New Zealand of gold. At the other end of the spectrum it became nearly impossible to deny Ekaterina Karsten of Belarus the top spot. Karsten dominated this season despite the Czech Republic’s Mirka Knapkova doing her utmost to challenge. The British men’s four also appeared nearly unbeatable. Andy Hodge, Peter Reed, Steve Williams and Alex Partridge haven’t lost a race since the line-up was formed in 2005. The Evers-Swindell sisters, however, have also been incredibly consistent. Ever since becoming World Champions in 2002, New Zealand’s identical twins have only lost one race internationally as a double. This year they raced at two Rowing World Cups and won both. M.S.B.■ Stroke of the new World Best Time and World Champion men’s quad, Adam Korol of Poland. / Chef de nage des nouveaux détenteurs du nouveau meilleur temps mondial et des champions du monde en quatre de couple, le Polonais Adam Korol. 27 compétitions La Chine n’a eu de cesse d’afficher les performances de ses dames dans les catégories poids léger, en remportant à la fois l’or et l’argent dans l’épreuve du deux de couple féminin poids léger. Dongxiang Xu en a quant à elle terminé d’être la grande inconnue dans cet événement, surtout depuis que son nom est directement associé au meilleur temps mondial. Avec sa partenaire Shimin Yan, le duo a placé le nouveau temps à battre à 6:49.77. © Igor Meijer Une étincelle se lisait dans les yeux des Polonais. A domicile, les champions du monde polonais du quatre de couple masculin ont ajouté une nouvelle victoire à leur tableau en signant un nouveau meilleur temps mondial. Konrad Wasielewski, Marek Kolbowicz, Michal Jelinski et Adam Korol ont battu le record établi en 1994 par l’Italie, jamais détrônée depuis 12 ans. Sisters Caroline and Georgina Evers-Swindell, Olympic champions and triple World Champions in the double sculls. / Les soeurs néo-zélandaises championnes olympiques et trois fois championnes du monde en deux de couple: Caroline et Georgina Evers-Swindell. Des conditions favorables et des courses au coude à coude ont présagé de nouveaux meilleurs temps mondiaux lors de la finale de la deuxième Coupe du monde à Poznan, en Pologne. Le premier meilleur temps a été enregistré dans le deux de couple masculin rudement disputé. Les champions du monde en titre Iztok Cop et Luka Spik (Slovénie) étaient certes les favoris sur le papier, mais ils ont non seulement dû s’incliner et se contenter de la seconde place dans un combat acharné contre le nouveau duo français, Adrien Hardy et Jean-Baptiste Macquet, mais ils ont également perdu leur meilleur temps mondial qu’ils avaient réussi à conserver sept 28 L’Egypte s’était certes efforcée ces dernières années de réunir un équipage de huit de haut niveau, mais c’est finalement leur quatre de pointe masculin qui a montré le plus grand potentiel à Poznan. Même si l’Egypte a cette réputation de démarrer sur les chapeaux de roues sans toutefois être capable de donner ce coup final qui lui permettrait de s’assurer une médaille, les quatre athlètes ont prouvé qu’ils savaient tenir bon et ont finalement remporté le bronze derrière l’Irlande et l’Australie. Andrew Triggs-Hodge (stroke) and Alex Partridge of the British men’s four. / Andrew Triggs-Hodge (chef de nage) et Alex Partridge du quatre de pointe Britannique. course à la cadence soutenue. Mais le plus grand renouveau a été signé par le norvégien Olaf Tufte. Depuis sa médaille d’or aux Jeux Olympiques de 2004, Tufte avait été incapable de remonter sur la plus haute marche des podiums dans une course internationale. A Lucerne, il a mis fin à sa traversée du désert en privant de la médaille d’or le champion du monde en titre, le Néo-Zélandais Mahe Drysdale. Par ailleurs, il est devenu quasiment impossible de détrôner la Bélarusse Ekaterina Karsten de sa première place. Karsten a dominé cette saison malgré tous les efforts de la Tchèque Mirka Knapkova pour la battre. Le quatre de pointe masculin britannique s’est également avéré quasi imbattable. Andy Hodge, Peter Reed, Steve Williams et Alex Partridge n’ont pas perdu une seule course depuis la formation de leur équipe en 2005. Les sœurs Evers-Swindell affichent quant à elles une incroyable constance : depuis qu’elles ont remporté les Championnats du monde d’aviron en 2002, les jumelles originaires de Nouvelle-Zélande ont seulement perdu une course en deux de couple au niveau international. Cette année, elles ont participé à deux coupes du monde, et ont remporté les deux. M.S.B.■ Il aura fallu attendre la troisième étape de la Coupe du monde d’aviron sur le réputé parcours du Rotsee à Lucerne, en Suisse, pour voir les trois champions du monde déchus reprendre le contrôle. Repartis de Poznan sans médaille, les Néo-Zélandais Nathan Twaddle et George Bridgewater ont battu la nouvelle équipe britannique composée de Colin Smith et Tom James à Lucerne, reprenant ainsi la tête. Après être passé à côté de l’or à Poznan et s’être incliné face à la Grande-Bretagne à la régate royale de Henley, l’intrépide double slovène, Cop et Spik, a également connu un renouveau. Les Slovènes ont repris la première place à l’issue d’une © 2006 Getty Images C’est le jour de la finale qui a réservé la plus grande surprise, marquée par la victoire sur ses compétiteurs expérimentés (dont l’Allemand Marcel Hacker et le champion olympique Olaf Tufte), du nouveau venu sur la scène du skiff masculin, Alan Campbell. Pour la presse britannique, Campbell serait la nouvelle coqueluche de l’aviron britannique. © 2006 Getty Images années durant. Hardy et Macquet sont désormais les détenteurs du nouveau meilleur temps. équipages et les trois premiers bateaux de l’épreuve du huit féminin (Allemagne, Roumanie et Australie) étaient composés d’athlètes qui couraient également en deux de pointe. Elke Hipler et Christina Gerking, de l’équipe allemande, sont sorties comme les grandes gagnantes, finissant la régate avec deux médailles, une d’or, et une d’argent. Ekaterina Karsten-Khodotovitch of Belarus, unbeaten on the World Rowing scene since the 2004 Olympic Games in Athens. / Ekaterina Karsten-Khodotovitch du Bélarus, imbattue sur la scène mondiale de l’aviron depuis les Jeux Olympiques de 2004. official world rowing partners 30 FISA President Président Denis Oswald Vice-president Vice présidente Anita DeFrantz Treasurer Trésorier Mike Williams Executive Director Directeur Exécutif Matt Smith FISA is the governing body of the sport of rowing and the oldest international sports federation in the Olympic movement. Based in Lausanne, the Olympic capital, FISA has 120 member federations worldwide, organises World and Olympic Championships and World Cups and promotes all forms of rowing. The opinions expressed in this publication are not necessarily the opinions of the FISA Council. Reprints permitted with acknowledgement of source. FISA est la plus ancienne fédération sportive internationale du Mouvement Olympique. La FISA, établie à Lausanne, capitale Olympique, compte 120 fédérations membres. Elle organise les Championnats du monde, les compétitions Olympiques et la Coupe du Monde et assure la promotion de toutes les formes d’aviron. Les avis exprimés dans cette publication ne reflètent pas nécessairement l’opinion du Conseil de la FISA. Reproduction des textes permise avec citation des sources. Publisher / Editeur FISA Marketing and Communications Manager Marion Gallimore cover © 2006 Getty Images © 2006 Getty Images © 2006 Getty Images Design / Production SimpleCom Graphics © 2006 Getty Images Tel: +41 21 617 8373 Fax: +41 21 617 8375 [email protected] www.worldrowing.com CP 18 1000 Lausanne 3 Switzerland © 2006 Getty Images World Rowing Journalist Melissa S. Bray © 2006 Getty Images Editor / Rédactrice en chef Débora Feutren To receive this magazine register for free on 31
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