Clip la vie - Centre de Prévention du Suicide de Charlevoix
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Clip la vie - Centre de Prévention du Suicide de Charlevoix
Clip la vie Page 2 MOT DE LA DIRECTRICE Étiquette ou timbre Pour cette nouvelle édition du Clip la vie et cette nouvelle année qui commence, j’ai choisi d’emprunter les mots de Charlie Chaplin. Estime de soi, authenticité, maturité, respect, amour de soi, simplicité, humilité, plénitude et savoir-vivre, voilà ce que je NOUS souhaite à chacun d’entre nous pour l’année 2015. « Le jour où je me suis aimé pour vrai… e i v a l p i l C ● Volume 18 ● Numéro 3 ● FÉVRIER 2015 Sommaire Mot de la directrice 2 Nos activités 3 Dossier 4 Quoi de neuf du côté des Sentinelles 11 Vie Associative 12 Financement 14 La 25e Semaine nationale de prévention du suicide se déroule du dimanche 1er au samedi 7 février 2015. Le jour où je me suis aimé pour vrai, j’ai compris qu’en toutes circonstances, j’étais à la bonne place, au bon moment. Et, alors, j’ai pu me détendre. Aujourd’hui je sais que ça s’appelle… l’Estime de soi. Le jour où je me suis aimé pour vrai, j’ai pu percevoir que mon anxiété et ma souffrance émotionnelles n’étaient rien d’autre qu’un signal d’alarme pour m’indiquer que suis en train d’aller contre mes convictions. Aujourd’hui je sais que ça s’appelle… l’Authenticité. Le jour où je me suis aimé pour vrai, j’ai cessé de vouloir une vie différente et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive contribue à ma croissance personnelle. Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle la… Maturité. Le jour où je me suis aimé pour vrai, j’ai commencé à percevoir l’abus dans le fait de forcer une situation, ou une personne, dans le seul but d’obtenir ce que je veux, sachant très bien que ni la personne ni moimême ne sommes prêts et que ce n’est pas le moment… Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle le… Respect. Le jour où je me suis aimé pour vrai, j’ai commencé à me libérer de tout ce qui ne m’était pas salutaire … personnes, situations, tout ce qui baissait mon niveau d’énergie. Au début, ma raison appelait ça de l’égoïsme. Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle l’… Amour de soi. Le jour où je me suis aimé pour vrai, j’ai cessé d’avoir peur du temps libre et j’ai arrêté de faire de grands plans, j’ai abandonné les méga-projets du futur. Aujourd’hui, je fais ce qui est correct, ce que j’aime, quand ça me plaît et à mon rythme. Aujourd’hui, je sais que ça s’appelle la … Simplicité. Le jour où je me suis aimé pour vrai, j’ai cessé de chercher à toujours avoir raison. Et je me suis rendu compte de toutes les fois où je me suis trompé. Aujourd’hui, j’ai découvert l’… Humilité. Le jour où je me suis aimé pour vrai, j’ai cessé de revivre le passé et de me préoccuper de l’avenir. Aujourd’hui, je vis au présent, là où toute la vie se passe. Aujourd’hui, je vis une seule journée à la fois. Et ça s’appelle la… Plénitude. Le jour où je me suis aimé pour vrai, j’ai compris que ma tête pouvait me tromper et me décevoir. Mais si je la mets au service de mon cœur, elle devient une alliée très précieuse. Tout ceci est du… Savoir-vivre. » -Charlie Chaplin- Page 3 Clip la vie NOS ACTIVITÉS SUITE D0SSIER... Page 4 Semaine nationale de prévention du suicide 2015 Retour... Du 14 au 16 octobre dernier s’est tenu à Québec le «Grand Forum de la prévention du suicide», organisé par l’Association québécoise de prévention du suicide. La directrice et les intervenantes du Centre de prévention du suicide de Charlevoix y ont Clip la vie Dans le cadre de la «Journée des endeuillés par suicide», le 17 novembre dernier, une conférence, organisée en partenariat entre le Comité des usagers du CSSSC, devait avoir lieu. En raison des mauvaises conditions climatiques, la conférence a été annulée. Toutefois, le Comité des usagers du CSSSC a pris la décision de remettre la conférence ce printemps. Vous pourrez venir y entendre la conférence « La réhabilitation d’un endeuillé par suicide » présentée par le juge à la retraite Michael Sheehan. Surveillez nos publications pour connaître À venir... Du 12 au 18 avril prochain, se tiendra le Semaine de l’action bénévole. Le thème de l’édition 2015 sera « Le bénévolat, un geste gratuit, un impact collectif ». Le CPS de Charlevoix profitera de l’occasion pour remercier ses bénévoles en organisant une activité pour eux. Cette année encore, le CPS de Charlevoix se joint à l’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) pour la 25e Semaine nationale de prévention du suicide. Date de l’événement Du dimanche 1er au samedi 7 février 2015 Objectifs Sensibiliser les citoyens et les décideurs à l’ampleur du problème et aux moyens de le réduire; Augmenter la connaissance des ressources d’aide, dont la ligne 1.866.APPELLE, disponible partout au Québec 7 jours sur 7, 24 h sur 24; Mobiliser la population du Québec autour des affirmations « T’es important-e pour nous » et « Le suicide n’est pas une option » dans une optique de changement de culture face au problème du suicide. Public ciblé C’est toute la population du Québec qui est visée par cette campagne de sensibilisation. Cependant, l’AQPS souhaite porter une attention particulière au milieu de travail. Nous avons donc décidé d’emboîter le pas et plusieurs milieux de travail de Charlevoix, ciblés par l’équipe de travail, seront sensibilisés au cours de la semaine. Mais c’est également pourquoi notre édition du Clip la vie traite du suicide en milieu de travail. Nous vous rappelons que si vous souhaitez vous procurer des épingles « T’es important-e pour moi », vous n’avez qu’à contacter Julie au 418.665.0096. En échange d’un don de 5 $, vous pourrez recevoir jusqu’à 60 épingles. Bonne Semaine nationale de prévention du suicide ! Je désire devenir ou demeurer membre du Centre de prévention du suicide de Charlevoix en 2014-2015 Renouvellement Nouveau membre Nom, prénom: La 4e édition de notre spectacle-bénéfice se tiendra le 24 avril prochain à la salle Françoys-Bernier du Domaine Forget. Voir notre section « Les employeurs ou les travailleurs sont invités à jouer un rôle actif en sensibilisant leurs employés et leurs collègues à la prévention du suicide et à l’importance de prendre soin de sa santé mentale. Le travail est une source d’intégration sociale qui peut fournir aux individus un réseau social ainsi qu’un sens et une utilité. Le milieu de travail peut donc devenir un facteur de protection puissant lorsque les bons outils sont déployés. L’essentiel est de ne pas attendre que le niveau de détresse augmente pour sensibiliser son milieu. Afin que le suicide ne soit plus une option au Québec, l’engagement de tous les acteurs de la société est nécessaire ». (AQPS) Dons Reçu pour impôt Téléphone: Adresse: Courriel: Cocher ici si vous désirez une copie virtuelle du Clip la vie Veuillez retourner ce coupon complété, le plus rapidement possible, avec votre contribution de 5.00$ à l’adresse men- Page 5 Clip la vie ...SUITE DOSSIER Les bienfaits du travail sur la santé mentale Par Catherine G.Grégoire « Le milieu de travail est un Le travail est une sphère importante dans la vie des personnes. L’emploi endroit-clé où l’on peut faire permet d’obtenir un salaire pour vivre, mais il offre aussi beaucoup plus aux la promotion de la santé travailleurs, comme un lieu d’appartenance et de développement de soi. mentale et aider les gens à Toutefois, il est possible que certains éléments d’un emploi puissent nuire à se rétablir après une la santé mentale des travailleurs, par exemple la qualité du climat de travail. En maladie d’autres mots, l’emploi a un impact sur la santé mentale des travailleurs et peut mentale » (Gouvernement du autant l’influencer de manière négative que positive. Quelques chiffres par Canada, 2006, p.23). rapport à la santé mentale, au milieu de travail et au suicide seront présentés. Les bienfaits du travail sur la santé mentale seront ensuite exposés en seconde partie. Quelques chiffres Santé mentale et suicide Au Canada, il est estimé que 20 % des personnes seront atteintes de maladie mentale au cours de leur vie1, comme un trouble anxieux ou un trouble de l’humeur. Dans la province de Québec, plus de 95000 personnes seraient aux prises avec une incapacité d’ordre mental dont 7 500 personnes vivant dans la région de Québec2. Les problèmes de santé mentale, c’est-à-dire : « tout écart par rapport à l’état de bien-être mental3 », peuvent affecter tout le monde, dont les travailleurs. D’ailleurs, les personnes ayant une maladie mentale ou un problème de santé mentale sont reconnues comme étant plus vulnérables au suicide4. En effet, 90 % des personnes décédées par suicide avaient une maladie mentale, principalement un trouble de l’humeur comme la dépression majeure5. La santé mentale et le suicide vont donc de pair. SUITE DOSSIER... Clip la vie Page 6 Le travai l, une solution ? L’emploi ou d’autres activités significatives sont reconnus comme ayant un impact positif important sur la santé et le bien-être des individus ainsi que sur leur fonctionnement global. Le fait d’occuper un emploi permet de diminuer le taux d’hospitalisation ainsi que la gravité des symptômes reliés à la maladie mentale. La routine au travail permet pour certains de trouver une stabilité ou une distraction par rapport à leur maladie mentale. L’amélioration de la situation financière est aussi notée par l’indépendance qu’elle permet, mais aussi parce qu’elle contribue au sentiment de fierté et d’accomplissement. Le travail contribue au Les personnes sans emploi processus identitaire de la personne et à l’augmentation de son estime de soi. Ainsi, sont plus à risque au suicide l’emploi permet aux personnes d’avoir un sentiment d’appartenance, de développer que les personnes actives en leurs compétences et habiletés, d’améliorer leur estime de soi, de se distraire et emploi (Agerbo, 2005). d’avoir une routine. Pour une personne suicidaire, ces éléments ne sont pas négligeables : l’emploi peut permettre de maintenir un soutien social, de se sentir utile et d’offrir une distraction par rapport aux idées suicidaires. Une étude indique que 40 % des hommes et 28 % des femmes ayant fait une tentative de suicide jugent que ce geste était lié à leur emploi. (Voir texte “Retour au travail après une tentative de suicide”). Ils rapportent, entre autres, des conditions de travail difficiles (stress, tâches mal définies, surcharge de travail, délais à respecter, etc.), un mauvais climat de travail (relations difficiles avec les collègues, tensions avec la hiérarchie) ou encore un manque de reconnaissance professionnelle. Pour que le travail puisse être profitable, il est important de s’attarder au vécu du travailleur dans son milieu de travail : peut-être que le travail nuit à sa santé mentale, peut-être qu’il serait possible d’identifier certains accommodements qui permettraient une expérience profitable au travail ou peut-être que l’emploi fait partie des éléments positifs sur lesquels miser pour un rétablissement de la personne ? En emploi, tout est possible ! 8. Bizier et Lirette (2006); Gouvernement du Canada (2006); Kirsh et collaborateurs (2009); Nygren et collaborateurs (2011) 9. Dunn et collaborateurs (2008); Kirsh et collaborateurs (2009); Nygren et collaborateurs (2011) 10. Dunn et collaborateurs (2008) 11. Boivin et collaborateurs (2001); Charles (2009); Dunn et collaborateurs (2008) 12. François et collaborateurs (2012) Quelques conséquences des problèmes de santé mentale et du suicide. Les coûts directs et indirects reliés aux conséquences des maladies mentales s’élèveraient à plusieurs milliards de dollars au Canada, principalement en raison de la perte de productivité au travail et du coût des soins de santé. Au travail, près de 30 % des demandes de prestations d’invalidité seraient liées aux maladies mentales et elles engendreraient des coûts de Selon l’Organisation mondiale de l’ordre de 15 à 33 milliards de dollars par année, ce qui correspond à la santé (2010), près de 450 millions 70 % des coûts totaux de ces prestations6. Un sondage réalisé par la Chaire en gestion de la santé et de la sécurité du travail en 2014 de personnes dans le monde rapporte qu’une personne sur trois affirme que son milieu de travail a présenteraient un trouble mental. déjà été touché par le suicide ou la détresse suicidaire d’un employé. Dans un milieu touché par le suicide d’un travailleur, plus de 70 % des collègues sont bouleversés par la situation et près de 10 % d’entre eux sont affectés de manière importante à leur tour (absentéisme, idées suicidaires, syndrome de stress post-traumatique possible)7. Non seulement les problèmes de santé mentale affectent un grand nombre de personnes, mais leur impact sur l’économie est notable. 1. Gouvernement du Canada (2006) et Santé Canada (2006) 3. Gouvernement du Canada (2006, p.2). 5. Cavanagh et collaborateurs (2003) 7. Pouliot et collaborateurs (2012) 2 .Office des personnes handicapées du Québec (2006) 4. Association québécoise de prévention du suicide (2011) 6. Gouvernement du Canada (2006) Références Voici quelques-unes des références consultées pour ces textes. La liste complète est disponible sur demande. Agerbo, E. (2005). «Effect of psychiatric illness and labour market status on suicide : a healthy worker effect ?» Journal of Epidemiology Community Health, 59,598-602. Association québécoise de prévention du suicide (AQPS). (2011). Intervenir auprès de la personne suicidaire à l’aide de bonnes pratiques : Cahier du participant, 2e éd., Québec, 48 pages. Bizier, V., & Lirette, F. (2006). Croissance-Travail : Monographie d’un organisme d’intégration au travail pour les personnes ayant des problèmes graves de santé mentale (No 07-01). Montréal, Québec : Université Page 7 Clip la vie Clip la vie ...SUITE DOSSIER Page 8 SUITE DOSSIER... Retour au travail après une tentative de suicide Ce que les employeurs/supérieurs peuvent offrir Par Catherine G. Grégoire Un participant de l’étude de Roy rapporte que son contremaître l’a appelé avant son retour au travail pour connaître le niveau de confort de la personne par rapport au fait de retourner dans son équipe habituelle de travail et à ses tâches. Cette ouverture a été appréciée et a permis de faire descendre la pression que la personne avait concernant son retour. En fait, se sentir soutenu et accueilli est plus important avant que lors du retour. En plus, la possibilité d’apporter des changements dans son travail est un autre élément-clef d’un retour réussi, particulièrement si les conditions de travail ont contribué au problème de santé mentale ayant mené à l’arrêt de travail (Saint-Arnaud et al., 2003). Une enquête en 2008 indiquait que 2,3 % de la population québécoise a sérieusement pensé au suicide dans la dernière année, ce qui représente 144 000 personnes. Trois Québécois par jour s’enlèvent la vie et huit personnes seraient hospitalisées pour avoir tenté de le faire. En fait, ce sont 28 000 personnes qui auraient attenté à leurs jours dans l’année précédente (Ministère de la santé et des services sociaux, 2012). Bien qu’encore trop de personnes meurent par suicide, il en reste beaucoup qui continuent de vivre avec leur détresse ou qui parviennent à sortir de leur vécu suicidaire. Pour plusieurs de ces personnes, la reprise du travail suite à leur tentative de suicide est un moment qu’elles appréhendent. Pour les employeurs, une démarche en sept étapes est proposée pour accompagner et faciliter le retour en emploi d’un employé qui était en arrêt de travail pour des raisons de santé psychologique. Vous pouvez consulter ce guide au http://www.irsst.qc.ca/media/documents/PubIRSST/RG758.pdf. De façon plus générale, en ce qui concerne les problèmes de santé mentale menant à un arrêt de travail, Saint-Arnaud et ses collègues (2003) ont trouvé que trois facteurs s’influençaient dans le processus de désinsertion/réinsertion au travail : les caractéristiques individuelles du travailleur, les événements stressants Appréhensions et sentiments des personnes par rapport au retour en emploi (Roy, 2014) Peur de perdre leur emploi Peur de la réaction des collègues Peur de rechuter/retomber malade Honte Sentiment de culpabilité (par rapport à leur absence) Sentiment d’être une personne différente (d’être un étranger dans son milieu) vécus hors du travail et l’environnement psychosocial de travail sont les trois dimensions à prendre en compte pour comprendre la qualité de la santé mentale et la capacité au travail d’une personne. Le modèle proposé permet alors de mieux comprendre ce qui a mené à l’arrêt de travail, mais aussi ce sur quoi il est possible de travailler pour favoriser un sain rétablissement et un retour au travail. En sachant que pour plusieurs, le travail a contribué à leur passage à l’acte (40 % des hommes et 28 % des femmes ayant fait une tentative de suicide (François et al., 2012)), il peut être difficile pour eux de se retourner sur les lieux de travail. Certaines appréhensions sont identifiées dans le tableau précédent. Même pour les personnes dont le travail n’a pas contribué à leur détresse, elles peuvent avoir plusieurs appréhensions par rapport au retour en emploi après leur tentative de suicide. Pour les collègues, il peut y avoir un malaise (par exemple : doit-on parler de l’événement?) et ils peuvent vivre aussi plusieurs émotions comme de la culpabilité, de la colère ou même un sentiment de trahison. Comment faciliter cette transition au travail? Ce que les collègues peuvent offrir Le soutien des collègues est très important pour la personne qui revient au travail suite à une tentative de suicide. La honte, la peur du jugement et de la stigmatisation rendent difficile pour les personnes le fait de parler de ce qui s’est passé. Pourtant, il semble que la réaction des collègues soit généralement positive et que la personne devienne même parfois un confident dans l’équipe de travail! Un silence règne autour des problèmes de santé mentale (parfois liés à des tentatives de suicide); pourtant, passer sous silence le retour d’un collègue lui enlève la possibilité d’être soutenu par ses collègues et peut même être vécu comme blessant (Saint-Arnaud et al., 2003). La tentative de suicide est un geste désespéré alors que la personne suicidaire est orientée vers la mort. Le retour au travail, quant à lui, est une action orientée vers la vie. L’emploi permet à la personne de trouver un sens à sa vie, de vivre un sentiment d’appartenance et de fierté, d’obtenir du soutien, etc. Encourager et soutenir la Le retour en emploi après une tentative de suicide : les grandes lignes Inclure la personne à toutes les étapes de son processus de retour au travail; Tenir compte des conditions de travail avant la tentative et de leurs impacts sur la réintégration adéquate en emploi de la personne; Prévoir certaines mesures d’accompagnement pour diminuer les appréhensions et faciliter le retour; Page 9 Clip la vie Clip la vie ...SUITE DOSSIER Mesures disciplinaires et détresse suicidaire… mon rôle en tant qu’employeur? Page 10 SUITE DOSSIER... Voici un schéma des trajectoires possibles dans votre entreprise si un employé exprime ses idées suicidaires. par Bleuenn Henry Lors de nos rencontres avec les milieux de travail, que ce soit dans le cadre d’une formation, d’une sensibilisation ou de toute autre collaboration, une réalité particulière est souvent abordée : la position hiérarchique dont les rôles sont parfois contradictoires notamment dans l'application des mesures disciplinaires par rapport à celui d'offrir l'aide nécessaire à un employé en détresse. Un membre des ressources humaines ou un chef d’équipe a parfois à appliquer des mesures disciplinaires dont certaines peuvent avoir des conséquences importantes pour l’employé. À l’annonce de la sanction, les cadres nous rapportent qu’il arrive que l’employé manifeste des propos suicidaires. L’employeur est alors le premier répondant devant la détresse de son employé, tout le paradoxe est là : il joue à la fois un rôle répressif et un rôle d’aidant. Cette position ambiguë génère chez l’employeur, ou le supérieur hiérarchique, un sentiment d’impuissance mêlé à un sentiment de culpabilité, tandis que l’employé vit à la fois de la détresse et de l’animosité à l’égard de son employeur, ce qui peut le porter à refuser l’aide qui lui est offerte. Nous pensons qu’il est important que les propos suicidaires soient entendus, quel que soit leur contexte. Nous croyons en l’importance de recevoir l’aide appropriée pour les personnes qui parlent du suicide, dans le but de les aider et de les accompagner dans ce « moment critique » qu’elles vivent. Les services du Centre de prévention du suicide de Charlevoix sont là aussi pour ces situations en milieu de travail. Il se peut que le milieu de travail soit doté d'une trajectoire particulière pour répondre à la détresse d’un employé ; nous suggérons alors à l'employeur d'accompagner la personne vers la ressource interne et d’ainsi passer le relai à une personne qui sera en mesure d’apporter l’aide nécessaire. Par son rôle d’autorité, l'employeur n'est pas la meilleure personne pour aider son employé ; il devra néanmoins veiller à l’accompagner vers cette ressource interne. Il est pertinent d’établir tout de même un lien avec le Centre de prévention du suicide pour faciliter la démarche, et ce, autant pour l’employeur que pour la ressource interne et l’employé. Toute verbalisation suicidaire doit être non seulement prise au sérieux, mais aussi référée vers les ressources spécialisées. Si la personne qui reçoit les confidences suicidaires n’est pas la personne la mieux placée pour offrir de l’aide, elle doit interpeler une tierce personne qui sera en mesure d’intervenir. Reconnaître ses limites, personnelles ou organisationnelles, et savoir passer le relai aux bonnes personnes, c’est aussi cela apporter de l’aide à quelqu’un qui en besoin. Si le milieu de travail n'est pas doté d'une trajectoire particulière, l'employeur devra alors interpeller une structure externe capable d’aider la personne en détresse. À la demande d’un milieu de travail, nous pouvons avoir un contact téléphonique avec l’employé afin d’assurer sa sécurité ou faire une rencontre en face à face si nous pouvons nous déplacer dans le milieu de travail. L'employeur sera alors une porte d’entrée vers les ressources d'aide nécessaire à l'employé. *Notons que si vous voulez contribuer à la prévention du suicide dans votre milieu de travail, il est possible de doter votre entreprise d’un réseau de Sentinelles, soit des employés qui sont formés, de façon volontaire, pour repérer les personnes à risque suicidaire et qui sont en mesure de faire le relai entre la personne en détresse et le Centre de prévention du suicide de Charlevoix. (Voir p.11) L’employeur est alors le premier répondant devant la détresse de son employé, tout le paradoxe est là : il joue à la fois un rôle répressif et un rôle d’aidant. Pour nous joindre au téléphone, faites le 418.665.0096 pour le bureau de La Malbaie ou le 418.435.2212 pour le bureau de Baie-Saint-Paul. Nos heures d’ouverture sont du lundi au vendredi de 8h30 à 12h00 et de 13h00 à 16h30. En dehors des heures ci-dessus, vous pouvez obtenir de l’aide en composant 1.866.277.3553 (1.866.APPELLE) Page 11 Clip la vie QUOI DE NEUF DU CÔTÉ DES SENTINELLES VIE ASSOCIATIVE... Clip la vie Page 12 Sentinelles et milieux de travail Le 17 décembre dernier, le Centre de prévention du suicide de Charlevoix s'est vu remettre un don de Par Catherine G.Grégoire 2 500 $ par le Comité Santé Sécurité (CSS) de Produits forestiers Résolu, scierie de St-Hilarion. Ce Le rôle des Sentinelles est de faire un lien entre les personnes en détresse don fut possible parce que les travailleurs de l'usine ont atteint leur objectif d'un certain nombre et les ressources d’aide. Les Sentinelles sont particulièrement précieuses d'heures sans accident de travail. La compagnie leur remettait alors un montant de 5 000 $ qui devait pour rejoindre les personnes qui utilisent peu ou pas les services, ou qui être retourné dans la communauté. Les membres du CSS ont donc choisi le CPS de Charlevoix ainsi sont difficiles à rejoindre. En sachant que les hommes sont les personnes que la maison La Montée, qui a reçu également 2 500 $. Nous tenons à féliciter les travailleurs pour qui se suicident le plus et qui consultent très peu, avoir des personnes- l'atteinte de leur objectif et surtout à dire merci aux membres du comité santé-sécurité de l'usine de ressources directement dans leur milieu de travail est un moyen d’accroître nous avoir choisis. Votre apport est inestimable! les probabilités de détecter les travailleurs en détresse. Il est d’ailleurs reconnu que les hommes préfèrent le contact direct d’un collègue plutôt que le contact formel d’un professionnel (MSSS, 2004, cité dans CPSQ), ce qui appuie la pertinence des Sentinelles en milieu de travail. En plus de la clientèle masculine, les Sentinelles en milieu de travail Près de 30 milieux de permettent de rejoindre tous les travailleurs et travailleuses qui vivent une travail font partie du période plus difficile. On sait que ces travailleurs sont nombreux, car 30 à réseau des Sentinelles 50 % des absences de longue durée sont liées à des problèmes de santé de Charlevoix, ce qui psychologique (CGSST, 2001, cité dans CPSQ). Les Sentinelles en milieu de représente plus de 200 travail permettent d’offrir une écoute et un appui aux travailleurs, ce qui personnes formées sur le territoire! contribue au sentiment d’appartenance et de reconnaissance. Ces éléments contribuent, à leur tour, à améliorer la santé mentale des travailleurs, à réduire leur détresse et donc, à prévenir le suicide. Le travail des Sentinelles en milieu de travail n’est pas négligeable et nous encourageons encore plus d’entreprises à se joindre au réseau des Sentinelles de Charlevoix. Contactez-moi au 418-665-0096, ou par courriel au : [email protected] Texte basé sur le document du Centre de prévention du suicide de Québec (CPSQ) intitulé Les Sentinelles en milieu de travail : un relais entre la personne détresse et les professionnels. Les membres du CSS de Produits forestiers Résolu et Renée-Claude Laroche, directrice du CPS Page 13 Clip la vie Clip la vie ...SUITE VIE ASSOCIATIVE INITIATIVE CITOYENNE La CACH (chorale amateure de Charlevoix) a fait une prestation, le 29 novembre dernier, au Marché de Noël de Baie-St-Paul. Ils ont amassé des dons pour le CPS de Charlevoix et nous ont remis un peu plus de 120 $. Merci du fond du cœur! La chorale en action Équipe du journal Équipe de rédaction Renée-Claude Laroche, Bleuenn Henry , Annick Audet, Catherine Grégoire et Julie Boudreault « Reproduction autorisée et encouragée » FINANCEMENT... Page 14 Page 15 Clip la vie … SUITE FINANCEMENT Pour nous joindre au téléphone, faites le 418.665.0096 pour le bureau de La Malbaie ou le 418.435.2212 pour le bureau de Baie-Saint-Paul Nos heures d’ouverture sont: Du lundi au vendredi de 8h30 à 12h00 et de 13h00 à 16h30 En dehors des heures ci-dessus, Vous pouvez obtenir de l’aide en composant Le 1.866.277.3553 (1.866.APPELLE) Nos bureaux sont situés aux adresses suivantes: La Malbaie 367, rue Saint-Étienne, bureau 115 La Malbaie (Québec) G5A 1M3 Adresse de messagerie : [email protected] Baie-Saint-Paul 971-B, boulevard Mgr-de-Laval Baie-Saint-Paul (Québec) G3Z 2W3 Adresse messagerie: [email protected] www.cps-charlevoix.com Vous préférez recevoir une copie virtuelle du Clip la vie, appelez-nous au 418.665.0096 ou envoyez-nous un courriel au [email protected] Vous avez aimé cette edition du faites-là circuler! Clip la vie
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