L`éditorial 2 3 4 4 5 6 6 7 8 N° 19 - mai 2012
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La lettre de la Lettre d’information de la Société Française de Gestalt destinée à ses adhérents et sympathisants N° 19 - mai 2012 L’éditorial 1 L’éditorial 2 3 4 4 5 6 6 7 8 Nous apprenons la triste nouvelle du décès de Sally C ojean le 19 janvier 2012 Notre collègue gestaltiste était d’origine américaine, ce qui l’a amenée à faire de nombreux travaux de traduction pour la communauté gestaltiste, traductions simultanées de stages par exemple. Sally collaborait aussi à la revue Gestalt, assurant la traduction en anglais des résumés des articles, avec une grande rigueur et une grande qualité. Sa gentillesse, son sourire chaleureux et son ouverture resteront dans le cœur de tous ceux qui l’ont connue et aimée. Emmanuelle Gilloots et le comité de lecture de la revue Gestalt. 1 A vos agendas dépression awareness vide fertile contact plein contact post contact conscience explicite champ pré-contact conscience implicite ici et maintenant ajustement cycle fond du contact consciousness processus figure forme Groupe de travail « thésaurus » esthétique créateur environnement créativité corps mouvement insu gestalt inachevée émotionnel comment responsabilité spirituel affectif sensoriel intellectuel social interruption mobilisation épanouissement par dépli conduites répétitives ressenti illusions savoir être Sophie Fourure (Animatrice du groupe de travail) et Vous avez dit Thésaurus ? Petit rappel … indexés par les lecteurs du comité eux même (coordonnés par Emmanuelle Gilloots). Nous menons désormais une réflexion sur la création d’un thésaurus purement gestaltiste ou l’utilisation d’un thésaurus plus généraliste existant (si des termes gestaltistes peuvent y être intégrés). En parallèle, nous rencontrons aussi l’animatrice d’un thésaurus existant (Ascodocpsy), pour comprendre les « règles de l’art » de l’indexation et la possibilité d’utiliser leur liste de mots, si toutefois ils acceptent d’y rajouter les concepts clés de la Gestalt (proposition en cours). La revue Gestalt publiée par la Société Française de Gestalt a édité à ce jour 40 numéros soit 500 articles environ. Une immense richesse que nous cherchons à mettre en valeur en facilitant la recherche documentaire et l’accès à ces articles. Imaginez faire une recherche sur le site de la Société Française de Gestalt à partir d’un mot ou d’un concept (dépression, vide fertile, contact…), vous seriez alors guidé vers les articles traitant le sujet de manière significative. Notre groupe de travail a pour mission de créer une liste indexée de mots-clés, (qu’on appelle « thésaurus » lorsqu’on introduit des niveaux d’indexation : par exemple, dans un thésaurus, pré-contact, plein-contact, post-contact seraient classés sous « cycle de contact »; Dans une liste indexée, le classement est « plat » et alphabétique). Notre travail consiste à indexer chacun des articles, c'est-à-dire à dégager des mots-clés pertinents. Prochain rendez-vous Nous donnons rendez-vous aux adhérents de la Société Française de Gestalt lors de l’étape cruciale de mise en ligne d’un outil de recherche sur le site de la Société Française de Gestalt. Quand ? Patience… Il faudra attendre certainement 2013. En attendant, nous vous rappelons l’existence de Cairn, qui donne accès aux articles de la revue Gestalt, (gratuitement pour les n° 22 à 32) http://www.cairn.info/revue-gestalt.htm. Nous prévoyons d’ajouter nos mots-clés aux notices en ligne, pour faciliter la recherche documentaire et contribuer ainsi à la visibilité de la revue, et de la Gestalt. Une dizaine de lecteurs Une dizaine de volontaires fait actuellement partie de ce groupe de travail constitué en septembre 2010. Parmi les plus assidus : Anne Carpentier, Béatrice Charme, Sophie Fourure, Roula Jammal, Marianne Kuhni, Françoise Zambellini, et plus récemment Marie-Odile Loffi. Un projet stratégique A ce jour, aucun thésaurus gestaltiste n’existe à notre connaissance en Europe. Des thésaurus psy plus généralistes référencent déjà d’autres revues de psychothérapie, de psychanalyse, de psychologie ou neurosciences. Notre travail d’indexation contribuera fondamentalement à la visibilité et au rayonnement de la Gestalt. Concrètement, où en sommes-nous ? Les travaux d’indexation sont en cours depuis l’été 2010 et se poursuivent : à ce jour la moitié des 500 articles (soit les 20 derniers numéros de la revue) ont été lus en binôme pour dégager les mots clés. Une première liste de mots clés est ainsi en cours de constitution (400 mots environ). Fin 2012, la totalité des 40 numéros sera indexée, et la liste de mots clés complétée. Il a été convenu avec le comité de lecture de la Revue que les numéros suivants soient Anne Carpentier (co-animatrice) 2 L’expérience d’un groupe de travail nos témoignages (re)Quête de sens Les motsclétiseurs associés tout notre psychologue débutant sa pratique libérale, avide d’en savoir plus sur la relation thérapeutique ? Un potentiel client cherchant son chemin sur la toile ? Un psychiatre las de prescrire ? Une sage-femme ? Un futur thérapeute ? Un étudiant ? Comment lui tendre le fil d’ Ariane pour le guider, avec pertinence et précision, vers la Revue, si la Gestalt peut répondre à sa requête ? Anne Carpentier ness conscience implicite conscience explicite champ fond processus figure forme esthétique ici et maintenant Mes premières études étaient littéraires et j’ai toujours aimé les mots. Alors quand j’ai lu le mail de la SFG en juin 2010, invitant des volontaires à constituer un groupe de travail pour définir les motsclés des articles de la Revue Gestalt, j’ai de suite contacté Sophie Fourure, chef d’orchestre, pour y participer. Mots-clés : quelles portes vont-ils ouvrir ? Vers quel trésor… ou thésaurus, vont-ils nous mener ? Elisabeth Aubret, qui participait aux premières réunions du groupe où nous définissions notre méthodologie de travail, nous avait trouvé une appellation : ajustement créateur environnement créativité corps mou Je me rends à la première rencontre du groupe de travail « Thésaurus » pour l’indexation de la revue GESTALT. Le livre est mon compagnon et mon gagne-pain depuis longtemps, et je suis curieuse : lire en diagonale, rechercher des mots clés, je sais faire et j’aime ça ! Et me voilà partie dans une lecture palpitante, dans un nouveau monde ! Je suis enthousiaste, heureuse de nous réunir et faire le point. Dans l’échange avec l’Autre, les Autres l’objectif devient comprendre et transmettre. Sans omettre, bien sûr, apprendre pour la jeune gestaltiste que je suis. L’expérience se déroule sur le mode : être en époché, suspendre ce que je crois savoir pour mieux saisir et m’ajuster aux concepts clefs de la Gestalt-Thérapie. Des mots que je crois connaître me questionnent Nous sommes les premiers motsclétiseurs de la Revue Gestalt ou dans ma version polyglotte : les mots-clésteasers : on fouille le texte pour en extraire, avec les tisonniers affûtés de notre lecture, les ardents mots-clés qui refléteront au mieux vos articles… Mais indexer les articles n’est pas un travail créatif – c’est de la matière grise qu’on agite là et il faut que ça ait du sens, le sens le plus précis possible : si je devais résumer ce dense, complexe et profond article en un seul mot, quel serait-il ? En trois, en cinq, six mots : quels sont-ils ? Oui, c’est du travail de précision, un travail de serrurier. Sophie nous crée des fichiers de tableurs, dans lesquels nous entrons nos mots pour les confronter à ceux de notre « binôme ». Je retrouve Maro Loffi dans consciousness/awareness/conscience implicite/conscience explicite sans évoquer la prise de conscience et encore moins celle de la conscience dirigée. Me voilà donc au cœur d’une « implication contrôlée » face au thème de chaque numéro, face à chaque article. Je mâche et remâche phrases et mots et je me rends compte que j’assimile à chaque instant selon la situation. Lecture au bureau ou en fauteuil, seule ou avec mon binôme. Une belle aventure où comprendre est aussi une entreprise avec une fin : à chaque auteur, chaque article, quelques mots émergeants et une gestalt achevée ! C’est une belle aventure qui me permet d’allier lecture et transmission de mots clés pour mieux comprendre et diffuser la Gestalt Thérapie. Roula Jammal un café, et nous les discutons, les choisissons, les validons, avec une certaine jubilation intellectuelle ! Puis, Sophie et moi consolidons et trions tous ces mots, et voici la première forme qu’ils prennent : une liste ouverte de 400 mots-clés indexant les articles des 20 dernières Revues Gestalt. Sortie des tableurs et des arborescences des thésaurus, il y a le plaisir et l’intérêt de la lecture, d’enrichir ma pratique de votre expérience… Il y a aussi un autre plaisir qui me guide, celui d’imaginer ce que cherchera le/la futur(e) internaute inconnu(e). Est-il, est-elle gestaltiste ? Est-ce un jeune 3 suite page 4 NOUVELLES DE LA REVUE et de son comité Thèmes en préparation : N°42 L’humour en thérapie : (en relation avec les journées d’étude de mars 2012) : L’humour change-t-il la vie? Change-t-il notre relation à nos patients, nos clients, nos étudiants ? Crée-t-il de la distance ou du lien ? Comment nous repérer dans les différentes sortes d’humour, dans ses différents usages, dans ses implications et ses limites ? Quelle est sa place dans la pratique du Gestalt-thérapeute, existe-t-il une vision gestaltiste de l’humour? (Textes à envoyer avant fin juin 2012 à [email protected] et [email protected]). À la direction de la Revue, Catherine Bolgert a succédé à Chantal Masquelier-Savatier. Outre sa directrice, le Comité comporte huit lecteurs. Quatre femmes : Fernande Amblard, Geneviève Bartoli, Emmanuelle Gilloots ; Isabelle Danjou a quitté le groupe après le N°41 et Marie Léon nous rejoindra pour le N°42. Quatre hommes: Vincent Béja, Bernard Elyn, Jean-François Gravouil et Patrice Ranjard. Cette parité hommes/femmes est volontaire et nous y tenons. N°43 Désirs d’enfants : nous pouvons être confrontés aux souffrances liées au désir ou au non-désir d’enfant avec en conséquence IVG, FIV, adoption... Avoir ou non un enfant donne-t-il du sens à la vie ? Est-ce une façon de lutter contre la solitude, la finitude ? Une réparation de nos blessures d’enfant ? Une loyauté familiale ? La sauvegarde de l’espèce ? C’est source de joie mais aussi de renoncements et de deuils. Dans ces questionnements s’inscrit l’homoparentalité. Comment sommes-nous touchés dans notre propre rapport au désir d’enfant ? (Textes à envoyer avant fin décembre 2012 à Fernande Amblard [email protected] et [email protected]). Dans la construction de chaque numéro, un coordonnateur assiste la directrice. Leur premier soin lorsqu’ils reçoivent un article est de l’anonymer pour l’envoyer à trois lecteurs. Ceux-ci rédigent une fiche de lecture qui comporte plusieurs rubriques : résumé, points forts et points faibles, suggestions de modifications et corrections, mots clés, et surtout un avis motivé : publiable tel quel, à modifier, à ré-écrire, refusé. Chaque article est donc lu par cinq personnes dont trois en ignorent l’auteur. suite de la page 3 L’appel au volontariat que nous avons lancé par mail a permis de réunir une dizaine de thérapeutes gestaltistes. Je connaissais certains, d’autres pas. J’aime que nous soyons réunis autour de ce projet, avec une solidarité d’entrée de jeu et le sentiment de faire partie d’une famille gestaltiste. Nous étions ensemble et continuons de l’être, mobilisés par notre envie de lire les articles de la revue et mus par l’ambition de contribuer à la diffusion de la Gestalt. J’apprécie le soutien et les signes d’encouragement de Chantal et d’Emmanuelle, j’ai traversé les appréhensions de la technique du thésaurus pour garder le plaisir et la motivation à apporter ma contribution à la communauté gestaltiste. Je continue à créer et nourrir des liens avec mes collègues et désormais amis de ce groupe de travail et j’en suis ravie ! Sophie Fourure Lors de nos réunions semestrielles, les articles sont examinés ainsi : les trois lecteurs lisent leur fiche ; directrice et coordonnateur ajoutent leur avis ; les autres membres questionnent pour se faire une idée plus complète. Si tous les avis convergent la discussion est brève et la décision rapide. Si les avis divergent, le questionnement de ceux qui n’ont pas lu l’article se révèle particulièrement utile et fécond. C’est seulement lorsque la décision est prise que le nom de l’auteur est dévoilé. À mesure que les articles sont retenus, on fait le compte des pages et, le plus souvent faute de place, nous sommes obligés de refuser des articles qui avaient prêté à discussion. C’est pourquoi la longueur d’un article est très importante : un article qui dépasse les 28000 caractères (espaces inclus) ne sera accepté que sous condition de réduction : de toute façon l’auteur devra le réduire, alors autant le faire avant de l’envoyer ! Participer à ce cercle de lecture d’un type particulier est l’occasion rêvée de découvrir (ou redécouvrir) la contribution de nos collègues à la réflexion gestaltiste et d’aider à diffuser cette pensée. Nous, Gestaltthérapeutes, avons une valeur ajoutée au plan psychologique. Notre positionnement, de par sa spécificité, son originalité, contribue à la connaissance sur la thérapeutique. En permettant, par notre travail d’indexation, la mise à la disposition d’informations pour la recherche, nous élargissons le champ de la réflexion et permettons aux concepts gestaltistes d’être appréhendés par un public plus large que celui de ses aficionados. Et puis, prosaïquement, nous échangeons avec d’autres collègues et ces échanges m’enrichissent sur un plan tant conceptuel qu’amical ! Marie-Odile Loffi On imagine facilement que la communication aux auteurs de la décision du comité n’est pas toujours une partie de plaisir. Ce rôle délicat incombe à la directrice et ce n’est pas le plus agréable de sa fonction … Grâce aux directrices qui se sont succédé depuis 1996, Gestalt est devenue une très belle revue, que CAIRN met à la disposition de toute la planète. C’est dire que nous avons à cœur de maintenir un haut niveau de qualité, mais il arrive que cette exigence entraîne des blessures narcissiques douloureuses. Pour CAIRN, les résumés sont traduits en anglais et les mots clés sont indispensables : ce sont eux qui permettent à un chercheur de trouver votre article. L’extension du public potentiel nous a amenés à nous informer sur le Droit de de la propriété intellectuelle. Emmanuelle Gilloots a mis au point un « contrat d’édition » qui désormais sera signé par chaque auteur publié. En décembre vous avez reçu le N°40 De l’éthique à la déontologie et en juin vous recevrez le N°41, sur La relation malmenée. Le numéro 42, en décembre 2012, fera suite aux journées d’étude sur L’humour et nous vous invitons à envoyer vos textes avant la fin du mois de juin : c’est début septembre que le Comité les examinera selon les procédures décrites plus haut. Quant au N°43, qui paraitra en juin 2013, il portera sur le thème Désirs d’enfant (cf. encart). D’ici là, bonnes lettres et bonnes vacances à tous. Patrice Ranjard 4 Petit service à la communauté Gestaltiste...Gros coup de pouce à une lectrice paresseuse...L’ expérience me tente ! Et de réunions en temps de lecture, me voici plongée dans l'univers des mots pour réfléchir la Gestalt...Prise de conscience de l'étendue des "champs" battus par nos collègues, des points de vue divers sur le même thème, de l'évolution des idées. Parfois ça me parait simple...Mais je n'ai qu'un motclef commun avec mon binôme de travail sur le même article...On reprend...Sophie fédère, oriente, se renseigne...Je suis fascinée par le terme "mot-clef" dans les autres écrits...Je pèse, évalue, suppose. Je me mets à la place du chercheur d'info gestaltiste ou non... Grosse différence !!! Retrouvailles sympathiques à Paris pour faire le point, répartir le travail, chercher les clefs qui ouvrent les serrures (!)...non rien de rien, non je ne regrette rien !!! Béatrice Charme Retours sur les Journées d’Etude de mars Humour en héritage, humour en partage Méditation en train de nuit à Paris roder sa vie d’homme … pour un ouvrage en figure toujours inachevé, qui vise avec habileté à marier le principe Espérance de Ernst Bloch, la Joie spacieuse de Jean-Louis Chrétien, et un humour qui rimerait harmonieusement avec l’amour. « Il faut se laisser parler par l’humour […] Parce que la vie entière est un immense plaisir. L’humour fait rentrer l’immense plaisir de la vie entière dans notre langage » nous dit le philosophe Bertrand Vergely. L’humour écrit par petites touches un livre de la condition humaine, dont comme pour Montaigne, elle est elle-même la matière. Gérard Rabinovitch vec l’obsessionalité de ceux qui sont provisoirement immergés dans un thème de travail, je suis restée traversée pendant cette longue exploration de l’humour qui a débouché sur nos Journées d'Etude, par la question de la transmission. ’humour, lieu de la fraternité possible, cette parente pauvre de la maxime inscrite au fronton de nos mairies ! C’est la leçon de vie que je reçois de cette plongée dans l’humour, au travers de ma contribution et des réalisations communes à l’occasion de ces Journées d'Etude, avec leurs avatars et leurs succès, le satisfaisant et le perfectible, et de tout de ce que j’ai incorporé « à l’ insu…de mon plein gré » pour reprendre la formule célèbre et inspirée de mon voisin d’Auxerre, Virenque, le cycliste dopé. Et si nous nous laissions doper par l’humour ? De notre plein gré. Alors que viennent de se clore ces deux journées, dans le cocon du compartiment désert du train qui me reconduisait ce dimanche soir vers la Champagne, bruissaient encore les échos de ces instants de tension et de détente, de sourires et de rires, de créativité et de rappel au cadre ( « un fleuve sans rivage devient vite un marécage dit le proverbe africain » ) , de moments de culture ou de temps expérientiels partagés. Les deux axes de la transmission sur lesquels j’adosse bon nombre de mes réflexions du moment se sont à nouveau imposés à moi - grâce au bercement régressif du train-, pour me fournir le titre d’un billet d’humeur (de bonne humeur)… que je n’avais pas l’intention d’écrire. Marie-Françoise Bonicel e foisonnement des productions des ateliers expérientiels, des interludes, les pistes ouvertes dans le temps et l’espace par les deux conférenciers, tout cela me semble favoriser un humour qui peut irriguer nos espaces professionnels et personnels. Héritage de nos pères, au fil des cultures et des civilisations, l’humour venu du fond des temps, où apparaissant au gré des ruptures civilisationnelles, dit la tentative de l’homme pour assumer les contraintes existentielles. Nous en portons la trace, nous en sommes les dépositaires et transmetteurs, parfois malgré nous. Mais que transmettons - nous ? Des postures et des attitudes, des histoires, des récits, mais l’humour luimême semble échapper à la volonté…mais pas au désir. Impressions postérieures sur le (s) JE & le OBI* de Soi (e) Ils ont été bienheureux ces jours trop courts avec vous. J’y ai rencontré… L’esprit en traits légers, émaillé d’intelligence, croustillé à l’expérience, briqué à l’émergence du champ… Des mots croisés dans des langues officielles ou imaginaires, des belles personnes qui se cherchaient encore, des professeurs d’humour mais aussi des pratiquants fervents d’ocytocine, des novices touchés par des éclats de rire , soulés à l’endorphine, des résistants dans leur dernière heure et des réjouis frustrés du toujours plus, du pas encore et du déjà fini. Pour ma part ces heures étaient conciliantes…. Mais au fait ? Vous ai- je jamais dit qu’en moi sommeille un joyeux sauvage ? Joyeux par mon père, Sauvage par ma mère… Il est des jours, comme ceux là, ou je me réconcilie avec mes origines, des moments où la sauvage s’apprivoise dans le jeu, où la joyeuse exulte dans des instants précieux comme la tendresse sur l’amer noir. ’humour ne se transmet pas plus que la Foi en un Dieu, mais nous transmettons ce que nous sommes, en éveillant en soi et chez l’autre, une aptitude à accueillir l’humour ou à le laisser émerger. Ce que nous favorisons sur ce registre, c’est une capacité à laisser surgir la surprise, pour peu que le terreau soit préparé pour être ensemencé par la créativité du poète que nous sommes, car l’humour est poésie. Cela s’appelle engendrer des héritiers : faire naître ou renaître du désir pour instaurer « un lien vivant » (Pierre Janin) avec ceux que nous accompagnons, nantis ou « cabossés de la vie », grâce à cet autre langage (Jean-Luc Martineau), cet objet intermédiaire, cet espace transitionnel que peut représenter l’humour. Je T'ai vu… j’ai découvert un fragment de ton mystère, Tu M’as vu… (Presque) nue, joyeuse et sauvage ; JeTu- Nous… nous sommes regardés, en sécurité dans la distance du rire de soi, à l’abri du ridicule qui tue, en compagnie choisie… Nous nous sommes aperçus et reconnus par décalages, décapages, dérapages, plus et moins contrôlés. Réunis… Ravis, ivre de rire, de cet hilaritas qui vient du ventre et qui secoue vigoureusement nos bosses calcifiées par des années de mauvaises fréquentations. D’un certain point de vue, c’est aussi bien qu’un orgasme à dit G…Surtout quand l’humour s’accouple à l’amour. «La psychothérapie s'effectue là où deux aires de jeu se chevauchent, celle du patient et celle du thérapeute... Si le thérapeute ne peut pas jouer, cela signifie qu'il n'est pas fait pour ce travail. Si le patient ne peut pas jouer, il faut faire quelque chose pour lui permettre d'avoir la capacité de jouer, après quoi la psychothérapie pourra commencer. » D.W. Winnicott, Jeu et réalité. ’est aussi dans un projet plus global d’humanité une contribution au grand chantier qui vise à la rendre meilleure. L’humour, un antidote à la violence, la mienne, la notre, celle des peuples, prête à ressurgir elle aussi par surprise et faire fracture dans le quotidien? 2012 Agnès Portal 5 *Le OBI, m’a dit mon voisin, ma voisine de JE, est un élément du vêtement traditionnel japonais, sorte de coussin fixé au creux des reins… il m’a rendu bien des services et permis d’oser me pasticher. Cérémonie du souvenir du 6 janvier 2012 La minute déonto-éthiq La déontologie et l’éthique : pourquoi et comment communiquer ? Notre Commission a « une mission de réflexion, de recherche » et, depuis mars 2012, « d’information… » D’une part, nous nous questionnons sur la façon dont nous pourrions rendre compte de nos réflexions et recherches, d’autre part il nous apparait que le terme « information » peut être compris de différentes manières. Trois mots ont émergé : formation, information et promotion. Message de Jean-Marie Robine, transmis à l’occasion de la cérémonie organisée en souvenir de Serge Ginger « Formation : faire exister, donner une forme, instruire… »En tant que membres adhérents et actifs dans une commission, nous ne nous considérons pas différents des autres membres de la SFG. Nous n’avons donc pas à les instruire. La formation semble davantage du ressort des écoles et de thérapeutes qui animent des stages. Bonjour Anne, Bonjour Jean-Paul et Gonzague, « Information : sens juridique : enquête. Sens usuel : information que l’on porte à la connaissance d’un public ». Il est vrai que nous pouvons apporter des informations aux adhérents, notamment parce que nous sommes en alerte sur les questions déontologiques. Ainsi, par expérience et enrichissement de nos rencontres, nous pouvons avoir connaissance d’informations que nous souhaitons partager. Cependant, une information, en matière déontologique, ne peut être apportée qu’en dehors d’un processus thérapeutique, sinon cela est du ressort de la supervision. et Bonjour à la communauté rassemblée « Promotion : promouvoir… Faire avancer, étendre, agrandir… »Effectivement, notre souhait incontestable est que le débat se fasse, pour chacun de nous, en intérieur et en extérieur… C’est-àdire en-solitaire mais aussi en-semble, car nous avons le désir de faire grandir cette dimension « éthique » (éthicos : qui concerne les mœurs). parmi vous. J'avais prévu d'être des vôtres et de contribuer à l'hommage rendu à Serge, mais la rencontre familiale annuelle s'est trouvée déplacée à ce Samedi, ce qui me met dans l'impossibilité d'être présent physiquement Malgré les divergences théoriques, éthiques, pratiques, politiques, qui nous ont souvent opposés, mon estime et mon affection pour Serge, que je savais réciproque, Très bien, continuons alors… Une promotion besoin d’objectif et d’outils. L’objectif est de susciter le questionnement et l’habitude de se référer à l’éthique de la profession. Comme outils, nous avons l’écrit et le débat oral. Mais comment les utiliser ? s'est maintenue au fil des années et nos rencontres, relativement épisodiques ces dernières années, étaient toujours aussi fraternelles. C'est une banalité que de Les questions éthiques sont tellement complexes qu’elles ne peuvent quasiment jamais s’observer autrement qu’au cas par cas. Et en dehors de quelques grandes règles générales (pas de relations sexuelles, par exemple, entre thérapeute et patient) la plupart des autres règles sont des propositions qui encouragent à tenir compte de la complexité des situations. Or, celles-ci ne peuvent pas s’étudier sans référence à un cas particulier, qui, par essence, est confidentiel… Et ce qui est confidentiel ne peut être traité qu’en supervision… Alors, n’y a-t-il pas un risque de se substituer à la supervision ? dire et de reconnaître son engagement et sa générosité en faveur de la profession, mais notre passion pour la Gestalt-thérapie et pour le développement de notre profession nous réunissait au delà de nos différences. Sa trace sera indélébile et je souhaite que ses successeurs des générations ultérieures, nous tous qui Je prends un exemple : comment notre Commission peut-elle répondre à un patient qui nous questionne sur la façon dont sa thérapie s’est interrompue ? D’abord, s’est-elle vraiment interrompue ? Si oui, est-ce une plainte ? Si ce n’est pas une plainte, allonsnous prendre le risque de nous immiscer entre lui et son thérapeute ? Certes non. Il existe donc un piège à répondre à des demandes d’information de patients, dès lors qu’elles mettent en doute un travail thérapeutique, difficile mais en cours. Cet exemple n’est pas unique, d’autres demandes d’information peuvent se révéler de vrais pièges. sommes avec lui par le souvenir et l'affection, soient aussi engagés, aussi au service de la communauté qu'il a pu l'être, quelles que soient les formes que prenne cette présence, quels que soient les choix d'orientations que prendraient chacun et chacune. Sensibles au "comment" par notre approche commune, ce qui continue d'importer c'est le comment nous serons présents au Cependant si nous ne répondons pas, le patient peut aussi se retourner vers une association de « protection » des usagers de la thérapie… Or notre expérience de ces associations est qu’elles méconnaissent souvent les enjeux des thérapies… C’est pourquoi à la fois je doute de la possibilité d’ouvrir un espace de réponse à des questions en provenance de tous, parce que cela pourrait être dommageable à un processus thérapeutique et par là, se révéler contraire à l’éthique… Et à la fois je me questionne : vaut-il mieux que des personnes averties de la délicatesse à avoir dans la complexité d’une telle assistance le fassent, plutôt que de laisser les choses se faire sans choisir d’exister à cette place là ? Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous des idées ? Ecrivez-nous… monde, liés et solidaires au delà de nos différences. Je regrette vraiment de ne pouvoir le dire de vive voix à tous ceux et celles qui ont croisé sa route et qui ont été marqués de son empreinte, et j'assure Anne de mon affectueuse sympathie. Jean-Marie Marianne Adandé Pour la CPED 6 Prochaines Journées dans le vif de la pratique gestaltiste Bonjour, les 20 et 21 octobre prochains à la Résidence Internationale de Paris Une idée qui ne m'appartient pas, émerge depuis quelques temps... Je m'en fais le porte parole: La création de "GestaltCombo", petit groupe de gestaltistes-musiciensamateurs qui prépareraient "quelques notes" pour le printemps 2013 lors des journées collégiales CEGTSFG sur le thème du groupe. Je suis en train par cette petite brève de répertorier qui joue de quoi dans notre communauté gestaltiste? Qui a envie de jouer quoi? Cordes vocales (soprane, alti, ténor, baryton, basse) instruments à vents, cuivres, bois, cordes claviers, percussions, Etc. Qui serait partant pour travailler une "petite comédie musicale"? Merci de me faire savoir rapidement votre intérêt pour ce projet avec vos idées. Dans l'attente de vous de nous entendre... Recevez mes pensés musicales. C’est quoi ce T R U C ? Transmission et partage Réseau Union des anciens et des plus nouveaux expérimentés Créativité Deux jours pour quoi faire? Se rencontrer pour expérimenter dans le partage de l’expérience. Pouvoir toucher, sentir, approcher, découvrir des TRUCS que l’on n’avait même pas imaginés. Côtoyer des Figures qui, dans le fond, sont très accessibles et de surcroît disponibles. Se retrouver là, entre pairs sur le même plan. Renforcer son sentiment d’appartenance à la communauté gestaltiste et développer son réseau. (Pensez à vos cartes de visites…) Et surtout rire ensemble en partageant des moments de plaisir. N’est-ce pas gratifiant de voir que l’on peut se mobiliser, prendre du temps, donner de sa personne, recevoir dans la profondeur et la légèreté ? Alors venez nombreux ! On vous attend. Appel à l’écriture entendre, Claudia Simon et Marc Delatolas Comité thématique pour le n°42 Chers collègues Après nos Journées d’Etude sur l’humour, je reviens vers vous au nom du comité de lecture pour solliciter votre plume ! Nous vous proposons de partager votre vision de l’humour et de sa place dans la relation thérapeutique individuelle ou de groupe, dans la relation de coaching ou de conseil en entreprise, dans vos interventions en institutions, sous la forme d’un article (28000 signes maxi), ou sous la forme d’un petit gris, billet d’humeur ou témoignage, poème ou création (1800 signes par page, 2 pages maxi) qui exprime votre expérience de l’humour dans votre pratique. Nous sommes aussi à la recherche de travaux artistiques visuels pour illustrer ce numéro : n’hésitez pas à nous faire des propositions ! Être publié dans la revue Gestalt contribue à vous faire connaître et reconnaître au sein de notre communauté gestaltiste et même au-delà via Cairn. Marc Douillet, baryton-basse, joueur de bugle et de tuba, amateur [email protected] Nous nous réjouissons de vous lire bientôt ! Amitiés gestaltistes Emmanuelle Gilloots au nom du comité de lecture de la revue Gestalt. 7 N’hésitez pas... Ecrivez-nous ! courrier des lecteurs : [email protected] Nous porteur de rappelons différents que points la de lettre vue de la concernant SFG la se Gestalt veut et un les support activités ouvert de la et SFG. Elle est donc ouverte à tous nos adhérents, partenaires, et participants à nos manifestations. Les articles sont publiés sans censure* et sous la responsabilité de leurs auteurs. Chacun est donc appelé à réagir à ce qui est écrit s'il le trouve nécessaire et utile aux échanges. Nous souhaitons que La Lettre soit un outil d'information, d'échange, d'expression et de différentiation et favorise ainsi la participation de tous à la vie de notre association. Yves Mairesse Directeur de la publication * Nous refusons uniquement les promotions publicitaires et « petites annonces » ! Bravo A vos agendas à Laurent Oddoux nouvellement titularisé le 11 janvier 2012 µµ La 11ème conférence internationale de l’AAGT aura lieu du 15 au 20 mai 2012 à Puebla au Mexique (www.aagt.org/) µµ Les Entretiens de l’EPG auront lieu à Paris les 26 au 27 mai 2012 (www.gestalt.asso.fr/ecole_entretiens.php) µµ Les Journées dans le vif de la pratique gestaltiste de la SFG se dérouleront les 20 et 21 octobre 2012 au RIP à Paris 20ème (coordinateur de ces journées : Marc Delatolas [email protected]) Les membres du CA 2012 Gilles Malka (Membre du Bureau) - Annick Murat - Loïc Benoist (Vice-Président) - Marine Kergueno (Membre du Bureau) Javier Cattenoz - Isabelle de Castelbajac - Marc Delatolas (Trésorier) - Martine Guillou-Kergreiz - Yves Mairesse (Président) An Dang Tran - Marie-Véronique Clancy-Brunot (Secrétaire Générale Adjointe) - Joële Meissonnier (Secrétaire Générale) Bruno Liefooghe - Christine Lavallet La lettre de la SFG est une publication de la Société Française de Gestalt 123 rue Violette Leduc. 26500 Bourg-lès-Valence 06 87 47 88 08 Site : www.sfg-gestalt.com 8 Conception : Marie-Véronique Clancy-Brunot Directeur de publication : Yves Mairesse Diffusion : Joële Meissonnier Courriel de la SFG : [email protected] Courriel des lecteurs : [email protected] Imprimeur : Global Impression – 26000 Valence