Trafic roulier européen : la concentration
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Trafic roulier européen : la concentration
L E T R A N S P O R T PORT DE DUNKERQUE P A N R O U L I E R PHOTO : CAT G R O Norfolkline, filiale de Maersk. Pour les géants de la conteneurisation, le roulier est un moyen sûr de couvrir les marchés de proximité Plus de fret, moins de passagers Ainsi, tous les armements de Mer d'Irlande, de Manche, Mer du Nord et de Baltique connaissent une croissance des trafics de fret roulant. Cette évolution a permis de gommer les effets négatifs de la concurrence des liens fixes (tunnel sous la Manche, 1994 ; pont sur l'Öresund, 2000). Ces armements subissent sur un autre segment de marché, en revanche, une concurrence longtemps inconnue. En effet, l'offre aérienne low cost assèche la clientèle de passagers de nombreux services ferry et mixtes (ropax) qui a accès à moindre coût à une offre touristique plus large. C'est le paradoxe de cette évolution économique européenne : plus de fret roulier mais moins de passagers. Le marché du fret est donc le nouveau credo des armements de transbordement mais ce marché est très concurrentiel. Le développement du réseau autoroutier continental offre des solutions route - mer - route très variées aux transporteurs routiers et les armements n'hésitent pas à être agressifs sur les prix. D'où, de l'aveu général, des revenus qui ne sont pas en rapport avec la croissance des trafics, alors même que le coût du carburant pèse sur les comptes. Le croisement des activités rouliers - conteneurs est un élément de diversification pratiqué par les spécialistes des deux secteurs. Ainsi pour les armements rouliers, les services feeder de Team Line pour Finnlines, Lys Line pour DFDS, CSC Trafic roulier européen : la concentration Le transport maritime intra européen roulier est l'un des socles de l'économie continentale, qu'il s'agisse des liens de transbordement vers les îles, au travers des détroits et des mers intérieures ou des flux industriels utilisant la voie maritime. Le secteur roulier connaît des évolutions qui sont communes aux autres activités spécialisées du monde maritime puisque les opérateurs sont donc engagés dans les mêmes mouvements de concentration, de massification maritime et de maîtrise de la chaîne logistique. puisque chaque vague de nouveaux membres a “communautarisé” les mers annexes du continent, la Baltique pour la dernière vague. De plus en plus, il se dégage une certaine répartition continentale des activités économiques. Très grossièrement : tourisme et marché agricole au Sud, délocalisation à l'Est, industries à 10 – TRANSPORTS INTERNATIONAUX & LOGISTIQUE – JUILLET / AOUT 2006 valeur ajoutée et économie financière au Nord. Dans les faits, on constate une croissance générale des flux de transbordement d'unités routières. Les économies britannique, irlandaise mais aussi suédoise sont de moins en moins industrielles et à contrario fortement demandeuses de produits manufacturés et alimentaires. Source ISEMAR, année 2005 Cependant, le secteur roulier a un caractère qui lui est propre uniquement européen par nature. Il ne vit donc pas sous l'effet “dopant” des échanges chinois. Il repose sur la seule évolution de l'économie européenne que l'on sait relativement atone depuis plusieurs années. Certes, trois décennies d'intégration européenne ont largement stimulé le secteur Quelques liaisons européennes Allemagne - Suède Allemagne - Danemark Allemagne - Finlande GB - Irlande (Port de Dublin seul) Pas de Calais (Ostende - Boulogne) France -Angleterre Manche Italie - Grèce Passagers Unités de fret 2 279 000 (-1%) 8 137 000 (+0.1%) 218 000 (-2.2%) 3 380 000 (-10%) 868 000 (+3) 402 000 (+9.5%) 367 000 (+5%) 878 000 (+4%) pour Cobelfret ou le service transatlantique ACL pour Grimaldi. Quelques armements conteneurs ont des filiales roulières comme Maersk avec Norfolkline, MSC avec SNAV (Italie), Ferryways (Grande-Bretagne) et CMA CGM avec Sudcargos depuis le rachat de Delmas en 2005. Une offre disparate Le vieillissement des flottes ferry et ropax est très fort en Europe du Nord alors-même que les navires purs frets sont eux relativement jeunes. Encore, faut-il faire pour ces navires la distinction entre la flotte opérant pour des flux industriels structurels (à la fois jeune et de plus grosse capacité) et la flotte tous usages (vieillissante et de petite capacité) destinée aux petits trafics de transbordement qui manquent d'investissements. Les propriétaires fréteurs de navires hésitent à réinvestir dans ces unités polyvalentes même si beaucoup promettent de l'avenir au cabotage. Comme le soulignait en 2005 le rapport du courtier français BRS, personne n'ose en fait, investir dans les unités de petites et moyennes tailles destinées à l'affrètement dont le marché à court terme ne semble pas finalement porteur. D'où une faiblesse de disponibilité qui n'est pas sans liens avec le phénomène de concentration et les difficultés du cabotage. En Europe du Nord, beaucoup d'opérateurs fondent des espoirs sur la taxe kilométrique allemande qui renchérit le transit national. Cependant, l'absence de mesures globales de renchérissement de la route (taxes) ou de stimulation directe pour le transfert vers la mer (éco-bonus de type italien), le cabotage reste difficile à mettre en œuvre, pour ne pas parler des encore incertaines autoroutes de la mer (en l'absence de financement ferme dans le cadre des Réseaux Trans Européen - Transport). L'activité roulière industrielle repose, elle, sur quelques marchés continentaux plus solides, essentiellement l'automobile et le papier, à l'initiative d'une dizaine de constructeurs et quelques géants du secteur forestier. Là encore, l'évolution économique européenne ne tire pas ces marchés vers le haut. Néanmoins, les opérateurs maritimes de ces activités poursuivent leurs investissements à l'exemple des commandes de navires géants de Finnlines (4 000 mètres linéaires) ou de Cobelfret (5 000). 6100 véhicules voyagent à une allure de 21 nœuds. HÖEGH AUTOLINERS : des services rouliers vers les cinq continents Avec sa flotte de 50 navires rouliers, Höegh Autoliners transporte 1,4 million de véhicules par an dans toutes les régions du monde : Afrique du Sud, Océan Indien, Antilles et Guyane Françaises, Sud-Est asiatique, Japon, Côte Est des Etats-Unis, Moyen-Orient, Nouvelle Calédonie. 13 568 000 (-10%) 2 181 000 (+3) 3 380 000 (-12%) 288 000 (-12%) 2 200 000 (+0.7%) 117 000 (+1%) HÖEGH AUTOLINERS - 20, rue Jacques Daguerre 92565 Rueil-Malmaison Cedex - Tél. 01 41 39 56 00 www.hoegh.com JUILLET / AOUT 2006 – TRANSPORTS INTERNATIONAUX & LOGISTIQUE – 11 P A N L E T R A N S P O R T R O U L I E R Armements Méditerranéens : les grandes manœuvres Depuis 2005, un certain mouvement de concentration se dégage autour d'une douzaine d'opérateurs souvent présents dans plusieurs sous-marchés européens. En Baltique, les choses évoluent notablement. Sur la Finlande en matière de fret, Finnlines affronte Transfennica (désormais 100% Splithoff) et un nouveau venu grec : Attica Roro, présent depuis 2000 en Baltique et qui vient de vendre son service passagers Allemagne - Finlande à l'estonien Tallink qui dans un second temps s'est rendu acquéreur en juin 2006 du leader historique du lien passager finlandais, Sijla Lines, jusqu'alors détenu par l'anglo-saxon Sea Containers). Et cela devrait encore évoluer puisque les actionnaires publics de Scandlines (la DB allemande et le ministère danois des transports) souhaitent privatiser la société. Une quinzaine de sociétés se sont positionnées pour récupérer l'opérateur unique entre l'Allemagne et le Danemark et bien placé sur plusieurs marchés baltes. Parmi les candidats, Stena (Suède) déjà actif en Mer d'Irlande, en Mer du Nord et en Baltique. Son concurrent, DFDS (Dk) restant plutôt situé dans les marchés industriels et dans la logistique (achat du transporteur routier hollandais Frans Maas par la maison mère DSV). Le marché russe commence à se développer, DFDS FINNLINES Moins d’acteurs mais plus grand Les opérateurs baltes ont entrepris un vaste mouvement de concentration en partenariat avec Sovcomflot a mis en place un service sur St Petersbourg. Du côté du Bénélux, les opérateurs sont aussi actifs. La filiale hollandaise de Maersk, Norfolkline, a acquis Norse Merchant Ferries (Mer d'Irlande) et envisage toujours un service vers l'Espagne depuis Dunkerque. Le belgoluxembourgeois Cobelfret a racheté à son propriétaire sud africain le petit armement spécialiste du non-accompagné Dart Line. Enfin, la filiale britannique de MSC, Ferryway souhaite diversifier ses services vers Angleterre avec maintenant Tilbury. Sur le Détroit du Pas du Calais et en Manche, le marché du fret est totalement associé aux passagers. Le départ de P&O de Manche centrale a laissé les Français seuls face à un marché réduit et difficile : Brittany Ferries à Saint-Malo, Cherbourg et Caen, LD Line au Havre, Transmanche à Dieppe. Comme précédemment à Dunkerque avec Darline, la ligne non accompagnée Radicatel (Rouen) - Southampton a été fermée après deux ans d'activité, prouvant la difficulté de cette offre en France. A Calais, P&O reste toujours présent face à Sea France, mais l'avenir de l'entité ferry au sein du groupe de manutention émirati DP World est difficile à déterminer. Les véhicules s’exportent au plus près des lieux de production Höegh Autoliners est l'un des grands noms du transport roulier mondial, à la tête d'une flotte constituée d'une cinquantaine de navires PCTC (pure car truck carriers) ; la compagnie est présente depuis de nombreuses années sur le marché français. Questions à Thierry Collard, Directeur France. TIL : Quelle est la dimension du marché français agricole ou encore des engins de travaux publics. du fret roulier pour des transporteurs comme On participe notamment à l'acheminement des Höegh ? En dehors du segment spécifique des matériels pour des chantiers en Afrique du Sud, voitures neuves, quels types de dans l'Océan Indien ou enmarchandises sont acheminés par core vers Nouméa. Les navos navires ? vires embarquent aussi… ce Thierry Collard : Globalement, le qui ne roule pas : dans ce marché européen des véhicules cas, on met le matériel sur “long cours” se situe aux alendes remorques mafis pour tours de 2,1 millions d'unités. en assurer la manutention : Depuis Le Havre, nous traitons à c'est en particulier le cas peu près 100 000 véhicules sur pour le transport de matél'ensemble de nos liaisons vers riels comme des yachts. l'Afrique du Sud, l'Océan Indien, TIL : Quelle évolution connaît le Moyen-Orient, l'Australie, la ce type de transport ? Est-ce Nouvelle-Calédonie ou encore les que vous ressentez de temps à Caraïbes. En plus des voitures, autre la pression des lignes nous acheminons tous types de Thierry Collard, conteneurisées ? matériels roulants, du matériel Directeur France, Höegh Autoliners 12 – TRANSPORTS INTERNATIONAUX & LOGISTIQUE – JUILLET / AOUT 2006 Thierry Collard : On observe aujourd'hui des évolutions. Les exportations de véhicules ont tendance à se réaliser au plus près des lieux de production. Ce phénomène est assez général. Les flux logistiques sont donc en évolution. Il y a quelques années, l'ensemble des exportations du groupe Renault se faisait depuis la France. Aujourd'hui, on charge des Renault à Anvers, en Espagne, en Roumanie, en Turquie... Tout cela change la configuration des flux. En matière de conditionnement, on rencontre effectivement sur certains marchés la concurrence du conteneur. Les services conteneurisés proposent à la fois des fréquences et une multitude de dessertes portuaires. Aussi, sur les marchés un peu périphériques, il arrive que l'on soit confronté à ce type de concurrence : c'est en particulier le cas sur les micro-marchés (100 à 300 véhicules / an) sur lesquels le conteneur propose des fréquences que le roulier ne peut pas assurer. Peutêtre à l'avenir, s'orientera-t-on aussi dans le secteur du transport roulier vers des formules navires-mères / feeders, à l'instar de ce qui se fait dans le conteneur. ■ Le marché méditerranéen est quelque peu différent. Traditionnellement, il se divisait en diverses liaisons insulaires, pré-carrés d'opérateurs nationaux. Seules les liaisons avec le Maghreb et la Grèce sont relativement concurrentielles. La libéralisation des services maritimes européens a affaibli les compagnies nationales en faveur des groupes privés dynamiques. Cependant le marché est bon, l'Europe du Sud continue son développement économique et les armateurs ont en quelques années largement renouvelé leur flotte. Le groupe Grimaldi Napoli est le pionner d'un nouveau marché entre l'Italie et l'Espagne. Il affirme de plus en plus son leadership avec une diversification géographique notable. L'armement italien est ainsi le partenaire de LD Lines sur le nouveau Toulon - Civitavecchia et après l'échec de la reprise de Sea Malta, il a créé la filiale “Malta Motorways of the Sea Ltd”. En juin 2005, Grimaldi avec 15% est devenu aussi le premier actionnaire du finlandais Finnlines, avec pour projet des synergies Nord - Sud. De part et d'autre de la péninsule ibérique, Acciona Trasmediterranea souhaite devenir un acteur de référence. Présent sur tous les marchés espagnols (Baléares, Maroc, Canaries), l'ex-société publique a récupéré en 2005 le trafic industriel GEFCO Montoir - Vigo (que l'on annonce étendu sur la région de Bristol) et ouvert en 2006 une ligne mixte vers l'Angleterre. Acciona est aussi ambitieux en Méditerranée, où derrière Grimaldi et comme d'autres armements (Suardiaz, Med Seaways), il souhaite développer le prometteur marché avec l'Italie. Acciona avoue le manque d'unités disponibles pour se lancer sur ce secteur. A noter, l'importance grandissante d'Acciona dans le transport routier en Espagne notamment pour les produits frais, un moyen de s'ouvrir vers la logistique et de remplir les navires. Le marché méditerranéen français a largement bougé en 2005. La SNCM privatisée doit se affres de l'ex-société publique, la CMN souhaite garder le plus d'indépendance possible alors que Corsica Ferries commence à s'intéresser au fret. À l'évidence, le secteur roulier européen devrait encore se concentrer. Comme pour les autres secteurs, il ne devrait à terme rester qu'une dizaine d'acteurs de référence dans les divers sous-marchés continentaux. Certains seront Grimaldi, acteur de référence du marché roulier méditerranéen mettre en course pour la prochaine délégation de service public sur la Corse qui comporte aussi un volet fret depuis Marseille. Lors de la précédente délégation, la SNCM avait décroché le contrat en tandem avec la Compagnie Méridionale de Navigation dont elle est actionnaire. Loin de connaître les des groupes indépendants spécialisés, capables d'offrir des services logistiques de porte-à-porte d'un point à l'autre de l'Europe. D'autres seront les filiales des géants de la conteneurisation qui savent que le roulier reste encore un moyen essentiel à la couverture de tous les marchés de proximité. ■ Paul Tourret, ISEMAR propos recueillis par Jean-Claude Cornier JUILLET / AOUT 2006 – TRANSPORTS INTERNATIONAUX & LOGISTIQUE – 13 GRIMALDI G R O P A N L E T R A N S P O R T R O U L I E R Autoroutes de la mer : plus de projets que de réalisations PORT AUTONOME DE NANTES ST-NAZAIRE / PHOTO ANDRÉ BOCQUEL l'objet d'une présentation par les responsables portuaires lors de la réunion de Ljubljana, rapportée plus haut. Concernant Boulogne, le projet développé est novateur, puisqu'il s'appuie sur un type nouveau d'unités, des “BGV”, des unités de type “monocoque acier perce-vagues, dotés de stabilisateurs”, capables de filer 35 noeuds. En avril dernier, s'est déroulée à la CCI de Boulogne sur Mer, la signature d'un accord de partenariat associant les ports de Vigo et Sherness aux ports de Boulogne sur Mer, Drammen et Santander pour le lancement du concept de “hub-port” au départ du port de Boulogne sur Mer. A Cherbourg, le projet est porté par un partenariat de ports (“Eurocoast Network Association”) comprenant outre le port du Cotentin, les ports de Rosslare, El Ferrol, Ostende, Cuxhaven et Portsmouth. Enfin, à Dunkerque, il existe un projet de liaison avec l'Espagne. Il faut rappeler qu'au niveau national, lors d'un séminaire gouvernemental francoespagnol, avait été réaffirmée par les ministres concernés la volonté de mettre en place un service d'autoroutes de la mer en Atlantique en 2007. Dominique Perben pour la France et Magdalena Alvarez-Arza pour l'Espagne, tous deux en charge des transports dans leurs pays respectifs, avaient également convenu de “collaborer au développement d'une autoroute de la mer en Méditerranée”. ■ Le trafic roulier assuré par les ports français est tout à fait significatif. Globalement, il dépasse les 60 Mt et concerne principalement deux zones, la région Manche/Mer du Nord avec le transport transmanche, et la Méditerranée avec à la fois la desserte de la Corse et celle de l'Afrique du Nord. Sur ces 60 Mt, la première de ces deux zones pèse beaucoup plus lourd que la seconde. Entre Dunkerque et Roscoff, une dizaine de ports est concernée par ce type de trafic, la première place revenant, et loin devant les autres, à Calais avec 37 Mt à lui seul. Dunkerque se positionne au deuxième rang, avec 8,8 Mt l'an dernier. Sur le front méridional, ce sont essentiellement les liaisons avec la Corse et l'Afrique du Nord qui génèrent les tonnages acheminés en roulier. Quatre ports de la façade méditerranéenne interviennent sur ce marché, Marseille, Toulon, Nice et Sète. Marseille mobilise la part la plus importante de la zone avec près de 3,8 Mt. Toulon a connu pour sa part une forte progression l'an dernier, grâce au développement de ses liaisons avec la Corse, passant de 615 000 en 2004 à 958 000 t en 2005 (+ 56 %). Le port varois accueille en outre la première “Autoroute de la Mer” avec la liaison GLD Lines entre Toulon et Civitavecchia. Transport de véhicules neufs et d’occasion. Manutention, stockage, colis lourds, Entreprise certifiée projets industriels. Liaison Dunkerque-Calais depuis 2000 Trafic en milliers d’unités de fret ISO 9001 : 2000 Tél : 02 40 90 43 29 - www.somaloir.com Fax : 02 40 90 34 38 et 02 51 10 52 27 14 – TRANSPORTS INTERNATIONAUX & LOGISTIQUE – JUILLET / AOUT 2006 Marketcom Paris Certificat n°124873 Poste Roulier - BP 16 - 44550 Montoir de Bretagne cabotage, comme Nantes / Saint Nazaire, le précurseur en la matière avec la liaison Montoir / Vigo qui compte plus de trente années d'existence, ou encore Rouen avec son service hebdomadaire de/vers la Finlande (Promarline). ■ Jean-Claude Cornier Cabotage roulier : quelles perspectives ? LE SPECIALISTE DU RO-RO A MONTOIR MANOCEAN En dehors des trois trafics dominants, à savoir le fret transmanche au Nord, les liaisons avec la Corse et l'Afrique du Nord au Sud, il faut savoir que les ports français traitent des volumes tout à fait significatifs de voitures neuves (Le Havre en particulier) ou encore des trafics rouliers de Calais assure à lui tout seul près des deux tiers du trafic roulier court PORT DE CALAIS fréquence significative restent encore en devenir. Pourtant la volonté de Jacques Barrot, le Commissaire européen aux transports, est forte sur ce dossier : “La massification des flux de marchandises est une condition essentielle pour le succès de ces autoroutes de la mer, car seule cette massification permet des services intermodaux rentables et fréquents. Une condition incontournable nécessaire à la massification est le choix des corridors et des ports. L'initiative des autoroutes de la mer n'interpelle donc pas seulement le secteur des transports, mais aussi la volonté politique”, expliquait-il en janvier dernier lors de la Conférence ministérielle sur les autoroutes de la mer, organisée à Ljubljana (Slovénie). Concrètement en France, Terminal roulier du port de Nantes. “La massification des flux de marchandises est une on compte aujourd'hui condition essentielle pour le succès des autoroutes de la mer” plusieurs dossiers concernant ce type de services. Quatre ports français plus de trente ans, constitue un exemple ont des projets structurés, Dunkerque, Bouvivant. Depuis l'an passé, une “autoroute de logne, Cherbourg et Nantes/Saint Nazaire. la mer” version aujourd'hui, a été mise en Dans ce dernier port, il est proposé de mettre place entre Toulon et Civitavecchia, avec trois en place une liaison entre Montoir et Bilbao départs hebdomadaires. (liaison “Transgascogne”), un projet qui a fait Mais les autres projets de liaisons par roro à Les “Autoroutes de la mer” faisant appel aux ports français peinent un peu à se concrétiser. Côté positif, on peut citer une autoroute d'avant l'heure, la liaison Montoir / Vigo qui, avec plusieurs départs par semaine depuis Ports français : les lignes ro-ro courtes pèsent lourd Si l'Union Européenne a fait de la promotion du cabotage et des “Autoroutes de la mer” l'une de ses priorités, on peut s'inquiéter de l'évolution de ce dossier. Ainsi, récemment, le BP2S (Bureau de promotion du Shortsea Shipping) évoquait la réduction du budget dédié à “Marco Polo-II”, “programme européen qui vise à décongestionner les axes terrestres en promouvant l'intermodalité et le transport maritime à courte distance” : celuici, initialement doté de 740 millions d'euros, se réduit maintenant à 400 millions d'euros… avec un périmètre élargi. Dans le même temps, le budget des RTE-T (Réseaux Trans Européens de Transports) pourrait être réduit (les “Autoroutes de la Mer” en constituaient l'un des projets). JeanMarie Millour, délégué général du BP2S pose la question : “On fait quoi, et avec quels moyens ?”. Il y a pourtant beaucoup à faire, à commencer par de la recherche sur l'impact du coût des combustibles sur le dispositif des autoroutes de la mer. Sur un plan plus pratique, la mise en œuvre des autoroutes de la mer réclame des fréquences de départs soutenues. Il apparaît nécessaire pour garantir le succès de leur mise en place de jouer sur l'ensemble des leviers du système de transport : harmoniser le poids total en charge des véhicules, voir la tarification des péages, etc. “Il faut une démarche collective”. Il est également souhaitable de lever certaines ambiguités. Il ne faut pas oublier en effet que le transport maritime plafonne à douze le nombre de passagers admis sur un navire sans dispositif spécifique. Dès que ce niveau est franchi - et il peut l'être rapidement dès lors que l'on s'adresse à du fret accompagné - il est nécessaire de faire appel à des navires ro-pax qui ont des capacités d'accueil plus importantes… Le choix du système adopté, accompagné ou non-accompagné, est donc important. En faisant appel à du non-accompagné, il est nécessaire de s'inscrire dans le long terme. “Ce type de transport nécessite une autre organisation du J.-C. C. schéma logistique”. ■ LD Lines La logistique citoyenne MARKETCOM PARIS G R O Face à la saturation des axes routiers, LD Lines propose à ses clients logisticiens et transporteurs routiers, des alternatives crédibles aux schémas logistiques “tout-route”, alliant compétitivité et développement durable. Cette logistique citoyenne est basée sur l’exploitation de services ro-ro combinant fréquence et fiabilité, dédiés aux ensembles routiers ainsi qu’aux remorques non-accompagnées. Plus d’informations sur : www.fretldlines.com JUILLET / AOUT 2006 – TRANSPORTS INTERNATIONAUX & LOGISTIQUE – 15