portfolio - Marion Auburtin

Transcription

portfolio - Marion Auburtin
Marion Auburtin
Diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure d’Art de Nancy en 2002, Marion Auburtin
est une artiste française née en 1978 qui vit et travaille à Aubervilliers. Son travail a été
montré au Salon de Montrouge en 2011 et dans de nombreuses expositions en France et
à l’étranger, comme récemment Evil Clowns au HMKV à Dortmund, Infans à la galerie
Duchamp à Yvetot, L’Heure du Loup à La Box à Bourges, ou encore Perturbations au
Musée Fabre à Montpellier. Elle a fait également plusieures expositions personnelles
en Allemagne (Cramps, Total Gallery Berlin, La Morte Amoueuse, Able Gallery Berlin)
au Luxembourg (Luxe intérieur, CAC Dominique Lang, Dudelange) et en France (Loop
island, galerie 9, Nancy). Sa pratique picturale l’a conduite à être nominée plusieurs
fois pour le prix international de peinture « Novembre à Vitry », ainsi qu’à rejoindre
plusieurs collections publiques et privées (Fondation Colas, FCAC de Marseille…).
***
Graduated from ENSA Nancy (Fine Arts Academy of Nancy), Marion Auburtin is a french
artist born in 1978 currently living and working in Aubervilliers. She took part in numerous
exhibitions and projects in Europe like recently “Evil Clowns” (HMKV Dortmund), “L’Heure
du Loup” (La Box, Bourges), “Infans” (Galerie Duchamp, Yvetot) or “Perturbations” (Musée
Fabre Montpellier). She has been selected for Le Prix Novembre de Vitry (2012) and Le Salon
de Montrouge (2011). She did solo shows in Germany (“Cramps”, Total Gallery Berlin, “La
Morte Amoureuse”, Able Gallery Berlin), Luxembourg (“Lux interior”, Contemporary Art
Center Dominique Lang, Dudelange) and France (“Loop island”, Galerie 9 Nancy).
During the past 10 years, Marion Auburtin has been focusing her work on painting miniatures,
following a long and meticulous process of work with a maniac and distant approach. In
Recalling early Renaissance masters, Still Life, anatomical studies or films noirs images,
Auburtin produces objects and paintings dealing most of the time with reversable feelings like
seduction and repulsion, training and perfection, luxury and death, beauty and difformities,
...
Le démon (série) 2015, moulage en plâtre synthétique et prothèse oculaire, environ 10x15 cm
Demon (serie), 2015, plaster and occular prosthesis, around 10x15 cm
Le Tour d’Ecrou, 2015, boite à musique en faïence émaillée, 20x25 cm
The Turn of the Screw, 2015, ceramic music box, 20x25 cm
Le Tour d’Ecrou (série), 2015, boites à musique en faïence émaillée, 20x25 cm each
The Turn of the Screw (serie), 2015, ceramic music boxes, 20x25 cm each
L’âge adulte du kitsch
Les objets reçus en héritage encombrent souvent. Il est difficile de se débarrasser d’eux, par
mauvaisae conscience ou attachement réel. Mais leur intégration pose tout autant problème :
dans leur nouvel environnement, le nôtre, ils sont comme déplacés. Infiniment familiers car
toujours connus ailleurs, parfois convoités, ils prennent à la maison une dimension funeste
et rappellent sans discontinuer les absents. Le phénomène est d’autant plus frappant que
des objets plutôt guillerets, anodins, produits en série, kitschs en un mot, prennent un accent
grave pour celui qui sait, celui qui est lesté de son deuil.
Ainsi des petites collections d’oiseaux de porcelaine que Marion Auburtin peint, autrefois
propriété de ses grands-parents, réagencées maintenant au domicile de ses parents. Le
protocole qu’elle suit pour produire ces représentations mérite d’être révélé : l’artiste ne
peint pas d’après modèles mais d’après des photographies réalisées par ses parents. Ce sont
plusieurs regards qui se superposent sur ces objets au sein de la même peinture, la lignée
familiale apparaît en filigrane, de même que le funèbre lié aux petites figurines : le fond sur
lequel elles sont posées est noir. En transformant la porcelaine fine en peinture plate avec
sa manière économe (peu de détails, matité), Marion Auburtin choisit de ne pas exploiter
entièrement le mignon de ses modèles. Elle en produit une vision dialectisée : attitude qui lui
évite la violence du jugement de valeur ou la captation par la séduction. Et c’est bien là, entre
la terre et le ciel, que se trouve celui qui a hérité de l’objet.
Sophie Delpeux 2015
L’Héritage, 2015, huile sur toile, 130x90 cm
Heritage, 2015, oil on canvas, 130x90 cm
Madeleine, série Loop Island, 2011, boite à musique en faïence émaillée 14 x 20 cm
Madeleine, Loop Island serie, 2011, ceramic music box, 14 x23 cm
Loop Island, 2011, série de boites à musique en faïence émaillée, environ 15x20 cm chacune.
Loop Island, 2011, ceramic music boxes, around 20x25 cm each.
Loop Island, performance sonore avec Benjamin L. Aman, 9 boites à musique, installation variable (table, lumières), 2012, Le Pays
Où le Ciel est Toujours Bleu, Orléans.
Loop Island, sound performance with Benjamin L. Aman, 9 music boxes, 1 table, lights, 2012, Le Pays Où le Ciel est Toujours Bleu, Orléans.
Loop Island performance sonore avec Benjamin L. Aman, 9 boites à musique, installation variable (1 table, 2 chaises,
lumières) 2014, galerie Florence Leoni, Paris.
Loop Island, sound performance with Benjamin L. Aman, 9 music boxes, 1 table, 2 chairs, lights, 2014, Florence Leoni gallery.
La Nuit des Masques (autoportrait), 2014, huile sur papier, 41x31 cm
The Night of the Masks (selfportrait), 2014, oil on paper, 41x31 cm
La Nuit des Masques, 2014, huile sur papier, cadres, papier peint, vue de l’exposition Evil Clowns, HMKV Dortmund
The Night of the Masks, 2014, oil on canvas, frames, wallpaper, view of the exhibition Evil Clowns, HMKV Dortmund
Devil in Disguise, vue d’installation au CAPA (Centre d’Art D’aubervilliers)
Devil in Disguise, installation view, CAPA
La Nuit des Masques (autoportrait) 2014, huile sur toile, 41x31 cm
The Night of the Masks (selfportrait), 2014, oil on canvas, 41x31 cm
Poupée, 2014, huile sur toile, 30x24 cm
Doll, 2014, oil on canvas, 30x24 cm
Poupées (série), vue d’ensemble, 2014
Dolls (serie), set view, 2014
Marionnettes, 2014, huile sur toile, 114x146 cm
Marionnettes, 2014, oil on canvas, 114x146 cm
Marionnettes, 2014, huile sur toile, 114x146 cm
Marionnettes, 2014, oil on canvas, 114x146 cm
Quartz, 2013, huile et acrylique sur toile, 24x30 cm
Quartz, 2013, oil and acrylic on canvas, 24x30 cm
Quartz, 2013, huile et acrylique sur toile, 24x30 cm
Quartz, 2013, oil and acrylic on canvas, 24x30 cm
Marion Auburtin cherche la ressemblance et la neutralité. Elle ne pratique pas la peinture en
virtuose, non plus qu’elle ne la malmène. Elle fait le choix conscient d’un entre-deux. Le point
d’équilibre vers lequel elle tend tient à la fois de la copie appliquée et du double effrayant.
Ses oiseaux émergent d’un fond noir comme de la nuit, mais les modèles qu’elle choisit sont
tous depuis longtemps refroidis ; ici empaillés, alignés au rang de trophées et de curiosités
prenant la poussière. Marion Auburtin démultiplie par la peinture leur pouvoir anxiogène et
leur redonne un regard, animant ainsi l’inanimé à jamais. Si la mort est omniprésente dans
son travail, elle n’est pas la fin mais, selon ses termes « un lieu de passage vers un ailleurs », à
l’image des pupilles de cette société d’oiseaux. Pupilles qui donnent l’impression inquiétante
de pouvoir encore refléter leur spectateur.
Sophie Delpeux (Extrait de « La Vie des êtres morts ») 2014
Gabrielle, 2013, huile sur toile, 60x80 cm
Gabrielle, 2013, oil on canvas, 60x80 cm
Les Leurres, 2013, huile sur toile, 96x130 cm chacune
The Delusion, 2013, oil on canvas, 96x130 cm each
Les Leurres, 2013, huile sur toile, 96x130 cm chacune
The Delusion, 2013, oil on canvas, 96x130 cm each
Marion Auburtin, peintre du duende
Jamais peut-être un pinceau ne s’est-il tant apparenté au scalpel que dans les mains de
Marion Auburtin. Qu’elle peigne un cadavre les tripes à l’air, une chevelure de poupée ou
des rapaces nocturnes naturalisés, c’est toujours avec la précision d’un entomologiste, et le
détachement d’un médecin légiste. Récemment, elle s’est même mise à peindre sur cuir, cette
peau salée, dessalée, reverdie, pelanée, écharnée, épilée, confite, picklée puis tannée. Chacune
de ces minutieuses opérations, Marion Auburtin les a intégrées dans sa pratique picturale,
dégrossissant, rongeant, grattant, curetant, décapant, essorant, polissant son sujet jusqu’à ce
qu’il se révèle « à fleur de peau », à cette frontière ténue du vivant et du non-vivant, ou plutôt
dans cette persistance du vivant dans la mort (et de la présence épiphanique de la mort dans
le vivant) qui est le sujet exclusif de son art.
Michel Leiris sommait qu’on considérât la littérature « comme une tauromachie », tandis
que le flamenco est usuellement décrit comme « une danse avec les tripes » : les deux
fusionnent dans la notion de duende, qui dans la culture populaire hispanique désigne autant
les « démons domestiques » qu’un « charme mystérieux et ineffable ». L’ambivalence n’a pas
échappé à Federico Garcia Lorca, qui y forgea sa métaphore poétique : le duende s’engendre
de la lutte du corps avec un autre corps qui y est tapi, et gît endormi dans ses viscères (« c’est
dans les ultimes demeures du sang qu’il faut le réveiller », écrit-il). L’artiste est celui qui ne craint
pas de réveiller le duende ; dans la lutte qui s’ensuit, logique et sens s’évanouissent, cédant la
place à un érotisme total : « le duende aime le bord de la plaie et s’approche des endroits où les formes
se mêlent en une aspiration qui dépasse leur expression visible ».
Fidèle à cet esprit, Marion Auburtin transforme la peinture en un pays « où la mort (est)
le spectacle national ». Catherine, Suzanne, la « soupirante », la « morte amoureuse » et la
« noyée », mais aussi le « damné », son peuple d’autopsiés, la mine apaisée, reposée voire
extatique, le corps nu bien découpé sur des fonds vibrants d’or et de sable (en terminologie
héraldique), offre béatement au regardeur ses entrailles, quelque part entre « Étant donnés... »
et le « Dahlia Noir », là où tout commence et tout finit : « Et si l’on savait scruter les entrailles, à
qui donc feriez-vous croire que vous avez des entrailles ? Vous semblez pétris de couleurs et de bouts
de papier collés ensemble » (Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra).
2013, Stéphane Corréard
Emma (détail), 2014, huile et acrylique sur toile, 80x100 cm
Emma (detail), 2014, oil and acrylic on canvas, 80x100 cm
Emma, 2014, huile et acrylique sur toile, 80x100 cm
Emma, 2014, oil and acrylic on canvas, 80x100 cm
Soupirante, 2011, peinture (100x70cm) et papier peint, exposition Sleep Disorders, CAC Nei Liicht, Dudelange (Lux)
Suspiria, 2011, painting (100x70cm) and wallpaper, Sleep Disorders exhibition, at CAC Nei Liicht, Dudelange (Lux)
Soupirante (2012, 70x100 cm), Damné (2011, 70x100 cm), Catherine (2011, 80x100 cm) et Giallo (2011, 80x100 cm)
huile et acrylique sur toile (oil and acrylic on canvas)
La Morte amoureuse (2010, 60x80 cm), La Noyée, (2011, 80x100 cm) et Suzanne (2012, 60x80 cm)
huile et acrylique sur toile (oil and acrylic on canvas)
Sphynx (série), 2010, retable en bois peint et feuille d’or, 7x14 cm
Sphynx (serie), 2010, painted altarpiece wood and gold leaves, 7x14 cm
Sphynx tête de mort, exposition La Morte Amoureuse, galerie Able, Berlin, 2010.
Sphynx, La Morte Amoureuse exhibition, Able Gallery, Berlin, 2010.
Amulette, 2009, peinture à l’huile sur médaillon, argent plaqué, 7 cm de diamètre
Amulette, 2009, oil painting on medaillon, silver plated, diameter 7 cm
Amulettes, 2009, peinture à l’huile sur médaillon, argent plaqué, 7 cm de diamètre
Amulettes, 2009, oil painting on medaillon, silver plated, diameter 7 cm
Mario, 2011, miroir peint, vestiaire napoléonien, hôtel Sabatier d’Esperan, Musée Fabre, Montpellier
Mario, 2011, painted mirror, napoleonic piece of furniture, hôtel Sabatier d’Esperan, Musée Fabre, Montpellier
Mario, 2011, miroir peint en argent, 25x40 cm
Mario, 2011, painted silver mirror, 25x40 cm
Pistolets & Revolvers, 2007, aquarelle sur papier, 12x16 cm chacune
Pistols & Revolvers, 2007, watercolor on paper, 12x16 cm each
La Collection de Tony Williams, 2006, peinture émaillée sur papier, 50x70 cm
Tony Williams collection, 2006, enameled paint on paper, 50x70 cm
Marion Auburtin
1 passage Louis Daquin
93300 Aubervilliers
[email protected]
+336 85 66 95 29