LCI L`INVITE – Le 11/10/2011 – 07:49:34 Julien ARNAUD Bonjour à

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LCI L`INVITE – Le 11/10/2011 – 07:49:34 Julien ARNAUD Bonjour à
LCI
L'INVITE – Le 11/10/2011 – 07:49:34
Julien ARNAUD
Bonjour à tous, l’invité politique ce matin c’est le ministre de la
Fonction publique, François SAUVADET. Bonjour.
François SAUVADET
Bonjour.
Julien ARNAUD
C’est un jour de grève aujourd’hui, est-ce que vous vous attendez à
des perturbations importantes dans les services publics ?
François SAUVADET
C’est un jour de grève, d’abord j’observe que le front syndical n’est
pas uni pour appeler à la manifestation, vous avez vu que FO a
émis quelques réserves….
Julien ARNAUD
Comme toujours !
François SAUVADET
On est à dix jours d’une élection qui va être très importante vous le
savez, puisque tous les agents publics, de la fonction publique
d’Etat, de la fonction publique hospitalière, soit près de trois millions
de personnes, dans dix jours vont aller voter…
Julien ARNAUD
Elections professionnelles…
François SAUVADET
Evidemment il y a un peu d’agitation autour de ces élections
professionnelles dont je souhaite personnellement qu’elles soient
un succès, en tout cas de participation de démocratie sociale.
Julien ARNAUD
Donc cette grève c’est de la surenchère syndicale, c’est ça que
vous dites ?
François SAUVADET
Non, il y a aussi des expressions d’inquiétude vous le savez, il y a
des critiques sur la RGPP, mais je voudrais leur adresser un
message à tous ceux qui aujourd’hui manifestent. Qu’est-ce qui se
passerait dans notre pays si nous n’avions pas fait l’effort des
réformes, si nous n’avions pas pris cette méthode à la française du
non remplacement du un sur deux ? Tous les pays qui ne sont pas
engagés dans ces réformes comme nous nous l’avons fait, se sont
livrés à des tailles vraiment très violentes. Vous avez vu, réduction
des traitements dans un grand nombre de pays européens, voire
même en Angleterre, 500.000 emplois en deux mois dans la
fonction publique.
Julien ARNAUD
Les syndicats disent on est allé un petit peu trop jusqu’à l’os et
aujourd’hui même les hauts cadres, même s’ils ne le disent pas en
public, disent en gros qu’on ne peut plus faire fonctionner les
services.
François SAUVADET
Ca a été une méthode à la française qui a permis de jouer gagnant
– gagnant. Vous savez que chaque fois qu’on a fait une économie,
50% de cette économie est revenue pour améliorer la situation des
fonctionnaires. D’ailleurs il y a aussi une expression sur la précarité,
un certain nombre de contrats précaires. Je souhaite que nous
apportions une réponse, d’ailleurs il y a eu un projet de loi qui a été
déposé et qui sera je pense, examiné devant le Parlement
rapidement. Donc le message que je veux leur adresser c’est un
message de responsabilité et en même temps un message d’écoute
parce que je souhaite qu’on soit attentifs aussi à leurs
revendications. Je pense notamment à l’égalité professionnelle
homme – femme, c’est un sujet sur lequel nous travaillons
aujourd’hui avec l’ensemble des organisations syndicales.
Julien ARNAUD
Oui. Ca veut dire que ce n’est pas responsable de faire la grève en
ces temps de crise ?
François SAUVADET
Ce n’est pas ce que je dis, il y a une expression d’inquiétude, vous
savez la crise est tellement violente que je comprends ceux qui vont
manifester leur inquiétude, mais dans le même temps il faut être
courageux et responsable. D’ailleurs j’observe que vraiment dans
cette primaire socialiste, j’ai eu le sentiment que le parti socialiste se
disqualifiait, enfin proposer 60.000 créations de postes de
fonctionnaires, enfin ce n’est juste pas responsable…
Julien ARNAUD
Dans l’Education nationale.
François SAUVADET
Dans l’Education nationale ou les proposer en général, ça fait trois
milliards d’euros qu’il faudrait trouver en plus par an.
Julien ARNAUD
D’abord revenons un peu sur la grève à la SNCF la semaine
dernière, enfin la grève, ce n’était pas vraiment une grève, c’était le
droit de retrait à la suite de l’agression d’un contrôleur, est-ce que
ce fameux droit de retrait il ne fini pas par être un petit peu dévoyé ?
François SAUVADET
Ecoutez, d’abord quand il y a des drames humains il faut
comprendre les réactions humaines. Vous savez, un contrôleur
agressé, franchement, il faut qu’on regarde les conditions dans
lesquelles aussi on peut contrôler l’accès dans les trains comme on
le fait dans les aéroports. Je pense qu’il y a eu des dispositions
d’ailleurs qui ont été proposées, qui vont tout à fait dans le bon
sens.
Julien ARNAUD
Vous êtes pour le contrôle avant l’arrivée sur les quais par
exemple ?
François SAUVADET
Bien sûr, ou sur le quai, enfin quand on présente son billet d’ailleurs
ça arrive assez fréquemment et je trouve que c’est une bonne
mesure, ça évite effectivement qu’on ait des fous qui puissent
rentrer comme ça dans un train et provoquer un acte d’agression
lourd pour la personne et puis lourd aussi pour tous les contrôleurs.
Donc il faut comprendre aussi ces réactions mais dans le même
temps, il est de notre responsabilité d’appeler chacun dans ces
temps de crise que l’on traverse, au moment où l’euro est vraiment
chahuté et qu’il nous faut dans les 20 jours trouver des solutions
durables, vous avez vu les marchés comme ils sont bousculés, je
pense que ça engage chacun à faire preuve d’esprit de
responsabilité.
Julien ARNAUD
20 millions d’euros, c’est le coût de cette grève de la semaine
dernière par jour ?
François SAUVADET
Oui c’est un coût élevé naturellement et donc ça appelle aussi à une
réflexion je le dis, sur les modes d’expression. Je pense qu’il faut
rénover aussi, continuer de rénover le dialogue social comme nous
l’avons fait. Je sors d’une négociation sur les moyens de mise à
disposition des syndicats, je trouve qu’il faut vraiment qu’on
continue d’appeler à un dialogue social permanent, écouter dans
les situations de crise ceux qui expriment des inquiétudes et des
doutes et en même temps, ne pas céder à la tentation de la
démagogie comme le fait le Parti socialiste.
Julien ARNAUD
Alors puisque vous parlez du Parti socialiste, dans le débat
justement de la primaire, on a assez peu parlé des dépenses
publiques, des réductions de dépenses publiques, mais on en parle
aussi assez peu à droite à part bien sûr le non remplacement d’un
fonctionnaire sur deux ; dans quelles dépenses on peut tailler pour
faire des grosses économies aujourd’hui François SAUVADET ?
François SAUVADET
Attendez, vous trouvez qu’on n’en parle pas beaucoup à droite et
au gouvernement après les annonces du plan du Premier ministre,
du président de la République…
Julien ARNAUD
C’est surtout des hausses d’impôts.
François SAUVADET
Non c’est une réduction, c’est de la dépense publique. C’est bien
sûr aussi…
Julien ARNAUD
A 80% des augmentations d’impôts.
François SAUVADET
… des augmentations, mais il faut réduire les niches, il faut
continuer, d’ailleurs nous l’avions proposé au Nouveau Centre
depuis des années…
Julien ARNAUD
Ce n’est pas des dépenses publiques ça.
François SAUVADET
Ecoutez, les niches c’est quand même des dépenses publiques, en
tout cas ce sont des non rentrées. Lorsque vous consentez un
avantage à un groupe de personnes pour soutenir un emploi, pour
soutenir un autre domaine…
Julien ARNAUD
Je ne parle pas des dépenses de fonctionnement.
François SAUVADET
…eh bien ce sont des rentrées que vous avez en moins. C’est un
équilibre budgétaire auquel il ne faut pas revenir. Moi je souhaite
qu’on continue à être très engagé sur la réduction de la dépense
publique et je pense profondément qu’en effet, le non
remplacement d’un sur deux qui a produit des effets, qui est une
méthode à la française, intelligent je crois de faire la réforme, eh
bien elle devra trouver son prolongement par un débat sur ce que
doit être, au moment des présidentielles, ce que doit être une
fonction publique d’Etat, quel rôle on doit attendre d’un Etat
moderne, avec un souci, c’est qu’il faudra qu’on baisse notre niveau
de dépenses parce qu’on ne pourra pas continuer de laisser notre
dette dans le sac à dos des enfants.
Julien ARNAUD
2,5 millions de votants pour la primaire socialiste, c’est un succès
pour vous ?
François SAUVADET
Ecoutez, moi je vis mal cet épisode de primaire, non pas parce qu’il
y a eu 2,5 millions de personnes, mais enfin je trouve que
franchement, j’avais l’impression d’être devant une émission de télé
réalité, c’était la ferme des célébrités en train de se parler à huis
clos devant les Français, on se disait, quel va être le vainqueur
alors que la France est confrontée à une telle difficulté, avec l’avenir
même de la zone euro qui est en jeu ; moi j’ai trouvé que ce débatlà était surréaliste. La démagogie de la surenchère, l’annonce de
créations de postes de fonctionnaires alors que la France est
confrontée à un sujet difficile et que j’aurais aimé plutôt que pendant
ce temps-là le Parti socialiste vote la règle d’or, ça aurait été
beaucoup plus utile comme message adressé à l’ensemble de nos
partenaires, notamment à l’ensemble de la communauté
internationale.
Julien ARNAUD
Pendant ce temps-là aussi, François FILLON s’adressait aux
parlementaires centristes, c’était hier soir à Issy-les-Moulineaux, il
s’est prononcé contre une candidature du Nouveau Centre, même
s’il ne l’a pas dit explicitement en ces termes, qu’en pensez-vous,
êtes-vous favorable à une candidature présidentielle ?
François SAUVADET
Moi écoutez, j’ai un désaccord avec Hervé MORIN sur un point, lui il
pense que la candidature à la présidentielle c’est l’alpha et l’oméga
de l’existence d’un parti politique. Personnellement je ne le pense
pas, si au préalable vous n’avez pas rassemblé. Donc ma priorité
pour ce qui me concerne, c’est de continuer au rassemblement des
centres pour peser dans la vie politique française. Ca veut dire
continuer de travailler avec Jean-Louis BORLOO, continuer de
travailler avec Jean-Marie BOCKEL, continuer de travailler avec
Hervé de CHARRETTE pour faire en sorte que nous ayons un
rassemblement. Vous savez, j’inviterai chacun à regarder l’histoire.
Le Parti communiste en 2007 présente un candidat, madame
BUFFET, 1,93%. Résultat : incapacité de faire même un groupe à
l’Assemblée nationale et aujourd’hui le groupe communiste est
présidé par un Vert. Moi j’ai envie d’une famille politique qui compte
dans la vie politique française et mon objectif c’est que nous ayons
demain, un groupe plus puissant au Parlement que nous n’avons
aujourd’hui.
Julien ARNAUD
Et est-ce que oui ou non vous pourriez comme Hervé MORIN :
votez François BAYROU au premier tour c’est comme voter
socialiste ?
François SAUVADET
Ah oui ça tout à fait. D’ailleurs, enfin il n’y aucune ambigüité làdessus, nous, nous participons à la majorité, on a choisi d’être un
parti de gouvernement avec notre autonomie en apportant notre
héritage humaniste quand François BAYROU a choisi de se mettre
au bord de piste. Et puis on sait très bien que son bord de piste va
le tendre à appeler à voter à gauche, c’est une surprise pour
personne.
Julien ARNAUD
François SAUVADET qui appelle à poursuivre la politique de réduction
d’effectifs dans la fonction publique, merci beaucoup