DA Ikare - La Maison du Théâtre
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DA Ikare - La Maison du Théâtre
Fiche accompagnateur IKARE > Cie Anima Une drôle d’histoire… Tomber : (verbe transitif et intransitif) Devenir subitement: tomber Amoureux Aller de haut en bas, en vertu de son propre poids. Pendre en étant fixé par une extrémité. Faire une chute. Se détacher. S'écrouler. Décroître, s'apaiser: le vent tombe. Tomber des nues Dégénérer: ce spectacle tombe dans le ridicule. Laisser tomber quelqu'un, quelque chose: s'en désintéresser, le ou la quitter. Rencontrer par hasard: tomber sur Mais toujours… retomber sur ses pattes …et…voler de ses propres un ami. ailes. Arriver, survenir: tu tombes mal. L’art et la manière... L’espace : Les matériaux : En haut, un mobile, qui se meut autour de la coméPlumes dienne, où sont accrochés objets, marionnettes, sachets Lin contenant les matières, les sons, les mots du spectacle. Cire Cailloux Inspirée des mobiles de Calder, la structure scénique oscille entre installation plastique et outil du spectacle. Terre Faite de brics et de brocs, de fil de fer, elle est le pour- Papier Sable voyeur de fonds et de formes. Pas tout à fait en haut, mais pas tout en bas : la comé- Tissus, nombreux et variés, légers ou rembourrés, habités et habillés. dienne, elle même partie intégrante de cette installaPeinture et pigments noirs, tion. Elle manipule, bat des bras comme des ailes, voltige comme un insecte autour et au centre du mobile, et … Jouant sur l'éphémère, l'articulation entre fond, forme, goûte aux contraintes de sa position intermédiaire. Au sol, une spirale. Au centre, l’espace de jeu de la co- rythme et matière, les marionnettes d'Ikare sont construites et détruites au fur et à mesure du spectacle : enmédienne. Autour, les coussins sonores où prennent place les spectateurs. Entre eux, le chemin en spirale sur chevêtrements, combinaisons, transformations. lequel viennent se mêler traces de mains, de pieds, dessins et mots. Nous appellerons émotion une chute brusque de la conscience dans le magique. Un petit labyrinthe en colimaçon qui mène à la renJean Paul Sartre contre. Page 2 Ikare L’équipe artistique... Ses mouvements, contre nature, mouvements d’un artifice qui imite la vie, comme le comédien prétend être un autre, nous émeuvent. Sauf que l’objet (marionnette ou autre) ne fait pas semblant. N’ayant pas de vie dans le sens propre du terme, c’est à nous, manipulateurs ou spectateurs de projeter nos vies et nos envies sur lui. Telle est la force de cet artifice. Nous faire voyager en se positionnant comme miroir vis-à-vis de notre imaginaire. A l’origine au croisement des arts plastiques et du théâtre, aussi traditionnelle que novatrice, la marionnette est aujourd’hui un carrefour de rencontres où d’autres disciplines de spectacles vivants (danse, Opéra, cirque, concerts, …) se rejoignent et se mélangent. C’est cet aspect de la marionnette, naïve, poétique, utopique et polymorphe qui nous a donné envie de nous lancer dans cette aventure, au mépris des divers Cyclopes, Sirènes et Poséidons. Cet artifice sans cesse en mouvement, au propre comme au figuré, dont l’ou« La marionnette, c’est notre vaisseau à la recherche de verture nous permet de nous placer au centre des expérinotre utopie, tel le bateau d’Ulysse dans son périple vers mentations artistiques actuelles, de créer de nouveaux Ithaque. Nous l’avons choisie pour sa force, sa capacité métissages, de nouveaux codes ». à exprimer un mélange étrange de naïveté enfantine et Claire Latarget et Georgios Karakantzas de poésie. Claire Latarget et Georgios Karakantzas se rencontrent en 1999, à l’École Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette de Charleville-Mézières. Alors qu’elle vient d’une formation de comédienne de Théâtre et n’a que très peu d’expérience et de connaissance sur la marionnette, lui est déjà manipulateur et sort d’une formation en marionnettes à fils et film d’animation à Prague. Ces différences de cursus et la complémentarité qui en découle les amènent très vite à travailler ensemble, au sein des stages, des cabarets organisés par les élèves et des spectacles de fin d’études. C’est tout naturellement que leurs études finies, ils décident de monter ensemble la Compagnie « La Machine à Racines », puis la Compagnie « Anima Théâtre ». Au sein de leurs créations, ils sont tour à tour interprètes, metteurs en scène, constructeurs de marionnettes et dramaturges. Note d’intention... familier de l'univers de la petite enfance, permet la mise en jeu de Outre le mythe bien connu, Icare tout un cosmos, entre gravitation est le symbole d’une fuite (du la- et gravité. Pour donner à voir la byrinthe), d’une certaine rébellion démesure de cet homme oiseau, envers ses aînés et leurs conseils homme volatil(e) et éphémère. Sans aucune prétention pédagogiavisés, d’une utopie. que, ou moraliste, Ikare se proC'est pour moi un défi de faire pose d'être une exploration autour aujourd'hui un spectacle pour la de la chute, mais aussi de toute petite enfance. Comme disait C. Stanislavski, « le une galerie de personnages mythéâtre pour enfants, c'est comme thologiques, du rapport que l'homme entretient entre : le théâtre pour adultes, mais en Terre, air et sol mieux. » Vie, rêve et mort Je considère le théâtre pour tout petits comme du théâtre pour Envol, vertige et chute jeune public, en mieux. …et l’on voit aujourd’hui des enL'utilisation du mobile, élément fants s’envoler de fenêtres pour Pourquoi Icare/Ikaros/Ikare ? échapper à la police…et chuter. Être Icare, absolument, parce qu'il faut encourager tout élan vers la liberté, par tous les moyens, toute évasion, par-delà une réalité contraignante, oppressante, aliénante, vers une autre réalité, rêvée, à construire, à inventer, en devenir, osée. Audace et ingéniosité. Dynamisme et légèreté. Révolte et création. Pour créer du sens . Pour créer des liens. Claire Latarget Page 3 Ikare Pour aller plus loin... Le mythe d’Icare : pela ensuite Icarios, et il mourut. Dédale, par contre, parvint à arriver à Camicos, en Sicile. Minos se lança à la poursuite de Dédale, et, dans chaque région qu'il traversait, il montrait aux habitants un gros coquillage en colimaçon ; ses hommes promettaient une très grosse récompense à celui qui réussirait à faire passer un fil de lin dans la spirale du coquillage ; seul Dédale, pensait Minos, en serait capable. Un jour, Minos arriva à la cour du roi Cocalos, où Dédale se cachait ; et là également il fit voir le coquillage. Cocalos le prit, déclara qu'il était en mesure de faire passer le fil, et porta le coquillage à Dédale. Dédale alors fit un petit trou dans le coquillage, puis il attacha le fil de lin à une fourmi, il la fit entrer et elle, ensuite, sortit par la partie opposée, après avoir tiré le fil sur toute la longueur de la spirale du coquillage. Quand Minos constata que le problème avait été résolu, il comprit que Dédale se trouvait à la cour de Cocalos, et il demanda qu'il lui fût remis. Cocalos le lui promit et alors que Dédale prenait son bain, les filles de Cocalos le tuèrent. Quand Thésée arriva en Crète, Ariane, la fille de Minos, tomba amoureuse de lui, et elle obligea Dédale à lui révéler la sortie du labyrinthe. Conseillée encore par Dédale, elle donna à Thésée un fil grâce auquel il pourrait sortir : Thésée, le tirant derrière lui, entra. Ayant débusqué le Minotaure dans une partie reculée du labyrinthe, il le tua puis, en rembobinant le fil, il rebroussa chemin et sortit. Quand Minos s'aperçut de la fuite de Thésée et de ses compagnons, il en tint Dédale pour responsable, et il l'enferma dans le labyrinthe avec son fils Icare. Alors Dédale construisit des ailes, (avec le lin, il attache les plumes du milieu; avec la cire, celles qui sont aux extrémités. Il leur donne une courbure légère; elles imitent ainsi les ailes de l'oiseau) et les attacha sur son dos et sur celui de son fils, en lui recommandant de ne pas voler trop haut, afin que les rayons du soleil ne fassent pas fondre la cire, ni trop près de la mer, afin que l'humidité n'alourdisse pas les ailes. Mais Icare, emporté par l'enthousiasme, oublia les recommandations de son père, et vola toujours plus Quand la vie ne tient qu’à un fil, c’est fou le prix du haut. La cire fondit alors, et le garçon tomba dans fil ! Daniel Pennac cette portion de mer qui, à partir de son nom, s'apLe spectacle : Ikare ne raconte pas vraiment l'histoire d'Icare. Ce spectacle est avant tout un moment d’exploration commune autour de la chute (des chutes) et de l’envol, de l'audace et de la prise de risque(s). Autour de divers matériaux et constructions simples et éphémères, le public est invité à cheminer avec la comédienne et à s’interroger sur la violence ou la beauté de certaines chutes, suspensions, ascensions : - Quels sont les sons qui en découlent ? - Quel temps dure la chute ? - La comédienne peut-elle se casser en tombant ? - Peut-on maintenir un objet en suspension en lui chantant des- sus ? Ikare est le premier spectacle destiné à la petite enfance de la compagnie Anima Théâtre. Ce désir de travailler pour les plus jeunes est surtout venu du thème. Quelles sont les personnes les plus souvent confrontées à la chute, à cet effort permanent de rester debout, ou tout au moins en équilibre ? Combien de fois un enfant tombe t’il avant l’âge de 5 ans ? Le nombre de chutes doit être astronomique. Mais il est toujours égal au nombre de fois où l’on se relève, aidé ou seul, meurtri ou renforcé. Mais en parlant d’Icare, on ne parle pas que de chute, on parle aussi de l’envol, de cette envie d’autonomie, d’expérimentation personnelle, de cette « petite adolescence » que vit l’enfant quand il marche déjà seul, que l’acquisition du langage lui permet de communiquer avec le monde et non plus seulement avec ses proches, et surtout de refuser, de contester. Tout corps jeté en l'air fini par retomber sur terre plus ou moins violemment. «Icare, dis-nous à quoi rêvent les bébés, si solidement arrimés à l'autre, lourds de toute la pesanteur de leur vie naissante, si peu autonomes, perdus dans leur détresse essentielle, incapables, innocents ?» Patrick Ben Soussan et Pascale Mignon, Les bébés vont au théâtre Ikare Cie Anima Théâtre Durée : 30 min A partir de 18 mois Metteur en scène, interprète marionnettiste, constructrice, costumière : Claire Latarget Constructrice, costumière : Jessy Caillat Regard extérieur : Christian Carrignon Séances scolaires : Vendredi décembre à 9h30, 11h et 15h30 BP 62 524 / 29225 Brest cedex 2 Téléphone : 02 98 47 33 42 [email protected] www.lamaisondutheatre.com Contact secteur Jeunes Publics : Valérie Marrec et Julie Falquéro Séances tout public : Samedi 12 décembre à 9h30, 11h et 16h Dimanche 13 décembre à 9h30 et 11h Lieu : Centre social Couleur Quartier Rue Père Ricard - Kerourien BREST Tarifs : plus de 14 ans : Plein tarif 12€ / Tarif réduit 9€ moins de 14 ans : Plein tarif 9€ / Tarif réduit 6€ Tarif réduit accordé sur présentation de la Carte Maison du Théâtre, des cartes Cézam, Dialogues, étudiant, carte Famille nombreuse. Billetterie : La Maison du Théâtre ( 02.98.47.99.13) / Les Enfants de Dialogues
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(de crainte que, si tu descends trop bas, elle n'alourdisse tes ailes) et du soleil,
pour n'être pas, si tu vas trop haut, brûlé par ses feux : vole entre les deux. »
Et, tout en lui enseignant à v...
Compagnie Anima Théâtre (Marseille, 13)
élan vers la liberté, par tous les moyens, toute évasion,
par-delà une réalité contraignante, oppressante, aliénante,
vers une autre réalité, rêvée, à construire, à inventer, en
devenir, osée.
Auda...