Mise en œuvre d`ITIL et bonnes pratiques de Gouvernance au
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Mise en œuvre d`ITIL et bonnes pratiques de Gouvernance au
L’Essentiel Club des Responsables d’Infrastructures et de Production # 19 Avril 2013 ITIL et Gouvernance CRiP Assises Mise en œuvre d’ITIL et bonnes pratiques de Gouvernance au service de la performance des Infrastructures IT du 26 février 2013 Les processus de type ITIL permettent de structurer les activités de la Production, d’améliorer ses rapports avec les Métiers, et de mieux structurer la gouvernance. Leur mise en œuvre est une démarche de grande envergure. Elle demande un effort de refonte des organisations, de formation et de certification des équipes, le déploiement d’outils idoines et d’indicateurs, mais aussi la mise en œuvre d’un modèle de pilotage. Des processus-clé comme le catalogue de services ou la gestion des capacités participent aussi de cette démarche qui entend mieux positionner les Production pour remplir leur rôle dans une entreprise de plus en plus numérique. Le contexte Organisées par le CRiP les Assises ITIL et Gouvernance se sont tenues le 26 février 2013 à Paris. Ces débats ont rassemblé des intervenants issus notamment des groupes BNP Paribas, Française des Jeux, Rio Tinto, SaintGobain, Arkea (Crédit Mutuel), Systalians, et de la Gendarmerie Nationale. Maryse Nicli (Générali), Brigitte Féletou (Macif) et Nicolas Couraud (CRIP) ont présenté à cette occasion la fiche pratique réalisée par le GT Gouvernance du CRiP. Outre les résultats de l’enquête sur la gouvernance réalisée auprès de CTOs du CRIP en 2011 / 2012, cette fiche pratique apporte un éclairage et des retours d’expérience sur la gouvernance de la production informatique et des infrastructures, sur la relation entre ces services et les Métiers / Clients ainsi que des recommandations et pièges à éviter. Brigitte Declerck (Responsable Pôle production et sécurité AGIRC ARRCO) était la «marraine» CTO de cette journée. En quelques phrases • ITIL n’est pas au service de l’IT, mais vise en priorité à améliorer le service rendu aux métiers. Légitimer la démarche ITIL impose de communiquer d’abord sur les gains pour les métiers. • La mise en place d’un catalogue de services et d’une convention de services sert à instaurer une relation de transparence avec les clients sur les coûts et les garanties offerts dans les services. C’est un gage de maîtrise de la qualité et du coût des services délivrés au client, mais qui demande en amont une analyse des coûts. • Dans une perspective de création de valeur, la Production informatique se doit de connaître son client (maitrise d’ouvrage, métier, ou client final) et de bien communiquer avec lui. Cette démarche passe par la mise en œuvre de nouveaux profils. • Les outils ITSM facilitent la mise en place des approches ITIL. L’ergonomie est importante. L’interface doit être séduisante. Les outils repoussoirs sont à proscrire. • Le processus de gestion des capacités répond à un objectif essentiel dans le cadre d’une démarche ITIL : optimisation et planifications des besoins en ressources, réduction des coûts d’infrastructure, cycles de renouvellement. •L a formation des équipes, et notamment l’apprentissage et la reconnaissance d’un langage commun, fait partie intégrante du cycle d’adoption des bonnes pratiques ITIL. •A u quotidien le reporting et la communication permettent de maintenir ITIL et de justifier de son bien-fondé auprès des équipes et du management concernés. •V ouloir imposer la perfection ne sert à rien. Il faut faire preuve de pragmatisme et penser l’optimisation des processus en termes d’amélioration continue. Ce qu’il faut retenir ITIL modifie les organisations et les métiers La mise en place de processus ITIL contribue à l’apparition de nouveaux métiers qui doivent être reconnus comme tels par l’entreprise. “Nous avons essayé de nommer un responsable pour chaque service spécifique, une personne qui soit chargée de la définition de ce service-là et de la définition des différents niveaux de services qui étaient délivrés derrière une organisation du projet plus globale”, se souvient un intervenant au sujet de la création d’un catalogue de services. “Tout cela s’est fait officieusement. On peut dire que nous avons créé de nouveaux métiers, de nouvelles fonctions mais qui n’étaient pas officiellement reconnus au niveau RH”. Cette approche se comprend, même s’il serait souhaitable que les mentalités évoluent côté RH pour donner toute leur place aux métiers du process. Le groupe de travail ITIL du CRIP rappelle dans la synthèse de ses travaux que “créer une culture ITIL en interne, cela passe par une reconnaissance des fonctions de gestionnaires de processus. Les gens qui portent ces titres, ceux qui oeuvrent à la valorisation de cette compétence et de ce métier, doivent voir leurs fonctions officiellement reconnues dans un organigramme, y compris au niveau RH”. Un des participants évoque ainsi l’existence dans une entreprise de client advocates, chargés de porter les demandes des métiers auprès de la Production. Création et évolution du catalogue de services La mise en place d’un catalogue de services et par extension de conventions de services qui vont contribuer à définir les règles applicables à la fourniture des services (exploitation applicative ou autres) aux différents domaines métiers répond à des règles spécifiques. “Il s’agit de construire les briques qui vont nous permettre dans la durée de maîtriser la qualité et le coût des services délivrés à nos clients” résume un participant. Il faut instaurer une relation de transparence avec les clients sur les coûts et les garanties offertes dans les services. Pour mettre en place un catalogue de services il est donc vain de faire l’économie d’une analyse des coûts. Par extension “la convention de services implique le respect de certains engagements”, ajoute un intervenant. “Il va s’agir de déterminer les coûts de services et les coûts par convention en respect des coûts négociés par convention. Chacune des notions intégrées dans l’offre de soutien étant en lien avec notre méthode d’analyse des coûts”. Outiller différents processus, offrir une vue du catalogue de services au client, faire reconnaître au métier son patrimoine applicatif officiel, “en termes de gouvernance cela nous permet d’afficher clairement le coût de chaque service. Ensuite de quoi, lorsqu’ils ont connaissance du catalogue de services, nos clients nous demandent moins la lune”, poursuit cet intervenant. Le périmètre du catalogue de services est par nature fluctuant et évolutif. L’une des entreprises a opté pour la création coordonnée de cinq chapitres dans on catalogue de services : • Un catalogue de services Projets qui décrit toutes les activités permettant aux MOE de construire des solutions. • Un catalogue de Solutions techniques où sont référencées toutes les solutions standard que les MOE peuvent utiliser pour construire des solutions. • Un catalogue de Services fonctionnels qui regroupe l’ensemble des fonctionnalités rendues aux clients. • U n catalogue de Demandes utilisateurs. Ce catalogue correspond au catalogue des requêtes. Il liste toutes les demandes standards qui peuvent être réalisées en « run ». • Un catalogue de services purement bureautiques. La diffusion et l’adoption des bonnes pratiques ITIL passent par la formation des équipes. La finalité de cette formation n’est cependant pas de posséder une parfaite maîtrise des contenus des différents processus, mais bien plutôt de mettre en place un vocabulaire commun. En effet, les termes les plus courants, incident, problème, changement, recouvrent parfois dans les différentes entités d’une même entreprise des significations différentes, ce qui pose problème pour coordonner des actions. La finalité principale des formations ITIL consiste avant tout à “faire parler le même ITIL” à toutes les équipes, et ce même lorsqu’elles travaillent sur des sites distants et ne se rencontrent que rarement. La question de la certification à l’issue d’une formation ITIL se justifie surtout lorsqu’il y a volonté au niveau RH de reconnaître les compétences ITIL et de les inscrire dans le profil de poste. Le rôle des outils ITSM ne saurait être sous-estimé dans les démarches de déploiement de processus de Production IT. Désormais arrivé à maturité, leur déploiement est relativement rapide, l’un des intervenants étant parvenu à mettre en place en un semestre environ pour la gestion des changements et celle des incidents. “Notre outil nous permet de disposer d’informations cohérentes entre les différents intervenants, mais aussi d’un reporting consolidé pour le management”. La multiplication des solutions en mode SaaS semble aller dans le sens de cette plus grande facilité d’implémentation, lorsque les règles de sécurité de l’entreprise le permettent. Très clairement les outils ITSM contribuent à donner aux équipes une vision transverse sur les activités en cours, mais aussi à fournir des renseignements aux différentes partiesprenantes. Attention toutefois à l’ergonomie de ces outils qui ne doit pas se limiter aux seules Gestion de la capacité : surveiller et prévoir Dans un contexte économique difficile, qui se traduit par une compression des investissements la ressource doit être densifiée. Le processus de gestion de capacité s’impose d’autant plus, souligne un participant. Selon lui, ce processus répond à un objectif essentiel dans le cadre d’une démarche ITIL. Il s’inscrit dans une perspective d’optimisation et de planification des besoins en ressources mais aussi de réduction des coûts d’infrastructure. Mieux, si le processus de gestion de capacité traite de l’utilisation de la ressource il intègre aussi pour partie l’avenir en prenant en compte un plan de renouvellement mais aussi une dimension de veille technologique. “En pratique le gestionnaire de la capacité est pleinement associé à cette démarche et apporte des avis éclairés sur le choix des technologies sur lesquelles il est nécessaire de se projeter” indique cet intervenant. Le processus de gestion de la capacité s’inscrit complètement au sein du système de management et entretient un certain nombre de relations plus ou moins fortes avec les autres processus, à commencer par la partie budget et fournisseurs, la partie configuration. “Mais aussi et surtout avec la partie mise en production, puisque la capacité intervient au départ, quand les applications arrivent sur la plate-forme pour dimensionner et faire les dossiers d’architecture”. Quels en sont les bénéfices ? “La capacité, c’est beaucoup de choses que l’on ferait de manière implicite mais qui sont maintenant qualifiées et certifiées”, analyse un intervenant. En pratique l’implémentation du processus de gestion de capacité requiert des investissements tant au niveau de l’outil retenu sans lequel un suivi précis des usages effectifs est très difficile à réaliser, qu’au niveau de la formation du gestionnaire luimême qui aura des connaissances transverses. Mais les gains techniques sont réels. “On utilise mieux la ressource dont on dispose. Et le travail de densification peut se justifier au travers des indicateurs qui remontent dans l’outil. A l’inverse le processus permet la détection des ressources sous-utilisées. Et sur un plan proactif permet de corriger les incidents avant qu’ils n’apparaissent”. L’Essentiel Former et outiller, pour développer un vocabulaire commun compétences des spécialistes, mais fournir aussi des tableaux de bord plus accessibles en direction des intervenants proches des métiers. CRIP Assises : Mise en œuvre d’ITIL & bonnes pratiques de Gouvernance Si la création du catalogue de services se banalise, la difficulté consiste désormais à le maintenir dans le temps et à le faire évoluer en fonction de nouveaux services qui sont à développer, mais en sachant aussi faire disparaître les services arrivés en fin de vie. Il faut donc déployer une organisation, des gestionnaires et des responsables de services. Leur rôle étant de faire le lien avec les métiers, de comprendre leurs besoins, pour pouvoir faire évoluer au mieux les services. Le cercle vertueux de la certification ISO 9001, ISO 20 000, ISO 27 001 … Au-delà d’ITIL, les entreprises sont en demande de certifications et de leur incontournable pendant, l’audit. Mais pourquoi se faire certifier ? “La certification est synonyme de processus bien identifiée”, relève une intervenante. “Ce sont des pratiques et un langage commun reconnus internationalement. Tout est structurant et fédérateur. Cela facilite et contribue notamment à fluidifier, voire parfois à pacifier les relations entre la Production et les fournisseurs. Mais au-delà, la certification positionne la Production comme un fournisseur de services et pas seulement comme un simple opérateur. Les relations clients sont rationalisées. Cela met du relief. C’est réellement une reconnaissance pour les métiers de la Production”, insiste cette intervenante. Par ailleurs, en certification, la première personne interrogée est souvent le responsable puis les équipes qualité et les équipes système, donc la certification met sous contrôle les fonctions de contrôle elles-mêmes, ce qui est finalement assez sain. “Enfin”, poursuit cette intervenante, “un audit de certification peut donner un coup d’accélérateur à vos projets d’amélioration. Avoir un audit, c’est un accélérateur de mise en œuvre, un challenge à tous les niveaux, la certitude de bénéficier d’un regard externe sur votre organisation. Et par son rythme de renouvellement la certification constitue une garantie de pérennité des actions qui vont être mises en place”. Club des Responsables d’Infrastructures et de Production 24 rue Erlanger 75016 Paris - [email protected] www.crip-asso.fr En application de la loi du 11 mars 1957, il est interdit de reproduire ; sous forme de copie, photocopie, reproduction, traduction ou conversion, le présent ouvrage que ce soit mécanique ou électronique, intégralement ou partiellement, sur quelque support que ce soit, sans autorisation du CRiP. Rédaction : Renaud Bonnet et Philippe Crouzillacq, CRiP - Création Fred.lameche - www.anousdejouer.fr Sur la partie fonctionnelle, un reporting centralisé est communiqué à tous les chefs de projets qui ont ainsi une vision du fonctionnement de leurs applications au travers d’une interface. Comment au final réussir l’implémentation du processus de gestion de capacité ? “Cela passe par une démarche ITIL”, constate un intervenant. “Rien ne peut se faire sans un engagement fort de la direction du management, car cela induit une remise en cause assez importante du fonctionnement habituel des services. Enfin les processus et les procédures doivent être simples et concrets”. Avec ITIL, rappelons-le, il ne faut jamais trop s’éloigner du concret pour aller dans le concept…