1 ß 1- Enfants de Montaigne et fans de blogs

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1 ß 1- Enfants de Montaigne et fans de blogs
Veille stratégique n°12
Sommaire
1- Enfants de Montaigne et fans de blogs
2- Les quotidiens papier bientôt au musée
3- Les journaux qui se mettent au podcast
4- Quelles valeurs les entreprises mettent-elles en avant ?
5- Pourquoi Libé n’abandonne-t-il pas le papier ?
6- "Publiez tout de suite sur le net" ou douze leçons apprises par le
quotidien américain Roanoke Times sur le front de la révolution
numérique
7- Media must respond to digital era
8- Newspapers, Magazines Face Challenges In Internet Age, But Will
Survive
9- Télérama lance une web radio
10- La presse people ne connaît pas la crise
11- La presse prend les fillettes au berceau
12- Sociétés Internet : le retour de la bulle ?
13- Pour la première fois, les Européens passent plus de temps sur le web
qu'à lire les journaux et les magazines
14- Faut-il réunir les rédactions du print et du net ?
15- L’Internet, première source d’info avant les médias papier
16- Les grandes manœuvres de la vidéo sur Internet
17- L’impact de web 2.0 sur les médias
18- A Newspaper Investigates Its Future
ß
1- Enfants de Montaigne et fans de blogs (Courrier International du 07/09/06)
Le pays aux 365 fromages compte aussi 27 millions de blogueurs. Le genre permet d’assouvir
deux passions bien françaises : le goût pour l’écriture et celui pour l’introspection.
Quel est le rapport entre un blog qui s’appelle Chroniques d’A.1 et le roman pornographique
Histoire d’O ? Aucun. Mlle A. parle tout simplement de sa vie à Paris. En ce moment, elle
cherche une adresse de vacances pour Barbapink, sa figurine préférée. Les invitations de ses
lecteurs pleuvent. Barbapink partira bientôt en voyage par la poste dans toute la France, avec
le blog de sa propriétaire comme agence de voyages.
Comme partout ailleurs dans le monde, les blogs en France sont parfois espiègles, parfois
caustiques, parfois inspirés et de plus en plus sophistiqués. Mais la blogosphère est surtout le
royaume du quotidien – où les Français ordinaires montrent que l’on peut s’intéresser à des
choses futiles, aussi vaste et passionnant que soit le reste du monde.
“Me Eolas” reconnaît qu’il a passé la plus grande partie de ses vacances à lire des dossiers
dans son cabinet d’avocat. Cette information fait partie de celles qui figurent sur son blog2, où
il donne sous un pseudonyme des détails instructifs sur le système juridique français. JeanMarie Albouy-Guidicelli, maire adjoint de droite de la ville de Montereau, relate sur son
blog3 sa triste expérience en tant que conseiller à l’ANPE – malgré les vives objections des
blogueurs de gauche. Mais il y raconte également sa dernière balade à vélo.
1
Christophe Grébert est devenu célèbre pour la lutte qu’il mène dans son blog4 contre la
dynastie des maires de la famille Ceccaldi-Raynaud à Puteaux, dans l’Ouest parisien. Mais,
cette semaine, c’est le vide-grenier local qui est à la une. On trouve, bien entendu, dans les
blogs français des dessins humoristiques, des animations, des photos (en grand nombre) et des
vidéos. Mais l’archétype reste tout de même le commentaire – aucun blog ne peut entièrement
s’en passer. Pour les blogueurs français, il ne s’agit pas de faire de temps à autre une
remarque amusante. Ils ont un ton généralement sérieux, méditatif, et écrivent pour la plupart
des textes assez longs.
Une source inépuisable d’analyse pour les blogueurs réside dans leur propre intérêt pour les
blogs des autres, une passion qui a une explication sociologique. Pour la connaître, il suffit
d’aller voir du côté du millionnaire de l’Internet, Loïc Le Meur5, l’un des premiers et plus
célèbres blogueurs français. Récemment, il expliquait au moyen d’un podcast pourquoi la
France arrive en première position mondiale dans la course aux blogs. Selon lui, les blogs
donnent l’impression aux Français d’être au café, lieu où ils se rencontraient autrefois.
60% des internautes affirment lire des blogs
Quoi qu’il en soit, le blog produit un effet sur la France. Le bureau d’études Ipsos a annoncé
en juillet que près de 27 millions d’internautes français ont un jour fait l’expérience d’un blog.
En juin, son concurrent Médiamétrie parvenait au chiffre de 3,2 millions de blogs actifs. La
plus grande plate-forme de blogs, Skyblog, prétend compter 5,6 millions de blogueurs ;
d’après les prévisions les plus optimistes, la moitié des internautes français bloguera dans
vingt-cinq ans.
D’autres études se font l’écho de cet engouement bien français pour le blog. A l’heure
actuelle, 60 % des internautes français affirment lire des blogs, un record ! Selon une étude
américaine, les Français consacrent chaque mois cinq fois plus de temps aux blogs que les
Américains.
Cela étant, la blogosphère française est loin d’être uniforme. La majorité des pages
personnelles que l’on peut voir correspond à des skyblogs, où des jeunes collectionnent un
nombre infini de photos de chanteurs et de textes de rap. Ces blogs ressemblent surtout à une
soupape pour des consommateurs qui ont besoin de mettre un peu d’ordre dans une offre
surabondante. L’autre face de la blogosphère est celle des commentateurs. On peut expliquer
leur floraison par la culture discursive et individualiste des Français. Derrière chaque Français
se cache un philosophe qui aime commenter le monde, parfois pour lui tout seul. Par bien des
aspects, Michel de Montaigne (1533-1592), père de l’essai, avait déjà tout du blogueur – sauf
Internet.
La caractéristique la plus frappante de ces blogueurs, hormis leurs interminables digressions
sur eux-mêmes, c’est qu’ils sont critiques à l’égard des institutions : les politiques, les médias,
les sondeurs et les intellectuels connus ne trouvent pas facilement grâce à leurs yeux. Une
épreuve attend d’ailleurs ces commentateurs d’un genre nouveau. Dans huit mois, le pays va
choisir un nouveau président. Les politiques comptent bien exploiter les blogs dans leur
campagne : pas seulement en décidant d’en tenir un, mais en mettant à la disposition de leurs
partisans des plates-formes où ils pourront créer le leur. L’UMP, parti du gouvernement,
affirme que 250 000 internautes ont déjà consulté le blog de campagne qu’il a récemment
ouvert. Les blogueurs, qui à l’origine étaient indépendants, sont à présent très courtisés, à
gauche comme à droite. A première vue, cela devrait marcher. Car exprimer sa préférence
correspond bien à l’esprit des blogueurs français.
1 (http://chroniquesda.canalblog.com/)
2 (http://maitre.eolas.free.fr/)
2
3 (http://jmag77.typepad.com/)
4 (http://www.monputeaux.com)
5 (http://www.loiclemeur.com/france/)
ß 2- Les quotidiens papier bientôt au musée (Courrier International du 21/09/06)
La première chose que voit le visiteur, lorsqu’il arrive au siège du groupe norvégien
Schibsted, à Oslo, c’est une presse manuelle de 1856 si brillante qu’on pourrait la prendre
pour une sculpture. Christian Schibsted, le fondateur du groupe, l’avait achetée pour imprimer
le journal d’une autre entreprise, mais, quand il a perdu le contrat, il a décidé de créer son
propre quotidien. Bien que la vieille machine occupe la place d’honneur, le groupe cherche à
rompre avec son passé d’imprimeur et à explorer d’autres voies. En 2005, ses activités sur
Internet ont représenté 35 % de ses bénéfices d’exploitation. La stratégie de Schibsted a
consisté à utiliser ses titres les plus connus pour créer des sites qui se classent aux deux
premiers rangs en Scandinavie pour le nombre de visiteurs. Il a également développé des
activités comme Sesam, un moteur de recherche qui concurrence Google, et FINN.no, un
portail d’annonces classées ; 2005 a été la meilleure année du groupe sur le plan tant du
chiffre d’affaires que des bénéfices.
Malheureusement, Schibsted est une exception. Pour la plupart des entreprises de presse des
pays industrialisés, 2005 a été une catastrophe, car elles continuent à tirer la majeure partie de
leurs revenus des éditions imprimées, secteur en perte de vitesse. Comme la recherche
d’informations se fait essentiellement sur Internet et que les jeunes boudent les journaux, la
diffusion payante décline d’année en année et les petites annonces, qui paraissaient jusqu’ici
sur les journaux, migrent rapidement vers le Net. Même les patrons de presse les plus
confiants admettent désormais qu’ils ne pourront survivre à long terme que si, comme
Schibsted, ils parviennent à se renouveler sur Internet et dans de nouveaux supports comme
les téléphones cellulaires et les appareils électroniques portables. La plupart ont été lents à
saisir la portée des changements survenus dans leur industrie, mais aujourd’hui ils déploient
des efforts considérables pour rattraper le retard. Beaucoup se mettent notamment à la
publicité en ligne, qui commence à compenser le déclin enregistré dans les éditions papier. De
la fin des années 1990 à 2002, les journaux ont commencé à publier en ligne, mais en se
contentant de reproduire leurs éditions imprimées. Ils ont également commis l’erreur de
réserver leurs meilleurs journalistes à la version papier, si bien que la qualité des éditions
électroniques laissait souvent à désirer. Mais, depuis deux ou trois ans, ils se montrent
beaucoup plus audacieux, en diffusant notamment des reportages vidéo à côté des articles
conventionnels [voir CI n° 822, du 3 août 2006]. Un plus grand nombre d’entre eux traitent en
outre leur site comme une activité prioritaire. “Auparavant, les patrons affectaient des
journalistes de second ordre à Internet. Désormais, nous savons que nous devons utiliser nos
meilleurs éléments”, affirme Edward Roussel, rédacteur en chef en ligne du Daily Telegraph.
Certains patrons rassemblent les journalistes des deux éditions dans la même salle, de façon
que ceux de l’édition imprimée puissent travailler pour le site et vice-versa. Mais cette
politique ne fait pas l’unanimité. “Je pense que l’on fait fausse route en ne séparant pas les
opérations en ligne et celles sur papier”, estime Oscar Bronner, éditeur du quotidien autrichien
Der Standard. Selon lui, les journalistes de l’édition papier n’ont pas suffisamment de temps à
accorder à la réflexion et à l’analyse lorsqu’on leur demande de travailler également pour le
site.
Le danger, pour les entreprises de presse, est que tous les efforts déployés sur Internet ne
fassent que ralentir leur déclin. De l’avis de certains consultants de groupes de presse, les
journaux doivent ajuster leur production. Les enquêtes sur les goûts des lecteurs montrent
depuis longtemps que le public préfère les reportages brefs et les informations qui les
3
touchent de près : les nouvelles locales, le sport, les divertissements, la météo et la circulation.
Sur Internet, ils cherchent plus particulièrement à améliorer leur mode de vie. Les longs
reportages sur la politique étrangère les intéressent peu, surtout depuis qu’Internet leur permet
de parcourir d’un rapide coup d’œil les titres de l’actualité internationale sur des sites liés à
des moteurs de recherche.
L’information locale, un sillon à creuser
Dans ce domaine, les journaux ont du mal à se distinguer les uns des autres, en particulier
quand ils cherchent à faire des économies en licenciant des journalistes et en recherchant
l’information auprès d’agences comme Reuters. “Nos enquêtes montrent que les lecteurs
souhaitent trouver davantage de renseignements pratiques dans les journaux”, indique Sammy
Papert, directeur général de Belden Associates, une entreprise spécialisée dans la recherche
sur les journaux américains. Comme ce constat est peu agréable à entendre – la plupart des
journalistes préfèrent couvrir l’Afghanistan que le budget des ménages –, les entreprises de
presse tendent à ignorer les enquêtes qu’elles ont financées. Cependant, certaines commencent
à réagir. Ainsi, Gannett, le plus grand groupe de presse du monde, s’efforce de pratiquer un
journalisme plus local en recourant à des mojos, des journalistes mobiles implantés dans les
quartiers où se déroule l’actualité et qui travaillent à l’aide d’ordinateurs portables.
Cependant, le coup le plus dur porté aux journaux traditionnels a été le succès foudroyant des
quotidiens gratuits, qui, comme Internet, ont particulièrement séduit le public jeune. Selon
Metro International, la société suédoise qui a ouvert la voie à ce type de publication en 1995,
leur tirage quotidien s’élève aujourd’hui à quelque 28 millions d’exemplaires dans le monde.
En Europe, ils représentent même 16 % de la diffusion totale des quotidiens. La proportion
des frais rédactionnels de Metro dans le montant de ses dépenses est moitié moins importante
que pour les journaux payants. En pratique, cela signifie qu’un quotidien gratuit distribué à
100 000 exemplaires emploie une vingtaine de journalistes, alors qu’à diffusion égale un
journal payant en compte 180.
“Le plus grand ennemi des journaux payants est le temps”, estime Pelle Törnberg, directeur
général de Metro. Selon lui, leur seule chance de prospérer est de se spécialiser davantage,
d’augmenter leur prix de vente et d’investir dans de meilleures équipes rédactionnelles. Selon
de nombreux observateurs, un grand nombre de journaux traditionnels vont ravaler leur fierté
et publier des quotidiens gratuits. News International, qui appartient au groupe de Rupert
Murdoch, vient de montrer l’exemple en lançant un quotidien gratuit à Londres. Au cours des
prochaines années, c’est toute la presse payante qui va se trouver confrontée à un choix
d’avenir difficile : accepter de transiger sur le principe de “journalisme pur” et d’adopter une
politique plus novatrice et pragmatique, ou risquer de devenir une belle pièce de musée.
ß 3- Les journaux qui se mettent au podcast (Leblogdesmédias du 15/09)
Nous avions publié fin août un billet titré "Les sites de journaux sont très blogs, et moins
podcasts". Il semble que les choses changent rapidement. Une dépêche de l'AFP annonçait
avant-hier que deux quotidiens japonais, le Yomiuri et le Nikkei, se lançaient dans le podcast.
Ils vont ainsi produire de courts programmes, tous les matins, que les lecteurs pourront
télécharger et écouter sur leurs baladeurs MP3. Dans un pays à la population la plus "geeky"
(adepte de nouvelles technos) de la planète, le concept peut fonctionner. Mais en Europe, estce que ça peut marcher?
C'est le pari du Figaro magazine, qui annonce aujourd'hui le lancement de ses propres
chroniques audio. Le titre va même faire payer ses podcasts : 1,80 euro les 3.
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Les journaux anglais sont les premiers à avoir tenté l'expérience : le Guardian (toujours
pionnier dans le domaine des nouveaux médias) et le Daily Telegraph. Ce dernier a même
débauché un journaliste de BBC channel 5 comme "podcast editor".
En l'absence de chiffres sur la consultation de ces programmes, difficile de dire si l'expérience
vaut le coup d'être tentée. Pour ce qui est du Figaro, qui tente de faire payer ses podcasts, le
pari semble toutefois osé…
Les journaux se livrent de plus en plus à l'expérience du plurimédias, c'est-à-dire la création
de contenus pour tous les supports. Et le dernier rapport de l'Institut Montaigne, "Comment
sauver la presse quotidienne d'information", abonde en ce sens. Reste à savoir si la
multiplication des services "high-tech" par les médias traditionnels va porter ses fruits. En
d'autres termes, est-on dans le simple effet " Web 2.0" – ouaaa ! c'est la révolution ! il faut
tout tenter ! - , ou ces nouveaux produits vont-ils effectivement trouver leur public ?
ß
4- Quelles valeurs les entreprises mettent-elles en avant ? (La Tribune du
25/09/06)
-! !O!u!t!i!l! !d!e! !m!a!n!a!g!e!m!e!n!t!,! !o!u!t!i!l! !d!e! !c!o!m!m!u!n!i!c!a!t!i!o!n!,! !l!e!s! !v!a!l!e!u!r!s! !d!e! !l’!e!n!t!r!e!p!r!i!s!e! !s!e!r!v!e!n!t! !à
!r!e!n!f!o!r!c!e!r! !l’a!d!hés!i!o!n! !d!e!s! !s!a!l!a!r!i!és!.! !
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ß 5- Pourquoi Libé n’abandonne-t-il pas le papier ? (Média Café du 18/09/06)
La crise que vit Libération n'a rien d'unique. C'est celle de la presse quotidienne nationale
dans les pays occidentaux. Ce journal mythique, qui à mon avis a été l'un des meilleurs et des
plus beaux du monde, a sans doute fait des erreurs stratégiques. Mais rien de plus que la
majorité des quotidiens nationaux dans les pays occidentaux. Ils perdent des lecteurs et des
parts de marché publicitaire partout. Comme eux, il a du mal à se réinventer. Pas plus. Pas
moins. Libé n'est pas le quotidien qui perd le plus d'argent.
En revanche, plus qu'eux, il a raté le tournant du net. Pourquoi plus qu'eux ? Parce que la
nature, l'esprit Libé aurait dû le porter à être l'un des premiers à occuper les créneaux de
l'information-conversation, du "journalisme"-citoyen (comprenez tous correspondants et non
tous journalistes), du débat-citoyen, des blogs… Il aurait dû être à l'origine de sites de réseaux
sociaux et des sites de petites annonces gratuites pour les particuliers à la façon Craigslist. Il
était le quotidien le mieux placé "idéologiquement" pour être un des leaders de cette
révolution "pronétarienne" dont parle Joël de Rosnay (télécharger gratuitement son livre en
pdf ici). Une sorte de vocation naturelle.
Il avait pourtant bien commencé sur le net. Il n'a malheureusement pas persisté. On ne réécrira
pas l'histoire. Toujours facile de faire des constats et de donner des leçons après. Ce n'est pas
le but de mon propos. Loin de là.
Je crois encore à la force de la marque Libé. Et, je crois qu'il y a la place pour un Libé en
France. Un journal moderne, sans concession, mordant qui appuie là où ça fait mal. Un
journal dans son époque, pas forcément engagé sur une partie de l'échiquier politique, mais
qui ne fait pas dans le politiquement correct. Un journal anticonformiste qui ne tombe pas
dans "l'anti-à-tout-prix". Un journal qui joue à fond la carte de l'information-conversation, de
la participation des citoyens et de l'intelligence collective "open source". Oui, j'ai la faiblesse
de croire qu'il y a la place pour un média de ce type en France. Et, je pense que la marque
Libé peut porter ce message.
Pour autant, le produit final doit-il être un quotidien papier payant ? Je ne sais pas. Au fond, et
sincérement, je ne crois pas. Ce n'est pas le pari que je ferais si j'étais en charge du problème.
Car, essayer de sauver Libé, c'est peut être abandonner l'idée d'un Libé papier dès maintenant.
Pourquoi ne pas avoir un quotidien uniquement en ligne ? Avec une édition papier payante,
toute en couleur et au format A4, pour le week-end ou le dimanche.
Pourquoi ne pas se lancer dans une aventure sur le modèle du quotidien allemand Netzeitung
uniquement en ligne ? Fondé en 2000 à Berlin, il emploie aujourd'hui 60 journalistes. Son
chiffre d'affaires devrait être d'environ 8 millions d'euros cette année. Il permettrait de
dégager, pour la première fois, quelques bénéfices. Il touche 1,2 millions de visiteurs uniques
tous les mois. En bonne santé, il s'est même payé le luxe de racheter d'autres sites autour de la
technologie, de la santé et de l'automobile et, aussi, une station de radio. Il vient même de
lancer un site de "journalisme" citoyen : Readers-Edition.de.
Il me semble que c'est au prix d'un tournant radical, que Libé aura une chance de survivre à la
crise qui le tue à petit feu et de se réinventer. Et cette révolution, je la commencerais en
éliminant le support papier la semaine, pour le garder, éventuellement que pour une édition du
week-end, voir du dimanche. Un gratuit donc. Mais pas un gratuit papier. Un journal mais pas
seulement un journal. Un site d'infos et de services… au service de sa communauté de
7
lecteurs. Pas facile. Mais Libé n'a plus rien à perdre. Et l'équipe ne peut compter que sur son
audace. Alors chiche ?
ß 6- "Publiez tout de suite sur le net" ou douze leçons apprises par le quotidien
américain Roanoke Times sur le front de la révolution numérique (Média Café
du 29/09/2006)
Le Roanoke Times est un quotidien américain de Virginie. Il est de taille moyenne : 97 000
ex/jour. C'est cinq dernières années, il s'est lancé dans une réflexion sur sa stratégie internet.
Une de ses dernières créations est un journal vidéo quotidien.
Son rédacteur en chef, Michael Riley, publie un papier (en anglais) où il présente douze
leçons tirées des expériences réalisées sur le net avec son équipe. Traduction rapide et
concise.
1- Éduquer la rédaction
Il y a deux ans, le Roanoke a lancé une initiative dans la rédaction "Looking Ahead".
L'objectif : réaliser les évolutions de la société et donc les changements qui affectent le
rapport aux médias. Comment le monde est-t-il entrain de changer ? Qu'arrive-t-il aux lecteurs
de journaux ? Qu'attendent-ils de nous ? Y a-t-il des segments de l'info que nous ne couvrons
pas et que nous devrions couvrir ? Comment internet est-il entrain de changer les choses ? etc
Une de leur conclusion : les rédactions doivent comprendre qu'il faut séparer le mot "paper"
du mot "newspaper". Nous sommes dans le business des news. Point crucial pour permettre
un changement de fond dans une rédac.
2- Réfléchir à long terme
Une fois que cette séparation psychologique d'avec le papier a été faite, l'entreprise a pu
penser à son avenir d'une façon différente. Elle a embrassé les nouvelles techno. Ainsi, elle a
pu réfléchir à de nouvelles façons de toucher ses audiences. "Nous voulons devenir un
laboratoire vivant et trouver des façons intelligentes d'agir sur le net".
3- Ne pas forcer le changement
Repérer les éléments qui sont ouverts au changement dans la rédaction. Les premières
expériences ont été faites avec les photographes. Ce sont des "raconteurs" d'histoire très
créatifs. Ils ont été les premiers à "jouer" avec des caméras vidéo dans l'équipe. Certains ont
même étudié Flash et l'ont enseigné aux autres. Leur enthousiasme s'est propagé rapidement.
4- Intégrez, ne séparez pas
(Je prépare un post à ce sujet)
L'équipe du net doit être intégrée à la rédaction. "Cela a fait une grosse différence. Le rédac
chef du net entend le chef de rubrique "ville" parler d'une info chaude et dans les minutes qui
suivent l'info est en ligne."
5- Intégrer mais garder un espace d'autonomie
Les opérations internet restent quand même un département à part même si elles sont dans la
rédaction. C'est parfois compliqué. Cette séparation est bonne car l'équipe du net est
complétement libre de développer des idées plus radicales.
6- Pousser tout le monde à penser internet
Le journal a dans la rédaction des personnes clés dont le rôle est de penser internet. Il est très
importants d'avoir des leaders qui poussent pour une vision internet de l'info.
8
7- Ne pas avoir peur de mettre l'info sur le net d'abord
Publiez l'info sur le net dès que vous l'avez. Allez ainsi plus vite que la télé et la radio. Ne
gardez pas l'info pour le journal du lendemain. "Quelques anecdotes nous ont démontré que
publier l'info en ligne d'abord conduit à plus d'intérêt pour le journal papier". Le but, s'est
d'être le premier à sortir l'info.
8- Ne pas avoir peur d'inventer de nouvelles fonctions
Qui aurait cru qu'un jour un journal aurait un rédac chef multimédia ? Le journal a construit
un studio de télé. Objectif : entrer en compétition avec la télé locale. Une émission de news a
été créée : TimesCast. Elle est diffusée juste avant celle de la chaîne locale.
9- Nager dans le sens du courant
Le journal fait de la vidéo depuis dix ans. À l'époque, et à cause de la mauvaise qualité, "je me
demandais à quoi bon ?" Il est important d'expérimenter, d'essayer "même si au départ cela
n'attire pas une grosse audience et les big dollars."
10- Interactivité
Faites venir l'utilisateur sur votre site, puis écoutez ce qu'il a à vous dire. Créez des forums,
des sondages. Ouvrez aux commentaires. Faites attention aux histoires les plus lues. Faites
entrer les blogs sur votre site. Poussez les journalistes à avoir le leur.
11- Améliorer la communication
La rédaction doit parler beaucoup plus avec la pub et avec l'équipe techno. Ce n'est pas
toujours facile pour les journalistes de comprendre ça. "L'ironie c'est que les journaux, ces
chroniqueurs du changement dans le monde, ont une peur bleue du changement. Cette peur
peut souvent empêcher des expérimentations vitales. Ne laissez pas arriver ça !"
12- Maintenir les valeurs du journalisme
Les valeurs du journalisme sont aussi valables sur le net : qualité de l'info, vérification,
justesse, honnêteté, équilibre, contexte, éthique et service à la communauté. Il en va de la
crédibilité de la rédaction et du journal. Ces valeurs sont et seront encore plus un avantage
compétitif important avec la multiplication des sources d'information.
Ca vous inspire ? Bon week-end.
ß 7- Media must respond to digital era (Dominican Today du 01/10/2006)
Mexico.- Electronic means experts from U.S.A., Brazil and Mexico considered yesterday that
the media must respond to the exigencies of new readers who only inform them selves
through the Internet.
“The Washington Post" Web page vice-president , Jim Brady, emphasized that the mass
media can not forget the new segment of readers who nowadays only read from the new
cybernetic world.
"The young people are the new public whom also seeks information and have the right to be
properly informed on diverse events, they only look for the information seating in front of a
computer screen ", assured Brady.
9
He participates in the first cycle of conferences for newspapers analyzing the digital
revolution within the framework of the 62nd General Assembly of the Inter-American Press
Society (SIP), also attended by the director of the Spanish Language Real Academy, Víctor
Garcia de La Concha, and the president of Efe news Agency, Alex Grijelmo, among others.
Brady remarked that the challenges presented to the printed media are to compete with faster
response, as the radio, television and Internet offers the reader.
He said that in the case of the "The Washington Post", 90% of the young readers "never see
the printed version".
The SIP, worried about the continuous threats to the press in the American continent and
revealed that eight journalists have been murdered in the last six months.
The SIP’s Freedom of Press Commission president, Gonzalo Marroquín, said Saturday to the
AP that "the exercise of the media continues being one of the most dangerous professions."
He added that in most of the cases the assassins are protected by impunity.
They also see a crisis in the narratives presented to the public. Several intellectuals and
professionals of the communication in Latin America considered that the journalistic narrative
is in crisis by the low quality of texts and by the alleged apathy shown by the readers.
ß 8- Newspapers, Magazines Face Challenges In Internet Age, But Will Survive
(Media Daily News, du 28/09/2006)
A top Madison Avenue researcher says that newspaper and magazine Web sites--even those
with considerable traffic--face a major challenge in turning users into revenue. Consumers
have gotten used to free content, and it's unclear whether an ad-only model will succeed.
"A lot of it is because it's free," said Gerard Broussard, senior partner and director of media
analytics at GroupM Interaction. "Ultimately, there are going to have to be pay models." But
that could be a challenge, since the younger audiences some advertisers covet--those younger
than 25 who like their content gratis--will one day make up the bulk of print consumers.
Meantime, the newspaper industry is going to have to deal with "a major pullback on costs,"
said Nick Veronis, a managing director at Veronis Suhler Stevenson.
Broussard and Veronis made their comments on a panel Wednesday at the Media magazine
Forecast 2007 conference.
One potential growth area lies in developing more robust search capabilities on newspapers'
Web sites. For newspapers, that means possibly challenging Yellow Page outlets on the local
level, according to Veronis.
Print publications, however, have an opportunity to exploit the Web's interactive
functionality. "What makes the Internet so attractive is consumers can communicate with
consumers," said Broussard. "And they can communicate with [the publication] in a way they
feel comfortable with."
10
Despite some of the gloomy prospects facing the traditional newspaper and magazine revenue
models, there is an upside. History shows that emerging mediums are additive, said Leo
Kivijarv, vice president at PQ Media. "When a new medium shows up, the existing media still
exist. Like the Energizer Bunny, they keep going and going," he said.
He cited the ancient book-publishing business as an example--where growth has slowed to
single digits, but continues nonetheless.
Veronis said newspapers, like network television, hold a major advantage over Internet sites.
"They're still reaching the large audiences that the Internet is having a hard time reaching,
because the Internet is about fragmentation."
ß 9- Télérama lance une web radio (Leblogmédias, du 28/09/2006)
La nouvelle formule de Télérama a fait couler beaucoup d'encre, mais surtout en raison de sa
campagne de lancement refusée par Métrobus. Ce Télérama nouveau est toutefois intéressant
à bien des égards.
Le magazine lance notamment une "web radio". Plus qu'une radio, qui diffuserait des
émissions en direct tout au long de la journée, ce sont en réalité des podcasts qui sont
régulièrement mis en ligne, c'est-à-dire des émissions enregistrées où interviennent les
journalistes phares de l'hebdo. Le concept est à la mode. D'autres publications étrangères, et
même Libération, ont annoncé vouloir monter ce type de service.
Et le résultat est attrayant. Tout d'abord parce les podcasts sont réalisés par les plumes de
l'hebdo, qui sont en général des personnages haut en couleur, drôles et qui ne mâchent pas
leurs mots. En écoutant leurs chroniques, on se rend certes compte que ce ne sont pas, en
général, des professionnels de la radio : la voix est moins assurée, les enchaînements plus
hachés. Mais, au bout du compte, on y retrouve la griffe du magazine et les podcats s'écoutent
avec plaisir.
Ensuite, cette web radio plaira parce qu'elle n'est pas "bricolée". Chaque émission a son
jingle, toujours bien fait, et la mise en page du petit site teleramaradio est sobre et claire.
Gageons enfin qu'au fil des émissions les journalistes de l'hebdo seront de plus en plus à l'aise
avec ce nouveau média et que la qualité de leurs chroniques va aller en s'améliorant.
Ce type de projet, au sein d'une institution de la presse comme Télérama, n'est pas facile à
mettre en place. Et il sera encore plus ardu de le faire tenir sur la durée (les journalistes "stars"
se lassent vite de faire des podcasts). Mais le résultat est agréable. C'est nouveau, tout en
collant à la ligne et au ton du magazine.
On avait aimé leur campagne d'affichage, caustique à souhait, on aime déjà cette petite web
radio. Bravo Télérama !
ß 10- La presse people ne connaît pas la crise (Le Figaro du 26/09/2006)
Selon l'OJD, la baisse de la diffusion globale des magazines ralentit.
Après un léger passage à vide en 2005, la presse magazine semble se ressaisir. On ne peut pas
encore parler d'une vraie reprise des ventes, mais la baisse enregistrée l'année dernière - un
recul de 2,85 % en diffusion France payée - tend à s'atténuer. Les premières données
collectées sur la période 2005-2006 par l'OJD, l'organisme de contrôle de la diffusion de la
presse, « montrent que le recul de la diffusion des magazines devrait être moins fort, note
11
Patrick Bartement, son directeur général. Cette baisse s'explique encore par le peu de
lancements marquants dans la presse magazine payante depuis Closer et Guts », ce dernier
ayant déjà suspendu sa parution durant l'été. « Elle est aussi le reflet des difficultés
persistantes de l'une des familles les plus puissantes : la presse télévision ».
Après une chute de 4,6 % en 2005, cette famille - 834 millions d'exemplaires au total - accuse
un recul de 2,5 % de sa diffusion France payée sur la période juillet 2005-juin 2006 comparée
à 2004-2005. Ces contre-performances s'expliquent par la percée des quinzomadaires de
Prisma Presse depuis 2004, Télé 2 semaines et TV Grandes chaînes. Ce dernier est d'ailleurs
le seul à afficher une progression de sa diffusion France payée (+ 12,6 %, à 1,13 million
d'exemplaires en 2005-2006). Tous les autres titres de télé sont en retrait, les plus fortes
baisses revenant à Télé DVD 7 (-29,55 %), Télé 2 semaines (-7,09 %), Télé 7 Jours (-6,45 %)
et Télé Poche (-6,03 %).
La famille de magazines la plus touchée par le reflux de la diffusion reste les masculins et les
titres de charme. Au total, ce segment recule, selon l'OJD, de 25,19 %, Entrevue enregistrant
un score de -20,20 % à 427 508 exemplaires France payée, suivi de Newlook (-19,15 %).
Deux autres segments sont très affectés : la presse automobile (-7,52 %), avec une décote
forte pour les titres consacrés au tuning, et les magazines du voyage, de la gastronomie et des
transports (-7,12 %).
Les news restent stablesLoin d'inverser la tendance, certaines familles réussissent à contenir
leur érosion. C'est le cas des titres parentaux, familiaux et seniors (-2,62 %), de la presse
maison et du bricolage (-2,81 %), du sport (-3,26 %) et, dans une moindre mesure, des
magazines d'actualité générale et société (-4,04 %).
Après une légère baisse en 2005, les news réussissent à stabiliser (+0,01 %) leur diffusion.
Celle-ci augmente même pour les trois leaders : Le Nouvel Observateur (511 871
exemplaires, + 0,05 %), L'Express (437 762 ex., + 2,13 %) et Le Point (380 704 ex., + 2,96
%).
Les bonnes nouvelles de cette cuvée 2005-2006 sont à mettre au crédit des magazines people
qui font un bond de + 15,53 %. Public, avec 355 258 exemplaires, grimpe par exemple de
12,64 %. Les titres économiques-affaires poursuivent aussi leur progression (+13,97 %)
comme la presse cuisine (+2,57 %). Les féminins mode, contrairement aux généralistes,
bénéficient d'une dynamique de croissance (+3,74 %), qui profite à Biba (+17,8 %), Glamour
(+10,14 %), Isa (+23,07 %) ou Jalouse (+22 %). Une famille très concurrentielle, qu'Axel
Ganz s'apprête à investir avec l'hebdomadaire Jasmin, le 23 octobre.
ß 11- La presse prend les fillettes au berceau (Le Monde du 03/10/2006)
Et de trois ! Après Les P'tites Sorcières (8-12 ans) et Les P'tites Princesses (5-8 ans), voici
Les P'tites Filles à la vanille : un mensuel destiné aux enfants de 3 à 5 ans, édité comme les
deux titres précédents par Fleurus Presse (groupe Le Monde), et, comme eux, exclusivement
réservé à la gent féminine.
Quarante-six pages aux coins arrondis, une illustration soignée... Et des histoires dont Vanille,
Nina, Mélie et Zélie sont les héroïnes. Comme leurs lectrices, elles ont l'âge de la maternelle.
Mais, contrairement à elles, elles semblent évoluer dans un monde dépourvu de garçons. Un
choix destiné à valoriser l'identité féminine qui a de bonnes chances de se révéler
commercialement rentable, si l'on en juge le succès rencontré ces dernières années par Les
12
P'tites Sorcières et Les P'tites Princesses (diffusés chacun à 60 000 exemplaires), et, plus
généralement, par les magazines destinés aux fillettes et aux adolescentes.
Plus encore que les enfants, ce sont leurs mères qu'il s'agit ici de séduire. Des femmes
modernes et affirmées, à qui l'idée d'un magazine destiné à leurs petites filles plairait
beaucoup. "Nous en avons eu l'assurance au cours des tests que nous avons effectués", affirme
Béatrice Guthart, conceptrice du projet et directrice du développement éditorial de Fleurus
Presse. A l'époque même où les discours, les comportements et les pratiques sexistes ne
cessent d'être dénoncés, le "renouveau" de cette presse exclusivement féminine n'en laisse pas
moins perplexe.
Le renouveau ? Depuis l'apparition des premiers journaux pour enfants, au XIXe siècle, en
effet, la presse réservée aux filles (et plus rarement aux garçons) a toujours existé. Mais, à la
fin des années 1960, tout change. Les magazines "de genre" disparaissent et laissent la place à
une nouvelle presse enfantine, visant un public mixte. Pomme d'Api (Bayard Presse),
Toboggan (Milan Presse), Perlin (Fleurus Presse) : tous s'adaptent aux principes éducatifs et
au contexte social de l'époque.
Des portraits variés et modernes
"Même si certaines études montrent du doigt la primauté du masculin dans ces titres, filles et
garçons doivent désormais accéder à la même éducation et à la même culture, donc à la même
lecture", note Corinne Destal, sociologue à l'université Bordeaux-III et auteure d'une
recherche sur "La presse pour fillettes". Dès lors, que penser du retour en force de ces titres
féminins ? Et que viennent y chercher leurs jeunes lectrices ?
"Cette presse n'est pas aisée à décrypter", précise Mme Destal. Pour son étude, elle a
principalement retenu quatre titres : Les P'tites Sorcières et Les P'tites Princesses, ainsi que
Manon (5-8 ans) et Julie (8-12 ans), tous deux édités par Milan Presse. Elle constate qu'il
n'existe pas, dans un même magazine, "une représentation uniforme, stéréotypée, sans
équivoque d'une petite fille", mais plutôt des portraits variés et modernes.
"C'est une presse qui, dans ses articles et dossiers, respecte l'enfant, ses angoisses, ses
préoccupations, qui marque une certaine compréhension, qui ne juge guère, reste tout en
nuances, mais qui, pour rappeler le genre de son lectorat, s'habille, se décore superficiellement
de signes caractéristiques des filles : paillettes, colliers, rubans et volants roses", résume-telle, en soulignant tout de même qu'on oriente les lectrices "vers des attitudes de modération,
de tempérance".
Les P'tites Filles à la vanille iraient-elles au-delà de cette tendance ? Après lecture du premier
numéro, c'est ce que suggère la sociologue Patricia Paperman, spécialiste des questions
d'éthique féministe à l'université Paris-VIII. "Les héroïnes s'amusent, font des bêtises, ont des
émotions, elles sont à l'image des petites filles d'aujourd'hui, observe-t-elle. On ne les enferme
pas dans des stéréotypes, on ne les montre pas faisant le ménage, apprenant à repasser, à être
au service d'autrui. Là, elles pensent à se faire plaisir."
Reste que la presse pour fillettes, si elle n'interdit pas sa lecture aux garçons (pour qui
l'équivalent de tels magazines n'existe pas actuellement), ne la leur propose pas non plus. Un
"esprit de genre" que ne partagent pas tous les éditeurs de presse enfantine.
13
"La question de l'altérité sexuelle est un des thèmes forts de notre réflexion éditoriale, mais
nous sommes pour le mélange, et plus encore pour la confrontation des genres. Pas pour leur
séparation", souligne Pascal Ruffenach, responsable de la direction jeunesse chez Bayard
Presse, dont les titres sont restés résolument mixtes. Ainsi Okapi ménage-t-il, dans sa rubrique
"On se dit tout", un coin "garçons" et un coin "filles". Sachant que "les filles vont lire en
priorité les questions des garçons, et réciproquement", le but est alors atteint : non pas
gommer les différences entre les unes et les autres, mais favoriser le dialogue.
ß 12- Sociétés Internet : le retour de la bulle ? (Le Monde du 02/10/06)
Six ans après l'éclatement de la bulle technologique, les sociétés Internet feraient-elles à
nouveau tourner la tête des milieux financiers ?
Mardi 3 octobre, la société de capital-risque Partech International confirmera, lors d'une
conférence de presse à Paris, qu'elle a investi 7 millions d'euros au côté d'une consoeur (Atlas
Venture) dans le site Dailymotion (www.dailymotion.com). Une "levée de fonds" qui valorise
la start-up entre 15 et 35 millions d'euros.
Dailymotion est certes une des stars montantes du Web 2.0., ce concept un peu vague qui
englobe les technologies et les services rendant aujourd'hui l'Internet plus coopératif qu'à ses
débuts. Le site enregistre déjà des audiences impressionnantes : classé dans le top 400 des
sites les plus visités au monde, il a dépassé la barre des 10 millions de pages vues par jour,
contre 500 000 en moyenne six mois plus tôt. Mais Dailymotion ne gagne presque pas
d'argent et ses équipes planchent encore sur le modèle qui permettra un jour au site d'être
rentable.
Par ailleurs, sur son créneau, la vidéo partagée sur le Web (Dailymotion permet de déposer ou
de consulter simplement des vidéos en ligne), la concurrence est rude. Le numéro un en
audience est l'américain YouTube. En Allemagne, le groupe de média ProsiebenSat.1 a
investi dans Myvideo. En France, Vpod a levé 5 millions auprès de la société de capital-risque
Innovaco et TF1 a lancé Wat.tv.
Un tel exemple de valorisation pour une société en devenir n'est pas isolé. Netvibes,
également l'un des sites les plus en vue du Web 2.0 (il permet aux internautes de personnaliser
leur page d'accueil sur le Net), a annoncé cet été la plus importante levée de fonds européenne
de ces dernières années pour une société Internet (12 millions d'euros). Mais le site n'est pas
rentable et compte comme concurrents rien moins que Yahoo !, Google ou Microsoft...
La machine à financer les start-up, complètement grippée entre 2001 et 2004, s'est aussi
remise en branle du côté du commerce en ligne : le vendeur de chaussures Sarenza a ainsi levé
6,5 millions d'euros cette année.
Aux Etats-Unis, ce que les spécialistes appellent déjà la "deuxième vague" a démarré avec
quelques mois d'avance. "Là-bas, il ne se passe plus une semaine sans qu'une levée de fonds
ou un rachat soient annoncés", selon Loïc Le Meur, codirigeant d'Ublog, une plate-forme de
blogs américaine. Comme lors de la première, les montants levés sont plus importants qu'en
Europe. Jobster, un site d'annonces d'emplois, a collecté presque 50 millions de dollars (39,4
millions d'euros) auprès de financiers depuis 2004...
Philippe Collombel, associé chez Partech International, assume le risque pris dans
Dailymotion et récuse le terme de "bulle". "La plupart des capitaux-risqueurs ont perdu des
14
plumes en 2000 avec des placements dans des sociétés qui n'ont pas tenu le choc. Cela les a
rendus prudents", assure-t-il.
A part quelques voix divergentes - dont celle de Marc Simonsini, patron du site de rencontres
Meetic, qui craint "qu'on reparte comme en 2000" -, le son de cloche est le même chez la
plupart des acteurs français de la "deuxième vague".
Pour Jérémie Berrebi, à la tête de Zlio (un site proposant de créer des boutiques
personnalisées en ligne), "contrairement à ce qui a pu se passer pendant la bulle, les financiers
n'investissent qu'une fois que la société a lancé son service en ligne. Et les entrepreneurs
n'ayant pas d'expérience dans l'Internet n'ont aucune chance de lever des fonds".
De fait, en tout cas en France, c'est la première génération des "web entrepreneurs" qui semble
retrouver une nouvelle jeunesse. Benjamin Bejbaum, à la tête de Dailymotion, avait créé une
"web agency" en 2000. Tarik Krim, fondateur de Netvibes, avait conçu GenerationMP3, un
des premiers sites de blogs en France...
Financiers et entrepreneurs font le même constat : aujourd'hui, les internautes n'hésitent plus à
payer en ligne. Du coup, le chiffre d'affaires du secteur explose : il atteindra 12,1 milliards
d'euros en 2006, selon la Fédération des entreprises de ventes à distance. La diffusion rapide
du haut débit (environ 10 millions de clients français à l'ADSL) explique par ailleurs les
audiences exponentielles des sites Web 2.0.
Les acteurs de la "deuxième vague" sont persuadés qu'une nouvelle révolution de l'Internet est
en marche et veulent en être. Leur pari ? Pousser leur site à un tel niveau d'audience, modèle
économique viable ou pas, qu'il finira par susciter l'appétit des grands groupes de médias ou
d'Internet, prêts à offrir des dizaines, voire des centaines de millions de dollars pour les
racheter.
De fait, ces derniers font à nouveau leurs emplettes. "C'est l'acquisition par le groupe News
Corp du site américain MySpace, en juillet 2005 pour 580 millions de dollars, qui a redonné
confiance aux investisseurs", estime Olivier Protard, de la société de capital-risque Sofinnova.
Fin septembre, le Wall Street Journal assurait que Yahoo ! négociait le rachat du site
Facebook pour 1 milliard de dollars. Dès 2004, Yahoo ! avait racheté Kelkoo 475 millions
d'euros. YouTube serait valorisé entre 600 millions et 1 milliard de dollars, selon le quotidien
New York Post. Netvibes serait aussi sur la liste des prochaines cibles.
Si tous les espoirs des financiers semblent permis, ils ne sont pas dupes. Toutes les start-up ne
finiront pas comme MySpace. Il y aura à nouveau de la casse, comme en 2000.
15
LEXIQUE
Société de capital-risque
C'est une société de gestion qui lève des fonds auprès d'investisseurs (assureurs, fonds de
pension) afin de prendre des participations au capital de jeunes sociétés innovantes. Les
mieux dotées sont américaines et financent surtout des start-up de la Silicon Valley.
Web 2.0
Ce concept désigne à la fois des nouvelles technologies et des nouvelles fonctionnalités qui,
ces derniers mois, ont rendu l'Internet plus "collaboratif" qu'avant. Le Web 2.0 rend ainsi
possible, par exemple, une personnalisation très poussée des sites.
Chiffres
+ 195 %
C'est la progression des montants investis par les sociétés de capital-risque dans les start-up
Internet en France au second semestre 2005 par rapport au premier. Les données, fournies par
la société Chausson Finance, ne sont pas encore disponibles pour le premier semestre 2006.
43,4 milliards de dollars.
Ce sont les montants qui avaient été investis dans des start-up Internet aux Etats-Unis en
2000, au plus fort de la bulle. Ils étaient tombés à 2,4 milliards de dollars en 2003 et sont
remontés à 1,8 milliard au premier semestre 2006, selon la National Venture Capital
Association.
ß 13- Pour la première fois, les Européens passent plus de temps sur le web qu'à
lire les journaux et les magazines (Media Café du 09/10/06)
Les internautes européens passent quatre heures en moyenne par semaine sur le web. C'est
deux fois plus qu'il y a deux ans, nous révèle un étude du Jupiter Research. Pour la première
fois, internet devance la presse écrite qui reste stable avec trois heures par semaine. Les
Européens de moins de 25 ans passent en moyenne six heures sur le net pour deux heures à
lire la presse papier.
Le temps consacré à la télévision augmente aussi : de 10 à 12 heures par semaine. À noter que
le temps passé sur le net participe de l'augmentation de la consommation globale de média.
Vous avez dit cannibalisation ?
La consommation hebdomadaire des abonnés à l'internet rapide (DSL/câble) est de sept
heures. À la vitesse où progresse ces deux technologies en Europe, on peut assumer que le
temps passer sur le net va très rapidement rattraper celui des US où il est de quatorze heures
par semaine, toujours selon Jupiter Research. En France par exemple, où 79% des foyers sur
le net ont une connection haut débit, la moyenne hebdomadaire est de cinq heures. Elle est de
trois heures en Allemagne, où la pénétration de l'internet rapide n'est que de 42%.
Il est clair qu'il devient plus qu'urgent pour les entreprises de presse écrite de revoir leur
stratégie de distribution de contenu. Le papier n'est pas mort et reste, pour le moment, la
première source de revenu. Mais le signale envoyé par les consommateurs ne peut pas être
ignoré plus longtemps. D'autant plus qu'il y a de moins en moins de raison que les cartes
publicitaires ne se redistribuent pas très vite. Internet est mûr. Les consommateurs sont là. Et,
les outils de mesure des retours sur investissements y sont les plus performants.
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L'étude a été réalisée sur plus de 5 000 personnes en France, Allemagne, Grande-Bretagne,
Italie et Espagne. La moyenne de la consommation du web est donc sans doute plus
importante si l'on prend en considération les pays Scandinaves.
ß 14- Faut-il réunir les rédactions du print et du net ? (Media Café du 03/10/06)
La question de la fusion des rédactions presse écrite (ou télé ou radio) et internet se pose de
plus en plus souvent. Deux écoles s'opposent. L'une préfère la séparation des tâches. L'autre
propose une intégration immédiate. Retour sur les arguments des uns et des autres. Et
propositions pour avancer.
1- Des unités business séparées
La première "école" considère que la majorité des équipes des entreprises médias, dites
traditionnelles, ne sont pas encore prêtes pour le net. Elle pense que les résistances sont trop
fortes. Que les journalistes écrits ne sont pas encore capable de produire un podcast, une vidéo
ou une animation Flash. Et, que ces résistances empêcheraient le bon développement des
activités internets, nuiraient aux besoins d'imagination et de créativité nécessaire sur le web.
C'est le cas, par exemple, du Washington Post.
La solution est alors de séparer le net du print et d'en faire deux unités business, avec deux
rédactions différentes et des équipes marketing et pub autonomes ou semi-autonomes…
même si des ponts existent entre le print et le web.
2- La fusion des rédactions
La deuxième école considère que la séparation n'a pas de sens. Qu'il faut en finir avec l'idée
d'une rédaction lier à un "véhicule" (le papier ou le net). Qu'il est ridicule de multiplier les
forces par deux (par exemple, un journaliste qui couvre les faits divers pour le papier, un autre
qui les couvre pour le net). Que le seul moyen de stopper la culture mono-média et de faire
rentrer la rédaction dans celle du multimédia, c'est de n'avoir qu'une seule équipe qui produit
pour les deux.
C'est le choix qu'à fait, par exemple, la World Co au Kansas. Elle produit un quotidien papier,
une quinzaine de sites web et une chaîne de télévision. Les journalistes ne sont pas attachés à
un véhicule. Il travaille pour les trois. Le résultat est impressionnant. C'est aussi le choix que
vient de faire le New York Times, le Daily Telegraph… et bien d'autres avec eux.
3- Qui a raison ?
J'ai envie de dire : les deux mon colonel ! La fusion des rédactions en une seule unité est
inévitable. Les équipes des entreprises média, pas seulement les rédactions, je parle aussi du
marketing et de la pub, doivent se préparer à travailler sur des multi supports. L'attachement à
un "véhicule" n'a plus de sens. Les enteprises ne survivront qu'à la condition d'avoir une offre
produits et services variée, satisfaisant les besoins de plus en plus fragmentés de leur
communauté, de leur audience.
Ces entreprises devront se composer de journalistes maîtrisant toutes les formes de restitution
de l'information, pour toutes les plateformes. Idem, pour les équipes pub et marketing. Dans
cette perspective d'organisation, les accords sur les droits d'auteurs -- basés sur la notion de
production pour un "véhicule" -- n'ont plus aucun sens et sont donc à revoir complétement.
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Ceci dit, aujourd'hui les équipes ne sont, dans la très grande majorité des cas, pas prêtes à
plonger dans l'univers du multimédia. Pas facile de changer des années et des années
d'habitudes de travail… qui jusque là permettaient de réaliser le "miracle du quotidien
papier". Pas facile de rentrer dans un univers inconnu où l'on passe de l'état de compétent à
celui d'incompétent. La nouveauté, c'est aussi faire face à quelque chose qu'on ne sait pas
faire. C'est une inquiétude à ne pas sous-estimer.
Il paraît donc judicieux dans une première étape de séparer les équipes. Séparer les équipes ne
veut pas dire les séparer physiquement. Elles peuvent être sur un même plateau. C'est ce que
nous recommandons, histoire que la "contamination du web" se fasse en douceur. Séparer les
équipes veut dire : créer des unités business différentes. Et mettre à la tête des équipes du
web, des gens du web, des personnes qui comprennent internet, qui pensent internet. Des
personnes qui sont capables de penser en plusieurs dimensions : texte, image, son, vidéo,
animation. La culture papier ne suffit pas pour faire un bon site web.
Quand on regarde les résultats sur le net des entreprises de presse, on constate la tendance
suivante : le net c'est beaucoup mieux développer là où les équipes étaient des entités séparées
et là, où elles avaient été confiées à des pionners du net. Quand les équipes du net sont restées
sous le contrôle de la rédaction papier, les résultats ont été, en général (il y a des exceptions)
entre faibles et inexistants. Quoi de plus normal d'ailleurs. Difficile de demander à un
manager de produire un modèle différent de celui qu'il a l'habitude de produire avec succès.
Aujourd'hui, nous recommandons de confier le net à ceux qui le comprennent.
4- Une intégration inévitable
Ceci dit, cette séparation n'est que stratégique. Elle doit se faire dans la perspective d'une
fusion à moyen, voire à court terme. Cette fusion est inévitable. Elle a un sens économique.
Mais elle a aussi un sens journalistique. Il faut donc préparer les équipes à cette fusion.
Plusieurs étapes pour cette préparation :
- Expliquer le phénomène internet aux équipes. Que se passe-t-il exactement ? Qui fait quoi ?
En quoi internet change-t-il les habitudes en terme d'information pour les lecteurs ? En quoi
internet va-t-il changer les habitudes de travail ? etc. Ce travail d'explication, indispensable à
la mise en route d'une mutation, est très, TROP, souvent négligé. Pourtant, sans lui, il sera très
difficile, voir impossible de faire changer les équipes. Qui veut progresser dans le noir ?
- Faire entrer la notion du lecteur/consommateur et de l'audience dans les rédactions. Là
encore un point négligé. Qui sont ses lecteurs ? Que veulent-ils ? À quoi ressemblent-ils ?
Pourquoi devraient-ils acheter le journal ou se connecter sur le net pour nous lire ?
Qu'attendent-ils des journalistes ? Comment les voient-ils, les considèrent-ils ? La rédaction
doit baigner dans la culture du lecteur. Elle doit sortir de ses certitudes : "on sait ce que veut le
lecteur". Elle doit comprendre qu'elle a un consommateur à satisfaire. Qu'elle est responsable,
comme la pub et le marketing, des résultats financiers de l'entreprise. Deux journalistes dans
un focus une fois tous les cinq ans, ça ne suffit pas. Il faut mettre en place des outils
d'évaluation du contenu et des outils pour mesurer la satisfaction.
- Former les équipes à internet et au multimédia. Le manque de connaissance du net est
souvent sous estimer dans les médias… par ceux qui le connaisse. Il faut mettre en place des
formation pour apprendre à naviguer sur le net. Trouver des sources d'informations. Mais
aussi apprendre les nouveaux outils pour livrer l'info : comment écrit-on un blog ? comment
anime-t-on un forum ? Comment fait-on une vidéo, un podcast…
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- Permetter aux journalistes, qui se sentent prêts, d'expérimenter sur le net. Pour ce faire, il est
important de créer des ponts avec l'équipe du web et des espaces d'expérimentation. Il est
important que la communication se fasse entre les deux équipes en permanence. Une
conférence de rédaction commune peut être un premier pas dans cette mise en place d'une
meilleure communication… en plus d'une réunification des équipes dans un même espace.
D'autres idées pour permettre cette mutation ? Des expériences que vous avez mises en place
? N'hésitez pas à nous en parler.
ß
15- L’Internet, première source d’info avant les médias papier (Libération du
10/10/06)
L'internet, première source d'info avant les médias papier
Les Européens passent quatre heures par semaine sur la toile, contre trois à lire des journaux
ou magazines, selon une étude publiée lundi.
L’internet a, pour la première fois, dépassé les journaux et magazines sur papier comme
principal fournisseur d’informations aux lecteurs européens, selon une étude publiée lundi
dans le quotidien économique britannique Financial Times. La télévision reste cependant le
premier média, les Européens passant encore trois fois plus de temps à regarder leurs
émissions qu’à surfer sur l'internet, selon cette étude menée par le cabinet Jupiter Research et
portant sur plus de 5000 personnes interrogées au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en
Italie et en Espagne.
En moyenne, les Européens passent quatre heures par semaine sur la toile, mais n’en
consacrent que trois à lire des journaux ou magazines, selon cette étude. En 2003, ils passaient
seulement deux heures par semaine sur le net. «Le fait que la consommation [d’informations
sur] internet ait dépassé celle [des médias] papier est un moment important pour l’ancrage
d’internet parmi tous les médias en Europe», a estimé Mark Mulligan, le vice-président de
Jupiter Research. «Ce changement dans l’équilibre des pouvoirs va remodeler les stratégies de
distribution, l’allocation des sommes réservées à la publicité et les stratégies de
communication» en Europe.
Les principaux facteurs affectant l’usage de l'internet sont l’âge et l’accès ou non à un réseau
haut débit. La France, qui a ainsi le meilleur accès haut débit, enregistre le plus fort taux de
consommation d’internet. L’Allemagne est à l’autre bout de l’échelle.
ß 16- Les grandes manœuvres de la vidéo sur Internet (Le Monde, du 09/10/2006)
Achats, fusions, rapprochements, vente de droits de diffusion, la vidéo est le nouvel eldorado
du Réseau, qui se joue à coups de milliards de dollars. Le point culminant de toutes ces
manœuvres est sans nul doute l'annonce récente faite par le Wall Street Journal du rachat
possible par le géant Google du service d'échange de vidéos YouTube pour 1,65 milliard de
dollars en actions.
YouTube force la main et négocie
Créé en février 2005 et lancé officiellement en décembre par deux étudiants californiens,
YouTube emploie 67 personnes et 100 millions de vidéos gratuites sont téléchargées par jour
pour un chiffre d'affaires encore inférieur à 100 millions de dollars par an. Le site ne s'est
jusque-là pas embarrassé des problèmes de violation de copyrights et a cumulé les mises en
gardes de la part des majors. Mais un accord, signé le 18 septembre avec Warner Music
(Warner, Atlantic, Asylum, Elektra et Rhino) laisse entrevoir pour YouTube une résolution
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partielle des problèmes de copyright : Warner Music mettra gratuitement à disposition son
catalogue de vidéoclips et d'interviews d'artistes, en échange d'un pourcentage sur les recettes
publicitaires générées. La voie est ouverte, YouTube est en partie légitimé.
De son côté, Universal Music, filiale de Vivendi et concurrent direct de Warner Music,
n'hésitait pas la même semaine à attaquer YouTube et MySpace (propriété de News Corp.) :
"Nous croyons que ces nouvelles entreprises ne respectent pas les droits d'auteur et nous
doivent plusieurs dizaines de millions de dollars", déclarait alors Doug Morris, directeur
général d'Universal. Mais des discussions entamées depuis plusieurs semaines avec Universal
ont enfin abouti puisque ce sont trois accords que vient d'annoncer avoir passé Youtube ce
lundi 9 octobre, respectivement avec Universal Music, Sony BMG Music et le groupe de
télévision CBS. Youtube choisit donc de régler le problème à l'amiable, avec mise en place de
filtres destinés à repérer les contenus illicites ou ouvrant droit à rémunération, comme ce fut
le cas en février lorsque le groupe NBC lui avait demandé de retirer plusieurs extraits de ses
émissions. Un accord a été conclu en juin et YouTube a, depuis ,annoncé sa volonté de
négocier avec la plupart des majors et distributeurs de biens culturels.
Des revenus issus de la publicité
L'annonce du rachat probable de YouTube par Google intervient donc dans ce climat
d'apaisement, après que les majors ont commencé à montrer leurs dents. Ces 30 millions de
visiteurs uniques par mois sont une aubaine pour la firme de Mountain View, d'autant que son
Google Video n'arrive qu'en 7e place des sites de diffusion vidéo avec 7,5 millions de
visiteurs mensuels. YouTube n'est tout de même qu'en troisième position sur ce marché
florissant, derrière MySpace et Yahoo! (37 millions chacun), et devant Time Warner (25
millions), Microsoft (16 millions) et MTV-Viacom (14 millions). Le rapprochement
YouTube-Google placerait automatiquement ce nouvel ensemble en tête des diffuseurs de
vidéos sur la Toile, emmenant à sa suite d'énormes recettes publicitaires.
Ces dernières sont, selon l'institut eMarketer, estimées pour 2006 à 16,7 milliards de dollars
puis à 29,4 milliards en 2010. C'est le secteur en plus forte croissance, avec, pour les
publicités accompagnant des vidéos, une recette estimés à 385 millions de dollars en 2006 et
2,3 milliards en 2010. Autant dire que le gâteau en intéresse plus d'un.
Start-up, VOD, contributions et innovations
Alors que les offres de VOD (Video on Demand) s'étoffent en France avec, par exemple, le
partenariat récent de la Fnac (catalogue prévu de 3 000 titres) et de la plate-forme de VOD
Glowria.fr, plusieurs diffuseurs généralistes ont senti le vent tourner : TF1 a lancé WAT, site
d'échanges et de blogs, et M6 sa plate-forme VOD, Wideo. On compte actuellement plus de
seize plates-formes VOD en France (Canalplay, Francetvod, 24/24 video, TF1 vision, etc.).
Dailymotion, à l'image de YouTube aux Etats-Unis, remporte un réel succès avec ses 10
millions de pages vues par jour. Elle vient de finir de lever 7 millions d'euros au début du
mois d'octobre, apportant dans un même temps sa technologie à TF1 (Wat.tv) et Neuf
Télécom (NeufStream).
En matière d'innovations, Microsoft tente de rattraper la concurrence en développant sa future
plate-forme, appelée Soapbox, et en nouant des partenariats stratégiques avec le moteur
BlinkX, un des pionniers de la recherche audiovisuelle. Ce dernier indexe à l'heure actuelle
plus de 6 millions d'heures de programmes (BCC, Fox, MTV, Sky News, CNN, EuroNews,
etc.) grâce à un système de reconnaissance vocale dans les contenus audio et vidéo, identique
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au projet français Audiosurf qui devrait intégrer le futur moteur de recherche multimédia
européen Quaero.
Mais ce sont les fondateurs de Kazaa et de Skype qui se penchent le plus sérieusement sur le
problème avec TheVeniceProject. Niklas Zennström et Janus Friis réfléchissent à la diffusion
par pair à pair de vidéos, comme le font déjà Djingle, OMN.org ou encore 1-click media.
Enorme avantage du système, le partage de bande passante entre tous les utilisateurs. A titre
de comparaison, YouTube, qui stocke et diffuse toutes les vidéos depuis son site, dépense plus
de 1,5 million de dollars chaque mois en bande passante.
Al Gore, candidat malheureux à la vice-présidence des Etats-Unis, a lui décidé de créer son
propre canal de diffusion vidéo : Current TV, disponible sur Internet, et bénéficiant de
partenariats avec Yahoo! mais aussi avec BskyB, est également alimenté à 30 % par les
contributions d'internautes, à l'image du Web 2.0. Start-up vidéo et diffuseurs gratuits se
multiplient et se développent avec l'augmentation de la bande passante : Heavy.com,
Bolt.com, Revver.com, Metacafe.com, Vpod.tv, iFilm.com ou bientôt Scroon.com sont autant
de cibles potentielles pour les géants de l'Internet.
ß !17- L’impact de web 2.0 sur les médias (transnets.com du 20/09/2006)
L'importance de w2 n'étant plus vraiment en discussion nous pouvons passer à l'étape suivante
qui consiste à voir comment le phénomène affecte certains secteurs plus spécifiques. Les
médias, et notamment les sites d'information, sont aux premières loges.
Avant d'aborder le problème au fond, je pense qu'il peut être utile de se pencher sur les raisons
pour lesquelles trois des sites références de w2 ont un impact considérable sur les médias.
* Google: L'actualité n'existe pas si elle n'est pas indexée (par les moteurs de recherche) L'impact essentiel de Google sur les sites d' information est qu'il permet aux usagers d'accéder
directement à un article sans passer par la page d'accueil. La proportion peut être significative.
Corollaire: ceux qui fonctionnent en circuit fermé (payant) n'existent pas puisqu'ils ne sont
pas recensés. C'est précisément pour limiter cet effet négatif que certains journaux ont accepté
de laisser Google indexer leurs archives.
* Craigslist: Les petites annonces foutent le camp - Des petites annonces gratuites, plus
vivantes, plus flexibles que sur le papier. Une quantité d'informations plus importantes. Le
tout au goût du client puisqu'il met en ligne ce qu'il veut, quand il veut, pour le temps qu'il
veut. Craigslist, bouleverse l'économie des journaux qui tirent souvent une bonne partie de
leurs revenus des petites annonces. Le site facilite en outre la création de communautés (la
"loi" de Reed explique que ça multiplie son impact de façon exponentielle. Voilà une
réflexion que les médias devraient s'offrir au moment de mettre en place une stratégie w2).
* Wikipedia: Les experts ne sont plus ceux qu'ils étaient - Wikipedia montre que la
connaissance, l'accès à l'information et la capacité de la publier ne sont plus le privilège des
experts. C'est une bonne source d'informations pour les journalistes… comme pour tous les
internautes. Le site se permet même de réagir vite á l' actualité implorante en apportant des
informations de fond et en fournissant le contexte qui fait si souvent défaut sur les sites
traditionnels d'information obsédés par la dernière heure, minute, seconde.
Ça n'est pas un hasard si ces trois sites ont une prolongation concernant le journalisme.
Google a Google News, Wikipedia a WikiNews. Craig Newmark, le fondateur de Craigslist
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cherche encore la meilleure façon d'intervenir. Il a clairement manifesté son intention
d'appuyer des initiatives de journalisme citoyen. Il apporte son soutien à plusieurs initiatives
dont le projet NewAssignment.net (voir ce billet).
Nous verrons demain des sites moins connus mais susceptibles de nous aider à comprendre
pourquoi les médias sont tenus de changer.
ß 18- A Newspaper Investigates Its Future (New York Times du 12/10/06)
Newspapers are all looking for ways to gain readers, and many have hired consultants to help
them. In an unusual twist, The Los Angeles Times is looking to chart its future by using its
own reporters and editors, who rank among the best investigators in the business.
A newsstand in Hollywood. The publisher of The Los Angeles Times was recently dismissed
after he refused to carry out budget cuts.
The Times is dedicating three investigative reporters and half a dozen editors to find ideas, at
home and abroad, for re-engaging the reader, both in print and online. The newspaper’s
editor, Dean Baquet, and its new publisher, David Hiller, plan to convene a meeting today to
start the effort, which is being called the Manhattan Project. A report is expected in about two
months.
“The newsroom is energized about innovation,” Mr. Hiller said. “And having the code name
of the Manhattan Project captures the sense of significance and urgency that I think is
altogether called for.”
The name refers, of course, to the American effort to develop an atomic bomb during World
War II, an-exaggerated-for-effect overstatement of the problems facing ink-on-paper
newspapers: declining circulation, stagnant ad revenues and rising costs. While visits to
newspaper Web sites are increasing, they account for a small part of revenue and do not draw
enough advertising to support newsroom operations.
The Los Angeles project sprang from recent turmoil at the paper, when Mr. Baquet and the
previous publisher, Jeffrey M. Johnson, said in the pages of the newspaper that they would
not go along with cuts ordered by the corporate parent, the Tribune Company. Tribune has cut
more than 20 percent of the 1,200 newsroom employees since it bought the paper in 2000.
The company dismissed Mr. Johnson last week. Mr. Baquet said he agreed to stay because he
was convinced he would have the chance to make a new case for shoring up both his staff and
his budget.
Those involved in the project said they did not want to be passive by-standers as their paper,
like many metro dailies, struggled to transform itself in the Internet age.
“We shouldn’t be waiting for corporate headquarters or a think tank or a consultant to come
up with ideas to secure our future,” said Marc Duvoisin, an assistant managing editor who
will direct the investigation.
The project underscores just how focused many newsrooms have become on the business side
of journalism, especially as Wall Street has shown little confidence in the industry and as
share prices of most news organizations have dropped.
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“We realized we had to act fast or we wouldn’t have anything to act for,” said Vernon Loeb,
the paper’s California investigations editor, who helped originate the idea.
Tribune’s plan to make more cuts at The Los Angeles Times is presumably still on the table,
though it is not clear how deep they may go or over what period of time. A company
spokesman in Chicago declined to comment on the project. But the team in Los Angeles said
the goal was to produce ideas that could be put in place without waiting for permission, or
money, from Chicago.
Newspapers have long struggled to find ways to attract more readers, and the Los Angeles
paper in particular has had a hard time figuring out how to balance its national and
international ambitions with the demands of covering its sprawling backyard. Adding to the
uncertainty is the stated interest of three local billionaires in buying the paper and
concentrating on local news.
Robert Niles, editor of the Online Journalism Review at the University of Southern California,
has suggested that the billionaires start a Web site instead, reflecting a sense among some that
online publishing will someday push aside many print newspapers.
Tom Rosenstiel, director of the Project for Excellence in Journalism, teaches seminars in
newsrooms trying to rethink their futures. He said that when he asked reporters and editors to
imagine how they would build a newspaper from scratch, they had more fun tossing around
ideas about their newspaper online than in print.
Those on the project in Los Angeles said they were already mulling several ideas. They
include creating new sections; adding columnists and using citizens to “report” on local
matters; and expanding the paper statewide. The Times in recent years has eliminated its
national edition and cut back its availability outside of Southern California.
Newsrooms are often involved in brainstorming ideas to make their papers more appealing,
but they typically limit themselves to the journalistic realm. The Los Angeles effort differs
from most in that it could affect the paper’s business side and it is transparent to the public
while the reporting is in progress.
“We want to collect the best thinking on how to sustain the vitality and profitability of the
print franchise,” Mr. Duvoisin said. “And we want to find the best thinking on how to transfer
our journalism to the Web in the way most likely to grow audience and revenue.”
But Mr. Loeb described the changes to come from the investigative project as a “reimagining”
of the print paper in conjunction with the Web site.
The team plans to seek ideas from across the country and perhaps London, where news pages
rely heavily on opinion, and Oslo, where a newspaper company called Schibsted is perceived
to be in the vanguard of Web-based journalism (though the company recently told The
Economist that it turns down its many requests from foreign journalists or it would not get
anything done).
The reporters on the project are Glenn F. Bunting, Chris Gaither and T. Christian Miller, the
author of “Blood Money,” a new book about corruption, waste and fraud among those trying
to profit from the rebuilding of Iraq.
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As for the notion that reporters could come up with solutions to what ails the business, Mr.
Niles said, “None of these legions of other people have come up with the answers, so why
shouldn’t reporters take a shot?”c
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