Généralités sur la curarisation et la décurarisation
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Généralités sur la curarisation et la décurarisation
Généralités sur la curarisation et la décurarisation Pr Dan Benhamou DAR Bicêtre Composantes de l’anesthésie Conscience Mémorisation Hypnose Réponses somatique et du SNA Antinociception Anesthésie balancée Myorelaxation Force musculaire Monitorage multimodal de l’anesthésie Unité motrice Jonction neuromusculaire Bowman 2 édition Bowman W, 1990 Synthèse et stockage de l’acétylcholine Propagation du potentiel d’action Canal sodique Curares • Indications: IOT, relâchement musculaire pour la chirurgie • Différents curares – Succinylcholine: délai court et durée très brève – Pancuronium: délai long (2-4 mn) et durée très (trop) longue (45-55 mn) – vécuronium, atracurium, rocuronium: délai long (2-4 mn) et durée intermédiaire (25-40 mn) • Mécanisme d’action: bocage de la transmission synaptique neuromusculaire par action sur la plaque motrice Différence entre les deux classes de curares: vitesse d’installation et durée d’action • Curare dépolarisant: dépolarisation de la membrane postsynaptique de la jonction neuromusculaire par libération d’Ach avant de la bloquer (succinylcholine) – Urgence: « estomac plein », accueil traumatisés, urgences orthopédiques ou digestives… Mode d’action de la succinylcholine • Dépolarisation de la membrane post-synaptique comparable à celle de l’ACh mais prolongée • Inactivation des récepteurs cholinergiques nicotiniques • Inactivation des canaux sodiques de la zone périjonctionnelle (inhibition de la propagation du potentiel d’action) Avantages • • • • Délai d’action court # 60 secondes Hydrolyse par les estérases plasmatiques Hydrolyse hépatique faible Demi-vie # 4 min et courte durée d’action : 5 – 10 mn Effets secondaires • Fasciculations • Douleurs musculaires : 5 – 83 % • Augmentation de la kaliémie : 0,1 – 0,5 mmol/l • Tachycardie chez l’adulte (stimulation sympathique) • Bradycardie chez l’enfant ou en cas de réinjection • Pression intragastrique : 7 – 12 cm H2O • Pression intra-oculaire : 8 – 12 cm H2O • Augmentation du tonus du masséter Accidents graves • Curarisation prolongée • Hyperkaliémie massive – Brûlures – Paraplégies, tétraplégies – Myopathies – Immobilisation prolongée – Sepsis, tétanos • Arrêt cardiaque • Accident allergique • Hyperthermie maligne : discuté Curarisation prolongée • Hétérozygotes : 0,25 – 1 % • Homozygotes : 0,02 % • Déficits acquis (conséquences faibles) : – Insuffisance hépato-cellulaire – Dénutritions, sepsis sévère – Cyclophosphamide, écothiopate Différence entre les deux classes de curares: vitesse d’installation et durée d’action • Curares non dépolarisants: blocage compétitif des récepteurs nicotiniques – Utiles pour un blocage prolongé au cours de la chirurgie ou en réanimation (adaptation au ventilateur, ARDS, hypothermie…) Nb de patients (n=) Variabilité individuelle à l’installation Délai d’installation (sec) Le Menedeu A et al. Ann Fr Anesth Réanim 1998;17:R096 Déglutition et curarisation résiduelle Eriksson LI et al, Anesthesiology, 1997; 87: 1035 Incidence de la curarisation en SSPI Longue durée d’action 1979 d-tc, Panc, Gal TOF ratio < 0.70 (% de patients) 42 1988 Panc 36 1990 Panc 39 Durée d’action intermédiaire 1988 Atracurium 4 1988 Vecuronium 9 1990 Atracurium 2 1990 Vecuronium 4 Durée d’action courte 1996 Mivacurium 12 Complications pulmonaires postopératoires (POPC) Pancuronium (n = 226) n POPC (%) TOF > 0.70 167 TOF < 0.70 59 4.8 16.9* Atracurium, Vecuronium (n = 450) n POPC (%) 426 5.4 24 4.2 * p < 0.02 Berg et al, Acta Anaesthesiol Scand, 41 : 1095, 1997 Incidence en France de la curarisation résiduelle 526 patients consécutifs sur période de 8 mois % patients En SSPI, après 1 dose unique de curare intermédiaire à l’induction (atracrium, rocuronium, vécuronium): 70 60 50 40 30 20 10 0 T4/T1 < 0,9 T4/T1 < 0,7 * * * < 60 [60-90] [90-120] * > 120 min À l’arrivée: 16% ont un T4/T1 < 0,7 45% ont un T4/T1 < 0,9 2h après injection: 10% ont un T4/T1< 0,7 37% ont un T4/T1 <0,9 B. Debaene et al. Anesthesiology 2003 Comment éviter la curarisation résiduelle? • Choix du curare • Monitorer • Antagoniser Conférence de Consensus sur la curarisation 1999 Antagoniste: Néostigmine AFAR 2000 Inhibiteur de l’acétylcholinestérase augmentation de la C° en Ach dans la jonction neuro-musculaire Compétition Ach /Curare ND pour fixation sur Rc Nicotiniques • Ne permet pas de lever un bloc profond • Accélère la vitesse de décurarisation….. lorsqu’elle a débutée!! • Efficace en 10 à 15 minutes après 40 µg/kg de neostigmine • Effets II par Rc muscariniques prévention par atropine (Bradycardie, hypoTA, sécrétions bronchiques, nausée, péristaltisme) Degré du bloc et décurarisation En pratique 1) Ne pas décurariser trop tôt : • 2 réponses Td4 (durée inter.) • 4 réponses Td4 (pancuronium) 2) Ne pas décurariser quand le bloc est > 75% 3) La dose de néostigmine doit être adaptée en fonction du bloc 10% < Td4 < 40% néostigmine 40 µg/kg 40% < Td4 < 75% néostigmine 20 µg/kg 4) Monitorage de la curarisation Structure des cyclodextrines: Disposition en «anneau ou tronc de cône» = molécule-cage • Une cavité centrale lipophile: • environnement carboné apolaire, hydrophobe (squelette carboné et oxygène en liaison éther) • capable d'accueillir des molécules peu hydrosolubles • Une partie externe ( hydrophile ): • groupements Hydroxyles chargés négativement • bonne solubilité en milieu aqueux ORG 25969 (1 mg/kg) chez le chat Sugammadex (Bridion®)
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