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Président : Dr. Christian BOUSTIÈRE Hôpital Saint Joseph Service d’Hépato-Gastroentérologie Bd de Louvain 13825 Marseille Tél : 04.91.80.70.61 - Fax : 04.91.80.70.62 e-mail : [email protected] Vice-Président : Dr. Jean-Christophe LÉTARD Polyclinique de Poitiers 1, rue de la Providence 86035 Poitiers Tél. : 05.49.61.72.65 - Fax : 05.49.61.71.96 e-mail : [email protected] Secrétaire Général : Pr. René LAUGIER Hôpital de la Timone Service d’Hépatogastro-entérologie et d’oncologie digestive 264, rue Saint Pierre 13385 Marseille Cedex 5 Tél : 04.91.38.60.23 - Fax : 04.91.38.48.73 e-mail : [email protected] Secrétaire Général Adjoint : Dr. Jean-Pierre ARPURT CH - BP 347 35, rue Raoul Follereau 84029 Avignon Cedex Tél. : 04.32.75.33.91 - Fax : 04.32.75.33.92 e-mail : [email protected] Secrétaire International : Pr. Thierry PONCHON Hôpital Edouard Herriot 5, place d’Arsonval 69437 Lyon Cedex 3 Tél. : 04.72.11.01.46 - Fax : 04.72.11.01.47 e-mail : [email protected] Trésorier : Dr. Pierre-Adrien DALBIES 30, boulevard du Président John Kennedy 34500 Béziers Tél. : 04.67.31.79.89 - Fax : 04.67.31.79.51 e-mail : [email protected] Trésorier-Adjoint : Dr. Bruno VEDRENNE Hôpital Emile Muller Service d’Endoscopie Digestive 20, rue du Docteur Laennec BP 1370 68070 Mulhouse Cedex Tél : 03.89.64.70.49 - Fax : 03.89.64.70.21 [email protected] Membres du Conseil d’Administration : Dr. Thierry BARRIOZ, Poitiers Pr. Marc BARTHET, Marseille Pr. Christophe CELLIER, Paris Dr. Bernard CROGUENNEC, Limoges Pr. Jean ESCOURROU, Toulouse Pr. Denis HERESBACH, Rennes Dr. Bernard MARCHETTI, Marseille Dr. Bertrand NAPOLÉON, Lyon Dr. Patrice PIENKOWSKI, Montauban Dr. Bruno RICHARD-MOLARD, Bordeaux Dr. Gilbert TUCAT, Paris Membre à titre consultatif : Pr. Gérard GAY CHU de Nancy/Hôpitaux de Brabois Unité de Médecine Interne à orientation digestive 54511 Vandœuvre-lès-Nancy Cedex Tél. : 03.83.15.43.66 - Fax : 03.83.15.40.12 e-mail : [email protected] éditorial L’endoscopie digestive a tenu une place importante lors des Journées Francophones de Pathologie Digestive édition 2008, aussi bien pendant les 2 jours de la FMC-HGE que pendant les journées scientifiques. L’audience était nombreuse et attentive lors des sessions concernant l’endoscopie avec en point d’orgue le symposium de la SFED qui avait pour thème « MICI et Endoscopie » dont les interventions courtes et interactives ont passé en revue l’ensemble du sujet. Ce type de symposium qui rencontre un franc succès, sera maintenu sous cette forme pour les années suivantes. La grande conférence du Pr Marc Barthet en séance plénière, sur la réparation endoscopique des complications chirurgicales a été aussi un parfait exemple de la place qu’occupe, aujourd’hui, l’endoscopie interventionnelle et de la collaboration indispensable avec les équipes chirurgicales. Cependant, beaucoup de progrès restent à faire, en particulier sur le matériel d’endothérapie et sur les possibilités de sutures endoscopiques et nous sommes certains que les fabricants sauront répondre à nos attentes. Il ne faut pas oublier pour autant l’impact des mini conférences qui ont été également très appréciées avec des sujets variés et de grande qualité comme les œsophagites chroniques non peptiques (Pr Jean Boyer), l’évaluation des pratiques à risque (Dr Bernard Croguennec) ou encore, l’imagerie du grêle (Pr Christophe Cellier). Sommaire Editorial . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 00 Le mot de la FSMAD . . . . . . . . . . . . . . . . . 00 Les Journées Francophones de Pathologie Digestive 2008 – Le stand de la SFED . . . . . . . . . . . . . . . – L’espace d’enseignement électronique – L’échocenter . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . – Le symposium SFED : endoscopie et MICI . . . . . . . . . . . . . . . – Endoscopie du grêle : du diagnostic au traitement . . . . . . . . . – Le cancer colo-rectal . . . . . . . . . . . . . . L’AGA 2008 – L’endoscopie digestive . . . . . . . . . . . . . — Résection endoscopique : quoi de neuf en 2008 ? . . . . . . . . . . . . . 00 00 00 00 00 00 00 00 Les enjeux de l’EPP et de l’accréditation des pratiques à risque . . . . . . . . . . . . . . . Conférence internationale sur la capsule endoscopique (ICCE), les 6 et 7 juin 2008 – Berlin . . . . . . . . . . . La commission juridique prend ses marques et vous donne rendez-vous lors d’un symposium à Vidéo-Digest 2008 Le coin des fabricants . . . . . . . . . . . . . . . . Enquêtes SFED : deux posters . . . . . . . . . . Programme prévisionnel Vidéo-Digest 2008 . . . . . . . . . . . . . . . . . . Bulletin d’inscription Vidéo-Digest 2008 Demande d’adhésion à la SFED . . . . . . . . . Réunions sous l’égide de la SFED . . . . . . . 00 00 00 00 00 00 00 00 00 Numéro 40 • Juillet 2008 Lettre de la SFED Numéro 40 – Juillet 2008 Dr Christian Boustière Pr René Laugier La vidéo-session du mardi matin a permis de découvrir le savoir faire de certaines équipes dans le domaine interventionnel comme la dissection sous-muqueuse, l’endoscopie biliaire endo-canalaire ou l’endo-microscopie, ouvrant à chaque fois des perspectives passionnantes. Nous avons également suivi avec intérêt les différentes communications et posters sur l’endoscopie qui étaient très majoritairement de grande qualité et à ce propos, il aura été bien difficile de départager les deux meilleurs posters pour leur attribuer un prix. Ces journées ont été l’occasion de rencontres et d’échanges multiples avec tous nos collègues gastro-entérologues français mais aussi francophones qui étaient nombreux et les discussions se sont poursuivies bien souvent en dehors des salles, en bénéficiant de l’hospitalité de nos partenaires industriels qui nous ont accueillis comme à l’habitude sur leurs stands. Le succès de ces Journées Francophones est indiscutable et la place de l’endoscopie y reste à l’évidence très importante. En 2009, la SFED sera bien présente et active pour participer et aider au succès de ces Journées dont la formule aura été largement modifiée. Les temps forts de l’endoscopie se situeront désormais le jeudi après midi pour le symposium SFED et le vendredi matin pour la vidéo-session, rendez-vous incontournables qu’il faut d’ores et déjà inscrire sur vos agendas ! Dr Christian Boustière, Pr René Laugier LE MOT DE LA FSMAD Docteur Bertrand NAPOLÉON La fédération prend son rythme de croisière après un peu plus d’un an et demi d’activité. – Elle est l’interface de la profession pour la Commission de Hiérarchisation des Actes et Prestation pour la hiérarchisation scientifique des actes nouveaux. Elle est ainsi intervenue pour l’hémorroïdectomie selon la technique de Longo, pour les prothèses coliques et pour la vidéo-capsule du grêle. – Elle a coordonné, à la demande de la SFED et de la SNFGE, un courrier commun avec l’INCa et la Société Française de Radiologie, pour informer l’ensemble des médecins généralistes des places respectives actuelles du coloscanner et de la coloscopie. – Elle a lancé sous l’impulsion du groupe de travail de cancérologie dirigée par le Dr Philippe Rougier une vaste enquête nationale sur la pratique de la cancérologie dans notre spécialité. Les données obtenues sont fondamentales pour la défense de notre spécificité de cancérologues d’organes. Une enquête du même ordre sera lancée prochainement sur la pratique de la génétique. – Elle est intervenue pour l’instauration d’un forfait spécifique pour les établissements de santé concernant la prise en charge des saignées thérapeutiques dans l’hémochromatose. – Elle a enfin joué son rôle de « facilitateur d’échanges » pour les sujets délicats concernant les différents organismes constitutifs de notre fédération. L’avenir proche concerne la réflexion sur l’EPP et sur tous les sujets importants de notre spécialité où les échanges et le partage d’information sont indispensables pour une action plus efficace et constructive. Gageons que l’avenir confirmera que la création de ce nouvel organisme aura été utile à notre profession. La Lettre de la SFED est éditée par la Société Française d’Endoscopie Digestive Directeur de la publication : Christian BOUSTIÈRE Rédacteur en Chef : Jean-Christophe LÉTARD Secrétariat de rédaction : Hélène FOURNIER – 50, boulevard de Port Royal – 75005 Paris – Tél. : 01.42.79.06.35 N° ISSN : 16235762 Mise en page et impression : bialec, nancy (France) - Dépôt légal n° 69765 - août 2008 Volume 38 - N° 4 - 2008 2 Acta Endoscopica Numéro 40 – Juillet 2008 Lettre de la SFED LES JOURNÉES FRANCOPHONES DE PATHOLOGIE DIGESTIVE 2008 Le stand de la SFED La SFED a eu le plaisir de vous accueillir, avec le sourire, sur son espace de communication où toutes les publications de la Société étaient à disposition : les fiches de recommandations ; les fiches d’informations avant examen ; les revues Endoscopy et Acta Endoscopica ; sans oublier sfed.org, votre site web favori, sur écran géant. L’Espace d’Enseignement Electronique – Méthodes récentes de diagnostics endoscopiques de l’œsophage de Barrett, JF Rey – Echo-endoscopie digestive, C Boustière – Enseignement en direct d’endoscopie digestive VidéoDigest 2007, SFED – Best of GETAID 2006, Y Bouhnik – Place de l’endoscopie en cancérologie digestive, M Giovannini – Technique de polypectomie difficile, JM Canard – Mucosectomie colique, D Coumaros – Mucosectomie, dissection sous-muqueuse et chirurgie transluminale endoscopique : formation sur tissu vivant, D Coumaros – Nouveau modèle colique de polypes plans pour l’apprentissage de la mucosectomie, J Boyer – Hémorragies digestives hautes non liées à l’hypertension portale – Photothérapie dynamique en gastroentérologie, S Lecleire A été un lieu idéal pour se former à tout moment du congrès de manière interactive et imagée. L’Espace d’Enseignement Electronique proposait des CD-Roms, DVD-Roms et des vidéos, la plupart sur des thématiques purement endoscopiques et réalisées par des experts de la SFED : – Mucosectomie, JM Canard – Electrocoagulation au plasma Argon, JM Canard – Endoscopie et MICI. Lésions élémentaires des MICI, Y Bouhnik – Acquisitions récentes dans le traitement endoscopique des hémorragies digestives basses, A Van Gossum Acta Endoscopica 3 Volume 38 - N° 4 - 2008 Lettre de la SFED Numéro 40 – Juillet 2008 L’Echocenter Comme en 2007, l’Echocenter animé par le Dr Pierre Dalbiès a été un franc succès avec un large taux de participation sur les 4 ateliers mis à disposition par les sociétés Hitachi et Toshiba. Des cours théoriques ont été associés à cet enseignement pratique et ont porté sur le foie et Doppler (Dr P Castellani), le tube digestif normal (Dr S Doumet), l’appendice et la diverticulose (Dr JC Conan), et les voies biliaires et pancréatiques (Dr JC Létard). Le symposium SFED : Endoscopie et MICI l’iléoscopie, de l’examen de l’orifice appendiculaire et de l’endoscopie digestive haute avec biopsies sur toutes les lésions. Le Dr G Savoye a souligné que le diagnostic différentiel avec les colites médicamenteuses et infectieuses peut être difficile (aucune lésion élémentaire n’étant pathognomonique de MICI) et parfois, seulement établi avec le temps. Afin de préciser la nature et l’étendue de la colite inflammatoire, le Dr P Pienkowski a rappelé que les biopsies sont indispensables. Elles doivent être étagées au niveau colique (même en l’absence de lésion macroscopique), systématiques au niveau iléal sans oublier un conditionnement bactériologique. Le Pr C Cellier a mentionné que l’entéroscopie poussée (est de plus en plus remplacée par l’entéroscopie double ballon avec trois indications principales : le diagnostic par les biopsies ; le traitement avec la dilatation de sténoses [compliquée avec le double ballon] ; la récupération de vidéo-capsules). Le Pr JC Saurin a fait le point sur l’utilisation des vidéo-capsules au cours des MICI en rappelant que ses deux AMM sont l’anémie ferriprive inexpliquée et la suspicion de maladie de Crohn. Ainsi, trois situations justifient un examen par vidéo-capsule : les colites inclassées (afin d’essayer d’affirmer le diagnostic de maladie de Crohn) ; la suspicion de maladie de Crohn du grêle sans atteinte de la dernière anse grêle ; la dissociation entre les symptômes et/ou la biologie et l’absence d’atteinte colique. Le blocage de la vidéo-capsule survient dans 1 à 3 % des cas et la prudence est donc de mise, justifiant une imagerie préalable systématique du grêle (entéro-scanner ou Professeur Marc BARTHET, Docteur Gilbert TUCAT Ce symposium, organisé par la SFED sous la responsabilité du Pr R. Laugier, était dédié à la place de l’endoscopie au cours des MICI. Trois thèmes ont été abordés : le rôle de l’endoscopie dans le diagnostic initial; dans le suivi et l’apport de l’endoscopie; dans la traitement des complications des MICI. Quinze questions courtes de 3 à 10 mn ont été posées aux orateurs et toutes les communications sont dès à présent disponibles sur le site de la SFED (www.sfed.org). Le Dr JC Létard a rappelé que la préparation par PEG 4 L est la préparation de référence pour les MICI. Une alternative pouvant être constituée par une association PEG-acide ascorbique voire par du bisacodyl. Le phosphate de sodium est théoriquement contre-indiqué. Le Pr D Sautereau a ensuite rappelé les techniques de cathétérisme de la dernière anse iléale, indispensable dans le bilan des MICI. Celle-ci peut éventuellement être facilitée par l’usage d’une pince ou d’un ballon. La longueur minimale du grêle à explorer n’est pas définie mais des biopsies systématiques sont indispensables. Le Pr D Heresbach a évoqué les moyens de différencier la RCH de la maladie de Crohn. En dehors des éléments classiques connus de tous, il a rappelé l’importance de Volume 38 - N° 4 - 2008 4 Acta Endoscopica Numéro 40 – Juillet 2008 la récidive post-opératoire, avec une sensibilité de 61 à 76 %, reste à être évaluée : elle sous-évalue les lésions iléales mais peut révéler la présence de lésions jéjunales. La question « existe-t-il une surveillance endoscopique particulière des patients sous biothérapie ? » a été posée à P Bulois qui a répondu par une métaphore présentant le désert. La réponse est donc inconnue pour l’instant. Le traitement endoscopique des complications des MICI a été l’objet de la dernière session de ce symposium. Le Pr M Barthet a rappelé la différence entre les ALM et les DALM et leur prise en charge. Les DALM sont des lésions adénomateuses, généralement planes (0-II classification de Paris) situées en muqueuse dysplasique, associées à un risque de cancer de plus de 35 % et exposées à un risque de récidive de plus de 50 % en cas de résection endoscopique. La résection chirurgicale est impérative en cas de DALM. Les ALM sont des lésions surélevées ou planes, qui peuvent être situées en muqueuse atteinte mais non dysplasique. Elles sont associées au même risque que les polypes sporadiques et doivent faire l’objet de la même prise en charge endoscopique avec des résultats similaires. Le Dr P Bulois et le Pr Y Bouhnik ont rappelé les indications, contre-indications et résultats des traitements des sténoses intestinales. La dilatation endoscopique peutêtre envisagée en cas de sténose symptomatique, cicatricielle (absence d’ulcération), axiale, unique, de moins de 6 cm, non compliquée (absence d’abcès ou de fistule). La dilatation est effectuée, au mieux sous scopie, en utilisant un ballon hydrostatique de diamètre adapté à la sténose mais devant atteindre idéalement au moins 15 mm. Le succès à court terme est de 80 à 100 % mais avec un taux de récidives de 1/3 à 2/3 des cas. La complication par perforation est en moyenne de 9% (2-15%). La redilatation est possible mais doit être discutée au cas par cas. Quant à la place des prothèses, elle reste à définir et est actuellement anecdotique. entéro-IRM) même en l’absence de symptômes évocateurs de sténose. La capsule Agile™, capsule de calibration est en cours d’évaluation. Des antécédents d’occlusion constituent une contre-indication formelle. Le module endoscopie et suivi thérapeutique a ensuite permis de bien préciser l’intérêt de l’endoscopie dans le suivi des traitements médicaux et chirurgicaux de la maladie de Crohn. Le Pr JC Grimaud a rappelé que le suivi endoscopique des colites inflammatoires permettait de diminuer la fréquence des cancers coliques. Le temps et le rythme de cette surveillance endoscopique qui concerne la RCH mais aussi la maladie de Crohn colique étendue (intéressant plus du 1/3 du côlon) font l’objet de recommandations de la SFED : la surveillance doit commencer après 8 ans d’évolution pour les lésions pancoliques ; 15 ans pour les colites gauches ; immédiatement en cas de cholangite sclérosante associée. Le rythme (tous les 3 ans, tous les 2 ans, tous les ans par périodes successives de 10 ans) doit être modulé par l’existence de facteurs de risque connus : cholangite sclérosante ; ATCD familiaux de cancer colique, inflammation chronique. Les modalités de surveillance incluent des biopsies systématiques (4 tous les 10 cm) étiquetées dans des pots séparés, et des biopsies ciblées sur et autour des zones suspectes. La chromoendoscopie doit devenir systématique. Elle améliore la détection des lésions planes, permet de prédire le degré de dysplasie (classifications de Kudo ou Mitoka) et de cibler les biopsies. Toutefois, la réalisation de biopsies systématiques reste impérative. La coloration virtuelle (NBI, FICE) sera peut-être une alternative, les résultats des études comparatives sont aujourd’hui décevants mais les essais ont été réalisés avec les procédés de première génération. Quant à l’endomicroscopie confocale, ses résultats sont encourageants, mais compte tenu de sa technicité et du coût du matériel, elle est actuellement réservée à des hyper spécialistes de centres experts. Le Pr C Cellier estime que les scores de gravité endoscopique sont avant tout destinés aux études mais ce point a fait l’objet d’une vive polémique. Le score le mieux validé est le CDEIS (pour la maladie de Crohn), suivi par l’indice de Rutgeerts (pour la surveillance des anastomoses iléocoliques). Il existe de nombreux autres scores non validés. Le score à retenir est le score des colites graves avec sur au moins un segment : ulcérations profondes et larges ; ulcérations en puits ; ou abrasion muqueuse. Le Pr P Marteau a ensuite exposé l’intérêt de l’endoscopie dans le suivi de la cicatrisation muqueuse. Il a rappelé que, si intuitivement celle-ci devrait être prédictive d’un moindre risque de rechutes et de complications, aucune étude randomisée n’a montré sa nécessité dans la maladie de Crohn. Elle ne doit donc pas être recherchée systématiquement. Par contre au cours de la RCH, où sa recherche est plus simple (rectoscopie), la cicatrisation muqueuse doit être obtenue car la sévérité de l’inflammation est un facteur de risque de cancer colique. Le Pr P Marteau a ensuite abordé le problème de la surveillance des anastomoses iléo-coliques. Le risque de rechute, dépassant largement 50 % à 3 ans, justifie cette surveillance. Les modalités de surveillance restent discutées avec soit une surveillance endoscopique à 6 mois (score de Rutgeerts pour classer la gravité de la rechute) afin de monitorer le traitement médical associé. La place de la vidéo-capsule dans l’évaluation de Acta Endoscopica Lettre de la SFED Endoscopie du grêle : du diagnostic au traitement Professeur Christophe CELLIER L’exploration endoscopique de l’intestin grêle a été révolutionnée par la vidéo-capsule endoscopique. Celle-ci a une rentabilité diagnostique deux fois supérieure à toutes les autres explorations radiologiques. Sa rentabilité diagnostique a surtout été évaluée dans les hémorragies digestives inexpliquées (après endoscopies haute et basse, négatives). Elle est maintenant recommandée depuis 2008 par l’HAS (Haute Autorité de la Santé) comme examen de première ligne en l’absence de signe évocateur d’obstruction de l’intestin grêle. Les autres indications de la vidéocapsule ont été moins bien évaluées mais elles semblent intéressantes en cas de suspicion de maladie de Crohn en l’absence de lésion détectée par les endoscopies hautes et basses ou la radiologie conventionnelle ; elle est également recommandée depuis 2008 dans cette indication (suspicion de maladie de Crohn) par l’HAS. Le remboursement par la sécurité sociale de l’examen 5 Volume 38 - N° 4 - 2008 Lettre de la SFED Numéro 40 – Juillet 2008 et la valorisation de l’acte intellectuel ne devraient plus tarder ; cela devrait permettre une plus large diffusion de cette exploration à l’échelon national. Le problème principal de la vidéo-capsule est l’absence de possibilité de réaliser des biopsies pour confirmation histologique d’une lésion visualisée ou encore de réaliser un traitement endoscopique. Jusqu’à récemment, les lésions détectées par la vidéocapsule relevaient d’une indication chirurgicale, par exemple pour les suspicions de tumeur ou la résection de polype. Depuis l’avènement de l’entéroscopie à double ballon qui permet une exploration de la quasi-totalité du grêle non invasive, les traitements endoscopiques de l’intestin grêle sont possibles. Le plus couramment réalisé est le traitement des angiodysplasies de l’intestin grêle par plasma Argon. Il est également possible, même si cela est techniquement plus compliqué, de réaliser des polypectomies comme dans le cadre des polyposes de type Peutz-Jeghers. Dans d’autres cas plus rares, on peut également réaliser des dilatations endoscopiques à l’aide d’un ballonnet lors des entéroscopies à double ballon. Une forme équivalente à l’entéroscopie double ballon (développée par la société Fujinon) est actuellement commercialisée par la société Olympus sous la forme d’un entéroscope à simple ballon. Son évaluation clinique est encore peu diffusée. D’autres techniques adaptables aux endoscopes classiques pourraient permettre dans le futur, des explorations intestinales sur l’intestin grêle avec des appareils non dédiés (système de double ballon ou de spirales). Les complications de l’entéroscopie à double ballonnet ne sont pas nulles, surtout après entéroscopie thérapeutique. Il est donc légitime de réserver cet examen en deuxième intention après réalisation d’une vidéo-capsule d’autant que la mise en œuvre et le temps passé pour cet examen ne sont pas actuellement valorisés par une codification CCAM adéquate. En conclusion, nous disposons actuellement de tous les outils pour réaliser un diagnostic fiable et précis des lésions de l’intestin grêle par la vidéo-capsule, puis pour les confirmer et éventuellement, les traiter endoscopiquement à l’aide des entéroscopes de nouvelle génération double et simple ballon. La diffusion future de la vidéo-capsule à l’échelon du territoire national devrait également être suivie d’une diffusion des explorations de l’intestin grêle à visée thérapeutique par entéroscopie. La valorisation CCAM de ces actes endoscopiques doit être prise en compte en raison des coûts et du temps passé à la réalisation de ces examens. fonction de la taille sur un échantillon de 1 300 adénomes ; les auteurs l’estiment à 15,6 % pour les adénomes de taille intermédiaire, ce qui a une importance lors de leur exérèse endoscopique. Pour les adénomes de petite taille (< 5 mm), ce risque n’est pas nul et est estimé à 3 %. Les spéculations sur les possibilités de dépistage par coloscopie virtuelle continuent et à ce sujet, les risques cumulatifs d’exposition répétée aux radiations, dans une option de surveillance, devront de plus en plus être pris en compte. • JF Bretagne et al. ont comparé les résultats des deux premières campagnes à l’échelle d’un département (campagnes 2003-2005). Ils observent une diminution de la participation : 22 % n’ont pas renouvelé l’invitation au dépistage (51,2 % vs 47 %). Le pourcentage des Tis + T1 (cancer débutant) (58,6 %/61,8 %) reste stable (P124). • RB Mateescu et al. rapportent des résultats encourageants concernant la 1re campagne de dépistage en Roumanie : la 1re étude pilote à l’hôpital Colentina est encourageante ; la méthodologie est proche de notre modèle sur un échantillon de 3 182 patients : généralisation (P125) ? • Comparaison coût efficacité du test Hémoccult et du test immunologique (I Ghout, I Durand-Zaleski, I Sobhani). Sur un modèle mathématique d’une population cible de 100 000 individus de 50 à 75 ans, les auteurs trouvent une augmentation notable de la sensibilité en faveur du test immunologique (37 % vs 65 %), notamment pour les gros adénomes (10,3 % vs 20 %). Une augmentation du nombre de coloscopies est observée du fait d’une diminution légère de la spécificité ; ceci augmente le coût initial, mais le coût par année de vie gagnée est en faveur du test immunologique, sous réserve d’une participation supérieure à 50 % (P126). • Confirmation de l’intérêt du test immunologique (C Lejeune, J Faivre et al.) en terme de recul de la mortalité : 17,4 % pour le test Hémoccult vs 25,2 % pour le test immunologique avec une avance au diagnostic de 6 mois pour ce dernier (1,5 an/2 ans) (P127). • P Perrin, B Denis et al. comparent le coût du dépistage du CCR par recto-sigmoïdoscopie au coût du dépistage du cancer du sein : le coût direct est inférieur au sein ; la distribution du test par le médecin de famille est le plus efficace (P128). Une enquête auprès des médecins généralistes dans deux départements, sur le dépistage organisé, a été réalisée par C Litot, B Denis et al. Un questionnaire auprès de 2 groupes de médecins débutants versus formés au dépistage, fait apparaître que, si l’ensemble « adhère » au concept, le niveau d’information sur les notions de spécificité et de sensibilité du test est imprécis ; le libellé de la recommandation 2004 de l’HAS sur le rythme de la surveillance endoscopique est mal compris (P129). • Une autre étude intéressante de B Denis et al., évalue la faisabilité du dépistage organisé par recto-sigmoïdoscopie : – 1 824 résidents éligibles d’un canton d’un département pilote ; – taux de participation de 20,9 % ; – 16,8 % de coloscopies ; Le cancer colo-rectal Docteur Anne CALAZEL Au cours des Journées Francophones de 2008, la place réservée au dépistage du cancer colo-rectal (CCR) dans les communications orales et les posters, démontre l’intérêt grandissant des équipes pour cette démarche proactive. Nous soulignerons une fois de plus l’étude du Pr JF Bretagne et al. qui évaluent le risque de transformation des adénomes en Volume 38 - N° 4 - 2008 6 Acta Endoscopica Numéro 40 – Juillet 2008 – le dépistage par recto-sigmoïdoscopie détecte 6,6 fois plus de néoplasies avancées pour 1 000 personnes éligibles ; – 97,7 % étaient prêts à la refaire. Cette étude montre que la participation à un schéma de ce type est plus élevée que ce à quoi l’on pourrait s’attendre, et que cette piste mérite des études supplémentaires et pourquoi pas un test dans quelques départements pilotes (P131). • E Dorval, J Viguier et al. soulignent l’intérêt d’une attitude proactive pour la réalisation d’une coloscopie après un hémoccult positif : contact téléphonique puis lettre recommandée faisant passer le taux de coloscopies de 76,6 % à 95,3 % (P132). Deux posters s’intéressent à la colographie par scanner (« coloscan ») (P133) M Cadi et al. montrent que le « coloscan » a, dans un modèle théorique où la participation serait de 100 %, un coût supérieur de 40 % par rapport à l’hémoccult. Pas d’extrapolation réellement possible, de même dans l’étude (P134) de C Ridereau-Zins et al., sur un échantillon de 191 patients suspects de cancer, comparant le « coloscan » à l’eau vs la coloscopie dans une population sélectionnée : 71/191 patients avaient une tumeur maligne. Il s’agit a priori de lésions volumineuses donc pas d’information vraiment nouvelle. • L’étude de S Manfredi et al. montre sur un échantillon de 213 635 personnes dépistées dans la 1re campagne départementale (Rennes) que la grande majorité des CCR dépistés (237) sont pris en charge conformément au référentiel : 97 % de prise en charge, conforme au thesaurus national de cancérologie digestive (P139). • Taux de détection des adénomes colorectaux en population : étude sur 24 ans en Côte d’Or sur un registre de population qui recueille tous les cas de polypes colorectaux sur 1 département (V Cottet, J Faivre et al.) : Lettre de la SFED Taux de détection : – 89,6 pour 100 000 hommes ; – 50,3 pour 100 000 femmes. En 30 ans (1976-1993), le taux annuel de détection a augmenté de 6,9 % chez les hommes et 8,9 % chez les femmes. Pour les adénomes à risque : augmentation du taux de détection de 7,2 % chez les hommes et de 8 % chez les femmes. Taux de détection : Depuis 1994, le taux d’adénomes détectés diminue légèrement : – adénomes à risque : –1,5% d’hommes / +1% de femmes; – autres : – 4,2 % d’hommes / – 2 % de femmes. En 24 ans : 20 % d’hommes et 16 % de femmes atteints d’adénomes ont été diagnostiqués. Le pourcentage d’adénomes détectés est trop faible pour que l’endoscopie, telle qu’elle est pratiquée, diminue significativement l’incidence du CCR, d’où l’intérêt de la généralisation du dépistage (P140). • S Lagarde et al. étudient l’augmentation du risque de cancer colique en cas d’adénome duodénal sporadique (étude cas/témoin). Ils retrouvent une augmentation du risque d’adénome et une augmentation de la fréquence des cancers sur un faible échantillon (27 patients porteurs d’adénome vs 54 sains); cette étude va dans le même sens que deux études récentes, d’où l’intérêt de la poursuivre avec une augmentation de l’effectif pour conclure (P143). • Suivi de 88 patients porteurs d’adénome en dysplasie de haut grade (JC Létard et al.) et évaluation de l’apport de la coloration (indigo carmin) dans le suivi. Les auteurs retrouvent une association en cas d’AADHG une association à un cancer colique dans 14,7 % des cas et une récidive de l’AADHG dans les 3 ans de 3,4 %. Si la taille de l’AADHG est supérieur à 1 cm, il existe un contingent de carcinome in situ dans 12 % des cas (P144). L’AGA 2008 L’endoscopie digestive soda chez les sujets âgés diabétiques, il convient d’être prudent (Ancha HR). Le risque de CCR au cours des maladies inflammatoires coliques dans la méta-analyse de Lutgens et al. (A33) est de 14 % à 20 % d’évolution et croît en cas d’atteinte colique étendue ou d’un âge jeune au moment du diagnostic. En cas de cholangite sclérosante primitive associée à une maladie inflammatoire digestive, les CCR pourraient être le plus souvent situés à droite du côlon (Classen MM et al. A34). La première coloscopie de la journée aurait un meilleur rendement dans la détection des adénomes en comparaison à celles faites en fin de programme (Chan MY et al. A37). Le NBI ne semble pas augmenter le taux de détection des adénomes coliques (Adler et al. AB100). La capsule colique est lancée dans l’exploration du côlon avec une spécificité de 84 % pour la détection des polypes et une sensibilité de 64 % qui devrait être améliorée par des préparations coliques de qualité (Devière J et al. A38). Docteur Jean-Christophe LÉTARD Le scanner abdominal induit une irradiation de 10 mSv qui équivaut à 500 radiographies du poumon. Le risque cumulé de 75 mSv augmente la mortalité par cancer de 7,3 % et il est atteint chez 15 % d’une population de 354 patients atteints de maladie de Crohn (Desmond AN et al. A20). Œsophage : la toxine botulique semble susceptible d’améliorer la dysphagie au cours des spasmes diffus de l’œsophage (Hayee B et al. A14). Duodénum : le groupe de l’hôpital Georges Pompidou a montré l’intérêt du test sérologique « Biocard Celiac test » dans le suivi de la maladie coeliaque (De Chaisemartin et al. A214). Côlon : en raison d’une significative augmentation de la créatinine dans les suites d’une préparation par du Fleet® phospho- Acta Endoscopica 7 Volume 38 - N° 4 - 2008 Lettre de la SFED Numéro 40 – Juillet 2008 Proctologie : le traitement de l’incontinence anale par mise en place d’aimants est proposé à titre expérimental (Bortolotti et al. A672). Pancréas : en cas de pancréatite nécrosante, la nécrose doit au mieux être enlevée par voie trans-gastrique en totalité et en une séance (Gardner et al. A120). L’écho-endoscopie est l’examen de référence dans le bilan pré-opératoire des tumeurs pancréatiques (LI F et al. AB99) et joue un rôle essentiel dans le suivi des patients à risque de cancer du pancréas (Canto MI et al. AB225). Par ailleurs, il y a eu de très nombreuses communications sur le NOTES et les dispositifs médicaux permettant la suture de l’abord trans-digestif ainsi que sur la dissection sous-muqueuse qui prend définitivement ses marques pour l’exérèse des lésions superficielles de plus de 2 cm. Les taux de résection monobloc rapportés quels que soient les sites de dissection sous-muqueuse sont de 82 à 100 %, le respect de la qualité des marges de sécurité de 65 à 96 %, les complications à type d’hémorragie (0 à 7,4 %), de perforation (2,5 à 13 %) et les sténoses pour l’œsophage (7,3 %). applicables à la résection endoscopique sont aussi dérivées des techniques de laparoscopie et du NOTES, comme l’utilisation de CO2 et non d’air pour l’insufflation. Le CO2 se résorbe rapidement, donc en cas de perforation (volontaire ou non), le pneumopéritoine se résorbe vite, avec beaucoup moins de douleurs pour le malade en post opératoire notamment. Il en est de même pour l’insufflation (donc de la distension post-opératoire) intestinale lors de séances de résection de longue durée. Ainsi, dans le cadre de l’ESD colique notamment, la majorité de nos collègues asiatiques (compte tenu du risque de perforation et des durées de procédure) utilisent systématiquement le CO2. Plusieurs études présentées à la DDW ont d’ailleurs montré l’intérêt du CO2 lors de la pratique du cathétérisme rétrograde et de l’ESD colique. L’ESD gastrique pour cancer superficiel est très pratiquée en Asie, une étude multicentrique de plus de 1 000 patients en 18 mois, montre que le taux de résection en bloc est de 96 %, le taux de perforation de 1,2 %, une durée moyenne de procédure de 49 mn, et plus de difficulté en cas de lésions larges de la partie haute de l’estomac et développées sur cicatrice. Nos collègues asiatiques maîtrisent maintenant aussi bien l’ESD œsophagienne et colique, les taux de perforation sont dans les séries fortement à la baisse (4-5 %), bien entendu grâce à un meilleur apprentissage, mais également (surtout pour l’œsophage) grâce au développement de l’hydro-dissection sous-muqueuse, qui pourrait devenir le gold standard. En effet, lors de la procédure d’ESD, il est nécessaire d’injecter en sous-muqueux de manière itérative pour maintenir le décollement. D’où le développement d’outils (hydrojet d’Erbe hybride®, Fushknife de Fujinon®) qui, de manière concomitante, injectent et résèquent. Le décollement sous-muqueux par ces outils reliés à une pompe réglant de manière très précise la pression d’injection permet une véritable hydro-dissection, un clivage sous-muqueux, facilitant et sécurisant la résection. A signaler dans ce domaine, une étude randomisée européenne, présentée par H. Neuhaus, montrant la supériorité de l’hydrodissection sous-muqueuse (chez le porc) par rapport à la mucosectomie ou l’ESD « classique », en terme de temps de procédure (plus court), de taux de résection complète en bloc, et de taux de complication (plus faible). En dehors des techniques de résection, deux nouveautés à la DDW 2008 sont à rapporter : – l’utilisation des aimants pour créer des anastomoses biliodigestives, ou entre deux organes creux ou pour reperméabiliser des sténoses biliaires très serrées non franchissables par le fil-guide. Mise en place d’un aimant de part et d’autre de la paroi ou de la sténose, l’attraction de ceux-ci entraînant une nécrose des tissus, donc créant un passage trans-pariétal ou trans-sténotique ; – la création d’anastomoses bilio-digestives à l’aide de « coils », alternative aux prothèses biliaires ? On ponctionne la VBP en amont de la papille sous écho-endoscopie à l’aide d’une aiguille sur laquelle est montée un coil (ressort métallique), largage du coil en retirant l’aiguille à la manière d’une prothèse double queue de cochon avec une partie en intrabiliaire, l’autre en intra-duodénal ; une ouverture est faite secondairement à la pointe diathermique pour créer une communication bilio-digestive. Résection endoscopique : quoi de neuf en 2008 ? Docteur Thierry BARRIOZ Concernant la DDW de San Diego : de plus en plus de communications concernant la dissection sous-muqueuse (ESD) et le NOTES, moins concernant la mucosectomie, technique plus ancienne effectivement. Pour le NOTES, les questions toujours d’actualité : Qui va pratiquer à l’avenir ces techniques? Coopération chirurgien-endoscopiste? Chirurgien seul? Nouvelle «race» d’endoscopiste interventionnel? En tout cas, même si de nombreux endoscopistes préfèrent et préféreront poursuivre le développement et la pratique de l’endoscopie endo-luminale, les nouveaux outils et les nouvelles techniques développés pour le NOTES seront très utiles pour l’endoscopie interventionnelle endo-luminale; il faut donc suivre ces évolutions. En effet, nous réséquons, notamment avec l’avènement de l’ESD, des lésions de plus en plus larges, et la zone de résection passe de plus, en profondeur, au plus près de la musculeuse notamment en cas de lésions difficiles à décoller (lésion sous-muqueuse, lésion sur cicatrice fibreuse ou récidive de lésion bénigne…), d’où une augmentation du risque de perforation. Mais les nouveaux outils et nouvelles techniques de fermeture pariétale qui se développent pour le NOTES, permettront de mieux maîtriser le traitement endoscopique de ces perforations, aussi bien que ce que l’on fait déjà pour l’hémostase. Ceci permettra également le développement d’un nouveau concept de résection, la résection transpariétale avec fermeture de la paroi. Pour la fermeture pariétale, de nombreuses techniques sont disponibles : clips, clips + endoloop®, suture endoscopique (ESD Cook®, Endocinch®, Eagle Claw VIII, l’OTSC…), une technique développée par Paul Swain semble prometteuse selon les séries animales et humaines présentées à DDW, le « T-tag » : suture trans-pariétale endoscopique, à l’aide d’attaches en «T», montées sur une aiguille. D’autres nouveautés Volume 38 - N° 4 - 2008 8 Acta Endoscopica Numéro 40 – Juillet 2008 Lettre de la SFED LES ENJEUX DE L’EPP ET DE L’ACCRÉDITATION DES PRATIQUES À RISQUE Docteur Bernard CROGUENNEC Le titre est en fait un titre en deux parties, lié aux textes et aux dispositions administratives : l’évaluation des pratiques professionnelles étant une obligation alors qu’entrer dans la démarche d’une évaluation des pratiques à risques sera facultative. En fait, cette dernière n’est qu’une forme particulière de l’évaluation des pratiques professionnelles. L’évaluation est une démarche ou un processus dont le but est d’estimer, corriger ou prioriser des actions d’amélioration, ainsi que d’en éclairer les processus de décision. On retiendra qu’il s’agit plus d’une estimation que d’une mesure. Cette question de l’évaluation est un sujet à la mode ; même nos politiques s’y voient confrontés. Alors faut-il évaluer par obligation, par effet de mode, ou par nécessité ? Une première question nous permet de mieux appréhender le principe d’une évaluation : « Peut-on accepter la poursuite d’une activité professionnelle d’environ 35 ans sans un entretien des connaissances ? » La réponse est évidente et constitue la base de la formation médicale continue. D’abord formation facultative puis obligatoire en 2002, le dossier n’est toujours pas « ficelé » car la publication des décrets d’application se heurtent aux difficultés d’engagement de financement (rapport IGAS 2008). L’évaluation de la formation tenant compte des pré et post tests et de la présence n’est qu’une partie de l’évaluation. L’EPP est donc la démarche complémentaire logique de la FMC s’attachant à vérifier la mise en pratique des connaissances et des formations. Quels sont les enjeux actuels de l’EPP ? Une phrase de synthèse : c’est une invitation à une démarche qualité, démarche déjà intégrée par beaucoup de professions ; la médecine en dehors de son cadre de recherche et d’enseignement est certainement en retard. Certaines questions pourraient paraître inutiles et pourtant : Tout le monde est-il d’accord pour être évalué ? Sur quoi peut porter cette évaluation ? Quelle périodicité ? De quelle manière ? Normalement, tout le monde est concerné par cette obligation et pourtant, une étude récente de la SOFRES montre que seulement 25% des praticiens hospitaliers ont fait une démarche d’EPP (dans le cadre de la V2) et seulement 45 % ont prévu de le faire. Quelle évaluation ? Le processus décliné par l’HAS semble très progressif, passant du très théorique initialement, à une simplification souhaitée par tous, actuellement. Il s’agit d’une première approche de la démarche qualité, en quelque sorte un « galop d’essai ». Sur quelle période ? Pourquoi ce choix de 5 ans ? Dans la symbolique des chiffres, le chiffre 5 est dédié à l’humain : 5 sens, 5 doigts… Acta Endoscopica Plus couramment, les cycles de formation se font sur 5 ans, le but sera d’arriver à une démarche plus continue dont la validation sera quinquennale. Comment évaluer ? La difficulté initiale pour entrer dans cette démarche est effectivement liée à un choix de méthode. Il faut en fait imaginer des objectifs différents suivant les pratiques. Le choix en hôpital public sera différent du choix d’un praticien libéral et encore plus d’un médecin salarié de l’administration ou des caisses. Pourtant, cette organisation initiale respectait les enjeux fixés par le législateur : donner aux médecins la faculté d’organiser leur EPP. Tout le monde a voulu prendre une part de marché d’où une multiplicité d’OA. D’autres réactions ont été plus corporatistes puisqu’il s’agissait de modifier la démarche de Formation, d’où la crainte d’une perte de contrôle de la formation de la part des universitaires avec la réaction inverse au niveau libéral d’un contrôle trop prégnant de l’université. Néanmoins, la crainte de tous, relevée d’ailleurs dans le rapport de l’IGAS, reste l’incertitude pour ne pas dire l’absence de financement de cette démarche. En bon gestionnaire de qualité, l’HAS a donc revu la copie avec la publication d’une nouvelle décision en novembre 2007 mettant en avant une simplification souhaitée par tous. Le rôle des différentes structures professionnelles est modifié avec le souhait d’un organisme fédératif de l’HGE. Un autre enjeu actuel de l’EPP est l’accréditation des équipes médicales pour les spécialités dites à risque. Il s’agit d’un système déclaratif bien connu de l’industrie dont les retours d’expérience nous permettent actuellement de monter dans un avion ou un TGV sans trop d’appréhension. Comment peut-on imaginer qu’une spécialité interventionnelle ne s’intéresse pas à cette démarche? Faut-il laisser cette évaluation entre les mains de gestionnaire de risque ou faut-il se l’approprier ? Mieux vaut connaître ses propres risques et surtout les méthodes d’évitement des événements indésirables que de se voir imposer des recommandations venant de l’extérieur. Mieux vaut montrer à nos patients que nous gérons ces risques que de se retrancher derrière l’auréole du médecin tout puissant ne faisant pas d’erreur ou derrière une notion d’aléa thérapeutique dont on connaît les limites. C’est de l’EPP collant à la pratique orientée vers la gestion des risques. Quels seront les futurs enjeux de l’EPP ? Une démarche continue d’EPP sera basée sur le suivi d’indicateurs, cela paraît logique et est déjà d’actualité pour les établissements de santé. L’évolution vers une évaluation des compétences est déjà une orientation d’une partie des médecins généralistes sous la houlette de MG Form ; enfin, l’évolution 9 Volume 38 - N° 4 - 2008 Lettre de la SFED Numéro 40 – Juillet 2008 vers une certification quinquennale débouchera sur une évaluation certificative et sanctionnante. L’enjeu à ce niveau se situera au niveau de la qualification des formateurs et des évaluateurs. Qui sera juge ? Une représentation professionnelle ? L’université ? Le conseil de l’ordre ? Cette étape est certainement par ailleurs, un souhait des usagers dont les recherches d’information sont de plus en plus précises, parfois agressives ou provocatrices. Derrière tout cela, les enjeux médico-économiques sont évidents : Les exemples de réussite de restructuration des systèmes de prise en charge des soins sont multiples ; les plus probants sont mis en avant comme la mise en place d’indicateurs aux Etats-Unis ou en Australie. Les premières tentatives françaises qui entraient dans la maîtrise médicalisée du coût de la santé n’ont pas été très suivies d’effet, que ce soit les références médicales opposables ou les Acbus, actuellement en cours d’analyse. Pourtant, ces enjeux seront de plus en plus priorisés étant donné la charge du coût de la santé dans nos pays industrialisés, enjeu des gestionnaires de soins, de l’Etat aux caisses d’assurance maladie. Que retenir des enjeux de l’EPP ? Les craintes des uns et des autres influencent certainement les choix et les positions actuels. Choix de programme essentiellement par l’intermédiaire de la démarche de certification V2 des établissements et positionnement en fonction du financement et de la catégorie professionnelle. Il est important de trouver une utilité à l’EPP et de ne pas faire cette démarche uniquement par obligation légale. L’EPP utile doit coller à l’activité du médecin. EA-HGE, organisme agréé depuis octobre 2007 propose ce rapport direct avec la pratique quotidienne. Le but étant d’améliorer sa pratique, puis de la suivre dans l’avenir à partir d’indicateurs, entrant eux-mêmes dans le cadre d’une démarche continue et servant de système d’alerte en cas de déviance des pratiques. Le travail des sociétés savantes sera certes de poursuivre les recommandations de bonne pratique mais aussi de valider les indicateurs de suivi pour qu’ils soient parfaitement justifiés et éventuellement opposables. EA-HGE, organisme agréé regroupant les différentes composantes de la spécialité vous proposera ces différentes formes d’EPP sous une forme 100 % Internet web EPP ; le site sera également le portail de l’accréditation des médecins. Comme toujours, le nœud de la guerre sera financier ; l’EPP ne sera utile et mise en œuvre qu’avec une valorisation de la qualité. Mais en contre partie, il faudra faire la preuve que cette prise en charge correspond à une amélioration des pratiques et à une meilleure utilisation des fonds de financement de la santé. Si on demande aux médecins de s’impliquer dans l’évaluation, il faut également que les structures d’accompagnement fassent de même. Reconnaissons que l’HAS est dans cette démarche puisque après la mise en œuvre initiale, nous voyons déjà une adaptation de simplification correspondant bien à la démarche continue de qualité qui nous est proposée. Nos politiques sauront-ils faire de même ? Nous reprendrons en fin d’année l’annonce de notre Ministre qui nous souhaitait une bonne année avec la promesse de la parution des décrets d’application pour la mise en œuvre de la FMC attendus depuis 12 ans. Les règlements peuvent à nouveau changer. 7e CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LA CAPSULE ENDOSCOPIQUE (ICCE) 6-7 juin 2008 – Berlin Docteur Marie-George LAPALUS Deux cents participants gastro-entérologues étaient présents pour partager leur expérience dont le centre du débat était la capsule colique (PillCam™ Colon). Celle-ci diffère de la capsule du grêle par les caractéristiques suivantes : longueur de 31 × 11 mm, une caméra à chaque extrémité prenant chacune 4 images/s, propriété de mise en veille quelques minutes après l’ingestion pour une durée de 1 h 30, batterie de 10 h. Les trois études menées jusqu’à présent afin d’évaluer le champ diagnostique de cette capsule dans la détection des polypes versus coloscopie, ont été rapportées. L’étude européenne multicentrique (Devière et al.) a inclus 332 patients. L’examen était complet dans 92,3 % des cas mais la préparation était jugée bonne ou excellente pour seulement 72 % des examens. Dans ces conditions, la sensibilité pour les lésions significatives était de 75 % et la VPN de 83 %. Devant cette observation et afin de Volume 38 - N° 4 - 2008 potentialiser la performance de l’examen, une grande partie du débat a porté sur les différentes modalités de préparation possibles et leurs évaluations en cours dans plusieurs pays. Un nouveau projet a également été proposé sous l’égide du GETAID : celui de l’application de la capsule colique aux MICI et en particulier, la validation du score de sévérité endoscopique dans la maladie de Crohn (CDEIS). En conclusion de ce congrès, la capsule colique n’est actuellement pas une alternative à la coloscopie conventionnelle de référence lorsque celle-ci est indiquée mais c’est incontestablement un atout complémentaire en cas de non ou contre-indication temporaire ou permanente à la coloscopie, de coloscopie incomplète, ou refus de la coloscopie par le patient. Enfin, il faut remercier Given Imaging pour son soutien aux équipes investigatrices, permettant de poursuivre les études scientifiques d’évaluation. 10 Acta Endoscopica Numéro 40 – Juillet 2008 Lettre de la SFED LA COMMISSION JURIDIQUE PREND SES MARQUES ET VOUS DONNE RENDEZ-VOUS LORS D’UN SYMPOSIUM À VIDÉODIGEST 2008 Le jeudi 6 novembre 2008 de 18 h 15 à 19 h – Discordance des résultats du test Hémoccult® et de la coloscopie dans le cadre du dépistage ; – Prescription d’un coloscanner en alternative à la vidéocoloscopie ; – Perforation colique chez une patiente sans pathologie dans le cadre du dépistage organisé ; – Participer à la formation des experts auprès des tribunaux à la responsabilité médicale pour les HGE et spécifiquement pour les endoscopistes (Participation par module de 2 jours au DU de responsabilité médicale du Pr Léonetti) ; – Assistance méthodologique pour les demandes ponctuelles de membres de la SFED ; – Ressources bibliographiques (mise à jour du site de la SFED sur la réglementation, la jurisprudence, etc.). Membres : Pierre Blachère, Christian Boustière, Bernard Croguennec, René Laugier, Jean-Christophe Létard, Raymond Lefèvre, Bernard Marchetti, Patrice Pienkowski, Bruno RichardMolard (président). Les objectifs de la commission juridique : • Rédiger des fiches pratiques à publier sur le site de la SFED (cas pratiques, commentaires juridiques de jurisprudence, recommandations...) pouvant éventuellement aboutir à la constitution d’un ouvrage sur la responsabilité médicale. Dans ce but, un recensement des membres de la SFED, experts auprès des tribunaux, est lancé. • Former les hépato-gastro-entérologues par des modules spécifiques de type « Convergence médico-juridique » lors des journées de la SFED avec le 6 novembre 2008 de 18 h 15 à 19 h, un symposium lors de Vidéodigest 2008 (Ferring) dont le programme sera : LE COIN DES FABRICANTS La plateforme vidéo universelle EXERA II de la société Olympus offre une solution complète en endoscopie digestive : une large gamme d’endoscopes (gastroscopes, coloscopes, duodénoscopes, entéroscopes, écho-endoscopes) associée à des technologies innovantes visant à améliorer le diagnostic précoce, notamment la HDTV (High Definition Television) et le NBI (Narrow Band Imaging). De plus, Olympus dispose d’une gamme complète pour l’endoscopie du grêle : l’entéroscope simple ballonnet qui simplifie l’acte d’entéroscopie, et la vidéocapsule, véritable endoscope miniaturisé pour une visualisation complète de l’intestin grêle. La société Olympus propose également des instruments pour l’EMR (Endoscopic Mucosal Resection) et pour l’ESD (Endoscopic Submucosal Dissection). Pour cette dernière technique, des instruments dédiés (lames, pinces hémostatiques et d’incision) ont été développés afin de permettre une résection « en bloc » des lésions superficielles de plus de 2 cm, diminuant sensiblement les risques de récidive. Dans le domaine des voies biliaires, Olympus présente sa nouvelle série de sondes de Dormia et lithotripteurs mécaniques rotatifs ou filo-guidables pour une plus grande aisance de l’opérateur. Le « Spyglass™ » est la dernière innovation technologique en endoscopie de la société Boston Scientific. Le matériel est composé d’une colonne d’endoscopie dédiée et d’un mini-endoscope à 4 lumières dont une pour le faisceau optique, deux pour l’irrigation et une pour les instruments. Acta Endoscopica Mini-endoscope de dernière génération dont la taille ne dépasse pas 4 mm, le système « Spyglass™ » est composé de 6 000 fibres optiques, et développé pour l’exploration des canaux biliaires. Après l’exploration par « Spyglass™ », la fibre optique est envoyée en décontamination avec l’endoscope et le miniendoscope « Spyscope » est jeté avec le reste du matériel à usage unique. Manœuvrable par un seul opérateur grâce à un système de fixation au duodénoscope, le « Spyglass™ » est utilisé au cours d’une exploration conventionnelle par CPRE qu’il complète. La CPRE sous « Spyglass™ » permet le traitement des calculs intracanalaires difficiles par lithotritie intra-corporelle, la visualisation de lésions et l’amélioration de la prise en charge de maladies bilio-pancréatiques dont l’évaluation est particulièrement difficile. Compte tenu des données récentes relatives à l’équipement « Spyglass™ », l’innovation reste à valider sur le plan clinique. Un registre européen d’environ 250 cas, auxquels deux membres de la SFED participent (Pr R Laugier et Pr T Ponchon), vient de se clôturer fin mars 2008. Le Dr F PRAT a obtenu un financement INCa pour une étude multicentrique sur le « Spyglass™ » intitulée : apport de la mini endoscopie endo-canalaire dans la prise en charge précoce des tumeurs et des lésions précancéreuses bilio-pancréatiques. 11 Volume 38 - N° 4 - 2008 Lettre de la SFED Numéro 40 – Juillet 2008 ENQUÊTES SFED DEUX POSTERS Docteur Jean-Marc CANARD L’endoscopie œso-gastroduodénale (EOGD) en France en 2006 : résultats d’une enquête prospective nationale de la Société Française d’Endoscopie Digestive (SFED) mente de 30 % avec presque 4 000 mucosectomies en 2006, ce qui signifie peut-être que les cancers du tractus digestif supérieur sont diagnostiqués plus tôt. J.M. Canard, L. Palazzo, J.C. Létard, J.P. Arpurt, C. Boustière, J. Boyer, J. Cassigneul, P.A. Dalbiès, J. Escourrou, G. Gay, R. Laugier, B. Napoléon, T. Ponchon, B. Richard-Molard, D. Sautereau, G. Tucat, B. Vedrenne – SFED (avec le soutien des Laboratoires Sanofi Aventis) Le but de ce travail a été de décrire et quantifier prospectivement l’ensemble des EOGD réalisées en France en 2006 et de suivre leur évolution depuis la première enquête réalisée en 1998. L’endoscopie digestive pratiquée en France en 2006 : résultats globaux d’une enquête prospective nationale de la Société Française d’Endoscopie Digestive (SFED) J.M. Canard, L. Palazzo, J.C. Létard, J.P. Arpurt, C. Boustière, J. Boyer, J. Cassigneul, P.A. Dalbiès, J. Escourrou, G. Gay, R. Laugier, B. Napoléon, T. Ponchon, B. Richard-Molard, D. Sautereau, G. Tucat, B. Vedrenne – SFED (avec le soutien des Laboratoires Sanofi Aventis) Le but de ce travail a été de quantifier prospectivement la pratique de l’endoscopie digestive réalisée en France en 2006 et de suivre son évolution depuis la première enquête réalisée en 1998. Matériels et méthodes : Une enquête prospective a été réalisée du 20 novembre au 2 décembre 2006 auprès des 3 068 gastroentérologues français. Le recueil des données concernait toutes les endoscopies effectuées sur deux jours ouvrables fixés préalablement. 914 réponses complètes analysables ont été adressées soit 6427 endoscopies réalisées chez 5115 patients. L’échantillon était représentatif sur le sexe, l’âge, la région, et le type d’exercice. Des extrapolations ont été réalisées sur la base des 3 068 gastro-entérologues qui réalisent des endoscopies et sur le nombre de jours travaillés. Résultats : 1 260 312 EOGD ont été réalisées (plus 12,6 % par rapport à 2005). Les indications principales étaient : douleurs épigastriques (35,7 %), RGO (28,1 %), surveillance de cancers ou de lésions pré-cancéreuses (10,3 %). Le nombre d’endoscopies dites normales est stable (30 %). La pratique d’une coloration au cours d’une EOGD est faible (1,5%) et diminue (– 43,7%) depuis 2005. Le nombre de prélèvements réalisés augmente (678 048) et en particulier au niveau de l’estomac pour rechercher Helicobacter pylori. 84 322 endoscopies thérapeutiques ont été réalisées par EOGD, 71 628 en 2005. Les gestes thérapeutiques les plus fréquents sont : la gastrostomie dans 22,4 %, le traitement endoscopique des V.O. dans 19,1 %, les hémostases endoscopiques dans 12,9 % des cas. Le nombre de mucosectomies est passé de 2 889 en 2005 à 3 969 en 2006 dont 1 078 duodénales, 1 231 œsophagiennes, et 1 059 gastriques et ou du cardia. 26 679 nouveaux cancers ont été diagnostiqués par EOGD pour 21 571 en 2005. Une anomalie a été diagnostiquée dans l’œsophage chez 579160 patients, dans l’estomac chez 438283 patients, et dans le duodénum chez 126 963 patients (un même patient peut avoir plusieurs pathologies œso-gastro-duodénales). Dans 67,2 % des cas, une anesthésie générale était délivrée par un anesthésiste pour une endoscopie haute. Ce chiffre est stable par rapport à 2005. Parmi les 7 150 échecs d’endoscopies hautes, 28 % étaient dus à l’absence d’anesthésie. La pratique de l’EOGD en cabinet diminue d’année en année : 10,3 % en 2006, 12,7 % en 2005, 15,7 % en 2004, 17,2 % en 2003, et 20 % en 1999. Conclusion : Le nombre de nouveaux cancers diagnostiqués par EOGD est en légère augmentation avec près de 27 000 nouveaux cas. L’EOGD à visée thérapeutique est également en augmentation avec un peu plus de 84 000 gestes avec comme précédemment, la gastrostomie en premier, puis le traitement endoscopique des V.O. Le nombre de mucosectomies œso-gastro-duodénales aug- Volume 38 - N° 4 - 2008 Matériels et méthodes : Une enquête prospective a été réalisée du 20 novembre au 2 décembre 2006 auprès des 3 068 gastroentérologues français. Le recueil des données concernait toutes les endoscopies effectuées sur deux jours ouvrables fixés préalablement. 914 réponses complètes analysables ont été adressées soit 6427 endoscopies réalisées chez 5115 patients. L’échantillon était représentatif sur le sexe, l’âge, la région, et le type d’exercice. Des extrapolations ont été réalisées sur la base des 3 068 gastroentérologues qui réalisent des endoscopies et sur le nombre de jours travaillés. Résultats : 2 687 1372 endoscopies ont été réalisées en 2006 soit une augmentation de 7,1 % par rapport à 2005. (120 000 examens supplémentaires), dont 70 000 coloscopies. 70 900 nouveaux cancers ont été diagnostiqués en 2006 pour 67 000 en 2005 avec 45 034 cancers colorectaux, 5 155 cancers de l’œsophage, 1 279 cancers du cardia, 8 419 cancers de l’estomac, 7 600 cancers des voies biliaires et du pancréas, et 3 400 cancers divers. 439 767 endoscopies à visée thérapeutique ont été réalisées dont 290 385 coloscopies avec polypectomie, 25 470 autres gestes thérapeutiques par coloscopie dont 20 757 mucosectomies coliques, 84 322 EOGD thérapeutiques, 39 617 CPRE échoendoscopies et entéroscopies à visée thérapeutique. La polypectomie thérapeutique a permis l’ablation de près de 900000 polypes (800000 en 2005). Le nombre de mucosectomies œso-gastro-duodénales est passé de 2 889 en 2005 à 3 969 en 2006. Enfin, il a été réalisé 1 183 775 prélèvements ce qui témoigne de l’importance de l’endoscopie en matière de diagnostic. Conclusion : L’enquête confirme le rôle diagnostique et thérapeutique majeur de l’endoscopie digestive avec près de 1 200 000 prélèvements réalisés et près de 440 000 gestes thérapeutiques. Le rôle de l’endoscopie pour le traitement préventif de lésions pré cancéreuses (près de 900 000 polypes enlevés) doit être intensifié puisque le nombre de nouveaux cancers digestifs diagnostiqués augmente (70 900 en 2006 contre 67 000 en 2005). 12 Acta Endoscopica Numéro 40 – Juillet 2008 Lettre de la SFED PROGRAMME PRÉVISIONNEL VIDÉO-DIGEST 2008 Palais des Congrès de Paris Les 6 et 7 novembre 2008 Jeudi 6 novembre 14 h 00 Reprise des démonstrations en direct 08 h 00 Accueil des participants 08 h 30 Introduction au 08 h 45 10 h 30 11 h 15 12 h 45 19e Vidéo-Digest – Allocution du Président de la SFED Démonstrations d’endoscopie digestive en direct de l’hôpital Edouard Herriot (Lyon) Pause et visite de l’exposition Reprise des démonstrations en direct Buffet-déjeuner et visite de l’exposition 15 h 45 Pause et visite de l’exposition 16 h 15 Reprise des démonstrations en direct 17 h 45 Fin des démonstrations en direct 18 h 15 Symposium partenaire 18 h 45 Symposium partenaire 19 h 15 Fin de la 1re journée. Vendredi 7 novembre ■ Matin 14 h 10 Pré-tests 07 h 00 Accueil des participants 14 h 20 Module sur l’Etat de l’Art en Endoscopie Digestive: « Les polypes digestifs dans le détail » : • Les polypes gastriques : apprendre à les reconnaître, lesquels enlever – Gilles LESUR (Boulogne-Billancourt) • Les polypes duodénaux : stratégie diagnostique et modalités thérapeutiques – Jean-Christophe SAURIN (Lyon) • Les polypes grêliques : particularités thérapeutiques – Christophe CELLIER (Paris) • Les polypes du côlon : les petits polypes sont-ils dangereux ? – Paul BAURET (Montpellier) 15 h 40 Pause et visite de l’exposition 16 h 25 Remise du prix de recherche en Hépato-Gastro-Entérologie Ipsen Pharma 16 h 30 Module « Les nouveautés en endoscopie biliopancréatique» – Modérateurs : Laurent PALAZZO (Paris), Denis SAUTEREAU (Limoges) • Echo-endoscopie interventionnelle – Marc BARTHET (Marseille) • Nouveautés en cathétérisme bilio-pancréatique – Pierre DEPREZ (Louvain, Belgique) • Places respectives de l’IRM et de l’écho-endoscopie dans la prise en charge des maladies bilio-pancréatiques – Bertrand PUJOL (Lyon) En parallèle : 08 h 00- Echocenter (nombre de places limité à 40 ; 10 h 00 inscription exclusivement en ligne) – Paul CASTELLANI (Marseille), Pierre-Adrien DALBIES (Béziers) 17 h 00 Symposium partenaire 17 h 45 Post-tests et réponses 19 h 00 Fin de la journée – Clôture du 19e Vidéo-Digest 07 h 15 Symposiums partenaires 08 h 00 Ateliers (deux sessions : 8 h – 9 h/9 h – 10 h) : • Polypectomie et mucosectomie difficiles – Jean-Marc CANARD (Paris), François CESSOT (Limoges) • Bistouris électriques – Denis HERESBACH (Rennes), Bruno VEDRENNE (Mulhouse) • Hémorragies digestives graves – Gilles LESUR (Boulogne-Billancourt), Thibault MANIERE (Cannes) • Proctologie/Exploration des saignements anaux : jusqu’où aller trop loin ? – Philippe GODEBERGE (Paris), Jean-Michel SUDUCA (Toulouse) • MICI : endoscopie et conduite thérapeutique – Marc LEMANN, Gilbert TUCAT (Paris) • Echo-endoscopie pancréatique – Louis BUSCAIL (Toulouse), Laurent PALAZZO (Paris) En parallèle : 08 h 00- Echocenter (nombre de places limité à 40 ; 10 h 00 inscription exclusivement en ligne) – Paul CASTELLANI (Marseille), Pierre-Adrien DALBIES (Béziers) 10 h 00 Pause et visite de l’exposition 10 h 45 A propos du direct – Analyse et discussions des cas cliniques 12 h 45 Buffet-déjeuner et visite de l’exposition ■ Après-midi 14 h 00 Introduction au 18e Séminaire de Formation de la SNFGE – Allocution du Secrétaire Général de la SNFGE et du Secrétaire Général de la SFED Acta Endoscopica 13 Volume 38 - N° 4 - 2008 DEMANDE D’ADHÉSION NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : ................................... (en lettres capitales) Nationalité : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date de Naissance : ........................... Adresse Professionnelle : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ........................................................................................... Code postal : . . . . . . . . . . . . . . . . . Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Pays : Tél. : Fax : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E-Mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ....................... ......................... Parrainage Conformément aux statuts, chaque adhérent doit être présenté par deux parrains déjà membres de la SFED. Premier Parrain : NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : ................................... Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ........................................................................................... Tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fax : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Signature : Deuxième Parrain : NOM : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : ................................... Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ........................................................................................... Tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fax : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Signature : Votre dossier complet (curriculum vitae court, éventuels titres et travaux, lettre de motivation et demande d’adhésion) doit être adressé au : Professeur René LAUGIER Secrétaire Général SFED – 50, bd de Port Royal – 75005 PARIS La cotisation de 185 euros vous permet : – – – – – de recevoir les revues Endoscopy et Acta Endoscopica (abonnement seul = 410 euros) ; de bénéficier d’une remise de 100 euros à Vidéo-Digest ; d’une inscription à taux réduit à l’ESGE pour 50 euros donnant l’accès à l’UEGW ; des services réservés sur le site sfed.org aux seuls membres régulièrement inscrits ; prochainement, inscription à l’ASGE à tarif préférentiel incluant la revue Gastrointestinal Endoscopy comprise et l’accès à la DDW. Secrétariat : 50, bd de Port Royal – 75005 Paris – Tél. : 01 42 79 06 35 – Fax : 01 42 79 90 51 – e-mail : [email protected] Site Internet : www.sfed.org – e-mail : [email protected] Lettre de la SFED Numéro 40 – Juillet 2008 RÉUNIONS SOUS L’ÉGIDE DE LA SFED Tél. : +33 (0)4 91 38 60 23 – Fax +33 (0)4 91 38 48 73 e-mail : [email protected] 23e JOURNÉE D’ACTUALITÉS DIGESTIVES DU TROCADÉRO 8e RÉUNION PARIS/ÎLE-DE-FRANCE : ÉTAT DE L’ART EN ENDOSCOPIE DIGESTIVE Paris (France), Pavillon Dauphine, 4 octobre 2008 Informations/Inscriptions : ALEOU/Meeting-pro 5, allée des Acacias – 77100 Mareuil-les-Meaux Tél. : +33 (0)1 64 33 33 33 – Fax : +33 (0)1 64 33 40 31 e-mail : [email protected] Web : www.meeting-pro.com Organisateur : Docteur Jean-Marc CANARD 96, boulevard du Montparnasse – 75014 Paris Tél. : +33 (0)1 43 21 51 31 – Fax : +33 (0)1 40 47 69 81 e-mail : [email protected] JOURNÉES FRANCOPHONES D’HÉPATOGASTROENTÉROLOGIE ET D’ONCOLOGIE DIGESTIVE Paris (France), Palais des Congrès, 19-22 mars 2009 Informations/Inscriptions : ALEOU/Meeting-pro 5, allée des Acacias – 77100 Mareuil-les-Meaux Tél. : +33 (0)1 64 33 33 33 – Fax : +33 (0)1 64 33 40 31 e-mail : [email protected] Web : www.meeting-pro.com Organisation : SNFGE – ACHBT – CHDH – SFCD – SFED – SIAD – SNFCP – FMC-HGE Informations : Secrétariat de la SNFGE CHU Trousseau – 37044 Tours Cedex 01 Tél. : +33 (0)2 47 48 23 01 – Fax : +33 (0)2 47 48 23 02 e-mail : [email protected] VIDÉO-DIGEST Paris (France), 6 et 7 novembre 2008 Secrétariat technique : Hélène FOURNIER 50, bd de Port Royal – 75005 PARIS Tél. : +33 (0)1 42 79 06 35 – Fax : +33 (0)1 42 79 06 51 e-mail : [email protected] INTERVENTIONAL GI ENDOSCOPY TECHNIQUES Strasbourg (France), IRCAD/EITS, juin 2009 Inscriptions : BCA 38, rue Anatole France – 92594 Levallois-Perret Cedex Tél. : +33 (0)1 70 94 65 09 – Fax : +33 (0)1 70 94 65 01 e-mail : [email protected] – Web : www.b-c-a.fr Organisateur/Renseignements/Inscriptions : Docteur Dimitri COUMAROS IRCAD/EITS Hôpitaux Universitaires 1, place de l’Hôpital – 67091 Strasbourg Cedex Tél. : +33 (0)3 88 11 90 00 – Fax : +33 (0)3 88 11 90 99 e-mail : [email protected] – Web : www.eits.fr 21e COURS INTENSIF EUROPÉEN EN ENDOSCOPIE DIGESTIVE DE LA SMIER Nancy (France), 28-29 novembre 2008 LA DEUXIÈME JOURNÉE MÉDICO-CHIRURGICALE DU LIMOUSIN : ÉTAT DE L’ART EN ENDOSCOPIE ET CHIRURGIE DIGESTIVE Limoges (France), Hôtel de Région, juin 2009 Organisation scientifique : Professeur Gérard GAY/Docteur Michel DELVAUX Service de Médecine Interne J – Hôpital de Brabois – Allée du Morvan – 54511 Vandœuvre-lès-Nancy Cedex Tél. : +33 (0)3 83 15 43 66 – Fax : +33 (0)3 83 15 40 12 e-mail : [email protected]/[email protected] Organisateur : Professeur Denis SAUTEREAU Hôpital Dupuytren – 2, avenue Martin Luther King – 87042 Limoges Cedex Tél.: +33 (0)5 55 05 66 32/20 – Fax: +33 (0)5 55 05 66 30 e-mail : [email protected] Informations/Inscriptions : ALEOU/Meeting-pro 5, allée des Acacias – 77100 Mareuil-les-Meaux Tél. : +33 (0)1 64 33 33 33 – Fax : +33 (0)1 64 33 40 31 e-mail : [email protected] Web : www.meeting-pro.com Renseignements/Inscriptions : Nathalie JEAN Laboratoires AstraZeneca GSM : +33 (0)6 87 12 91 83 e-mail : [email protected] Docteur François CESSOT Service d’Hépato-Gastro-Entérologie du CHU de Limoges GSM : +33 (0)6 21 04 47 23 – e-mail : [email protected] Docteur Franck DUMEIRAIN Webmaster de la SFED GSM: +33 (0)6 81 45 97 64 – e-mail: [email protected] 11e JOURNÉE DE RÉFLEXION SUR L’ENDOSCOPIE DIGESTIVE EN FRANCE Lyon (France), 24 janvier 2009 Organisation scientifique : Professeur René LAUGIER Hôpital de la Timone – 242, rue Saint Pierre – 13385 Marseille Cedex 5 Volume 38 - N° 4 - 2008 16 Acta Endoscopica
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