Les morsures de serpents africains
Transcription
Les morsures de serpents africains
Une formation sur les morsures de serpents Africains (« Snake bite course ») Par Gilles Duperron – www.africanhuntingacademy.net De nombreux ouvrages descriptifs existent sur les serpents Africains. Mais peu de choses ont été écrites sur leurs comportements, leurs morsures et leurs conséquences. Et encore moins sur les mesures de prévention, les soins d’urgence à apporter, les vaccins existants ou non, les personnes à contacter. Bref, des informations pratiques et utiles pour les « broussards », chasseurs ou randonneurs. Parfois même des informations laissant plutôt sceptiques sont parues (sur des « pierres magiques », sur l’usage « d’aspi-venins » ou sur des traitements à base de hautes doses de vitamines C). Tout ceci méritait d’être vérifié et complété, voire à écarter si trompeur et dangereux. Notamment en prévision des stages de formation de notre école de chasse pour l’Afrique (African Hunting Academy) où des professionnels sont amenés à transmettre leurs expériences. Restait à trouver une vraie formation, si possible diplomate, délivrée par des spécialistes de la question. Ce fût chose faite cet été en Afrique du Sud avec une journée de cours toute autant instructive, impressionnante que passionnante. Après des souhaits de « good luck » et sourires amicaux de mes correspondants chasseurs professionnels Sud Africains, j’ai donc été accueilli au centre de réhabilitation et anti-venins dirigé par M. Vic Boshoff (Middelburg, Afrique du Sud) pour une cession intitulée « Snake Bite Course ». Effets du venin d’une vipère Puff adder : oubliez les gadgets type aspivenin ou pierre miracle si vous voulez survivre ! Et formez-vous ! Gilles Duperron – www.africanhuntingacademy.net - Tous droits réservés – Janvier 2013– Snake bite course 1 Duperron Gilles Signature numérique de Duperron Gilles DN : cn=Duperron Gilles, o=Natura Management, ou, [email protected], c=FR Date : 2013.01.20 15:25:21 +01'00' Ce centre agréé par l’Etat est spécialisé dans la récupération des précieux venins pour l’élaboration d’antidotes et dans les interventions d’urgence en relation avec les hôpitaux. M. Vic Boshoff (coordinateur) intervient dans toute l’Afrique pour sauver des vies dans la mesure où les médecins font appel à lui. Selon ses dires, ce n’est apparemment pas toujours le cas, soit par ignorance des vaccins existants, soit en dernier recours, parfois trop tard, après avoir essayé différentes solutions « locales ». Eux aussi semblent donc avoir besoin de formation sur ces questions ! Contexte déjà important à connaître… La formation commence par une description de ces reptiles (près de 160 espèces en Afrique du Sud) dont principalement les 16 venimeux. A l’appui d’un montage PowerPoint et d’un manuel de formation, leur rythme de vie, le plus souvent nocturne, leurs besoins en recherche de nourriture, de chaleur et d’obscurité pour leur repos, leurs habitats (parfois des habitations humaines) et les conditions dans lesquelles ils sont amenés à sortir leurs crocs pour se nourrir ou se défendre sont longuement détaillés. Deux points importants nous paraissent à souligner : nous ne sommes évidemment pas leurs proies, donc ils n’ont pas, par définition, l’envie de nous mordre ; également les serpents venimeux contrôlent instinctivement l’inoculation de venin ou pas, ainsi que la dose de venin qu’ils injectent. Une morsure peut donc très bien n’impliquer aucune injection de venin (dit « dry bite », morsure sèche) ou très peu de venin : tout dépend de la situation et de votre comportement. Ainsi, il apparaît que 80 % de toutes les morsures sont sans injection de venin. C’est dans une situation de danger que ces animaux injectent de fortes doses de venin (jusqu’à 50% de ce dont il dispose). Ils peuvent mordre plusieurs fois (exemple d’un jeune homme mordu récemment aux deux mains). Seule exception connue la vipère « Puff adder » dont la morsure génère dans tous les cas l’inoculation de venin (espèce qui est responsable de la mort d’environ 1000 personnes par an pour les cas connus). Egalement plus le serpent est grand Puff adder (Pofadder) : la tête est large, le corps court et (gros), plus il peut injecter de venin, d’où l’importance de tenter de bien l’identifier et évaluer sa trapu dans un camouflage largement strié. Espèce très dangereuse à la morsure particulièrement douloureuse forme, sa taille (informations importantes pour les soigneurs). (venin Cytotoxique) - ©GDuperron 2012 A ce stade, des premières recommandations sont formulées aux coureurs de brousse : - Porter un pantalon long constitué d’une toile épaisse (comme un Jean) et des chaussures montantes recouvrant les chevilles, si possible en cuir, matière idéale pour stopper les morsures ; ou encore des guêtres montant suffisamment haut ; des bottes également en cuir par exemple ; - Ne pas « jouer » avec les serpents ; Gilles Duperron – www.africanhuntingacademy.net - Tous droits réservés – Janvier 2013– Snake bite course 2 - Ne pas se saisir d’un serpent qui semble mort (il peut simuler la mort) ; - Ne pas essayer de tuer un serpent : la plupart des morsures fatales sont provoquées quand il a été tenté de le tuer (cette forte recommandation s’adresse notamment au Mamba noir qui n’hésitera pas, dans ce cas, à vous mordre pour vous tuer avec une forte dose de venin) ; au contraire laissez lui le passage libre pour fuir (surtout ne pas chercher à le bloquer dans un coin) ; - Ne pas ramasser du bois pour votre feu de camp la nuit tombée ; - Tenez bien fermés vos tentes et sacs de couchages, ces derniers étant à bien rouler et à fermer dans un sac sans laisser d’ouverture ; des espèces comme le Black spitting cobra les appréciant apparemment eux aussi (recherche de chaleur et d’obscurité) ; - Garder leurs proies naturelles (rats, souris, oiseaux etc.) hors des maisons et des lieux de travail. Barred spitting cobra (Naja nigricincta) simulant la mort – ©GDuperron 2012 Le port de guêtres hautes en cuir ou en toile épaisse est vivement recommandé notamment si vous chassez ou randonnez durant l’été austral ou en short. Ici un modèle pour l’Afrique de chez SNIPER en vente sur www.tenuebrousse.net Gilles Duperron – www.africanhuntingacademy.net - Tous droits réservés – Janvier 2013– Snake bite course 3 Dans votre camp de brousse, la nuit tombée, retourner à votre tente après votre safari ou aux sanitaires, en sandalette, nus pieds, ou aller ramasser du bois mort pour votre feu de camps (qui ne l’a pas fait ?) sont des situations à risque. Et attention : certaines espèces sont diurnes comme les Mambas ou encore certains cobras même si c’est à la tombée du jour que ces animaux sont les plus actifs. La nuit appartient aux serpents ! Les tentes et lodges doivent restés soigneusement fermés y compris durant la journée BBQ du soir : attention à ne pas aller chercher du bois mort la nuit tombée Au-delà de la morsure, vos chances de survie sont liées à vos premiers soins d’urgence (voir ci-dessous), à votre calme, à la distance des secours, à l’action plus ou moins rapide du venin et à la compétence des médecins, infirmiers, susceptibles de vous soigner. Et donc à votre anticipation de ces questions… Après cette première partie riche en enseignements sur les situations à risques, les types de venins et leurs actions sont présentés. Ceux-ci sont à classer en trois catégories principales : les neurotoxiques, les cytotoxiques et les hémotoxiques. Certaines espèces cumulent plusieurs types de venins comme la vipère Berg adder. Ces venins sont constitués de protéines toxiques et d’enzymes. Départ pour la chasse en brousse : 2012 : randonnée à pied dans le Park Ils constituent pour ces animaux un moyen d’immobiliser et de pré- Kruger : pantalon long femme doublé de chaussures montantes (ici des Chiruca), pantalon long aux bas doublés pour digérer leurs proies. C’est en quelque sorte un « jus digestif ». chez SNIPER, chaussures montantes en l’Afrique de chez SNIPER (en vente sur www.tenue-brousse.net) et guêtres. toile (type pataugas) et guêtres hautes pour l’Afrique de chez SNIPER. Gilles Duperron – www.africanhuntingacademy.net - Tous droits réservés – Janvier 2013– Snake bite course 4 Les venins neurotoxique (Mamba noir et vert, Forest cobra, Rinkhals cobra, Egyptian cobra, Shield nose cobra notamment) attaquent le système nerveux et causent la paralysie des muscles respiratoires. Parfois, les personnes mordues peuvent ne pas avoir sentis, compris, qu’elles l’ont été. La morsure des mambas et cobras est constituée de deux petites perforation séparées de10 à 20 mm. Le venin peut prendre de 1 à 36 heures pour montrer ces effets. Il peut également être lancé par le serpent dans les yeux (cobras). Les premiers signes cliniques sont une mauvaise coordination motrice, des sensations de vertige, des convulsions et des pertes de connaissance. La paralysie de l’action motrice est causée par l’effet du venin sur les terminaisons nerveuses motrices et sur le système respiratoire central. Il entraîne la paralysie du diaphragme et éventuellement une totale insuffisance cardiaque. Une victime peut mourir en quelques minutes ou survivre plusieurs heures. Un massage cardiaque doit être effectué au plus vite. Un antidote existe (voir ci-dessous). S’il est disponible, il doit être administré au plus vite et à haute dose. Mamba noir (Dendroapspis polylepis). C’est un animal très long et relativement fin d’une couleur généralement grise. Il tire son nom de l’intérieur noir de sa bouche. Un animal particulièrement dangereux s’il se sent menacé. La morsure des mambas et cobras est constituée de deux petites perforations séparées de10 à 20 mm. ©GDuperron 2012 et V. Boshoff Les venins Cytotoxiques (la famille des vipères, Puff adder etc., les Spitting cobra, le Rinkhals cobra notamment) attaquent les tissus et les vaisseaux sanguins. Ils causent de sévères nécroses. La douleur, les gonflements et tuméfactions se développent rapidement. Ces morsures ont des effets extrêmement douloureux. La morsure d’une vipère Puff adder est réputée avoir le même effet que de plonger la partie du corps concernée dans de l’huile bouillante. La formation de cloques s'aggrave et provoque la mort en général entre 6 à 8 heures. Gilles Duperron – www.africanhuntingacademy.net - Tous droits réservés – Janvier 2013– Snake bite course 5 En cas de soins appropriés par l’administration d’un antidote (voir ci-dessous) mais trop tardif, le membre concerné peut être totalement perdu. La littérature scientifique souligne l’incapacité à traiter ces lésions tissulaires via un anti-venin. Après avoir stoppé les effets du venin avec l’antidote, des soins classiques sont donc administrés. Les crocs très longs et tubulaires de la vipère Puff adder injectent le venin profondément. La morsure de cette vipère est connue pour ne jamais être « dry bite » (morsure sans injection de venin). Aucun gadget de type aspi-venin, pierre miracle ou autre ne peut vous être d’un quelconque secours. Vipère du gabon (Gaboon adder) : tête large, corps massifs et court largement strié. ©GDuperron 2009 Effet du venin Cytotoxique sur un pied Effet du venin Cytotoxique sur un bras Conséquences d’une morsure de la vipère Puff adder Les venins Cytotoxiques attaquent les tissus et les vaisseaux sanguins. La douleur, les gonflements et tuméfactions se développent rapidement. Un antidote existe. Il doit être administré au plus tôt pour éviter de perdre le membre touché…et la vie. ©GDuperron 2009 Le venin Hémotoxique (notamment les serpents Africain boom slang, Twig, Vine or Bird snake) est le plus dangereux des venins connus. Son action dominante est décrite comme hémotoxique (impact le sang) mais l’effet pathogène est complexe. Il est caractérisé principalement par un dysfonctionnement des facteurs de coagulation. Ce venin peut prendre plusieurs jours pour faire effet. Gilles Duperron – www.africanhuntingacademy.net - Tous droits réservés – Janvier 2013– Snake bite course 6 Les agents hémotoxiques agissent en bloquant les échanges sanguins au niveau des cellules en paralysant les systèmes biochimiques d'utilisation de l'oxygène (Georges Ayache, Alain Demant, Éditions Complexe, 1991). Globalement, sans entrer dans des détails scientifiques, ce venin entraine la coagulation du sang, la création de caillots et in fine une mort par embolie (voir une vidéo très parlante http://www.buzzraider.fr/2012/07/lincroyable-effet-du-venin-hemotoxique-du-serpent-sur-le-sang-video/). Wikipedia souligne que Nicole Viloteau (herpétologue) a été sauvée d'une morsure de crotale grâce à de fortes doses d'héparine, un anticoagulant (http://fr.wikipedia.org/wiki/Envenimation). Les symptômes de l’envenimation sont un état de léthargie avec des maux de tête, de petites ecchymoses autour de la morsure avec des trous suintants. Elles sont suivies par des nausées et vomissements. Les victimes ont besoin d’une hospitalisation et d’une transfusion sanguine en urgence. Un anti venin spécifique a été développé en Afrique du Sud contre les morsures de Boomslang (voir ci-dessous). Ces serpents ont les crocs en arrière de la mâchoire. Une morsure nécessite une totale pénétration pour injecter un maximum de venin. Le Boom slang (Dispholidus typus) est connu pour des morsures sans venin (« dry bites »). Photos ©Barry Kleynhans mars 2007 Le Vine snake ou Twig, bird snake (Thelotornis capensis). Ces animaux longs et fins sont diurnes. Il n’existe pas de sérum anti-venin pour cette espèce. Si une morsure du serpent survient (en plus de calmer, rassurer le blessé et appeler les secours) : - Essayez d’identifier le serpent sans chercher à le tuer (mémorisez sa couleur, sa forme etc.); attention à une seconde morsure qui elle pourrait être avec injection très forte de venin ; prenez une photo de l’individu, du lieu (rochers, bush etc.) et tentez de déterminer le scénario de la morsure pour le décrire au spécialiste ; - Ne laissez pas la victime marcher ; Gilles Duperron – www.africanhuntingacademy.net - Tous droits réservés – Janvier 2013– Snake bite course 7 - Vérifiez si effectivement vous voyez distinctement les deux petits trous de la morsure et inspectez les vêtements pour éventuellement voir un dépôt de venin (si les crocs n’ont pas traversé le tissu) ; l’espacement des deux trous est une indication de l’espèce, donc du venin ; - Retirez tous les bijoux du blessé (bagues, montres notamment) ; - Nettoyez immédiatement la morsure avec un antiseptique (n’utilisez surtout pas de glace, à l’inverse d’une piqûre de scorpion, ou de chaleur) ; - N’effectuez pas d’incision ni de succion ; - N’appliquez pas de mercurochrome, ni de teinture d’iode, - Ne surtout pas utiliser de garrot (« tourniquet » en Anglais) ; - Avec un feutre (un gros marqueur si possible) entourez la morsure afin de faciliter l’identification précise des points d’injection (très utile notamment en cas de venin cytotoxique) et prenez la en photo avec votre téléphone portable ; - Bander tout le membre touché avec de la bande suffisamment élastique pour permettre sa dilatation et immobiliser ce membre avec n’importe quel objet à votre disposition ; - Sur le front du blessé, sur les pansements, indiquez à l’aide du marqueur la date et l’heure de la morsure; - Ne donnez pas à la victime du café ou de l’alcool ; Ne donnez pas de médicaments antidouleur ; - En cas de jet dans les yeux, lavez abondamment ceux-ci avec de l’eau tiède (surtout pas froide) et surtout pas de lait comme dans certaines croyances africaines : la protéine du lait peut accélérer la diffusion du venin ; - Les urgences ayant été contactées le temps que vous procédiez à ces premiers soins (numéros de téléphone à toujours avoir sur soi), dirigez vous en urgence vers le poste de secours ou l’hôpital le plus proche ; contactez un spécialiste comme Vic Boshoff, ou tout autre centre antipoison ; envoyez lui les photos prises avec votre téléphone concernant l’espèce, la morsure et indiquez lui la durée entre la morsure et la prise de la photo) ; - toute personne mordue doit faire l’objet d’une hospitalisation, d’un traitement avec des antidotes (si disponible) et d’un suivi médical. Rappelez-vous qu’en cas de morsure : le danger ne découle pas seulement du taux de la toxicité du venin mais également de différents facteurs : la quantité de venin injectée s’il y a eu injection (donc des circonstances de la morsure et du taux d'agressivité de l'animal, de son état de santé, de sa grosseur, etc.), de l'état de santé, la nervosité, l'âge, le poids et l'endroit précis de la morsure chez la victime, et si celle-ci a déjà été mordue auparavant par un serpent du même type (développement d’anticorps). Mes recommandations : enregistrer tous les numéros utiles dans votre téléphone portable et sur un autre support du type revers de sac et/ou sur votre trousse d’urgence. Acheter un kit de premier urgence tel que celui proposé ci-dessous (vivement recommandé si vous être un guide professionnel) ou s’en confectionner un. Et pour le chasseur client : vérifier que votre guide à pris toutes ces précautions ! Gilles Duperron – www.africanhuntingacademy.net - Tous droits réservés – Janvier 2013– Snake bite course 8 Le kit de première urgence proposé par M. Vic Boshoff comprenant notamment une plaquette détaillée présentant les serpents dangereux Africains avec des photos permettant leur reconnaissance, un récapitulant les premiers soins d’urgence, un livret détaillant les venins et leurs effets, tous les numéros d’urgence et tous les accessoires nécessaires pour les premiers soins. Le tout dans une solide et étanche trousse plastique. ©GDuperron 2012. En vente sur www.tenuebrousse.net (avec une traduction). Exemple de kit « anti-venin » vendu en Afrique du Sud. Les bouchons en plastique sont censés aspirer le venin par simple pression. Illusoire et dangereux considérant la profondeur des morsures et la puissance du venin, comme les « pierres magiques » censées aspirer le venin. Seul le fait qu’environ 80% de toutes les morsures sont sans injection de venin « dry bite » peut laisser croire à leur efficacité. Prenez plutôt avec vous les numéros utiles et confectionnez-vous une petite trousse d’urgence. ©GDuperron 2012 Gilles Duperron – www.africanhuntingacademy.net - Tous droits réservés – Janvier 2013– Snake bite course 9 Pompe aspi venin et pierre noire ? Notre formateur a été interrogé sur l’efficacité de ces anti-venins. Un aspi-venin est également vendu en Afrique du Sud (voir photo). Sa réponse est sans détour : sur les 160 espèces de serpents seuls 16 ont un venin potentiellement dangereux pour l’homme et 80 % des morsures sont des « dry bites » sans aucune injection de venin ; soit un risque réelle pour 10% des serpents et qui dans seuls 20% des cas de morsures vous injecterons réellement du venin. Donc « statistiquement » le risque d’envenimation fatale est peu élevé. Seule cette situation explique les témoignages attestant de l’efficacité de ces outils. Mais ils sont totalement inopérants, voire trompeurs, donc très dangereux, en cas de morsure d’une espèce dangereuse avec injection de venin. C’est aussi la raison pour laquelle la vipère Puff adder est considérée comme la responsable de plus de morts par an (1000 connus) : elle injecte systématiquement et profondément son venin aux effets dévastateurs. Prenez plutôt avec vous les numéros utiles et confectionnez-vous une petite trousse d’urgence. Exemple de pompe Aspi-venin Les sérums antivenimeux existent pour tous les serpents dangereux d’Afrique du Sud (excepté le Vine snake - Thelotornis capensis - dont la morsure nécessite une transfusion sanguine). La plupart des anti-venins sont fabriqués à partir de plasma de cheval. Ce sont des anticorps polyclonaux. Il existe un anti-venin polyvalent résultant d’une combinaison entre différents venins (Mambas, Cobras, Vipère du Gabon et Puff adder). Il est préconisé d’administrer en sous-cutané une dose de 0.2 ml de sérum pour tester toute réaction allergique. Après 30 mn, l’anti venin est injecté en intramusculaire dans un environnement non hospitalier ou en intraveineuse à l’hôpital par un médecin. Ce sérum anti-venin est injecté à haute dose. Parfois les médecins administrent dès l’arrivée du patient à l’hôpital et avant l’antivenin 200 mg de solu-cortef (hydrocortisone) et ensuite un antihistaminique (phénergan) afin de stimuler le système immunitaire de la victime. En cas de venin projeté dans les yeux, il convient de nettoyer ceux-ci abondamment avec de l’eau tiède (non froide) ou de l’anti-venin dilué. Il ne faut surtout pas utiliser du lait qui contient des protéines et qui est le plus souvent conservé au frais. Il ne faut utiliser aucun liquide froid qui faciliterait la pénétration des protéines toxiques. Après le lavage des yeux, il convient de les couvrir pour le transport à l’hôpital. Anti-venin fabriqué en Afrique du Sud pour les morsures de serpents dangereux très nombreux dans cette partie du monde. ©GDuperron 2012 Gilles Duperron – www.africanhuntingacademy.net - Tous droits réservés – Janvier 2013– Snake bite course 10 La conclusion de cette journée peut être résumée à la réaction de mes partenaires Sud Africains. A mon retour au lodge, devant mon résumé enthousiaste, ils m’ont tous demandé le numéro du formateur et ont acheté le kit ! Bien évidemment ce diplôme délivré par Mr Vic Boshoff sera intégré au stage de formation de notre école de chasse qui en comptera donc trois au total (le diplôme de l’Université de Pretoria sur la connaissance des espèces, le certificat officiel sur l’usage des armes à feu et donc le « snake bite course » certificate). Les coordonnées de M. Vic Boshoff : téléphone 00 27 (82) 697 9954 – fax 00 27 (013) 245 1126 – [email protected] - Po Box 11179 - Aerorand – Middelburg 1050 Vous trouverez le kit de première urgence de Vic Boshoff sur www.tenue-brousse.net (avec une traduction) ainsi que des pantalons doublés (homme et femme) et des guêtres hautes pour l’Afrique en toile très épaisse de chez SNIPER (l’ensemble vivement recommandés notamment si vous Le certificat de la formation « Snake bite course » sera intégré au stage de notre école de chasse pour chassez ou randonnez durant l’été austral). l’Afrique – Afrique du Sud 2012 Gilles Duperron - janvier 2013 - avec la participation de Vic Boshoff L’école de chasse pour l’Afrique Gilles Duperron (directeur de la Fédération Régionale des Chasseurs du Nord - Pas de Calais et consultant européen sur Natura 2000 contact [email protected]) propose deux fois par an (mai et aout), un stage d’une dizaine de jours pour découvrir la faune Africaine, sa chasse, le tir de chasse et tous les aspects pratiques, et sécuritaires. Ces stages de découverte « chasse et nature » s’adressent aux chasseurs et à leurs accompagnateurs (notamment aux jeunes et nouveaux chasseurs). Ils sont organisés avec l’Université de Pretoria et des formateurs officiels diplômés dans le secteur du Parc Kruger. Trois certificats sont délivrés à cette occasion dont le certificat « Snake bite course » (stage limités à 18 personnes). Les dates pour 2013 : du 17 au 27 avril et du 10 au mardi 20 août. Retrouvez tous les détails des stages de l’école de chasse pour l’Afrique et le formulaire d’inscription sur www.africanhuntingacademy.net Gilles Duperron – www.africanhuntingacademy.net - Tous droits réservés – Janvier 2013– Snake bite course 11
Documents pareils
les scorpions - Infirmier Sapeur Pompier
Famille des Elapidés
• Tous venimeux (170 espèces),
• Taille très variable (cobra royal 6 m)
• protéroglyphes = crochets petits et fixes
– Cobras : tête caractéristique
– mambas : noir/vert
– Serp...