Ablatherm® (Traitement du cancer localisé de la prostate par
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Ablatherm® (Traitement du cancer localisé de la prostate par
CENTRE D’UROLOGIE PRADO-LOUVAIN Ablatherm® (Traitement du cancer localisé de la prostate par ultrasons focalisés) Le cancer de la prostate est la tumeur maligne la plus fréquente chez l’homme (36%). Son agressivité est variable, le plus souvent il est d’évolution lente. La probabilité de survenue d’un cancer augmente avec l’âge. L’adénocarcinome de la prostate est diagnostiqué chez environ 8% des hommes. Dépistage, diagnostic et bilan du cancer de la prostate. Le dépistage du cancer de la prostate est conseillé à partir de l’âge de 50 ans et se base sur 2 examens : le Toucher rectal et le dosage sanguin du taux de PSA (antigène spécifique de la prostate). Pour de plus amples renseignements, consultez le chapitre Cancer de la Prostate. Une fois le diagnostic posé, un bilan doit être effectué pour déterminer si le cancer reste localisé à la glande prostatique ou s’il a déjà dépassé les limites de l’organe et a atteint les organes de voisinage et / ou « envoyé » des métastases. Classification Tous les cancers ne sont pas diagnostiqués au même stade de leur évolution. On les classe selon leur degré d’extension. Adénocarcinome localisé de la prostate (stade T1 ou T2) La tumeur reste intra capsulaire c’est-à-dire confinée aux limites de la glande. Stade T1 : tumeur non palpable au toucher rectal. Stade T2 : tumeur palpable au toucher rectal. Adénocarcinome de la prostate disséminé (stade T3 et T4) La tumeur est devenue extra-capsulaire en s’étendant aux organes de voisinage. Stade T3 : tumeur qui a juste franchi les limites de la glande. Stade T4 : tumeur ayant une extension extra-capsulaire plus large pouvant atteindre col de vessie et rectum. Traitement curatif du cancer localisé de la prostate Les traitements de référence • La chirurgie (prostatectomie radicale) C’est une intervention qui enlève la totalité de la glande prostatique ainsi que les vésicules séminales. Au stade localisé (stades T1 et T2), c’est le traitement de référence. Elle peut se pratiquer par laparotomie (chirurgie ouverte) ou laparoscopie (cœlioscopie). CENTRE D’UROLOGIE PRADO-LOUVAIN - 188 rue du Rouet 13008 Marseille Tél 04 96 12 13 64 - Fax 04 91 32 62 53 - [email protected] • La Radiothérapie externe Elle consiste à irradier la prostate avec des rayons de haute énergie. Ces rayons vont détruire les cellules prostatiques et plus particulièrement les cellules cancéreuses. Elle ne nécessite pas d’anesthésie et est délivrée de manière fractionnée, en séances quotidiennes sur plusieurs semaines. Alternatives thérapeutiques • La curiethérapie (brachythérapie) Cette technique consiste en la mise en place de grains radioactifs dans la glande prostatique pour délivrer une irradiation locale et détruire ainsi les cellules prostatiques et cancéreuses. Elle est réalisée sous anesthésie générale dans quelques centres en France. • Les ultrasons focalisés transrectaux (Ablatherm®) Cette technique consiste à délivrer par l’intermédiaire d’une sonde située dans le rectum des ultrasons de haute intensité (HIFU) qui vont entraîner une destruction du tissu prostatique par chaleur. Ce traitement en un temps peut être réalisé sous anesthésie locorégionale. ABLATHERM® Description générale Le patient est positionné sur un appareil en position latérale et une sonde qui émet un faisceau d’ultrasons focalisés de haute intensité est placée dans le rectum. A l’endroit où les ultrasons se concentrent (point focal), l’absorption soudaine et intense du faisceau ultrasonore crée une élévation brutale de la température (entre 85 et 100°C) qui détruit les cellules situées dans la zone cible. La zone détruite par chaque tir mesure environ 22 mm de haut et 2 mm de diamètre. La brièveté du tir évite la diffusion de chaleur autour du point focal. La répétition des tirs en déplaçant la tâche focale permet de balayer la totalité du volume tumoral. Ce traitement s’adresse tout d’abord aux patients porteurs de cancer localisé de la prostate (stade T1 et T2) non-candidats à un traitement radical de référence (prostatectomie radicale ou radiothérapie) en raison de leur âge, de leur état général ou de maladies associées. Il constitue également un traitement de « rattrapage » pour les patients qui ont une récidive locale après une radiothérapie externe. Il constitue une nouvelle option thérapeutique par agent physique qui présente les avantages suivants : traitement peu invasif, en une seule séance, avec une courte hospitalisation ; de plus, en cas de contrôle insuffisant à la première séance, une nouvelle séance peut être programmée. Enfin, en cas d’échec, les autres thérapeutiques peuvent être proposées. Matériel L’ABLATHERM® est un appareil qui comprend : • Un support sur lequel repose le patient en position latérale durant le traitement. • Un générateur d’ultrasons. • Un échographe qui permet la localisation de la prostate durant le traitement • Une sonde endorectale qui comprend une tête de tir endorectale (transducteur émettant les ultrasons focalisés) et une sonde d’imagerie. Ces deux éléments sont placés dans un ballon en latex rempli d’un liquide réfrigéré. • Un ordinateur qui dirige et contrôle les tirs selon un plan de tir établi par le chirurgien urologue à l’aide de l’appareil d ‘échographie. CENTRE D’UROLOGIE PRADO-LOUVAIN - 188 rue du Rouet 13008 Marseille Tél 04 96 12 13 64 - Fax 04 91 32 62 53 - [email protected] De nombreux dispositifs de sécurité sont intégrés à l’appareil pour garantir la sécurité du patient et l’efficacité optimale du traitement : • Contrôle permanent de la position de la tête de tir par rapport à la paroi du rectum • Détecteur de mouvements du patient • Contrôle permanent de la température du rectum Ces systèmes arrêtent automatiquement les tirs si une anomalie est détectée en cours de traitement, ce qui garantit une parfaite sécurité de la séance. Traitement Il se fait au cours d’une courte hospitalisation. Sous anesthésie loco-régionale, le patient est allongé en position latérale droite sur l’appareil. Le chirurgien introduit une sonde dans le rectum du patient ; cette sonde est enveloppée dans un ballon de latex dans lequel circule un liquide de refroidissement de manière à maintenir la paroi rectale à température constante durant le traitement. Les limites et le volume de la prostate sont déterminés par le chirurgien à l’aide de la tête d’échographie située dans la sonde ; ils sont visualisés sur l’écran d’ordinateur. Les paramètres de la zone à traiter peuvent ainsi être définis. Le traitement peut alors débuter ; il consiste en un balayage progressif de la zone de tir permettant ainsi un traitement complet du volume défini (400 à 600 tirs sont ainsi effectués). Le traitement dure entre 1h30 et 3 h en fonction de l’importance du volume traité ; il se termine par la mise en place d’une sonde vésicale pour assurer une bonne évacuation des urines dans les heures qui suivent la séance. Pour éviter les troubles urinaires après traitement liés à l’œdème et au remaniement du tissu prostatique secondaire, une résection endoscopique prostatique est effectuée préalablement ; cette intervention par les voies naturelles (endourétrale) consiste à dégager la partie interne de la prostate pour assurer des mictions plus faciles. Elle est réalisée environ 2 mois avant la séance d’ultrasons pour permettre une bonne cicatrisation des tissus réséqués. Suivi L’alimentation est reprise le jour même et la sonde vésicale est enlevée deux jours plus tard. Le retour à domicile se fait le plus souvent au 3ème jour avec un traitement antibiotique pour éviter toute infection urinaire. Durant environ un mois, le patient peut ressentir un inconfort mictionnel avec des envies pressantes et fréquentes d’uriner qui vont progressivement s’estomper. Un rendez-vous de consultation avec l’urologue en charge du traitement est pris à un mois avec un dosage du PSA et une analyse cytobactériologique des urines . Le taux de PSA va progressivement diminuer sur les 3 à 4 mois post-opératoire. Le plus souvent, à 6 mois, des biopsies prostatiques de contrôle sont effectuées pour vérifier l’absence de cellules tumorales résiduelles. Si celles-ci persistent, il faudra alors programmer une 2ème séance d’ultrasons pour assurer un contrôle local complet de la maladie. La persistance de cellules cancéreuses à la biopsie prostatique après deux séances d’ultrasons focalisés imposera de changer de traitement (radiothérapie, hormonothérapie, …). Effets indésirables Les risques principalement recensés concernant ce traitement sont : • L’impuissance sexuelle : le risque de perdre la faculté secondaire d’obtenir des érections spontanées est de l’ordre de 50%. • L’incontinence urinaire : le risque d’incontinence résiduelle à l’effort est évalué à 10%. CENTRE D’UROLOGIE PRADO-LOUVAIN - 188 rue du Rouet 13008 Marseille Tél 04 96 12 13 64 - Fax 04 91 32 62 53 - [email protected] • La sténose de l’urètre : Un rétrécissement de l’urètre prostatique dû à la fibrose qui après traitement remplace le tissu prostatique détruit peut survenir dans environ 15% des cas. Il peut nécessiter un traitement endoscopique. • Le risque de complications digestives est faible, inférieur à 1%. Il consiste en des brûlures du rectum et concerne essentiellement les patients dont le rectum est fragilisé (après radiothérapie externe). Résultats Depuis les premiers traitements effectués dans les années 1990, plusieurs études notamment européennes ont montré qu’environ 80% des patients avaient des biopsies prostatiques négatives, 6 mois après traitement par ABLATHERM®. Le taux de PSA revient à la normale dans également 80% des cas avec un suivi moyen d’un an. Seuls 10% des patients environ doivent avoir recours à une alternative thérapeutique après traitement par ABLATHERM®. Conclusion L’homologation européenne de l’appareil (marquage CE) ayant été obtenue en 1999, nous avons pu proposer cette nouvelle technologie à nos patients à partir de Novembre 2001 à l’Hôpital Saint-Joseph. À ce jour, plus de 350 patients ont pu bénéficier de ce traitement avec des résultats comparables à ceux des autres équipes. Il s’agit donc d’une nouvelle option thérapeutique pour le traitement du cancer localisé de la prostate, fiable, efficace et peu invasive qui a trouvé toute sa place dans le panel des traitements de ce cancer. POUR EN SAVOIR PLUS Liste non exhaustive de sites Internet relatifs à ce sujet : www.edap-hifu.com www.urofrance.org www.lyon.inserm.fr www.fnclcc.fr www.prostatecancer.ca CENTRE D’UROLOGIE PRADO-LOUVAIN - 188 rue du Rouet 13008 Marseille Tél 04 96 12 13 64 - Fax 04 91 32 62 53 - [email protected]
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