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Juillet 2011 - n°28 www.vestiaires-magazine.com P r e m i e r m a g a z i n e c o n s a c r é a u x é d u c a t e u r s d e f o o t b a l l ENTRAINEMENT Tactique : par quoi commencer à la reprise ? MANAGEMENT Comment fédérer les éducateurs d'une catégorie ? TABLEAU NOIR 4-4-2 : quels profils au poste ? QUESTION DU MOIS Quel travail physique en U15 ? ENTRETIEN DU MOIS Laurent FOURNIER "Le monde amateur m’a donné le goût de m’accrocher" DOSSIER pour travailler le physique avec ballon Prix au numéro : 6 € Abonnement 12 numéros : 54 € 10 exercices + Votre programme de reprise clé en main Edito Un soir, au Picou anvier 2004. Il fait un temps glacial J quelques lignes. En amateur, ne pas à Misérieux, petite bourgade de tenir compte de la pénibilité du travail 1500 âmes dans le département de dans la conception de ses séances d'en- l'Ain. En cette période de l'année, le ter- traînement, est une omission. En ama- rain du Picou, mi-sable mi-ghorre, a des teur, ne pas chercher - avant tout autre airs de paysage lunaire.Y jouer au foot considération - à activer la notion de est aussi simple que de s'adonner au plaisir en intégrant de suite le ballon, est twirling bâton avec des moufles. une erreur. D'autant que le travail phy- Qu'importe ! Au lendemain de la trêve sique intégré permet, pour qui s'en des confiseurs, il faut se remettre au donne la peine, de travailler toutes les boulot. L'équipe "une", engagée en principales qualités athlétiques (endu- Division d'Honneur, doit rester dans rance capacité, coordination, vitesse, la première moitié de tableau. Le endurance puissance, force vitesse) et jeune préparateur physique annonce la d'y adjoindre n'importe quel thème couleur : "travail intermittent aléatoire technique (conduite, passe, jeu de 15"/15"- 5"/25", par groupe de VMA. volée, dribble, frappe, jeu). C'est le sens Trois blocs de 6 minutes". Les joueurs de notre dossier page 22, dont les exer- grognent, mais exécutent. Tous, sauf un. cices sont extraits de la publication de Toujours le dernier parti au coup de sifflet, toujours le premier à couper son effort avant même le signal d'arrivée ! "Cédric, si tu n'as pas envie, tu arrêtes. Mais tu ne triches pas s'il te plaît, par respect pour tes copains". La réponse Les joueurs grognent, mais exécutent. Tous, sauf un… notre nouveau guide, intitulé : "60 exercices pour travailler le physique avec ballon". Un manuel très pratique qui, nous en sommes convaincus, permettra aux jeunes entraîneurs ou préparateurs physiques de placer la notion de plaisir fuse : "Ecoute Ju, je viens de passer huit au centre de toute programmation et heures à monter des moellons.Alors j'at- planification d'entraînement. À condi- tends autre chose du foot, le soir, que de tion, bien sûr, que le terrain le per- courir entre deux quilles"… Sept ans mette… plus tard, ces mots résonnent encore dans la mémoire de l'auteur de ces ■ Julien Gourbeyre, Directeur de la rédaction 3 Sommaire 16 page P6 ACTUALITE P22 DOSSIER Les dernières infos 10 exercices pour travailler le physique avec ballon P12 QUESTION DU MOIS P62 TABLEAU NOIR Quel travail physique en U15 ? 4-4-2 : quels profils au poste ?, par Christian Gourcuff P14 POURQUOI PAS VOUS ? P64 SÉANCE ÉCOLE DE FOOT Frédéric Lambertin Conduite de balle et enchaînements P16 ENTRETIEN DU MOIS Laurent Fournier 4 22 page 50 page 64 page o: Avec ce numér P43-60 LE CAHIER DU COACH P44 : ENTRAINEMENT (par Alain Blachon) IS SÉANCsEtiaDnUBRMOCOHE Par Chri Travail tactique : par quoi commencer ? P46 : L'EXERCICE DU MOIS (par Jean-Pierre FAUCHER) Jeu à deux P48 : GARDIEN (par Nicolas Dehon) Quelle préparation pour le gardien ? P50 : SANTÉ (par Jean-Marcel Ferret) La crampe : comprendre pour prévenir P52 : MANAGEMENT (par Christian Janvier) Comment fédérer les éducateurs d’une catégorie ? P54 : FÉMININES (Par Véronique Billat et Claude Marblé) Potentiel athlétique : informations ou idées reçues ? P56 : ARBITRAGE (par Alexandre Perreau Niel) Peut-on devenir arbitre sans avoir joué au foot ? P58 : PRÉSIDENT (par Samuel Rustem) Commissions : optimisez l’organisation de votre club ! P60 : JURIDIQUE (par Tatiana VASSINE) Ne pas laisser jouer sans visite médicale ! 5 Actualité Nano-entraînement : travailler moins pour gagner plus ? Recherche. Le nano-entraînement, qui a fait l'objet d'une présentation lors d'un séminaire l'an dernier à Rennes, et qui bouscule aujourd'hui la communauté scientifique, pourrait bien changer, à terme, notre conception de l'entraînement physique du sportif. e développement des qualités aérobies du footballeur est l’une des préoccupations majeures de tout entraîneur ou préparateur physique, quel qu'en soit le niveau. En effet, il est désormais bien établi qu’un bon développement de l’aptitude aérobie permet de couvrir une distance importante lors d’une rencontre de football, de répéter plus de courses intenses, et d'avoir une meilleure capacité de récupération. La mise en œuvre d’un travail de développement est donc au cœur des contenus d’entraînement. Il existe de nombreuses méthodes de travail afin de développer le principal témoin de l’aptitude aérobie : la consommation maximale d’oxygène (VO2max), la course continue, la course intermittente, les circuits avec ballon ou encore les jeux réduits. Bien souvent, on constate que les protocoles d’entraînement générant une amélioration de VO2max chez les footballeurs sont relativement longs et chronophages, c'est-à-dire qu’ils occupent une place considérable au sein d’une séance d’entraînement. Ces exercices sont généralement répétés une ou plusieurs fois par semaine, et ce sur un cycle de plusieurs semaines. Les résultats obtenus sont relatifs notamment à l’âge, au sexe, et au niveau initial des sujets. Les gains en termes de VO2max sont compris entre 5 et 10%. L >Une avancée considérable dans le domaine de l'entraînement du sportif ? S’il est communément admis que l’entraînement régulier en endurance permet d’améliorer les performances effectuées dans le cadre d'activités où le métabolisme aérobie est prédominant, il convient également de rappeler que l’entraînement par intervalles de haute intensité, d’une durée de 6 semaines au moins, permet l’amélioration de VO2max et de l’activité oxydative du U Erratum licences ne erreur s'est glissée malencontreusement dans notre article, le mois dernier, relatif au règlement entourant la délivrance des licences (rubrique "Juridique"). La période "normale" de mutation se déroule bien du 1er au 30 juin et non du 1er juin au 31 juillet. Veuillez nous excuser pour cette méprise. ■ 6 muscle. Récemment, des chercheurs ont montré que ces bénéfices pouvaient être observés de manière surprenante à la suite d’un volume d’entraînement réduit. Les travaux menés par le laboratoire de M. Gibala (Ontario, Canada) ont fourni des avancées très intéressantes. En effet, ils nous montrent que l’entraînement sur bicyclette ergométrique, d’une durée de 30 secondes à intensité maximale contre une charge, répété entre 4 et 7 fois (alterné avec une récupération de 4 minutes) soit 2 à 3'30 minutes d’exercice, et effectué 3 fois par semaine pendant 2 semaines chez des sujets actifs, permet des gains surprenant en terme de performance : + 100% de temps de maintien à 80% de VO2max passant de 26 à 51 minutes ! >+ 100% de temps de maintien à 80% de VO2max Cela s’explique par la nette amélioration de la capacité oxydative du muscle : on observe l’amélioration de l’activité enzymatique oxydative (citrate synthase et cytochrome oxydase), ainsi que l’amélioration du métabolisme des glucides (principal carburant à l’effort), à savoir l’augmentation des stocks de glycogène au repos, une moindre utilisation du glycogène à l’effort, ainsi qu'une amélioration du transport du glucose vers les muscles à l’exercice. Ces travaux émergents offrent des perspectives très intéressantes dans le domaine de l’entraînement de sportifs. Il serait curieux d’examiner les effets de ce type d’entraînement en phase de réathlétisation chez des joueurs ayant été arrêtés plusieurs semaines. De même, la nature de ce protocole semblerait parfaitement convenir au période "re-build" effectué à l’occasion de la trêve hivernale dans de nombreux clubs.Affaire à suivre… ■ Emmeran Le Moal LA PHRASE DU MOIS Rémi Garde (20 Minutes) : "Ma référence en matière de beau jeu, c'est Arsène Wenger. Il a fini de me convaincre que sans plaisir, c’est difficile d’avoir des résultats et d’être performants à long terme". ■ A lire : Et Fernand "Ils l'ont vraiment dit" s'en est allé… E lle est presque passée inaperçue. Pourtant, l'annonce, par Fernand Duchaussoy, de son retrait définitif des af faires du football national marque un virage dans l'histoire des instances fédérales. Et pour cause, la Fédération Française de Football a perdu l'un de ses plus fidèles serviteurs. Après avoir signé sa première licence de dirigeant au début des années 80, Fernand Duchaussoy était devenu président de district (Côte d'Opale) en 1992, avant de diriger la Ligue Nord-pas-de-Calais (1997), la Ligue de Football Amateur (2005) et enfin la FFF, par intérim, au lendemain du Mondial 2010. Le 18 juin dernier, Fernand Duchaussoy dont nous saluons ici le dévouement pendant toutes ces années à la cause du football, a été remplacé par Noël Le Graët, nouvel homme fort de la plus importante fédération sportive de France. ■ C 'est un OVNI dans le paysage de la presse football. "Ils l'ont vraiment dit" est un recueil de petits phrases, drôles, incongrues, déroutantes, parfois sans intérêt…, récoltées sur "8 années de foot à la télé". Un ouvrage publié par "Subversion de France" (www.subversiondefrance.fr). ■ 25 000 C 'est le nombre d'emplois directs que le football génère en France.■ Réseaufoot, c'est (déjà) fini L es dirigeants de la FFF l'ont annoncé sur le site officiel : "la Fédération Française de Football et la Ligue de Football Amateur ont décidé de la fermeture définitive du site internet "réseaufoot.fr" à compter du 1er juillet 2011. Cet arrêt est motivé par le nombre insuffisant d'utilisateurs. Toutefois, les réflexions sur l'accompagnement des clubs de football amateur sont poursuivies afin de proposer de nouveaux services adaptés à leurs besoins". ■ DTN : Joël P VESTIAIRES plébiscité ! L a société RC MEDIA, qui édite depuis janvier 2009 le magazine VESTIAIRES, vient de figurer au palmarès des 100 entreprises les plus dynamiques de la région RhôneAlpes. Un classement honorifique, établi par le magazine "Acteurs de l'économie", et qui vient récompenser la publication d'une revue qui n'existerait pas sans la passion de ses abonnés. Merci à tous ! ■ La chaîne CFoot démarre le 28 juillet Muller mandaté À résident de l'UNECATEF, Joël Muller a été mandaté par Noël Le Graët pour établir une sorte d'audit au sein de la Direction Technique Nationale. Depuis un mois, l'ancien entraîneur du FC Metz a donc pris soin de récolter un maximum d'informations sur les différents dossiers gérés par la DTN. À quelques mois de l'entrée en vigueur du projet de réforme national de la formation, voulu et porté depuis plusieurs années par François Blaquart, et dont la mise en œuvre s'avère capitale pour l'évolution de notre football, il ne fait point de doute que le successeur de Gérard Houllier sera conforté dans ses fonctions. Sans quoi la FFF se tirerait une nouvelle balle dans le pied… ■ partir du 28 juillet, la chaîne payante CFoot lancée par la Ligue de Football Professionnel, sera disponible sur la TNT via un abonnement de 3,99 euros/mois. Au programme : reportage, interviews, documentaires… avec quelques animateurs et journalistes prestigieux tels que Thierry Roland, Lionel Rosso ou encore David Astorga. ■ 7 Actualité Beach Soccer Tour 2011 : Vidéo pédagogique L D c'est reparti ! a Fédération Française de Football et la Ligue du Football Amateur ont programmé cet été une nouvelle édition du désormais traditionnel Beach Soccer Tour. Ouvert à toutes et à tous, licencié(e)s ou non, l’événement (gratuit) vous permettra de découvrir l’activité via différentes animations proposées. Voici le programme : Berck-sur-Mer (12 et 13 juillet, Pas de Calais), Quiberon (16 et 17 juillet, Morbihan), Pornichet (20 et 21 juillet, Loire Atlantique), Saint-Jean-de-Monts (24 et 25 juillet, Vendée), SaintGeorges-de-Didonne (31 juillet et 1er août, Charente Maritime), Capbreton (6 et 7 août, Landes), Gruissan (10 et 11 août, Aude), Canet-en-Roussillon (13 et 14 août, PyrénéesOrientales), Le Cap d'Agde (17 et 18 août, Hérault), Le Grau-du-Roi (21 et 22 août, Gard), Bormes-les-Mimosas (25 et 26 août, Var). ■ ébut juin, le site officiel de la Fédération Française de Football a mis en ligne une vidéo montrant Karim Benzema effectuer une séance de renforcement musculaire et de gainage. Une séquence qui permet de mieux appréhender la posture du joueur sur de tels exercices : http://www.fff.fr/mediatheque/bleu/537917.shtml ■ Tournoi International U11 (FC Sablé) : Lyon remporte la 8e édition L a huitième édition du célèbre tournoi international du FC Sablé (U11), dont VESTIAIRES est partenaire depuis deux ans, a une nouvelle fois connu une franche réussite. Le public est venu nombreux, l'organisation toujours aussi bien ficelée grâce à un Christian Bougard toujours aussi "offensif", et le spectacle fut au rendez-vous. Dans un plateau des plus prestigieux (Spartak Moscou, FC Copenhague, Villarreal, Fulham, Servette de Genève, Hertha Berlin, PSG, Monaco, Marseille…), ce sont finalement les jeunes de l'Olympique Lyonnais qui sont parvenus à tirer leur épingle du jeu en accédant à la finale où ils se sont imposés 2 buts à 1 face au Stade Rennais. ■ LE MOIS PROCHAIN DANS VESTIAIRES U n numéro spécial sous forme de carnet de bord de l'éducateur, pour ne rien manquer de la saison 2011-2012 : calendrier, comptes rendus de match à remplir jour née après journée, feuilles d'entraînement, tableau effectif, grille de statistiques, mais aussi des conseils, des adresses utiles , etc… ■ 8 A lire : l'autobiographie de Sidney Govou "J e ne pensais pas aller si loin…" est le titre de l'autobiographie de Sidney Govou publiée au début de l'été aux éditions Jacob-Duvernet. Un ouvrage intéressant pour toute personne s'intéressant de près à la complexité de la relation entraîneur-entraîné. L'ancien international évoque en effet, entre autres, les rapports, parfois conflictuels, parfois complices, cultivées avec certains des entraîneurs qu'il a côtoyés. ■ Comment composer avec le Ramadan ? Reprise. Ce sera l'un des casse-tête des éducateurs : comment préparer à la compétition les joueurs de confession musulmane ? Et pour cause, le ramadan s'étend cette année sur le mois d'août. Impossible, donc, pour les joueurs qui respectent ce rituel religieux, de manger et de boire pendant la journée, et ce jusqu'au coucher du soleil ! y a un an, nous avions interviewé Yacine Zerguini, membre de la commission médicale de la FIFA, sur cette problématique. Son analyse et ses conseils devraient permettre aux éducateurs mais aussi aux joueurs de miueux vivre cette période : "au mois d’août, la pratique du football pour un joueur qui fait le ramadan se fait dans des conditions particulières, voire extrêmes. Les jours sont notamment plus longs. Quand le ramadan survient en hiver, il fait beaucoup plus froid, et les besoins hydriques sont moindres. Le FMARC, qui est l’instance de la FIFA pour la recherche médicale, nous a permis d’effectuer une étude sur le sujet auprès de 100 joueurs tunisiens en août 2006, une étude comparative entre ceux qui jeûnaient et ceux qui ne jeûnaient pas. Les conclusions de ce travail sont scientifiquement établies.Aucun des tests biologiques, psychologiques, diététiques réalisés, n’a été négativement influencé par le jeûne. Cela peut paraître surprenant, mais c’est le constat établi. Je pense qu’il faut faire la distinction entre celui qui est obligé de faire le jeûne et celui qui le fait par conviction, plus à même de vivre cette période. Il >Ne pas faire l’impasse sur le petit déjeuner, une demi-heure avant le lever du soleil, sinon le joueur court à la catastrophe ! Les conditions psychologiques ne sont pas les mêmes chez ces deux individus. Deuxième point très important : ces résultats étonnants ont été obtenus à la suite d’un programme nutritionnel, d’hygiène de vie, de sommeil extrêmement strict. Vestiaires Premier magazine consacré aux éducateurs de football Mensuel édité par RC MEDIA, SARL au capital de 5000 euros SIRET : 507 848 257 RCS Lyon Adresse : 25, rue Victor Basch BP 25010, 69 602 Villeurbanne Cedex TEL : 04 72 77 69 04 Cela signifie qu’il faut respecter une ligne de conduite inflexible pour éviter que le ramadan soit néfaste à l’activité du joueur. Il faut avant tout éviter les excès, les virées nocturnes, etc… Le sommeil est extrêmement important. Il ne faut pas le sacrifier au profit d’un apport alimentaire ou hydrique. Mais, attention, il ne faut pas faire l’impasse sur le petit déjeuner une demi-heure avant le lever du soleil, sinon, le joueur court à la catastrophe. Ce petit déjeuner doit être un vrai repas, basé sur les sucres lents, carburant nécessaire pour la journée qui s’annonce, et une pré hydratation importante.Après quoi, rien ne vous empêche de dormir un peu avant de vous rendre sur votre lieu de travail. La journée doit se passer normalement, il ne s’agit pas du tout de modifier les horaires d’entraînement. >Pendant la journée, certains sont très résistants au manque d’eau, d’autres moins. Quand vient l’heure du dîner, il ne faut pas sortir des habitudes traditionnelles. Il doit permettre de récupérer d’un point de vue nutritionnel et diététique tout ce qu’on n’a pas pris dans la journée. La soupe traditionnelle est un repas complet car elle permet une réhydratation et un apport de protéines, de sucres et de lipides. Une large hydratation s’impose. Pendant la journée, il y a des joueurs qui sont très résistants au manque d’eau, d’autres moins. Nous avons constaté, d’après notre étude, une adaptation extraordinaire de l’organisme par rapport aux besoins hydriques notamment. Le corps s’adapte aux conditions dictées par le ramadan" ■ Directeur de la publication/ Maquette/infographie : Impression Rédacteur en chef : Xavier Boglione Imprimerie Chirat 744 rue de Sainte -Colombe, 42540 Saint-Just-La-Pendue. Julien Gourbeyre Administrateur des ventes : Pascal Muller Rédaction : Xavier Cerf, Antoine Armand, Julien Gourbeyre, Serge Bianchi, Pierre Benoît, Nicolas Mayer et Emmeran Le Moal. Responsable Marketing : Bernard Veronico Photos : Jean-François Pachoud (pages 16 à 21) Assistante Marketing : Marion Boccuzzi Secrétariat : Claudia Gioscia Comptabilité : Sylvie Pavie Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Perreau-Niel, Christrian Gourcuff, Nicolas Dehon, Ludovic Martin, Samuel Rustem, Christian Broche, Tatiana Vassine, Jean-Marcel Ferret, Christian Janvier, Véronique Billat et Claude Marblé. N° Commission paritaire : 0211 T 89754 N° ISSN : 2101-4566 Crédits photos : FOTOLIA pages 4, 5, 10, 12, 22, 24, 25, 26, 27, 34, 38, 40, 42, 44, 46, 48, 50, 52, 58,et 60. Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu’elle soit intégrale ou partielle, quel qu’en soit le procédé, le support ou le média est strictement interdite sans l’autorisation de RC MÉDIA. 9 ? n du Mois La Questio ? 5 1 U n e e u q i s y h p l i a v a r t l e Qu er rde : doit-on se fix co is d e d u o n io discuss e? le grand sujet de st 'e C x. u anaérobie lactiqu ea re x iè fil la er p p o Entre deu en U15, de dével comme objectif, ai l ne fa it au cu n tr av us qu 'à 16 an s, on de s e de s ex er ci ce ph ys iq ue , pa s m êm re. On joue, et on culai renforcement mus nt signées int". Ces paroles so joue beaucoup, po es au FC on sa bl e de s je un Al be rt Pu ig , re sp na nt de Ve ). ST IA IR ES n° 24 Ba rc el on e (voi r VE e école ur lle ei eur issu de la m la part d'un format ut pa s pe ne se ra de , ce tte ph on m au ll ba ot fo de ais voilà, vers de main. Oui m être écartée d'un re s. Et si la an ce s so nt te na ce en fo ot ba ll, le s croy t moins) pas pour des U13 (e question ne se pose en su s), el le re ste en co re ou de s U1 7 (e t pl us de ux s ce bl ic si tu é en tr e de s pe ns po ur un pu ec av n, rs do it- on ou no la er tra nche s d' âge : alo pp lo ve dé s, ch erch er à rs ve jo ue ur s de 14 -1 5 an tra à t en m m tique, nota lac e bi ro aé an re le iè s fil ap rè s pe an aly tiq ue ? D' de s ex erci ce s de ty ré po ns e no us di sp os on s, la in fo rm at io ns do nt s intentravailler à priori à de serait non. Ce serait gi e du lo le s avec la phys io an ck sit és no n co m pa tib Fr le el Co m m e le ra pp ine) je un e ad ol es ce nt . ta on ef air ecin de l'INF Cl : "le Le Gall (ancien méd t" an nf l'e et "L e fo ot ba ll atuda ns so n ou vrage m la voir attene, ur at m t encore im nalisés. "Le fait de de on rs pe se ur . co é" de rt s système lactique es be ercice lac tiq ue es t à t au co ur s de la pu it pa s ser des ex tra va ill er la fil iè re do ur ne po s n an l'o e 16 qu de t ra tio n s'é ta bl iss an es n ch an t. "L a pu ispa s l’â ge : "N ot re co nv ic tio sentielle- dre ou ur su it Ph ili pp e Tran es po t, ui t", od ba pr dé Av an t de pr éc ise r en ux t fa an se ns un m an iè re in té gr ée lactiques, car l'enf de to ut e fa ço n de gendrée par m on nt en fo ue ig en s fat occulter les ef forts ur La ) ue jo (… ez au cu ne m aît ris e ez sa nc e, le s x et les matches de fig ure, vo us n’ av s ca oce ns ment pendant les jeu re bi en m aî tri sé e, en co re pl us qu e ch da Et u. ns le je lo pp em en t et la pr it êt prop os er de s da nt rô le su r le dé ve co de n en us cu ns no ce ty pe d' ef fo rt do au to ur et é, m po sit n us en tio no l’i nt ho rs de qu es ur ce tte ra iso n qu e aérobie lac- su r l'a du lte (… ) Il es t du jo ue ur. C’ es t po pper la capacité an en t de la VM A, n lo em sio ve es pp dé gr lo ur ve po en dé n llo ais de , M ba . ce ns rie an sa éo s iss th ce pu la ci er ur de ex nc po cy cl es sts ré gu liè re u à cet âge.Voilà do et ré ali so ns de s te s ce n- pl ac e de s s, de t an ar 15 up de pl s la ur ns ue tique". Sous-entend Da co nt rô le r la à de s jo n' es t pa s la m êm e. ba llo n, il s’a gi t de nées, les ad ap té s ns an sa s re ou iè ec rn av de it s prat iq ue , l'h ist oi re so ce pe u à pe u le s ue ce e nous avons visités gi la nt , et d’ in iti er ntrôlant m en t. Q vi co re en êt et d’ se é, do sit tres de formation qu e en tit nt go rie s au -d es su s" . ré e et l’i aient pas, certes à pe tro nt da ns le s ca té de ré cu pé ra - du aî ps nn m co te s s ’il formateurs n'hésit le et qu il ce va ur s à ra în eu r am at eu r, à s ch ar ge s de tra lle r ce pe nd an t l'e nt it co nt in u ou jo ue ei so , ns 'il co qu , p m in ut ie us em en t le se tro ur ait co ur de ép arat io n phys iq ue On ne sa s à du tra va il iti é au tra va il de pr in s en pa ns t tio ns , à avoi r re co ur sa es t n' l en s'i em i tra în fo rti or te ls co nt en us d' en in te rm itt en t. ve nt ur er da ns de s ef fe ts à co ur t et s'a le de et , es ol s oc an ot pr 16 s le de s, ge su es l’â s an tif ia bl e, le m aî tr ise r le pr oc ir attendre ou pa t un faux débat" r di ffi ci le m en t qu ca tu in po ns oi >"Le fait de devo es M oi ns ef fic ac e. m oyen te rm e. filière lactique en de m eu re pa s m n' n llo ba ec pour travailler la av ue n in sc rit s da ns il phys iq ur de s jo ue ur s no anchant, du tra va po s Tr e ca pp ut ili to Ph en e, t pl en s'a vè re be au co up ffi sa m m nfirme, par ex em , et po ur le sq ue ls il d’ ab ord à tra - Su s au on ve ni ch er ut C'est ce que nous co ch ha us de no re Ca en : "e n U1 5, pa r de s un e fil iè St ad e M alh er be de im um avec ba llo n, ax m ■ Pierre Benoît au , té pl us pl ais an t ! ci pa ca de préparation, de rio va ill er l’e nd uran ce pé en ais uelle une perM laq t. ur notammen ) est la vitesse à po es r qu MA pa ni , (V se ch bie te ur ro ts co Aé ui de ale rc ci xim tra va il rt (1) La Vitesse Ma m êm e re co ur s au gè ne (VO2 ma x) . umis à un test d'effo le ma xi mu m d'o xy no us avon s qu an dso me nc om do ns nt co so e s nn ur so . Les joue de se voir propocentage de la VMA" fameuse VMA(1) et tte ce r ni te ob d' in maximal af 12 "J "Les tests aéro bie sont nécessaire s" Expert. Romain Carpentier est p réparateur physi que au centre d e formation de Valenciennes . Quelle est vot physique à ré r e c o n c e p t i o n d u t r a vail aliser avec d es joueurs d 1 5 an s ? im po rt an te au e 14trav ai l in té gr é Il ne m e se m bl de co ordi na ti on na ti on vi te ss e, e pa s in co ng ru , co ordi trav ai l d’ ap pu is , lo in de là , d’ ef tu er de s te st s en vi te ss e ge st et c… U n ga rç on fe cde ca p ac it é aé ue lle , de ro bi e dè s l’ âg 15 an s, vo ire 14 jo ue ur de 20 an 15 an s ré cu pè re pl us vi te qu ’u e de an s.A m on se ns n s. Il y a de s di ff , c’ es t m êm e né saire. Il est évid ér en ce s au ni ve phys io lo gi qu e. ce sent que pour po au Le trav ai l aé ro bi uvoir individual trav ai l en fo nc e à ré al is er ne se do nc pa s le m êm iser le ti on du ni ve au ra e. de ch aq ue jo ue s’ ap pu ye r su r ur, il fa ut de s re pè re s de te st no us lim it on s C ’e st -à -d ir e au VA M EVA L da s. A Va le nc ie nn es , no us ? ns ce tt e tr an ch n’ es t p as in te rd Il fa ut ad ap te r e d’ âge. M ai s il it d’ en fa ir e d’ le s in te ns it és de tr av sa nt au tr re cu ei lli r de s do ai l de m an iè re nn ée s su r la vi te es . Pa r ai ll eu rs , le fa it de m e au fu r et à m es ur e qu e le jo cr oi sue ur pr en d de ss e, la dé te nt e, êm e m an iè re , le in té re ss an t po ur pe ut s’ av ér er l’ âg e. D e la tr av ai l de m us dé te rm in er le pr ba cu se d’apprentissa jo ue ur et sa pr og la ti on se fa it pl of il du ge postural des us su r un e re ss io n. gestes. On ne pa rl e pa s encore de " Il ch n ar ’est pas interd ge s. Il v o u s a rr iv it d’amener e d o n c ré g u li è re le travail interm m en t d ’o rg an is er d es ex er ittent sans Pour en revenir au ci ce s physiques d travail de pu ballon lors de e type analyti sance, quelle isque en s premières U15 ? place accord ez-vous a u tr sé a v a a n il c es, voire les pre in te r m it te n Oui, tout à fait, m t ? E st -c e êm miers p ré co n is é ég al ri ta ir es pa r ra pp e s'ils restent minoem en t ? m or t à ce qu ’o n Il o n’ is es t pa s in te rd " m et en pl ac e, pa r ex em pl e, ch ez le s U in te rm it te nt sa it d’ am en er le tr av ai l 19 ns ba ll on lo rs Avec de s jo ue ur , pu is en po st fo de mières séances, s de 14 -1 5 an s, rm at io n. co nd voire les premie s p re il fa ut ac co rd er it io n de re st er rs mois, à to uj ou rs da ns un un e pl ac e m en t du jo ue ur, en e op ti qu e de dé ve ill an t à un e ce ve lo pp ert ai ne pr ogre ss io n. 13 Pourquoi pas vous ? Frédéric Lambertin, préparateur Un pionnier dans les sports co. Exentraîneur d’athlètes et ancien préparateur physique au club de rugby de la Seyne-surMer, Frédéric Lambertin applique actuellement sa méthode "de pointe" au FC Sion, l’un des clubs suisses les plus réputés. ’ai toujours investi dans du matériel High Tech, au grand dam de ma femme. Mais que voulez vous, je suis un féru de préparation physique". S’il travaillait dans le monde des affaires, Frédéric Lambertin serait ce qu'on appelle communément un self made man. "Je me suis construis tout seul", confirme l'intéressé. "Je n’ai jamais vraiment été inspiré par tel ou tel spécialiste". Ce qui pourrait passer pour de la prétention n’est en réalité que le résultat d'une approche empirique, fruit d’un très long parcours. Car ce Varois d'origine, préparateur physique au FC "J Sion depuis février 2011, n'a pas intégré le circuit pro du jour au lendemain. Il lui aura fallu plusieurs décennies de travail et de persévérance pour y parvenir. >17 ans et déjà à contre courant Né à Toulon, il y a 57 ans, le jeune Frédéric se passionne très tôt pour l’athlétisme et le rugby. Le football n’est qu’une activité pratiquée au collège, puis au lycée. Coureur du 400 mètres un jour, trois quarts centre ou ailier un autre, il se découvre très tôt une accointance avec l’encadrement de spor tifs. A 17 ans, il devient coach "d’athlé". Et déjà, le jeune homme nage à contre courant. "J’ai toujours privilégié la qualité à la quantité. Quand la mode était de faire des 600 mètres à l’entraînement du 400, moi, je faisais faire des 300 mètres". "Développer ce qui se passe en amont de la vitesse d’exécution" "Depuis quelques années, je m’intéresse à ce qui se passe en amont de la vitesse d’exécution, afin de développer l’intelligence de jeu du joueur et sa faculté à effectuer des choix plus rapides dans des zones de jeu encombrées. Quand on parle de vitesse, en général, on évoque toujours la vitesse d’exécution, la vitesse gestuelle, etc… Or, ce qui m’importe désormais, relève de la prise d’information, l’analyse de ces informations et la prise de décision qui en découle. Autant d’éléments qui se situent donc en amont de la vitesse d’exécution. Je travaille régulièrement ce point au cours de séances de préparation physique intégrée, à l’aide de stimuli visuels, qui vont aussi permettre de développer la rapidité des appuis, des déplacements et autres rotations. Afin d’être encore plus précis dans mon travail, je collabore actuellement avec une entreprise de recherche et développement à la création d’un appareil de mesures de ces différentes composantes. Je vais bientôt commencer une thèse à ce sujet". 14 >Un accident de moto… Naturellement, Frédéric Lambertin se destine à devenir professeur d’EPS. Mais, deux mois avant d'entamer ses études, un grave accident de moto ruine irrémédiablement son projet professionnel. Nous sommes en 1976. "J’ai alors enchaîné quelques boulots, et fait de la manutention, entre autres…". Pour autant, le sudiste ne lâche pas prise. "Ne pouvant p l u s e n s e i g n e r, j e m e s u i s tourné vers l’entraînement". Frédéric Lambertin passe ses diplômes d’entraîneur d’athlétisme et de rugby. En 1986, à 32 ans, il obtient le BEES 2ème degré dans les deux disciplines. La préparation physique ne va pas tarder à occuper la majeure partie de son temps. Le déclic a lieu en 1989. Tout bascule lorsque qu’une de ses connaissances est propulsée entraîneur de l’équipe de rugby de la Frédéric LAMBERTIN avant-gardiste Seyne-sur-Mer, et lui propose de remplir la fonction de préparateur physique. >"Je me suis engueulé avec certains…" "A l’époque, la préparation athlétique faisait tout juste son apparition dans les clubs de foot et de rugby. C'est à partir de ce moment-là que je me suis véritablement penché sur la question". Frédéric Lambertin appose alors sa propre griffe, résultat d’une multitude d’observation de matches et d’entraînements. "J’ai pris beaucoup de notes et compris qu’il fallait s’attacher aux spécificités du sport en question pour établir une préparation physique efficace. Vous ne pouvez pas faire faire de l’athlétisme à des rugbymen…". Et de poursuivre : "si le travail aérobie vous permet certes de tenir une saison, la différence dans les "sports co" se fait sur le travail de vitesse et de vélocité. Bien entendu, ça n’a pas été évident de faire comprendre cela… Je me suis engueulé avec certains et j’ai dû me battre pour imposer cette méthode". >Des études de physiologie et de physiopathologie C’est à la fin de l’année 1997 que Frédéric Lambertin effectue ses premières pas dans le football de haut niveau. Nasser Larguet, alors directeur du centre de formation de l’AS Cannes, lui confie la responsabilité de la préparation physique. Là aussi, il doit convaincre les sceptiques. "Le rugby est un sport de combat. Les principes de force et de puissance y sont omniprésents. En football, il est davantage question de vitesse. C’est encore différent". Il restera sur la Croisette jusqu’en 2003 et aura, entre temps, valider le 3ème cycle d’études de physiologie et physiopathologie. L'homme apprend et engrange de l'expérience. Il continue de se construire… Avignon, après avoir proposé ses services à maintes reprises à des écuries de Ligue 1/Ligue 2, puis en février 2011, à Sion, donc, aux côtés de Laurent Roussey, ancien entraîneur de l'AS Saint-Etienne. Une nouvelle opportunité pour notre spécia- lise d’utiliser son matériel "High Tech" : "il y a encore beaucoup à faire dans le football… Et qu'importe si cela m'amène à développer des concepts sur lesquels je serai peut être encore attaqué". ■ Xavier Cerf "En avance sur son temps" Christian LOPEZ. L'ancien défenseur mythique des Verts a côtoyé Frédéric Lambertin au centre de formation de l’AS Cannes. Il en garde un excellent souvenir. >"Il y a encore beaucoup à faire en football…" Il aiguise aussi ses propres convictions. "Je pense qu’on a fait le tour de la question au niveau du travail aérobie. Par ailleurs, j’estime que la préparation physique doit être presque exclusivement intégrée, sauf dans le but de forger le mental des joueurs en début de saison". Jusque-là, rien de bien révolutionnaire. Mais l'homme, en recherche perpétuelle, est sans cesse prompt à innover (voir par ailleur s). Auteur d’un triplé championnat d’Europe, championnat de France, Coupe de France en 2003 avec les féminines du RC C a n n e s Vo l l e y, F r é d é r i c Lambertin ne retrouvera le rectangle vert qu’en 2010 à Arles Vous avez encadré l'équipe pr emièr e de l’AS Cannes en National, pendant quelques semaines. Frédéric Lambertin en était le préparateur physique. Quelle image de lui vous revient en premier ? Je me souviens d'abord de quelqu’un de très compétent et sérieux au quotidien. Quand j’ai quitté Cannes, je lui ai proposé de venir s’occuper de la coordination et de la maitrise des appuis chez les jeunes au club du Cannet-Rocheville. Il n’a pas hésité et est resté une saison. Pourquoi est-il parti ? Nous n’avions pas les moyens financiers de le conserver. Et, très sincèrement, ce fut un vrai regret sur le coup. Frédéric voulait s'investir à nouveau dans un projet professionnel. Ce qui ne l’a pas empêché de me donner des coups de mains quand je lui en faisais la demande. C’est quelqu’un de très simple et de très convivial. Je l’appréciais beaucoup, et l’apprécie toujours du reste. On dit de lui qu’il a une approche très pointue de la préparation physique. Qu’a-t-il apporté lorsqu’il était au centre de formation de l’AS Cannes ? A cette époque, tout le monde travaillait de la même manière sur le plan de la préparation physique, et le fonctionnement commençait à devenir vieillot. Frédéric était en avance sur son temps. Il individualisait véritablement le travail et généralisait la préparation physique intégrée. C’est un véritable passionné qui ne cesse jamais de rechercher de nouvelles méthodes et d’innover. 15 L’entretien "Le monde amateur m’a donné le goût de m’accrocher" Retour en Ligue 1. "Si je me méfie de l’hiver auxerrois ? Oh, vous savez, j’ai vécu à Strasbourg… Difficile de faire plus froid". Laurent Fournier a encore quelques mois devant lui pour vérifier ses dires. Pour l’heure, le mercure flirte avec les 35°C en ce 28 juin, jour de reprise. Au pied du stade Abbé Deschamps, la chaleur ne semble pas affecter l’ex-entraîneur du PSG, décontracté et affable lorsqu’il s’adresse aux journalistes et supporters locaux. Successeur de Jean Fernandez à la tête de l’AJA, Laurent Fournier va renouer avec la Ligue 1 cinq ans et demi après l’avoir quittée. VESTIAIRES a voulu en savoir plus sur les convictions et la philosophie d’un entraîneur que l’on connait en définitive beaucoup moins que l’ancien milieu de terrain de l’OM et du PSG. VESTIAIRES : Quel est votr e état d'esprit à la veille de cette nouvelle saison, cinq ans et demi après la dernière à ce niveau ? Laurent Fournier : Retrouver la Ligue 1 avec Auxerre constitue forcément un grand plaisir. J’ai la chance qui plus est de disposer d’un staff qui connait bien la maison. Je vais essayer de travailler dans la continuité de ce qui s’est fait ces dernières saisons, tout en essayant d’amener ma touche personnelle. Vous succédez à Jean Fernandez, resté 5 ans dans l'Yonne, et qui est l’un des techniciens les plus reconnus de l'hexagone. Est-ce une pression supplémentaire ? L.F. : Non, pas vraiment et ce malgré tout le respect que j’ai pour Jean Fernandez, que j’ai d’ailleurs eu comme entraîneur à l’Olympique de Marseille (1990-1991, ndlr). Je suis très honoré de prendre le relais en quelque sorte, dans le sens où il a fait du très bon travail ici.A moi désormais de ne pas décevoir les gens qui aiment l’AJA.A moi de m’adapter, tout simplement. Vous avez refusé ? L.F. : J’ai dû l’être pendant deux jours (rires). A mon sens, le fait d’entraîner et de jouer n’est pas compatible, surtout en Ligue 1. Vous ne pouvez pas vous permettre de donner à la fois des conseils et de commettre vous-même des erreurs en match ! Cela ne passe pas. C'est pourquoi vous avez préféré enfiler directement le costume d'entraîneur… L.F. : Voilà.Après une carrière longue de 18 années, j’ai estimé qu’il était peut-être temps de tourner la page. Au début, ça a bien marché puisque nous nous sommes retrouvés en haut de tableau à la trêve. Malheureusement, le parcours fût moins convaincant sur la deuxième partie de saison.A quatre journées de la fin, nous étions classés treizième, et j'ai été remplacé par José Pasqualetti. Mais je ne regrette surtout pas cette expérience. En définitive, ce métier d’entraîneur n'était pas vraiment une vocation "Après Bastia en Ligue 1, pour vous, n'est-ce pas ? L.F. : C’est le moins que l’on puisse dire. Ceci j’ai entraîné des débutants dans dit, au fil du temps, je me suis pris au jeu.Après mon petit village de Feucherolles m’être fait virer de Bastia (sic), j’ai entraîné Votre carrière d’entraîneur a débuté en région parisienne…" des débutants dans mon petit village de à Bastia, en octobre 1998, de Feucherolles (région parisienne, ndlr) et, manière assez cocasse. Deux mois après avoir été recruté comme joueur, vous preniez les parallèlement, j’ai intégré l'organigramme du club de Pacy-sur-Eure, reines de l’équipe fanion ! Comment avez-vous vécu d’abord en tant que directeur technique, puis comme entraîneur de l’équipe fanion (CFA, Ndlr). En l’espace de dix ans, j’aipassé tous mes cette situation ? L.F. : C’était totalement imprévu effectivement. Et je ne vous cache pas diplômes, de l’Initiateur 2 au DEPF. ma surprise quand les dirigeants sont venus me proposer la mission. J’ai longuement hésité. On m’a alors demandé d’être entraîneur- Revenons à vos débuts sur le banc. Comment passe-t-on joueur… aussi vite du statut de joueur, même confirmé, à celui 16 Suite page suivante Laurent FOURNIER "Au départ, j’ai rencontré des difficultés à organiser des séances variées et intéressantes" 17 L’entretien d'entraîneur de haut niveau ? L.F. : Je ne vous cache pas que les premiers entraînements ont été difficiles à mener. Heureusement, mon vécu et le fait d’avoir connu des entraîneurs de haut niveau m’ont aidé. Les joueurs de l’époque ont aussi compris que la tâche qu’on venait de me confier était compliquée. Ils se sont montrés indulgents avec moi pendant un bon moment. L.F. : Pas vraiment en fait… Et puis j'ai eu la chance au départ de pouvoir m’appuyer sur une bonne série de résultats. On avait entre autres battu Monaco, Lyon et Auxerre. Outre le relationnel avec les joueurs, qu'est-ce qui a été le plus difficile pour vous d'un point de vue technique ? L.F. : J’ai rencontré des difficultés à organiser des séances variées et intéressantes. Je n’avais pas encore passé mes diplômes, il a donc fallu se creuser les méninges. J’ajouterais à cela la complexité de se mettre en avant face à un groupe, que ce soit pendant les entraînements ou lors d’une causerie. Mais j’ai appris, petit à petit, au gré de mes stages de formation. Concrètement, qu’avez-vous dit à vos joueurs lorsque vous avez pris le groupe en mains ? L.F. : J’ai mis mon parcours de footballeur en évidence. Le fait d’avoir gagné deux titres de champion de France, disputé trois finales de coupe d’Europe et côtoyé de grands techniciens, les a convaincus que je pouvais leur apporter quelque chose, leur transmettre ce que j’avais appris. Peut-être pas avec la pédagogie adéquate, certes, mais en essayant d’être vrai et authen"Artur Jorge n’avait tique. La communication restait l'un de vos points faibles ? L.F. : Oui… Pour l’anecdote, c’est en faisant une formation de journalisme à l’IPJ de Paris, dans le cadre d’un programme de reconversion mis en place par l’ANPE et l’UNFP, que j’ai pu combler certaines lacunes dans ce domaine. J’étais notamment avec Vincent Guérin (ex-joueur du PSG, ndlr). Quand on nous envoyait en reportage aux Galeries Lafayette, caméra à l’épaule, et que les gens nous reconnaissaient et nous demandaient ce qu’on faisait là, ce n’était pas triste (rires)… Vous êtes obligé de passer outre votre timidité pour réaliser un sujet cohérent. Cette expérience m’a beaucoup apporté. pas son pareil pour vexer un joueur et susciter chez lui une réaction" Votr e passé de joueur a servi en quelque sorte à légitimer votre prise de fonctions, c'est ça ? L.F. : Evidemment, ça m’a servi… Mais rien n’a été évident.Avant de devenir entraîneur,j’étais membre à part entière de l’effectif ! J’ai disputé des matches avec les joueurs en place, fait quelques sorties avec eux… Pour gérer un groupe, il y a mieux comme contexte (sourire). Le fait de devoir prendre des distances avec certains s’est avéré très, très compliqué. A ce point ? L.F. :Oui, car lorsque vous êtes joueur, vous établissez des liens privilégiés avec certains de vos coéquipiers,ce qui étais mon cas.Mais c'est une chose que vous ne pouvez pas vous permettre lorsque vous êtes entraîneur ! Bref, durant cette période, j'ai pas mal demandé conseil à mon staff, et Jean Marie De Zerbi, alors entraîneur adjoint, m’a beaucoup soutenu. On imagine que vous avez eu du mal à faire vos premières compositions d’équipe ? 18 Après Bastia, vous décidez d'encadrer… des débutants, pendant deux saisons ! Que retenez-vous de cette expérience ? L.F. : Cela m’a fait le plus grand bien. J’ai beaucoup progressé notamment au niveau de la pédagogie, dans le sens où il faut savoir être très communicatif et patient lorsque l’on s’occupe de joueurs aussi jeunes. Quand vous expliquez un exercice à un enfant, vous vous devez d’être non seulement positif, mais aussi très précis dans ce que vous lui demandez car parfois, il se peut qu’il ait la tête en l’air. Le fait d’intégrer un club amateur signifie-t-il que vous Laurent FOURNIER "Sans l’état d’esprit et une certaine forme de générosité, vous n’arrivez à rien" souhaitiez grandir à votre rythme, après avoir en quelque sorte brûlé les étapes, à Bastia ? L.F. : Oui, je crois… Je voulais retrouver certaines valeurs propres au monde amateur. Cet investissement que l’on peut observer chez les joueurs et chez les bénévoles.A Pacy-sur-Eure, les seniors venaient s’entraîner à 18h après avoir bossé toute la journée. J’étais admiratif. C’est certainement ce contexte général qui m’a donné le goût de m’accrocher et de revenir dans le circuit. Aujourd'hui, avec un peu plus de bouteille comme on dit, quel type de management préconisez-vous avec vos joueurs ? L.F. : Je pars du principe qu’un footballeur confirmé connait bien ses limites et ses besoins.Joueur,j’aimais bien que mes entraîneurs viennent me voir et me demandent : "comment te sens-tu aujourd’hui ? As-tu besoin de lever le pied ?" Je suis également dans cette démarche de confiance et de respect mutuels. On ne coache pas Pauleta comme on coache Rudy Haddad que j’ai retrouvé ici à Auxerre. Les jeunes joueurs doivent s’entraîner et prouver qu’ils sont là. Cela n’interdit pas le dialogue. Cela vous a visiblement souri puisque vous êtes nommé un an et "Avec l’OM et le PSG de demi plus tard , en 2003, entraîneur la grande époque, le but était Dans quelle mesure votre carrière de l'équipe réserve du Paris SaintGermain, club qui, on le sait, a véride footballeur vous aide-t-elle dans de récupérer le ballon haut tablement marqué votre carrière votre management au quotidien ? pour faire le moins d’efforts de joueur. Comment les choses se L.F. : Je pense que ça m’évite de reproduire les de replacement possibles sont-elles faites ? conneries que certains de mes entraîneurs ont pu faire (sic). L.F. :A l’époque,Antoine Kombouaré, coach et être plus percutant en de la CFA, est pressenti pour entraîner phase offensive" l’équipe une. C’est lui qui donne mon nom Lesquelles ? a u x d i r i g e a n t s a f i n d e l u i s u c c é d e r. L.F. : Je ne vais pas rentrer dans les détails… Malheureusement pour lui,Antoine est doublé au dernier moment par Mais punir un joueur pour un retard à l’entraînement est un exemple qui Vahid (Halilhodzic, ndlr), mais on me maintient pour le remplacer en va à l’encontre de mon fonctionnement.Et pour cause,personne ne peut réserve. C'était pour moi un très beau challenge. D'ailleurs, ces deux être exemplaire à 100%. Par ailleurs, en mettant à l’écart un cadre imporsaisons auront été très enrichissantes, notamment dans la gestion tant, vous sanctionnez le groupe dans son ensemble. Cela peut engendes jeunes joueurs et pas seulement, puisque parfois, certains pros drer plusieurs contre-performances. De même, quand un joueur a un venaient s’entraîner avec nous. souci personnel, il me semble bon de l’autoriser à prendre un peu de recul pendant un ou deux jours.Vous pouvez être certain qu'il s’invesDes pros que vous allez bientôt côtoyer quotidienne- tira d’autant plus à son retour. Et ça, je l’ai vécu en tant que joueur. ment puisque vous êtes nommé entraîneur du PSG en L1 ! Vous le disiez plus haut, vous avez été dirigé par de grands L.F. : Oui… Sincèrement, ça s’est très bien passé. Et pour cause, techniciens. Lequel vous a le plus inspiré ? j’avais l’avantage de très bien connaître L.F. :Tous m’ont apporté quelque chose.A la maison et les hommes en place. commencer par José Broissart, que j’ai eu D’emblée, je savais comment agir, être comme formateur à Lyon, puis Robert flexible avec certains, plus dur avec d’auHerbin (ASSE), Franz Beckenbauer tres… Comme à Bastia, j’ai dit aux joueurs (OM), Luis Fernandez (PSG), et j’en passe… que je pouvais leur transmettre un certain Artur Jorge, que j’ai eu à Paris, n’avait pas vécu, qu’on allait jouer, s’amuser, tout en son pareil pour vexer un joueur et susciter travaillant sérieusement. Le discours peut chez lui une réaction positive. paraître simpliste, mais quand vous avez Tactiquement, Raymond Goethals était très des Pauleta, des Yepes, qui vous conforfort, mais il ne s’occupait que de son équipe tent dans votre manière de fonctionner, type. C’était un autre football.Aujourd’hui, vous foncez. ce ne serait plus possible. Suite page suivante 19 L’entretien Et Luis Fernandez ? L.F. : Il était très proche de ses joueurs, chose que je n’avais encore jamais constaté jusqu’alors chez mes entraîneurs.Artur Jorge était distant, Herbin également… Dans l’esprit, Fernandez était encore un peu entraîneur - joueur. Il participait beaucoup aux séances. Sa méthode a fonctionné puisqu’on a tout de même remporté la coupe d’Europe (la Coupe des Coupes en 1996, ndlr). Concernant le mental, justement, le fait d'avoir évolué dans les plus grands clubs français vous sert-il à préparer vos joueurs dans ce domaine ? L.F. : Oui. J’ai souvent eu des entraîneurs qui nous demandaient de sortir du terrain sans avoir de regrets. C’est l’essentiel de mon discours. Sans l’état d’esprit et une certaine forme de générosité, vous n’arrivez à rien. Il faut être compétiteur, "chien", et déterminé. A vos débuts comme entraîneur, à Paris, il vous arrivait aussi de vous joindre aux exercices… Revenons au jeu. La majeure partie des équipes de L1 L.F. : Oui, à petites doses, quand il manquait un joueur pour faire le joue le deuxième ballon en prônant un jeu très direct. D’autres, comme Lorient, privilénombre. J’aimais vivre l’entraînement de l’ingient la remontée collective du baltérieur, pour une question de ressenti. Mais "L’essentiel est que le jeu ne lon. Où vous situez-vous par rapport dorénavant, j’aurais plus de mal (rires)… soit pas stéréotypé. A ce titre, à ces deux philosophies ? Chaque entraîneur a, en théorie, la créativité et la spontanéité L.F. : Une équipe doit,à mon sens,être capable ses propres convictions de jeu. de varier son football. Pour moi, la référence, des joueurs jouent un rôle Quelles sont les vôtres ? c’est l’OM de 1991 et le PSG de la grande primordial" époque. Le but était alors de récupérer le balL.F. : On ne peut pas dire que je prône un lon haut pour faire le moins d’efforts de replastyle clairement défini, dans la mesure où je m’adapte très souvent aux joueurs que j’ai à ma disposition. Disons cement possibles et être plus percutant en phase offensive. que j’aime voir mon équipe aller de l’avant, être présente au pressing et récupérer le ballon assez haut.Après, on ne peut pas tout le temps évo- Cela fait partie des ingrédients utilisés avec succès par le luer selon ses propres envies. Barça à l'heure actuelle… L.F. :A la seule différence que les Barcelonais utilisent le ballon différemVous faites donc partie de ces entraîneurs qui n’hésitent ment à la récupération. Ils temporisent davantage. Parfois, le jeu demande de savoir récupérer le ballon en position basse pour rapidepas à changer de système si le besoin s'en fait sentir ? L.F. : Oui, c’est d’ailleurs ce que j’ai fait à Strasbourg la saison passée. ment solliciter les attaquants dans la profondeur. Dans d'autres situaNous avons commencé en 4-4-2 puis, quand Stéphane Noro est arrivé, tions, il sera nécessaire de privilégier la remontée collective du balun joueur qui évolue en soutien de l’attaquant, je me suis adapté et lon. L’essentiel est que le jeu ne soit pas stéréotypé.A ce titre, la créatinous avons joué à trois devant.Après, la différence se fait surtout sur le vité et la spontanéité des joueurs jouent un rôle primordial.A eux aussi de s’exprimer et de se prendre en charge. mental, la confiance en soi, et l’envie. "Quand je suis arrivé à l’OM, Goethals m’appelait "chose". Puis "Fournier" et enfin "Lolo". Je suis parvenu à le convaincre, lentement mais sûrement…" 20 Laurent FOURNIER L’AJA est réputé pour son jeu en contre, sa verticalité tion des séances mais aussi dans tout ce qui attrait au management.Il faut comme on dit aujourd'hui. Dans quelle mesure cela peut- savoir écouter, s’inspirer de ce que font les grands entraîneurs, sans toutefois les copier. il vous influencer ? L.F. : On peut très bien respecter la tradition d’un club, sa philosophie de jeu, tout en apporVous êtes entraîneur depuis 13 ans. "A l’Ajax, il y a ce qu’on tant ses propres opinions. Je ne me fais aucun Vous voyez-vous exercer ce métier appelle le "TIPS". Ce sont les encore longtemps ? souci de ce point de vue. L.F. : Je ne sais pas… Je vais faire le maximum critères de recrutement : Auxerre. On ne sait jamais ce qui peut se pasA Auxerre, la formation n’est pas un Technique, Intelligence de jeu, àser. J’ai appris à prendre du recul sur le prévain mot. Cela dit, n'avez-vous pas Personnalité et Vitesse" sent, et à profiter des choses comme elles vienle sentiment que les jeunes généranent, avec beaucoup d’envie et de détermitions sont plus difficiles à encadrer nation. Si je pouvais connaître en tant qu'entraîneur la même longéqu’autrefois ? L.F. : Non, pas forcément… Simplement parfois, il faut leur faire com- vité que celle qui fut la mienne en tant que joueur, ce serait déjà pas mal. prendre qu’il ne suffit pas de faire un bon match pour se sentir "arrivé". Une carrière de joueur nécessite de la continuité dans le travail et dans ■ Propos recueillis par Xavier Cerf les performances.A Lyon, dans les années 1980, quand j’ai commencé à jouer en pro, il m’est arrivé de retourner en formation, même après une bonne prestation. C'est encore possible de faire ça aujourd'hui sans que le jeune en question ne se braque ? L.F. : Je pense, oui, dans la mesure où, sur la durée, ça paye. Le jeune joueur doit avoir conscience de cela, et notre rôle d’entraîneur est de lui dire. Sans ce travail de formation, je n’aurais pas eu une carrière aussi longue. Quand je suis arrivé à l’OM en 1990, Goethals m’appelait "chose".Lorsqu’il me disait :"chose,va me chercher le plot,fais ci,fais ça", je m’exécutais sans broncher. J’ai continué à bosser. Puis, le jour où il a eu besoin de moi, j’ai répondu présent. Il m’a alors appelé "Fournier", puis a terminé par "Lolo". J'étais parvenu à le convaincre, lentement mais sûrement. Bien entendu, je n’irai jamais à de telles extrémités. Mais quand je ne titularise pas un jeune joueur, il faut qu’il me montre que j’ai tort dans la semaine qui suit. Sur le terrain, vous étiez un joueur très actif et polyvalent. Est-ce que cela influence votre façon de recruter aujourd'hui ? L.F. : Non,j’ai aimé Georges Weah,Chris Waddle,Abedi Pelé,David Ginola (rires)… Ce que je regarde en premier chez un joueur, c'est sa technique ! A l’Ajax d’Amsterdam, où j’ai réalisé un stage, il y a ce qu’on appelle le "TIPS".Ce sont les critères de recrutement auxquels les techniciens se réfèrent prioritairement :la technique,l’intelligence de jeu,la personnalité et la vitesse.Cela résume assez bien ma façon de voir les choses. L’Ajax se caractérise aussi par une organisation de jeu similaire, des jeunes catégories jusqu'aux pros. Qu’est-ce que cela vous inspire ? L.F. : C’est un fonctionnement qui me plait. Mais je pars du principe qu’un joueur doit pouvoir s’adapter à n’importe quel système.Or,au sein d’un cursus aussi spécifique que celui de l’Ajax, ou d’autres clubs, il arrive que certains joueurs, formatés, ne soient capables d’évoluer que dans un schéma précis. On dit souvent qu’un ancien pro qui devient entraîneur à tendance à se reposer sur son vécu alors qu'un entraîneur issu du monde amateur se pose davantage de questions sur l'entraînement, sur le jeu... Vous être d'accord? L.F. : En ce qui me concerne, je cherche beaucoup, à la fois dans l’anima21 Dossier 10 exercices pour travailler le physique avec ballon 22 CHAPITRE I : ENDURANCE CAPACITE Fiche pratique Conduite de balle La passe Jeu de volée Le dribble La frappe Le jeu CHAPITRE II : COORDINATION Fiche pratique Conduite de balle La passe Jeu de volée Le dribble La frappe Le jeu CHAPITRE III : VITESSE C'est l'un des casse-tête de l'entraîneur amateur : comment rendre le travail physique à la fois efficace et attractif auprès de joueurs qui, à raison de deux à trois séances hebdomadaires, viennent avant tout chercher du plaisir et "toucher le ballon" ? La préparation physique "intégrée" répond à cette problématique. Encore faut-il avoir une panoplie d'exercices suffisamment importante et variée pour combattre la routine, mais aussi répondre aux principales qualités athlétiques nécessaires à la pratique du football en compétition : l'endurance capacité, la coordination, la vitesse, l'endurance puissance et la force vitesse. Cet ouvrage propose, à travers 60 exercices éprouvés sur le terrain, d'associer chacune de ces qualités physiques à différents thèmes techniques : conduite de balle, passe, jeu de volée, dribble, frappe et jeu. Après "Les 30 questions les plus souvent posées en préparation physique" (Jean-Christophe Hourcade) "60 exercices pour travailler le physique avec ballon" est le second ouvrage publié par RC MEDIA dans sa collection "Les guides VESTIAIRES". Fiche pratique Conduite de balle La passe Jeu de volée Le dribble La frappe Le jeu CHAPITRE IV : ENDURANCE PUISSANCE Fiche pratique Conduite de balle La passe Jeu de volée Le dribble La frappe Le jeu CHAPITRE V : FORCE VITESSE Fiche pratique Conduite de balle La passe Jeu de volée Le dribble La frappe Le jeu Suite page suivante 23 Dossier ENDURANCE CAPACITÉ Conduite de balle W Règles. 10 joueurs maximum par colonne. A et B partent en même temps en conduite de balle. Arrivés aux premiers plots, ils stoppent le ballon avec la semelle, effectuent une course latérale sans ballon (pas chassés) pour récupérer celui de son partenaire et repartir en conduite (idem pour les 3 plots suivants). Au dernier plot, A et B remontent en conduite de balle (slalom) et reviennent au départ. Les 2 joueurs suivants démarrent lorsque A et B sont arrivés à hauteur du 3e plot. DURÉE 2 à 3 séries de 10-12 minutes, entrecoupées de 4-5 minutes de récupération. OBJECTIFS Demander au joueur de maîtriser son ballon malgré un effort prolongé et des changements de direction. Travail bien adapté pour un échauffement. NIVEAU Tout niveau WCritères de réalisation. •Lever la tête lors de la conduite. •Rester sur des appuis bas pour stopper le ballon et en reprendre possession. MATÉRIEL Piquets, ballons, plots, coupelles. WVariantes. Exigences techniques : • Conduite PD, PG, alterner intérieur/extérieur, semelle PD/PG. • Reprise du ballon de la semelle; en double contact. JOUEURS De 6 à 20 joueurs. Exigences de course (sans ballon/avec ballon) : • Pas croisés, pas chassés. • Varier la forme du slalom retour. • Varier les distances entre les plots. LE CONSEIL Contrôler les pulsations en fin de séquence (après 10-12 minutes). Les prendre sur 15"et multiplier par 4. Être dans une fourchette de 150 à 160 pulsations/minute. A HAUT NIVEAU Demander un changement de rythme à la reprise du ballon. WQuand le travailler dans la semaine ? MATCH LUNDI 24 MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE ENDURANCE CAPACITÉ Frappe de balle WRègles. Départ 1 : conduite de balle, petite passe dosée le long des lattes, travail d'appuis (1), puis reprise de la conduite et frappe au but (2). Le joueur récupère son ballon, slalom entre les piquets (3), passe à l'éducateur dans la porte (4), effectue un appel, reçoit le ballon et frappe au but en 1 touche (5). Le joueur récupère son ballon, slalom en conduite (6), effectue des changements de direction devant chaque piquet qu'il va fixer (7), transmet à l'éducateur dans la porte, fait un appel, reçoit la balle et frappe au but cette fois-ci en 2 touches (8). Le joueur récupère son ballon, jongle en mouvement (9), reprend la conduite de balle et choisit un dribble pour sortir du premier carré, puis du deuxième (10). Il passe ensuite à l'éducateur, va se placer devant les 2 piquets, dos au but, reçoit le ballon et enchaîne par un contrôle orienté : demi-tour + frappe au but (11). Retour au départ 1… WCritères de réalisation. • Effectuer des pas d'ajustement avant la frappe. • Placer le pied d'appui en direction du but. • Utiliser son bras opposé pour fermer l'angle de la frappe • Laisser sa pointe de pied aller en direction du but DURÉE 2 à 3 séries de 12 minutes, entrecoupées de 4 à 5 minutes de récupération. OBJECTIFS Garder de la lucidité et de l'efficacité dans la finition, malgré l'effort prolongé. NIVEAU Tout niveau. MATÉRIEL Piquets, ballons, coupelles, plots, buts mobiles. WVariantes. Forme de l'atelier : • Remplacer l'entraîneur par un mur de rebond ou 1 banc couché pour la remise 8. JOUEURS De 6 à 20 joueurs. Exigence technique : • Imposer d'autres formes d'enchaînement devant le but. Forme de compétition : • Nombre de tirs cadrés, de buts… LE CONSEIL Etre présent dans l'animation pour que les joueurs soient toujours en mouvement pendant la séquence (en trottinant), même pour aller chercher un ballon non cadré . A HAUT NIVEAU Être exigeant dans : la vitesse d'exécution de la frappe (en 2 touches) et le changement de rythme lors des appels de balle. WQuand le travailler dans la semaine ? MATCH LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE Suite page suivante 25 Dossier COORDINATION La passe WRègles. Former des binômes avec 1 ballon. La distance entre les 2 joueurs est d'environ 5 mètres. Organiser l'exercice en cercle et placer des lattes entre les joueurs du grand cercle. Pendant 45 secondes, les 2 joueurs doivent réaliser des passes croisées précédées d'un contrôle orienté. La passe se fait "intérieur du pied". Le contrôle orienté est libre en une touche. Les échanges doivent être toniques. Au signal, les joueurs à l'intérieur du cercle tournent à droite et ceux à l'extérieur tournent à leur gauche, pour changer de partenaire. Dans la rotation, tous les joueurs effectuent un travail de coordination (fréquences dans les lattes et 4 appuis à cloche pied) . Au bout de 8 séquences, on inverse les rôles. DURÉE 15 minutes de travail en continu. 16 séquences. Une séquence dure 45 secondes. OBJECTIFS Optimiser les coordinations entre la première touche de balle du contrôle et la passe. NIVEAU Tout niveau. WCritères de réalisation. • Rester sur la plante des pieds (avant du pied) pour pouvoir s'ajuster et s'adapter à la trajectoire du ballon. • Engager ses épaules vers l'avant et fermer l'angle pied-bras lors de la passe. • Agir sur son ballon lors du contrôle en s'engageant (action du corps). • Pousser sur la jambe d'appui lors du contrôle. WVariantes. Exigences techniques : • Passe : pied droit, pied gauche, coup de pied. • Contrôle : extérieur du même pied que la passe, intérieur de l'autre pied que celui qui fait la passe, semelle, etc… MATÉRIEL Coupelles, ballons, lattes. JOUEURS De 8 à 24 joueurs. LE CONSEIL A HAUT NIVEAU Réaliser un double contact lors du contrôle, avant de faire la passe. Intérieur-extérieur pied droit sans poser le pied. Mettre des ballons autour du cercle en cas de déchet. WQuand le travailler dans la semaine ? MATCH LUNDI 26 MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE COORDINATION Jeu de volée W Règles. 2 équipes de 5 joueurs. Tennis ballon. Un rebond autorisé par demi terrain. 2 touches maximum par joueur. 3 passes maximum par équipe. Contrainte : chaque joueur qui joue un ballon (service, passe, renvoi) doit sortir du terrain et effectuer un travail de coordination au choix (le plus près !) avant de revenir en jeu. DURÉE 3 x 5 minutes. OBJECTIFS WCritères de réalisation. • Réagir vite après avoir joué le ballon pour revenir le plus vite possible sur le terrain ! • Compenser pour défendre son camp (lecture du jeu). • Etre concentré et tonique pour être précis (bon ballon pour son partenaire). Tennis ballon avec pour objectif d'associer un travail de coordination et un jeu de volée. NIVEAU Tout niveau (mais adapter les contraintes techniques). WVariantes. Forme du terrain : • Plus large, plus long, en rond… MATÉRIEL Exigences athlétiques : • Varier la forme du travail de coordination (cerceaux, toucher un piquet et revenir, etc…). Exigences techniques : • Faire varier le nombre de touches de balle autorisé par joueur, par équipe. • Type de surface de contact : intérieur, coup de pied. Filet ou barrière, coupelles, plots, ballons. JOUEURS De 8 à 16 joueurs. LE CONSEIL A HAUT NIVEAU Être présent dans l'animation pour que le joueur qui joue un ballon réagisse vite pour effectuer son travail de coordination. Une touche de balle par joueur. Imposer des surfaces de contact. WQuand le travailler dans la semaine ? MATCH LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE Suite page suivante 27 Dossier VITESSE Conduite de balle WRègles. 2 ateliers identiques de 5 à 6 joueurs. Au signal, 2 joueurs sont en compétition pour réaliser le circuit le plus vite possible en conduite de balle. Il s'agit de faire le tour du plot de couleur annoncé par l'entraîneur, de stopper le ballon avec la semelle à hauteur du plot central, puis de finir sans ballon, en sprint, dans la porte. La premier joueur arrivé marque 1 point. Récupérer son ballon sur le retour. DURÉE 1 à 3 séries de 6-8 passages par joueur. 1' de récupération entre les passages. 3' de récupération entre les séries. OBJECTIFS Être capable de contrôler et conduire son ballon à haute vitesse, malgré différentes contraintes. WCritères de réalisation. • Toucher le ballon souvent (près du pied) pour en garder le contrôle. • Etre sur des petits appuis pour changer de direction avec efficacité. • Ajuster ses pas pour conduire/stopper ou courir/redémarrer avec ballon. NIVEAU Tout niveau. WVariantes. Départ : • Signal auditif, visuel (lever à la main ou la coupelle de couleur; aller à la coupelle inverse de la couleur annoncé). • De dos, de côté, assis, à genoux, après une passe d'un partenaire… Forme du parcours : • Disposition ou nombre des plots. MATÉRIEL Piquets, ballons, plots de couleur. JOUEURS Forme de compétition : • Relais par équipe (le n°1 conduit, bloque le ballon, sprinte ; le n°2 sprinte, récupère le ballon et le ramène au départ en conduite). • Après avoir stoppé le ballon, courir sans ballon vers le plot central de l'atelier d'à côté, prendre possession du ballon et finir en conduite de balle. LE CONSEIL De 8 à 20 joueurs (4 à 6 joueurs par atelier). A HAUT NIVEAU Ajouter des contraintes de prise d'info lors de la conduite (choix, détachement du regard). Exemple : plusieurs portes d'arrivée ou zone cible. Se placer devant la ligne d'arrivée pour être en mesure de comptabiliser les points correctement. WQuand le travailler dans la semaine ? MATCH LUNDI 28 MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE VITESSE La frappe WRègles. 2 équipes de 6 joueurs. 1 ballon par joueur. Au signal de l'éduc a t e u r, u n j o u e u r d e chaque équipe part le plus vite possible en conduite de balle et enchaîne par une frappe après avoir franchi la ligne. Le premier qui marque dans le but = 1 point accordé à son équipe. DURÉE 6-8 passages par joueur. 1 à 3 séries. 1' de récupération entre les passages. 3' de récupération entre les séries. OBJECTIFS WCritères de réalisation. • Garder le ballon près de soi en le touchant souvent pour en garder le contrôle. • Mettre de la fréquence dans ses appuis, notamment dans les derniers pas avant la frappe. •Prendre une information avant de frapper pour rechercher la précision et l'efficacité. WVariantes. Départ du joueur : • De côté, de dos, saut par-dessus une petite haie (force de démarrage), position (angle varié). • Nature du signal : visuel, auditif. Enchaîner le plus vitesse possible une frappe : réactivité, vitesse courte, vitesse d'exécution. NIVEAU Tout niveau. MATÉRIEL Buts mobiles, ballons, plots, dossards. Contrainte technique : • Conduire, passer à l'adversaire, contrôler et enchaîner. JOUEURS De 8 à 20 joueurs LE CONSEIL A HAUT NIVEAU Adapter les distances selon les variantes choisies. Exemple : pour la variante "passe à l'adversaire", augmenter les distances. Insister sur la vitesse d'exécution du joueur. WQuand le travailler dans la semaine ? MATCH LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE Suite page suivante 29 Dossier ENDURANCE PUISSANCE Jeu WRègles. Jeu à 2 contre 2 + 2 appuis sur les côtés. Chaque équipe attaque et défend 2 zones de stop-balle. Les joueurs situés à l'intérieur du terrain sont "libres". Les appuis, eux, ont 1 ou 2 touches selon le niveau. Ils jouent avec l'équipe qui a le ballon. Source de ballon près de l'éducateur pour limiter au maximum les temps morts. DURÉE Temps de travail (match) : 1'30"-2', puis de 2 minutes de récupération. 5 à 6 matches par binôme. OBJECTIFS Utiliser le support du jeu pour travailler l'endurance puissance. Optimiser les phases de transition malgré la répétition d'actions intenses. WCritères de réalisation. • Être concerné pendant le temps de l'exercice (phases défensives et offensives). • Réagir vite à la perte ou récupération du ballon pour jouer sur un temps d'avance. • Se déplacer en gardant le contact visuel (ballon, partenaires et adversaires). NIVEAU À partir des U17. WVariantes. Jokers : • En intégrer 1 ou 2 supplémentaires à l'intérieur de l'espace de jeu. • Mettre 2 appuis pour chaque équipe (et non pas neutres). Les 2 en zone défensive ou offensive, ou en croisé. Forme et type de terrain • Plus large que long (avec appuis haut). • Remplacer les zones de stop-balle par 2 buts mobiles. MATÉRIEL Coupelles, ballons, dossards 4 couleurs. JOUEURS 8 joueurs par terrain (8 à 24 au total). Règle : • Passer la ligne médiane pour que le but soit valable. LE CONSEIL A HAUT NIVEAU Limiter les joueurs à 2 touches de balle. Les jokers ont 1 touche. Privilégier des jokers à 1 touche pour favoriser l'intensité du jeu. WQuand le travailler dans la semaine ? MATCH LUNDI 30 MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE ENDURANCE PUISSANCE Le dribble W Règles. 4 terrains de 15x10 mètres. Système de compétition dans une phase de poules (les 4 joueurs par terrain s'affrontent) puis une phase finale (les premiers contre les premiers, les deuxièmes contre les deuxièmes, etc...). Temps de travail : 45 secondes par match. Pour gagner le match : marquer plus de buts que son adversaire (zone de stop balle, terrains 1 et 3), ou dégommer le plus de ballons posés sur les cônes (terrains 2 et 4). Pendant le match, les 2 joueurs sur le côté sont jokers (2 touches de balle). DURÉE 2 à 3 séries de matches. 1 série (3 matches par joueur, 6 matches par terrain) = 6 à 8 minutes avec les temps de rotation. OBJECTIFS Être capable de garder une lucidité dans le choix de dribbler ou conserver le ballon dans un rapport de 1 contre 1. NIVEAU À partir des U17. WCritères de réalisation. • Utiliser les jokers pour gagner un temps d'avance. • Se démarquer puis prendre de la vitesse pour marquer. MATÉRIEL WVariantes. Forme de compétition : • Jouer en 1 contre 1 sans joker et mettre en place une montée/descente (attention aux temps de récupération). • Organiser des matches aller-retour • Jouer à 2 contre 2 sur un temps d'1 minute 30 de travail pour 1 minute 30 de récupération (montée/descente). Exemple : 2 séries de 6 répétitions. Plots, coupelles, ballons, dossards 4 couleurs. JOUEURS De 8 à 24 joueurs. Forme du terrain : • En rond, plus large... LE CONSEIL A HAUT NIVEAU Contrainte pour les jokers : 2 touches mais pas de contrôle arrêté sinon ballon perdu; jeu en 1 touche. Pendant le temps de travail, il doit toujours y avoir un ballon en jeu ! Placer des sources de ballons autour des terrains. WQuand le travailler dans la semaine ? MATCH LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE Suite page suivante 31 Dossier FORCE VITESSE Le dribble WRègles. Compétition par 2. Maximum 3 groupes (6 joueurs) par atelier. Au premier signal (auditif), les joueurs effectuent des sauts latéraux par-dessus une haie moyenne (hauteur de genoux). Au deuxième signal (visuel), l'entraîneur indique une direction où va se jouer le duel. Exemple "à droite", c'est le joueur qui a le ballon à sa droite qui le récupère et doit franchir une des quatre portes en conduite pour marquer 1 point. L'autre joueur revient à toute vitesse pour défendre. DURÉE 3 séries de 6 passages par joueur. 2' de récupération entre les séries. OBJECTIFS Sauter et démarrer pour rechercher le gain du duel. NIVEAU WCritères de réalisation. • Sauts : regarder devant soi et utiliser ses bras pour pousser vers le haut. • Réagir vite en cherchant des petits appuis au démarrage. • Attaquant : exploiter le temps d'avance lors du dribble (garder de la vitesse). • Défenseur : rester sur ses appuis et regarder le ballon. À partir des U17. MATÉRIEL Plots, coupelles, haies, ballons. WVariantes. Exigences de saut : • Avant, arrière. JOUEURS De 8 à 24 joueurs. Placement du ballon : Transmis par l'éducateur. Finition : • Remplacer les portes par deux buts mobiles avec gardiens. LE CONSEIL A HAUT NIVEAU Laisser les joueurs réaliser au moins 6 sauts avant de donner le signal. Mettre 2 à 3 haies à sauter au lieu d'une seule. WQuand le travailler dans la semaine ? MATCH LUNDI 32 MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE FORCE VITESSE Jeu de volée W Règles. Au signal, les joueurs des deux camps doivent, le plus vite possible : démarrer (passer la "rivière" de 1 mètre = force explosive), réaliser le travail de fréquence des appuis (1 appui par intervalle), puis slalomer sans ballon entre les piquets et enchaîner par un saut et une tête sur un ballon lancé par le joueur source de balle. Attention : le temps de travail d'un passage doit tourner autour de 7 secondes (adapter les distances). DURÉE 2 à 4 séries de 4 passages par joueur. retour en marchant. OBJECTIFS Associer démarrages, fréquence des appuis et changements de direction, à de la finition en jeu de volée. NIVEAU A partir des U15. WCritères de réalisation. • Pousser sur la jambe d'appui au démarrage et engager les épaules vers l'avant. • Effectuer des petits pas pour réajuster l'allure et changer de direction. • Utiliser ses bras pour sauter et engager son jeu de tête. • Armer sa tête puis attaquer le ballon avec son front. MATÉRIEL Lattes, piquets, ballons, coupelles. WVariantes. Départ : • Pieds joints. • Type de signal : visuel, auditif Travail de fréquence : • 2 appuis entre chaque latte ou avancer de 2/reculer d'1 (toujours 2 appuis). JOUEURS 5 joueurs par but. Travail de volée : • Finition : volée après un amorti. • Varier la position de la source de balle. LE CONSEIL Le joueur à la source de balle lance 1 ballon à 2 joueurs consécutifs, ce qui permet au premier d'avoir le temps d'aller récupérer son ballon avant de se placer en source de balle. A HAUT NIVEAU Marquer le changement de rythme dans le slalom. Intégrer une pré activation avant le signal (chaise 4 à 5 secondes, squat jump sur place, être en équilibre sur un pied). WQuand le travailler dans la semaine ? MATCH LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI VENDREDI SAMEDI DIMANCHE Suite page suivante 33 Dossier Votre programmation sur 5 semaines De par le temps dont dispose l'entraîneur, les 4 à 6 semaines de préparation sont une période charnière pour poser les fondations de son projet. 34 Préparation physique. Auteur du manuel "60 exercices pour travailler le physique avec ballon", Nicolas MAYER vous propose un exemple de programmation "clé en main pour la reprise". n règle générale, la reprise de l’entraînement dans le milieu amateur s’effectue 4 à 6 semaines avant le début de la compétition. Pour l'entraîneur, cette période est propice à l’organisation et à la planification d'un travail qui va lui permettre de préparer au mieux ses troupes sur le plan technique, tactique, mental et bien sûr physique. Ces 4 à 6 semaines sont une denrée rare pour le technicien, car une fois le championnat entamé, la priorité ira à l’adaptation et à la régulation des contenus d'entraînement en fonction de différents facteurs : résultats, climat ou encore état de forme des joueurs.Aussi, l'entraîneur a tout intérêt à concevoir judicieusement le programme cette période de reprise afin de la rendre la plus efficace possible. La nature de sa planification devra tenir compte de plusieurs composantes : E Couplées à son expérience, toutes ces composantes vont permettre à l'entraîneur de dégager des lignes directrices et d’élaborer un "projet" de performance sur une ou plusieurs saisons. Plus ce projet sera défini avec détails, plus les choix que le technicien réalisera tout au long de l’année et notamment au cours de la période de reprise - auront du sens. De par le temps dont dispose l'entraîneur, les 4 à 6 semaines de préparation sont une période charnière pour poser les fondations de son projet. Nous avons répondu ici au "pourquoi" organiser judicieusement sa période de reprise. Dès lors, intéressons-nous désormais au "quoi". Partons du principe que cette période de reprise s’étale sur 5 semaines. La ligne de conduite, en matière de préparation physique, poursuivra les objectifs suivants : • L’intégration des exigences du football moderne : vitesse du jeu, espaces et temps de plus en plus réduits pour voir, décider et exécuter, importance du jeu en mouvement avec et sans ballon pour gagner un temps d’avance dans les phases défensives, offensives et de transition. Semaine 1 à 3 : développer les facteurs centraux (cœur et poumons) pour permettre au joueur de supporter les changements de rythme sur la durée. Semaine 4 et 5 : réaliser un travail mixte (facteurs centraux et • La mise en relation, dans ses contenus d'entraînement, des différents facteurs de la performance : physiques, techniques, tactiques et mentaux. N’oublions pas que ces facteurs interagissent dans la dynamique du jeu. • La prise en compte des caractéristiques physiques de l’activité Football : une activité où les exercices brefs et intenses se répè- tent (2 à 4 secondes, 10 à 30 mètres) de façon aléatoire. Cela exige de la part du joueur de posséder plusieurs qualités : Vitesse : temps de réaction, rapidité de déplacement, vivacité, vélocité. Puissance (force x vitesse). Capacité aérobie et Puissance aérobie pour enchaîner de nombreuses actions courtes et intenses et pour récupérer efficacement. Coordination : dissociation segmentaire haut et bas du corps, équilibre, sens du rythme, ou encore l’orientation. - L’analyse de son contexte d’intervention : qualité et nature des structures d’entraînement, moyens logistiques disponibles, analyse des joueurs (nombre de joueurs, durée d’inactivité depuis la fin de la saison, réalisation ou non d’un programme d’entretien), disponibilité des joueurs, homogénéité de l'effectif, nombre de séances hebdomadaires (en fonction de la disponibilité des terrains…). périphériques, adaptations au niveau musculaire) pour permettre au joueur de créer des changements de rythme de qualité. Ces objectifs visent à optimiser "l’adaptation" du joueur par des sollicitations en premier lieu générales (courses continues) pour aller ensuite vers des sollicitations de plus en plus spécifiques (changements de direction et de rythme par une augmentation du niveau de force).Toutefois, ces objectifs ne peuvent se concevoir isolément. Il est impératif de les relier aux différents facteurs de la performance : travail technique, technico-tactique et mental. D'où l’importance de l’intégration du ballon dans cette période de reprise, à la fois pour motiver les joueurs (qui viennent au foot chercher leur "dose" de plaisir) mais aussi pour travailler sur différents facteurs de la performance et ainsi gagner du temps. Ciblons désormais le "comment" planifier et répartir les entraînements sur une période de préparation de 5 semaines. Cette répartition doit prendre en considération certaines caractéristiques : l’adaptation complexe des 2-3 premières séances (courbatures) ou encore la grande inégalité des niveaux "physiques" des joueurs à la reprise. Cela explique pourquoi nous jugeons important de ne pas placer un match amical à l’issue de la première semaine, mais aussi d’accorder des jours de repos bien ciblés pour récupérer et recharger les accus. Ne tombons pas dans le piège de la quantité pour la quantité. Accordons une vraie place à la qualité. ■ Nicolas Mayer (entraîneur-préparateur physique des U19 au Racing Club de Strasbourg). Suite page suivante 35 Dossier SEMAINE 1 LUNDI 5 séances MARDI E1 PRISE DE POIDS Mise en route Footing 20' 2 ateliers : Jeu Etirements retour au calme Etirements passifs E2 E3 VENDREDI SAMEDI Technique Individuelle : jonglages (20’) MATIN Gammes athlétiques Coordination Jeux réduits avec joker REPAS EN COMMUN Prévention Ischios (4 séries de 3 répétitions) REPOS REPOS Endurance Capacité et Conduite de balle (p17) REPOS Endurance Capacité et Jeu de volée, axé surtout sur le jonglage (p20) APRES-MIDI Jeux réduits (stop-ball) : 5 c 5 + 1/2 Jeu de conserJokers. vation avec 3’ de jeu / 1’30 sens de jeu de récup (x 4 séries) Abdo / Gainage (10’) Etirements passifs Activités sportives extra-football sur un fond d’endurance : VTT, Course d’orientation, Bike and Run… Abdo / Gainage (10’) Etirements passifs En bleu : retrouvez un exemple d'exercice correspondant, dans le guide "60 exercices pour travailler le physique avec ballon". 36 DIMANCHE E4 + E5 Ateliers d’appuis : (6 passages par atelier) + proprioception statique avec ballon. Vitesse/ coordination 2/ Endurance Capacité et Conduite (p16) JEUDI Technique Individuelle : conduite de balle (20’) Echauffement 1/ Circuit training de renforcement muscuPrévention des blessures laire (30"/30") pendant 10’. Effectuer 2 tours 8 ateliers alternant : Gainage, Proprioception Travail , Abdos, athlétique Pompes MERCREDI SEMAINE 2 VENDREDI SAMEDI DIMANCHE E9 E10 E11 Circuit de passe et suit sur tout Echauffement le terrain Echauffement (10’) : gammes Endurance athlétiques capacité et passe (p18 et 19) PRISE DE POIDS Coordination et jeu de volée. Objectif technique et travail de hanche (p.37) Echauffement technique : conduite de balle et changements de direction Vitesse/ coordination Fréquence / Coordination Ateliers (15’’ de travail) : gainage, proprioception, corde à sauter Vitesse et Conduite de balle (p48) Prévention des blessures Prévention Ischios (4 séries de 4 répétitions) 4 séances + 2 matches Travail athlétique LUNDI MARDI MERCREDI E6 E7 E8 Jeu Jeu réduit à thème avec appuis ou jokers (terrain plus long que large) : bloc équipe dans la profondeur. Etirements retour au calme Abdo / Gainage Etirements passifs Match amical n°1 3 x 30 minutes TEST VMA (au choix) : privilégier un test continu type TUB2, Léger-Boucher, Vameval. JEUDI Match amical n°2 REPOS 2 x 45’ Environ 45' par joueur CPA sous forme jouée Etirements passifs Travail de finition (jeu à 2) 5 x 6’ de course sans ballon à 8085% de la VMA. Récupération : 3’ entre les séries. Abdo / dorsaux / pompes Etirements passifs 45’ à 60’ par joueur Jeu Réduit à thème (terrain plus large que long) : travailler sur le coulissage du bloc latéral En bleu : retrouvez un exemple d'exercice correspondant, dans le guide "60 exercices pour travailler le physique avec ballon". Suite page suivante 37 Dossier SEMAINE 3 LUNDI 3 séances + 2 matches MARDI MERCREDI E12 E13 Vitesse/ coordination Prévention Ischios (4 séries de 4 répétitions) Prévention des blessures REPOS Endurance Capacité et finition (p.25) Jeu Jeux à thème (intégrer CPA) Jeux réduits (stop-ball) : 5 c 5 + 1/2 Jokers. 3’ de jeu / 1’30 de récup (x 4 séries) Etirements retour au calme Abdo / dorsaux / pompes Etirements passifs Abdo / dorsaux / pompes Etirements passifs SAMEDI DIMANCHE E14 E15 E16 Match amical n°3 Match amical n°4 2 x 45’ 2 x 45’ 45’ à 60’ par joueur 45’ à 60’ par joueur Fréquence des appuis + vitesse courte (5 à 15m) 6 x 5’ de course sans ballon à 8587% de la VMA. Récupération : 3’ entre les séries 6 x 5’ de course sans ballon à 8587% de la VMA. Récupération : 3’ entre les séries VENDREDI Coordination et Dribbles (p38) Gammes athlé- Mise en route tiques (10’) (5’) puis Toro 5 c2 Echauffement Travail athlétique JEUDI Prévention Ischios (4 séries de 5 répétitions) REPOS Jeux réduits : 4 c 4 avec appuis. Séquences de 1’30 à 2’ Etirements passifs En bleu : retrouvez un exemple d'exercice correspondant, dans le guide "60 exercices pour travailler le physique avec ballon". 38 SEMAINE 4 LUNDI MARDI MERCREDI JEUDI 3 séances + 1 match E17 E18 E19 Echauffement Mise en route (5’) puis Toro 5c3 Vitesse/ coordination Exercices de coordination Coordination et Jeu de volée (p36) VENDREDI SAMEDI DIMANCHE E20 Gammes techniques : passe et suit Conservation avec transition rapide. Prévention des blessures REPOS Travail athlétique Travail sans ballon à 90% de la VMA : 4’-3’-2’ x 3 séries. Récupération de 2’ entre chaque répétition REPOS Sollicitation lactique : duel en 1 c 1 (sur 30’’) puis 2 c 2 (sur 1’) 2 x 45’ REPOS 75' par joueur CPA sous Jeu à thème forme jouée : avec un travail touches jouées au poste en CPA, corner triplé. Jeu Etirements retour au calme Force vitesse : ateliers de pliométrie basse et moyenne suivis de sprints et/ou ateliers de vitesse résistée + sprints Match amical n°5 Abdo / dorsaux / pompes Etirements passifs Etirements passifs Abdo / dorsaux / pompes Etirements passifs En bleu : retrouvez un exemple d'exercice correspondant, dans le guide "60 exercices pour travailler le physique avec ballon". Suite page suivante 39 Dossier SEMAINE 5 3 séances + 1 match LUNDI MARDI E21 E22 MERCREDI Match amical n°6 Fréquence des appuis SAMEDI DIMANCHE E23 E24 E15 E16 Vitesse courte (5 -10m) puis travail de finition (jeu à 3 au poste) 2 x 45’ Mise en place de l'équipe type Prévention Prévention Ischios des blessures (3 séries de 6 répétitions) VENDREDI Gammes techniques puis Gammes athléjeux réduits (4 tiques + étirec 4 en conserments activovation) sur des dynamiques séquences courtes Coordination Echauffement et Dribbles (p39) Vitesse/ coordination JEUDI Vitesse et frappes (p.57) OU REPOS Travail athlétique Jeu Etirements retour au calme Travail technico-tactique : circuits au poste sans puis avec opposition Abdo / dorsaux / pompes Etirements passifs Séance où l’on place un travail de puissance aérobie sans ballon : type 30’’/30’’ (sur 10’) puis 15’’/15’’ (sur 8’) REPOS Endurance Puissance et Jeu sur des blocs courts, de 2’ à 2’30 (p75) REPRISE DU CHAMPIONNAT CPA analytique + mise en place tactique Etirements passifs Etirements passifs En bleu : retrouvez un exemple d'exercice correspondant, dans le guide "60 exercices pour travailler le physique avec ballon". Conclusion : Une fois les 5 semaines de préparation passées, l’entraîneur a la possibilité de maintenir 3 séances d’entraînement sur 3 à 4 semaines avant de revenir ensuite à 2 si le club s’entraîne 2 fois. Dans le cas où le club s’entraîne 3 fois, nous proposerions de partir sur un cycle de 4 semaines en alternant : 4-3-4-3 entraînements. 40 AU E V NOU 60 exercices pour travailler le physique avec le ballon 14,90 € tarif abonnés au lieu de 16 € COMMANDEZ-LE DÈS MAINTENANT ! • En retournant le coupon ci-dessous dûment rempli accompagné de votre règlement à : RC MEDIA, 25 rue Victor Basch, BP25010, 69602 Villeurbanne Cedex. 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C'est l'une des problématiques rencontrées par les entraîneurs évoluant à un niveau amateur : comment et à quel moment introduire le travail tactique à l'entraînement de façon à ce qu'il tende vers le plan de jeu préconisé. Ancien adjoint de Guy Lacombe (Guingamp, Sochaux, PSG) aujourd'hui de Christophe Galtier (St-Etienne), Alain Blachon nous fait part de son immense expérience l'ayant mené, par ailleurs, de Conseiller Technique Départemental à Directeur du centre de formation de l'ASSE, en passant par un poste d'entraîneur principal au Puy-en-Velay (CFA). Durant la préparation, à quel moment doit-on commencer à introduire le travail tactique, en lien avec le plan de jeu préconisé pour son équipe ? Dès le début ! Même si ce n'est pas encore palpable ni visible, pour vous comme pour les joueurs, ces derniers vont très vite voir où vous voulez en venir. Quand vous dites "dès le début", c'est dès les premières séances ? Oui, car lorsque vous allez proposer un jeu de conservation pour travailler le physique, rien n'empêche de commencer à intégrer un travail de mise en place en rapport avec votre organisation. À condition de donner un sens au jeu de conservation, que ce soit une zone de stopballe, des multi-buts… En veillant, dès le départ, à mettre les joueurs à leur poste, du moins dans leur zone de prédilection ? Complètement. En tant qu'entraîneur, vous devez savoir où vous allez, avoir un fil conducteur. C'est même essentiel. Le moindre exercice d'entraînement doit être l'opportunité pour vous de poser une pierre de plus à la construction de votre organisation. Souvent, en début de saison, les joueurs se placent un peu comme ils veulent dans les petits matches… C'est une erreur ! Dans chaque opposition, quel que soit le rapport numérique, les équipes doivent être constituées de façon cohérente. Les défenseurs jouent derrière, les milieux au milieu et les attaquants devant. C'est l'occasion aussi de commencer à associer des paires pour favoriser les automatismes. Faire travailler ensemble, par exemple, les deux défenseurs centraux, ou un joueur excentré avec un attaquant pour 44 qu'ils commencent à prendre des habitudes, à réussir des combinaisons… "Le moindre exercice d'entraînement doit être l'opportunité pour vous de poser une pierre de plus à la construction de votre organisation" Un entraîneur qui arrive dans un nouveau club, sans connaître son effectif, doit-il aussi avoir une idée directrice ou attendre de cerner les profils de ses joueurs avant d'établir son fil conducteur ? C'est rare d'arriver dans une équipe où l'on ne connaît absolument pas les joueurs… Mais cela peut arriver, surtout en amateur. Bref, on est là et on ne sait pas encore comment on va construire son équipe. La première chose, à mon avis, est donc de prendre des renseignements ici et là pour gagner du temps. Puis ne pas hésiter à échanger directement avec ses joueurs. Vous peaufinerez ensuite votre analyse à travers vos propres observations au cours des trois, quatre premières séances. L'analyse et la prise en compte des différents profils de son équipe ne réclament pas plus de temps ? Cela dépend, il y a des choses qui sautent aux yeux. Si vous avez un attaquant qui percute beaucoup et va à deux mille à l'heure, vous allez très vite opter pour un jeu direct à la récupération du ballon. Avoir un jeu léché, c'est bien, mais on est aussi dans la recherche de l'efficacité. Si on fait des passes mais qu'on ne se sert jamais de la vitesse de son attaquant, je ne vois pas l'intérêt. Par contre, à lui, on va par quoi commencer ? lui apprendre à ne pas être hors-jeu. Et au passeur, à donner peut-être la balle un peu plus vite, en recherchant l'intervalle, la profondeur… Il faut introduire le travail tactique dès la reprise, d'accord. Mais doit-on privilégier d'abord l'animation défensive ou offensive ? D'une manière générale, pour avoir côtoyé des grands coaches, Guy Lacombe, Jacques Santini, mais aussi avoir entendu des gens comme Robert Herbin, j'ai été imprégné par cette culture qui consiste à dire qu'une équipe doit d'abord avoir une bonne assise défensive avant de chercher à construire le reste. Quand on a repris l'équipe avec Christophe (Galtier, Ndlr), celle-ci prenait beaucoup de buts. Les joueurs avaient perdu confiance. Notre première mission a donc été de faire en sorte d'arrêter l'hémorragie. Pourquoi ? Parce que si vous ne prenez pas de but, vous faites 0-0. Si vous faites 00, vous ne perdez pas le match. Et si vous ne perdez plus, la confiance commence à revenir. Et quand la confiance revient, vous tentez plus de choses sur le plan offensif. Et si vous tentez plus de choses offensivement, vous avez alors plus de chances de marquer un but et donc de gagner ! L'animation défensive est donc la pierre angulaire de l'organisation tactique prônée pour son équipe… En quelque sorte, oui. Plus on va avancer dans la préparation, plus les thèmes de travail seront précis, en mettant nos quatre défenseurs en place. On va commencer par des exercices analytiques, à vide, à 11 contre 0 avec des plots, où il faudra se déplacer par rapport à des adversaires fictifs, monter sur les temps de passe, coulisser... "Quand le ballon est là, on se déplace comme ça, etc…". C'est un bon moyen aussi d'automatiser des circuits préférentiels, où l'on va chercher par exemple à fixer d'un côté pour renverser le jeu. Des thèmes que l'entraîneur aura envie de retrouver dans les matches amicaux dans un premier temps, puis en compétition. Et après le travail analytique ? Progressivement, on va mettre le ballon en jeu, puis on va faire des attaque/ défense en travaillant avec une ligne, puis une deuxième... Travailler par ligne, c'est aussi travailler en fonction de son système de jeu. En amateur, de plus en plus d'éducateurs font jouer leur équipe en 4-3-3, par mimétisme avec le haut niveau, mais sans en maîtriser véritablement les subtilités ni posséder les joueurs adéquats à certains postes… Ne vaut-il mieux pas, pour commencer, partir sur un 4-4-2 très rationnel pour les joueurs, quitte à le faire évoluer ensuite ? Si, je suis d'accord. À un niveau amateur, on ne travaille pas sur le même degré de précision. Il faut donc commencer par avoir une approche globale de l'organisation. C'est-à-dire apprendre aux joueurs à se déplacer ensemble : remonter le bloc équipe quand l'adversaire recule, presser haut, se replacer à la perte…, des choses simples. Avec des joueurs de haut niveau, on est plus dans le détail, dans l'individualisation du travail, parce qu'une petite erreur de placement d'un joueur peut mettre l'équipe en péril, même si elle est bien organisée. "D'abord transmettre aux joueurs la volonté de se déplacer et de travailler ensemble" Ce n'est pas le cas en amateur… Oui, parce que vous n'allez pas toujours affronter des adversaires capables de profiter de ces imperfections, de ces petites largesses. L'essentiel est d'avoir une organisation bien maîtrisée. Après, en effet, on peut la faire évoluer parce que la modification n'est pas énorme. Au lieu de jouer avec 2 attaquants, on en décroche un, on demande aux deux milieux axiaux de jouer un peu plus bas et on fait un 4-2-3-1… Ce ne sont que des ajustements. Revenons sur l'approche tactique en début de saison. Les joueurs, surtout les jeunes, sont de plus en plus en quête de sens. Aussi, ne faut-il pas, dès la première ou deuxième séance, organiser une séance théorique, un tableau noir, pour leur expliquer ce qu'on va faire et vers quoi on veut tendre ? Une à deux séances, cela me paraît un peu tôt. Il faut d'abord avoir une bonne sensibilité de l'équipe. Il vaut donc mieux laisser passer 5 à 6 séances. Ensuite, avant d'aborder des concepts plus précis, on peut les réunir en effet pour leur dire comment on va jouer et comment on va travailler pour rendre l'animation défensive et offensive plus performante. On peut aussi utiliser les nouvelles technologies, effectuer un montage à partir de matches de haut niveau. Ils vont adorer, ça fera son effet. Pour finir, outre l'organisation et l'animation défensive, sur quel thème tactique conseilleriez-vous à un entraîneur de se pencher en priorité à la reprise ? Transmettre aux joueurs la volonté de se déplacer et de travailler ensemble. Il faut bien leur faire sentir que l'effort individuel est très important, certes, mais qu'il l'est en fonction de l'effort individuel de son partenaire ! Si on ne fait pas le même effort, ensemble, il y a de grandes chances pour que mon effort, même s'il est plein de bonne volonté, s'avère inutile voire peut-être même néfaste à mon équipe. Quand on travaille, on travaille tous ensemble ! Apprendre à regarder ce que fait l'autre et toujours se déplacer en fonction, en complément. On est ici dans la lecture collective du jeu… Exactement. Et c'est cette lecture collective qu'il faut permettre à l'équipe d'acquérir. Sur un déplacement de ballon d'une zone à une autre, chaque joueur doit savoir ce qu'il doit faire. Le plus proche va cadrer et ralentir l'action, et le joueur côté opposé doit faire 10 mètres, ne serait-ce qu'en marchant, pour revenir se replacer dans une zone où il va être utile à son équipe et au bloc équipe. Voilà, c'est vraiment faire sentir aux joueurs que l'animation, qu'elle soit offensive ou défensive, est aussi et surtout une affaire de collectif. On est dépendant des uns et des autres. Impossible de travailler chacun dans son coin. ■ 45 L'EXERCICE DU MOIS N°7 Jeu à 2 ■ Par Jean-RobertFAUCHER, Directeur du Pôle Espoirs Grand-Est Phase d'accélération collective. Voici un jeu qui permet de travailler la relation à deux en zone offensive, le jeu en mouvement, le jeu combiné et le jeu en continuité. Phases offensives Maîtrise collective N°1 : Occupation N°2 : Jeu croisé N°3 : Disponibilité M I S E E N P L AC E . Sur un demi-terrain divisé en trois zones : 2 camps séparés par une zone médiane de 10 mètres. Jeu à 7 contre 7 avec 2 gardiens. R E G L E S . Jeu au sol uniquement. Obligation de trouver un joueur qui réalise une prise de balle en zone médiane avant d'aller marquer. Obligation d'être positionné sur deux zones pour défendre (en laissant de l'espace dans le dos). Horsjeu signalé en zone offensive. TRANSITION. Le joueur qui intercepte peut frapper directement ou réaliser une passe à un partenaire qui frappe. Si plus d'une passe : repasser par son camp (reprise d'espace) avant de réaliser la consigne, etc… CONTRAINTES. Seuls les deux défenseurs centraux peuvent intercepter le ballon en zone médiane (les autres défendent haut). Chaque remise en jeu est réalisée à partir 46 du gardien avec obligation de réaliser 2 passes minimum avant de chercher la dernière. EVOLUTION. Thème 1 : la dernière passe est réalisée depuis son propre camp. Thème 2 : la dernière passe est réalisée en 1 touche (favoriser la recherche du une-deux ou de la déviation). Thème 3 : aucune contrainte si ce n'est l'obligation de défendre sur 2 zones (défendre haut). C R I T E R E S D ' O B S E R VAT I O N . Disponibilité en soutien; mobilité en appui; appels vers l'avant anticipés et tranchants; prise d'info sur les déplacements des partenaires avant de recevoir le ballon; sens et dosage des passes et des remises; rythme des transmissions; ne pas montrer des intentions; accélérer sur la prise d'appui (partir en même temps que la passe). Progression et accélération collective N°4 : Jeu entre deux N°5 : Appel /appui /soutien N°6 : Jeu vers l’avant N°7 : Jeu à deux Phase de finition N°8 : Jeu combiné N°9 : Occupation du but Phases défensives Phase d'opposition N°10 : Compensation et replacement N°11 : Cadrage et contrôle des courses Phase de récupération N°12 : Anticipation et prise à deux DURÉE OBJECTIFS NIVEAU MATÉRIEL JOUEURS CALENDRIER 2x6 minutes (entrecoupées de 2'30 de récupération passive) Jeu à deux Tout niveau à partir des U15. Ballons, 3 jeux de chasubles, coupelles et 2 buts mobiles. 16 joueurs dont 2 gardiens Plutôt en fin de semaine et en cours de saison. 47 GARDIEN Quelle préparation ■ Par Nicolas DEHON, Entraîneur des gardiens de but de l’Olympique de Marseille (L1). Senior-U19. S’il ne faut surtout rien négliger, activité musculaire et explosivité demeurent les qualités à privilégier pour préparer vos gardiens à attaquer une nouvelle saison sous les meilleurs auspices. Un travail majoritairement spécifique. ans aucun doute, la préparation estivale d’un gardien de but n’est pas moins importante que celle d’un joueur de champ. Et pour cause, la force mentale, qualité indispensable à la performance du portier, est conditionnée en grande partie par la forme affichée sur le plan physique. A vous, dès lors, de gérer minutieusement la préparation d’avantsaison de vos gardiens. Sur un laps de t e m p s d e c i n q s e m a i n e s, o n i n c l u r a d'abord ces derniers à l’ensemble du groupe lors des sept premiers jours pour un travail foncier commun et classique qui doit permettre de "remplir le réservoir". Vos portiers participeront donc aux parcours aérobie avec ballon, aux footings et autres exercices de type "endurance capacité". Ils seront ainsi prêts à aborder la préparation athlétique spécifique dans les meilleures conditions au cours des deux quinzaines suivantes. Lors de cette première semaine de reprise, il vous faudra cependant inclure des séquences techniques et des exercices de S coordination, comme le travail de prise de balle, de contact avec le sol et de relance au pied. Une première semaine de travail foncier avec l’ensemble du groupe En effet, vos gardiens reviennent peutêtre de vacances et il serait à ce titre dangereux de les réintégrer dans le but sans avoir eu recours à ce type de travail au préalable. Cette composante de l’entraînement spécifique devra d’ailleurs constituer le fil rouge de vos cinq semaines de préparation. Suite à cette première semaine de travail foncier commun, on privilégiera l’aspect musculaire dans le but de préparer le haut et le bas du corps des gardiens. Pendant une quinzaine de jours (2e et 3e semaine), vous mettrez donc en place un travail intermittent d’efforts très courts, basé sur 30 secondes de travail (corde à sauter par exemple pour le bas du corps, gainage pour le haut) et 30 secondes de récupération active (course ou marche). On entre ici dans la prépara- tion athlétique du gardien au sens propre. Parallèlement à cela, il faudra également insister sur le travail de pliométrie, autrement dit les sauts, la poussée sur les jambes et autres, avec, au sortir des parcours mis en place, un geste technique à réaliser. Travail de pliométrie : important d’inclure le ballon pour susciter un degré de motivation supérieur Il est important ici d’inclure le ballon pour susciter un degré de motivation supérieur chez le gardien. Les deux semaines suivantes (4e et 5e) seront davantage consacrées au travail d’explosivité et de détente, sachant que plus on va se rapprocher de la période de compétition, plus le gardien devra être à l’aise sur ses appuis. Enfin, la dernière semaine de préparation devra vous permettre d’affûter vos portiers, leur redonner des repères dans les 5,50m et les 16,50m à l’approche du premier match de la saison. A vous de jouer ! ■ LES QUALITÉS À TRAVAILLER LORS DE LA PRÉPARATION Semaine 1 Foncier Travail musculaire Explosivité, détente Vitesse Coordination Jeu au pied Prise de balle 48 Semaine 2 Semaine 3 Semaine 4 Semaine 5 pour le gardien ? Exemple de séance de force explosive Troisième semaine. Cette séance associe travail du bas du corps et aspect technique. S’adressant à un public senior et U19, l’entraînement proposé dure environ 1 h 15 avec, au préalable, un échauffement sans ballon de 15 minutes à base de mouvements, d’étirements et de différents déplacements. Vos gardiens travaillent en alternance. EXERCICE 1 15 Montées de genoux (par-dessus les haies moyennes), puis déplacement latéraux (droite et gauche) et passes-remises sur l'éducateur (à droite puis à gauche). 6 passages au total. minutes EXERCICE 2 Sauts de haies basses puis contrôle orienté sur passe de l'éducateur, conduite de balle en direction d'un des deux plots (une fois à droite/une fois à gauche) et passe longue sur gardien. 8 passages au total. 15 minutes Variantes : • Sauts deux pieds • Sauts latéraux (droite et gauche) •Ballon aérien / remise aérienne EXERCICE 3 15 minutes Parcours : 3 sauts de haies (moyennes) de face (1 ), course arrière jusqu'au plot (2), course avant jusqu'à la haie et saut (3), retour sur les 3 haies (sauts : 4 ), frappe ballon arrêté pied droit (5 ), dynamique (appuis en fréquence) petites haies latéralement (6 ), frappe sans contrôle dans le but du pied gauche sur passe de l'éducateur (7 ). 8 passages au total. EXERCICE 4 15 minutes Sauts latéraux sur les deux premières haies (moyennes) avec déplacements, sauts de face (2 haies moyennes), dynamique petites haies, maîtrise du ballon sur passe de l'éducateur et relance de demi volée dans le but. 8 passages au total. EXERCICE 5 15 minutes 3 sauts latéraux (haies moyennes), faire le tour du plot, 3 sauts latéraux (haies moyennes), dynamique petites haies (appuis en fréquence), maîtrise du ballon sur passe de l'éducateur, et relance de demi volée dans le but. 6 passages ( sauts latéraux à droite/sauts latéraux à gauche). 49 SANTÉ La crampe : ■ Par Jean-Marcel FERRET Ancien médecin de l’équipe de France. Echauffement, alimentation, étirements. Même au plus haut niveau, il n’est pas rare de voir des joueurs se tordre de douleur à cause de l'apparition d’une crampe. D’où l’intérêt de sensibiliser vos troupes sur les moyens de prévention. i la physiologie peut jouer un rôle non négligeable dans l’apparition ou pas de crampes, dans le sens où c e r t a i n s j o u e u r s, p e u i m p o r t e l e u r hygiène de vie, n’en sont jamais victimes, et inversement, il est toutefois recommandé de suivre un certain nombre de conseils pour limiter les risques de déclenchement. Mais avant toute chose, il apparaît nécessaire de se pencher quelques instants sur la définition d ' u n e c r a m p e. U n e c r a m p e e s t l a contraction totale d’un muscle sous forme tétanique. Autrement dit, toutes les composantes élémentaires de ce dernier sont contractées, ce qui, d’ordinaire, n’arrive jamais. Le muscle est e n i m p o t e n c e t o t a l e. L a d o u l e u r e s t grande, voire insupportable dans certains cas, et dure généralement quelques secondes. Encore faut-il avoir le réflexe d’étirer immédiatement le muscle concerné ! Sinon, notamment pendant la nuit, où l’on met plus de temps à réagir, la souffrance peut s’avérer plus longue. Chez le sportif, et le footballeur en l’occurrence, ce sont les muscles de la chaine postérieure, essentiellement les mollets et les ischio-jambiers, qui sont le plus régulièrement touchés. S Quels sont les éléments déclencheurs ? Les crampes liées à l’effort concernent surtout les joueurs qui ne sont pas préparés à un entraînement intense et répété. Autrement dit, la charge de travail n'est pas adaptée au niveau physique réel du joueur. Le muscle fatigue alors de manière beaucoup plus rapide, 50 comprendre pour prévenir décuplant l’apparition de crampes. A répertorier aussi dans les causes, il y a ce qu’on appelle les troubles ioniques, à savoir les pertes en potassium (contenu dans les fruits et légumes), en magnésium (laitages), et en sodium (sel de table). Le manque d’hydratation constitue également une cause majeure de l'apparition de crampes. On pourrait penser que la période de préparation estivale est plus sujette à l’éruption de ce phénomène, en lien avec les fortes chaleurs, mais le travail foncier, qui permet d’oxygéner abondamment les muscles, fait que les joueurs passent souvent outre ce type de problèmes. Sauf si, bien sûr, il est demandé de réaliser des efforts inconsidérés de type résistance, explosivité, sprints, à des footballeurs dont les muscles ne sont pas préparés à une telle charge de travail. Comment stopper la douleur ? Avant de parler de prévention, il convient d'abord de savoir agir lorsqu’une crampe apparait. La première des choses à faire est d’étirer le muscle de façon passive, afin de l’amener à sa tension maximale. L’étirement va permettre de réduire le tonus musculaire, et décontracter ainsi la partie touchée. Si la contraction survient au mollet, par exemple, positionnez votre Quels traitements ? Il existe des traitements médicamenteux préventifs pour endiguer l’apparition de crampes. Je citerais Decramp qui contient des sels minéraux et un médicament homéopathique qui marche bien, Cuprum Metallicum. Il y a aussi les médicaments à base de quinine, mais il ne faut pas en abuser, car ils s’adressent surtout aux gens qui ont des crampes de manière pathologique. sujet sur le dos, levez sa jambe et positionnez sa cheville en dorsiflexion (la pointe du pied relevée vers lui) afin d’étirer l’ensemble de la chaine postérieure. La crampe va alors rapidement céder. Maintenez la position 20 à 30 secondes, relâchez, puis recommencez une fois. Ensuite, demandez au joueur de trottiner, de telle sorte qu’il commence à réhabiliter son muscle. Que faire en prévention ? On ne soulignera jamais assez l’importance de l’échauffement qui doit être très progressif et préparer la musculature à ce qu’on va lui imposer. La prévention passe aussi par une alimentation très rigoureuse avant l’effort et durant les jours qui précèdent le match. Ainsi, l’apport en sels minéraux tels le sodium, le magnésium, le potassium et le calcium, limite le risque de contracter une crampe. A cette fin, il est recommandé de manger beaucoup de produits végétaux de type fruits et légumes, des céréales, des fruits secs, et des produits laitiers. L’hydratation est par ailleurs Au très haut niveau, c’est anormal… Comme on le constate parfois, un footballeur professionnel peut lui aussi être victime de crampes. Et bien, sachez que c’est anormal… Excepté le cas où les conditions atmosphériques sont néfastes (40°C à l’ombre, difficultés d’hydratation, etc…), un joueur de haut niveau, bien entraîné, ne devrait pas subir de maux de crampes, même lorsqu’il est en prolongation. Si cela se produit, c’est qu’il y a forcément un problème quelque part. Soit l’entraînement n’est pas adéquat, soit le joueur n’est pas au niveau, soit il n’a pas eu un mode alimentaire correct avant le match en question. J’entends par là le manque d’hydratation, les carences en réserves musculaires glycogéniques (substrat énergétique), qui vont engendrer un déficit au niveau du muscle, celui-ci n’ayant plus assez de carburant pour fonctionner correctement. capitale. L’apport en substrat énergétique (réserves en glycogène : pâtes, r i z , s u c r e s l e n t s, e t c … ) n e l ’ e s t p a s moins, puisqu’il va en partie permettre à vos joueurs de tenir 90 minutes, voire plus, sans encombre. Sans oublier l’importance des étirements, à faire tout au long de la semaine, et pas seulement après un échauffement. Le muscle doit être non seulement fort, mais aussi élastique. En règle générale, quelqu’un qui aura une bonne prévention, un entraînement adapté à son niveau, et une alimentation saine, a toutes les chances de ne jamais subir de maux de crampes. Enfin, sachez qu'il existe des traitements médicamenteux contre les crampes (voir ci-contre). ■ Dites à vos joueurs de ne pas trop serrer leurs protège tibias Si, comme on l’a vu précédemment, les éléments déclencheurs de la crampe sont multiples, une raison bien particulière touche en priorité les footballeurs, sachez le : le port des strapping, chevillières et autres protège tibias est parfois néfaste. Et pour cause, le fait de trop les serrer peut provoquer des crampes pendant les matches ou les entraînements. En effet, les attacher de manière trop compressive va entraîner une gêne sur le retour veineux du mollet, favorable à l'apparition des crampes par pertubation de l'apport en oxygène. 51 MANAGEMENT Comment fédérer les ■ Par Christian Janvier Responsable technique au club de Jura Sud (CFA) Partage quasi quotidien. Vous avez été nommé responsable de catégorie depuis peu ? Il vous faut sans plus attendre chercher à impulser une dynamique collective au sein de votre équipe d’éducateurs afin de travailler efficacement et répondre aux attentes de votre club. VESTIAIRES vous aiguille sur la marche à suivre. utant le dire tout de suite, fédérer une équipe d’éducateurs et créer une véritable synergie de travail ne sera possible que si vous avez su, au préalable, vous entourer de profils complémentaires. Des personnes qui s’entendent bien, qui soient, pourquoi pas, complices, et aient envie de communiquer entre elles. Pas question de rester seul dans son coin ! Peu importe leurs connaissances dans les domaines tactique et technique, que vous devez logiquement possédez, l’important est que vos éducateurs aient la fibre, aient envie A 52 de vous suivre et soient capables de respecter la politique du club. Cela peut paraître évident mais il faut vous méfier dans le choix des personnes, car il arrive que certains éducateurs veuillent tirer la couverture à eux-mêmes, au détriment de la philosophie prônée par l’association. Il y a des éducateurs plus techniciens que d’autres, ceux qui sont plus proches des joueurs, d’autres plus directifs, voire rigoureux, etc… Ma propre expérience m’incite à dire qu’il faut diversifier les compétences pour qu’une synergie s’établisse. Se sentir partie prenante d’un projet collectif En connaissance de cause, il est indispensable de réunir ses éducateurs à plusieurs reprises au cours du mois de juillet, voire début août, pour définir les objectifs de travail, et susciter leur intérêt. N’attendez pas que les matches aient commencé, il sera déjà trop tard ! Il s’agit, entre autres, de sensibiliser vos éducateurs sur la mission qui les attend. Ils doivent se sentir éducateurs d’une catégorie ? partie prenante d’un projet collectif, et c’est en leur expliquant que la politique d’un club n’est pas seulement faite de résultats que vous y parviendrez en grande partie. Et pour cause, ces derniers ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Un éducateur sera d’autant plus à l’écoute et motivé qu’il y aura d’objectifs à atteindre. Des objectifs de formation de joueurs, de socialisation, et d’organisation (entretien du matériel, organisation des séances) qui vont lui permettre de véritablement apporter sa pierre à l’édifice. Créer un langage commun Ces réunions doivent notamment permettre d’établir des règles de fonctionnement communes. Et pas seulement destinées aux éducateurs ! Dans tout "projet club", il faut également englober le rôle des joueurs et des parents. Ainsi, à Jura Sud, nous organisons une réunion d’avant saison en compagnie des familles pour leur montrer la manière dont nous allons travailler, leur faire part de nos priorités, et les présenter aux éducateurs qu’elles seront amenées à côtoyer tout au long de la saison. Cela créé un langage commun et renforce la cohésion de chaque catégorie. Ne pas entrer dans la polémique avec les parents Puisque nous parlons des parents, il me semble également primordial d’édicter certaines règles concernant leur relation avec les éducateurs. Plus ces derniers sont jeunes, plus les pères et mères sont interventionnistes. Je demande, dès lors, à mes collègues de ne pas entrer dans la polémique, de sensibiliser les parents en début de saison, en particulier sur le fait de laisser jouer leurs enfants sans les invectiver. S’ils souhaitent dire quelque chose à l’éducateur, on ne leur interdit pas de venir en parler calmement deux ou trois jours après le match. Si certains problèmes subsistent, il ne faut pas hésiter à réunir ces derniers pour faire un point et répondre à leurs interrogations. Là encore, la communication joue un rôle primordial. des idées d’exercices, débattre du contenu des séances à venir, et présenter leurs points de vue dans tel ou tel domaine. Façonner un projet de jeu commun Ces rassemblements hebdomadaires sont indispensables au bon fonctionnement d’une catégorie. Ils vous offrent la possibilité de faire le point sur le week-end écoulé, les problèmes rencontrés, les aspects négatifs et positifs, de préparer la semaine d’entraînement et le match qui arrive. La communication est un rouage essentiel de la réussite d’une catégorie, et plus largement d’un club. Elle va notamment permettre de régler les problèmes survenus entre un éducateur et un joueur, ou entre deux éducateurs. La réunion du lundi doit empêcher qu’un conflit traine sur la longueur. Elle désamorce rapidement le malentendu en confrontant les différents points de vue. Etablir une philosophie de jeu commune à l’ensemble des équipes va aussi permettre de fédérer vos éducateurs de catégorie. Et pour cause, cela va donner du sens à la préparation des séances d’entraînement, des matches et au coaching durant les rencontres. Un exemple : si les U13 A jouent en 3-3-2 et que l’éducateur de l’équipe 4 les fait évoluer différemment, il y aura, tôt ou tard, un problème de repères chez les joueurs. On n’a pas tous la même sensibilité certes, mais il me semble primordial qu’on ait au moins un langage commun à propos de la philosophie de jeu. Philosophie de jeu qui va dépendre en grande partie de la manière dont vous allez organiser les séances. Débattre du contenu de séances A Jura Sud, nous établissons une planification annuelle pour chaque catégorie. En U7, U8 et U9, les contenus d’entraînement sont préparés au cours de réunions tenues entre le responsable de catégorie et ses éducateurs. Dans les autres catégories, le premier fait les séances et les envoie ensuite à ses collaborateurs pour une question d’efficacité et de temps. En effet, le responsable de catégorie est, à mon avis, le plus à même de tenir ce rôle dès lors que l’on touche au football de niveau régional. Ce qui n’empêche l’échange et le dialogue. Ainsi, chaque lundi, les éducateurs de chaque catégorie se réunissent avec leur supérieur et peuvent ainsi soumettre La réunion du lundi permet de désamorcer les malentendus Des évaluations pour recenser les carences de la catégorie Pa r m i c e s d i s c u s s i o n s r é g u l i è r e s e t constructives, il est important d’avoir recours, deux fois par an, à des évaluations dans les domaines technique, physique, mental, et tactique. Ces évaluations vont non seulement permettre de faire le point sur la progression des joueurs, mais aussi d’établir les carences recensées dans telle ou telle catégorie, et d’adapter ainsi la planification annuelle prévue en début d’exercice. Ces données sont recueillies par l’éducateur qui doit, par la suite, en faire part à son responsable. La encore, un partage des informations s’établit, et l’éducateur sait pourquoi il travaille. Il donne un sens à son action, élément qui le motivera d’autant plus à communiquer et à échanger avec ses homologues de catégorie. ■ 53 FÉMININES Potentiel athlétique : ■ Par Véronique Billat Physiologiste ■ Par Claude Marblé Médecin du sport • Les filles ont une moins bonne motricité et coordination. Elles sont plus "gauches". Véronique Billat : VRAI. En règle générale, les filles débutent le sport à un âge moyen plus élevé que celui des garçons. Et le football est l’un des domaines vers lequel les jeunes filles se dirigent le moins. Quand on sait que les facultés motrices s’acquièrent surtout au cours des dix premières années de la vie, on comprend aisément qu’elles aient du retard à ce niveau-là. Lorsqu’elles commencent, il faut donc les inciter à développer des habiletés motrices et d’agilité en utilisant souvent le ballon lors des entraînements, voire lors des premiers mois. Claude Marblé : VRAI. En effet le football féminin est à ce jour encore p e u d é v e l o p p é e n Fr a n c e. C e l a entraîne une difficulté pour l’apprentissage des féminines qui souvent sont obligées de jouer avec les garçons dans les sections jeunes ou de surseoir à leur motivation avant que des sections féminines soient créées. • Les filles accumulent davantage de masse graisseuse. V.B. : VRAI. On observe surtout ce phénomène après la puberté, car il est essentiellement la conséquence de l’activité hormonale. Afin de lutter contre une adiposité qui peut se révéler contraignante à terme, il faudra stimuler l’utilisation des graisses, et des glucides notamment, en ayant recours à des exer54 Des avis parfois différents. Si les différences homme/femme existent bel et bien dès lors que l’on évoque l’aspect physique, elles ne sont pas toujours celles que l’on croit. Véronique Billat, Directrice du Laboratoire d'Etude de la Physiologie de l'Exercice (www.billat.net), et Claude Marblé, ancien médecin de l’équipe de France féminine, vous livre leurs opinions à ce sujet. cices d’accélération et de décélération, qui sollicitent abondamment la consommation d’oxygène et développent la composante cardio-respiratoire. Les footings et autres séquences de travail continu ne serviront pas à grand-chose ! C. M. : VRAI. Le rôle du sport dans la perte de poids et le type d’activité recommandé est un sujet très polémique. Il y a ceux qui sont pour une dépense énergétique importante car l'organisme ira puiser ses sources énergétiques dans les glucides et les lipides. D'autres proposent de travailler à une intensité basse pour brûler surtout les réserves lipidiques. • Les filles sont plus fragiles au niveau des articulations et notamment plus sujettes aux ruptures des ligaments. V.B. : FAUX. L’hyper laxité supposée des tendons et des articulations n’est, à mon sens, pas démontrée. Elle n’est en tout cas pas responsable, si elle existe, des ruptures constatées aux ligaments. Et pour cause, les tendons et autres articulations fonctionnent ici un comme un élastique dont on sait que la structure est difficilement friable. C. M. : VRAI. En effet, s'il n'est pas démontré que l'hyper laxité seule est le facteur de risque des entorses chez les féminines, il est par contre vrai à la vue des statistiques que les féminines ont plus d'entorses aux chevilles et aux genoux que les hommes (avec en particulier la redoutée rupture du ligament croisé antérieur). Des protocoles de prévention appliqués par de nombreuses fédérations et le protocole 11+ mis en place par la commission médicale de la FIFA abondent dans le sens des statistiques. • Pour un travail donné à même vitesse absolue, les filles ont une FC plus élevé. V.B. : VRAI. Tout est lié au type de travail demandé ! Parle-t-on de informations ou idées reçues ? faire courir une fille et un garçon à la même vitesse absolue ? Dans ce cas, la fréquence cardiaque sera, en effet, plus élevée chez une joueuse. Et pour cause, il s’agit de compenser un contenu en hémoglobine moins important que chez un garçon et un volume d’éjection systolique inférieur. C. M. : VRAI. C’est en effet une différence entre les sexes mais qui n’a pas de conséquences pathologiques. • Les femmes ont en général une VO2 max relativement similaire. V.B. : VRAI ET FAUX. Il existe environ 15% de différence (en moins pour les femmes) à niveau de performance relative égale (même classement sur la table de cotation IAAF par exemple) et chez les sédentaires pour une population non obèse du même âge. En revanche, si l’on compare un homme et une femme à même performance absolue (même chrono sur un marathon), les hommes et les femmes ont la même consommation d’oxygène pour réaliser la même vitesse moyenne finale sur la course. En revanche, La femme dispose d’un contenu en hémoglobine, l’un des constituants de la VO2 max, plus faible. Dans l’équation de VO2 max, le débit cardiaque et la capacité du cœur à amener le sang et donc l’oxygène dans les muscles entrent en ligne de compte. Une fois que le sang parvient aux muscles, ces derniers doivent être capables d’extraire du contenu artériel l’oxygène inclus, transporté par l’hémoglobine, et d’en rejeter le moins possible. Or, si vous comparez la composition d’une prise de sang, vous vous apercevrez qu’en moyenne, une femme dispose de 13g d’hémoglobine pour 100ml de sang, ce qui représente 2g de moins par rapport à un homme. La seule différence se situe là, et elle est loin d’être décisive quant au calcul de la VO2 max. En revanche, elle peut s’avérer importante lors de la période des règles. Il n’est pas rare, en effet, qu’au cours de celle-ci, les filles connaissent un important déficit en fer, l’un des princi- paux constituants de l’hémoglobine. Veillez donc à ce que vos protégées mangent régulièrement de la viande, des lentilles et des épinards, aliments à forte teneur en fer. C. M. : VRAI ET FAUX. Les chiffres de V02 max chez les sujets jeunes, sédentaires et sains sont de l'ordre de 45 ml/min/kg chez l'homme et 35 ml/min/kg chez la femme, mais c’est la différence de masse grasse entre hommes et femmes (plus élevée chez la femme) et de taux sanguin en hémoglobine (plus faible chez la femme) qui expliquent pour l'essentiel la différence de VO2max observée entre hommes et femmes. La pratique régulière de l’activité physique permet une amélioration de ces chiffres et de la capacité en endurance avec des chiffres maximaux supérieurs chez l’homme une nouvelle fois, mais la captation de l’oxygène par les cellules est identique chez les deux sexes. • L'ampleur du gain de force chez la femme, induit par l'entraînement, est similaire à celui d'un homme. V.B. : VRAI. Ce gain de force est surtout le résultat de facteurs nerveux, car il ne s'accompagne pas généralement de prise de masse musculaire. A noter, qui plus est, que les filles ressentent mieux leur corps et sont, en général, plus dures au mal. A même exercice, à même pourcentage de VO2 Max, les filles trouveront la séquence moins embêtante que les hommes. C. M. : PAS DE REPONSE. Les vertus de combattantes dans le sport font intervenir de nombreux facteurs, leur évaluation est difficile comme la réponse à cette hypothèse, mais il est vrai que les femmes montrent souvent une capacité importante à se dépasser. Il est important de différencier la notion positive de la combativité (qui cherche a construire) de celle plutôt négative d’agressivité (plus souvent issue d’un sentiment de frustration). • Les filles ont une moins bonne tolérance à la chaleur. V.B. : FAUX. Elles ont effectivement une capacité sudorale généralement plus faible mais les femmes disposent d’un autre mécanisme de régulation de la température jusqu’à la ménopause, très inefficace, basé sur la convection et l’évaporation. La convection, que l’on peut comparer au fonctionnement d’un radiateur, est un échange de chaleur entre deux environnements. Chez l’être humain, les vaisseaux sanguins, qui jouent ici le rôle du radiateur, apportent la chaleur du corps à la périphérie et au niveau de la peau. Cette chaleur finit par s’évaporer et ainsi, le corps se refroidit. Sachant que la femme a une vascularisation cutanée plus développée que l’homme, l’évacuation de la chaleur par le phénomène de convection est de meilleure qualité. Cela lui permet de moins transpirer et donc de moins se déshydrater. C. M. : VRAI. Les femmes ont malheureusement une moins bonne capacité à lutter contre la chaleur. Il est important lorsque des compétitions ont lieu dans des conditions ambiantes chaudes, d’anticiper et de prévoir un temps d’adaptation et d’exposition pour éviter les problèmes de santé liés à la pratique sportive lorsque la température est élevée. • Les filles ont une meilleure tolérance au froid. V.B. : FAUX. Globalement, femmes et hommes réagissent de la même façon aux variations du froid. Personne n’est programmé pour les environnements de basses températures. La seule issue, pour se prémunir du froid, est de bien se protéger. C . M . : FAU X . S i l e c o r p s a p l u s i e u r s mécanismes pour lutter contre la chaleur, il n’a par contre pas de réel moyen de lutter contre le froid (mis a part les frissons dont l’intérêt en terme de production de chaleur est très faible), et il n’y a pas de différence entre les deux sexes.■ 55 ARBITRAGE Peut-on devenir arbitre sans avoir joué au foot ? ■ Par Alexandre PERREAU-NIEL, Arbitre fédéral 3. Une rareté. Bien qu’il n’y ait aucune règle en la matière, le fait de pouvoir s'appuyer sur un passé de footballeur, quel que soit le niveau, constitue une aide précieuse pour quiconque souhaite devenir arbitre. l y a deux ans, une étude réalisée auprès de jeunes arbitres et d’arbitres issus de la Ligue de Bourgogne, montrait que 92% d’entre eux avait pratiqué le football à moment de leur vie. Pour ma part, je n’ai jamais rencontré d’arbitres n’ayant jamais joué au foot ! De même, les jeunes que nous avons reçus au sein de notre section sportive arbitrage ces cinq dernières années étaient ou ont été licenciés. S’il ne faut bien entendu fermer la porte à personne, mieux vaut tout de même avoir une expérience footballistique avant de prendre le sifflet. Attention, un bon joueur ne fera pas automatiquement un bon arbitre ! Cependant, le fait d’avoir été footballeur, et donc de connaître un tant soit peu le I Un bon joueur ne fera pas automatiquement un bon arbitre déroulement des actions, facilite, à mon sens, la progression dans le domaine de l’arbitrage. D’abord, un joueur qui devient arbitre aura une meilleure lecture du jeu et pourra ainsi anticiper les déplacements du joueur et du ballon. Il sentira mieux les choses, se placera efficacement, et pourra donc intervenir plus vite sur telle ou telle 56 situation. Dans le cas inverse, l’arbitre risque de se contenter de suivre le ballon. Pour tout dire, il y a des chances pour qu'il soit un peu perdu sur le terrain... Par ailleurs, au cours du match, chaque joueur exprime à sa manière ses frustrations. Parfois, il arrive que certains réagissent vivement envers l’officiel. Là aussi, un arbitre qui a été footballeur va mieux comprendre certains agissements des acteurs du jeu, voire certaines réflexions de la part des éducateurs. Si cela ne signifie pas qu’il sera plus complaisant envers eux, il agira sans doute de manière plus adéquate. Prenons l’exemple d’un joueur victime de deux fautes consécutives. Un ancien footballeur comprendra assez vite l'agacement légitime du joueur en question, qui demande à ce que l'auteur de la faute soit sanctionné. L'arbitre emploiera alors des mots destinés à le calmer, à le maintenir concentré sur le jeu : "je vais faire quelques chose la prochaine fois, ne vous inquiétez pas". Si l'arbitre n'avait jamais chaussé les crampons en tant que joueur, il aurait peut-être mis un carton à l’auteur d e s c o n t e s t a t i o n s, sans discernement, et ainsi envenimé la situation. De plus, un arbitre néophyte aura moins cette capacité à déceler d'éventuelles simulations. En revanche, à l’image d’un entraîneur n'ayant pas connu une grande carrière, un arbitre "non footballeur" aura, pourquoi pas, cette tendance à se poser davantage de questions Mieux comprendre les réactions des joueurs et des éducateurs sur sa pratique, sur les lois du jeu. Il se reposera peut-être moins sur ses acquis. Là encore, il n’y a pas de règles édictées. En dépit de ce dernier argument, je recommanderais à tout jeune sportif qui souhaite devenir arbitre d’avoir pratiqué au préalable le football, peu importe le niveau. Il aura ainsi toutes les chances d’être un meilleur communicant sur le terrain et sera d’autant plus apte à instaurer un bon climat entre les différents acteurs de jeu. ■ PRÉSIDENTS Commissions : optimisez ■ Par Samuel RUSTEM Directeur Général de l'AS Valence (CFA). Mode d'emploi. La mise en place de commissions au sein d'un club amateur s'avère indispensable à l'organisation et au développement de ladite association sportive. Mais quelles commissions ? Pourquoi ? Pour qui ? Et comment ? 'organisation d'un club de football constitue la base de son (bon) fonctionnement. Le postulat de départ est le suivant : définir les différentes tâches et autres missions à effectuer au sein de l'association tout au long de l'année, les confier aux personnes idoines, et en assurer le suivi. Pour matérialiser et encadrer une telle organisation, la meilleure solution consiste à mettre en place un certain nombre de cellules spécialisées dans un domaine de compétences bien précis, et qui œuvrent à faire progresser le c l u b d a n s c e m ê m e d o m a i n e. C e s o n t l e s fameuses commissions. Des commissions auxquelles seront rattachés des bénévoles. Mais pas n'importe lesquels. N'oubliez pas que ce sont les hommes qui font les commissions et non l'inverse ! "The right man at the right place" (l'homme qu'il faut à la place qu'il faut"), comme disent les anglo-saxons. Une personne n'ayant aucune accointance avec les chiffres n'est pas apte à gérer la commission finance, de même qu'une personne réservée, voire timorée, ne fera pas l'affaire au sein de la commission animation ! L Ce sont les hommes qui font les commissions et non l'inverse Pour gagner en efficacité et limiter toutes sortes d'impairs, il convient donc de s'appuyer sur les qualités humaines de chacun, ainsi que sur leurs compétences et/ou expériences acquises dans le cadre d'une formation ou activité professionnelle. En clair, évitez de mettre un bénévole en difficulté, et par extension le club, en lui attribuant des responsabilités qu'il ne sera pas en mesure d'assumer correctement. Sinon, l'improductivité guette, et les autres membres auront très vite le sentiment, soit que la personne ne fait rien - ce qui n'est peut-être pas le cas - soit que la commission ne sert à rien, ce qui est encore moins vrai. D'où l'intérêt, pour le président que vous êtes, de bien cerner le profil de chaque dirigeant à disposition, avant de distribuer les rôles de manière équitable et rationnelle. Avec un objectif : non pas que certains Commission de discipline : un cas à part Les licenciés d'un club ont des droits et des devoirs. Aussi est-il nécessaire de nommer plusieurs personnes (et non une seule) chargées de les faire respecter. À Valence, ces dernières ne sont pas rattachées à une commission à part entière, car il ne s'agit que d'une mission ponctuelle et non récurrente. Lorsqu'un de nos licenciés se rend coupable d'un comportement déviant, il passe devant un conseil de discipline constitué de personnes (un joueur, un entraîneur et un dirigeant) élues dans le cadre de notre Assemblée Générale. C'est inscrit dans nos statuts. 58 fassent plus que d'autres, mais que tout le monde fasse ! Sans vous montrer trop exigeant ! N'oubliez jamais que vous avez affaire à des bénévoles. Ce ne sont pas vos salariés ! Toute la difficulté est là. Savoir faire preuve de fermeté tout en y allant sur la pointe des pieds. Un vrai numéro d'équilibriste qui requiert compréhension, calme et… patience. Savoir faire preuve de fermeté tout en y allant sur la pointe des pieds À ce titre, le management participatif est sans doute la meilleure ressource dont vous disposez pour attirer tout le monde dans votre sillage. Il n'y a rien de plus mobilisateur, en effet, que de voir son président passer la serpillière… En d'autres termes, soulevez vous-même le capot si vous souhaitez encourager votre entourage à mettre les mains dans le moteur ! Derrière, la confiance n'excluant pas le contrôle, il conviendra d'assurer vous-même le suivi et la coordination des différents projets et chantiers menés au sein des différentes commissions. Des commissions qui agissent localement, mais avec le nécessité de penser globalement. Par exemple, pour l'organisation d'un match de gala, toutes sont concernées et se mettent en relation, en interaction, pour avancer chacune dans son domaine. C'est un travail individuel, certes, mais dont la réussite ne peut être que collective. ■ l'organisation de votre club ! Les commissions les plus répandues 59 JURIDIQUE Ne pas laisser jouer sans visite médicale ! ■ Par Tatiana VASSINE, (cabinet RMS AVOCATS, spécialisé en droit du sport), sous la direction de Redouane MAHRACH Passage obligatoire. Chaque année, de nombreux joueurs débutent les entrainements, voire la compétition, sans avoir encore passé et validé la traditionnelle visite médicale. Méfiance, car en cas d’accident, votre club et vous-même peuvent risquer gros ! (www.avocat-sport.fr). out club, comme la FFF d’ailleurs, est soumis, en sa qualité d’organisateur d’activité sportive, à une obligation de sécurité. Celle-ci peut se définir comme le devoir de prendre toutes les mesures de prudence et de diligence nécessaires au bon déroulement de l'activité sportive. C’est l’une des raisons pour lesquelles la FFF oblige, dans le cas de la délivrance d’une licence, la réalisation (ou attestation de la délivrance) d’un certificat médical datant de moins d’un an et attestant de l’absence de contre indication à la pratique de la discipline ou activité sportive pour laquelle elle est sollicitée (Art. L231-2 et suivants du Code du Sport). Sur le terrain sportif, cela se traduit par le fait que toute personne qui ne répondrait pas à cette exigence n’est pas habilitée à participer aux activités officielles organisées par la Fédération, la L.F.P., les Ligues régionales, les Districts ou les clubs affiliés (Art. 59 des Règlements Généraux). Cette pers o n n e n e p o u r r a i t ê t r e va l a b l e m e n t T 60 qualifiée, de sorte que toute participation dans ces conditions exposerait le club au risque d’annulation du match litigieux et à des peines d’amende. (Art. 88 des Règlements Généraux : la détention d'une licence [même] validée n'implique pas la qualification si la demande de délivrance n'a pas été formulée en conformité des règlements). Sur le terrain de la responsabilité civile personnelle du club, cette obligation de sécu- La responsabilité de l'éducateur peut être engagée rité, voire son devoir de précaution, doit le conduire à prendre toutes les mesures utiles et nécessaires pour éviter la mise en danger de ses pratiquants. A défaut, le joueur victime d’un accident dans le cadre de son activité sportive pourrait faire valoir la non-production d'un certificat médical pour caractériser un manquement à l’obligation de sécurité, une faute ou une négligence et solliciter la réparation du préjudice subi (réponse ministér i e l l e n ° 4 2 0 0 3 ; J OA N 2 0 m a r s 2 0 0 0 , p. 1872 • Rép. min. n° 22248; JO Sénat, 16 mars 2000, p. 977). En tout état de cause, une telle responsabilité est en principe prise en charge par l’assurance obligatoire du club (Art. L321-1 Code du Sport). Celle-ci couvre généralement les conséquences pécuniaires résultant de dommages corporels, matériels et immatériels causés à autrui à l'occasion des activités qu'il met en œuvre dans la limite des plafonds et franchises convenus. Cette assurance englobe de la même manière les éducateurs (bénévoles ou salariés) dont la responsabilité pourrait être engagée. Sur le terrain pénal, le club pourrait également être soumis à divers chefs d’infraction tels que ceux de coups et blessures, homicide involontaire, ou encore mise en danger d’autrui. ■ TABLEAU NOIR Choix des joueurs : Dans un 4-4-2. Les défenseurs centraux doivent-ils nécessairement être grands et costauds, les latéraux rapides, les milieux créatifs, les attaquants percutants, et les joueurs de couloir aptes à répéter les débordements ? Christian GOURCUFF, passé maître dans l'art de fondre les individualités dans le collectif, nous éclaire. ■ Par Christian GOURCUFF, Entraîneur professionnel (FC Lorient). 'organisation de jeu est fondamentale. C'est une façon de jouer ensemble, d'occuper l'espace, de trouver des relations entre chacun. Elle doit être précise et rigoureuse, avec des rôles bien définis. Le 4-4-2, tel que je le conçois, m'apparaît à la fois rationnel, fonctionnel, mais aussi suffisamment souple pour que tous les profils de joueur puissent y trouver un moyen d'expression. L'organisation doit être stable pour susciter les automatismes, avoir un langage commun, et ainsi favoriser in fine la créativité des joueurs. C'est là que le caractère individuel entre en ligne de compte : utiliser les points forts de chaque joueur, tout en recherchant les complémentarités. C'est un des aspects fondamentaux dans le fonctionnement et l'efficacité d'une équipe de football. Dans le 4-4-2, on raisonne beaucoup par paire. Mais sans entrer dans le stéréotype. Quand je recrute, je ne me focalise pas sur un profil très précis. En tant qu'entraîneur, mon travail consiste surtout à permettre au joueur d'entreprendre ce qu'il sait faire de mieux. Et ce, tout en palliant ses manques par le profil des joueurs qu'il a autour de lui. L'expression est collective. L LE GARDIEN DE BUT Pas de fixation sur la taille, mais… Je ne fais pas de fixation sur la taille du gardien de but. Ceci étant, avec un gardien de taille moyenne, il arrive toujours un moment où l'on se demande si l'on ne va pas être mis en difficulté défensivement dans le jeu aérien. Pour une formation ayant des petits gabarits, comme c'est le cas généralement pour nous à Lorient, il est essentiel d'avoir un gardien de but capable de compenser ce déficit athlétique. LES DEFENSEURS CENTRAUX la relance et un autre dans l'impact, il est évident qu'on ne leur confiera pas les mêmes responsabilités. Le premier jouera plus en couverture et le second sortira davantage sur l'attaquant. L'idéal reste cependant d'avoir deux défenseurs centraux au profil complet, c'est-à-dire à l'aise dans les deux registres. Après, ce que je demande en priorité à mes défenseurs, c'est d'avoir une relance rapide, quitte à s'accommoder d'une relance moyenne d'un point de vue technique. En revanche, ce qui me semble être très pénalisant pour un collectif, c'est d'avoir un axe défensif lent, même si la vitesse de course peut très bien être compensé par la capacité du joueur à lire le jeu et à anticiper. Toujours est-il que dès qu'une défense est fragilisée dans la gestion de l'espace arrière, cela devient vite compliqué, avec de vraies incidences sur le jeu collectif. "L'axe central joue un rôle fondamental dans le déplacement du bloc. C'est lui qui commande la manœuvre collective." Et puis sur le plan défensif, on est dans un registre non pas de création, ni d'action, mais de réaction. Outre la vitesse, donc, je citerais la capacité à rivaliser dans le jeu aérien. De nos jours, il faut avoir du répondant dans ce domaine. Même si ce n'est pas ce que l'on recherche en premier à Lorient, c'est un antidote devenu indispensable, surtout face à la propension des équipes de Ligue 1 à jouer le deuxième ballon… Après, le jeu aérien n'est pas qu'une question de taille. L'anticipation ou le timing entrent également en ligne de compte. Il y a aussi la lecture des trajectoires et, plus généralement, la lecture du jeu qui est une qualité essentielle pour un axe central. Et pour cause, ce dernier joue un rôle fondamental dans le déplacement du bloc. Ce sont les défenseurs centraux qui commandent la manœuvre collective ! Donc s'ils sont déficients dans ce domaine... Enfin, n'oublions pas qu'être défenseur est aussi un état d'esprit. La volonté de défendre, de disputer le ballon, de ne pas se faire éliminer, mais aussi la capacité à rester concentré tout au long de la partie, dans des matches où l'on est parfois peu sollicité. Vitesse et performance dans le jeu aérien Pour constituer mon axe central, je ne cherche pas nécessairement un défenseur qui soit doué dans la relance, et l'autre dans l'impact. Alors certes, avoir deux défenseurs centraux performants dans le même domaine et déficients dans l'autre, peut être un handicap. Mais ils peuvent très bien jouer ensemble. Simplement, chacun devra faire des concessions et travailler un peu dans un registre qui n'est pas le sien. Si l'on a maintenant un défenseur performant dans 62 LES DEFENSEURS LATERAUX Apporter offensivement, que ce soit par une qualité de relance ou de percussion Ce que je recherche avant tout à ce poste, c'est l'apport offensif. Je trouve quels profils au poste ? très handicapant le fait d'avoir une équipe où les latéraux ne sont pas en mesure d'apporter un plus dans ce domaine. L'apport offensif des latéraux peut s'effectuer à travers deux registres différents : une qualité de relance, plus dans un rôle de soutien, ou une qualité de percussion. La complémentarité avec le milieu excentré est ici très importante. Encore une fois, je raisonne beaucoup par paire. On peut très bien fonctionner avec un milieu excentré qui n'est pas un joueur de débordement, à condition que le défenseur latéral, lui, ait cette capacité à dédoubler sur le côté. Si ce n'est pas le cas, il faut devant lui un milieu excentré capable de prendre le couloir, c'est primordial. "Un poste qui requiert des qualités défensives, mais pas forcément dans le gain du ballon" En phase défensive maintenant, il n'est pas nécessaire à mon sens d'avoir un latéral très fort dans les duels. À ce poste, on est plus dans une notion de cadrage pour éviter avant tout de se faire éliminer. Cela requiert aussi des qualités défensives, mais pas forcément dans le gain du ballon. Parmi ces qualités défensives, il y a aussi ce rôle capital dans la couverture latérale sur une action côté opposé. Beaucoup d'équipes sont encore déficientes dans ce domaine. Enfin, je suis favorable, surtout en défense, à ce qu'un droitier évolue côté droit et un gaucher côté gauche. Défensivement, le latéral peut être en difficulté dans le cadrage du porteur pour l'empêcher de centrer. Et offensivement, il ne sera pas à l'aise. LES MILIEUX AXIAUX Un plus créatif, l'autre plus défensif À l'instar de la défense centrale, il convient de trouver ici une complémentarité. Au milieu, j'aime bien que l'un affiche un profil plus offensif et l'autre plus défensif. Si on a deux récupérateurs purs, il y aura forcément un manque de créativité. D'ailleurs, je ne considère pas les deux milieux axiaux comme deux récupérateurs. Ainsi, en phase offensive, le 4-4-2 devient presque un losange pour former des triangles et offrir des solutions de passes. L'un doit être en décalage par rapport à l'autre. Si les deux joueurs sont sur la même ligne en phase offensive, on bride la construction du jeu. Un des deux milieux sera donc plus haut tandis que l'autre occupera l'espace derrière, en couverture. "En phase offensive, le 4-4-2 devient presque un losange pour former des triangles et offrir des solutions de passes" Notez que ce n'est pas forcément le même joueur qui doit à chaque fois se trouver à la pointe haute ou basse du "losange", même si on a plutôt intérêt en phase offensive à ce que ce soit le joueur plus créatif et/ou avec une qualité de finition, qui se retrouve proche du but adverse. Toujours est-il qu'il est intéressant que les deux joueurs puissent alterner, bouger, se libérant ainsi du marquage. Attention cependant, car en phase défensive le joueur à la pointe basse du "losange" ne peut, seul, suffire à occuper cet espace et retarder l'action adverse. À la perte de balle, on a toujours dans l'axe deux joueurs en couverture. Cela peut être un latéral qui vient s'intégrer dans le milieu, voire même un milieu excentré. LES MILIEUX EXCENTRES Deux profils différents apportent de la richesse A ce poste, il y a toutes sortes de profils. Je n'ai pas d'idée préconçue ni d'à priori dans ce domaine, si ce n'est qu'il faut impérativement conserver une symétrie en phase défensive. Pour le reste, l'essentiel réside dans l'harmonisation avec le latéral, on l'a dit, mais aussi dans cet équilibre à trouver dans le collectif entre des joueurs ayant la capacité à prendre les espaces et d'autres capables de tenir le ballon. Si je me réfère à mon expérience, je dirais que les meilleures équipes que j'ai dirigées étaient celles qui avaient deux milieux excentrés au profil différent : un plus dans la construction, l'autre dans la percussion. "Pas fan des faux pieds" Sur le plan offensif, cela génère un petit déséquilibre, certes, mais qui n'est pas plus mal en termes de variété du jeu. C'est plus riche. Ce que je demande à mes joueurs sur les côtés, c'est d'ouvrir l'espace de jeu au maximum. On touche ici à la difficulté de cette position de milieu excentré où les joueurs sont souvent loin du ballon, avec le sentiment, dans certaines situations, de ne plus participer au jeu. Le fait de trouver les espaces libres doit justement leur permettre d'être sollicité plus facilement. Enfin, je ne suis pas fan des faux pieds (droitier à gauche et vice-versa), même si je reconnais que cela peut, dans certains cas, apporter de la variété dans le jeu, tout en faisant évoluer un joueur sur son point fort (exemple : capacité à rentrer vers l'intérieur et frapper). LES ATTAQUANTS Un qui décroche, l'autre qui prend la profondeur À Lorient, notre idée, c'est le mouvement. Aussi, dire qu'il faut "un attaquant comme point d'ancrage et l'autre qui tourne autour" n'est pas cohérent. C'est beaucoup plus pénalisant pour une défense d'avoir deux attaquants en mouvement et qui alternent leurs courses. C'est pourquoi, en phase offensive, nos deux attaquants ne sont jamais sur la même ligne. Le travail de coordination de la paire est fondamental. Un commande, celui qui est le plus proche du ballon, et l'autre réagit en fonction du déplacement de son partenaire qu'il a dans son champ visuel. Si le premier décroche, joue entre les lignes, perturbant ainsi les défenseurs, le second part dans la profondeur. "Jamais sur la même ligne" L'idéal est que les deux attaquants puissent alterner et donc se montrer performants dans les deux registres. Mais dans la réalité, c'est souvent plus compliqué… Il faut alors avoir au moins un joueur à l'aise dans chacun des deux domaines. C'est ce que nous avons eu avec la paire Vahirua-Gameiro ou Amalfitano-Gameiro, deux profils différents : un jouait plus en décrochage et l'autre en profondeur. Là où nous avons été mis en difficulté une année, c'est lorsque nous avons dû aligner deux attaquants au profil identique, en l'occurrence Vahirua et Saïfi. Deux très bons joueurs au demeurant, mais qui nous causaient un déficit de profondeur, très pénalisant pour une équipe. ■ 63 Ecole de foot ■ Par Ludovic MARTIN CFA au District des Landes SITUATION 1 : Conservation du ballon U13. Voici une séance U13 destinée à un groupe de 12 joueurs et basée sur le thème de la conservation du ballon. jeu à 4 contre 2 30 minutes Organisation. Tracer une aire de jeu de 10m x 10m. Critères de réalisation. Occupation de l’espace, voir et être vu dans les intervalles,être sur les appuis, prises orientées, ne jamais arrêter le ballon, donner et proposer une solution, voir avant de recevoir (prise d’information), qualité des passes : doser ou claquer. Règles. A/ Conserver le ballon à 4 contre 2 défenseurs. Le joueur qui perd le ballon change de statut (attaquant/défenseur). Libre au niveau des touches de balle. Variantes : 1/ 3 touches de balle maximum pour les 4 attaquants. Jeu au sol uniquement. Evolution (en fonction du niveau des joueurs : 2 touches maximum, 2 touches obligatoires, 1 touche. 2/ Positionner les attaquants en dehors du carré : 3 touches de balle maximum. Se transmettre le ballon uniquement au sol (le ballon doit passer par le carré). Evolution : 2 touches puis 1 touche. 64 SITUATION 2 : Conservation de balle avec appuis 30 minutes Organisation. Sur un terrain de 30m x 20m : jeu à 4 contre 4 + 4 appuis. Objectifs. Etre capable de conserver le ballon puis, dans l’évolution, de progresser vers une cible. Règles : Jeu libre excepté les appuis (2 touches). Les appuis jouent avec l'équipe qui a le ballon (conservation à 8 contre 4). Changer les équipes au bout de 3 minutes. Variantes : • 1 touche de balle pour les appuis. • 2 touches de balle pour les joueurs à l’intérieur du terrain, 1 touche pour les appuis. • 2 touches pour tout le monde. Le joueur en appui ne peut pas redonner le ballon à celui qui lui a transmis (recherche du 3ème joueur). Evolution : Jeu libre excepté les appuis en 2 touches. Notion de cible : chercher à transmettre le ballon aux appuis opposés (sur la largeur). Un aller-retour = 1 point. Critères de réalisation. Occupation de l'espace, voir et être vu dans les intervalles, se déplacer sur les temps de passe (anticipation, être toujours en mouvement, jeu à 2, à 3, communiquer (inciter les jeunes à se donner des informations : "seul", "ça vient" …), protection de balle (corps / bras). Ne jamais arrêter le ballon (toujours en mouvement). SITUATION 3 : Match 10 minutes 10 minutes Organisation. 5 contre 5 sur un terrain de 40m x 30m. Règles. Marquer un but de plus que l’adversaire en s’appuyant sur les principes vus pendant l’entraînement. Jeu libre. Organiser les 2 équipes (2-1-2 ou 3-2… Eviter que les joueurs soient alignés). Après récupération du ballon, il est important de laisser l’initiative aux joueurs : • Si l'équipe adverse est en place : préparer / conserver / chercher à déséquilibrer en s’appuyant sur les principes travaillés pendant la séance. • Si l'équipe adverse est en déséquilibre : aller vite vers l’avant pour marquer. Critères de réalisation. Etre en mouvement pour créer des espaces, se déplacer dans les intervalles, se déplacer sur le temps de passe, donner et proposer une solution, être sur les appuis, orientation du corps sur la prise, communiquer (inciter les jeunes à se donner des informations : seul, ça vient …) FIN DE SÉANCE : RETOUR AU CALME / QUESTIONNER LES JEUNES SUR LES PRINCIPES DE JEU ÉVOQUÉS PENDANT LA SÉANCE 65 LES OUTILS INDISPENSABLES de L’ÉDUCATEUR GUIDE SPÉCIAL BLOC-NOTES ENTRAÎNEMENT 90 feuillets détachables pour construire vos séances 10 €* Tarif ABONNÉS Tarif PUBLIC 12 € PRÉPARATION PHYSIQUE 132 pages Tarif ABONNÉS 14,90 €* Tarif PUBLIC 16 € BLOC-NOTES MATCHES 30 feuillets détachables pour préparer, suivre et analyser vos matches * Tarif ABONNÉS * 5 €* Tarif PUBLIC 6€ * GUIDE SPÉCIAL 60 EXERCICES POUR TRAVAILLER LE PHYSIQUE AVEC BALLON 100 pages Tarif ABONNÉS Tarif PUBLIC 14,90 €* 16 € * *FRAIS DE PORT INCLUS Pour passer commande, remplissez le coupon en page 10, et renvoyez-le accompagné de votre règlement, à : RC MEDIA, 25 rue Victor Basch - BP 25010 - 69602 Villeurbanne Cedex