La séance est ouverte à 8 h 40, sous la présidence - Accueil
Transcription
La séance est ouverte à 8 h 40, sous la présidence - Accueil
La séance est ouverte à 8 h 40, sous la présidence de M. Guy-Noël Payan, Directeur Général adjoint, assisté de Mme Josette Théophile, directrice des départements DRH et PPP, et de M. Georges Hamoniaux de DRH. Sont présents : MM .Jamaldine OUDNI Yves MEUNIER Michel STIQUEL Patrice MORICE MM. François BRISSON Bernard COUDERT François GILLARD Alain MAILLARD Yvon MARTIN Philippe RICHAUD Secrétaire Secrétaire adjoint Trésorier Trésorier adjoint Membre titulaire " " " " Membre titulaire MM. Jean-François BARRIE Membre suppléant Jean BASSOULET " Jean-Michel BUET " Louis GELDER " Thierry JICQUEL " Christian LOISON " Antoine MAESANO " Claude-Georges MALLERIN " Serge NEVEU " Michel PRIGENT " Jean-Aimé RAULT " liste CGT liste CGT/UGICT liste CGT liste CSA/SAT CDEP/MTR CDEP/DSC2 CDEP/MRB CDEP/MTR liste CGT/UGICT liste FO liste CGT liste CGT liste CGT liste CGT CDEP/ITA CDEP/BUS CDEP/MRF CDEP/SIT CDEP/BUS CDEP/RER liste CGT/GIIC liste CSA/SAT liste CSA/SAM liste CGT/GIIC1 liste CGT2 liste CSA/GATC liste CGT liste CGT liste CSA/GATC liste CGT liste CSA/SAT CDEP/ITA CDEP/MTR CDEP/BUS CDEP/DSC1 CDEP/ESE CDEP/SIT CDEP/BUS CDEP/MRF CDEP/DSC2 CDEP/MRB CDEP/RER Sont excusés : MM. José DOMINGUEZ Pascal NIGOUT Philippe MORVAN Membre titulaire liste CFDT " liste CGT Membre suppléant liste CGT CDEP/DSC1 CDEP/ESE CDEP/MTR Assistent à la séance : MM. Marc GRASSULLO Bernard CHARLIER Jean-Claude MICHELET Bruno DUBOSCQ Joël BARROIS Pierre LE BIS Serge FONTANIER Michel MORTIER 1 2 Représentant des syndicats CGT Représentant de la Coordination des syndicats autonomes Représentant des syndicats FO Représentant des syndicats CFDT Représentant des syndicats CFTC Représentant de la Fédération des syndicats indépendants Représentant de l'Union syndicale CGC Représentant du Conseil de prévoyance Remplace M. Dominguez en tant qu'élu titulaire pour les points IV-5, VIII-1, VIII-2, VIII-3, VIII-4 Remplace M. Nigout en tant qu'élu titulaire pour les points IV-5, VIII-1, VIII-2, VIII-3, VIII-4 CRE - 27 janvier 1999 Le PRESIDENT : Nous aurions dû aborder ce sujet en 1998, mais n’avons pas pu le faire pour les mêmes raisons que pour le point précédent. Il était donc intéressant d’en reparler autour de cette table et c'est tout à fait normalement que nous avons accepté de l’évoquer. Il serait souhaitable de refaire un petit point avant le tour de table. M. BARTHELEMY : Le CRE m’avait invité il y a un peu plus d'un an à présenter les résultats de l'enquête de la SOFRES et les pistes devant nous conduire à une évolution de la chaîne de recrutement des opérateurs pour plus de simplification et de clarification pour une plus grande responsabilité des acteurs tout au long de cette dernière. Un grand travail a été réalisé, dont vous trouverez les grandes lignes dans le dossier qui vous a été remis. Si vous en êtes d'accord, je vous présenterai -comme je viens de le faire pour les organisations syndicales tout au long de janvier- le volet plus concret relatif au recrutement. Je ne reviendrai donc pas sur l'ancien processus, que certains avaient qualifié de “ parcours du combattant ” du candidat. Beaucoup de choses ont changé. Tout d'abord, pour être candidat à un emploi d'opérateur dans l'Entreprise RATP, il suffit aujourd’hui d'écrire une simple lettre (contenant une phrase du type “ Je souhaite travailler à la RATP ”) accompagnée d'un CV, sachant que nous répondons dans un délai très court. Les motifs nous conduisant à répondre négativement sont les suivants : •le candidat ne remplit pas les conditions administratives du statut en matière d’âge et de nationalité. •le candidat a un projet professionnel pour un métier pour lequel nous ne recrutons pas. •le candidat ne porte aucun soin à sa demande d'emploi. Mais, pour la majorité des courriers que nous recevrons, nous adresserons en retour au domicile des candidats le nouveau dossier de candidature que vous avez trouvé ce matin sur la table et qui sera personnalisé. En effet, une étiquette autocollante sera apposée sur la première page du dossier avec le nom et l'adresse du candidat et sera accompagnée de fiches métiers. Comme vous avez pu le voir, nous avons fait des efforts de présentation et leur contenu a été enrichi. Le candidat aura le temps de lire ce dossier, dans la mesure où il le recevra chez lui, et de le remplir en toute connaissance de cause. Nous en vérifierons et en apprécierons le contenu dès son retour, notre démarche consistant à garantir au candidat qu’il passera toutes les épreuves de sélection et d’évaluation dans les six mois qui suivent au plus, en fonction de nos plans de recrutement. 2 IV - 4 - Evolution de la chaîne de recrutement des opérateurs La sélection à DRH est concentrée sur deux jours. Tout d’abord, le candidat est invité le matin du premier jour à passer une première batterie de tests de connaissance générale. Les acquis scolaires de base sont évalués à travers des épreuves de vocabulaire, mobilisant les quatre types d’opérations et de calcul mental. Elles sont suivies de tests cognitifs, dont un de logique et de raisonnement, le but étant de savoir dans quelle mesure un candidat est capable de raisonner clairement. Le candidat passe ensuite un test d'intérêt professionnel (le LIMEF) créé à partir de nos métiers propres. Cette batterie de tests dure deux heures à l'issue desquelles nous invitons les candidats à revenir en tout début d'après-midi pour une réunion d'information sur la présentation du métier choisi et de l’Entreprise. C'est un moment agréable pour le candidat, qui nous écoute parler de l'Entreprise et assiste à une projection de films sur les métiers en général de l'Entreprise. C’est un moment d'échange important tout en représentant une étape sélective dans la mesure où les candidats ont la confirmation que nos métiers consistent aussi à venir travailler les samedis et dimanches ainsi que les jours les fériés et à porter une tenue obligatoire, certains abandonnant à ce moment-là la procédure de recrutement. A l'issue de cette première journée, nous donnons rendez-vous aux candidats qui ont été reçus afin qu’ils passent un deuxième jour à DRH pour terminer leur évaluation. Nous rencontrons ceux qui n'ont pas eu de résultats suffisamment bons pour leur expliquer pourquoi ils n'ont pas atteint le degré d'exigence requis dans nos métiers et en quoi ils peuvent s'améliorer. La première matinée du deuxième jour consiste en une série de tests propres au métier choisi. Pour prendre l'exemple de celui de machiniste-receveur, les tests psychomoteurs sont au nombre de trois : le temps de réaction, l’attention diffusée et le tourneur, ce dernier ayant pour but de vérifier la coordination motrice. Ils sont suivis d'un autre test cognitif portant sur la mémoire à court terme et la compréhension immédiate, qui consiste à vérifier la capacité de restitution de l'information visuelle, auditive et verbale. Nous obtenons immédiatement les résultats de ces différents tests, qui sont suivis d’un entretien de recrutement qui va clore ces deux journées de recrutement. Il constitue le coeur du dispositif de la sélection : nous tentons, notamment, de comprendre la façon dont le sujet gère la relation, ce qui est très important dans nos métiers d’exploitation. C'est un moment très fort. Il est demandé à nos responsables de sélection de pouvoir expliciter à l'issue de cet entretien les critères de jugement, en renforçant une attitude de conseil et d'encouragement. 3 CRE - 27 janvier 1999 En dehors des possibilités d’explications et d'échanges avec le candidat, cela offre la possibilité à ce dernier d'approfondir la connaissance qu'il a de lui-même, ce qui est important. Le candidat obtient une réponse très rapidement, mais il sait -c’est explicité dans son dossier de candidature- qu’il aura encore deux étapes importantes à franchir : la visite médicale du travail et la rencontre avec l'encadrement opérationnel. En effet, il devra passer par cette première prise de contact et se rendre sur son futur lieu de travail, avant de rejoindre son centre de formation en cas d'avis favorable. Le PRESIDENT : Depuis combien de temps ce nouveau dispositif a-t-il été mis en place ? M. BARTHELEMY : Il a fallu l'expérimenter en 1998 afin de savoir si ces deux jours n'étaient pas trop pénalisants pour le candidat, mais nous sommes aujourd'hui en mesure de démarrer. Le recrutement s’effectue à Belliard depuis le 30 décembre et prendra cette forme pour toute l’année 1999. M. JICQUEL : Un dossier nous a été remis sur table, mais aucune information ne nous a été donnée en amont, ce qui ne facilite pas notre compréhension des différentes modifications. Je vais essayer néanmoins de faire un récapitulatif de ce qui a été dit au cours des dernières année. Chaîne de recrutement dans notre entreprise, sujet très important car il concerne le renouvellement du personnel de la RATP. C'est un sujet que la CGT regarde de près et où il y a bien des dysfonctionnements comme vous le dites. Mais, vous vous en doutez bien, nos idées pour résoudre cette question ne sont pas les mêmes. Notre entreprise recrute environ 1000 à 1500 personnes par an en moyenne. Quand on étudie cette chaîne de recrutement, on s'aperçoit que la RATP commence par trier ses candidats sélectionnés sur leur savoirêtre, c'est-à-dire leurs aptitudes psychologiques et cela quelque soit le métier requis. Ce qui nous amène à dire que notre entreprise est gérée par nos psychologues du travail. Comment pouvons-nous recruter des jeunes de moins de 26 ans qui n'ont pas encore eu d'emplois, qui sont déstabilisés par les emplois précaires et les petits boulots, alors que l'entreprise entend participer à l'effort national pour l'emploi des jeunes ? Le savoir-faire arrive en deuxième ordre dans cette chaîne alors que toutes les entreprises qui recrutent aujourd'hui commencent par discuter des compétences techniques et du savoir des candidats avant de passer aux étapes suivantes. Pas la RATP, serait-elle une entreprise à part ! Nous, à la CGT, nous ne le pensons pas. Comment voulez-vous embaucher dans ces conditions ? M. Barthélémy dit que la motivation professionnelle des jeunes est faible dans notre entreprise. Mais n'est-ce pas là le résultat des politiques de casse et de dégradation des conditions de travail qui rend le personnel et les prétendants dans ces états. On nous dit que l'on a du mal à recruter du personnel pour les métiers d'exploitation mais d'autres 4 IV - 4 - Evolution de la chaîne de recrutement des opérateurs entreprises qui travaillent au contact du public n'ont pas de problèmes de recrutement, pourquoi ? Notre travail n'est peut-être pas assez rémunéré. Pour revoir la chaîne de recrutement, vous vous basez sur une enquête SOFRES qui est faite sur 50 personnes ! La SOFRES dit en préambule : - vision subjective et partielle, - peur des candidats en phase d'insertion et en période de candidature. Cette enquête met en valeur des dysfonctionnements qui sont connus de tout le monde : - lenteur du processus d'embauche 6 mois à 1 an, - manque de visibilité dans les étapes, - stratégie d'usure des candidats, - méfiance sur les tests psychologiques, opacité de ces tests, voire déroute, loterie pour les candidats. Par contre, la formation des agents à leur métier est bien et assez technique, mais pour les métiers de l'exploitation, il y a très peu de relationnel-client, bizarre ! Le suivi de l'encadrement de proximité est très inégal et insuffisant. Les tests professionnels ne sont pas adaptés. Vous parlez de déontologie et de règlement à DRH, mais en décentralisant la chaîne de recrutement à un autre niveau que celui actuel, vous ne pourrez pas respecter votre engagement. La tentation de certaines personnes serait sûrement trop forte pour passer outre et créer leurs propres critères. Améliorer oui, mais en gardant un service qui gère toute l'embauche de l'entreprise. Ce qui permet d'avoir un regard sur les évolutions des demandes, des formations et des cursus enseignés par l'Education Nationale. Voilà tout ce qui a été dit en juin 1997. Aujourd'hui ou en sommes nous ? Vous deviez apporter des réponses aux 6 points exposés à cette séance. Qu'en est-il ? Avez-vous déjà apporté des modifications à la chaîne de recrutement ? Si oui, qui a été prévenu ? Pas les instances. Il devait y avoir une concertation avec les organisations syndicales. Où en eston ? Vous mettez deux années pour reparler de la chaîne de recrutement qui est toujours aussi longue et compliquée mais pour fermer l'école technique qui nous apportait des jeunes compétents et motivés, cela a été plus rapide ! M. NEVEU : Il est question dans le dossier que nous avons reçu de l'évolution de la chaîne de recrutement des opérateurs de l'exploitation. Or, le dossier de candidature mentionne également les agents de la maintenance, ce qui pose problème. S’adresse-t-on uniquement aux opérateurs d'exploitation ou à tous les opérateurs ? M. OUDNI : Je souhaiterais faire un petit aparté pour resituer le contexte pour tout le monde. M. BARTHELEMY est venu nous présenter en six points, en 1990, le constat d'une situation qui était mal vécue par les candidats en quête d'un emploi. Un point intermédiaire aurait dû être fait sur cette question en mai 1998, mais nous avons eu un différend sur le point de l'ordre du jour, dont le libellé était : “ Point sur l'avancement du projet d'évolution de la chaîne de recrutement des opérateurs de l’exploitation ”. 5 CRE - 27 janvier 1999 Nous souhaitions qu’un point soit fait sur l'avancement du projet d’évolution de la chaîne de recrutement des opérateurs tous secteurs confondus. Je vous rappelle, par ailleurs, que nous avons connu en mai dernier une situation conflictuelle et que la séance ne s'est pas tenue, ce qui n’a pas permis d’aborder ce dossier. C’est la raison pour laquelle nous avons souhaité revenir sur cette question qui nous semble essentielle dans le cadre du recrutement. Nous pensions à ce titre qu’un dossier plus élaboré nous serait remis, mais celui qui vient de nous être présenté n’est en fait qu’une photocopie de celui du mois de mai. Il est néanmoins clair que l'ordre du jour porte bien sur l'ensemble des opérateurs et non uniquement sur ceux de l’Exploitation, mais nous regrettons qu'un dossier plus élaboré ne nous ait pas été fourni sur ce point particulier. M. NEVEU : Le 13 Novembre 1997, un avis négatif était émis par le CDEP/DSC2 sur le projet de modification des structures des deux unités DCO et CPPP du département DRH, dans le cadre du projet d'évolution de la chaîne du recrutement. En effet, les élus considéraient qu'il ne leur avait pas été démontré que l'évolution de cette chaîne de recrutement nécessitait la modification des structures des deux unités -modification qui se traduirait par des suppressions d'effectifs- et demandaient une réelle concertation avec le personnel et une négociation globale et transversale sur ce problème. Aujourd'hui, au vu du dossier qui leur est remis, les élus Autonomes vous disent : - oui pour le respect du candidat en améliorant l'accueil, en réduisant les délais d'attente et en fournissant des réponses écrites rapides et claires, - oui pour une meilleure lisibilité des méthodes d'évaluation, - oui pour une meilleure réactivité de DRH aux demandes des départements en matière d'embauches statutaires, - oui pour une meilleure intégration et un suivi des nouveaux embauchés dans les unités. Ces souhaits et ces objectifs nous amènent à poser un certain nombre de questions : - Sur quel nombre de candidats porte l'étude SOFRES ? - Quels méthodes et outils évoqués en page 5 vont être mis en oeuvre ? - Quel cadre déontologique se fixe-t-on et quels en sont les principes ? - Quel est le rôle respectif des psychologues et des chargés de recrutement ? Il semblerait que les 12 psychologues et les 5 chargés de recrutement n'aient plus des activités complémentaires qu'ils avaient auparavant. 6 IV - 4 - Evolution de la chaîne de recrutement des opérateurs - Dans le volet formation, que fait-on pour mettre en avant le rôle primordial du formateur et comment se traduira cette fonction dans son déroulement de carrière ? - Dans le volet intégration que va-t-on faire concrètement dans l'organisation pour l'accueil et le suivi du Stagiaire ? - A-t-on prévu des renforts du côté service médical pour accélérer les visites médicales d'embauche ? - Est-on sûrs de pouvoir traiter 25 à 30.000 demandes annuelles dans un laps de temps plus court ? - Qu'est-il prévu enfin pour le recrutement des opérateurs hors exploitation ? M. MEUNIER : Quand ce nouveau mode de recrutement sera-t-il mis en place ? En effet, les premiers examens d'embauche ont eu lieu à ma connaissance en janvier 1999 pour les conducteurs, machinistes et chefs de station, sachant que des feuilles de résultats sont arrivées sous la même forme qu'auparavant, avec une lettre toujours aussi stéréotypée. Je connais une personne qui a reçu récemment une lettre adressée aux conducteurs dans laquelle il lui était dit : “ Vos examens sont concluants, mais nous ne pouvons pas tenir compte de votre demande dans l'état actuel du recrutement à la RATP ”. Par ailleurs, la forme du dossier n’est pas réellement nouvelle dans la mesure où chaque candidat souhaitant entrer à la RATP avait déjà deux possibilités : soit il retirait directement un dossier de candidature à Louis Blanc et le renvoyait, soit il envoyait une lettre avec un CV et un dossier lui était adressé. Ma question est la suivante : outre la sélection administrative dans le cadre du dossier, la lettre du candidat fera-t-elle l’objet d’une première sélection avant qu’il lui soit envoyé ? Ou un dossier de candidature sera-t-il adressé comme auparavant à tous les postulants ? M. LE BIS : Je ne peux que me réjouir dans la mesure où nous avions constaté que la chaîne de recrutement ne fonctionnait pas parfaitement, des améliorations apportées à ce dernier. Il faut savoir que la SNCF a déjà amélioré son recrutement depuis un certain temps et était capable de dire dès midi aux candidats qu’il n’était pas nécessaire de revenir l'après-midi dans la mesure où la première partie des tests n’avait pas été concluante. Ma question est la suivante : si vous jugez qu'un candidat ne peut pas entrer directement dans l'Entreprise mais qu’il pourrait faire l’objet d’un contrat de qualification, vous réservez-vous la possibilité de lui proposer ce type d’embauche afin qu’il puisse accéder par la suite à un emploi statutaire à plein temps ou l'écartez-vous ? C’est une question qui nous semble importante dans la mesure où des jeunes qui sont restés en errance durant un certain temps et ne peuvent entrer directement à la RATP se sont trompés et ont fait acte de candidature sans penser au contrat de qualification. 7 CRE - 27 janvier 1999 Vous donnez-vous le temps de leur expliquer cela et leur donnez-vous la possibilité de reformuler leur demande d'embauche ? M. MICHELET : Certains points me paraissent positifs, mais nous sommes en attente des réponses de M. BARTHELEMY concernant les moyens correspondants. J'ai cru comprendre que les embauches ne seraient pas centralisées par DRH, mais je ne retrouve pas SEC et voudrais avoir une explication à ce sujet. Par ailleurs, comment peut-il être dit dans les plaquettes que les jeunes peuvent être embauchés à partir de 18 ans mais qu'il doivent être dégagés de leurs obligations militaires ? Je m'élève encore une fois contre le fait que de jeunes détenteurs de CAP ne puissent pas entrer à la Régie sous prétexte qu’il n’y a pas de place à MRB et qu’ils n’ont pas 21 ans. Je ne comprends pas que des jeunes ayant un CAP de mécanicien et le permis soient écartés parce que vous avez décidé qu'ils devaient obligatoirement avoir 21 ans. Nous nous sommes toujours heurtés à cet écueil avec la direction de MRB. M. RICHAUD : Dans la continuité de ce que vient de dire M. MICHELET, je suppose que les opérateurs de maintenance, qu’ils soient qualifiés ou non, doivent être âgés d’au moins 21 ans à MRB parce qu’ils sont censés détenir le permis D dans les neuf mois qui suivent leur formation. M. BARTHELEMY : Exactement. M. RICHAUD : Il est stipulé dans le statut du personnel que pour entrer à la RATP il faut être âgé de 18 ans au moins et de 35 ans au plus, mais que les candidats aux emplois de machinistes-receveurs et d'agents de conduite des trains doivent au moins avoir 21 ans. Peut-être faudrait-il ouvrir une négociation par rapport au permis D. Par ailleurs, vous avez parlé des machinistes-receveurs alors qu’il est question sur les plaquettes des conducteurs de bus. M. GRASSULLO a fait remarquer ce matin que la dénomination lui importait peu dans la mesure où si demain l’on devait appeler conducteurs de bus les machinistes-receveurs, ce soit fait dans le cadre d’une péréquation avec ceux ayant quitté l’entreprise en tant que machinistes-receveurs. Concernant les conducteurs de Métro et le profil requis, j’aimerais savoir ce que vous entendez par “ expérience professionnelle dans le domaine de l'industrie ” ? Enfin, qui procède à l'entretien de recrutement pendant la deuxième étape de la sélection ? M. MORICE : L'entretien continuera-t-il à se dérouler comme par le passé, à savoir en la présence d’une seule personne ? M. MAILLARD : Les salaires moyens nets des métiers de maintenance apparaissent dans la plaquette, mais je ne crois pas qu’il soit très adroit d’indiquer que ceux de certains électroniciens peuvent être inférieurs à ceux d'électromécaniciens. 8 IV - 4 - Evolution de la chaîne de recrutement des opérateurs Par ailleurs, une fois que les entretiens ont été réussis, comment cela se passe-t-il quand l'intéressé se rend sur sa ligne, dans son atelier ou son dépôt pour rencontrer un responsable hiérarchique ? La nature humaine étant ce qu'elle est et des problèmes d'affinités pouvant se poser, aura-t-il dans ce cas une deuxième chance ou cela sera-t-il considéré comme un élément défavorable dans le cadre de son recrutement ? M. STIQUEL : Je souhaiterais revenir sur ce qu’ont dit MM. MICHELET et RICHAUD. Je ne pense pas qu’il ait été discuté des 21 ans minimum exigés à MRB avec les organisations syndicales -c'est une décision unilatérale de la RATP, alors que cela aurait dû être le cas dans la mesure où les conséquences sont importantes. Je me demande, à ce titre, s’il est utile pour l’organisation d’un dépôt que tout le monde ait un permis de conduire D. Je suis pour ma part fraiseur et n’en ai pas eu besoin pour entrer à la Régie ce qui est le cas de 500 autres personnes travaillant à Championnet. Expliquez-moi donc pourquoi il est aujourd’hui nécessaire d’avoir 21 ans pour pouvoir intégrer MRB. Il faut en discuter. M. MAILLARD : Le métier de technicien existe-t-il toujours à la RATP ? Le PRESIDENT : Je vais demander à M. BARTHELEMY de répondre à un certain nombre de questions techniques, mais je note que par rapport à l'enquête réalisée et aux objectifs que nous nous sommes fixés pour faire évoluer le processus de recrutement, nous avons recueilli un assez large consensus sur les points que nous avons mis en avant, qui portaient essentiellement sur la simplification de la vie des candidats ainsi que sur la limitation de la période d'incertitude et d'aller-retour entre l'Entreprise et leur domicile. Ces éléments constituent en effet l’un des volets essentiels de la réforme, l'autre étant relatif à la bonne adéquation du potentiel des jeunes par rapport aux métiers pour lesquels ils postulent ou vers lesquels nous pouvons les orienter. M. BARTHELEMY : J'ai noté deux sortes de questions, les unes se rapportant à DRH et aux secteurs d'activités et les autres à des aspects plus transversaux. Pour ces derniers, nous n’avons aucune raison de ne pas parler du recrutement des opérateurs en général, mais la chaîne de recrutement des opérateurs de l'exploitation a nettement changé dans la mesure où il était nécessaire de la faire évoluer. Concernant la Maintenance, cela se passe plutôt bien depuis de nombreuses années et il ne nous a pas semblé urgent de revoir intégralement la situation. Néanmoins, nous nous en occupons et faisons toujours en sorte que le processus de recrutement et d'intégration se passe du mieux possible dans l'intérêt de l'Entreprise et des agents. Il est vrai que vous n’avez pas pu trouver le métier de SEC par rapport auquel DRH est impliqué, notamment pour toute la partie évaluation, mais les agents de sécurité sont uniquement recrutés dans le cadre du GPSR. Nous travaillons depuis la création de ce métier, nouveau dans l’Entreprise, en relation avec le Département SEC pour des décisions communes. 9 CRE - 27 janvier 1999 Nous avons par ailleurs beaucoup réfléchi à l'appellation conducteur de bus. Il nous a semblé, dans la mesure où nous nous adressons à des candidats qui ne connaissent pas nos métiers, qu’elle était plus parlante que celle de machiniste-receveur, mais nous n’avons procédé qu’à un tirage limité des plaquettes et pouvons revoir la question. M. GRASSULLO : Il faudrait indiquer entre parenthèses conducteur de bus. M. BARTHELEMY : Cela ne me gêne pas. Concernant les conducteurs de Métro, nous avons constaté de par notre longue expérience en matière de recrutements que les candidats ayant une expérience professionnelle dans des services techniques réussissaient davantage et sans trop de difficultés, mais ce n’est pas du tout un critère imposé. Il nous semble souhaitable que les candidats soient issus d’un milieu technique, mais certains réussissent les examens pour le métier de conducteur avec des origines différentes. Nous pouvons le constater en interne pour les concours ouverts à la mobilité. Concernant DRH et la sélection, la question de savoir comment traiter les candidats dont le niveau nous paraît faible et les orienter vers des contrats de qualification est importante. J’affirme ici même que nous encourageons ces derniers et leur transmettons un dossier de candidature pour des contrats de qualification, s'ils remplissent les conditions générales. J’estime que c'est une bonne chose, sachant que nous allons monter en puissance en matière de recrutements de personnes en contrat de qualification. Inversement, quand nous constatons à l'issue de l'évaluation que le profil d’un candidat pour un contrat de qualification pourrait nous permettre de l’embaucher directement, nous le faisons. Cela fonctionne dans les deux sens. S’agissant du rôle des psychologues et des chargés de recrutement ainsi que de l'entretien, vous avez pu constater que ce dernier était unique à DRH et avait lieu au terme des deux jours d'évaluation. Le rôle du psychologue du travail à DRH (qui est un responsable de sélection) est fondamental car il valide nos outils psychométriques et nous permet de réactualiser nos batteries de tests. Il est tout à fait prêt à travailler dans ce sens et nous avons besoin de ce potentiel. Les quatre chargés de recrutement restants ont été formés à des outils qu'ils connaissaient peu ainsi qu’à des tests et ont aujourd'hui acquis une compétence nouvelle. Je dois cependant préciser qu'ils n'interviennent pas encore pour ce qui concerne les métiers de sécurité ou de contrôle. Quant aux 21 ans minimum requis à MRB, ce Département a besoin depuis quelques années d’opérateurs à même de conduire des autobus et de passer le permis D. En conséquence, embaucher des personnes et ne les rendre opérationnelles que deux ou trois ans après ne correspond pas à ce qu'il attend en termes de réactivité. Le PRESIDENT : Pour avoir travaillé en centre bus, j'ai connu une période où entre 20 et 25 % des agents d'entretien avaient le permis D. Cela n'a rien à voir avec Championnet, qui est constitué d’ateliers centraux équipés de tours, de fraiseuses, etc. Dans un dépôt d’autobus, des véhicules circulent de tous côtés et il est normal que les agents soient capables de les déplacer. 10 IV - 4 - Evolution de la chaîne de recrutement des opérateurs Une demande ancienne de MRB a peu à peu conduit la RATP à exiger que tout le personnel d'entretien soit capable de déplacer des véhicules, ce qui impacte les textes, mais cela ne s’est pas fait tout à coup et remonte à dix ans. Nous pouvons étudier les problèmes qui se posent pour voir s’ils sont marginaux ou très importants, mais je ne conçois pas que les objectifs poursuivis par MRB soient à remettre en cause dans la mesure où ils concernent la sécurité des populations travaillant dans un centre. M. MAILLARD : Je n'ai toujours pas obtenu de réponse, mais peut-être n’ai-je pas été suffisamment explicite. Vous avez déclaré que certains entretiens avaient lieu à DRH au cours des deux jours d’évaluation, puisqu’il restait deux étapes, à savoir la visite médicale et l'arrivée du candidat dans son dépôt, sa ligne ou son attachement. Admettons que cette dernière étape se passe mal pour une raison quelconque, bien que l'intéressé ait passé tous les caps de la chaîne de recrutement. Aura-t-il droit à une deuxième chance ou devra-t-il considérer que c’est raté pour lui ? M. BARTHELEMY : Toutes les raisons qui nous ont été données sont très acceptables s’agissant des refus de la part des Départements d'accueil -qui ont été très peu nombreux jusqu'à présent- et nous n’offrons pas de deuxième chance. Le PRESIDENT : Le refus doit être justifié. M. BARTHELEMY : Absolument, car nous avons besoin de savoir ce qui s’est passé pour nous améliorer en tant que recruteurs ; nous ne pouvons pas tout voir. M. MAILLARD : Cela remet nécessairement en cause le travail des recruteurs. M. RAULT : Je n'ai toujours pas compris qui prend la décision définitive de remercier le candidat : est-ce fait de façon concertée ou uniquement le fait d'une personne ? M. BARTHELEMY : DRH est responsable de la sélection des candidats, mais prend ses décisions en commun avec le Département d'accueil ; les responsabilités sont très partagées. M. PRIGENT : Je ne voudrais pas polémiquer sur MRB, mais je connais bien le problème et sais ce qui s'y passe pour y travailler. C’est la raison pour laquelle je ne suis pas sans savoir le danger que représente le permis D obligatoire, sans lequel les agents ne sont pas commissionnés. Je connais le cas d'un agent qui a donné toute satisfaction car il est très bon dans son métier : la direction ne peut malheureusement pas le commissionner du fait des barrières qu'elle a elle-même mises en place. Les collègues de cette personne et l'encadrement local ont été obligés d’intervenir pour qu’il puisse bénéficier d’une année supplémentaire en lui donnant une seconde chance. Tout le monde dit que cet agent est très bon en mécanique et l’on va s’en priver pour une mauvaise raison. 11 CRE - 27 janvier 1999 Cela posait un problème quand seules 15 % des personnes possédaient un permis D dans les dépôts, mais ce n’est plus le cas. On constate aujourd’hui des taux de 60 à 70 %, les encadrements locaux étant intervenus pour que les agents aient le permis D. Cela a été efficace, ce qui est une bonne chose dans la mesure où les dépôts jouissent aujourd’hui d’un bon équilibre, mais on met en place des carcans supplémentaires alors que tout le monde sait qu’il est difficile de trouver des mécaniciens d'entretien sur le marché du travail. Admettons qu’un agent soit daltonien mais qu’il soit très bon en mécanique : il sera très rentable pour l'Entreprise mais ne pourra être commissionné dans la mesure où des barrières totalement absurdes ont été mises en place. Je ne parle pas de Championnet où c’est encore pire : il s’agit de MRB mais les agents ne conduisent jamais ! Les personnes qui seront embauchées seront obligées d’avoir le permis D alors qu’elles n’auront pas à conduire ! Il faut savoir reconnaître quand on fait des bêtises et s’arrêter. Le PRESIDENT : Il ne faut jamais pousser le raisonnement à l'extrême. M. PRIGENT : C’est vous qui le poussez à l’extrême ! Cette mesure est une absurdité. Le PRESIDENT : Non. Le fait qu’un maximum d’agents aient un permis D dans les centres Bus n’est pas du tout une absurdité. M. GRASSULLO : Il n’est peut-être pas utile que 100 % des agents aient un permis D. Le PRESIDENT : Des règles et des objectifs sont à respecter dans le cadre d’un recrutement centralisé ; c’est d’ailleurs la raison pour laquelle une co-décision est plus intéressante qu'une décision unilatérale. Vous avez dit que l’agent en question avait fait l’objet d’une dérogation par l’intermédiaire du contrat local, ce qui est déjà une bonne chose. M. GRASSULLO : Il n'est pas en CDI pour le moment. Le PRESIDENT : Je poserai ce problème à M. RAMETTE, à MRB, sachant que ce sont aux départements receveurs de faire passer leur cahier des charges, dont nous pouvons parler avec eux. Je vous propose de nous arrêter sur ce sujet. Merci M. BARTHELEMY. Vous nous tiendrez bien entendu au courant de la suite de l'expérience puisque nous ferons un petit bilan à la fin de l’année 1999 pour savoir comment cela s’est passé. La séance, interrompue à 16 h 50, est reprise à 17 h 05 ²²²²² 12