Manipulations cervicales :
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Manipulations cervicales :
MANIPULATIONS CERVICALES : RECOMMANDATIONS DE LA SO.F.E.C. SUR LA PRÉVENTION DU RISQUE SUR LES ARTÈRES VERTÉBRALES Copyright © SO.F.E.C. 2007 La prévention du risque vasculaire est primordiale car, indépendamment de leur relative rareté, les conséquences peuvent être extrêmement graves. Les données de la littérature sont aujourd’hui contradictoires compte tenu d’un nombre insuffisant de cas et donc de la mise en place d’études épidémiologiques permettant d’évaluer avec précision les facteurs de risques chez les sujets exposés (1). Les recherches actuelles sont en général rétrospectives, donc moins précises puisque la plupart des informations sont collectées en aval des accidents vertébro-basilaires (A.V.B.) et ont débouché sur leur caractère imprévisible (2). Néanmoins, l’analyse de la recherche actuelle et, notamment les travaux chiropratiques de M. J. HAYNES, A. TERRETT et S. HALDEMAN permettent de mettre en avant des moyens de prévention qui peuvent s’établir sur un certain nombre de constatations, d’éléments épidémiologiques, de physiologie circulatoire, de biomécanique articulaire, de clinique, de diagnostic et de facteurs de risques (1,2,3). Nous rappellerons ces éléments à partir desquels nous émettrons des recommandations. I. CONSTATATIONS • • • • • Les accidents post manipulations sont des dissections (rupture de l’intima) (1), Le lien de cause à effet n'est pas complètement démontré mais il existe un lien temporel évident puisque 63% des accidents post-manipulations se déclarent en cabinet (4). Un certain nombre d’accident a été consécutif à des dissections spontanées, dont la clinique (cervicalgies symptomatiques) a poussé les patients à consulter un praticien utilisant les manipulations et les mobilisations cervicales (1). Les manipulations et les mobilisations apparaissent donc à minima comme un facteur déclencheur des accidents (3). Les causes de ces accidents sont probablement multifactorielles (fragilité de la paroi vasculaire, éléments de biomécanique, anomalies anatomiques des courbures de l’artère) (5). Dans la majorité des cas, l’atteinte ischémique est transitoire. Les déficits les plus sérieux sont le « locked-in syndrome» et le syndrome de WALLENBERG (3). II. ÉLÉMENTS ÉPIDÉMIOLOGIQUES Une revue extensive de la littérature effectuée par A. TERRETT a retrouvé 255 rapports de cas d’accidents. Elle permet de mettre en avant les points suivants (4) : MANIPULATIONS CERVICALES : RECOMMANDATIONS DE LA SO.F.E.C. SUR LA PRÉVENTION DU RISQUE SUR LES ARTÈRES VERTÉBRALES (Copyright © SO.F.E.C. 2007) – PAGE 1 Etendue (années) 7-87 20-74 Hommes Femmes Données incomplètes Total Ratio Hommes/Femmes Moyenne d’âge 39,5 37,1 Nombre d’Accident 116 138 1 255 0,77 Décès 14 17 31 0,82 Tableau 1. Distribution chez 255 patients atteints d’accidents vertébro-basilaires (A.V.B.) post manipulations. A. TERRETT, 2001. Point majeur : 72,5% ont entre 26 et 45 ans, donc des sujets jeunes. • • La seule étude contrôlée visant à établir un lien entre manipulation et A.V.B. est celle de ROTHWELL en 2001. Les résultats montrent que pour les personnes âgées de moins de 45 ans le risque d’A.V.B. est cinq fois plus grand par rapport au groupe de contrôle. Il ne fut retrouvé aucune association pour les personnes dont l'âge était au-dessus de 45 ans (6). L’incidence réelle des accidents post-manipulation est inconnue mais il est probable que les estimations actuelles soient sous évaluées. Le nombre total de cas est impossible à établir, d’une part, parce que tous n'ont pas entraîné de demande d'indemnisation, d’autre part car certains ne se sont pas présentés à l'hôpital et enfin du fait qu’il existe aussi un certain nombre de cas mineurs spontanément réversibles (7). III. ÉLÉMENTS CLINIQUES Les recherches montrent que les signes d’alertes en rapport avec la possibilité d’une dissection des artères vertébrales sont (88% des cas) (1,8) : • • L’apparition soudaine de vertiges ou d’instabilité, et L’apparition soudaine d’une douleur récente de la partie latérale du cou et/ou de la tête décrite comme intense et jamais ressentie auparavant ; Avec les particularités suivantes : • • • • Pas de signe mécanique évident (pas d'antalgie et mobilité normale), Ces cervicalgies peuvent s'associer à des signes d'insuffisances vertébro-basilaire (I.V.B.) (cf. Tableau 2, signes d’I.V.B. (5 D & 3 N)), Ces signes d'IVB peuvent se développer en post-manipulation (un certain nombre de praticiens n'a pas su reconnaitre ces signes et a continué à manipuler), Présence de signes neurologiques associés ; 5D - Déséquilibres (vertiges, instabilité, sensation de tête légère), Drop attack (jambes qui se dérobent), Diplopie, Dysarthrie, Dysphagie, And - Ataxie 3N - Nausée (avec vomissements possibles), Nystagmus, Numbness (engourdissements, paresthésies sur un coté du visage ou du corps) Tableau 2. Les signes d'insuffisance vertébro-basilaires (5 D & 3 N) MANIPULATIONS CERVICALES : RECOMMANDATIONS DE LA SO.F.E.C. SUR LA PRÉVENTION DU RISQUE SUR LES ARTÈRES VERTÉBRALES (Copyright © SO.F.E.C. 2007) – PAGE 2 IV. ÉLÉMENTS BIOMÉCANIQUES • • • • • • 50% de la rotation cervicale se situe entre C1 et C2 (3). La rotation du rachis cervical entraîne une mise en tension de l’artère vertébrale controlatérale (3,9) L’artère controlatérale est mise en tension dès 35° de rotation cervicale 75% des cas de dissection après manipulation ont été consécutifs à des techniques en rotation complète (1,3). La grande majorité des accidents post-manipulatifs est en rapport avec une dissection du segment V3 de l’artère, c'est-à-dire au niveau atlanto-axoïdien (1,3). Les études sur cadavres, angiographies numérisées et artères vertébrales modélisées montrent que la cause de la compression de l’artère se situe au niveau du trou transverse de C2 (cf. Fig. 1) (3). Fig. 1 : Artère modélisée montrant une compression de l’artère vertébrale en C2 durant la rotation controlatérale complète à 90°. V. ÉLÉMENTS DE PHYSIOLOGIE CIRCULATOIRE • • La recherche sur le doppler vélocimétrique de HAYNES effectuée sur 660 patients dans le but de déterminer quels facteurs comme l’âge, le sexe, le site, influence une sténose en rotation montre que cette sténose de haut grade est plus fréquente sur l’artère vertébrale droite chez les individus de moins de 40 ans. Le pourcentage de sténose en rotation cervicale est de 5% dans la population générale (cf. Fig. 2), La latérale flexion cervicale n’entraîne aucun retentissement circulatoire majeur (3, 7,10) Fig. 2 : Examen de l’artère vertébrale droite en rotation gauche VI. ÉLÉMENTS DIAGNOSTIQUES • • • Les dissections cervicales peuvent entrainer des sténoses de haut grade (diminution d’au moins 60% du calibre de l’artère). Ces sténoses ont été retrouvées dans 58% des cas (communication du Dr GOBBIN au Congrès de la SO.F.M.M.O.O., 12/2006) et 92% des cas dans l’étude DEBRAY (cf. Fig. 3) (11,12). Le doppler vélocimétrique est un outil diagnostic capable de diagnostiquer une sténose de haut grade quelqu'en soit la cause. Sa sensibilité diagnostique est de l’ordre de 78% dans les dissections (3,12). L’aplasie d’une artère vertébrale (3% à 9% de la population) ou toute anomalie de circulation collatérale pourraient représenter un facteur de risque important du fait de l’impossibilité de suppléance en cas de lésion de l’artère normale. Le Doppler vélocimétrique permet de dépister ces anomalies (7). Fig. 3 : Vue latérale (angiographie) du rachis cervical supérieur avec dissection, au niveau de C2. MANIPULATIONS CERVICALES : RECOMMANDATIONS DE LA SO.F.E.C. SUR LA PRÉVENTION DU RISQUE SUR LES ARTÈRES VERTÉBRALES (Copyright © SO.F.E.C. 2007) – PAGE 3 VII. FACTEURS DE RISQUES • • • 2 études contrôlées, l’une avec doppler vélocimétrique et l’autre utilisant l’angiographie montrent qu’une restriction majeure du flux sanguin des artères vertébrales durant la rotation cervicale est observée plus fréquemment chez les patients présentant des antécédents d’accidents ischémiques transitoires (A.I.T.). Cette surreprésentation indique par conséquent que la rotation cervicale représente un facteur de risque indépendant. Des études longitudinales sont nécessaires pour confirmer ce risque (cf. Fig. 4) (13, 14). Fig. 4 : Manipulation du rachis cervical en rotation Artères fragiles : Il existe des cas d’accidents post-manipulations où l’on retrouve des anomalies du tissu conjonctif susceptibles de fragiliser la paroi artérielle. La plus fréquente est l’hyperplasie fibromusculaire (23-33% des cas) (1). Cette pathologie se traduit le plus souvent cliniquement par une hypertension qui réagit mal aux traitements habituels. L’angiographie par résonnance magnétique permet de visualiser le plus souvent une sténose distale de l’artère rénale (expliquant l’hypertension secondaire). Il est donc important de répertorier, si possible, la présence de cette pathologie dans la revue des systèmes ou d’identifier la cause de l’hypertension des patients. D’autres pathologies plus rares s’accompagnent d’anomalies des artères : les syndromes d’ELHERSDANLOS et de MARFAN notamment. Certaines anomalies du tissu conjonctif ont été retrouvées dans des analyses anatomo-pathologiques ; certaines sont dites ultra-structurales, d’autres correspondent à des atteintes segmentaires de la média (dégénérescence du muscle lisse). Des facteurs familiaux génétiques jouent un rôle dans certaines fragilités inhérentes (dissections familiales multiples). L’hyperomocystéïnémie s’accompagne de dissections spontanées mais les études ne confirment pas dans l’état actuel des connaissances sa recherche systématique (1, 3). MANIPULATIONS CERVICALES : RECOMMANDATIONS DE LA SO.F.E.C. SUR LA PRÉVENTION DU RISQUE SUR LES ARTÈRES VERTÉBRALES (Copyright © SO.F.E.C. 2007) – PAGE 4 LES RECOMMANDATIONS DE LA SO.F.E.C. Elles s’établissent en 7 points : MESURES PRIORITAIRES 1. Les patients jeunes de moins de 45 ans sont les sujets à risque L’attention devrait se focaliser sur cette tranche d’âge de la population. 2. Cervicalgie et dissection : les signes cliniques d’alerte Les facteurs de risques les plus importants à identifier pendant l’historique sont : - Des vertiges ou sensations d’instabilité et, - L’apparition soudaine d’une douleur sévère sur le côté du cou et/ou de la tête décrite par le patient comme une souffrance inhabituelle et jamais ressentie auparavant. Ces cervicalgies ne montrent pas de signes mécaniques en particulier d'attitude antalgique ou d'anomalies de la mobilité. Un examen neurologique complémentaire est indispensable. Dans ces cas, le traitement par manipulation est contre-indiqué. En cas de doute, le traitement par manipulation doit être remplacé par un traitement physiothérapique ou des tissus mous ou d’autres procédures à visées antalgiques. Tout traitement par manipulation ne devrait être entrepris qu’en fonction de l’évolution des symptômes et de l’établissement d’un diagnostic 3. Doppler systématique des artères vertébrales avant manipulation cervicale Le but est la recherche d’une sténose de haut grade (calibre de l’artère < 60%). - La présence d’un flux anormal tête en position neutre peut indiquer une anomalie de la circulation collatérale (agénésie, aplasie ou athérosclérose de l’artère) ou d’une dissection spontanée en particulier si la sténose se situe du même côté que la douleur. - La présence d’un flux anormal tête en rotation représente un facteur de risque d’accident. - La vérification du flux des artères vertébrales est indiquée en cas de réaction adverse aux manipulations cervicales. Toute anomalie de flux des artères vertébrales contre-indique l'emploi des manipulations cervicales. Des examens complémentaires permettront d’identifier la cause de la sténose. 4. Eviter les manipulations en rotation complète La rotation complète du rachis cervical est le mouvement qui présente le plus de risques pour les artères vertébrales. La mise en tension de l’artère controlatérale n’intervenant qu’à partir de 35°, il est préférable de choisir des techniques combinant la flexion et la latérale flexion du rachis cervical en minimisant au maximum la composante rotatoire. Il est impératif de stopper tout traitement par manipulation : - En cas d’apparition de douleurs soudaines sévères de la tête et/ou du cou, - En cas de signes d’Insuffisance vertébro-basilaire (I.V.B.). MESURES COMPLÉMENTAIRES 5. Reconnaissance des signes et symptômes des insuffisances vertébro-basilaires Ces signes peuvent être présents avant, pendant et après le traitement par manipulation (5 D And 3 N). En particulier, des antécédents d’effets secondaires post-manipulations contre-indiquent l’emploi de ces dernières. MANIPULATIONS CERVICALES : RECOMMANDATIONS DE LA SO.F.E.C. SUR LA PRÉVENTION DU RISQUE SUR LES ARTÈRES VERTÉBRALES (Copyright © SO.F.E.C. 2007) – PAGE 5 6. Pathologies à risque et revue des systèmes La présence d’antécédents d’accident vasculaires transitoires (A.I.T.) ou de pathologies connues du tissu conjonctif, au premier rang desquelles la dysplasie fibromusculaire (autres pathologies : syndrome d’ELHERS-DANLOS ou de MARFAN) contre-indique l’emploi des manipulations cervicales. 7. Suivi des patients en cas de troubles L’arrêt du traitement par manipulation est préconisé car il existe un risque potentiel d’aggravation (70% des accidents sont immédiats), même en cas de disparition des symptômes. Les symptômes peuvent se résorber sur une courte période, la disparition de ceux-ci n’exonère pas le praticien de faire pratiquer un écho-doppler de contrôle - si les symptômes ne disparaissent pas, ou, a fortiori s’exacerbent, le patient doit être hospitalisé en urgence. Remarques : Ces recommandations ne sont pas définitives. Elles s'appuient sur l'état actuel des connaissances épidémiologiques, de physiopathologie et peuvent être modifiées ultérieurement. Il nous apparaît primordial de diffuser l’utilisation ambulatoire du doppler vélocimétrique tant auprès des praticiens de premier contact qu’au travers des instituts d’enseignement. Son emploi à plus grande échelle permettra ainsi de contribuer à la mise en évidence de preuves. L'utilisation d'un tel matériel ne présente pas de réelle difficulté technique. L'examen de ces artères ne prend que deux minutes après apprentissage. L’appareillage doppler vélocimétrique est peu couteux, et représente un investissement minime pour un cabinet chiropratique. Aujourd’hui, aucun effet secondaire consécutif à l’emploi du doppler vélocimétrique n’a été décrit, ce moyen d’investigation apparaît donc sans danger pour le patient. La mise en œuvre des ces recommandations nécessite une formation continue pour les chiropraticiens notamment pour l’apprentissage de l’utilisation du doppler vélocimétrique. Celle-ci s’étalera sur un délai de trois ans à compter de la date de publication officielle de ces recommandations, délai qui nous semble minimum pour généraliser son utilisation. MANIPULATIONS CERVICALES : RECOMMANDATIONS DE LA SO.F.E.C. SUR LA PRÉVENTION DU RISQUE SUR LES ARTÈRES VERTÉBRALES (Copyright © SO.F.E.C. 2007) – PAGE 6 RÉFÉRENCES 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. Terrett AG. Neurological complications of spinal manipulation therapy. In: Haldeman S, ed. Principles and practice of chiropractic. Second edition 2005, McGraw-Hill, p 1150. Haldeman S, Kohlbeck FJ, McGregor, Imprévivibilité des ischémies vertébro-basilaires associées aux manipulations cervicales. Spine 2002 Jan 1;27(1):49-55. Haynes MJ. Ultrasoundand biomechanical studies of human vertebral arteries, PhD Thesis, School of Anatomy and Human Biology The University of Western Australia, 2002, Terrett AGJ. Current concepts in vertebro-basilar complications following spinal manipulation. West des moines, IA:NCMIC Group 2001. Sidney M. Rubinstein, Scott Haldeman, Maurits W. van Tulder, An Etiologic Model to Help Explain the Pathogenesis of Cervical Artery Dissection: Implications for Cervical Manipulation, Journal of Manipulative and Physiological Therapeutics May 2006 • Volume 29 • Number 4 • p336 to p338 Rothwell DM, Bondy SJ, Willians JI, Chiropractic manipulation and stroke. A population based case contol study. Stroke 2001;32:1054-1060 Haynes MJ. Vertebral arteries and cervical movement: Doppler ultrasound velocimetry for screening before manipulation, J Manipulative Physiol Ther, Vol. 25, Issue 9, Pages 556-567 Abdullah Bin Saeed, Ashfaq Shuaib, Ghanem Al-Sulaiti and Derek Emery, Dissections des artères vertébrales : les signes d’alertes, caractéristiques cliniques et pronostic chez 26 patients, Can. J. Neurol. Sci. 2000; 27: 292-296. Tarang N. Sheth, MD; James L. Winslow, PhD; David J. Mikulis, MD, Changements au cours de la rotation cervicale de la morphologie des artères vertébrales sur un site commun de dissections artérielles, Can Assoc Radiol J 2001;52(4):236-41. Haynes MJ. Doppler studies comparing the effects of cervical rotation and lateral flexion on vertebral artery blood flow. J Manipulative Physiol Ther 1996;19:378-84. Gobbin-Metteil MP, Communications au premier congrès de Médecine Manuelle, Valeur diagnostic du doppler dans les dissections vertébrales. Peut-il détecter les artères fragiles ? Dec 2007. DeBray JM, Peniason-Berbier I, Dubas E, Emille J.).Extracranial and intracranial vertebrobasilar dissections; diagnosis and prognosis. J Neurol Neurosurg Psychiatry. 1997; 68: 46-51. Arnetoli G, Armadori A, Stefani P, Nuzzaci GSonography of vertebral arteries in De Kleyn’s position in subjects and in patients with vertebrobasilar transient ischaemic attacks. Angiology . 1989; 40: 716-20 Weintraub M, Khoury A. Critical position as an independent risk factor for posterior circulation stroke. A magnetic resonance angiographic analysis. J Neuroimag. 1995; 5: 16-22. MANIPULATIONS CERVICALES : RECOMMANDATIONS DE LA SO.F.E.C. SUR LA PRÉVENTION DU RISQUE SUR LES ARTÈRES VERTÉBRALES (Copyright © SO.F.E.C. 2007) – PAGE 7 SO.F.E.C. RECOMMENDATIONS FOR POST MANIPULATIVE PREVENTION OF VERTEBRO-BASILAR ACCIDENTS FOUR MAIN MEASURES 1. The prevention should be focalised on young patients under the age of 45 years old 2. Cervical pain and dissection The most important risk factors to identify in the history are: - Sudden pain in the side of the head or neck, which is different from any pain the patient has had before, - Vertigo. This type of cervical pain is not mechanic. Generally there is not antalgic posture or important loss of cervical motion. In this case SMT is contraindicated and should be replaced by soft tissue technique. Treatment will be continuing according to the symptoms and if they disappeared after two sessions. 3. Systematic use of Doppler velocimetry Dissections may lead to high grade stenosis. All major vertebral flow anomalies head in neutral position or in rotation are contra indication to S.M.T. Precaution: it is not recommended to manipulate in the presence of an anomaly of collateral supply like an agenesis or hypoplasia of one V.A. 4. Manipulative Risk reduction Opposite rotation presents the major risk on the vertebral artery, S.M.T. should avoided rotatory manoeuvres and prefer same side flexion manoeuvres. Do not manipulate again the patient’s necks in case of: - Sudden onset of sever head and neck pain, or both, - Vertebro-basilar ischemia (5 D and 3 N), - Both of these findings occurring together. THREE COMPLEMENTARY MEASURES 5. S.M.T. practitioners should know the signs and symptoms of vertebro-basilar ischemia (the 5 D And 3 N) They should determine whether any of the 5 D and 3 N are present prior to, during, or after S.M.T. The presence of previous adverse reactions after cervical manipulation represents a contra indication of their use. 6. Presence of risk pathologies The presence of transitional ischemia or pathologies (conjunctive tissues) that weaken arterial wall like fibro-muscular dysplasia (or other pathologies like ELHER-DANLOS and MARFAN syndromes) are contra indication to spinal manipulation. MANIPULATIONS CERVICALES : RECOMMANDATIONS DE LA SO.F.E.C. SUR LA PRÉVENTION DU RISQUE SUR LES ARTÈRES VERTÉBRALES (Copyright © SO.F.E.C. 2007) – PAGE 8 7. Follow-up of the patient • • • Stop treatment, there nothing to be gain by manipulated again patient’s neck or even an aggravation (70% of accident are immediately), Observe the patient, the symptoms may resolve within a short time, Refer patient if the symptoms do not subside for emergency care. MANIPULATIONS CERVICALES : RECOMMANDATIONS DE LA SO.F.E.C. SUR LA PRÉVENTION DU RISQUE SUR LES ARTÈRES VERTÉBRALES (Copyright © SO.F.E.C. 2007) – PAGE 9
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