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Coup de projecteur n°2 Éclairer l’économie de Rhône-Alpes septembre 2008 VISION DE L’INDUSTRIE EN RHONE-ALPES Sans industrie, pas d’avenir ! Rhône-Alpes, notre région, ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui si ses territoires n’avaient pas bénéficié de la présence et du développement de multiples industries, si elle n’avait pas été le berceau de tant de projets d’entrepreneurs fondés sur des activités industrielles. Ses performances en matière d’invention, d’innovation, son rayonnement national et international, son ouverture à la grande exportation, l’excellence de ses formations scientifiques et technologiques, le maillage des activités au plan régional ont été largement façonnés par la tradition industrielle rhônalpine. Aujourd’hui cette dynamique se poursuit donnant à la région Rhône-Alpes des atouts précieux pour son avenir : la forte mobilisation des entrepreneurs et chercheurs rhônalpins pour porter et développer les pôles de compétitivité de la région en est une magnifique démonstration. Cette industrie rhônalpine, par sa densité, joue un rôle clé dans l’industrie nationale. Par la diversité de son portefeuille d’activités et de son tissu d’entreprises, fort à la fois de très nombreuses PMI, de nombreuses implantations de grands groupes français ou étrangers, de jeunes entreprises en fort développement, Rhône-Alpes constitue une bonne représentation des structures de l’industrie française, et des enjeux auxquels elle est confrontée. Par ses réussites entrepreneuriales, elle illustre comment il est possible d’assurer l’avenir de l’industrie française. C’est pour toutes ces raisons que la CRCI Rhône-Alpes, la CCI de Lyon et les CCI de la région ont organisé les Etats Généraux des CCI de France consacrés à l’industrie. Cette manifestation est un moment clé du processus prospectif mené par l’ACFCI pour réfléchir à l’évolution de l’activité des CCI. Pour ce qui est de l’industrie, il s’agit de concevoir ce que devront être à l’horizon 2020 les appuis au développement des entreprises industrielles proposés par les CCI. Ce coup de projecteur, réalisé à l’occasion des Etats généraux de l’industrie, présente tout d’abord, par des faits et les dernières statistiques disponibles, ce que sont aujourd’hui les activités industrielles rhônalpines. Il vise aussi à rappeler - ou à faire découvrir - l’ensemble des apports de l’industrie au tissu économique et plus globalement à la société. Il attire l’attention sur les importants défis de l’industrie, défis auxquels il faut faire face pour assurer son avenir. Si les réalités décrites sont rhônalpines, elles sont toutefois une bonne représentation des réalités françaises. Quant aux enjeux présentés, ils ne sont bien sûr pas spécifiques à Rhône-Alpes et ces quelques pages constituent ainsi un éclairage pour alimenter la réflexion des CCI sur leurs actions à l’horizon 2020. Sans industrie il n’y a pas d’avenir et c’est bien à partir de cette conviction que nous avons bâti les Etats généraux de l’industrie. Jean-Paul MAUDUY Président de la CRCI Rhône-Alpes 1. L’industrie en Rhône-Alpes : faits et chiffres 40,3 milliards d’euros : telle est la valeur ajoutée de l’industrie et de la construction en Rhône-Alpes. Cette valeur ajoutée est générée par 77 000 établissements (dont près de 35 000 dans l’industrie hors construction) qui constituent autant d’implantations au sein du tissu économique régional. L’industrie et la construction représentent directement près de 650 000 emplois. Industrie (y compris énergie) Construction 29,2 11,1 40,3 34 767 42 201 76 968 INSEE REE au 1er/01/2007 29 338 38 624 67 962 INSEE REE au 1er/01/2006 Emploi total 472 457 172 479 644 936 INSEE Estimations d’emploi, 31/12/06 Emploi salarié 437 705 153 880 591 585 Assedic, 31/12/07 données prov. Valeur ajoutée en Milliards d’€ Nb d’établissements Nb d’entreprises (champ Assedic*) Ensemble Références 2006, source INSEE *hors EDF Près de 68 000 entreprises de l’industrie et de la construction sont basées en Rhône-Alpes. En nombre, les PME et même les très petites entreprises de moins de 10 salariés, dominent très largement, beaucoup d’entre elles exerçant une activité de sous-traitance. Dans l’industrie hors construction, s'il n'y a que 13 % des entreprises régionales qui comptent au moins 20 salariés, ces entreprises emploient toutefois 80 % de l'effectif salarié total. Répartition des entreprises par tranche de taille Industrie (y compris énergie) Construction Ensemble < 10 salariés 23 326 35 796 59 122 10 – 49 sal. 4 731 2 584 7 315 50 – 99 sal. 622 146 768 100 – 249 sal. 433 68 501 250 – 499 sal. 136 12 148 500 et + 90 18 108 source : INSEE REE au 1er/01/2006 Rhône-Alpes est la région française qui présente la plus forte densité** en PME de l’industrie manufacturière. Les PMI comptant de 20 à 249 salariés y sont particulièrement représentées : Rhône-Alpes représente ainsi 15 % des effectifs nationaux de ce type d’entreprises. Alors que l’attention se porte actuellement sur le rôle des entreprises de taille moyenne pour le développement du tissu économique, on peut constater que Rhône-Alpes est forte de 650 PME de 100 à 500 salariés (570 dans l’industrie et 80 dans la construction). Une part croissante des PME est cependant intégrée à des groupes d’entreprises. ** Nombre d’entreprises de moins de 250 salariés rapporté au nombre d’habitants. 1 Coup de projecteur Éclairer l’économie de Rhône-Alpes P Un portefeuille d’activités diversifié Le portefeuille d’activités industrielles de la région Rhône-Alpes apparaît diversifié, une diversité qui doit être appréciée en tenant compte de la dimension géoéconomique de la région au plan européen. Rhône-Alpes est une région avec un profil industriel marqué dans le contexte national : de nombreux secteurs d’activité de l’industrie manufacturière présentent des indices de spécificité* élevés. Parmi ces activités, on trouve les deux secteurs dominants constitués par l’industrie des biens d’équipement mécanique et la métallurgie/transformation des métaux, qui sont les premiers secteurs employeurs et rassemblent chacun près de 20 % des établissements employeurs. La plasturgie, l’industrie des composants électriques et électroniques et le textile sont aussi des secteurs d’activité particulièrement bien représentés en Rhône-Alpes. L’industrie automobile (véhicule industriel et équipementiers), comme la chimie, sont d’importants employeurs de l’industrie régionale, avec une activité plus concentrée en termes d’établissements. L’industrie rhônalpine est également forte de puissantes activités dans l’énergie, avec la filière du nucléaire, l’hydroélectricité et les autres énergies renouvelables. activités plus traditionnelles. Ils démontrent aussi les synergies prometteuses entre les différents secteurs de l’industrie régionale. En 2007, les pôles ayant leur siège en RhôneAlpes mobilisaient 653 établissements, représentant 89 310 salariés, dont 17 540 de PME**. Si Rhône-Alpes représentait 17 % des pôles labellisés en France en 2005, la performance de la région est encore plus significative en termes de projets d’innovation labellisés portés par ces pôles (26 % des projets début 2007). *L’indice de spécificité, portant sur le nombre d’établissements industriels employeurs, est obtenu par le rapport suivant : part du secteur dans le tissu économique rhônalpin/part du secteur dans le tissu économique national. **Ministère de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, Tableau de bord des pôles de compétitivité, Edition 2007. Les activités industrielles rhônalpines (disques proportionnels aux effectifs salariés au 31/12/2007) Un indice de spécificité supérieur à 1 signifie que le secteur est mieux représenté en Rhône-Alpes qu’en moyenne au plan national. Cette richesse et cette densité du tissu industriel sont à l’origine de la dynamique rhônalpine en matière de pôles de compétitivité. Rhône-Alpes est ainsi impliquée dans 15 pôles de compétitivité sur les 66 labellisés à l’origine, et elle accueille le siège de 11 d’entre eux. Ces différents pôles témoignent des capacités d’innovation et de rayonnement de Rhône-Alpes, à la fois pour des activités industrielles «émergentes» et pour des 2,5 Indice de spé ccificité Industrie textile Métallurgie et transformation des métaux 2,0 Plasturgie Industrie Automobile Ind. des composants électriques et électroniques 1,5 Ind. des biens d'équipement électrique et électronique Chimie, Caoutchouc 1 Industrie des équipements du foyer Pharmacie Cuir -5% chaussures 2 1,0 0% Habillement 5% IAA 10% Ind. des biens d'éqt mécanique 15% 20% 25% Part des établissements employeurs de l'industrie Edition, imprimerie, reproduction Parfumerie et p roduits d'Entretien 0,5 1 Industrie du bois et du papier Construction navale, aéronautique et ferroviaire 2 Industries des produits minéraux 0,0 Source : données Assedic, traitement CRCI Les pôles de compétitivité en Rhône-Alpes Pôles mondiaux Lyon Biopole (Lyon - 69) : Lutte contre les maladies infectieuses (infectiologie, virologie, bactériologie, parasitologie, mycologie, immunologie). Minalogic (Grenoble - 38) : Solutions miniaturisées intelligentes : micro-nano technologies et logiciels et applications embarqués sur les puces. Pôle à vocation mondiale Axelera Chimie-Environnement (Lyon - 69) : Chimie-Environnement. Autres pôles basés en Rhône-Alpes Plastipolis (Oyonnax - 01) : Filière plastique. Techtera (Ecully - 69) : Textiles techniques et fonctionnels, mais aussi le secteur du textile traditionnel. Viameca (Saint-Etienne - 42) : Mécanique, l’activité du pôle s’orientant selon 3 filières principales : filière automobile, filière aéronautique, filière machines outils et biens d’équipement. Tenerrdis (Montbonnot Saint Martin - 38) : Energies renouvelables, nouvelles technologies de l’énergie. Lyon Urban Truck & Bus 2015 (Lyon - 69) : Systèmes de transport de personnes et de marchandises en milieu urbain. Sporaltec (Saint-Etienne - 42) : Industries du sport et des loisirs. Arve Industries (Cluses - 74) : Décolletage, mécanique et mécatronique. Imaginove (Lyon - 69) : Activités de l’image en mouvement : jeux vidéo, audiovisuel, cinéma et multimédia interactif. Autres pôles dans lesquels sont impliqués des acteurs rhônalpins Pôle d’Innovation Fruits et Légumes (Avignon - 84) : Filière fruits et légumes. InnoViandes (Clermont-Ferrand - 63) : Abattage, découpe, transformation et distribution des viandes et produits carnés. PASS Parfums, Arômes, Senteurs et Saveurs (Grasse - 06) : Parfums, arômes, cosmétiques et produits agro-aromatiques. Trimatec (Pont-Saint Esprit - 30) : Technologies issues de la filière nucléaire. 2 Vision de l’industrie en Rhône-Alpes - CRCI Rhône-Alpes - septembre 2008 Coup de projecteur Éclairer l’économie de Rhône-Alpes P Un tissu industriel fortement internationalisé Le tissu industriel rhônalpin, dense et diversifié, apparaît aujourd’hui largement internationalisé. Si l’on considère les établissements industriels comptant au moins 50 salariés, un établissement sur trois relève d’une entreprise ou d’un groupe à capitaux étrangers. Cette présence est encore plus forte si on la mesure en termes d’emplois (40 % des salariés de ces établissements). Ces implantations d’entreprises à capitaux étrangers résultent à la fois du rachat d’entreprises régionales et d’implantations nouvelles. Elles sont une illustration de l’attractivité du tissu industriel régional, comme de celle du territoire. Dans le même temps, au moins 315 entreprises industrielles rhônalpines disposent de bureaux de représentation ou de filiales à l’étranger. P L’industrie et la construction : des activités bien réparties sur le territoire régional Au plan territorial, l’industrie est bien présente dans plusieurs espaces de la région : Les effectifs salariés de l’industrie et du BTP par canton de Rhône-Alpes au 31/12/2006. BASECO L'information économique des CCI de • la grande région urbaine de Lyon, avec notamment les agglomérations lyonnaise et stéphanoise, • l’arc alpin Annecy-Aix-les-Bains-ChambéryGrenoble, • la vallée du Rhône, de Vienne à Pierrelatte en passant par l’agglomération de Valence. L’industrie est aussi bien présente dans des bassins d’activité tels que la Vallée de l’Arve, Annonay, Oyonnax, Roanne, la Maurienne… La construction amplifie cette bonne répartition des activités sur le territoire régional, étant présente y compris dans les bassins ruraux et touristiques. Rhône-Alpes, région clé P pour l’industrie nationale Rhône-Alpes joue un rôle clé pour l’industrie française. Elle est, et souvent de loin, la première région française, pour un grand nombre de secteurs de l’industrie nationale. Elle est la première région française pour l’investissement dans l’industrie*. Autre illustration de ce rôle clé : Rhône-Alpes assure 56 % des exportations nationales de composants électroniques, 29 % pour les machines à usage spécifique et 24 % pour le matériel électrique. Effectifs salariés par canton au 31/12/2006 22 000 11 000 2 200 0 15 30 45 km Source : données brutes ASSEDIC * Pour 2006, selon les derniers résultats de l’Enquête annuelle d’entreprise de l’industrie manufacturière disponibles en juillet 2008 (investissement corporel des établissements d’entreprises de 20 salariés et plus). Secteurs d’activité (NES36) 1ère région française** 2e région française** Industries des équipements mécaniques Rhône-Alpes (70 623 salariés) Ile-de-France (44 333 salariés) Métallurgie, transformation des métaux Rhône-Alpes (66 014 salariés) Nord-Pas-de-Calais (34 245 salariés) Chimie, plasturgie, caoutchouc Rhône-Alpes (47 164 salariés) Pays-de-Loire (24 238 salariés) Composants électriques et électroniques Rhône-Alpes (37 930 salariés) Ile-de-France (24 475 salariés) Equipements du foyer Rhône-Alpes (21 347 salariés) Ile-de-France (21 054 salariés) Industrie textile Rhône-Alpes (17 235 salariés) Nord-Pas-de-Calais (13 253 salariés) Industrie du bois-papier Rhône-Alpes (15 908 salariés) Aquitaine (12 727 salariés) ** en termes d’effectifs salariés, données Assedic au 31/12/2007 (données provisoires publiées en juillet 2008). Vision de l’industrie en Rhône-Alpes - CRCI Rhône-Alpes - septembre 2008 3 Coup de projecteur Éclairer l’économie de Rhône-Alpes 2. La contribution de l’industrie à l’économie régionale dépasse largement son poids direct P La part prise par l’industrie dans la création de richesses L’industrie (y compris l’énergie) et la construction produisent respectivement 19 % et 7 % de la valeur ajoutée régionale. En termes d’emploi salarié, les parts sont respectivement de 21 % et 6 %* . Si on se limite au secteur marchand, l’industrie et la construction représentent respectivement 24 % et 8 % de l’emploi salarié. La part de l’industrie atteint même 30 % pour la masse salariale. déclin de certains secteurs alors que d’autres émergent et se développent. Des activités industrielles rhônalpines ont ainsi accru parfois fortement -, ou stabilisé, leur effectif salarié depuis une dizaine d’années ; et de nouvelles entreprises sont créées sur la base d’un projet industriel. * INSEE, estimations d’emplois salariés au 31/12/2006 ** DARES *** «L’avenir de l’industrie française : entre concurrence et compétitivité», CCIP/Documentation française, avril 2008. Variation des effectifs salariés de l’industrie (hors BTP) par canton de Rhône-Alpes entre le 31/12/1997 et le 31/12/2006. L’impact de l’industrie au sein de l’économie régionale est toutefois nettement plus élevé. En termes d’emplois, il faut ainsi considérer les éléments suivants : • une part conséquente des services aux entreprises, qui ont connu un fort développement, est en fait directement liée aux activités industrielles qui les utilisent dans leur processus de production. Une part importante de ces services s’est d’ailleurs développée du fait de l’externalisation d’activités qui étaient auparavant intégrées aux entreprises industrielles (nettoyage, sécurité, informatique, maintenance, R&D…). L’industrie est également un donneur d’ordre majeur du transport-logistique. • D’autres activités sont également directement liées à l’industrie : les activités de commerce de gros en matière d’équipements industriels ou de biens intermédiaires pour l’industrie comptent ainsi 24 000 salariés en RhôneAlpes. • Près de 70 % des emplois intérimaires (comptabilisés dans les services), sont en fait employés par l’industrie (51 %) ou la construction (17 %). En 2007, le volume de travail temporaire en Rhône-Alpes s’est établi à 75 500 équivalents-emplois à temps plein**. BASECO L'information économique des CCI de Variation des effectifs salariés par canton entre le 31/12/1997 et le 31/12/2006 4 900 2 450 En prenant en compte les emplois du tertiaire directement liés aux activités industrielles, la part de l’industrie dans l’emploi total est estimée à 40 % au plan national***. Certes, l’activité industrielle en Europe a vu sa part de la valeur ajoutée en valeur décliner depuis 30 ans. Cette évolution est toutefois nettement moins sensible en volume ; le recul en valeur s’explique en effet largement par le recul du prix des produits manufacturés. L’emploi industriel est globalement en recul depuis plusieurs années : - 9,4 % de 1998 à 2007. Mais comme cela a été évoqué précédemment, ce recul résulte pour partie d’une externalisation d’activités qui a contribué au fort développement des services aux entreprises. Dans le même temps, la construction enregistrait une croissance de 31 % de son volume d’emplois salariés. Par ailleurs, ce recul de l’emploi industriel n’est pas général, ni en termes d’activité, ni en termes de territoires. Comme toute activité économique, l’industrie connaît en effet le 490 -490 -2 450 -4 900 0 15 30 45 km Des activités industrielles rhônalpines qui ont accru ou maintenu leur niveau d’emploi Effectif sal. fin 2007 Var. 2007/1998 9 118 + 40,8 % 153 880 + 31,4 % 16 168 + 28,9 % 9 540 + 19,8 % Industries des composants électriques et électroniques 37 930 + 6,0 % Industrie automobile 23 842 + 1,7 % Fabrication d'équipements mécaniques (moteurs, roulements, pompes, transmissions…) 13 224 + 0,9 % Industries agricoles et alimentaires 46 018 - 0,7 % Fabrication de matériel médicochirurgical et d'orthopédie Construction Pharmacie, parfumerie et entretien Parachimie Source : traitement CRCI à partir des données de l’Assedic 4 Source : données brutes ASSEDIC Vision de l’industrie en Rhône-Alpes - CRCI Rhône-Alpes - septembre 2008 Coup de projecteur Éclairer l’économie de Rhône-Alpes Exemples d’entreprises industrielles, de création récente, qui ont connu un important développement de leur activité P Evolutis, P France Loire, Implants orthopédiques morpho adaptés. Géothermie, Isère, Systèmes de chauffage géothermique P Varioptic, et aérothermique. P Eurotab, PTronics Rhône, Optiques miniatures à commande électrique. Loire, Génie chimique. P AAA, Ain, Fabrication de radio-pharmaceutiques pour la médecine nucléaire. P Jet Métal Technologies, Rhône, Revêtement des métaux. P Axxair, Drôme, Machines-outils pour le travail des métaux. P Herbarom Laboratoire, Drôme, Fabrication d’huiles essentielles. P Bohême, Isère, Fabrication de skis et snowboards haut de gamme. Microsystems, Isère, Fabrication de Micro-ElectroMechanical-Systems (MEMS) en flux continu. P Bouchet Construction Métallique, Haute-Savoie, Construction de structures métalliques. P Burgundy, Ain, Chimie fine spécialisée dans la production d’extraits végétaux. P Roctool, Savoie, Technologies innovantes de moulage pour l’industrie du composite et de l’injection plastique. L’industrie et la construction : P des secteurs qui offrent de réelles opportunités de carrière Si l’industrie connaît globalement un recul de ses effectifs, elle offre néanmoins de nombreuses opportunités de carrière, pour assurer de nouvelles fonctions dans les entreprises ou pour remplacer les départs en retraite. Il en va de même dans la construction qui tout en créant de nouveaux emplois, doit aussi pourvoir au remplacement de nombreux départs en retraite. L’industrie et le BTP sont d’ailleurs les secteurs qui présentent la part la plus élevée d’établissements ayant des projets de recrutement : entre 30 et 35 % alors que la moyenne toutes activités est de 25 % en 2008. La part des établissements prévoyant de recruter a atteint 48 % dans la chimienucléaire, 47 % dans le caoutchoucplastiques, 44 % dans la fabrication de machines et 42 % dans la métallurgie*. Sur la période 2005-2015, selon les estimations prospectives, ce ne seraient pas moins de 104 000 postes qui seraient proposés par l’industrie régionale, auxquels s’ajouteraient 57 000 dans le BTP et 15 000 dans les études-recherche**. Ces opportunités de carrière correspondent largement à des emplois qualifiés, de techniciens ou d’encadrement. L’industrie et la construction sont ainsi à l’origine de 35 % des offres d’emploi cadre (respectivement 29 % et 6 %)***. Nombre de projets de recrutement en Rhône-Alpes Industrie hors IAA 25 000 BTP 20 000 Pour plusieurs métiers de l’industrie et du BTP, les entreprises proposent de nombreux postes mais elles rencontrent d’importantes difficultés pour les pourvoir. * Sources : Assedic, enquêtes BMO Vallées du Rhône et de la Loire pour «chimie-nucléaire» et «caoutchoucplastique» et BMO «Alpes» pour «fabrication de machines» et «métallurgie». ** Synthèses Rhône-Alpes DRTEFP-INSEE, avril 2007. *** Source : enquête APEC, Panel entreprises RhôneAlpes, février 2008. 15 000 10 000 5 000 0 2007 2008 Source : Enquête BMO, Assedic Vallées du Rhône et de la Loire, Assedic Alpes Nb de projets de recrutement en 2008 Part des projets de recrutement difficiles Maçons qualifiés 3 800 82,6 % Ouvriers qualifiés de la mécanique 2 640 73,5 % Techniciens du BTP 1 900 66,7 % Menuisiers qualifiés du bâtiment 1 500 82,6 % Techniciens des industries mécaniques 1 300 65,2 % 1 060 87,8 % Chaudronniers, tôliers industriels qualifiés Source : Assedic, enquête BMO 2008 en Rhône-Alpes Les exportations, source d’enrichissement pour la France, reposent largement sur les P produits de l’industrie Les biens représentent 80 % de la valeur des exportations françaises. Les productions de l’industrie jouent ainsi un rôle prépondérant dans les exportations nationales qui sont une source d’enrichissement. Elles permettent de compenser les achats extérieurs énergétiques, de matières premières et de biens de consommation nécessaires à l’économie nationale et à la vie des Français. L’excédent du commerce extérieur de biens de Rhône-Alpes 9 000 000 5,00% 8 000 000 4,50% 7 000 000 4,00% 3,50% 6 000 000 3,00% 5 000 000 2,50% 4 000 000 2,00% 3 000 000 Ce facteur d’enrichissement est particulièrement tangible dans une région telle que RhôneAlpes, dont les exportations progressent en valeur depuis 2004 et qui dégage chaque année un excédent commercial conséquent. De 2000 à 2007, les échanges internationaux de biens de l’industrie manufacturière ont dégagé en Rhône-Alpes un excédent cumulé de plus de 50 milliards d’euros. 1,50% 2 000 000 1,00% 1 000 000 0,50% - 0,00% 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Solde commercial (en Keuros) (échelle gauche) Solde commercial/PIB (échelle droite) Solde/PIB en 2007 : estimation Source : données brutes des Douanes et INSEE, traitement CRCI Vision de l’industrie en Rhône-Alpes - CRCI Rhône-Alpes - septembre 2008 5 Coup de projecteur Éclairer l’économie de Rhône-Alpes P L’industrie, moteur d’innovation Le rôle de l’industrie en matière d’innovation est également considérable. On peut ainsi considérer que près de 90 % de l’effort de R&D des entreprises françaises sont réalisés pour les branches de l’industrie. Parmi ces branches, l’automobile, les équipements de communication, la pharmacie, la construction aéronautique et spatiale assurent chacune plus de 10 % de l’effort total. Cet effort de R&D est déterminant, du fait de son impact en termes d’innovation-produit, mais aussi dans les processus de production. Plus largement, il est un facteur d’innovation pour l’ensemble de la société. 1,3 % et la moyenne régionale hors Ile-deFrance de 1,05 %)*. L’effort de R&D des entreprises industrielles en Rhône-Alpes peut ainsi être estimé à plus de 2 500 millions d’euros. En Rhône-Alpes, l’effort de R&D des entreprises a été de 2 831 millions d’euros en 2005, soit 1,7 % du PIB (la moyenne nationale est de * Source Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Année 2005. Derniers chiffres régionaux disponibles en juillet 2008. P La fiscalité sur les entreprises industrielles est une ressource conséquente des collectivités territoriales La taxe professionnelle, dont les redevables sont les entreprises, représente près de 50 % du produit de l’imposition directe locale. Cette taxe fournit ainsi une part importante des ressources nécessaires aux collectivités territoriales pour leur fonctionnement et leurs investissements. Elle repose aujourd’hui essentiellement sur la valeur locative des immeubles et matériels : ce sont donc d’abord les activités industrielles qui sont impactées. En Rhône-Alpes, 51 % des cotisations de taxe professionnelle mises en recouvrement sont assises sur les activités industrielles (hors BTP), ce qui représente un produit de 1 754,6 millions d’euros. Du fait du profil industriel de la région Rhône-Alpes, la part du produit de la taxe professionnelle liée à l’industrie est supérieure de 5 points à la moyenne nationale (46 %)**. Les réformes de la taxe professionnelle menées ces dernières années (abaissement du plafond de cotisation, dégrèvements pour investissements nouveaux) ont limité la charge pesant sur les activités industrielles, mais ces dernières restent cependant les premières contributrices. ** Source : Annuaire statistique, Ministère du Budget, année 2006. 60% 51% 50% Rhône-Alpes, 2006 40% 30% 19% 20% 10% 0% Part des cotisations de taxe professionnelle assises sur l'industrie Part de l'industrie dans la valeur ajoutée régionale 3. Des enjeux importants à prendre en compte L’industrie apparaît ainsi comme un secteur fondamental de l’économie, tout particulièrement en Rhône-Alpes, région de tradition industrielle : Part des PMI françaises qui s’attendent dans les prochaines années à ce que... • De part sa capacité productive et son rôle dans la création et l’attraction de richesses ; • Par sa capacité d’entraînement, en termes de consommation auprès des autres activités, d’innovation et de transmission au tissu économique des nécessaires gains de productivité ; • Et globalement par ses effets bénéfiques pour la société. Cette industrie, en Rhône-Alpes comme ailleurs, n’est pas un socle figé. Il s’agit d’un ensemble d’activités qui évoluent constamment, pour s’adapter à la demande du marché et garantir leurs avantages concurrentiels, dans un environnement mondial hautement compétitif. la dimension "service" soit beaucoup plus présente dans leur offre 72% leur offre de produits soit fortement renouvelée 65% leur process de production évolue fortement 53% 0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% Source : enquête IPSOS réalisée en juillet 2008 dans le cadre de la préparation des Etats Généraux des CCI (PMI : entreprises de moins de 250 salariés de l’industrie manufacturière) 6 Vision de l’industrie en Rhône-Alpes - CRCI Rhône-Alpes - septembre 2008 70% 80% Coup de projecteur Dans ce contexte évolutif, avec une pression concurrentielle toujours plus forte et de plus en plus mondialisée, pour que la France et Rhône-Alpes continuent de bénéficier de la présence et du développement d’activités industrielles, il faut que ces activités soient en mesure de faire face aux importants défis auxquels elles sont confrontées. Le premier des défis à relever est permanent : c’est celui de la compétitivité. Pour pouvoir se développer, en préservant un fort ancrage territorial de leur chaîne de production de valeur, les entreprises industrielles doivent bénéficier de conditions d’exercice de leur activité compatibles avec celles de leurs compétiteurs étrangers, qu’il s’agisse de la fiscalité sur les entreprises, locale ou nationale, des charges sociales, de la réglementation et des procédures administratives (de la France vis-à-vis de ses partenaires européens et de l’Europe vis-à-vis du monde). Dans une récente étude, Mc Kinsey Global Institute montrait que 60 % des emplois industriels en France étaient liés à des activités pour lesquels la concurrence par les coûts était déterminante : 20 % dans des secteurs fortement exposés, pour lesquels la proximité entre la production et le marché n’est pas un impératif, et 40 % dans des secteurs dits en équilibre instable pour lesquels la concurrence sur les prix est forte, aux côtés de l’innovation produit et de la qualité, et pour lesquels la proximité des marchés devient de moins en moins importante. Si l’on transpose la méthode d’analyse à Rhône-Alpes, on constate que les secteurs en équilibre instable sont encore plus présents au sein du tissu économique rhônalpin (48 % des emplois). Dans ce contexte, les gains de productivité sont déterminants, d’où l’importance, notamment, de l’investissement dans l’industrie. Au début de la décennie, cet investissement a été mal orienté. Après un point bas en 2004, l’investissement des entreprises industrielles en Rhône-Alpes s’est redressé. La tendance devrait s’être poursuivie en 2007. Les secteurs qui ont joué un rôle moteur dans cette reprise sont la pharmacie, les équipements mécaniques, les équipements électriques et électroniques, les produits minéraux, les composants électriques et électroniques et l’énergie. Il est nécessaire que la dynamique se prolonge, mais l’investissement ne se décrète pas. Il doit trouver des conditions de financement adaptées. Et comme pour toute activité économique, il n’a de sens pour les entreprises industrielles que s’il est profitable, d’où l’importance des conditions fiscales et réglementaires de production. L’innovation constitue un autre défi, étroitement lié à celui de la compétitivité. En matière de processus de production, elle contribue aux gains de productivité attendus. Éclairer l’économie de Rhône-Alpes Evolution de l’investissement en Rhône-Alpes des entreprises industrielles (entreprises de 20 salariés et plus, hors IAA) Investissement corporel en millions d'euros 4 000 3 500 3 000 2 500 2 000 1 500 1 000 500 0 2002 2003 2004 2005 2006 Source des données : Ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi, Enquête annuelle d’entreprises. En matière d’offre-produit, elle est essentielle pour la conquête des marchés. Elle est aussi à la source de l’émergence de nouvelles activités industrielles. L’Union européenne a placé l’innovation au coeur de sa stratégie de développement, en se donnant notamment un objectif de dépenses de R&D correspondant à 3 % du PIB à l’horizon 2010, réalisées aux 2/3 par le privé. Si Rhône-Alpes réalise une bonne performance dans le contexte national en la matière, l’atteinte de cet objectif nécessite cependant une amplification de l’effort. En 2005 (dernière année pour lesquelles des données sont disponibles), pour atteindre l’objectif de 2 % du PIB régional, il aurait fallu 470 millions d’euros de dépenses supplémentaires des entreprises en matière de R&D. A titre de comparaison, ce montant équivalait à 13 % du produit de la taxe professionnelle. Les mutations du tissu industriel, pour s’adapter à l’évolution de l’environnement économique, constituent un autre défi. Parmi ces mutations, la France est particulièrement concernée par la nécessité de voir grandir la taille de ses entreprises : il faut notamment accroître le nombre de PMI ayant atteint une taille suffisante pour répondre aux exigences des grands donneurs d’ordre, assurer leur développement à l’international et disposer de capacités suffisantes pour anticiper leur activité et innover. Le développement de la mise en réseau des entreprises doit aussi permettre de faire face aux nouvelles conditions de production de l’industrie. La transmission des entreprises industrielles constitue par ailleurs un enjeu fort. 30 % des entreprises industrielles régionales sont dirigées par un entrepreneur de plus de 55 ans. Si toutes ces entreprises ne peuvent pas forcément faire l’objet d’une reprise, le volume des entreprises dont il faut assurer la pérennité pour préserver la densité du tissu industriel, les savoir-faire, les emplois et la vitalité des territoires de Rhône-Alpes est néanmoins conséquent. L’industrie régionale, comme au plan national, est aussi confrontée à un défi en matière de ressource humaine. Pour se développer, elle a besoin de collaborateurs présentant les qualifications et les aptitudes correspondant aux opportunités de carrière qu’elle offre ; alors même que le ralentissement de la croissance de la population active ne fait que débuter, l’industrie et la construction font face à d’importantes difficultés de recrutement. Ainsi la formation de la ressource humaine et la promotion des métiers de l’industrie sont des enjeux majeurs. En amont, la relative désaffection des cursus scientifiques et techniques est une réelle menace. Les défis auxquels fait face l’industrie, sont ainsi amples et variés. Pour les relever, elle doit pouvoir compter et capitaliser sur une large reconnaissance sociale de son rôle. Cette reconnaissance doit avoir des traductions concrètes telles que l’acceptation de certaines nuisances liées aux activités industrielles ou bien encore la prise en compte du développement de l’industrie dans le partage de l’occupation du sol. Elle doit aussi bien sûr trouver sa traduction dans la politique économique et fiscale, dans le souci de préservation constante de sa compétitivité. Autant de dispositions qui nécessitent qu’en amont, soient pleinement reconnus les apports de l’industrie et sa contribution à la production de la richesse nationale ; une pleine reconnaissance qui amène notamment à admettre que l’évolution de l’emploi ne doit pas être le seul critère d’appréciation de l’industrie, qu’un tissu économique «tout tertiaire» n’est pas souhaitable ou encore que l’économie résidentielle ne peut être un modèle universel de développement économique. Vision de l’industrie en Rhône-Alpes - CRCI Rhône-Alpes - septembre 2008 7 Éclairer l’économie de Rhône-Alpes Implantées au coeur des bassins économiques et de vie, les Chambres de commerce et d’industrie et la Chambre régionale de commerce et d’industrie Rhône-Alpes sont les partenaires directs des entreprises. Leurs élus, eux-mêmes chefs d’entreprise, et leurs collaborateurs, impliqués dans la vie économique et le développement local, disposent d’une connaissance unique des entreprises et des territoires. Cette proximité, conjuguée à leur professionnalisme et leur expérience, donne lieu à la mise en place de multiples actions, le plus souvent partenariales, au service de toutes les entreprises commerciales, de services et industrielles rhônalpines. D’une part les CCI, représentant les intérêts généraux du monde économique, éclairent notamment les décisions des pouvoirs publics et des collectivités territoriales par des recommandations issues de leurs observations et analyses fines de la vie économique de leur circonscription. D’autre part, elles proposent aux entrepreneurs une palette de solutions – de la simple information à l’accompagnement personnalisé – afin de les aider à créer, développer, internationaliser leur entreprise ; former leurs équipes, améliorer leur compétitivité par la performance globale, l’innovation, l’intelligence économique, l’environnement, la qualité, la mise en réseau, l’animation de clusters… Ces solutions, mises en oeuvre dans un souci constant d’efficacité et de cohérence, sont de plus en plus menées en partenariat. « Le partenariat tant au niveau de la réflexion que de l’action est un mode de fonctionnement privilégié par les CCI et la CRCI. Agir de concert et utiliser la complémentarité des domaines d’excellence de chacun - organisations professionnelles et patronales, collectivités territoriales, services départementaux et régionaux de l’Etat, Union européenne – est riche de sens et porteur de performance globale » rappelle Jean-Paul MAUDUY, président de la CRCI Rhône-Alpes. Grâce aux portes d’entrée naturelles que sont les CCI pour les chefs d’entreprise, les actions conduites ensemble en faveur du développement économique se traduisent par des économies substantielles pour chacun des partenaires et un mécanisme social vertueux. Plus que jamais la synergie des acteurs économiques est un levier essentiel de la compétitivité des entreprises et par conséquent du rayonnement et de l’attractivité de notre région. PROJET PROXIMITE Au service des entreprises et des territoires PARTENARIAT PERFORMANCE Coup de projecteur « Il n’y a pas de territoires performants sans entreprises dynamiques, pas plus qu’il n’y a d’entreprises performantes sans territoires dynamiques. En RhôneAlpes, au vu des réalisations communes, des conventions signées, des projets partagés, je crois que tous les acteurs économiques et politiques l’ont bien compris, et je m’en réjouis. Le meilleur est encore à venir, il ne s’agit pas de se croire les meilleurs et de se congratuler, mais bien, tous ensemble, d’être proactifs et de construire les solutions pour demain » aime à rappeler Jean-Paul MAUDUY. Publication réalisée à l’occasion des Etats généraux de l’industrie organisés le 18 septembre 2008 par la CRCI Rhône-Alpes, la CCI de Lyon et les CCI de Rhône-Alpes. Publication éditée par la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie Rhône-Alpes, Service Etudes et Information Economique 75, cours Albert Thomas 69447 Lyon cedex 03 tél. 04 72 11 43 53 [email protected] www.rhone-alpes.cci.fr 8