Force de la nature - Parc national de la Guadeloupe
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Force de la nature - Parc national de la Guadeloupe
Crédits photos : Philippe Giraud Novembre 2007-N°15 Force de la nature La Charte du Tourisme durable Balade Nature Le projet de sentier du Grand Etang et son observatoire Dossier nature Le Racoon, une mascotte à la loupe édito Photos pages 1, 4, et 5 : avec l’aimable autorisation du Parc zoologique des Mamelles. Quand le Parc national de la Guadeloupe se donne un but, il met tout en œuvre pour l’atteindre ! Parce que le Parc national de la Guadeloupe, c’est nous mais c’est aussi vous, la transparence doit être une réalité tangible. Dans cet esprit, le parc se modernise tous les jours pour mieux rendre compte et expliquer son travail. Dans ce cadre et celui de son contrat d’objectifs avec le Ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables, le Parc national de la Guadeloupe a mis en place des outils de pilotage permettant de suivre en temps réel la mis en application des engagements pris, notamment en termes de temps de travail et de gestion des moyens financiers. En partie grâce à cet effort, le Parc national de la Guadeloupe démarrre 2008, la première année de préparation de la charte, sur des bases solides: trois postes supplémentaires et une augmentation de 10% de son budget annuel ! Avec ce deuxième numéro de Laliwondaj nouvelle formule, c’est désormais un rendez-vous trimestriel pour la connaissance et la protection de notre patrimoine naturel que nous vous proposons. Nous avons voulu faire la part belle à notre ti-racoon, notre « rina » si populaire mais également si mystérieux ! On sait bien peu de choses sur ce petit animal de la faune locale, c’est donc le prétexte à une passionnante étude citoyenne qui demandera la contribution de tous les Guadeloupéens de 7 à 77 ans ! Vous saurez comment participer à cette grande enquête en parcourant notre Dossier Nature. A proximité de la deuxième Chute du Carbet, le Parc national de la Guadeloupe réaménage le tour du Grand Etang, selon un concept souple et novateur. Une promenade synonyme d’évasion des sens et d’une immersion totale dans la forêt dense humide tropicale. Découvrez ce lieu magique et pourtant méconnu dans notre Balade Nature ! Redonner un souffle au tourisme en Guadeloupe, c’est tout le sens de la Charte européenne du Tourisme durable dans les espaces protégés dont le Parc national de la Guadeloupe vient d’obtenir l’agrément. Deuxième parc national français à être labellisé mais premier de l’Outre-Mer et des régions ultra-périphériques, c’est un honneur et un défi pour l’établissement public et une véritable voie d’avenir pour la Guadeloupe. Vite, mettez-vous à la page avec notre rubrique Force de la Nature... Enfin, le Parc national de la Guadeloupe en mission spéciale, c’est 365 jours par an ! Pour la pédagogie, s’entend. Avec le Rectorat, le Parc national a signé une convention permettant de pérenniser une collaboration couronnée de succès. Les professionnels du Parc dans les écoles, les professeurs sur le terrain, des élèves heureux et passionnés... Apprenez tout sur les programmes pédagogiques du Parc national dans notre rubrique Passion Nature ! Enfin, ne manquez pas de retrouver Laliwondaj en ligne sur notre site Internet enrichi et complété : www.guadeloupe-parcnational.com Bonne lecture ! Ferdy Louisy Denis Girou Président du Conseil d’Administration du Parc National de la Guadeloupe 1er vice Président de Parcs Nationaux de France Directeur du Parc National de la Guadeloupe Page par page... Philippe Giraud Rosine Mazin Wilfrid Démonio Rosine Mazin p.4 DOSSIER NATURE : Le Racoon, une mascotte à la loupe. p.6 BALADE NATURE : p.10 Force de la NATURE : La Charte du Tourisme durable. p.14 PASSION NATURE : Le Parc national et la pédagogie de l’environnement. p.16 ECHOS DE LA NATURE : Les actualités du Parc. Le projet de sentier du Grand Etang et son observatoire. LALIWONDAJ N° 15 -Trimestriel - LALIWONDAJ est une publication du Parc National de la GuadeloupeAdresse :Habitation Beausoleil - Montéran - 97120 Saint Claude (Guadeloupe) Tél. 0590 80 86 00 - Fax. 0590 80 05 46 - www.guadeloupe-parcnational.com Directeur de la publication : Denis Girou Responsable de la rédaction : Wilfrid Démonio Rédaction : Red Act Solutions 0690 421 001Crédit Photos : Parc National de la Guadeloupe Comité de rédaction : Olivier Carlotti, Wilfrid Démonio, Jacques Dettwiler, Denis Girou, Ferdy, Louisy, Hervé Magnin, Jean-Sébastien Nicolas, Daniel Silvestre Conception et réalisation : Immeuble Socogar n°14, rue Ferdinand Forest - 97122 Baie-Mahault Régie publicitaire : 18 Éditions Caraïbes - Tél. : 0590 26 72 66 Impression : MSPC Impression ISSN : 1623-7625 - Dépôt légal : juillet 2007 Tous droits de reproduction interdits Dossier Nature Ti-Racoon, une mascotte bien mystérieuse Qui connaît Ti-Racoon ? Tout le monde... et personne ! En lançant une grande étude citoyenne, le Parc national de la Guadeloupe espère en savoir un peu plus sur cet hôte populaire quoique controversé de la Guadeloupe. Je me dandine en marchant, grimpe et sais nager. Je sors la nuit, me délecte de crustacés, de fruits et de légumes et apprécie mon voisin le plus proche : l’homme. Qui suis-je ? Le racoon, bien sûr ! Notre petit « rina » ou raton-laveur est pour les spécialistes le Procyon Minor Miller, un lointain (et fort petit) cousin des ours. On pense qu’il aurait été introduit au début du 19ème siècle depuis un bateau d’agrément en provenance de l’Est des Etats-Unis. On en est aujourd’hui sûr, il s’agit non d’une sous-espèce propre à la Guadeloupe mais d’une espèce commune à tout le continent américain, du Nord au Sud. Le racoon semble en fait avoir une forte capacité d’adaptation à son milieu ambiant d’où le recensement de ce que l’on pensait être une vingtaine d’espèces différentes mais qui ne sont que des variantes plus ou moins brunes, à la fourrure plus ou moins longue (jusqu’à 40 cm) et au poids plus ou moins élevé (de 2,5 à 15 kilos !) Petit animal discret mais dont la frimousse nous est familière pour orner toutes sortes de marques et logos qui nous entourent (à commencer par celle du Parc naturel de la Guadeloupe dans les années 70), le racoon fait partie intégrante du paysage guadeloupéen. On éprouve souvent à son égard un sentiment affectueux, de l’ordre de ceux que l’on 4 éprouve pour nos animaux domestiques, mais son image est aussi associée à celle d’un prédateur, toujours prêt à chaparder dans les poulaillers ou les melonnières... Ce qui, à mieux y regarder, apparaît plutôt injuste. Nous serons les enquêteurs Si le racoon revient régulièrement au devant de la scène sur le thème « mes poules ont été attaquées », il est utile de rappeler que les chiens errants sont bien plus souvent à l’origine de ces désagréables méfaits. En 2005, par exemple, à eux seuls les chiens errants étaient responsables de près du tiers des pertes subies par les troupeaux de Guadeloupe* ! Contrairement à une idée reçue, le « rina » n’est pas en cours de prolifération, il ne l’a d’ailleurs jamais été lors de ses deux siècles de présence en Guadeloupe. Rien ne justifie donc pour le moment de l’extraire de la liste des animaux protégés. Nocturne, omnivore, le racoon se nourrit la nuit : il mouille ses aliments avant de les manger (d’où son nom de raton-laveur). On sait aussi que notre petit plantigrade a des cousins dans toute la Caraïbe, de la Martinique aux Bahamas, en passant par la Barbade. Et voilà à peu près tout ce que l’on sait sur ce petit animal ! Les controverses dont il fait l’objet tout comme la relative rareté de la faune guadeloupéenne font du racoon un débat passionné qui manque cruellement de données fiables sur son comportement alimentaire, sa répartition, sa reproduction, etc. D’où la nécessité d’une étude, diligentée par le Parc national de la Guadeloupe, qui demande la contribution des Guadeloupéens eux-mêmes ! Eh oui, nous sommes les premiers à pouvoir contribuer à la connaissance de l’espèce ! Grâce à une fiche signalétique simple, disponible dans les communes et sur le site internet du Parc national (www.guadeloupe-parcnational. com) et qu’il suffira de retourner par mail, par courrier ou dans les points d’accueil du Parc (siège à Saint-Claude, Maison de la Forêt, site de la Traversée à Baie-Mahault, etc.), une base de données consultable en ligne sera régulièrement enrichie des informations recueillies. Jour, heure, zone de la rencontre, état de l’animal, indices aux alentours... Autant de détails que seule une grande équipe de terrain peut collecter. Cette équipe, c’est nous, les responsables d’une véritable étude citoyenne ! Ainsi, nos enfants auront sans doute la chance d’en savoir un peu plus sur cet hôte populaire et sympathique de la Guadeloupe ! Photo : Philippe Giraud Le Centre de Soins « SOS Faune » un refuge pour les racoons en détresse Le racoon, protégé par un arrêté ministériel en date de 1989, est toujours l’objet du braconnage et même d’élevages clandestins ! Parfois blessés ou retrouvés dans une zone dangereuse pour leur survie, les racoons en détresse sont recueillis par le Centre de Soins «SOS Faune», qui les soignent et les gardent dans un enclos de 800 m2. SOS Faune, qui se trouve aux portes du parc national, à proximité immédiate du parc des mamelles, coiffe ainsi sa casquette de centre de sauvegarde de la faune sauvage. Même s’il est anthropophile - il aime vivre dans l’entourage de l’homme - et qu’il s’apprivoise assez facilement, le racoon en captivité n’a qu’une vocation : être relâché dans sa zone de prélèvement (souvent dans la région du Moule ou à proximité de la mangrove, parfois dans la forêt de la Basse-Terre). Toutefois, c’est muni d’une puce, posée lors de son passage au Parc des Mamelles, qu’il retrouvera son milieu naturel, ce qui permettra de le reconnaître et de suivre son comportement sur le terrain. Près d’une dizaine ont ainsi été relâchés dont la moitié dans l’enceinte du Parc national de la Guadeloupe et les autres en Grande-Terre. Source : DAF Guadeloupe - Service statistique Enquête «STRUCTURE 2005» 5 Le Grand Etang : un charme fou Photo : Bernard Patin Balade Nature FICHE TECHNIQUE Tour du Grand Etang A côté du site-spectacle qu’offre la deuxième Chute du Carbet, le discret Grand Etang réserve son étonnante beauté aux plus curieux. Une visite que le Parc national de Guadeloupe met en valeur en la plaçant sous le signe du rêve et de la poésie. 6 Difficulté : marche facile et familiale mais demandant un pas alerte (on marche sur des racines, on enjambe un petit cours d’eau, certains passages sont un peu glissants, etc.) A noter : spray anti-moustiques recommandé dans une partie de jeu d’ombres avec les nuages. Le site, plus confidentiel que sa grande voisine du Carbet, offre un voyage pour l’imagination et les sens autant qu’un panorama complet des éléments de la forêt dense humide tropicale. Dans cet esprit, audelà de l’aspect technique et informatif du parcours découverte, le Parc national de la Guadeloupe a choisi d’assumer en ces lieux un aspect plus émotionnel. Le principe retenu est original : accompagner les visiteurs qui le souhaitent en leur offrant une interprétation sensible des éléments tout autour de l’étang. Pour cela, rien de plus simple, il suffira de télécharger le guide ad hoc ou de le récupérer au point d’information des Chutes du Carbet ou dans les structures d’accueil du Parc national. Rappel : Le guide d’accompagnement du sentier de découverte sera disponible dès 2008 : • au point d’information de l’aire d’accueil des chutes du Carbet • dans les structures d’accueil du Parc national de la Guadeloupe • sur le site internet du PNG : www.guadeloupe-parcnational.com Photo : Rosine Mazin C’est sur un parking pavé de pierres encastrées à la façon des calades traditionnelles que l’on laisse sa voiture avant de s’élancer sur une allée qui descend en pente douce, sillonnant légèrement dans les ombres des arbres et fougères géantes. Le site s’ouvre ainsi au visiteur, par une courte introduction qui fait office de transition avant la vision quasimystique qu’offre le Grand Etang. C’est un univers de contes et légendes qui nous est révélé. Un puits de lumière poudrée se déverse dans l’enceinte d’un immense cirque de végétation et s’étend sur la surface de l’étang, caressant les masses végétales qui l’entourent. Le tableau, impressionniste, offre à chaque espèce de la flore une teinte distincte, soulignant la présence et le rôle de chacune dans cet ensemble si poétique où le soleil semble absorbé Durée : 1h30 7 Balade Nature L’étang se comble Photo : Rosine Mazin Le Grand Etang, que les Indiens Caraïbes nommaient « la Grande Eau de la Montagne », est le plus vaste du massif de la Basse-Terre. Son déversoir alimente le canal Dongo qui traverse toute la section de l’Habituée pour se jeter dans la mer à la hauteur du cimetière de Saint-Sauveur. Logé dans une dépression volcanique au fond argileux, vieux de plus de 10 000 ans, il étale ses eaux à 400 mètres d’altitude sur dix hectares alimentés par deux ravines. Selon la saison, il peut par endroits dépasser quinze mètres de profondeur, mais d’après les témoignages des anciens, le niveau moyen des eaux baisse continuellement depuis une cinquantaine d’année. La végétation aquatique s’y est développée à tel point que sans travaux de curage et de fauchage, le Grand Etang sera un jour totalement comblé, ne montrant de son ancien visage qu’une surface de marécage partiellement boisé. Pour l’heure, on glisse avec bonheur d’un tableau à l’autre entre fougères arborescentes, ciguines, ananas-bois et palétuviers jaunes, dans une ambiance zen régénérante. Dans l’esprit de Léon Le Boucher (« La Guadeloupe pittoresque », 1931), toute la singularité du Grand Etang est là, dans ce « (...) cadre merveilleux où se déploie toute la beauté de la flore guadeloupéenne, à l’ombre des acomas et des robustes gommiers qui se dressent sur les pentes de mornes abrupts... » Bambous, cours d’eau et lianes lieux poétiques ». Un peu plus loin, cheminant à plus ou moins proche distance des rives de l’étang, on tombe comme par enchantement sur un léger cours d’eau dont on enjambe pierre par pierre la fraîcheur délicieuse et dont le bruissement annonce un ruisseau d’importance plus variable : il faut parfois se déchausser et plonger ses chevilles dans cette eau limpide en provenance de l’Etang As-de-Pique qui offre au marcheur un délassement inattendu. Tout au long du sentier, on progresse sans difficulté sur un entrelacs de racines, depuis lesquelles on perçoit une faible odeur d’humus caractéristique. Impressionnants, les contreforts des châtaigniers petites feuilles dépassent la hauteur d’homme avant de se fondre dans la masse de ces arbres géants qui courent vers le ciel. L’observatoire ornithologique Silence : les oiseaux sont là ! Vers la fin du sentier circulant autour du Grand Etang, on découvre avec curiosité une construction flottante accessible au moyen d’une petite passerelle. C’est un observatoire ornithologique qui permet, à travers joncs, bambous et autres formations bioconstruites, de guetter les oiseaux fréquentant le site. Pour augmenter vos chances, installez-vous un petit moment sans bruit, au calme. Bientôt, vous verrez apparaître 8 des poules d’eau, ces oiseaux noirâtres très farouches que l’on entend plus souvent qu’on ne voit et qui courent à la surface de l’eau pour décoller, ou encore des kios, sorte de petits hérons au plumage sombre et au bec noir, pouvant rester immobile un long moment avant de s’envoler soudainement en émettant un « KIO » sonore ! D’août à décembre, on y voit aussi des canards, espèces américaines qui descendent à Photo : Wilfrid Démonio Au moyen de bornes numérotées discrètes et judicieusement positionnées, on pourra apprendre par exemple que le majestueux bambou, dont on croise d’immenses bouquets verts ou blonds, est une espèce introduite par les Européens au 17ème ou au 18ème siècle, considérée comme invasive en Guadeloupe et dont l’expansion doit être contrôlée... mais on pourra aussi sourire, rêver, s’évader en lisant ces mots du naturaliste Léon Le Boucher : « Derrière un rideau de magnifiques bambous, apparaissent les eaux dormantes de l’étang...Quand une brise vient rider leur surface, les grands bambous s’inclinent et craquent comme des mâts de navires. Cette voix si étrange, si particulière, si personnelle pour ainsi dire, des bambous frissonnants est le seul bruit qui trouble la paix profonde, le silence recueilli de ces cette époque vers l’Amérique du Sud. C’est souvent la sarcelle à ailes bleues, plus rarement le dendrocygne fauve ou « siffleur ». Début 2008, une vingtaine de planches animalières décriront dans cet observatoire les espèces observables. Les quelques espèces aquatiques du plan d’eau seront, elles, commentées dans le guide du parcours découverte. Photo : Wilfrid Démonio 9 QSDFGJKLM Force de la Nature WXCVBN Force de la Nature Large consultation plus durable en Guadeloupe Photo : Philippe Giraud Vers un tourisme Il y tout juste deux ans, en septembre 2005, le Parc national avait déposé sa candidature auprès d’Europarc. Après avoir évalué les potentialités du territoire guadeloupéen en la matière, une large consultation couvrant 320 acteurs du tourisme local (privés et institutionnels) a été lancée : une quarantaine d’entre eux ont participé activement à la stratégie et au plan d’actions du document de candidature final. Le Parc a ainsi été visité en mai dernier par un inspecteur de la fédération Europarc, Josep Prats Santaflorentina. Son rapport a ensuite été soumis au comité d’évaluation d’Europarc qui a délibéré favorablement. Et c’est avec les félicitations spéciales de la commission que le Parc national s’est vu décerner la distinction pour laquelle il s’était tant investi ! Une délégation de représentants du Parc national de la Guadeloupe, conduite par Ferdy Louisy (le président de son conseil d’administration), s’est donc rendue du 27 au 30 septembre derniers en Marque de confiance du Parc national de la Guadeloupe En obtenant son adhésion à la Charte européenne du tourisme durable dans les espaces protégés, le Parc national offre à la destination Guadeloupe un label d’excellence associant de près les acteurs locaux institutionnels et privés. 10 Les partenaires du tourisme durable Ressources et potentiel En adhérant à cette Charte, reconnue au plan international, le Parc voulait se donner les moyens de participer au développement local en faisant le choix de l’excellence. Il s’agissait de moduler l’offre touristique en réponse aux nouvelles attentes du public, mais aussi en réponse aux exigences de maintien des équilibres environnementaux, économiques, sociologiques et culturels. Nul besoin d’être un grand spécialiste pour savoir que le contexte guadeloupéen se prête particulièrement à une forme durable du développement touristique, avec l’existence de son Parc national, d’une grande Réserve naturelle (dans le Grand Cul-de-Sac marin) reconnue zone humide d’importance internationale, et de plusieurs autres espaces protégés, le tout inclus dans une Réserve mondiale de la Biosphère. A ressources exceptionnelles, potentiel exceptionnel. Le tourisme, qui entretient une relation privilégiée avec l’environnement et la société, est l’une des activités à plus fort impact sur le développement durable. La relance de l’économie guadeloupéenne étant prioritaire, l’industrie du tourisme local se doit d’être compétitive. Et à long terme, force est de constater que la compétitivité dépend de la durabilité. Pour le Parc national de la Guadeloupe, obtenir cet agrément était donc une gageure stimulante. Photo : Rosine Mazin Un honneur et un défi. En devenant signataire de la Charte européenne du tourisme durable dans les espaces protégés, le Parc national de la Guadeloupe voit l’aboutissement d’un véritable engagement en faveur de l’écotourisme et d’une concertation constante avec les acteurs locaux concernés par cette démarche. C’est aussi le début d’une ère nouvelle, théâtre de mise en œuvre d’un important programme d’actions portant sur un développement respectueux de l’environnement et des habitants. Cette Charte, qui fête ses sept ans d’existence, est le fruit de la collaboration d’Europarc (qui regroupe les Parcs nationaux et régionaux au niveau européen), de représentants de l’industrie du tourisme et d’organismes de protection de l’environnement. De fait, depuis de nombreuses années, malgré l’unanimité de principe sur la notion de tourisme durable, il manquait un outil fédérateur et porteur pour que les bonnes volontés se fassent réalités. C’est ainsi qu’en 2001, les premiers parcs candidats à la signature de la Charte avaient été intronisés. Depuis, un peu moins de quarante parcs avaient rejoint le club des aires protégées européennes leaders en terme de tourisme durable. République Tchèque. Car c’est à Ceský Krumlov, ville de Bohème classée au patrimoine universel, que se tenait la cérémonie de remise de la Charte, en pleine conférence annuelle d’Europarc. Deuxième Parc national français labellisé mais premier Parc d’OutreMer et des Régions ultra-périphériques (R.U.P), la Guadeloupe apporte à cette communauté européenne une problématique tropicale et insulaire en même temps que des enjeux immenses en termes de biodiversité. Avec 135 actions à mettre en œuvre sur cinq ans et sur le territoire de la Guadeloupe, le défi est de taille pour le Parc national de la Guadeloupe. Cette Charte européenne du tourisme durable dans les espaces protégés est également l’occasion de renforcer les liens avec les îles de la Caraïbe pour la création d’une zone de tourisme durable souhaitée par l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC). Penser tourisme durable, c’est penser concret, local et surtout long terme. Les projets sont là et manifestement, les volontés aussi. Ils font de la randonnée, du canyoning, louent des bungalows, proposent des excursions en bateau ou à la découverte des traditions ... Leur point commun ? Ils portent tous le label « Marque de Confiance du Parc national de la Guadeloupe »*, signe de leur engagement en faveur du respect et de la valorisation du patrimoine naturel et culturel de la Guadeloupe. Ces professionnels du tourisme, entreprises à taille humaine partageant une même éthique environnementale, ont largement contribué à l’agrément du Parc national de la Guadeloupe au sein de la Charte européenne du Tourisme durable. Comment ? Tout simplement par leurs propositions de terrain, leur démarche responsable, leurs projets de développement bref, en défendant cette « destination inoubliable mais aussi durable » qui leur est si chère. En répondant à un certain nombre de critères sélectifs (respect de la réglementation en vigueur, utilisation des énergies renouvelables, etc.), ces acteurs locaux se voient décerner la Marque de Confiance et se regroupent sous l’enseigne « Guadeloupe Autrement », véritable outil de promotion pour ces structures légères mais de grande qualité. *Le label « Marque de Confiance du Parc national de la Guadeloupe » existe depuis 1998 et concrétise l’engagement du Parc pour le développement de l’écotourisme. Pour en savoir plus sur l’obtention de la Marque de Confiance, rendez-vous sur www.guadeloupe-parcnational.com, rubrique « Recommandé par le Parc ». Les Labellisés - Anse Caraïbs Plongée - Archipel Aventure - Canopée - Chez Annette et Adrien - Gîtes Vanibel - Gîtes Arsenault - Gîtes La Créolina - Gîtes An Ti Kaz La - Gîtes Gwo Caillou - Habitation Matouba - Habitation Massieux - Jacky Action Sport - Jardin de Cantamerle - La Caféière Beauséjour - La Bonifierie - La Montagne aux Orchidées - La Créolina - La Ferme de Grand Maison - Le Musée du Coquillage - le Jardin d’Eau - Le Parc Aquacole - Le Parc archéologique des Roches Gravées - Le Domaine de Vanibel - Le Domaine de Belle Plaine - Le Tapeur - Les Attelages du Comté - Les Cocotiers - L’Ilot Fruits - Objectif Plongée - Nature expérience - Nico Excursions - Parc aux Orchidées - Parc des Mamelles - Pêcheur de rêves - Gîte Rêve et Alizé - Tiki Tan - Tam Tam Pagaie - Vert Intense - Ziontreck 11 Chiens errants : la Région Force de la Nature s’engage pour des solutions durables Photo : Rosine Mazin 3 questions à Josep M. Prats Santaflorentina, Inspecteur de la fédération Europarc* et membre du Comité d’évaluation de la Charte du tourisme durable dans les espaces protégés. Quels étaient les caractéristiques de la candidature du Parc national de la Guadeloupe à la signature de cette Charte ? Le Parc national de la Guadeloupe détient plusieurs atouts de taille. D’abord, son plan d’action est très ambitieux et démocratique : il contient beaucoup de suggestions émanant de tous les partenaires du Parc tout au long du processus. Il s’agit donc d’un plan parfaitement approprié à l’essence même de la Charte. Le Parc national a également su bâtir un large réseau de relations à la fois institutionnelles et avec les prestataires privés. Sa marque de confiance est d’ailleurs un outil extrêmement important pour valoriser les entreprises qui travaillent pour le tourisme durable. La relation avec l’agence Nouvelles Antilles.com est pionnière pour l’application du volet II de la Charte, donc un exemple à suivre pour les autres Parcs. Toutefois, quelques points mériteront un effort et une attention particulière. Il s’agira d’élargir la relation du Parc avec des entreprises qui ne font pas partie de l’association « Guadeloupe Autrement » afin de les aider et de les encourager à adopter des mesures pour l’environnement. Par ailleurs, même si ce n’est pas un problème relevant du Parc, il est extrêmement important pour le tourisme d’améliorer le traitement des déchets et la gestion des décharges. Enfin, il serait opportun de promouvoir avec plus de détermination l’usage du transport public et les moyens de déplacement « doux» comme le vélo ou la marche, comme alternative a l’usage de la voiture. Pour vous, quelles sont les spécificités de la Guadeloupe en termes de développement touristique durable ? L’existence d’un milieu naturel exceptionnel favorise le développement d’une offre ciblée dans ce domaine à fort potentiel de croissance, qui pourrait devenir un atout substantiel pour l’économie insulaire. 12 Publireportage A l’échelle régionale, les aires européennes déjà protégées ontelles déjà évalué l’impact de cette Charte sur leur développement écotouristique ? La Charte en est encore au stade de développement mais déjà cinq Parcs ont renouvelé le programme sur cinq ans, ce qui sous-entend une évaluation positive des résultats au moins à l’échelle locale. Pour ceux-là, on peut parler d’une planification nettement plus efficace et d’une amélioration très positive des rapports avec les prestataires touristiques et institutionnels. Actuellement, cinquante Parcs en Europe travaillent avec la Charte et des études plus globales sont en cours de réalisation. Certains éprouvent de la pitié, d’autres de l’agacement... Dans le fond, on ne peut en disconvenir : en Guadeloupe, les animaux errants sont l’affaire de tous. C’est bien pour cela que la Région, qui n’a pourtant pas de compétence directe en la matière, a décidé de s’impliquer aux côtés de la Direction des services vétérinaires (DSV) et de l’Association des vétérinaires praticiens libéraux de Guadeloupe (AVPLG). En consacrant 1,3 millions d’euros sur une période de cinq ans (2005-2010), la collectivité régionale donne au Plan départemental de gestion des populations canines errantes les moyens de sa réussite. Ce plan d’action, élaboré par les services vétérinaires et les acteurs concernés, comprend quatre grands axes : l’extension et la mise aux normes des fourrières, la création de refuges pour favoriser l’adoption, la communication et l’éducation, enfin la stérilisation et la prise en charge des portées. Très clairement, pour remédier à cette situation préoccupante, il fallait avant tout contenir l’augmentation des populations canines errantes. C’est ce que la Région Guadeloupe a fait depuis novembre 2005, en donnant priorité à une opération de stérilisation des chiens de particuliers et au recueil des portées non désirées. Mais pour diminuer leur nombre sur le long terme, les solutions durables se situent en amont : ramassage des animaux sur la voie publique, adoption mais surtout communication auprès des Guadeloupéens. Campagne de stérilisation et de sensibilisation aux comportements responsables à adopter pour enrayer l’errance canine. (*La fédération Europarc regroupe les Parcs nationaux et régionaux au niveau européen) Des comportements responsables Aujourd’hui, en signant une nouvelle convention avec la DSV et l’AVPLG, la Région permet de reconduire la campagne de stérilisation des chiens domestiques et d’y adjoindre une campagne de sensibilisation aux comportements responsables à adopter pour enrayer l’errance canine. La Direction des services vétérinaires apporte son expertise par le biais de la cellule de coordination qu’elle a mise en place, et participe à hauteur de 50 000 euros au lancement de cette campagne de communication d’envergure. Quant aux vétérinaires, ils accordent une réduction systématique de 20% sur les opérations de stérilisation - qui s’additionnent aux 40% octroyés par la Région Guadeloupe - et permettent de relayer les informations grâce à leur réseau. En parallèle, la Région se penche sur le volet refuge en accompagnant le refuge «kaz a noé» et en étudiant les propositions de la SPA de Marie-Galante. toutefois, la Région étudie d’abord les possibilités de financement pour les fourrières, notamment celle du Nord Grande-Terre et celle de l’Alliance, actuellement à l’étude et accompagne la fourrière de Gourbeyre (gérée par l’association action plus). Dans le cadre de sa mission d’entretien des routes, la Région Guadeloupe a également testé la mise en place d’un numéro vert, accessible à tous, pour signaler les carcasses d’animaux présentes sur les routes nationales. Après réception de l’appel, une équipe était dépêchée sur les lieux dans les 24 heures. Parallèlement une brigade effectuait des rotations sur le terrain pour récupérer les autres animaux sur le réseau de routes nationales sur la Basse-Terre et la Grande-Terre. Cette opération, qui a coûté 150 000 euros, devrait être reconduite avant la fin 2007. Une chose est sûre : quels que soient les moyens déployés, l’adhésion de chacun est plus que jamais requise pour mener à bien ce combat. Car c’en est un et il nous concerne au quotidien. “La Région construit la Guadeloupe de demain” 13 Passion Nature Une convention-cadre Photo : Audrey Buttifant Le Rectorat, de son côté, participe par le biais d’une dotation en heures d’enseignement supplémentaires. Et tout cela au nom de l’EEDD... Encore un sigle ! C’est l’Education à l’environnement pour un développement durable, l’un des axes du programme de l’Académie de la Guadeloupe. A ce titre, le Rectorat a tissé tout un réseau passant par une personne-pilote et plusieurs référents pour le premier et le deuxième degré qui eux-mêmes sont en relation avec des personnes-ressources dans chaque circonscription... La machine, pour complexe, n’en est pas moins très souple puisqu’elle relève avant tout d’une démarche et d’un état d’esprit, faisant appel à des volontaires motivés. Le résultat est encourageant, avec des enfants qui comprennent et transmettent les messages véhiculés par les P.A.E. En 2006, le Parc national de Guadeloupe signe une convention-cadre avec le Rectorat qui officialise et renforce la coopération déjà existante en l’étoffant et en l’inscrivant dans la durée selon trois axes. Au-delà de l’aspect scolaire, Le Parc national de la Guadeloupe : La Fête de la Science pédagogie grandeur nature Le Parc national de la Guadeloupe ? Un habitué ! Partenaire du Rectorat en matière d’éducation à l’environnement, le Parc national de la Guadeloupe prend la pédagogie des petits et des grands très au sérieux. Car de l’attitude des jeunes générations dépendra la sauvegarde de nos richesses et de notre patrimoine naturels ! 14 œuvre d’une dizaine de projets couvrant environ trente classes de la Basse-Terre, des communes bordant le Grand Cul-de-Sac marin et de la région pointoise. Chaque projet d’action éducative (P.A.E) est unique et mobilise tout au long de l’année trois enseignants, le Service Pédagogie à l’environnement du Parc, une intervenante spécialisée ainsi que les personnels du Parc concernés par le projet (gardes-moniteurs, etc.). C’est une enveloppe de 30 000 euros par an que le Parc national de la Guadeloupe consacre aux projets d’éducation à l’environnement en milieu scolaire! Quant aux outils pédagogiques à destination des écoles ou d’un public plus large, ils nécessitent un investissement annuel de quelque 20 000 euros... Pratique Vous êtes enseignant et vous souhaitez mener un projet d’éducation à l’environnement avec le Parc national. Quelle est la procédure à suivre? Réunir une équipe enseignante motivée. Identifier une ou des classes motivées par un projet. Estimer la durée du projet pédagogique et la disponibilité de l’équipe enseignante durant les phases préparatoires et exécutoires. Prendre contact avec le service pédagogique ou les secteurs territoriaux du Parc National. Une fois le contact établi, le Parc et l’équipe enseignante constituent un dossier comprenant : - l’élaboration de l’objectif pédagogique - le détail des moyens et actions pédagogiques - le programme de sorties - l’identification des prestataires extérieurs (y compris le transport) - la définition du document de restitution - le calendrier - le budget Contacts : Pédagogie à l’environnement du Parc national Service biodiversité : 05 90 80 86 44 Email : [email protected] A savoir : Cette année, le Ministère délégué à la Recherche a choisi les thèmes suivants : « Aux frontières de la connaissance » « Avec les instruments de la science » « L’Année Polaire Internationale » « L’aventure spatiale » Photo : PNG L’environnement, ça s’apprend ! Et aux dires des plus jeunes, ceux qui participent dans leurs écoles aux projets pédagogiques mis en place par le Parc national de la Guadeloupe, c’est plutôt amusant ! Le jardin créole, l’énergie solaire, l’eau, le traitement des déchets, la plage, la mangrove... Autant de thèmes qui font grandir les petits et réfléchir les grands. Si dès leur création, la pédagogie à l’environnement a toujours été l’une des missions principales des Parcs nationaux de France, en Guadeloupe c’est en 1999 qu’elle a pris sa véritable dimension avec la création d’un service dédié au sein del’établissement. En 2000, un partenariat s’établit donc entre le Parc national de Guadeloupe et le Rectorat qui donne lieu à la mise en Du 12 au 18 novembre 2007, on célèbrera à nouveau la science en Guadeloupe ! Pour cette seizième édition, le Parc national de la Guadeloupe, qui participe chaque année en présentant les travaux des scolaires, a choisi de donner une conférence-débat à trois classes de 1ère S du Lycée Gerville Réache, qui auront ainsi l’occasion de découvrir la politique scientifique du Parc. En parallèle, deux classes de collège seront invitées à un suivi ornithologique du Pic de la Guadeloupe lors d’une demi-journée sur le terrain, au Grand Etang et au Col des Mamelles. nous avons tous à apprendre de l’environnement... D’où la nécessité pour le Parc national de la Guadeloupe, de disposer de supports d’animation tels que la Maison de la Forêt ou la Maison du Bois (aujourd’hui transférée à la commune de PointeNoire), les parcours de découverte et d’interprétation sur les sites et sentiers, etc.... Enfin, d’une façon plus événementielle, la pédagogie à l’environnement passe aussi par l’organisation ou la participation à de grands moments fédérateurs comme la Semaine du Développement Durable, l’Opération Plages Propres, le Tour cycliste de la Guadeloupe, etc. Parce que bien souvent, environnement rime avec divertissement ! 15 Echos de la Nature Ce processus se déroule en plusieurs étapes, la première étant de se mettre d’accord sur le principe de discussion de la zone d’adhésion. Actuellement, sur ces 21 communes, 3 font d’office partie de la zone d’adhésion (Vieux-Habitants, Bouillante et Pointe-Noire, déjà dans ce qu’on appelait auparavant la zone périphérique), 12 autres ont délibéré favorablement sur la possibilité d’un dialogue. Les 6 dernières n’ont pas encore communiqué le fruit de leur délibération. Rappelons que les communes qui adhérerent en 2011 à la charte du Parc, seront représentées au conseil d’administration – aux côtés de représentants de l’Etat et des collectivités territoriales, les élus étant majoritaires - et bénéficieront d’une dotation de fonctionnement établie selon la part de leur territoire intégrée à la zone-cœur. Dans un deuxième temps, il s’agira de lancer une étude sur le projet d’adhésion selon un diagnostic du territoire de la zone potentielle de l’élaborer et ... d’en discuter à nouveau ! Eh oui, un partenariat pour le développement durable, ça ne s’improvise pas ! 16 C’était à Brest au début du mois d’octobre dernier... La Réserve naturelle du Grand Cul-de-Sac marin était représentée, comme chaque année, au Forum des Aires marines protégées (AMP). Ce rassemblement, qui se tenait pour la première fois sous l’égide de la toute nouvelle Agence des aires marines protégées, avait pour but la mise à plat de problèmes techniques et concrets relatifs à la gestion de ces espaces. Dans le cadre du contrat d’objectifs avec le Ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables, l’idée de mettre en place un tableau de bord permettant de suivre certains indicateurs de gestion a été évoquée et devrait être effective pour la fin 2008. Ce tableau de bord aurait un triple intérêt : publier régulièrement des données sur des objectifs précis (amélioration de la biodiversité, satisfaction des visiteurs, impact des réserves, etc.), permettre la comparaison entre différentes aires et communiquer à l’égard du grand public. Temps fort de ce Forum, la visite du premier Parc naturel marin français, en mer d’Iroise au large du Finistère (créé par le décret du 28 septembre dernier) a été l’occasion d’ébaucher une stratégie nationale sur les aires marines protégées selon des critères qui seront précisés lors du 1er Colloque national sur les Aires marines protégées en novembre 2007 à Boulogne-sur-Mer. L’événement est organisé par le comité français de l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) avec, entre autres, l’Agence des AMP et le Conservatoire du littoral. Rappelons que la France s’est engagée à créer dix parcs naturels marins d’ici... 2010 ! En novembre, le Parc national de la Guadeloupe sera également à Punta Cana (République Dominicaine) pour une réunion sur la protection des récifs coralliens dans le cadre du protocole CAR/SPAW.* À l’issue de la première phase du « Grenelle de l’environnement », la deuxième étape, consistant à élaborer des rencontres avec le public et à recueillir des propositions de terrain, s’achève. Le 17 octobre dernier, une réunion du groupe de travail axé sur la biodiversité s’est tenue en Guadeloupe, à laquelle le Parc national de Guadeloupe - par l’intermédiaire de son directeur Denis Girou - a bien sûr participé. Pour la Guadeloupe, les propositions sur la biodiversité portent essentiellement sur des engagements déjà évoqués, notamment la mise en œuvre de la Charte européenne du tourisme durable, la stratégie régionale pour la biodiversité, la révision de la réserve MAB (Man and Biosphere)* ou encore le projet d’un sanctuaire marin. Globalement, le Parc national de Guadeloupe a défendu une approche plus intégrée des territoires, ainsi que la mise en place d’une coopération effective avec les îles voisines sur des milieux comparables. Le rapport final est actuellement entre les mains du Ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables. On attend l’élaboration d’un plan d’actions, né de cette concertation entre l’Etat et les représentants de la société civile, pour la fin 2007. *« L’homme et la Biosphère » : Programme international de recherches sur la biodiversité en vue d’un développement durable initié par l’Unesco *Le CAR/SPAW, Centre d’activités régionales pour les espaces et espèces protégés dans la Caraïbe, intervient pour des actions dans le cadre du Programme des Nations Unies pour l’Environnement à travers la DIREN de Guadeloupe. Photo : PNG Des nouvelles de la Charte ! Dans ce grand projet initié par la nouvelle loi sur les Parcs nationaux de France en date du 14 avril 2006, faisant d’eux les partenaires du développement local, la première étape pour le Parc national de la Guadeloupe est de délimiter sa nouvelle zone d’adhésion (en continuité géographique ou en solidarité écologique avec les coeurs du Parc). Aujourd’hui, le Parc tend la main aux 21 communes de la Basse-Terre et du pourtour du Grand Cul-de-Sac marin, pour les inviter à faire partie de cette zone d’adhésion en signant la Charte. Ces dernières ont tout à y gagner car le Parc dispose d’une expertise certaine en termes de politiques de protection, de mise en valeur et surtout de développement durable. Performance et stratégie pour la gestion des Aires marines protégées (AMP) Photo : PNG La Charte du Parc national : les communes sollicitées Grenelle de l’environnement : la biodiversité, « l’assurance-vie de la Guadeloupe » 17 Publireportage Gwad’Air : Echos de la Nature l’air que nous respirons sous haute surveillance Mercury Day : 700 bateaux - 3000 personnes sur un banc de sable large de vingt mètres une certaine conception de l’amour de la mer... Dès 2008, le Parc National de la Guadeloupe participera avec le conservatoire du littoral et les utilisateurs à la gestion de l’îlet caret, idéalement situé dans la baie du grand cul de sac marin, à proximité de la zone protégée. L’Agenda 2008 des Parcs nationaux de France est sorti ! 18 Le magazine Terre Sauvage et les Parcs nationaux de France signent leur deuxième Agenda Nature en commun ! Ce superbe tome vous suivra sur 365 jours, prodiguant semaine après semaine photos et aquarelles croquant Dame Nature sous son plus beau jour. Présentant chaque Parc, cet agenda permet de cerner et de comparer les identités ô combien multiples de ces espaces que nous défendons au quotidien. En plus des anciens (le Parc des Cévennes, du Mercantour, de la Vanoise, de Port-Cros, des Ecrins, des Pyrénées et de la Guadeloupe), les nouveaux venus pour cette édition 2008 sont le Parc amazonien de Guyane et le Parc national de La Réunion, respectivement créés en février et mars 2007. En fin de cahier, de courts textes décryptent les institutions et organismes de protection de l’environnement en France avec leurs coordonnées complètes. Et pour les passionnés, on y trouve même l’index des espèces animales et végétales protégées en France... Une mine d’infos qui devraient ravir tous ceux qui s’intéressent à la richesse des patrimoines naturels ! Pour l’obtenir, il suffit de se rendre au siège du Parc national, dans certains offices du tourisme et syndicats d’initiative (que nous ne pouvons encore préciser), ou encore à la boutique de la distillerie Bellevue à MarieGalante ! Et rien ne vous empêche de le demander au Père Noël ! Siège du Parc national de la Guadeloupe - Habitation Beausoleil – Montéran - 97120 Saint-Claude. Topo-Guide : un allié malin ! Ne marchez plus sans lui ! Non, il ne s’agit pas de votre K-way les jours de pluie, mais d’un allié très malin lors de vos randonnées : le topo-guide « La Guadeloupe et ses îles...à pied ». Avec plusieurs itinéraires sur l’ensemble de l’archipel, cet ouvrage édité par la Fédération française de randonnée pédestre décrit en tout 49 sentiers, qui sont autant d’invitations à redécouvrir la diversité de paysages de la Grande-Terre, de la BasseTerre, mais aussi des Saintes et de Marie-Galante. Outre l’expertise de la Fédération française de randonnée pédestre et le support de cartes IGN, le guide classe les marches par niveau et fournit des photos et des illustrations. Pratique donc indispensable... Gwad’Air participe à la réorganisation des transports en Guadeloupe C’est désormais une évidence : les transports occasionnent de la pollution. Et quand on se penche sur les premiers, impossible de faire l’impasse sur cette dernière. Association agréée de surveillance de la qualité de l’air, Gwad’Air offre ses services aux collectivités. C’est dans ce sens que le Syndicat mixte des transports du Petit Cul-de-Sac Marin (SMT) a fait appel à l’association pour l’assister dans l’élaboration du Plan de déplacement urbain (PDU) de la région pointoise. L’agglomération la plus peuplée de Guadeloupe, avec plus de 130 000 habitants dispersés entre les Abymes, Baie-Mahault, Gosier et Pointe-à-Pitre, a l’obligation d’établir ce fameux PDU pour rationaliser ses transports. L’idée ? Avant de lancer les études préalables au PDU, il était primordial de connaître le niveau de pollution de l’air ! Poumon économique de la Guadeloupe, l’agglomération pointoise se trouve aussi à la jonction de la Grande-Terre et de la Basse-Terre. Le flux de personnes est considérable et le trafic automobile, largement favorisé ces dernières années, ne fait que croître. A titre indicatif, sur les 200 000 véhicules circulant en Guadeloupe, environ la moitié transite par la région pointoise ! Pour jauger l’impact de la pollution, Gwad’Air et le SMT ont défini des pôles d’attraction du public : établissements scolaires, centres commerciaux, administrations, ports, aéroports et zones résidentielles denses. Une bonne moyenne mais de forts écarts Dans l’agglomération, Gwad’Air disposait déjà de trois stations fixes de mesures de la qualité de l’air. Pour compléter cette information, des tubes passifs de mesure ont été placés le long des axes de forte circulation et à proximité de ces pôles d’attraction. Le grand coupable, traqué et comparé, c’est le dioxyde d’azote, polluant dégagé lors des phénomènes de combustion. Concrètement, deux campagnes de mesures de quinze jours chacune ont été réalisées. L’une en saison sèche (carême), l’autre en saison des pluies (hivernage). Les résultats ? Ils sont plutôt bons ! Toutefois, la moyenne de 16,71 μg/m3 de dioxyde d’azote est à nuancer : la répartition de la pollution est plus qu’hétérogène puisque l’écart entre les concentrations minimales et maximales est de 50 μg/m3. Les grands carrefours encaissés sont pointés du doigt quand les zones côtières, malgré les axes routiers qui les traversent, présentent une faible pollution grâce au vent. Les zones situées dans les terres accumulent, quant à elles, la pollution émise localement et celle provenant du littoral transportée par les alizés. La météo joue aussi son rôle ! La saison des pluies connaît une concentration moyenne en dioxyde d’azote inférieure de 26,71% à celle de la saison sèche. Eh oui, les précipitations lessivent l’air ! Bientôt, les résultats obtenus par Gwad’Air permettront l’élaboration du tant attendu plan de déplacement urbain. Optimiser les transports, contenir la pollution, c’est avant tout améliorer notre cadre de vie ! Renseignements : 05 90 32 32 90 ou sur www.gwadair.org « La Guadeloupe et ses îles... à pied » Guides PR - Prix public = 16 euros. 19