Immunoglobuline monoclonale - Faculté de Médecine et de
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Immunoglobuline monoclonale - Faculté de Médecine et de
Immunoglobuline monoclonale Professeur Pascal Sève Faculté de Médecine Lyon Sud-Charles Mérieux 2012 Item 126: Diagnostiquer une immunoglobuline monoclonale Immunoglobuline monoclonale - Définition •Immunoglobuline ( Ig) monoclonale: Immunoglobuline constituée du même type de chaîne lourde (G, A, M) et/ou du même type de chaîne légère (K, L) •Gammapathies monoclonales: Référence à la migration des Ig monoclonales au niveau de l’aire des gammaglobulines sur l’électrophorèse des protides prolifération d ’un clone plasmocytaire ou lymphoplasmocytaire producteur d ’une Ig monoclonale Pas synonyme de malignité Immunoglobuline monoclonale -Epidémiologie •Prévalence: 2 % au-delà de 50 ans 3 % au-delà de 70 ans 10 % au-delà de 80 ans 19,20% 6,70% 2,60% 3,70% 0,50% < 60 ans 60-70 ans 70-80 ans 80- 90 ans > 90 ans Immunoglobuline monoclonale -Généralités •Types d ’Ig monoclonales: Ig monoclonale complète ( 95 %): deux chaînes lourdes de même classe et sous-classe et deux chaînes légères de même type IgG (70%) IgM (12%) IgA (15%) Biclonale (3%) Ig monoclonale incomplète: chaînes légères libres monoclonales ( 5 %) de type Kappa ou Lambda; pic monoclonal très discret ou absent à l’électrophorèse chaînes lourdes monoclonales (rares) de type Alpha, Gamma ou Mu; pic monoclonal inconstant Mise en évidence Electrophorèse des protéines sériques sur acétate de cellulose ou gel d ’agarose bande étroite sur le tracé localisée soit dans la région des béta ou dans la région des gammaglobulines permet d ’apprécier le taux de l ’Ig monoclonale+++ Pas pathogmomonique de gammapathie monoclonale Electrophorèse des protides sériques : pic dans la région des gammaglobulines Diagnostic différéntiel • Pseudo gammapathie Monoclonale • • • • • 1 : pré albumine 2 : hyper α2 globulinémie liée à un syndrome inflammatoire ou à un syndrome néphrotique 3 : hyperlipidémie 4 : complexe hémoglobine-haptoglobine ou hypertranferrinémie 5 : fibrinogène (erreur technique : prélèvement sur anticoagulant au lieu d’un tube sec) Diagnostic différéntiel • Gammapathies polyclonales Infections •Intracellulaires •Viroses (EBV, CMV, HIV) •Parasites (paludisme, leishmaniose) Hépatopathies aiguës ou chroniques Maladies systémiques •Lupus •Syndrome de Goujerot Sjögren •Sarcoïdose Hémopathies •Lymphomes •Myélodysplasies Autres Mise en évidence Immunoélectrophorèse ou immunofixation des protéines sériques: permet de déterminer le type immunochimique de l ’Ig monoclonale+++ immunofixation est beaucoup plus sensible pour rechercher une Ig monoclonale à taux faible Immunofixations Mise en évidence Recherche d ’une protéinurie de Bence-Jones dimères de chaînes légères libres d ’Ig d ’un seul type Kappa ou Lambda recherche par électrophorèse des protéines urinaires détermination du type par immunoélectrophorèse ou immunofixation Bandelette urinaire : négative (faux négatif) Dosage des chaînes légères libres sériques Circonstances de découverte (1) • Cliniques – Altération de l'état général – Douleurs osseuses, fractures pathologiques, tassements vertébraux – Infections récidivantes – Syndrome tumoral (adénopathies, splénomégalie, hépatomégalie) – Syndrome d’hyperviscosité (asthénie, céphalées, vertiges, troubles de la conscience, saignements,…) – Manifestations systémiques (amylose, purpura vasculaire, phénomène de Raynaud, neuropathie périphérique) Circonstances de découverte (2) • Biologiques – Elévation isolée de la VS sans syndrome inflammatoire – Hypercalcémie – Anémie – Insuffisance rénale – Hyperprotidémie Etiologies MGUS Myélome Amylose AL Sd lymphoprolifératifs Smoldering myeloma Plasmocytome solitaire Macroglobulinémie de Waldenström Autres Nosologie des Gammapathies monoclonales • 1-Gammapathie monoclonale de signification indéterminée – 60% des gammapathies monoclonales – Pas de signe clinique ou biologique d’hémopathie – Critères • • • • Composant monoclonal<30 g/L Plasmocytose médullaire<10% Protéinurie de Bences-Jones<1 g/24 heures Pas de lésions osseuses sur les radio standards (crane, bassin, rachis dorsal et lombaire, grill costal, humérus) • Calcémie, Hémoglobine, Créatinine « normales » Nosologie des Gammapathies monoclonales • 1-Gammapathie monoclonale de signification indéterminée (suite) – Etat précancéreux – Risque d’évolution vers une hémopathie (1%/an) • • • • Myélome (IgG/IgA) = 65% (X 25) Maladie de Waldenstrom (IgM) = 6% (X 7,8) Lymphome (IgM) = 22% (X 2) Amylose AL = 8,6% (X 8) Nosologie des Gammapathies monoclonales • 1-Gammapathie monoclonale de signification indéterminée (suite) – Surveillance • Clinique • Biologique : Hg, Ca2+, creat, EPS, EPU • 6 mois puis/an – Stratification risque d’évolution vers une hémopathie à 20 ans? • Type Ig : Ig A,M > IgG • Taux d’immunoglobuline (g/L) – 5 (14%), 15 (25%), 20 (41%), 25 (49%) • Dosage chaines légères d’immunoglobulines sériques (K/L) – Ratio entre 0,26 et 1,65 : 13% vs 35% Stratification Risque d’évolution vers une hémopathie à 20 ans Ig G Ig A, IgM Taux Ig <15 g/L Rapport k/L : Nl 0,25-1,65 5% 1 ou 2 facteurs 21 et 37% Taux Ig >15 g/L 58% Rapport k/L : Anormal Figure 19.4. Risk of progression to myeloma or related condition in 1148 patients with MGUS. (Courtesy of American Society of Hematology). Nosologie des Gammapathies monoclonales • 2-Hémopathies malignes • 2-1 Gammapathies monoclonales IgG/A – MYELOME+++>> – Diagnostic (Groupe international myélome-2003): • Taux composant • Plasmocytose • Atteinte organique – Autres hémopathies • • • • Lymphome malin non Hodgkinien B Plasmocytome Leucémie plasmocytaire Amylose AL Myélome multiple • Prolifération maligne monoclonale des plasmocytes dans la moelle osseuse • 20 % des Ig monoclonales • Répartition – – – – IgG (53 %) IgA (25 %) chaînes légères isolées (20 %) IgD (1 %), IgE exceptionnelle • Signes cliniques et biologiques (QS) – – – – – Manifestations osseuses Anémie Insuffisance rénale Hypercalcémie Infections... Résumé des critères diagnostiques définis par le Groupe International d’Etude du Myélome (2003) MGUS Myélome asymptomatique Myélome symptomatique Taux composant <30 g/L >30 g/L >30 g/L Plasmocytose médullaire <10% >10% >10% Atteinte organique - - + Atteinte organique (CRAB) Hypercalcémie Insuffisance rénale Anémie Lésions osseuses >0,25 mmol/l // Nle >2,75 mmol/l Créatininémie >173 mmol/l Hémoglobine <2 g/d //Nle Hémoglobine <10 g/dl Lacunes osseuses Ostéoporose avec fracture pathologique compressive Radiographie Nosologie des Gammapathies monoclonales • 2-Hémopathies malignes • Gammapathies monoclonales IgM – Maladie de Waldenström+++>> • Lymphome malin non Hodgkinien B (LLC) • Amylose Maladie de Waldenström 2 % des Ig monoclonales prolifération de cellules lymphoïdes B de maturation intermédiaire entre le petit lymphocyte et le plasmocyte,excrétant une IgM monoclonale dite macroglobuline manifestation cliniques: fièvre, sueurs nocturnes, adénopathies, hépatosplénomégalie, neuropathie périphérique, syndrome d’hyperviscosité diagnostic: Ig monoclonale IgM > 5 g/l myélogramme et BOM: prolifération lymphoïde polymorphe comportant lymphocytes, lymphoplasmocytes et plasmocytes Nosologie des Gammapathies monoclonales • 3-Gammapathies monoclonales associées à une pathologie non lymphoïde – Infections • CMV • HIV • VHC – Hépatopathies chroniques – Maladies autoimmunes • Goujerot-Sjögren>>LES, PR – Déficits immunitaires • Acquis (greffe) ou congénitaux – Autres • Gaucher, néoplasies Démarche diagnostique • Confirmation et caractérisation de la gammapathie monoclonale – Electrophorèse des protéines sanguines – Immunoelectrophorèse ou immunofixation • Enquète étiologique – Examen clinique • Syndrome tumoral : adénopathies, hépatosplénomégalie • Douleurs osseuses • Autres manifestations (CF) Démarche diagnostique Hémogramme Calcémie Créatinine EPurinaire et IEP urinaire Bilan anormal Ou Taux >15 g/L Taux < 15 g/L MGUS Surveillance Ig G/A IgM Myélogramme Bilan radiologique Biopsie ostéomédullaire Scanner abdominal Cryoglobulinémie Références • J Bladé. Monoclonal gammopathy of undeterminated significance. NEJM 2006 ; 355 :2765-70. • A dispenzieri et al. International Myeloma Working Group guidelines for serum-free light chain analysis in multiple myeloma and related disorders. Leukemia. 2009 ; 23 :215-24. • R Kyle et al. A long-term study of prognosis in monoclonal gammopathy of undeterminated significance. NEJM 2002 ; 346 :564-9. • R Kyle et al. Brit J Haematol 2006; 134: 573-89 • Rajkumar et al. Blood 2005;106: 812-7. Annexes Amylose AL • Secondaire à la synthèse d’une chaîne légère monoclonale quel que soit la pathologie sous jacente – MGUS – Myélome... • Signes cliniques polymorphes – – – – – – Cardiomyopathie restrictive Syndrome néphrotique, insuffisance rénale Neuropathie périphérique et végétative, canal carpien Hépatomégalie, cholestase anictérique Adénopathies Purpura, nodules, macroglossie (A) Dépôts des chaînes légères : structure fibrillaire (B) purpura périorbitaire. A. Amylose cardiaque AL B. Amylose linguale AL (20% des patients). Amylose AL • Diagnostic – – – – aspiration de la graisse sous-cutanée abdominale biopsie rectale profonde biopsie gingivale ou des glandes salivaires labiales biopsie d ’un organe atteint (risque hémorragique) • Coloration rouge congo • MElectronique • Immunofluorescence Autres manifestations associées à une gammapathie monoclonale • POEMS : Ig G/A lambda – – – – – Polyneuropathie Organomégalie Endocrinopathie Monoclonal Gammopathy Skin • Neuropathies : Activité anti-MAG • Dermatoses : – Schnitzler, mucinose papulose, syndrome hyperpermabilité capillaire.... Autres manifestations associées à une gammapathie monoclonale • Syndrome d’hyperviscosité – IgM le plus souvent – Asthénie, troubles de la vision, signes neurologiques, signes hémorragiques – FO: œdème papillaire, hémorragies rétiniennes, veines dilatées et sinueuses • Cryoglobuline I – Ig formant un précipité au froid et se redissolvant à chaud (37°); prélèvements à 37° • Activité anticorps – Maladie des agglutinines froides (GR) – Facteurs de coagulation – Inhibiteur C1 estérase
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