Richards Bay - Accueil site cyberlionel

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Richards Bay
Le lendemain de notre arrivée en Afrique du Sud, après quelques complications… en Afrique
tout fini par s’arranger c’est juste une question de temps et de patience…nous bouclons les
formalités administratives.
Le Zululand Yacht Club est sur une petite rivière, on peut y rencontrer des crocodiles…et des
hippopotames, mais ce doit être rare car nous ne verrons que des singes… y’en a même un qui
montera à bord !
L’agglomération de Richards Bay est très éclatée, il n’y a pas vraiment de centre ville,
seulement des lotissements par-ci, des townships par-là et au milieu des centres commerciaux.
Bref tout est loin, et sans véhicule, il faut impérativement prendre le taxi, même pour acheter
un bout de pain !
Il y a une bonne ambiance dans ce Yacht club, les gents viennent en famille ou entre amis
pour se faire des grillades sur les nombreux barbecues du site.
De l’autre coté, il y a un chantier naval, où chacun travaille sur son bateau, et aussi un
shipchandler bien achalandé.
Comme s’est inscrit dans la constitution du club (comprenez « le règlement ») tous les
bateaux ayant traversés l’océan Indien et faisant escale au Zululand Yacht Club se verrons
offrir une bouteille de champagne (sud Africain évidement).
Alors nous sommes invités à la buvette du club pour la soirée de remise des prix et le
président (Commodore) nous remet notre bouteille de champagne ainsi qu’aux autres
collègues navigateurs que nous avons d’ailleurs pour la plupart déjà croisés.
Ce qui nous surprend, c’est la ségrégation raciale, les noirs sont les manœuvres des blancs…,
il est courant de voir un gros blanc bien ventru, affalé sur sa chaise avec une bière à la main,
regardant travailler son noir qui lui brique le bateau…il parait qu’ils coûtent 10 euros par jour.
A part dans les relations hiérarchiques, ils se parlent peu, nous par contre on leur parle…alors
ils comprennent de suite qu’on est pas sud Africain et on a de très bons contacts.
Après avoir ravitaillé le bateau, il était temps… nous préparons une virée safari dans une des
nombreuses réserves animalières du Zululand.
Pour la taille des réserves, rien à voir avec la France, c’est Sigean puissance 1000, les
animaux sont vraiment en libertés sur d’immense territoire, plus de 1300 Km² pour la réserve
qu’on a visité (qui n’est pas la plus grande).
Nous louons par l’intermédiaire de notre chauffeuse de taxi, un 4x4 pour 22 euros par jour et
après quelques péripéties nous trouvons finalement un hôtel dans une réserve privée à
quelques kilomètres au nord de notre réserve.
C’est pour moi une première de conduire à gauche avec le volant à droite, mais finalement ça
ne me posera pas de problème, l’équipage étant vigilant et me rappelant de temps en temps
quel est le bon coté de la route…
Dans la réserve, nous sommes comme des enfants : un éléphant par ici, des zèbres par là, des
girafes, des bisons ???…mais non, ce sont des buffles
Nous verrons aussi des gazelles, des antilopes de toutes sortes, des rhinocéros, des singes, des
phacochères, des lionnes, des gros lézards et une multitude d’oiseaux tous plus colorés les uns
que les autres.
Pour finir nous verrons même l’incroyable Héron Goliath qui est bien aussi grand que nous…
Ce sera aussi l’occasion pour Maxime d’apprendre à conduire, plusieurs dizaines de
kilomètres sur les chemins du parc, il faut juste s’arrêter de temps en temps lorsqu’il y a un
éléphant ou un rhinocéros sur la route…
En soirée nous quittons le parc pour rejoindre notre hôtel, il est dans une réserve gardée,
grillagée et électrifiée…pour se protéger des bêtes sauvages ou des autochtones on ne sait pas
trop…
Dans la réserve de l’hôtel, il y a des girafes, des antilopes, des singes, et des oiseaux, seules
les autruches sont enfermées dans un enclos.
Bungalow dans une case haut de gamme avec toit traditionnel en jonc, et air climatisé, un vrai
nid pour nuit de noce…
Le lendemain nous continuons vers Santa Lucia pour observer les crocodiles et les
hippopotames.
Nous traversons de grandes forêts artificielles, le bois est exploité en parcelles immenses sur
des milliers d’hectares, encore une échelle hors norme pour des Français…
Nous tournons un peu avant de nous diriger vers l’embouchure de la rivière, et là nous
pouvons observer les crocodiles, et les hippopotames et faisons une belle balade sur la plage
puis un pique-nique devant le crocodile center, une « ferme aux crocodiles » locale.
Sur le chemin du retour, nous faisons laver le 4x4 qui est plein de boue, 3 euros pour regarder
4 noirs le frotter avec une éponge puis le rincer au nettoyeur haute pression, en France c’est le
prix de l’eau et du savon…décidément leur travail n’est pas cher payé.
Après avoir fait les formalités de départ, qui ici sont complexes, puisqu’il faut aller à
l’immigration, alors qu’on ne quitte pas le pays ? À la douane ? À la police maritime et pour
finir, les documents remplis seront faxés au port control qui donnera l’autorisation de sortir du
port.
Bref une bureaucratie archaïque digne d’un pays totalitaire, mais l’apartheid ce n’est pas très
vieux, il reste encore du chemin à faire…
Nous profitons d’un petit créneau météo de 24 heures pour descendre sur Durban, où nous
espérons remettre notre garde robe (nos voiles) à jour.
Nous sortons du port de Richards Bay à 6 heures du matin.
Nous gagnons d’abord le large pour trouver le courant des Aiguilles, véritable tapis roulant
géant qui nous fera gagner entre 2 et 3 nœuds.
Puis nous longeons la côte à une vingtaine de miles, nous arrivons à Durban à 19h30.
Mais le port control nous demande d’attendre que deux cargos rentrent avant de rentrer, nous
patientons donc, de nuit devant l’entrée avec une grosse houle et un vent d’environ 25 nœuds
pendant un bon quart d’heure, un plaisir…
Puis nous entrons dans ce port immense direction la marina, à 21 h nous trouvons une place
libre et nous nous mettons à quai, enfin on va pouvoir dormir…
Courte réjouissance, car le gardien de nuit arrive, en m’expliquant que ce sont des places
réservées et qu’il faut que je téléphone au responsable pour voir avec lui.
Je l’appelle donc, et ce responsable m’explique qu’il n’y a plus de place et qu’il faut qu’on
aille à l’ancre devant le port en attendant…
On passera la nuit au mouillage.
Durban
Le lendemain, un employé du port m’emmène au ponton avec son canot et le gardien de
service m’explique qu’aujourd’hui le bureau est fermé car c’est « Réconciliation day » jour
férié pour la commémoration de la fin du régime de l’apartheid.
Il appelle alors le même responsable que j’ai eu au téléphone hier, qui me dit la même chose
que la veille…alors qu’il y a plus de 10 places de libres dans cet immense port…décidément
ce responsable n’est ni marin ni compétent…
Nous passerons donc notre première journée encore à l’ancre.
Vers 10 h le vent tourne au sud est et fraîchi, nous remouillons plus long,
Dans l’après midi il y a des rafales à 40 nœuds…mais le mouillage tient bien.
Le lendemain matin, deux catamarans quittent le port presque en même temps, et nous
profitons de la place dégagée pour nous mettre rapidement à quai.
Après avoir réglé quelques formalités au bureau, on nous attribut une place, sans électricité, et
l’eau deux heures par jours, mais au moins on est à quai…
La sécurité dans cette marina d’un autre age, est la seule chose qui soit vraiment à la hauteur.
Gardien à l’entrée, ouverture de la porte avec emprunte digitale, rondes fréquentes, poste de
police dès la sortie, ronde de policiers en bateau jour et nuit, on peut dormir tranquille.
On nous apprend que la ville de Durban est sûre le jour, mais qu’il est fortement déconseillé
de sortir la nuit…
Le soir nous sommes invité à un barbecue, chacun amènes sa grillade et on se partage le grand
BBQ, véritable institution en Afrique du sud.
Nous faisons connaissance avec les autochtones de la marina et aussi avec les yachtis de
passages.
Nous rencontrons Gilbert, un belge résidant en Afrique du sud depuis plus de 50 ans, il
prépare un tour de l’océan indien, et il cherche des cartes de l’inde, des Chagos et du Sri
Lanka, coïncidence, le matin même en cherchant les plans du bateau au fond d’un coffre
j’étais tombé sur tout un lot de cartes que j’avais récupéré à la laverie de Tahiti justement sur
cette région de l’Indien et je voulais m’en débarrassé, alors RDV est pris demain, je lui
donnerai les cartes.
Pour me remercier, il me donne un exemplaire du livre qu’il a écrit lors de son premier tour
du monde, et il nous amènera l’après midi faire un tour de Durban avec sa voiture, et quelques
jours après il nous accompagnera à l’hyper marché « Pick’n Pay » pour le grand
ravitaillement.
Nous faisons faire des devis pour renforcer la grand voile, réparer ou changer le lazzy bag et
refaire une trinquette neuve.
Finalement, nous commandons une trinquette neuve que nous récupérerons plus tard à Cap
Town, et nous faisons renforcer les goussets de lattes de la grand voile et recoudre le lassy
bag qui devra tenir encore un peu…
A midi nous mangeons en ville, et le soir au bateau.
Mais les points de restaurations ne nous enchantent guère…on trouve principalement des fastfoods, ou du poulet grillé frittes, tout cela dans un vacarme assourdissant de musiques
pourries…on supporte une ou deux fois…mais après on préfère le restaurant du yacht club
beaucoup plus reposant et pas plus chers.
Nous rencontrons Denise et Michel des Français de passage et quelques jours après un
deuxième Lionel (et oui j’étais là avant. ;-) qui navigue avec son voisin Didier.
Pour le réveillon de Noël, Guy que nous avions rencontré à Tahiti et sa compagne Mira, nous
rejoignent, et nous fêterons dignement Noël autour d’un BBQ géant, avec musique, chants de
marins, et danses, les Sud Afs et les anglo-saxons n’en reviennent pas de l’ambiance qu’on
leur met…
Le vin sud africain coule à flot…
Le lendemain, nous préparons le bateau, il faut remonter la grand voile changer le génois
léger pour le lourd et ranger un peu l’intérieur.
Un créneau météo d’environ 5 jours se confirme, départ samedi pour Cap Town.
Nous quittons Durban sous la pluie, avec un vent faible à nul, il va falloir faire du moteur une
bonne partie de la journée, mais nous n’avons pas le choix, car la fenêtre météo s’est
réduite…
Vers 13h30 nous touchons le courant des Aiguilles qui accélère notre vitesse d’environ 4
nœuds, on file plus de 9 nœuds sur le fond.
Vers 19 h le vent de nord est s’établit et nous arrêtons le moteur, on file entre 10 et 11 nœuds
une bonne partie de la nuit.
Au petit matin, nous n’avons plus l’aide du courant ??? Pourtant nous sommes bien là où il
devrait être ??? Il a dû s’écarter de sa route…
Vers 4h30 le vent s’énerve à plus de 35 nœuds, le bateau lofe et empanne, il faut réduire, je
m’aperçoit que la grand voile s’est déchiré en dessus du second ris, et qu’une poulie du frein
de bôme a explosée dans l’empannage…, évidement pendant la manœuvre, une déferlante
arrive par le travers arrière et inonde le cockpit, Sabine à juste le temps de fermer la bulle, je
suis tout trempé, mais pas d’eau dans le bateau on s’en tire bien…
On prends le 3ème ris et on roule un peu de Yankee.
Le bateau retrouve son équilibre, on avance à 6 nœuds.
Nous resserrons la côte pour tenter de retrouver le lit du courant qui devrait suivre plus ou
moins la ligne de sonde des 200 mètres., vers 11h on le trouve, il nous accompagnera sans
défaillir jusqu’au sud de l’Afrique, maintenant notre vitesse entre 9 et 11 nœuds.
240 miles en 24 heures record battu pour le bateau et en plus la mer n’est pas trop dure car le
courant apaise les vagues qui vont dans son sens.
Vers 13 h, il y a un grand bruit dans le bateau, je me dis Sabine, doit faire le vaisselle…
Mais non, c’est la gazinière qui vient de tomber, un de ses axes d’articulation a cassé,
décidément, elle vieillit mal cette gazinière, elle n’a que trois ans et déjà les boutons sont
cramés, le système d’allumage est hors service, on a déjà dû ressouder les barres de maintiens
des casseroles, et maintenant un des axes principaux casse. C’est pourtant un modèle haut de
gamme, tout inox de chez Eno.
Dans l’après midi le vent s’énerve encore un peu soufflant à plus de 45 nœuds en rafale, on
est sous grand voile à 4 ris.
Comme chaque jour, matin et soir nous communiquons par BLU avec L’Embellie qui fait la
même route que nous et fait partie de la flotte Française ayant appareillée samedi dernier de
Durban, 4 bateaux au total avec le Véga.
Après une nuit tranquille, seulement perturbée par un porte conteneur que nous avons dû
appeler à la VHF à 1h du matin, pour être sûr qu’il nous avait bien vu…
Le vent faiblit en matinée nous obligeant à passer au moteur, dans l’après midi il
refuse…décidément c’était mieux dans le courant, mais la fête est fini…, nous nous aidons
des voiles et du moteur pour avancer, heureusement le vent ne souffle pas fort et ne lève pas
la mer.
3 baleines aperçues aujourd’hui et des vols entiers de majestueux albatros, l’oiseau roi des
mers du sud.
Nous attrapons un première Bonite, puis le jours suivant deux autres un peu plus petites.
Lorsque nous passons à proximité du cap Agulhas, l’extrémité sud de l’Afrique, nous nous
approchons suffisamment pour capter le réseau 3G et nous avisons la Marina de notre ETD
(Heure Théorique D’arrivée).
Pour le dernier jour, au petit matin se lève une épaisse brume, on est dans un bol de lait…
Le radar nous ouvre la route.
Puis d’un coup le brouillard s’étiole nous laissant découvrir le spectacle grandiose des
montagnes de la péninsule du Cap de Bonne Espérance.
Quelques heures plus tard, après avoir croisés des dizaines de phoques, et de grosses algues
géantes à la dérive, nous arrivons à Cap Town guidés par les oiseaux.
Dans l’après midi, le voilier l’Embellie arrive, suivi d’Ivitu dans la soirée, et c’est autour
d’un barbecue géant (pas moins de 14 BBQ mis en service, charbon compris, par le yacht
club), que nous fêtons la nouvelle année, nous aurons même droit au feux d’artifice.
Ca y est nous sommes passé en Atlantique sud, avec ses eaux froides, reste plus qu’à gagner
les Alizés puis retrouver le chemin de la maison…
A bientôt.
L’équipage du Véga vous souhaite une bonne et heureuse année 2016.
SABINE MAXIME LIONEL
Du Véga depuis Cap Town en Afrique du Sud