jorge oteiza - Haim Chanin Fine Arts

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jorge oteiza - Haim Chanin Fine Arts
JORGE OTEIZA
10 octobre – 17 novembre 2007
Espace Berggruen,
70, rue de l’Université, 75007 Paris
« (…) L’espace réalisé dans ces sculptures est sans précédent. Elles ont une ampleur
particulière qui dérive du Tout. Elles ne sont pas des solutions fermées ; mais elles s’attachent
plutôt à des problèmes si fondamentaux d’inventivité que le travail a motivé d’autres
sculpteurs à répéter ou à étendre cette syntaxe. Oteiza a découvert un langage que d’autres
ont utilisé de manière inattendue. Et de fait, le travail poursuit son influence. »
Richard Serra
Haim Chanin Fine Arts a le plaisir d’annoncer la première exposition personnelle parisienne du
légendaire sculpteur basque Jorge Oteiza (1908–2003). L’exposition aura lieu du 10 octobre au
17 novembre 2007, à l’Espace Berggruen, 70, rue de l’Université, 75007 Paris. Cette exposition
comprendra une douzaine de pièces conçues dans les années 1950 et 1970, soit trois sculptures
en pierre, huit en fer dont une pièce monumentale, et une sélection de collages.
Né à Orio, Guipúzcoa, dans le Pays Basque espagnol en 1908, Jorge Oteiza commence sa
carrière de sculpteur dans les années 1930 à Madrid. En 1935, il s’embarque pour l’Amérique
Latine où il poursuit sa recherche artistique tout en écrivant, participant à de nombreuses
expositions et enseignant la céramique dans différentes universités. Pendant cette période où
il voyage à travers l’Argentine, le Pérou, la Colombie et le Chili, Oteiza découvre la statuaire
primitive et la civilisation précolombienne qui auront une influence capitale sur son œuvre et
ses théories esthétiques.
A son retour à Bilbao en 1948, Oteiza est tout à fait inconnu. Sa sculpture, toujours
profondément marquée par l’art de Henry Moore, est encore anthropomorphique et figurative,
comme en témoigne la façade occidentale de la Basilique Notre-Dame D’Aranzazu au cœur du
Pays Basque. Cette commission, sur laquelle il collabore avec d’autres artistes basques dont
Eduardo Chillida, ne sera achevée que dix-huit ans plus tard, en 1969.
Comme l’explique Serge Lemoine dans sa préface à Jorge Oteiza de Valérie Vergez, (Atlantica,
2003): « De façon logique, il se dirige ensuite dans une voie qui se révèlera riche de possibilités
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et de développements à partir du volume considéré pour lui-même (…). La sculpture de Jorge
Oteiza est dès lors abstraite, elle fait référence au constructivisme et explicitement à l’art de
Mondrian et de Malévitch. » Petit à petit, Oteiza se détache ainsi de la sculpture comme un
corps solide et évide la masse, la « désoccupe ». Le vide créé, actif et dynamique, devient
alors pour lui l’élément générateur de la sculpture. Pour citer Oteiza et sa « ley de cambios »
(« loi des changements ») : « On commence toujours par un rien qui n’est rien pour arriver au
Rien qui est Tout ».
A partir de 1956, Jorge Oteiza entreprend d’établir une meilleure définition de son procédé sur
la désoccupation de la matière. Il élabore un nouveau langage en créant une série d’unités de
forme qui sont déclinées à partir d’une unité type de forme irrégulière carrée ou trapezoidale
qu’il nomme Unité Malévitch en hommage au peintre constructiviste russe. A partir de l’Unité
Malévitch, l’artiste débute ses expériences à l’aide de matériaux de petites dimensions,
utilisant la craie, le fil de fer et des morceaux de fer blanc afin de combiner ces différentes
unités et de créer de nouveaux solides. Ces petits formats, qui composent son « Laboratoire
expérimental », sont des maquettes de quelques centimètres qui sont ensuite travaillées dans
des dimensions plus grandes qui varieront souvent au fil des années et des fabrications.
Oteiza approfondit ses recherches sur la désoccupation à partir de deux formes géométriques
basiques : le cube et la sphère. Alors que le cube est un volume par définition stable qui
représente pour Oteiza la forme abstraite de base par laquelle exprimer la structure
essentielle du paysage cosmique, la rotation sphérique, quant à elle instable, est par son unité
un espace d’harmonie.
En 1957, Oteiza reçoit le Grand Prix de la Sculpture à la quatrième biennale de São Paulo aux
côtés de Morandi et de Ben Nicholson. Oteiza y propose 29 sculptures regroupées en dix
familles expérimentales qu’il accompagne d’un texte de présentation qui résume ses
recherches, Propos expérimental, 56-57. Cet ensemble a une influence primordiale sur le
travail de jeunes artistes brésiliens tels que Lygia Clark.
Au retour du Brésil, Oteiza décide de pousser encore plus loin ses expériences avec l’espace et
d’explorer les limites de sa statuaire selon un processus d’élimination progressive de
l’expression. La sculpture devient « immobile, statique, réceptacle de vide, un vide
symbolique, réceptif, existentiel et transcendant à la fois » (Valérie Vergez, Atlantica, 2003).
Ce sont les « Boîtes vides » et finalement les « Boîtes métaphysiques », dernières phases du
processus de dématérialisation et de neutralisation de l’expression. Le terme « métaphysique »
attribué par l’artiste à ces sculptures, souligne le caractère conclusif de ses recherches.
L’œuvre devient minimale, l’espace neutre et silencieux.
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En parvenant au vide et au silence, Oteiza se rend compte de la finalité de ses recherches. Il a
dit tout ce qu’il était possible de dire de la scupture comme processus d’experience
conceptuelle et de métaphysique concrète. Lorsqu’il abandonne son activité de sculpteur en
1959, il n’en reste pas moins un artiste et s’investit vers de nouvelles perspectives – la poésie,
l’architecture, la pédagogie, destinées à redéfinir les arts et à les insérer dans la vie sociale, et
tout particulièrement celle du Pays Basque pour lequel il est une figure politique et
intellectuelle de première importance. En 1972, Oteiza revient à la sculpture et met à
execution des projets antérieurs qu’il n’avait pu réaliser (Portrait d’un garde armé nommé
Odiseo (1975) est une deuxième version de sa sculpture Hommage à Mallarmé) et travaille
également sur de nouvelles sculptures constituées d’assemblage d’unités parallélipédiques
crées à partir de modules de craies (Cubos Abiertos, 1972).
Reconnu par Richard Serra comme l’un des plus grands sculpteurs du XXeme Siècle, Jorge
Oteiza n’a néanmoins pas atteint la notoriété de certains de ses compatriotes comme Tapies ou
Chillida sur lequel il a pourtant eu une influence immense – Oteiza, dans son Libros de los
Plagios (« Livre des Plagiats ». Ed. Pamiela, Pamplona, 1991), va même jusqu’à accuser ce
dernier, de seize ans son cadet, d’avoir copié son travail et, images à l’appui, en fait une
démonstration
troublante.
De
nombreuses
raisons
peuvent
expliquer
l’absence
de
reconnaissance du travail d’Oteiza : l’arrêt précoce et inattendu de son activité à peine deux
ans après la consécration de la Biennale de Sao Paulo, son activité politique durant la période
franquiste et l’étoufement par le régime fasciste de son travail par peur de ses ambitions
indépendentistes pour le Pays Basque, son désintérêt profond pour l’aspect mercantile du
monde de l’art qui pour lui avait avant tout un role éthique, politique et social, sont autant de
raisons qui expliquent pourquoi le travail d’Oteiza est resté si longtemps dans l’ombre.
Ce n’est qu’avec les années 1980 que son travail commence à être redécouvert. Et c’est en
France que cette reconnaissance commence avec deux expositions muséales parisiennes:
Qu’est-ce que la sculpture moderne? en 1986, présentée au Musée National d’Art Moderne,
Centre Georges Pompidou, qui fut la première exposition internationale en 25 ans à inclure le
travail d’Oteiza, et où il est exposé aux côtés des plus grands sculpteurs du XXème siècle; et
Cinq siècles d’art espagnol. Le siècle de Picasso, présentée en 1987 au Musée d’Art Moderne de
la Ville de Paris où les sculptures d’Oteiza côtoient les œuvres des plus grands artistes
espagnols du siècle.
Ce n’est qu’en 1988, en Espagne à Madrid, Barcelone et Bilbao que la Fundación Caja de
Pensiones (Caixa) lui consacre l’exposition personnelle itinérante qui permettra pour la
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première fois au public et aux critiques de se rendre compte de l’importance et de l’ampleur
de l’oeuvre d’Oteiza. Cette même année, Oteiza reçoit le prestigieux prix espagnol “Príncipe
de Asturias” (section Arts) et se voit invité avec Susana Solano à représenter l’Espagne à la
Biennale de Venise.
Depuis les années quatre-vingt-dix, le Museo de Arte Nacional, Centro de arte Reina Sofia à
Madrid lui consacre une salle entière. Le Musée MACBA à Barcelone ainsi que le Palais des
Beaux-Arts de Bilbao possèdent une importante collection des oeuvres de l’artiste.
En mars 2003, la galerie Haim Chanin Fine Arts présente la première exposition du travail
d’Oteiza aux Etats-Unis. Ce n’est que deux ans plus tard qu’une rétrospective muséale de
dimension internationale, voyageant entre le musée Guggenheim à Bilbao, le Museo de Arte
Nacional, Centro de arte Reina Sofia à Madrid et le Solomon R. Guggenheim, New York,
présente l’oeuvre d’Oteiza dans une institution américaine.
Oteiza meurt en avril 2003 à l’âge de 94 ans ; le musée Oteiza ouvre ses portes la même année
à Alzuza, près de Pamplune, dans l’état de Navarre auquel il avait donné en 1992 l’intégralité
de sa collection personnelle.
Contact information: Brigitte de Roquemaurel, 4, square de l'Alboni
Tel: 33 1 45 24 66 67
Fax: 33 1 40 50 16 37
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