COMPTE-RENDU DES ETUDES REALISEES EN 2007 A LA SRMH

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COMPTE-RENDU DES ETUDES REALISEES EN 2007 A LA SRMH
COMPTE-RENDU
DES ETUDES REALISEES
EN 2007
A LA SRMH
Janvier 2008
Rapport n° 12/2007
IInnssttiittuutt A
Aggrroonnoom
miiqquuee nnééoo--C
Caallééddoonniieenn
COMPTE-RENDU DES ETUDES
REALISEES EN 2007 A LA SRMH
RAPPORT
VIRGINIE LEMAY
GILDAS GATEBLE
SRMH, 2008
Convention n° 21/ 2007 du 23 avril 2007
Origine du financement : Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
SOMMAIRE
Première partie : Travaux mentionnés dans la fiche action 2007
1
Travaux sur les Oxera présents en forêt sèche
1
1
7
14
I. Inventaire, caractérisation et mise en collection des Oxera présents en forêt sèche
II. Amélioration des espèces existantes d’Oxera présentes en forêt sèche
III. Autres travaux réalisés sur les Oxera présents en forêt sèche
Travaux sur Captaincookia margaretae
I. Essai en pépinière
II. Essai en laboratoire
21
22
25
Transferts de plantes au secteur privé
30
Deuxième partie : Travaux non mentionnés dans la fiche action 2007
32
Travaux sur Tinadendron noumeanum
32
Travaux sur le genre Pittosporum
35
Troisième partie : Participation à des travaux du
Programme Forêt Sèche
39
I. Sauvetage de la liane Oxera pulchella ssp. grandiflora sur le site de
Kaméré à Nouméa
II. Etude de la population de Captaincookia margaretae de Pouembout
III. Localisation d’espèces rares
39
Bibliographie
40
Annexe
42
39
PREMIERE PARTIE : TRAVAUX MENTIONNES DANS LA FICHE ACTION 2007
TRAVAUX SUR LES OXERA PRESENTS EN FORET SECHE
I. Inventaire, caractérisation et mise en collection des Oxera présents en forêt sèche
Le genre Oxera appartient à la famille des Labiatae et comprend vingt espèces (Mabberley et
De Kok, 2004). A l’exception d’une espèce localisée au Vanuatu, ce genre sub-endémique est
représenté en Nouvelle-Calédonie par dix-neuf espèces et six sous-espèces. Celles-ci se
rencontrent dans différents types de milieu : forêt dense humide, forêt sclérophylle, sur
substrat calcaire et même sur sol ultramafique (De Kok et Mabberley, 1999). Elles présentent
une grande diversité de forme (liane, arbuste, arbre), de feuillage et de couleur de fleurs
(blanc, jaune et orange, de pâle à intense). Ces caractéristiques très intéressantes ont permis
d’inclure le genre Oxera au sein du programme de sélection d’espèces endémiques à potentiel
ornemental mené par la SRMH.
D’après la flore des Labiatae (Mabberley et De Kok, 2004) et les données présentes à
l’Herbier du Laboratoire de Botanique de l’IRD (NOU), seule O. pulchella ssp. grandiflora
est exclusivement inféodée aux forêts sèches. D’autres espèces, telles que O. balansae, O.
brevicalyx, O. robusta et O. sulfurea sont également référencées par l’IRD en forêt sèche
(Jaffré et al., 2001) bien que cet écosystème ne leur soit pas exclusif. A partir de ces données,
un inventaire est réalisé afin de recenser les localités et les espèces d’Oxera présentes en forêt
sèche, de caractériser ces différentes accessions et de les mettre en collection à la SRMH.
Ceci permet de maintenir la variabilité génétique présente au sein du genre Oxera et au sein
d’une même espèce mais également d’étudier la phénologie de chaque espèce, en milieu
naturel et en culture, afin d’acquérir de nouvelles données.
-1-
1) Description sommaire des espèces d’Oxera recensées en forêt sèche
Arbuste ou liane mince, de 2 à 8 mètres de haut.
Feuilles décussées, coriaces.
Inflorescences sous forme de thyrses axillaires sur les rameaux
jeunes.
Calice campanulé, blanc à vert.
Corolle blanche.
O. balansae
Liane ou arbuste de 2 à 10 mètres de haut, élancé.
Feuilles décussées, herbacées.
Inflorescences sous forme de thyrses axillaires sur les rameaux
jeunes.
Calice campanulé, vert à jaune pâle.
Corolle jaune très pâle à blanche.
O. brevicalyx
Liane longue de 2 à 15 mètres.
Feuilles décussées, coriaces.
Inflorescences sous forme de thyrses pendants.
Calice campanulé, vert-jaune à blanc-verdâtre.
Corolle blanche à crème très pâle.
O. pulchella ssp grandiflora
Liane longue de 5 à 25 mètres.
Feuilles décussées, coriaces ou herbacées.
Inflorescences sous forme de thyrses caulinaires sur les
rameaux jeunes et le vieux bois ou axillaires.
Calice campanulé, vert à orange, verruqueux.
Corolle charnue, orange vif à orange jaunâtre, verruqueuse.
O. robusta
Arbre, arbuste ou liane mince de 2 à 10 mètres de haut.
Feuilles sub-décussées à ternées, coriaces.
Inflorescences sous forme de thyrses axillaires et caulinaires
sur les rameaux jeunes et le vieux bois.
Calice cupuliforme, vert à jaune verdâtre pâle.
Corolle blanche jaunâtre à jaune pâle ou jaune vif.
O. sulfurea
-2-
2) Inventaire in situ et mise en collection ex situ des Oxera présents en forêt sèche
La figure 1 ci-après présente, par espèce, les différentes localités de forêt sèche dans
lesquelles les Oxera ont été recensées d’après la flore des Labiatae et les échantillons présents
à l’Herbier.
Nous observons sur cette figure qu’O. balansae n’est à l’heure actuelle connue que de deux
localités de forêt sèche : l’îlot Leprédour et Nouméa. O. brevicalyx a, quant à elle, été
recensée à la Plaine des Gaïacs et Pouembout (localités pas forcément de forêt sèche). O.
pulchella ssp. grandiflora a été découverte seulement dans les forêts sèches de Nouméa. O.
sulfurea semble plus largement répandue sur le territoire puisqu’elle a été recensée dans le
Nord à Pouembout et Poya et dans le Sud à Païta et Dumbéa. O. robusta a été identifiée une
seule fois en forêt sèche, à Païta (Nondoué).
Figure 1 : Carte représentant les différentes localités recensées d’Oxera en forêts sèches.
La figure 2 ci-dessous présente les différentes accessions d’Oxera présentes en forêt sèche
maintenues en collection à la SRMH. En effet, plusieurs individus des différentes populations
d’Oxera de forêt sèche sont multipliés par bouturage et conservés en collection à la SRMH.
L’objectif est de conserver la variabilité génétique actuellement présente dans les diverses
forêts sèches de Nouvelle-Calédonie. De plus, afin de garantir la traçabilité du travail, un
échantillon de chaque individu étudié est conservé à la fois en herbier et en alcool et les
populations sont géoréférencées.
-3-
Espèces
O. balansae
O. brevicalyx
O. pulchella ssp. grandiflora
Individus en collection provenant de :
Nouméa - Koumourou
Plaine des Gaïacs
Nouméa - Tina
Nouméa - Koumourou
Nouméa - Kaméré
(Pindaï)
Pouembout - Tiéa
Païta - Nondoué
Païta - Gadji
Dumbéa - Nakutakoin
Poya - Kalavéré
Poya - Nekoro
O. sulfurea
A : individus mis en collection en 2007
Figure 2 : Oxera de forêt sèche en collection à la SRMH.
En corrélant les données présentées sur les figures 1 et 2, nous observons que sur les deux
localités où O. balansae est recensée, une seule (Nouméa – Koumourou) est en collection à la
SRMH. Il serait par conséquent intéressant de collecter et cultiver l’accession de l’îlot
Leprédour ; en effet, en raison du peu d’individus d’O. balansae recensés, un effort doit être
réalisé afin de maintenir la variabilité intra-spécifique de cette espèce peu répandue. Une
prospection effectuée les 10 et 11 décembre 2007 à Leprédour n’a pas donné de résultat
positif. D’autres prospections sont à envisager. Cette espèce est également recensée aux Iles
Loyauté.
Pour O. brevicalyx, nous observons que seule la localité Plaine des Gaïacs est en collection à
la SRMH. Il serait donc intéressant de collecter la population de Pouembout, si elle existe
bien en forêt sèche, afin d’augmenter la variabilité intra-spécifique de cette espèce conservée
à la SRMH ;
Diverses accessions d’O. pulchella ssp. grandiflora, recensée uniquement à Nouméa, sont
conservées à la SRMH ; il s’agit des forêts sèches de Tina, Koumourou et Kaméré. D’autres
accessions seront prochainement mis en collection (notamment Ouen Toro et Montravel).
Une nouvelle localité semble avoir été identifiée à Pindaï, ce qui constituerait la limite Nord
de cette espèce. Toutefois, même si l’observation des fleurs de cette accession en août a
permis de rapprocher morphologiquement ces plants d’O. pulchella ssp. grandiflora (figure
3), l’identification reste à confirmer; c’est pourquoi l’accession est entre parenthèses sur la
figure 2. En attendant de plus amples informations sur l’appartenance botanique de ces
individus, ils sont maintenus en collection à la SRMH.
-4-
Figure 3 : Fleurs d’O. pulchella ssp. grandiflora de Pindaï (gauche) et Koumourou (droite)
Plusieurs individus provenant des différentes forêts sèches du Nord du territoire dans
lesquelles O. sulfurea est recensée sont en collection à la SRMH ; il s’agit de Pouembout
(Tipenga) et Poya (Nekoro). Concernant les localités du Sud, seules Dumbéa (Nakutakoin) et
Païta (Gadji et Nondoué) sont pour le moment conservées à la SRMH.
D’après la flore des Labiatae, O. robusta a déjà été recensée en forêt sèche, à Païta –
Nondoué. Aucune accession de cette espèce n’a pu être identifiée dans ce type de milieu.
En dehors des espèces d’Oxera recensées non exclusivement en forêt sèche par l’IRD, la flore
des Labiatae mentionne deux autres espèces identifiées en forêt sèche. Il s’agit d’O. baladica
ssp. baladica récoltée à Koumac-Trou Poultier et Néhoué et O. neriifolia ssp. neriifolia
collectée à Nouméa –Tina et Poya – Nekoro. Ces différentes accessions ne sont pas à l’heure
actuelle en collection à la SRMH.
Cependant, diverses accessions de différentes espèces d’Oxera actuellement non mentionnées
en forêt sèche sont cultivées à la SRMH. Il s’agit d’O. neriifolia ssp. neriifolia récoltée dans
la forêt sèche de Pindaï. L’observation des pièces florales de ces individus (figure 4) cultivés
à la SRMH permettent de les rapprocher de la dite espèce, même si cela reste à confirmer. De
plus, des individus d’O. neriifolia ssp. neriifolia et O. sulfurea, récoltés en forêt sclérophylle,
respectivement à Vavouto (formation sclérophylle dite « Formation Jaffré ») et Kalavéré, sont
également conservés à la SRMH en vue d’une future identification.
Figure 4 : Fleur d’O. neriifolia ssp. neriifolia récolté dans la forêt sèche de Pindaï
-5-
3) Caractérisation et données phénologiques des espèces d’Oxera de forêt sèche
Un individu « type », c'est-à-dire le plus représentatif de l’espèce au sein de la population
concernée, est sélectionné pour chaque espèce d’Oxera présente en forêt sèche. Cet individu
est soumis à diverses mesures et observations qui, une fois recueillies et enregistrées,
constituent un fichier référence de base. Ces informations permettront d’identifier la
variabilité présente au sein de chaque espèce et seront également utilisées pour la
caractérisation des hybrides d’Oxera de forêt sèche obtenus. Ces informations pourront être
analysées afin d’envisager la compréhension de la structuration des espèces au sein du genre
Oxera. Un exemple, correspondant aux données enregistrées pour l’espèce type O. brevicalyx
de la Plaine des Gaïacs, est fourni en annexe 1.
A partir des données de la flore des Labiatae, des échantillons présents à l’Herbier et des
observations enregistrées lors d’investigations sur le terrain, les données phénologiques sont
recueillies pour chaque espèce d’Oxera rencontrée en forêt sèche ; celles-ci sont synthétisées
sur la figure 5 ci-après.
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
(Nouméa - Koumourou)
O. balansae
O. brevicalyx
O. pulchella
ssp grandiflora
(Nouméa - Koumourou)
(Pouembout - Pindaï)
( Païta, Dumbéa)
(Pouembout, Koumac)
O. sulfurea
Périodes de floraison indiquées dans la flore des Labiaceae
Périodes de floraison observées sur le terrain
Périodes de floraison des plants cultivés à la SRMH
Figure 5 : Périodes de floraison des Oxera présents en forêt sèche.
D’après la figure 5, nous observons que les périodes de floraison des diverses Oxera présentes
en forêt sèche mentionnées dans la flore des Labiatae coïncident avec celles observées en
milieu naturel et en culture. Toutefois, nous remarquons que les périodes de floraison des
Oxera cultivées à la SRMH sont généralement plus longues, et ce pour toutes les espèces
étudiées ; ceci est probablement dû aux traitements appliqués à ces individus (arrosage, apport
d’engrais…). Pour O. pulchella ssp. grandiflora, nous observons que les individus de la
localité Pindaï semblent fleurir plus tardivement que ceux mentionnés dans la flore. Ceci
pourrait être dû à la localisation géographique de cette accession (limite Nord de l’espèce)
mais l’appartenance de ces individus à l’espèce O. pulchella ssp. grandiflora est bien
évidemment à confirmer. Pour O. sulfurea, nous observons une différence au niveau de la
-6-
période de floraison des individus en fonction de leur localisation géographique. En effet, les
individus identifiés dans le Sud du territoire fleurissent en fin d’année, période la plus
largement mentionnée dans la flore des Labiatae et observée sur les individus cultivés à la
SRMH. Les individus du Nord du territoire, eux, semblent fleurir plus tôt en saison, en août et
septembre, ce qui est de plus hors de la période de floraison mentionnée dans la flore. De
même, nous avons remarqué qu’il existe des variations intraspécifiques au niveau de la
disposition des feuilles adultes pour cette espèce ; en effet, les individus présents dans les
forêts sèches du Nord du territoire (Pouembout, Poya - Nekoro) présentent généralement des
feuilles ternées alors que les individus des forêts sèches du Sud (Gadji, Dumbéa) ont des
feuilles opposées-décussées. La taille des fleurs peut également varier puisque nous avons
observé que les fleurs des individus récoltés à Koumac sont plus grandes que la moyenne.
Cette étude nous a permis d’améliorer nos connaissances sur les espèces du genre Oxera
présentes en forêt sèche. Ainsi, des localités nouvelles ont été potentiellement identifiées pour
O. pulchella ssp. grandiflora à Pindaï, et des espèces non encore référencées en forêt sèche
ont été identifiées (O. neriifolia ssp. neriifolia à Pindaï). De plus, nous disposons à l’heure
actuelle d’un calendrier des périodes de floraison des différentes espèces d’Oxera rencontrées
en forêt sèche, ce qui est essentiel quant à la reconnaissance des espèces (puisque celle-ci est
généralement basée sur l’observation des pièces florales) et déterminant pour le succès de
programmation des travaux d’hybridations. Enfin, la mise en collection des différents
individus permet de maintenir la variabilité intra-générique et intra-spécifique et participe à la
sauvegarde des espèces de forêt sèche, écosystème fortement menacé (Jaffré et al., 1998).
II. Amélioration des espèces existantes d’Oxera présents en forêt sèche
1) Hybridations interspécifiques au sein des espèces du genre Oxera présentes en forêt sèche
a- Contexte et Objectifs
Le potentiel ornemental des différentes espèces d’Oxera présentes en forêt sèche étant
reconnu et ces dernières présentant une grande diversité au niveau de leur forme, feuillage et
couleur de fleurs, des travaux d’hybridations interspécifiques sont entrepris en vue d’une
amélioration horticole. L’objectif est de créer des nouveaux cultivars à partir des ressources
génétiques naturelles existantes en alliant les caractères horticoles intéressants de chaque
taxon. La méthode utilisée est la technique de pollinisation manuelle contrôlée. Par
amélioration puis sélection, les cultivars obtenus devraient allier à la fois les caractéristiques
-7-
intéressantes du pied-mère et du pied-père (port, forme du feuillage, couleur des fleurs,
abondance de la floraison, période de floraison, parfum...). D’un point de vue générique, ces
hybridations visent également à développer des connaissances sur la proximité génétique des
différentes espèces du genre.
b- Matériels et Méthodes
La technique de pollinisation manuelle contrôlée employée est la suivante (figure 6) (Yan et
al., 2001 ; Van Creij et al., 2002) :
- Une inflorescence est sélectionnée sur le pied-mère (1),
- Les fleurs matures de l’inflorescence sont supprimées pour ne conserver que les boutons
floraux fermés (2),
- La corolle de chaque bouton floral est ôtée de manière à laisser apparaître les organes
reproducteurs (pistil et étamines) (3),
- Les étamines de chaque bouton floral sont retirées manuellement afin d’éviter une
autopollinisation (4),
- Du pollen mûr prélevé sur le pied-père choisi est déposé manuellement sur le pistil de
chaque bouton floral du pied-mère (5),
- L’inflorescence est placée dans une poche papier afin d’éviter toute autre pollinisation ou
dégâts provoqués par les oiseaux (6) et libérée au bout d’une semaine,
- Les graines ainsi obtenues constituent le croisement de première génération et sont appelées
« hybrides F1 » (7),
- Ces graines sont récoltées à maturité et semées en conditions horticoles classiques (8).
- L’hybride obtenu à partir de chaque graine présente un mélange des caractéristiques
génétiques et bien souvent phénotypiques des parents ; ici, le croisement O. sulfurea (9) x O.
baladica ssp nuda (10) engendre l’hybride 11.
-8-
Figure 6 : Schématisation de la technique de pollinisation manuelle contrôlée.
Dans une optique d’organisation et de faisabilité du travail, les Oxera de forêt sèche cultivés à
la SRMH (O. balansae, O. brevicalyx, O. pulchella ssp. grandiflora et O. sulfurea)
constituent les pieds-mères de l’étude. Lorsque ceux-ci entrent en floraison, des sorties sur le
terrain sont envisagées afin de récolter du pollen ex situ d’autres espèces d’Oxera non
cultivées (ou ne fleurissant pas encore); le calendrier des périodes de floraison établi
précédemment pour chaque espèce se révèle très utile dans pareil cas. Le pollen est récolté
manuellement puis utilisé le plus rapidement possible, de sorte que ne s’écoule pas plus de
vingt-quatre heures entre la récolte du matériel végétal et les hybridations. Lorsqu’une
quantité suffisante de pollen frais est disponible, celui-ci est testé afin de déterminer sa
viabilité (Colas et Mercier, 1994). Il est alors déposé dans une goutte d’eau sur une lame de
microscope et observé à grossissement x10. Lorsque des tubes polliniques sont observés
(figure 7), le pollen est alors considéré viable et les hybridations entreprises ont toutes les
chances de réussir s’il n’y a pas incompatibilité entre les espèces.
Figure 7 : Tube pollinique visible sur un grain de pollen d’O. pulchella ssp. grandiflora.
-9-
Il est important de noter que les pieds-pères choisis non cultivés à la SRMH sont comparés
avec les échantillons présents à l’Herbier afin de vérifier leur appartenance botanique avant
toute hybridation. Enfin, la traçabilité étant le point le plus important de l’étude puisque celleci va durer plusieurs années, un système de numérotation est établi, assurant une identification
unique pour chaque graine hybride obtenue.
Les hybridations ont eu lieu entre le 20 juillet 2006 et le 16 novembre 2007.
c- Résultats et Discussion
Les résultats pour les Oxera de forêt sèche utilisés en tant que pieds-mâles, c'est-à-dire
donnant leur pollen, sont les suivants :
O. balansae
Pied-femelle
O. brevicalyx
O. neriifolia ssp.
neriifolia
O. pulchella ssp.
grandiflora
O. sulfurea
O. brevicalyx
Pied-femelle
O. balansae
O. neriifolia ssp.
neriifolia
O. pulchella ssp.
grandiflora
O. sulfurea
% d’hybridation réussie
23.2
0
0
0
% d’hybridation réussie
8.1
0
12.3
1.5
O. pulchella ssp. grandiflora
Pied-femelle
% d’hybridation réussie
O. brevicalyx
12.3
O. neriifolia ssp.
0
neriifolia
O. sulfurea
1.5
O. sulfurea
Pied-femelle
O. balansae
O. brevicalyx
O. neriifolia ssp.
neriifolia
O. pulchella ssp.
grandiflora
O. rugosa
% d’hybridation réussie
0
0
0
0
0
- 10 -
Les résultats pour les Oxera de forêt sèche utilisés en tant que pieds-femelles, c'est-à-dire
recevant du pollen d’une autre espèce, sont les suivants :
O. balansae
Pied-mâle
O. brevicalyx
O. neriifolia ssp.
neriifolia
O. palmatinervia
O. rugosa
O. sulfurea
O. brevicalyx
Pied-mâle
O. balansae
O. coriacea
O. microcalyx
O. morierei
O. neriifolia ssp.
neriifolia
O. palmatinervia
O. pulchella ssp.
grandiflora
O. robusta
O. rugosa
O. subverticillata
O. sulfurea
% d’hybridation réussie
8.1
0
0
0
0
% d’hybridation réussie
23.2
0
0
0
0
0
12.3
0
0
0
0
O. pulchella ssp. grandiflora
Pied-mâle
% d’hybridation réussie
O. balansae
0
O. brevicalyx
12.3
O. microcalyx
0
O. neriifolia ssp.
1.2
neriifolia
O. robusta
0
O. rugosa
0
O. sulfurea
0
O. sulfurea
Pied-mâle
O. baladica
O. balansae
O. brevicalyx
O. coriacea
O. coronata
% d’hybridation réussie
19.5
0
1.5
0
70
- 11 -
37.3
0
0
O. gmelinoides
O. morierei
O. neriifolia ssp.
neriifolia
O. palmatinervia
O. pulchella ssp.
grandiflora
O. robusta
O. rugosa
O. sessilifolia
O. subverticillata
48.8
1.5
0
12.9
62.2
2.7
Nous observons que l’utilisation d’O. sulfurea en tant que pied-femelle procure les meilleurs
résultats, à la fois en terme de taux d’hybridation réussie par espèce mais également au niveau
du nombre d’espèces compatibles. Ceci est partiellement dû au fait qu’O. sulfurea est une
espèce naturellement très fructifère par rapport aux autres, ce qui augmente les chances de
réussite des hybridations.
Plus de trois cent plants hybrides ont été obtenus à partir d’Oxera recensées en forêt sèche, la
majeure partie ayant O. sulfurea pour pied-mère. Une dizaine de plants hybrides a fleuri
environ sept mois après leur semis (figure 8). Les travaux futurs porteront sur l’évaluation des
hybrides obtenus et la sélection des individus intéressants d’un point de vue horticole. Bien
évidemment, les essais d’hybridations doivent continuer afin que chaque espèce d’Oxera
puisse être combinée aux quatre espèces recensées en forêt sèche et cultivées à la SRMH ;
l’objectif étant de polliniser cent fleurs par combinaison possible.
Figure 8 : Hybrides O. pulchella ssp. grandiflora/O. brevicalyx fleuris
2) Essai de changement de ploïdie chez deux espèces d’Oxera présentes en forêt sèche
a- Contexte et Objectifs
O. brevicalyx et O. pulchella ssp. grandiflora présentent, de par la beauté de leurs fleurs et
l’abondance de celles-ci, un potentiel ornemental indéniable. Toutefois, certains caractères
phénotypiques peuvent être améliorés d’un point de vue horticole, tels que la grosseur des
- 12 -
fleurs, afin de rendre ces plantes encore plus attrayantes et ainsi satisfaire aux attentes des
consommateurs. L’étude suivante est donc entreprise et l’objectif est d’obtenir des plants
polyploïdes devant présenter des fleurs plus grosses que la normale et des plants plus
vigoureux. Ce changement de ploïdie est induit par trempage des graines durant un temps
déterminé dans deux produits différents connus pour leurs effets sur le changement de ploïdie,
la Colchicine et l’Oryzalin (Wu et al., 2007). Cette étude ayant été entreprise récemment, seul
le protocole est présenté ici.
b- Matériels et Méthodes
Le protocole appliqué aux graines d’O. brevicalyx et O. pulchella ssp. grandiflora est le
suivant :
- Cent graines vertes matures sont récoltées respectivement sur O. pulchella ssp. grandiflora
et O. brevicalyx,
- Ces graines sont dépulpées et décortiquées afin de ne conserver que l’amende,
- Ces graines sont mises à tremper dans les solutions souhaitées pendant un temps donné
(figure 9),
- Elles sont ensuite plantées individuellement dans un substrat composé de 50% de perlite,
25% de vermiculite et 25% de tourbe puis placées sur table de bouturage irriguée par mistsystem et chauffée.
Produit
Concentration
Temps de trempage
Nb de graines
Colchicine
0,2%
Oryzalin
0,4%
0,2%
0,4%
24h
48h
24h
48h
24h
48h
24h
48h
10
10
10
10
10
10
10
10
Figure 9 : Schématisation du protocole appliqué aux graines d’O. brevicalyx et O. pulchella ssp. grandiflora.
- Une modalité Témoin, composée de graines immergées dans de l’eau distillée pendant un
temps déterminé, est également incluse pour chaque espèce testée au sein de l’essai.
Les graines testées sont suivies quotidiennement et les données suivantes sont enregistrées :
- la date de germination,
- la taille des cotylédons (lorsque le plant présente deux feuilles vraies),
- la taille de la première paire de feuilles vraies (lorsqu’il y a au moins deux paires de feuilles
au-dessus).
Ces données seront ensuite analysées afin de déterminer si les traitements testés permettent
l’induction de la polyploïdie chez les deux espèces d’Oxera de forêt sèche testées, si un des
- 13 -
deux traitements semble plus efficace et si les plants obtenus présentent un intérêt horticole.
De plus, les résultats obtenus permettront d’affiner le protocole en vue de l’obtention d’une
méthode optimale, à tester ultérieurement.
III. Autres travaux réalisés sur les Oxera présents en forêt sèche
1) Etude de la germination des Oxera de forêt sèche et mise au point d’un protocole fiable
a- Contexte et Objectifs
L’étude de la germination des Oxera présentes en forêt sèche est importante puisqu’elle nous
permet d’approfondir nos connaissances techniques et de comprendre les mécanismes
physiologiques de la germination de ces espèces. Cette étude est en premier lieu entreprise sur
les pieds-mères d’Oxera de forêt sèche présents à la SRMH. La mise au point d’un protocole
de germination optimal permettra en outre de maîtriser dans une seconde partie la germination
des graines hybrides d’Oxera de forêt sèche obtenues suite aux hybridations entreprises.
b- Matériels et Méthodes
Plusieurs graines de diverses espèces d’Oxera de forêt sèche présentes sur les pieds-mères à la
SRMH sont suivies et récoltées à maturité. Elles subissent alors divers traitements visant à
identifier le protocole permettant une germination optimale. Certaines sont plantées telles
quelles, d’autres sont immergées durant vingt-quatre heures dans de l’eau distillée afin de
favoriser leur hydratation, d’autres sont dépulpées et décortiquées afin de ne conserver que
l’amende…
Ces graines sont ensuite plantées individuellement dans des pots de 0.75 litres composés de
50% de perlite, 25% de vermiculite et 25% de tourbe. Elles sont ensuite placées sur une table
de bouturage chauffée, protégée par une toile à ombrer et irriguée par mist-system. Le
contrôle de la germination est assuré quotidiennement ; lorsqu’une tige verte dépasse du
substrat, la graine est considérée germée et la date est inscrite sur une feuille de suivi.
c- Résultats
La méthode permettant une germination optimale des graines d’Oxera de forêt sèche est
l’emploi de graines fraiches dépulpées, décortiquées et immergées durant vingt-quatre heures
dans de l’eau distillée. Les temps de germination sont indiqués sur la figure 10 ci-dessous. En
effet, nous avons observé que les graines non dépulpées et non décortiquées subissent
- 14 -
généralement un fort taux de mortalité induit par la pourriture de l’enveloppe de la graine puis
de la graine elle-même. Les graines non immergées dans de l’eau présentent soit un fort taux
de mortalité soit un délai nécessaire à la germination plus important, probablement dû au
temps de réhydratation prolongé dont la graine a besoin afin de germer.
Espèce
Temps moyen de germination (jours)
O. balansae
38,7
O. neriifolia ssp. neriifolia
18,4
O. pulchella ssp. grandiflora
38,3
Figure 10 : Nombre de jours moyens nécessaires à la germination de différentes espèces d’Oxera de forêt sèche.
Nous observons que le nombre de jours moyen nécessaire à la germination d’O. balansae et
O. pulchella ssp. grandiflora est le même, de l’ordre de 38 jours. O. neriifolia ssp. neriifolia
de Pindaï germe, lui, en moyenne en dix-huit jours, soit deux fois plus vite que les deux autres
espèces étudiées.
Ce protocole obtenant des résultats satisfaisants en termes de taux et de temps de germination
des graines de diverses espèces d’Oxera de forêt sèche, il est appliqué aux graines hybrides
obtenues. La figure 11 présente les taux et nombres de jours moyens nécessaires à la
germination des graines hybrides d’Oxera de forêt sèche obtenues.
Hybrides pied-mère * piedpère
O. balansae*O. brevicalyx
Temps moyen nécessaire
à la germination (jours)
30
Taux de germination (%)
O. brevicalyx*O. balansae
16,9
95,7
O. brevicalyx*O. pulchella ssp.
grandiflora
31,7
83,3
O. neriifolia ssp. neriifolia*O.
brevicalyx
30,8
71,4
O. pulchella ssp.
grandiflora*O. brevicalyx
21,1
34,8
31
100
O. pulchella ssp grandiflora*O.
nerifolia ssp nerifolia
- 15 -
100
O. sulfurea*O. baladica
21
87,1
O. sulfurea*O. brevicalyx
47
100
O. sulfurea*O. coriacea
21
33,3
O. sulfurea*O. coronata
11,3
82,7
O. sulfurea*O. gmelinoides
14,4
100
O. sulfurea*O. palmatinervia
9,6
66,1
O. sulfurea*O. pulchella ssp.
grandiflora
28
100
O. sulfurea*O. rugosa
16,5
94,1
O. sulfurea*O. sessilifolia
15,5
96,7
8
80
O. sulfurea*O. subverticillata
Figure 11 : Temps et taux de germination des différentes graines hybrides d’Oxera de forêt sèche obtenues.
Nous constatons que les graines hybrides germent en moyenne en vingt-deux jours, soit en
trois semaines, ce qui est plus rapide que la germination des graines naturelles prélevées sur
les pieds-mères cultivés à la SRMH.
Le protocole de germination retenu apporte de bons résultats puisque pour 81% des
combinaisons d’hybridation testées le taux de germination est supérieur à 70%.
d- Conclusion et Perspectives
Le protocole de germination retenu apporte des résultats très satisfaisants et permet une
programmation du travail plus aisée puisque nous connaissons dorénavant le temps moyen de
germination des graines d’Oxera.
- 16 -
2) Etude de greffage des Oxera de forêt sèche et mise au point d’un protocole
a- Contexte et Objectifs
Le greffage, réalisé sur un individu adulte (porte-greffe), peut permettre d’accélérer la
croissance et la mise à fleur du greffon, ce qui est particulièrement intéressant dans le cadre
des travaux d’hybridations interspécifiques entrepris sur les espèces de forêt sèche du genre
Oxera. En effet, ne pouvant déterminer la période de floraison des hybrides obtenus, une
étude de greffage est entreprise dont le but est une mise à fleur accélérée.
b- Matériels et Méthodes
Différentes méthodes de greffage sont testées sur plusieurs espèces d’Oxera de forêt sèche
cultivées à la SRMH en vue d’identifier la méthode procurant les meilleurs résultats, c'est-àdire assurant une reprise aisée du greffon. Il faut cependant admettre que le taux de réussite du
greffage est lié au savoir faire technique et à l’expérience du greffeur ce qui n’est pas notre cas.
c- Résultats
Méthode de greffage testée
Ecusson
Coupe
Fente
Bouturage-greffage
Nb de greffes effectuées
37
4
9
22
Nb de greffes réussies
0
1
0
3
La technique de greffage la plus adaptée aux Oxera semble être le bouturage-greffage mais
d’autres techniques seraient à tester. Cette méthode présente de plus l’avantage de réduire le
temps de culture puisque le bouturage du porte-greffe et le greffage proprement dit sont
réalisés en même temps ; cette méthode offrant des résultats satisfaisants, il ne semble pas
nécessaire de procéder en deux étapes indépendantes, c’est-à-dire faire raciner dans un
premier temps le porte-greffe puis lui insérer un greffon.
La méthode retenue, le bouturage-greffage, s’opère donc de la manière suivante (Thermoz,
1997):
-
Préparation du porte-greffe : couper un tronçon de tige sur l’espèce retenue en tant que
porte-greffe comprenant plusieurs nœuds. Couper la base du tronçon sous un nœud et
la partie supérieure au dessus d’un nœud. Laisser une feuille sur la partie supérieure et
effeuiller le reste du tronçon.
-
Préparation du greffon : couper un tronçon de tige sur l’espèce retenue en tant que
greffon comprenant plusieurs nœuds. Couper la base du tronçon sous un nœud et la
- 17 -
partie supérieure au dessus d’un nœud. Laisser une feuille sur la partie supérieure et
effeuiller le reste du tronçon.
-
Bouturage-greffage : fendre la partie supérieure du porte-greffe en son milieu sur une
longueur d’environ 2 centimètres à l’aide d’une lame de rasoir. Tailler en biseau la
partie inférieure du greffon sur une longueur d’environ 2 centimètres. Insérer le
greffon dans la fente du porte-greffe en prenant soin de bien assurer un contact entre
l’écorce du greffon et celle du porte-greffe. Maintenir les deux parties soudées à l’aide
d’une pince. Tremper la base du porte-greffe dans une hormone de bouturage
(Clonex®) puis l’insérer dans un substrat composé de 50% de perlite et 50% de
vermiculite. Placer sur table de bouturage équipée de câbles chauffants et d’irrigation
de type mist-system.
d- Conclusion et Perspectives
Cette méthode, testée à la fois avec des porte-greffes constitués de tronçons d’O. sulfurea et
d’O. pulchella ssp. grandiflora, a donné de meilleurs résultats avec cette dernière. En effet, le
porte-greffe O. pulchella ssp. grandiflora étant à l’époque de l’essai en pleine croissance, le
développement du greffon est relativement rapide. A l’inverse, les porte-greffes O. sulfurea
étant à cette époque en arrêt de croissance, les greffons ne semblent pas se développer. Cette
méthode serait par conséquent à tester lorsque O. sulfurea est en pleine croissance, c'est-à-dire
en saison chaude, afin d’observer si elle obtiendrait des résultats similaires à ceux obtenus
avec O. pulchella ssp. grandiflora en tant que porte-greffe.
Cette méthode, obtenant de bons taux de reprise et de croissance des greffons, a été appliquée
à certains hybrides d’Oxera de forêt sèche obtenus. Ainsi, quatre greffons hybrides,
respectivement O. pulchella ssp. grandiflora*O. brevicalyx, deux d’O. brevicalyx*O.
pulchella ssp. pulchella et O. sulfurea*O. palmatinervia, ont été greffés sur O. pulchella ssp.
grandiflora (figure 12) afin d’observer si leur période de floraison sera avancée dans le temps.
Figure 12 : Greffons hybrides greffés sur O. pulchella ssp. grandiflora.
- 18 -
3) Etude de la mise à fleur chez Oxera pulchella ssp. grandiflora
a- Contexte et Objectifs
L’étude de la mise à fleur est un élément essentiel pour la valorisation horticole d’espèces
naturelles, notamment pour les plantes vendues en potées fleuries. Afin de comprendre les
mécanismes entrant en jeu dans la floraison d’Oxera pulchella ssp. grandiflora qui est un
taxon fleurissant essentiellement en saison fraîche, de juillet à septembre, un test
photopériodique a été mis en place. L’objectif est ainsi de pouvoir « programmer » la
floraison de cette espèce à la demande et notamment lors des fêtes (St Valentin, fête des
mères, Toussaint, Noël…).
b- Matériels et Méthodes
Quatre plants d’Oxera pulchella ssp. grandiflora originaires de la forêt sèche de Koumourou
ont été placés en chambres climatiques (phytotron) selon les paramètres suivants identiques
pour les deux chambres :
- Température : 22°C
- Hygrométrie relative : 75 %
- Intensité lumineuse : 200 µE pour le jour et 0 µE pour la nuit
La chambre n°1 était placée en conditions de jours courts artificiels soit 10H30 de jour et
13H30 de nuit.
La chambre n°2 était placée en conditions de jours longs artificiels soit 13H30 de jour et
10H30 de nuit.
Le test a commencé en février, période de jours longs naturels. Les plantes étaient donc en
phase végétative. Les témoins ont été cultivés sous ombrière sous photopériode naturelle.
c- Résultats
Les résultats de ce premier test photopériodique sur Oxera pulchella ssp. grandiflora ne sont
pas exactement conformes à ceux escomptés. En effet, les observations phénologiques
réalisées pour cette espèce en font une plante fleurissant en jours courts, laissant supposer
qu’il s’agit d’une plante nyctipériodique. Ces observations se basent sur les données
collectées en milieu naturel aussi bien qu’en jardin et sont conformes aux données de la
bibliographie récente (flore des Labiatae). Par ailleurs, ces observations sont corroborées par
19
des publications anciennes mentionnant la floraison de cette espèce durant la période
hivernale en Europe (France, Royaume-Uni).
La Figure 13 illustre le résultat de cet essai. Les plantes placées en jours courts ont fleuri plus
précocement et plus abondamment que celles placées en jours longs. Les plantes Témoin
n’ont quant à elles pas fleuri du tout.
Jours Longs artificiels
Jours Courts artificiels Témoin (Jours longs naturels)
Figure 13 : Test photopériodique chez O. pulchella ssp. grandiflora après trois mois de culture
d- Conclusion et Perspectives
Bien que les résultats de ce test ne montrent pas qu’O. pulchella ssp. grandiflora soit une
plante nyctipériodique stricte comme initialement supposé, cela démontre qu’il est possible
d’en contrôler la floraison artificiellement. D’autres essais devront être mis en place pour
affiner les conditions de mise à fleur chez cette espèce notamment en variant les paramètres
de température de culture et d’intensité lumineuse. Il est en effet probable que l’une ou ces
deux variables combinées aient eu un effet sur la mise à fleur de la chambre n°2.
Avec un itinéraire technique affiné, les producteurs pourront ainsi planifier leurs productions
en usant de techniques simples telles que l’éclairage et/ou l’obscurcissement.
20
TRAVAUX SUR CAPTAINCOOKIA MARGARETAE
Ces travaux ont pour objectif de mettre au point une méthode de multiplication clonale pour
C. margaretae et par extension pour les espèces monocaules en général par bouturage de
feuille. Les essais entrepris ici sont la suite des travaux engagés par la SRMH sur ce sujet
depuis 2004. En effet, des essais de multiplication végétative par macro-bouturage de feuille
en pépinière ont été réalisés en 2004 (Pastor, 2005) ; une rhizogénèse a pu être observée mais
aucune caulogénèse ne s’est produite. Un nouveau protocole a donc été mis en place dès 2005
en vue d’affiner les résultats obtenus ; s’inspirant des méthodes de multiplication employées
en techniques in vitro, il introduit la notion de balance hormonale (Spoerry, 2005). En effet,
lorsque les boutures de feuilles ont raciné, une application de cytokinines est censée induire
une caulogénèse (Custers, 1986 ; Zryd, 1988). Cependant, aucun résultat probant ne s’est
dégagé de ce test. Un essai de micro-bouturage de feuilles in vitro a également été entrepris la
même année mais sans réel succès. Des essais de multiplication végétative ont également été
entrepris par l’Université de Nouvelle-Calédonie. Dans leur cas, le macro-bouturage ainsi que
le micro-bouturage de feuilles in vitro n’ont pas donné de résultats positifs et ont mis en
évidence le problème de l’étape de désinfection du matériel végétal (Gorce et al., 2004).
L’étude envisagée ici est par conséquent la poursuite des travaux engagés sur la multiplication
végétative de C. margaretae, proposant d’étudier à la fois le bouturage de feuilles en
pépinière et le bouturage de feuilles en laboratoire. Pour cela, au-delà des résultats obtenus à
la S.R.M.H. et à l’U.N.C., nous nous appuyons sur des travaux d’ordre généraux sur le
bouturage de feuilles in vivo et la micro-propagation d’Ixora, un genre proche de la même
famille que C. margaretae.
Concernant le bouturage de feuilles in vivo, peu de données bibliographiques sont disponibles
puisque les voies de multiplication in vitro sont généralement privilégiées. Chaque espèce
réagit différemment en fonction de la nature de l’hormone et de l’équilibre établi entre les
auxines et les cytokinines. En effet, la valeur de la balance hormonale auxines / cytokinines
permet d’orienter la différenciation vers l’appareil caulinaire ou racinaire après un stade cal
(Zryd, 1988). Ainsi, il a été démontré que l’application de cytokinines semble induire la
formation de tiges sur des boutures de feuilles d’espèces ne formant pas de pousses
spontanément et par conséquent que les cytokinines sont impliquées dans le processus de
régénération de tiges (Custers, 1986). Les auxines semblent, elles, d’avantage impliquées
dans la rhizogénèse. Ainsi, en combinant l’action des auxines sur la rhizogénèse et celle des
21
cytokinines sur la caulogénèse, il semble que la régénération d’une plante entière à partir
d’une feuille puisse être envisagée in vivo.
Le genre Ixora, appartenant également à la famille des Rubiaceae, est un genre très proche du
genre Captaincookia. Cette plante est déjà multipliée végétativement par des techniques de
culture in vitro en Asie où elle occupe une place très importante sur le marché de
l’horticulture en tant que fleur coupée mais également plante en pot. La micro-propagation
d’Ixora fulgens a été expérimentée au Bangladesh (Amin et al., 2002) à partir de segments de
jeunes pousses et de bourgeons axillaires de plantes matures recevant différentes
concentrations d’auxines et de cytokinines, seules ou en associations. En termes de
prolifération de tiges, les meilleurs résultats ont été obtenus par les explants constitués de
segments nodaux recevant un traitement hormonal à base de BAP et d’ANA combinés. Pour
Lakshmanan et al. (1997), la cytokinine la plus efficace quant à l’induction de la caulogénèse
est également la BAP, appliquée sur des segments de tiges. Concernant l’induction de la
rhizogénèse, les traitements à base d’AIB ou encore d’ANA procurent de bons résultats
(Amin et al., 2002 ; Khan et al., 2004).
I. Essai en pépinière
1) Matériels et méthodes
-
Récolte de grandes feuilles jeunes et mâtures de C. margaretae
-
Réalisation de sections de 8 cm de haut et 8 cm de large (4 cm de chaque côté de la
nervure principale) en prenant soin de bien marquer le bas de la coupe d’une croix au
feutre indélébile afin de respecter la polarité de la feuille lors de la plantation
-
Réalisation des dilutions hormonales : dans quelques gouttes d’alcool à 95° pour les
auxines et directement dans l’eau pour les cytokinines. Ajuster au volume final
souhaité en ajoutant de l’eau
-
Immersion durant 24 heures des morceaux de feuille dans les diverses solutions
hormonales. Prendre soin de recouper le bas du bout de feuille afin que la coupure soit
fraîche et qu’il puisse bien s’imprégner des solutions à base d’hormones
-
Plantation en bac dans un mélange en proportions égales de perlite et vermiculite
tamisées
22
2) Protocoles
Sections de feuilles traitées avec des auxines
Etude de trois facteurs, à trois modalités chacun : AIA, AIB et ANA à 5, 15 et 45 mg/l.
7 sections de feuilles étudiées par traitement, 63 au total.
Sections de feuilles traitées avec des cytokinines
Etude de deux facteurs, à trois modalités chacun : BAP et Kinétine à 1, 5 et 25 mg/l.
7 sections de feuilles étudiées par traitement, 42 au total.
Sections de feuilles traitées avec une combinaison d’auxine et de cytokinine
Etude de la combinaison ANA (5, 15 et 45 mg/l) + BAP (1, 5 et 25 mg/l) déclinée en neuf
modalités.
10 sections de feuilles étudiées par traitement, 90 au total.
3) Résultats
Trois semaines après la mise en culture des explants foliaires de C. margaretae en pépinière,
de nombreux explants infectés sont observés. Un comptage est alors effectué et vise à
déterminer le pourcentage d’attaque pour chaque explant. Tous les explants sont par la suite
retaillés afin d’éliminer les zones infectées.
Trois mois après la mise en culture des explants foliaires de C. margaretae en pépinière,
aucun enracinement ni bourgeonnement n’est observé. A partir de 94 jours après la mise en
milieu d’enracinement des explants, des racines sont observées sur plusieurs d’entre eux
(figure 14). Les résultats de deux comptages, réalisés à T+94 jours et T+143 jours, sont
présentés sur le tableau ci-dessous.
Figure 14 : Explants racinés de C. margaretae.
23
Type et Dose d'hormone
AIA 5 mg/l
AIA 15 mg/l
AIA 45 mg/l
AIB 5 mg/l
AIB 15 mg/l
AIB 45 mg/l
ANA 5 mg/l
ANA 15 mg/l
ANA 45 mg/l
BAP 1 mg/l
BAP 5 mg/l
BAP 25 mg/l
Kinétine 1 mg/l
KIinétine 5 mg/l
Kinétine 25 mg/l
ANA 5 mg/l + BAP 1 mg/l
ANA 15 mg/l + BAP 1 mg/l
ANA 45 mg/l + BAP 1 mg/l
ANA 5 mg/l + BAP 5 mg/l
ANA 15 mg/l + BAP 5 mg/l
ANA 45 mg/l + BAP 5 mg/l
ANA 5 mg/l + BAP 25 mg/l
ANA 15 mg/l + BAP 25 mg/l
ANA 45 mg/l + BAP 25 mg/l
Pourcentage d'explants racinés
T+94
T+143
0
0
0
14,3
14,3
14,3
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
14,3
0
0
0
0
0
0
14,3
14,3
0
14,3
0
0
28,6
42,9
0
0
14,3
14,3
0
14,3
14,3
28,6
0
28,6
0
14,3
0
42,9
0
0
Nb/Long. racines (mm)
1/2
2/5
Localisation des racines
Nervure principale Nervures secondaires
x
x
1/2
x
x
2/2
1/3
x
x
5/10, 3/5, 1/10
x
0
1/1
2/5, 1/5
1/10, 1/10
2/5
3/5, 2/2, 2/2
x
x
x
x
x
x
x
x
x
Nous observons que l’association d’auxines et de cytokinines obtient de meilleurs résultats
quant à l’enracinement des explants de C. margaretae par rapport à l’utilisation seule
d’auxines ou de cytokinines. L’association ANA 5 mg/l + BAP 1 mg/l présente à l’heure
actuelle les meilleurs pourcentages d’enracinement des explants, que ce soit lors du premier
comme lors du deuxième comptage. Par contre, aucun bourgeonnement n’est à l’heure
actuelle observé. L’essai est toujours en cours et les résultats obtenus sont bien évidemment à
confirmer.
Il est important de noter qu’une bouture de feuille de C. margaretae in vivo réalisée par un
agent de la SRMH (Jacqueline Ounémoa) a présenté un bourgeonnement (photo ci-dessous).
Ainsi, bien que de fréquence faible, ceci nous démontre que cette technique fonctionne et
permet la propagation à partir d’explants foliaires.
Bouture de feuille de C. margaretae réalisée in vivo présentant une caulogénèse.
24
II. Essai en laboratoire
1) Matériels et méthodes généraux
Le même protocole que celui mis en place en pépinière est adopté pour cette étude, ajusté
toutefois à la réalisation de l’étude en chambre climatique.
1.1) Préparation du matériel végétal
- Réaliser les dilutions des auxines dans de l’alcool à 95° puis compléter avec de l’eau
distillée afin de parvenir aux concentrations et volumes souhaités,
- Réaliser les dilutions des cytokinines afin de parvenir aux concentrations et volumes
souhaités,
- Conserver ces différentes dilutions à l’abri de la lumière pour ne pas dégrader les matières
actives au maximum 48 heures après leur réalisation,
- Réaliser, à l’aide d’un scalpel, des sections de feuilles d’1 cm de côté comportant la nervure
principale (marquer le bas de la section par un trait au feutre indélébile afin de respecter la
polarité de la feuille lors de la mise en milieu d’enracinement),
- Mettre en culture les sections d’explants dans des tubes contenant du milieu MS enrichi en
agar et sucrose et additionné d’hormones aux concentrations souhaitées en chambre de
culture.
1.2) Protocoles
Explants traités avec des auxines
Etude de trois facteurs, à trois modalités chacun : AIA, AIB et ANA à 0.1, 0.5 et 1 mg/l.
10 explants étudiés par traitement, 90 au total.
Explants traités avec des cytokinines
Etude de deux facteurs, à deux modalités chacun : BAP et Kinétine à 0.5, 1 et 2 mg/l.
10 explants étudiés par traitement, 60 au total.
Explants traités avec une combinaison d’auxines et de cytokinines
Etude de différentes combinaisons : AIB+BAP, AIB+Kinétine, ANA+BAP, ANA+Kinétine
aux concentrations respectivement testées dans les parties précédentes.
10 explants étudiés par traitement, 90 par combinaison, soit 360 au total.
25
2) Expériences préliminaires 1
En raison du caractère rare de C. margaretae et pour ne pas gâcher inutilement du matériel
végétal, le protocole choisi est en premier lieu testé sur une autre espèce monocaule, en
l’occurrence Oxera sessilifolia, afin de vérifier son efficacité et de s’entraîner à l’utilisation
des techniques de laboratoire.
2.1) Préparation du milieu MS
- Verser le milieu MS dans un bécher (1 boîte fait 42.4 grammes de milieu pour 1 litre)
- Ajouter de l’eau distillée à mi-volume du bécher
- Placer un aimant dans le bécher et mettre en marche l’agitateur magnétique
- Compléter avec de l’eau distillée juste en dessous de la graduation « 1 litre » du bécher
(avec une pipette d’eau distillée, bien projeter sur les bords intérieurs du bécher pour
récupérer les restes de milieu collés à la paroi)
- Placer le bécher dans un bain-marie et porter à ébullition le milieu
- Placer alors le bécher sur l’agitateur et contrôler la température pour y verser les hormones
aux concentrations souhaitées à 55°C
2.2) Dosage des hormones ANA 0.5 mg/l + BAP 2 mg/l
- Peser sur la balance de précision la quantité d’auxine, la diluer dans quelques gouttes
d’alcool à 95° puis compléter avec de l’eau distillée, prélever la quantité adéquate pour la
verser dans le milieu MS lorsque celui-ci est à 55°C
- Prélever la quantité de cytokinines
- Verser ces deux liquides dans le bécher de milieu MS toujours en agitation
- Couler le milieu dans les boîtes de Pétri marquées sur une surface plane
- Effectuer le repiquage environ 30 minutes après le coulage de gel
2.3) Réalisation des explants foliaires
- Laver les feuilles en les frottant avec de l’alcool
- Réaliser des incisions de feuilles de 2 cm2 environ : 1 contient la nervure principale tandis
que la deuxième contient uniquement des nervures secondaires ; marquer le bas de la découpe
pour respecter la polarité lors du repiquage
- Planter dans le milieu
- Placer en chambre de culture
26
2.4) Résultats
Au bout d’une semaine, toutes les boîtes de Pétri sont contaminées par divers champignons et
bactéries, révélant ainsi un problème de désinfection du matériel végétal (figure 15).
De plus, le gel s’est évaporé des boîtes, rendant la poursuite de l’essai impossible. La
disparition du gel semble due à un problème d’humidité au sein de la chambre climatique :
notre contenant, une boîte de Pétri sans couvercle, ne semble pas approprié pour cette étude.
Figure 15 : Boîtes de Pétri contaminées au bout d’une semaine de culture.
3) Expériences préliminaires 2
Suite à l’étude précédente, dans laquelle un problème de désinfection du matériel végétal a été
détecté, nous proposons d’étudier l’état sanitaire des gels de milieu MS après coulage en
chambre climatique, sans explant foliaire. Pour ce faire, nous proposons le protocole suivant :
- Etude de deux contenants différents (boîte bouchon vissé et boîte bouchon posé)
- Etude de trois modes de désinfection (Banrot 1g/l, Banrot 4g/l et Agroxyde 1/1000)
incorporés dans le gel et un lot Témoin ne contenant aucun fongicide.
3.1) Résultats
Au bout d’une semaine, le lot Témoin bouchon ouvert est contaminé. Le lot Témoin bouchon
fermé commence à être contaminé (figure 16). Aucune contamination n’est observée chez les
autres boîtes.
Les lots Témoins, ne contenant aucun fongicide, sont contaminés alors que les
autres boites ne le sont pas : ce protocole semble apporter de bons résultats quant au problème
d’infection des boîtes.
27
Le contenant bouchon vissé semble plus approprié à l’étude puisqu’il ne
permet pas d’échange entre les boites et l’extrérieur et par conséquent limite leur
contamination.
Figure 16 : Contamination des boîtes Témoin.
4) Expérience préliminaire 3
Aux vues des résultats satisfaisants en termes de non contamination des milieux MS apportés
par l’étude précédente, nous proposons maintenant de poursuivre en implantant un explant
foliaire, en l’occurrence Oxera rugosa, au sein des gels. Deux modes de désinfection des
explants sont également appréhendés. Nous proposons le protocole suivant :
- Etude de deux modes de désinfection du matériel végétal (explants foliaires frottés à l’alcool
à 95° ou explants foliaires frottés à l’alcool à 95° + immersion pendant 10 mns dans javel 9°
diluée à 20%)
- Etude de trois modes de désinfection du gel (Banrot 1g/l, Banrot 2g/l et Agroxyde 1/1000)
incorporés dans le gel.
4.1) Résultats
Au bout d’une semaine, aucune boîte contenant du Banrot n’est contaminée. Par contre, les
boîtes contenant de l’Agroxyde le sont (figure 17).
Figure 17 : Boîtes contenant du Banrot non contaminées (gauche) et boîtes contenant de l’Agroxyde contaminées
(droite).
28
Au bout de deux semaines, un début de contamination des boîtes contenant du Banrot est
observé ; cette contamination est plus forte pour Banrot 1g/l et moindre pour 2g/l.
La contamination semble toujours débuter sur le haut de la nervure principale ; il serait par
conséquent plus judicieux d’utiliser des explants foliaires avec des nervures secondaires. Le
mode de désinfection du matériel végétal apportant les meilleurs résultats est l’alcool à 95° ;
le trempage dans la javel semble, lui, brûler les explants.
5) Expérience préliminaire 4
Des explants foliaires de C. margaretae traités à l’alcool à 95° avec nervures secondaires sont
implantés dans des boîtes de Pétri fermées contenant du Banrot à 1g/l et 2g/l.
Ces explants sont restés sains assez longtemps avant l’apparition d’une contamination ; celleci aurait sans doute pu être maîtrisée par l’application d’un fongicide en pulvérisation
extérieure. Toutefois, la dose Banrot 2g/l semble être trop forte car elle semble brûler les
explants foliaires par rapport à 1g/l.
A travers ces expériences préliminaires, un protocole à améliorer a été identifié. Nous
recommandons donc d’utiliser :
- des boîtes de Pétri fermées
- du matériel végétal frotté à l’alcool à 95°
- du milieu MS enrichi en Banrot à 1g/l
- des explants foliaires avec nervures secondaires
- des traitements fongicides en pulvérisations extérieures dès l’apparition de symptômes de
toute contamination.
L’essai de bouturage d’explants foliaires de C. margaretae en chambre de culture, comme
énoncé en début de partie II., va pouvoir être lancé à partir de ces recommandations.
29
TRANSFERTS DE PLANTES AU SECTEUR PRIVE
a- Contexte et Objectifs
Suite aux expérimentations réalisées par la SRMH sur les itinéraires techniques de production
des plantes endémiques ornementales de la forêt sèche, quatre taxas ont fait l’objet de fiches
techniques détaillées sur leur multiplication, leur culture et leur utilisation. Même s’il reste
encore de nombreux travaux d’amélioration et de sélection à effectuer sur ces plantes, les
données existantes permettent quand même la valorisation des résultats acquis.
Afin de lancer une nouvelle filière commerciale spécifique sur les plantes endémiques
ornementales, il est nécessaire de transférer les résultats aux pépiniéristes du secteur privé qui
assureront la promotion et la commercialisation des plantes du pays.
b- Matériels et Méthodes
Des plants-mères, d’une taille respectable, des quatre espèces ont fait l’objet de transferts à
des pépiniéristes des Provinces Sud et Nord. Des sessions de formation ont été réalisées à
l’attention des producteurs intéressés et les fiches techniques afférentes leur ont été
distribuées.
A la demande de l’IAC, ce sont les services techniques des Provinces qui ont été chargés de
contacter et d’identifier les pépiniéristes potentiels.
c- Résultats
Formations dispensées :
Formation aux pépiniéristes de la Province Nord : 18 janvier 2006 à Canala
Formation aux pépiniéristes de la Province Sud : Février 2006 au Parc Zoologique et Forestier
Transferts :
Turbina inopinata : 100 plantes début 2006
Canavalia favieri : 50 plantes début 2006
Oxera pulchella ssp. pulchella : 28 plantes début 2007
Oxera sulfurea : 60 plantes début 2007
Pittosporum coccineum : 100 plants début 2007
Pépiniéristes bénéficiaires :
Province Sud : Eriaxis, Mango, Perret Hydroculture, Pépinière Dheurle.
Province Nord : APEPICA, Henriette Nebayes, Emmanuella Gilhodes, Pépinière Tchipou,
Pépinière de la Néa, Pépinière Phoenix, Emeline Tuaiva, GIE Happala, Pépinière Tipenga.
30
d- Conclusions et perspectives
Malgré les efforts conjugués de l’IAC et des services techniques, la production commerciale
de plantes endémiques ornementales de la forêt sèche reste marginale sur la Grande Terre.
Fin 2007, une seule pépinière (Eriaxis) propose régulièrement à la vente ces plantes mais la
filière semble vouloir se structurer. En effet, Pacifique Jardin Jardinerie (Le Garden) proposait
à la vente pour les fêtes de fin d’année des plants de Turbina inopinata. La DDEE qui
souhaite activement participer au développement des plantes endémiques ornementales
locales a cherché à comprendre les raisons d’un démarrage aussi lent et a mis une nouvelle
stratégie en place dans le but de sensibiliser les professionnels sur le sujet.
Comme toute plante ornementale, la culture des plantes endémiques doit être simple, rapide et
peu couteuse pour être rentable même si la valeur patrimoniale est un argument
supplémentaire.
31
DEUXIEME PARTIE : TRAVAUX NON MENTIONNES DANS LA FICHE ACTION
2007
TRAVAUX SUR TINADENDRON NOUMEANUM
Multiplication d’une espèce rare de forêt sèche : Tinadendron noumeanum
Deux essais expérimentaux distincts sont mis en place pour cette espèce rare dans le but de
déterminer d’une part si cette espèce peut être multipliée par bouturage et dans le cas
favorable d’identifier le protocole de bouturage optimal.
1) Essai hormonal
Les boutures de tête récoltées sur un même individu, en l’occurrence le plus gros plant connu
de la population de Tina (22°14’9.3’’S/166°29’28.6’’E), reçoivent différents types
d’hormones :
-
AIA 1%,
-
AIB 1%,
-
ANA 0.2%,
-
Clonex®.
Une modalité Témoin, ne recevant aucun traitement hormonal, est également incluse au sein
de l’essai. Cinq boutures sont testées par répétition au sein d’un essai en bloc qui en
comprend quatre ; cent boutures sont donc étudiées.
•
Résultats
12% des boutures se sont enracinées quatre-vingt quatre jours après leur mise en milieu
d’enracinement.
AIA 1%
10%
AIB 1%
10%
ANA 0.2%
25%
32
Clonex®
10%
Témoin
5%
Pourcentage d’enracinement des boutures par modalité quatre-vingt quatre jours après la mise en milieu
d’enracinement des boutures.
L’hormone ANA 0.2% semble être la plus favorable à l’enracinement des boutures de T.
noumeanum.
•
Commentaires
En raison d’un problème d’irrigation sur les tables de bouturage survenu lors de la mise en
place de cet essai, les boutures des blocs 1 et 2 se sont déshydratées et n’ont par conséquent
pas pu s’enraciner. Si nous ne prenons pas en compte ces boutures, les résultats sont les
suivants :
AIA 1%
20%
•
AIB 1%
20%
Clonex®
20%
ANA 0.2%
50%
Témoin
6.7%
Discussion
Cette espèce présente un délai d’enracinement relativement lent, de l’ordre de 3 mois, mais
son potentiel d’enracinement est satisfaisant et peut permettre d’envisager la sauvegarde de
l’espèce par la technique du bouturage ; nous recommandons alors l’emploi de l’hormone de
bouturage ANA 0.2% afin de maximiser la technique de multiplication.
2) Essai clonal
Les boutures de tête, recevant toutes l’hormone de bouturage commerciale Clonex®, sont
récoltées sur quatre clones (pieds-mères) différents ; quatre lots de bouture sont alors
constitués. Cinq boutures sont testées par répétition au sein d’un essai en bloc qui en
comprend quatre ; quatre-vingt boutures sont donc étudiées.
•
Résultats
9% des boutures se sont enracinées quatre-vingt quatre jours après leur mise en milieu
d’enracinement.
Clone 1
10%
Clone 2
15%
Clone 3
10%
Clone 4
0%
Pourcentage d’enracinement des boutures par modalité quatre-vingt quatre jours après la mise en milieu
d’enracinement des boutures.
33
Nous remarquons que les clones 1, 2 et 3 présentent sensiblement le même pourcentage
d’enracinement ; par contre, aucune bouture appartenant à la modalité « clone 4 » ne s’est
enracinée.
•
Discussion
Nous constatons que certains clones répondent favorablement au bouturage tandis que
d’autres y semblent réfractaires. Ainsi, aux vues de ces résultats et afin d’optimiser la
technique de bouturage, nous recommandons de récolter les boutures sur différents individus
de la population afin de brasser l’hétérogénéité individuelle en terme de potentiel
d’enracinement et ainsi éviter de se focaliser sur un individu peu apte au bouturage.
34
TRAVAUX SUR LE GENRE PITTOSPORUM
Hybridations interspécifiques chez le genre Pittosporum ; contribution à la
compréhension de la reproduction de deux espèces
Etant donné la variabilité intrinsèque présente dans les caractères morphologiques de P.
tanianum et P. coccineum, une étude de différents individus florifères est envisagée. Outre
l’acquisition des informations suivantes, tous les individus étudiés sont conservés sous forme
d’échantillons en herbier et en alcool.
1) Description morphologique
o Pittosporum coccineum
N° d’échantillon
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
14
15
16
Localisation
Jardin 1 SRMH
Jardin 1 SRMH
Jardin 1 SRMH
Jardin 1 SRMH
Jardin 1 SRMH
Jardin 1 SRMH
Jardin 1 SRMH
Jardin 1 SRMH
Pépinière SRMH
Pépinière SRMH
Pépinière SRMH
Jardin 2 SRMH
Jardin 1 SRMH
Jardin 1 SRMH
Jardin 1 SRMH
Nb d’étamines
5 - fertiles
5 - stériles
5 - stériles
6 à 8 - stériles
5 - fertiles
5 - stériles
5 - fertiles
5 - fertiles
5 - fertiles
5 - fertiles
5 – fertiles *
6 - fertiles
5 - fertiles
5 - stériles
5 - fertiles
* ouverture des anthères / pollen au stade bouton floral fermé
35
Nb de pétales
5
5
5
20
5
5
5
5
5
5
5
6
5
5
5
N°2. Plant « femelle » avec
étamines stériles
N°12. Plant « mâle » avec
étamines fertiles
N°4. Plant à « fleurs
doubles »
o Pittosporum tanianum
- Individu du jardin de la SRMH : les fleurs du pourtour de l’inflorescence et les fleurs
axillaires sont prématurément caduques ; sur ces fleurs, le calice est différent et également
caduque. Les fleurs ont des étamines qui semblent stériles : Ceci en fait un plant
préférentiellement femelle, noté « femelle ».
- Individus de l’entrée de Port-Laguerre : les fleurs présentent des étamines fertiles avec du
pollen viable : Ceci en font des plants préférentiellement mâles, noté « mâles ».
2) Compréhension du mécanisme de reproduction chez P. tanianum
Les deux plants présents dans l’entrée de Port-Laguerre semblent être des plants plutôt
« mâles » puisqu’ils possèdent des anthères fertiles présentant du pollen. A l’inverse, le pied
du jardin de la SRMH semble être un plant « femelle » puisqu’il possède des étamines stériles
dépourvues de pollen. Par ailleurs, ce plant présente une fructification relativement abondante
à l’inverse des deux autres.
Hypothèses :
Puisque les étamines de l’individu du jardin de la SRMH semblent stériles et que ce plant
présente tout de même une fructification, les fruits présents sont t’ils :
-
parthénocarpiques ?
-
issus de la fécondation de l’ovaire par une autre espèce (hybridation interspécifique
naturelle) ?
-
ou bien les étamines supposées stériles possèdent-elles quand même suffisamment de
pollen pour féconder l’ovaire ?
36
Expérimentations :
- Autopollinisation contrôlée du « pied femelle » de P. tanianum : une inflorescence de 23
fleurs dont les boutons ne sont pas encore ouverts de P. tanianum est ensachée durant sept
jours puis libérée.
Pas d’obtention de fruit.
Le pied « femelle » de P. tanianum ne s’autoféconde pas; les anthères de ce plant
semblent bien stériles même si un autre mécanisme (auto-incompatibilité…) pourrait l’expliquer.
- Autopollinisation contrôlée du « pied femelle » de P. tanianum en enlevant les étamines des
fleurs étudiées : une inflorescence de P. tanianum, à laquelle toutes les étamines sont ôtées,
est ensachée durant sept jours puis libérée.
Trois inflorescences, respectivement de 22, 13 et 10 fleurs, sont étudiées. Obtention de zéro
fruit.
Le pied « femelle » de P. tanianum ne produit pas de fruits par parthénocarpie.
Les fruits naturels observés sur le « plant femelle » de P. tanianum semblent bien être
des fruits issus d’une hybridation interspécifique naturelle.
3) Hybridations interspécifiques entre P. tanianum et P. coccineum
Hybridations P. tanianum / P. coccineum :
N° d’échantillon pied mâle
12
12
1
1
14
14
Nb de fleurs pollinisées
5
10
2
14
25
26
37
Nb de fruits obtenus
0
10
2
14
25
26
Hybridations P. coccineum / P. tanianum :
N° d’échantillon pied mâle
PLG 1
PLG 1
PLG 1
PLG 1
PLG 1
PLG 2
PLG 2
PLG 2
PLG 2
•
Nb de fleurs pollinisées
9
1
2
3
4
8
11
10
4
Nb de fruits obtenus
9
0
0
0
0
5
8
0
4
Discussion
Les fruits obtenus par hybridations interspécifiques contrôlées sur le pied « femelle » de P.
tanianum révèlent que ce plant peut être fécondé par du pollen provenant d’une autre espèce.
Les fruits naturellement observés sur ce plant ayant fleuri pour la première fois cette année
dans le jardin de la SRMH peuvent ainsi être issus de croisements interspécifiques puisque les
P. coccineum étaient également fleuris à la même époque et que l’abeille domestique (Apis
mellifera) est fréquemment observée sur les fleurs de ces deux espèces.
Les fruits obtenus par hybridations interspécifiques sur les pieds de P. coccineum révèlent que
les plants « mâles » de P. tanianum possèdent du pollen fertile.
Les plants « femelles » de P. coccineum (ceux produisant une fructification importante) sont
plus réceptifs aux croisements interspécifiques comparés aux plants « mâles », ayant une
fructification faible voire nulle.
Il existe des plants préférentiellement femelles et des plants préférentiellement mâles
chez ces deux espèces de Pittosporum.
Les fruits obtenus par hybridations interspécifiques seront semés à maturité et les
caractéristiques morphologiques des plants engendrés seront suivies et enregistrées.
38
TROISIEME PARTIE : PARTICIPATION A DES TRAVAUX DU PROGRAMME
FORET SECHE
I. Sauvetage de la liane Oxera pulchella ssp. grandiflora sur le site de Kaméré à Nouméa
- Recensement de la population : prise du point GPS de chaque individu d’O. pulchella
ssp. grandiflora de la population de Kaméré et réalisation d’une cartographie.
- Bouturage du plus grand nombre d’individus.
II. Etude de la population de Captaincookia margaretae de Tipenga (pour Mr Verhaegen)
- Recensement de la population : prise du point GPS de chaque individu de C.
margaretae de la population de Pouembout (Tipenga) et réalisation d’une
cartographie.
- Réalisation de diverses mesures sur chaque individu de C. margaretae :
N° Latitude UTM Longitude UTM Hauteur de Circonférence
en WGS 84
en WGS 84
l'arbre en m à 50 cm en cm
47
48
49
50
51
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
53
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
-
492748,08
492754,98
492755,31
492830,05
492843,63
7661988,83
7661992,22
7661994,62
7662011,76
7662041,68
492830,65
7662038,33
492815,03
7662038,95
4
3
5
3
2
2
2
4
3
5
4
6
3
5
5
2
5
2
1,5
2
2
5
5
5
2,5
2
4
3
3
5
3,5
2,5
4
3
3
3
4
1,8
10
15
15
11
10
11
13
10
10
11
9
11
10
11
12
7
20
13
9
8
11
13
13
17
10
15
14
14
10
15
12
11
15
13
10
11
10
13
Forme de l'arbre
Phénologie
Fourchu à 3 m
Tordu à 50 cm
Fourchu à 2 et 4 m
Fourchu à 2 et 2,2 m
Droit
Fourchu à 1,5 m
Droit
Droit
Droit
Fourchu à 2 m
Droit
Fourchu à 2 m
Fourchu à 2 m
Droit
Fourchu à 1, 1,5, 2 et 2,5 m
Droit
Fourchu à 3 m
Droit
Fourchu à 0,5 m
Droit
Droit
Droit
Droit
Fourchu à 1 et 2 m
Droit
Droit
Fourchu à 2 m
Fourchu à 2,5 m
Droit
Fourchu à 1,5 m
Tordu
Droit
Fourchu à 2 m
Droit
Droit
Droit
Droit
Droit
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits + fruits verts
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
stérile
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
stérile
vieux fruits
vieux fruits
stérile
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
vieux fruits
stérile
vieux fruits
Fleurs
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
blanc
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
rose 65
blanc
rose 65
Récolte d’un morceau de feuille de chaque individu, mise en silicagel et envoi à
Montpellier à Mr Verhaegen.
III. Localisation d’espèces rares
- Tinadendron noumeanum à Tina, le 20 juin 2007.
- Turbina inopinata et Canavalia favieri à Nakutakoin le 1 août 2007.
39
BIBLIOGRAPHIE
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41
Annexe 1 : Données morphologiques enregistrées pour O. brevicalyx type Plaïne des Gaïacs.
O. brevicalyx, type Plaine des Gaïacs
-
port :
disposition des feuilles adultes :
longueur du pétiole :
longueur du limbe :
largeur du limbe :
forme du limbe :
forme du sommet du limbe :
forme de la base du limbe :
longueur du pédoncule :
longueur du pédicelle :
localisation :
type :
forme du calice :
texture du calice :
nombre de lobes ouverts à l’anthèse :
disposition à l’anthèse :
longueur du calice :
largeur du calice :
couleur du calice :
type de la corolle :
longueur étalée pétale supérieur :
longueur étalée pétales latéraux :
longueur étalée pétale inférieur :
longueur échancrure lobe sup/lat :
longueur échancrure lobe lat/inf :
pétale supérieur :
pétales latéraux :
pétale inférieur :
Diamètre base corolle :
Largeur corolle profil sous les lobes :
Largeur extrémité corolle dessus :
Forme du sommet du lobe sup :
Forme du sommet du lobe lat :
Forme du sommet du lobe inf :
lobe latéral :
couleur :
Couleur du corps de la corolle :
Texture :
Couleur filet étamines :
Longueur totale filet à l'anthèse :
Longueur totale à l'anthèse du style :
Couleur du style :
42
liane
opposées-décussées
12 mm
85 mm
47 mm
ové
pointu
arrondi
15 mm
8 mm
terminale et axillaire
cyme
campanulé
herbacé
4
dressés
8 mm
6 mm
blanc à vert
tronc-conique
42 mm
36 mm
36 mm
10 mm
8 mm
<45°
<45°
<45°
4 mm
16 mm
5 mm
pointu
pointu
arrondi
symétrique
couleur uniforme
blanc
papyracée
blanc
37 mm
60 mm
blanc
RESUME DE RAPPORT
COMPTE-RENDU DES ETUDES REALISEES EN 2007 A LA SRMH,
N°12/2007, JANVIER 2008.
Institut Agronomique
néo-Calédonien
V. LEMAY (VCAT) ET G. GATEBLE, INGENIEUR HORTICOLE,
[email protected]
CONVENTION : n°
21/ 2007 du 23 avril 2007
Les travaux et études réalisés en 2007 dans le cadre de la convention entre la Station de
Recherches Maraîchères et Horticoles et le Programme de Conservation des Forêts Sèches ont
porté sur différents domaines de la valorisation horticole, voire de la conservation des plantes
de la forêt sèche.
L’essentiel a porté sur l’inventaire, la caractérisation, la cartographie et la phénologie des
espèces d’Oxera présentes en forêt sèche. A partir de ces connaissances, un programme
d’hybridations interspécifiques, avec l’établissement d’un protocole correspondant, visant à
l’amélioration génétique des espèces naturelles a été mis en place en juillet 2006. Près de
4 000 hybridations interspécifiques manuelles contrôlées ont donné naissance à près de 300
hybrides interspécifiques à la fois dans le cadre de cette convention mais aussi sur
financements IAC. Toujours sur les espèces du genre Oxera, des études diverses sur la
germination, la polyploïdisation, le greffage et la mise à fleur ont été lancées.
L’espèce emblématique, Captaincookia margaretae, a également fait l’objet d’études
notamment sur sa multiplication végétative à partir d’explants de feuilles. Bien que la
rhizogénèse soit en partie maîtrisée, la caulogénèse pose toujours des problèmes.
Ce rapport relate également des actions ponctuelles telles que le transfert de plants et de fiches
aux pépiniéristes privés, un essai de bouturage de Tinadendron noumeanum, une contribution
à la compréhension de la biologie de la reproduction chez Pittosporum tanianum et P.
coccineum, la participation au sauvetage d’Oxera pulchella ssp. grandiflora à Kaméré, des
données sur la caractérisation d’un nouvelle population de Captaincookia margaretae à
Pouembout ainsi qu’une contribution à la localisation d’espèces rares.
Les partenaires du Programme Forêt Sèche