COMMUNIQUE Meurtre au commissariat central de police de Kibéliba

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COMMUNIQUE Meurtre au commissariat central de police de Kibéliba
OBSERVATOIRE CONGOLAIS DES DROITS DE L’HOMME
Organisation non gouvernementale de promotion, de protection et de défense des droits de
l’homme, de la démocratie et de l’Etat de droit, dotée du statut d’Observateur auprès de la
Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, membre de la Fédération
internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), de l’Union interafricaine des droits
de l’Homme (UIDH) et de l’Organisation mondiale contre la Torture (OMCT).
Lauréat 2006 du Prix des droits de l’Homme de la République Française
BP. : 4021 Brazzaville – CONGO. E-mail: [email protected]
CP151302
COMMUNIQUE
Meurtre au commissariat central de police de Kibéliba :
silence, les policiers torturent et tuent.
Brazzaville, le 13 février 2015. L’Observatoire Congolais des Droits de l’Homme (OCDH) exprime
sa profonde indignation et condamne le meurtre de M. HARELIMA Noé, réfugié de nationalité
rwandaise, au commissariat central de police de Kibeliba à la suite d’actes de torture.
En effet, selon les informations recueillies, M. HARELIMANA Noé, âgé de 27 ans, a été arrêté le 31
janvier 2015 au domicile familial par les agents de police, après le match de la Coupe d’Afrique des
Nations opposant les équipes nationales de la République du Congo (RC) et de la République
Démocratique du Congo (RDC), puis conduit au commissariat de police de Kibeliba.
M. HARELIMANA Noé est mort en détention dans la nuit du 1er au 2 février 2015. Sur la main
courante du commissariat il est portée mention « les interpellés du match ». A l’insu de ses parents, le
corps sans vie de HARELIMANA Noé a été déposé à la morgue municipale du Centre Hospitalier et
Universitaire (CHU) de Brazzaville.
Les parents de HARELIMANA Noé, informés de l’arrestation de leur fils par un des codétenus libéré
le 1er février 2015, ont mené des démarches infructueuses au niveau du commissariat central de police
de Kibeliba. Finalement, c’est trois (3) jours après, le 5 février 2015 que les parents ont pu identifier
le corps de leur fils à la morgue. Son visage était couvert des marques de blessures.
Les agents de la morgue ont confirmé aux parents que le corps sans vie de HARELIMANA Noé a été
déposé par les policiers en service au commissariat de police de Kibeliba, invoquant un accident de
circulation causé par un véhicule appartenant à une entreprise chinoise. Après être retournés à nouveau
au commissariat de police de Kibeliba, les parents ont reçu la confirmation que HARELIMANA Noé
est mort en détention. Un des témoins ayant requis l’anonymat, confié à l’OCDH que
« HARELIMANA Noé avait un visage marqué de blessures, présentait des douleurs au niveau de la
colonne vertébrale et était tout fatigué… ».
Ce cas supplémentaire, témoigne de la constance de la torture en République du Congo et constitue
une violation flagrante de la Convention des Nations unies contre la torture, ratifiée par la République
du Congo et autre textes protégeant les droits de l’Homme.
Face à cet acte criminel et odieux, l’OCDH exige aux autorités congolaises de :
- Identifier les auteurs de ce crime grave et les traduire en justice ;
- Prendre en charge tous les frais liés aux obsèques ;
- Procéder à la réparation du préjudice subi.
-
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