la sonde rosetta entre en hibernation le 8 juin prochain
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la sonde rosetta entre en hibernation le 8 juin prochain
GRENOBLE Communiqué de Presse A Grenoble, le 31 mai 2011 En route vers la comète : la sonde Rosetta entre en hibernation le 8 juin prochain Rosetta, sonde de l'Agence spatiale européenne, lancée depuis la base de Kourou en 2004, s'apprête à rentrer en hibernation le 8 juin prochain avant de rejoindre son objet d'étude en 2014 : la comète Churyumov-Gerasimenko. A son bord, une vingtaine d'instruments scientifiques sont embarqués dont une expérience conçue par l'Institut de Planétologie et d'Astrophysique de Grenoble (UJF/CNRS) de l’Observatoire des sciences de l’Univers de Grenoble (OSUG) : CONSERT. Après le survol de l'astéroïde Lutetia en juillet, et sa dernière manœuvre orbitale le 17 février, la sonde Rosetta sera mise en hibernation le 8 juin : elle est maintenant sur une orbite solaire qui rejoindra la comète Churyumov-Gerasimenko en 2014, après être allée jusqu'à 5,3 unités astronomiques (800 millions de kilomètres) du Soleil. Une mission spatiale pour étudier la matière cométaire Cette sonde de l'Agence Spatiale Européenne a été lancée en 2004 depuis Kourou par Ariane 5. Elle comporte un orbiteur et un atterrisseur. Après un voyage de 10 ans, l'orbiteur sera placé en orbite autour de la comète Churyumov-Gerasimenko et l'atterrisseur Philae (DLR/CNES) se posera sur la surface en novembre 2014. L'objectif scientifique de cette mission est l'étude de la matière cométaire, de la surface et de la structure interne de la comète. Pour cela, la sonde emporte 21 expériences scientifiques. L'IPAG est impliqué dans deux de ces expériences : CONSERT et VIRTIS. Le laboratoire a la responsabilité principale de l'expérience CONSERT (1) qui implique, en plus de la direction scientifique, le suivi technique de l'instrument et de ses opérations spatiales. CONSERT est la seule expérience de la mission Rosetta qui fournira des informations sur la structure interne du noyau cométaire. L'expérience consiste en la propagation d'un signal radio (90 MHz) entre l'orbiteur et l'atterrisseur. Le signal se propage à travers le noyau cométaire et contient ainsi des informations sur le milieu traversé. L'idée de l'expérience est d'effectuer une sorte de tomographie du noyau et ses objectifs peuvent être résumés ainsi : sonder l'intérieur du noyau cométaire ; mesurer les propriétés électriques moyennes de l'intérieur cométaire ; identifier la classe de matériaux constituant la comète ; détecter et imager les grandes structures du noyau et les stratifications ; caractériser des inhomogénéités et des petites structures dans le noyau. Ces informations permettront de répondre à certaines questions de la physique des comètes : le noyau est-il homogène, structuré en couches ou composé de blocs ? Quelle est la nature des matériaux réfractaires : chondritiques comme on le pense, ou autres, de propriétés diélectriques encore non déterminées ? Ces réponses permettront de mieux cerner le problème essentiel de la formation de comètes : quelle est leur structure interne ? Comment se sont-elles formées et accrétées ? L'expérience VIRTIS (2), dont la responsabilité est assurée par l'IFSI/INAF (Italie), consiste en l'analyse spectroscopique de la lumière solaire réfléchie par le noyau et les poussières de la coma ou bien émises par ceux-ci ainsi que par les espèces gazeuses. Elle est composée de deux instruments : un spectromètre-imageur à haute résolution spatiale couvrant toute la gamme de l'UV (0.25 μm) à l'infrarouge proche (5 μm) et un spectromètre infrarouge proche (1.9-5.0μm) à haute résolution spectrale. Le but de cet instrument est de déterminer et de suivre tout au long de l'orbite de la comète les propriétés globales et locales de la surface du noyau et des poussières et gaz qu'il relâche sous l'effet du rayonnement solaire. L'ensemble des mesures permettra de mieux comprendre l'origine des molécules, minéraux et composés organiques composant les comètes. Elles permettront aussi de contraindre les modèles d'évolution physico-chimique du noyau et, on l'espère, permettre de remonter à la nature et à la composition chimique initiale du noyau. (1) Kofman, W., et al. (2007). The Comet Nucleus Sounding Experiment by Radiowave Transmission (CONSERT). A short description of the instrument and of the commissioning stages. Space Science Reviews 128, 413-432. (2) Coradini, A., et al. (2007). Virtis: An Imaging Spectrometer for the Rosetta Mission. Space Science Reviews 128, 529-559. Contact Presse Muriel Jakobiak-Fontana service communication UJF [email protected] 04 76 51 44 98 / 06 71 06 92 26 L'IPAG mène des analyses en laboratoire de la matière organique dans les cosmo-matériaux ainsi que des simulations expérimentales et numériques sur les glaces et les noyaux cométaires ; un ensemble d'études qui seront indispensables pour l'analyse des données des instruments CONSERT et VIRTIS de cette première mission spatiale d'étude détaillée d'une comète Dates-clés : Mar. 2004 Sep. 2008 Juil. 2010 Fév. 2011 Juin 2011 Jan. 2014 Sep. 2014 Nov. 2014 Déc. 2014 Déc. 2015 Lancement Survol de l'astéroïde Steins Survol de l'astéroïde Lutetia Dernière manœuvre orbitale Mise en hibernation Réveil de la sonde et début de la phase d'approche cométaire Phase d'observation rapprochée. Début de la cartographie de la surface et sélection du site d'atterrissage Atterrissage de Philae sur la comète et début des analyses in situ Fin des analyses in situ et début de la phase d'escorte Fin de la mission Vue d'artiste de la sonde Rosetta - copyright: ESA Pourquoi la sonde Rosetta est-elle mise en sommeil du 8 juin 2011 à novembre 2014 ? Rosetta est une sonde dont l'énergie électrique est fournie par des panneaux solaires plutôt que par un générateur thermique à radio-isotopes. C'est une première pour une mission d'exploration du système solaire allant au-delà de la ceinture d'astéroïdes. A ces distances (800 millions de kilomètres du Soleil), le rayonnement solaire reçu correspond à 4 % de celui reçu sur Terre. La puissance totale disponible à bord de la sonde n'est donc plus suffisante pour maintenir la communication avec la Terre. Rosetta est programmée pour se réveiller automatiquement début 2014 : elle sera alors de nouveau assez proche du Soleil pour que les panneaux solaires fournissent suffisamment d'énergie. La communication avec la Terre sera alors rétablie et une phase de vérification du bon état de fonctionnement de tous les systèmes aura lieu avant de débuter les acquisitions scientifiques. Liens : Rosetta blog : http://webservices.esa.int/blog/blog/5/ Rosetta sur le site de l'ESA : http://www.esa.int/SPECIALS/Rosetta/index.html Rosetta sur le site du CNES : http://smsc.cnes.fr/ROSETTA/Fr/ Contact Presse Muriel Jakobiak-Fontana service communication UJF [email protected] 04 76 51 44 98 / 06 71 06 92 26
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