Habillage industriel : Armoires, choisissez vos options
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Habillage industriel : Armoires, choisissez vos options
S olutions HABILLAGE I N DU ST R I EL Armoires : choisissez vos options Le concept du “zéro armoire” évoqué au début des années 2000 suit celui du “zéro papier” et semble avoir été définitivement rangé sur les étagères des utopies passées. Le marché s’axe désormais sur un service plus complet à l’utilisateur, des offres plus diversifiées, plus modulaires, tant au niveau de l’habillage que du contenu. E n évolution lente, mais continue, le domaine de l’habillage industriel est fidèle à son credo de la convergence des technologies vers notamment des racks de 19 pouces. Selon Olaf Luther, responsable de la communication de Rittal France, une véritable transversalité s’est désormais instaurée autour des nouveaux produits. Pour illustrer son propos, il indique que la société a mis en place au cours des années passées des pôles de compétences complémentaires (armoires et pupitres, jeux de barres et supports d’appareillage pour la distribution basse tension, refroidissement, infrastructures réseaux informatiques…). Ces différents pôles s’appuient sur des ressources communes de veille technologique, de recherche développement, de logistique et de service aprèsvente international. Olaf Luther observe que désormais « le lancement de nouveaux produits impose de rapprocher ces compétences ; ce fonctionnement en étroite synergie aboutit à l’émergence de nouveaux axes d’innovation. » Il évoque comme initiateur et fruit de ce rapprochement, le dernier né, le Rimatrix 5. Ce système (baies et coffrets 19 pouces) illustre cette tendance tant du point de vue de la technologie que des services effectivement proposés. « Nous avons senti que ce produit dédié aux infrastructures informatiques cristallisait toutes nos com- Legrand propose le pétences, montrant que notre système XL3 pour le société était capable d’offrir maintien des fonctions une solution complète instratégiques de l’alimentation cluant des contrats de mainélectrique, en tenance, des solutions logiciels particulier pour les et une implication de la soinstallations à risque. ciété à chaque étape de la construction du projet, en évitant de fait aux clients d’avoir trop d’interlocuteurs. » Cette évolution du marché va de pair avec une évolution de l’image de l’entreprise. « Notre démarche nous permet de dépasser définitivement l’image de “fabricant d’armoires” et d’offrir réellement une solution bien adaptée à un besoin. » Patrick Christmann, directeur commercial Europe du Sud chez Schroff, tient un discours comparable. L’équipementier, à l’origine plutôt orienté sur l’industriel, est aujourd’hui un acteur reconnu du marché de l’électronique : une orientation pérenne, notamment associée à l’évolution de la nouvelle technologie microTCA « Depuis quatre ans, notre société, en collaboration avec des partenaires ciblés, organise des séminaires dédiés à la technologie AdvancedTCA ou encore MicroTCA » indique Patrick Christmann. Ces manifestations montrent combien le conseil et les services entrent aussi en ligne de compte à l’heure des choix. Laurent Bruhl, directeur commercial du constructeur français Atos, abonde dans ce sens : « Le MicroTCA est effectivement très demandé, y compris dans l’industrie. Le démar- MESURES 800 - DÉCEMBRE 2007 - www.mesures.com rage est beaucoup plus rapide que celui du CompactPCI en son temps. » C’est en termes de services que le marché a bien évolué. Patrick Christmann résume l’opinion générale : « Nous nous faisons forts de mettre à disposition des clients une équipe d’experts pour répondre à toutes les questions concernant ces nouvelles technologies. » ➜ L’essentiel Les habillages électroniques mettent en œuvre des technologies éprouvées. Les constructeurs doivent s’adapter aux nouvelles demandes des marchés, qui exigent en particulier des habillages collant au plus près des besoins. Ceci les a conduits à développer une offre modulaire et surtout à proposer un service adapté. 63 Solutions Les armoires outdoor de la série Evolutive de Saintronic sont dotées d’un système de anti-vandalisme de 1er niveau, de dimensions personnalisables (jusqu’à 1,8 mètre de largeur et jusqu’à 1,5 mètre de hauteur) Rimatrix 5 de Rittal constitue une solution tout-en-un, intégrant l’habillage, la climatisation, l’alimentation, la sécurité et la supervision des équipements. La baie Varistar LHX 20 de Schroff dissipe jusqu‘à 20 kW par baie avec un échangeur thermique air/eau intégré. ➜ Olivier Mermuys, marketing manager sur les produits de distribution et les produits industriels chez Legrand, estime que la convergence tend à rendre le périmètre du marché des armoires industrielles très flou. « Dans beaucoup de pays, ce sont des armoires typées industrielles qui sont utilisées pour faire de la distribution électrique, d’où une frontière délicate à déterminer en terme de marché. » Ce point se répercuterait sur l’estimation du marché lui- même. « Sa taille reste délicate à cerner, chacun y mettant des produits différents selon la nature de son offre », ajoute Olivier Mermuys. Modularité et intégration clé en main Si les contours du marché de l’habillage changent, la demande évolue également, en particulier vers la livraison d’équipements clé en main, intégrables facilement. Il ne Des normes pour le refroidissement Les systèmes de refroidissement des armoires électroniques sont soumis à une initiative du comité CEI SC 48 D, qui a spécifié un nouveau standard. Son objectif principal : fournir un guide pour le choix des échangeurs thermiques air/eau dont la puissance peut atteindre 35 kW. La nouvelle norme CEI/ TS 62454 Ed.1.0, officialisée début 2007, s’applique aux baies électroniques dont les dimensions sont définies dans les normes CEI 60297 (pouces) et CEI 60917 (métrique). La norme définit trois niveaux dans le refroidissement par eau d’une baie électronique : 64 •Niveau I – la baie : baie avec un échangeur thermique air/eau (montage sur tôle plancher ou flanc). Une approche globale : toute l’armoire électronique est refroidie par l’intermédiaire de l’échangeur thermique air/eau. •Niveau II – le bac à cartes : baie avec un échangeur thermique air/eau de plus petite taille, monté latéralement, pour refroidir un bac à cartes ou un ensemble de bacs à cartes. •Niveau III – la carte : le dernier niveau. Le refroidissement s’effectue directement au niveau des cartes ou des composants. s’agit plus en effet de fournir une enveloppe, mais bien un service de A à Z.Yann le Bihan, responsable marketing chez SaintrOnic y voit d’ailleurs une nécessité pour répondre aux nouvelles organisations des entreprises : « Le marché recherche des partenaires capables de fournir des solutions clé en main qui dépassent le cadre de l’enveloppe mécanique et son système de refroidissement. Les besoins techniques s’affinent de plus en plus et les contraintes de chaque secteur d’activités (télécoms, électricité, transports, pétrole, environnement…) ne permettent pas la commercialisation d’un catalogue figé. Nos clients profitent aujourd’hui d’une offre élargie de sous-ensembles fonctionnels et de services annexes (SAV, installation sur site, transfert de technologie, etc.). Un catalogue parallèle s’est donc naturellement mis en place et nous intervenons jusqu’au plus haut niveau de valeur ajoutée. » Chez Legrand, Olivier Mermuys évoque une tendance certes ancienne, mais en pleine croissance : « Nous avons toujours cherché à être le plus proche de nos clients à travers les solutions sur mesure répondant à leurs attentes spéciales en matière de dimensions, de couleurs, de perçage, de combinaison d’équipements et d’accessoires pour réaliser les armoires et coffrets qui répondent à leurs cahiers des charges et aussi leur faire gagner par là même en productivité. Il s’agit à la fois de proximité et de service dans la relation client-fournisseur. » MESURES 800 - DÉCEMBRE 2007 - www.mesures.com Solutions Chez Atos, cette évolution vers le sur-mesure est également très marquée, observe Laurent Bruhl : « Il y a trois à quatre ans, nos livraisons se répartissaient en 80 % pour les produits standards et 20 % pour les produits sur mesure. Désormais, les produits conçus sur cahier des charges représentent 60 % de notre activité. Cette tendance est accentuée pour nous car tous nos services sont en France. » Ces types d’offres toujours plus nombreuses imposent donc une grande modularité des produits. Pour Olaf Luther (Rittal), « il s’agit essentiellement d’apporter des solutions aux utilisateurs avec, par exemple, des armoires permettant un compartimentage rapide et flexible des différentes unités fonctionnelles : automates, appareillages de protection, distribution électrique… Nous tâchons par ailleurs de fournir un design agréable car une plus-value esthétique est toujours importante. » Toujours plus de froid L’évacuation de la chaleur constitue un enjeu central pour tous les acteurs de l’habillage : comment produire de la façon la plus économique assez de froid pour des équipements toujours plus compacts, et dont la Quelques événements récents Mai 2007. Rittal France intègre une division Lampertz, spécialisée dans le domaine de la conception et de la fabrication d’armoires ignifuges, de mobiliers informatique et de salles informatiques sécurisées. Août 2007. La société APW Enclosures SAS a été rachetée par les sociétés Intermas-Elcom GmbH et la SARL d’Angio Investissements. Elle est rebaptisée Intermas France SAS. Septembre 2007. Le groupe Rittal rejoint Green Grid, consortium international de fabricants de matériels et équipements de salles informatiques engagés dans une démarche de maîtrise de la consommation d’énergie des serveurs et systèmes de refroidissement. densité d’implantation à l’intérieur des armoires se traduit par toujours plus de chaleur à évacuer ? Plus encore que l’industrie et les automatismes, ce problème concerne les salles informatiques équipées de baies de serveurs haute densité, dont le refroidissement est un grand sujet de discussion. La tendance générale est au refroidissement par liquide (“water cooling”), qui prend des formes différentes en fonction des applications. D’un point de vue technique, le meilleur rendement énergétique est obtenu par les solutions de refroidissement direct, qui mettent en contact la source de chaleur et le fluide caloporteur. Dans le cas d’un serveur, la technique consiste à coiffer le processeur d’un micro-échangeur air/eau relié à un système de refroidissement central. Cette technique reste cependant marginale, comme l’explique Alexandre Stanurski, chef de produits IT chez Rittal : « Bien que la technique soit parfaitement maîtrisée, la présence d’eau dans les baies des serveurs, au cœur même des systèmes, est perçue comme un risque. » Le marché a adopté la solution de compromis : le soufflage d’air froid associé à de puissants échangeurs air/eau juxtaposés aux baies des serveurs. En séparant physiquement les circuits de fluide caloporteur des systèmes informatiques, on assure une sécurité de fonc- ➜ Schroff ➜ MESURES 800 - DÉCEMBRE 2007 - www.mesures.com 65 Solutions MicroTCA : un support plus léger pour des applications économiques AdvancedTCA ou ATCA, ensemble de spécifications techniques définies par le comité PICMG (PCI Industrial Computer Manufacturers Group), initialement adopté au début 2003 dans le domaine des télécommunications, a fait des petits et élargi son spectre d’applications. Dernier né de la famille, le microTCA (Micro telecom computing architecture). Ce dérivé plus léger autorise un grand nombre d’options de configurations et peut aborder des marchés aussi divers que les télécommunications bien sûr, mais aussi les applications industrielles, l’automatisation, la défense ou le médical. D’après Patrick Christman, de Schroff « sa modularité lui permet de s’adapter parfaitement à chaque situation, par exemple de l’application simple ne nécessitant pas de redondance, ➜ tionnement optimale tout en simplifiant l’installation et la maintenance. On retrouve d’ailleurs le couple air/eau dans le domaine de l’électronique, notamment pour les châssis ATCA destinés aux applications télécom. Ici le refroidissement par eau est mis en œuvre avec des plaques d’échange thermique air/eau verticales implantées parallèlement aux cartes électroniques et associées à des blocs de ventilation à débit d’air élevé. Si on constate les mêmes besoins de refroidissement en milieu industriel qu’en salle informatique, les contraintes s’y révèlent cependant bien différentes. Dans les usines, il s’agit le plus souvent de résoudre les problèmes liés aux environnements difficiles agressifs. On est bien loin des salles informatiques quasi-blanches, commente PierreAndré Stadler, chef produit pour l’ensemble de la gamme industrielle de Rittal : « Nous nous retrouvons dans des atmosphères où le matériel s’encrasse vite, les fonderies en sont de bons exemples. Les appareils sont souvent exposés en permanence aux poussières et vapeurs d’huile. » Mais encore faut-il que la température à l’extérieur de l’armoire soit suffisamment basse. En effet, dans ce type d’environnement, la température grimpe vite, et l’air brassé de l’extérieur de l’armoire vers l’intérieur ne suffit pas forcément à son refroidissement. De nouvelles solutions techniques, notamment celles utilisant les nanotechnologies, apportent ici des réponses intéressantes. Pour 66 des systèmes Cube ou Pico avec deux à quatre modules AdvancedMC jusqu’aux systèmes entièrement redondants avec un maximum de douze modules AdvancedMC. » Un autre point important : le coût. « MicroTCA autorise l’enfichage direct des modules AdvancedMC sur la carte-mère (sans carrier board) afin de répondre aux besoins des applications entrée de gamme, critiques au niveau des coûts. » MicroTCA se pose ainsi comme un standard modulaire MTCA.O R1.0 permettant d’intégrer directement les modules AdvancedMC sur la carte-mère, sans besoin d’une carrier board. « Cela étend les champs d’applications pour les AdvancedMC aux domaines de l’entrée de gamme où les coûts sont critiques, aux télécommunications et à toutes les applications industrielles. » les climatiseurs, par exemple, Rittal utilise un vernis déperlant issu des nanotechnologies pour protéger les ailettes des condenseurs contre l’encrassement. L’intérêt est double : les climatiseurs ne subissent plus de perte de rendement due à l’encrassement de la cassette d’échange thermique, et en atmosphère sèche ils peuvent même fonctionner sans filtre à air, « ce qui représente un avantage économique conséquent ». Les nanotechnologies trouvent par ailleurs des applications au niveau de la protection des métaux contre la corrosion : un apprêt nanocéramique, associé au phosphatage au zinc en bain d’électrophorèse, permet une application plus uniforme et une meilleure adhérence de la couche d’apprêt sur les surfaces traitées, assurant ainsi une protection plus résistante et plus durable. La résistance aux chocs et rayures est assurée par une couche de finition de type peinture poudre époxy thermodurcie, dont la texture granuleuse assure une résistance mécanique relativement élevée. Chez Schroff, le refroidissement air-eau remplace en cas de besoin celui par circulation d’air. Selon Patrick Christmann, « avec des processeurs et composants électroniques toujours plus puissants, une densité d’intégration toujours plus importante, la chaleur dissipée au sein des baies augmente considérablement, pour atteindre jusqu’à 6 kW par armoire. L’utilisation d’un système de refroidissement par seule circulation d’air reste néanmoins possible sous certaines conditions. » Au-delà, un concept de refroidissement actif air/eau est nécessaire, l’eau ayant une capacité thermique quatre fois supérieure à celle de l’air. Chez Schroff aussi, malgré certaines réticences, le concept de refroidissement par eau trouve aujourd’hui sa place, en particulier avec la Varistar LHX20. Cela dit, le refroidissement par eau, s’il est de plus en plus nécessaire, ne va pas sans poser quelques difficultés : « Il demande souvent des évolutions, dans les esprits, mais aussi pratiques : il faut en effet disposer d’un accès à l’eau sur place, ce qui n’est pas possible partout », commente Laurent Bruhl de Atos. Un marché tourné vers l’avenir Estimé à cent cinquante millions d’euros, le marché français de l’armoire industrielle a repris du dynamisme en 2006 après une année 2005 en stagnation. Le marché mondial reste quant à lui dynamique, avec des demandes différentes selon les applications, destinations et utilisateurs. Pour Schroff, le marché offre depuis 2005 de belles perspectives « notamment grâce à des segments porteurs tels que les transports, la défense, les télécommunications et les datacoms ». Il n’en reste pas moins que le marché est touché, comme d’autres, par la conjoncture mondiale et plus particulièrement l’augmentation des matières premières et des coûts de transport… Des réflexions, des évolutions sont donc à prévoir tant au niveau des produits que des stratégies d’entreprise. Plusieurs chantiers sont engagés : limiter la dépendance vis-à-vis des augmentations des matières premières en jouant d’ingéniosité sur les types de matières utilisées ou encore augmenter l’automatisation des moyens de production. Pour Rittal, l’avenir se reposerait plutôt sur le rapprochement entre les sites de production et les marchés utilisateurs. Pour M. Stadler, « la délocalisation est liée notamment à la problématique de différences de normes selon les pays : disposer d’une capacité de production et d’une expertise technique locale présentent un avantage certain. Il est par ailleurs plus simple et moins coûteux de produire sur place pour les marchés locaux plutôt que de transporter des produits souvent volumineux sur de très grandes distances. » Le secteur de l’armoire industrielle évolue d’une manière progressive et montre une importante capacité d’adaptation aux nouvelles contraintes techniques ainsi qu’aux différents aléas de l’économie mondiale. Alain Baudevin Emerence Marcoux MESURES 800 - DÉCEMBRE 2007 - www.mesures.com
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