Spécial immobilier - guide Nouvel Observateur
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DR Spécial immobilier JOFFREY ROUTIER Directeur de l’agence Meilleurtaux à Lille Le Nouvel Observateur. – Quel est le profil des personnes qui viennent vous consulter pour financer un achat immobilier ? Joffrey Routier. – Ce sont principalement des jeunes couples de primoaccédants, qui ont entre 30 et 35 ans. Ils se décident car ils considèrent qu’il est plus intéressant d’acheter plutôt que d’être locataire. Le montant des demandes de prêt est d’environ 150 000 euros. N. O. – Quelle est la tendance forte du moment chez les emprunteurs ? J. Routier. – La renégociation du prêt. Le taux se situait ces dernières années entre 4 et 5% sur vingt ans. Un prêt de 150 000 euros à 4,7% sur lequel il reste vingt ans à rembourser est aujourd’hui renégociable à 3,8% sur dix-huit ans à une mensualité équivalente, soit deux ans de gain sur la durée. On peut aussi choisir de réduire sa mensualité en conservant la même durée de prêt et ainsi augmenter son pouvoir d’achat. Il faut calculer avec les emprunteurs l’opportunité d’un rachat ou d’une négociation de prêt. Attention aux frais : les pénalités de remboursement anticipé s’élèvent à 3% du capital restant dû plafonnés à six mois d’intérêts. N. O. – Qu’en est-il des crédits-relais ? J. Routier. – Nous ne voyons quasiment plus de prêts-relais. Certaines banques demandent maintenant des expertises précises sur la valeur réelle d’un bien avant d’accorder un crédit, et si elle s’avère très inférieure au prix demandé, la banque s’autorise à refuser le financement de la transaction. Nous avons eu l’exemple d’un client qui avait vendu sa maison avant de solliciter un prêt pour une autre acquisition, il ne l’a pas obtenu et se retrouve maintenant locataire. Je conseille par conséquent de verrouiller la nouvelle acquisition avant de vendre l’ancienne. Propos recueillis par R. K. II ● LE NOUVEL OBSERVATEUR Fini la flambée et la spéculation dans la ville Une cinquantaine d’agences ont mis la clé sous la porte pour avoir préféré le chiffre d’affaires aux besoins réels d’une clientèle qui devient de plus en plus experte en immobilier. « Internet, les revues, les émissions télé n’y sont pas pour rien, et c’est tant mieux », précise Pascale Crombez, directrice de l’agence Le Lion Immobilier, pas mécontente que l’agent retrouve son rôle de conseil et d’analyse, ce qui fut loin d’être le cas ces dernières années. « Les acheteurs sont devenus de plus en plus exigeants, faisant par exemple, au moindre défaut, effectuer des travaux de mise en conformité », poursuit-elle. CHAQUE OPÉRATION DE PLUS DE 10 LOGEMENTS DOIT OBLIGATOIREMENT INCLURE UN POURCENTAGE DE LOGEMENTS SOCIAUX Le marché du neuf, à Lille, se porte assez bien, grâce notamment aux nombreux chantiers municipaux. On ne construit plus n’importe quoi, n’importe où. Désormais, pour obtenir un permis de construire, il faut respecter les nouvelles règles du jeu. Chaque opération de plus de 10 logements doit inclure un pourcentage de logements sociaux afin de maintenir la mixité sociale chère à Martine Aubry. En clair, les promoteurs vendent, à 3 200 euros/m2 en moyenne, une partie de leurs programmes dans le neuf aux investis- seurs ou aux familles aisées. L’autre partie des programmes est proposée en accession urbaine à la propriété aux revenus modestes, à un coût modéré variant entre 1 900 et 2 400 euros/m2, une offre possible grâce aux subventions de la Ville et aux autres dispositifs existants (prêt à taux zéro, etc.). Ainsi, des quartiers à l’abandon se revitalisent. C’est le cas de Fives, avec le programme Organum mis en place par Escaut Habitat ; de Lille-Sud avec Le Carré Orchestra, aménagé par Pierres et Territoires de France, et le programme Fleurs de Lille, rendu possible par KIC Bouygues Immobilier construit pour sa part dans le Faubourg de Béthune. « Ces programmes et leur succès sont importants pour nous, car ils font la démonstration qu’il existe une alternative à la périurbanisation pour les familles modestes, dès lors qu’on crée des conditions de marché qui leur conviennent, affirme Audrey Linkenheld, adjointe au maire chargée de la politique du logement. Nous souhaitons garder les familles dans Lille, même les familles modestes et les moyennes, et nous commençons à y arriver. Pour mémoire, Lille compte 25% de logements sociaux et ce taux devrait atteindre 30% dans les prochaines années. » Plus que réticents au début, les promoteurs ont compris qu’ils avaient intérêt à collaborer avec la municipalité. Rien qu’en 2010, près de 1 800 logements sont en chantier à Lille, tant dans le marché libre que dans le marché social, en accession à la propriété comme en locatif, et ce dans tous les quartiers. ROBERT KASSOUS
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