Commotions cérébrales, des outils pour ne pas y perdre la tête
Transcription
Commotions cérébrales, des outils pour ne pas y perdre la tête
Commotions cérébrales, des outils pour ne pas y perdre la tête Journées Montfort 2016 Sylvain Ladouceur m.d. Dip. Med. Sport P.E.C. Université de Sherbrooke Médecin de famille Divulgation du présentateur • Enseignant : Sylvain Ladouceur m.d. • Relations avec des intérêts commerciaux : – – – – Subventions/soutien à la recherche : nil Bureau des conférenciers/honoraires : nil Frais de consultation : nil Autres : nil Divulgation de soutien commercial • Ce programme de formation a été produit sans soutien financier. • Ce programme de formation a été produit sans aucune forme de soutien. • Conflits d’intérêt potentiels : – AUCUN Objectifs • 1. Diagnostiquer les commotions cérébrales. • 2. Prodiguer des conseils judicieux pour le retour progressif aux activités (sport, école, travail) • 3. Énumérer les mesures efficaces pour les prévenir. PLAN 1. Cas clinique 2. Définition 3. Physiopathologie 4. Signes et symptômes 5. Systèmes impliqués 6. traitement 7. Retour aux activités 8. complications syndrome post commotionnel syndrome deuxième impact ETC « encéphalopathie traumatique chronique » 9. Prévention Loi Rowan Stringer (149) 1. Cas clinique • Joueur de football de 17ans se présente avec son père à la clinique d’urgence un mercredi PM Collision casque à casque (#52) vendredi passé au 4ième quart Vous l’examinez • Alerte et orienté. • Aucun déficit à l’examen neuro. • Cardio-pulmonaire et musculosquelétique O.K. • Etat mental normal. Il veut votre accord pour un retour au jeu Lui donnez-vous? Sinon quelle est la prochaine étape? 2. Définition • « Je me suis fait frapper dans la bande, je me demandais ce qui se passait. J’ai été un peu ébranlé. J’ai fini la partie. Le lendemain j’avais mal à la tête, j’étais fatigué » • Sydney Crosby Définition • « Je suis tombé assis, j’ai eu un double choc. J’ai dit au soigneur que je n’étais pas correct. Le médecin sur place m’a examiné et m’a fait passer l’examen de base protocolaire. Il m’a dit que j’avais réussi le test et que je pouvais retourner au jeu, mais moi, je savais que je n’étais pas bien et je n’ai pas voulu revenir. J’ai raté deux mois et demi par la suite… » Guillaume Latendresse Définition • « avoir une commotion c’est comme dire : t’es pas un « tough » » Étienne Boulay 2. Définition- évolution • Commotion : terme historique représentant un mouvement du cerveau dans la boîte crânienne et résultant en des Sx cliniques sans relation avec des lésions pathologiques. • Traumatisme crânio-cérébral (TCC) – Association plus franche avec des lésions pathologiques. – TCCL (léger) GCS 13-15/15 30 minutes ou plus après – – l’accident, lors de l’évaluation à l’urgence. TCCM (moréré) GCS 9-12/15 TCCS (sévère) GCS 8/15 et moins – 90% des TCC sont légers et souvent appelés commotions cérébrales Définition-évolution Médecin perse Razes Première utilisation du terme dans un contexte moderne à la fin du premier millenium. A utiliser le terme commotion pour décrire un état physiologique anormal du cerveau. Lui donnant un sens spécifique et le distinguant de lésions cérébrales sévères. Première définition officielle en 1966 par le « Committee to Study Head Injury Nomenclature » Définition-évolution • 4 grands groupes ont émis des définitions et des lignes de conduite – TPCC « Team Physician Consensus Conference » – AMSSM « American Medical Society for Sports Medicine » – AAN « American Academy of Neurology » – CISG « International Consensus in Sport Group » Consensus sur définition et lignes de conduites 2. Définition-évolution • 1. 1er symposium international sur les commotions dans le sport (Vienne 2001) – IIHF FIFA CIO – Définition – Importance évaluation neurocognitive • 2. 2ième conférence internationale sur les commotions dans le sport (Prague 2004) – Commotion simple vs complexe – Application pédiatrique – S.C.A.T. • 3. 3ième conférence internationale sur les commotions dans le sport (Zurich 2008) – – – – – Abandon de simple vs complexe S.C.A.T. 2 Aspects psychologiques ETC Protocole de retour au jeu 2. Définition 4ième conférence internationale sur les commotions cérébrales dans le sport (Zurich 2012) Pathologie complexe touchant le cerveau, induit par des forces biomécaniques traumatiques Causé par un coup à la tête ou un impact à une partie du corps produisant un mouvement de va-et-vient de la tête. Entraînant une altération fonctionnelle>structurelle Neuroimagerie normale. Outils S.C.A.T. 3 et S.C.A.T. pédiatrique Un peu d’épidémiologie • Phénomène sous diagnostiqué – Estimation: 1.6-3.6 millions commotions sportives par année aux USA • 300 000 de rapportées seulement!(USA) • TCC: 8.9% des blessures sportives à l’école secondaire • 6 fois plus de commotions dans les sports organisés (vs loisirs) – 1/3 des athlètes ne reconnaissent pas les symptômes – On estime à 70-100 commotions cérébrales par fin de semaine au Québec dans les sports (Dave Ellemberg) Selon les sports • Soccer (football international) – 11% de cas déclarés – 62,7% rapportent des symptômes lors d’une saison • Football américain – 5.1% de cas déclarés – 70,4% rapportent des symptômes lors d’une saison • Hockey sur glace – 25% de cas déclarés Source : conférence Dave Ellemberg (neuropsychologue), janvier 2016 Commotions par 1000 athlètes Br J Sport Med 2013 Culture du sport Max Pacioretty Thoma Müller Eric Lindros Étienne Boulay Culture du sport Mike Webster, premier joueur autiopsié Par Dr Omalu (Dx ETC) Brett Favre Sydney Crosby Rowan Stringer Physiopathologie Pas encore bien compris mais on sait que: • • • • • Perturbation neuro-métabolique Perturbation neuro-chimique Dérèglement neuro-électrique Processus inflammatoires Crise énergétique « tempête » Cascade sur 24-48h • 1. dommage membrane neuronale • 2. libération de K+ et glutamate hors du neurone • 3. entrée de Ca+ entraînant une altération de la production ATP par les mitochondries du neurone. • 4. pompe Na+/K+ entraîne une entrée de Na+ entraînant une demande d’ATP (dont la production est déjà altérée) • 5. Comme la mitochondrie ne peut fournir l’ATP nécessaire métabolisme anaérobique avec production de lactates. • 6. ÉTAT HYPOMÉTABOLIQUE. Fatigabilité accrue car cerveau sur stimulé Histoire naturelle • *Symptômes souvent présents sur le coup mais peuvent être retardés de plusieurs heures. – Parfois plus de 48h • Durée des Symptômes souvent < 72 h avec résolution complète en 7-10 jours. (80-90% des cas) • Récupération prolongée chez: – les enfants et les adolescents – ceux avec ATCD de commotion. QUIZ • 1. Une PDC brève est associée avec une récupération prolongée ? – Faux Moins de 10% des commotions ont une PDC • 2. Les convulsions immédiatement après le traumatisme sont bénignes ? – Vrai Mikaël Tam Coup de coude de Patrice Cormier. Convulse sur la glace. Voir vidéo sur youtube QUIZ • 3. Les céphalée prolongée (>60h), la fatigue, la confusion ou la présence de plus de 3 symptômes augmente le risque d’avoir une récupération prolongée ? Vrai 4. En aigu, les symptômes sont toujours diffus mais en chronique il peut y avoir des symptômes locaux (symptômes visuels lors d’un coup à l’occiput) ? Faux QUIZ • 5. Risque de refaire une commotion après en avoir fait une ? – 3 fois plus de risque – 2 fois plus de risque – 1,5 fois plus de risque 1,5 fois plus de risque Signes et symptômes « J’ai conduis mon auto après le match et j’aurais pas dû. » Étienne Boulay (Alouettes de Montréal) *Jugement altéré « J’avais des nausées lors de l’entraînement. Je me sentais comme dans un rêve. J’étais ailleurs. » Étienne Boulay (Alouettes de Montréal) « Je ne pouvais plus me concentrer dans une conversation avec des gens » Étienne Boulay (Alouettes de Montréal) « Je m’endormais à la mi-temps dans mon casier. » Étienne Boulay (Alouettes de Montréal) « J’avais le goût de pleurer pendant le match. J’étais triste d’avoir échappé le ballon. Je pleurais ! Étienne Boulay (Alouettes de Montréal) 4. Signes et symptômes • 1.Affectifs/émotionnels • 2. Cognitifs • 3. Somatiques/physiques • 4. Sommeil Affectif-émotionnel • Anxiété • Tristesse-Dépression • Labilité émotionnelle • Irritabilité • Changement de personnalité • Manie Cognitifs • Amnésie Désorientation • Se sentir ralenti Perte de conscience • Difficulté à articuler • Confusion Regard fixe Réponse verbale retardée • Difficulté de concentration • Trous de mémoire Désorientation Somatiques-physiques • Vision brouillée • Convulsions • Vertige/déséquilibre • Fatigue • Céphalée • Étourdissement • Photophobie • Sonophobie • Nausée/vomissement • Engourdissement/fourmillement • Tinnitus Sommeil • Diminution du sommeil • difficulté à s’endormir • somnolence • hypersomnie 5. Systèmes impliqués • 1. Vestibulaire – (Rééducation en physio.) • 2. TM « temporo-mandibulaire » – Dentiste • 3. Cervical – Physio., ostéopathie • 4. Occulo-moteur – Rééducation physio., ergo. • 5. Crânien (cognitif) – neuropsychologue • 6. Myofacial (muscles du cou) – Physiothérapie • 7.Psychologique – psychothérapie Évaluation sur la ligne de touche Évaluation sur la ligne de touche • Priorité ABC et stabilisation colonne cervicale – Colonne cervicale OK selon critères de NEXUS • Pas de douleur cervicale centrale • Pas de déficit neuro central • GCS 15/15 • Pas d’intoxication • Pas de stimuli douloureux distrayant – Gestion de l’équipement selon la situation • Si ABC et colonne cervicale OK: évaluation supplémentaire hors de la surface de jeu Évaluation sur la ligne de touche • 1. idéalement après 15 minutes et dans le calme. • 2. par une personne qualifiée • 3. SCAT-3: comprend les questions de Maddock et BESS (recommandé par le consensus) • 4. Référer en milieu hospitalier : – – – – – vomissements répétés convulsions Sx neuro focal GCS<15 comportement anormal ou Sx ou signe neuro qui progresse. – Lésion spinale potentielle Score de Maddocks Épreuve d’équilibre BESS Erreurs: D’abord sur une surface dure puis une surface molle 1 point par erreur Durée de 20 sec. par position 1. Main qui quitte la crête Iliaque. 2. Déplacement de la hanche de plus de 30o de flexion ou d’abduction 3. Soulèvement de l’avant pied ou des talons 4. Ouverture des yeux 5. pas, trébuchement ou chute. 6. Non maintien de la position d’évaluation pendant plus de 5 sec. Marche du funambule -Pas de chaussures. -Debout les pieds joints sur ligne de départ. -Marche aussi vite et précisément que possible sur ligne de 3 m de long et 38 mm de largeur. -Les talons juste devant les orteils en alternance. -Demi-tour au bout de la ligne et revient. -4 essais (on garde le meilleur temps). -Doit être réussi en 14 sec pour un athlète. -Échec si : quitte la ligne, écart entre talon et orteils, touche un objet ou l’examinateur pour garde son équilibre. Faire un autre essai si possible. Équilibre dynamique – vitesse - coordination Coordination Épreuve doigt-nez 5 répétitions < 4 secondes Échec si : Ne touche pas son nez Pas d’extension du coude Ne peut faire 5 répétitions Questions « GO NO-GO » de la NFL • La réponse positive à une de ces questions entraîne un retrait du jeu – 1. Perte de conscience ou ne répond pas? (peu importe la durée) Si présent, durée?______ – 2. Confusion ? (toute désorientation ou incapacité à répondre de façon adéquate aux questions) – 3. Amnésie (rétrograde/antérograde) Si présent, durée__________ – 4. Sx nouveau et/ou persistant ? (céphalée, nausée, vertige) – 5. Trouvaille neurologique anormale ?(toute anomalie motrice, sensitive, aux nerfs crâniens, équilibre, convulsion) – 6. Sx qui progresse, persiste, ou empire ? Si présent, considérer une lésion de la colonne cervicale et/ou lésion cérébrale plus sérieuse. Évaluation sur la ligne de touche • Si présente signe ou symptôme de commotion: – 1. ne pas retourner au jeu – 2. ne pas laisser sans surveillance – 3. nécessite évaluation médicale Si doute, retire (même si évaluation normale) C’est la LOI aux USA (50 états) **Ne peut pas conduire son véhicule** Remettre conseils aux proches SCAT3 (dernière page) Outils d’évaluation des commotions Version enfants (5-12 ans) Particularités: 1. Évaluation des symptômes (ce que dit l’enfant vs ce que dit le parent) 2. Questions de Maddocks plus simples SCAT-3 • Faire une évaluation pré-saison chez les athlètes à risque. • Comparaison avec évaluation pré-saison utile Valeur des outils d’évaluation Br J Sport Med 2013 Valeur des outils d’évaluation Test description Sensibilité Spécificité (%) (%) « Balance Error Scoring System Test d’équilibre, complété en 5 minutes 34-64 91 Évaluations neuropsychologiques Évaluations avec papier ou ordinateur. (mémoire, temps de réaction, fonctions cognitives, fait par neuropsychologue 71-88 - « sensory organisation test » IMAGE, mesure la capacité de garder son équilibre en altérant son orientation 48-61 85-90 SAC « standardized assessment of concussion Fait sur lignes de touche. Tôt après la blessure. 6 minutes 80-94 76-91 American Family Physician Volume 89, Number 7, April 2014 Outils de diagnostic • Pas assez d’évidence dans la littérature pour déterminer quelle est la meilleure combinaison d’outils. • Aucun de ces outils ne permet d’éliminer une commotion. • Ne remplace un examen médical neurologique rigoureux ou une évaluation neuropsychologique rigoureuse. Outils diagnostics SONDAGE Auprès de médecins de famille au Canada et aux USA Br J Sports Med 2013 Outil préféré : examen clinique Br J Sports Med 2013 Outil de décision : retour au jeu Br J Sports Med 2013 Outil canadien utile • Application cerveau/sport pour téléphones intelligents Dave Ellemberg Ph.D. neuropsychologue Traitement • 1. Retirer du jeu et école • 2. Évaluations sériées • 3. REPOS-REPOS (physique et cognitif) – 24-48 h • 4. Environnement calme • 5.Glace, massage • 6. Acétaminophène • 7. Pas d’AINS ni ASA (risque de saignement en phase aigüe) Traitement • • • • • • • Éviter les jeux vidéos, la télévision, l’ordinateur Une seule activité cognitive à la fois Limiter la lecture (cesser si provoque Sx) Faire tâches plus exigeantes en début de journée Environnement calme Si photophobie : lunettes de soleil Si sonophobie : éviter écouteurs Traitement • Éviter l’alcool • Éviter les médicaments sédatifs. • Éviter les drogues • Parce que : – Retarde la récupération – Masque une détérioration *Exercice de faible intensité pourrait être bénéfique pour les athlètes qui mettent plus de temps à se rétablir. Évolution souvent favorable • La majorité des symptômes de commotion se résorbent en 7-10 jours. • Les troubles d’équilibres rentrent dans l’ordre en 3-7 jours. • Troubles cognitifs peuvent persister dans quelques cas même si les autres symptômes et signes sont résolus. • 10-15% auront des symptômes après 10 jours de repos. Indicateurs de moins bon pronostic • 1. nombre, durée(>10 jours) et sévérité des symptômes • 2. perte de conscience prolongée (>1min), amnésie • 3. commotion avec convulsion prolongée (>1min.) • 4. commotions à répétition, commotions rapprochées • 5. commotions rapprochées avec impact moindre ou récupération de plus en plus lente. Indicateurs de moins bon pronostic • 6. enfants et adolescents (<18 ans) • 7. présence de comorbidités (migraine, dépression, TDAH, trouble d’apprentissage, trouble du sommeil) • 8. Prise de médication (psychotropes, anticoagulants) • 9. comportement (style de jeu dangereux) • 10. sport (activité à risque, sport de contact et collision, sport de haut niveau) Ref : Australian Family Physician, Vol 43, No 3, Mars 2014 Indicateurs de moins bon pronostic • La présence d’un seul de ces facteurs de moins bon pronostic requiert – une approche plus conservatrice. – une évaluation plus détaillée. – un protocole de retour au jeu sur une plus longue période. Attention aux enfants • Plus on est jeune, plus la récupération est longue et plus on est susceptibles de refaire des commotions (souvent accompagné de lésions catastrophiques). • Plus de risque de : Syndrome de 2ième impact (œdème cérébral diffus) Attention aux enfants Cerveau en développement Physique, cognitif, langage Peut laisser des traces Différences physiologiques entre un cerveau jeune et un plus âgé. Priorité : retour à l’école avant le retour au jeu. Absence de l’école en moyenne 1 ou 2 jours. (Parfois plus long) Retour à l’école lorsque les Sx ne sont plus exacerbés par la lecture ou l’utilisation de l’ordinateur 7. Retour aux activités • Jeu • École • Retour au jeu la même journée ? – NON Protocole de retour au jeu Retour au jeu par étape Étape Activité permise Objectif 1 Aucune activité physique ni cognitive jusqu’à l’absence complète de symptôme récupération 2 Exercice aérobique léger (vélo stationnaire) 70% de la FCMA Augmenter fréquence cardiaque 3 Exercice relié au sport (lancer le ballon, patiner…) Ajouter du mouvement 4 Entrainements sans contact (courir pour attraper une passe) Exercice, coordination, charge cognitive (se concentrer sur le jeu) 5 Pratique avec contact (sur avis médical) Reprendre sa confiance, habiletés évaluées par les entraineurs 6 Retour au jeu Chaque étape dure 1 journée ou plus. Autorisation médicale pour passer à l’étape 5 McCrory P, Meeuwisse W, Johnston K, et al. Consensus Statement on Concussion in sport, 3rd International Conference on Concussion in Sport held in Zurich, 2008. Clin J Sport Med 2009 Harmon KG, et al. Br J Sports Med 2013 Protocole de retour au jeu • Individualisé-graduel-progressif • Asymptomatique sans médication • Examen neuro normal, incluant une évaluation cognitive et de l’équilibre (SCAT3) • Supervision médicale souhaitable • Progression sur des jourssemainesmois • Si l’athlète devient symptomatique lors de la progression, il DOIT cesser et retourner à l’étape précédente. • Protocoles spécifiques pour certains sports – Hockey, soccer, football Recommandations scolaires • Pas de guidelines reconnues • Il faut les accommoder au niveau académique – Retirer temporairement de l’école (surtout pendant la période symptomatique) – Moins de travaux – Éviter les examens (10-14 premiers jours) – Temps prolongé pour faire les travaux et les examens • Surtout mathématiques, sciences, langue seconde – Journées de congé… • Certains athlètes ont des déficits neurocognitifs persistants après une commotion, malgré qu’ils soient asymptomatiques. • Aucun sport avec contact tant qu’ils ne sont pas de retour à leur niveau académique de base. Ref : American Academy of Neurology Continuum (Minneap Minn) 2014,20(6);1552-1569 Étapes du traitement • <2 semaines: rassurance, repos • 2-4 semaines: traiter les symptômes pour en éviter la persistance. Approche pharmacologique à envisager surtout si facteur de risque de chronicité (indicateurs de moins bon pronostic) • 4-6 semaines : traitement pharmacologique des symptômes (céphalée, insomnie, anxiété, dépression) • 6-12 semaines : intensifier le traitement des symptômes. Approche multidisciplinaire. • >12 semaines : Syndrome post-commotionnel, référé en centre spécialisé pour réadaptation multidisciplinaire post TCC. Ref.: Le Médecin du Québec, volume 51, no1, janvier 2016 Évaluation neuropsychologique • Évalue sphère cognitive seulement. • Recommandé dans tout cas où la récupération est incertaine ou dans les cas complexes (récupération prolongée) • Permet d’évaluer les déficits subtils – Attention – Capacité d’analyser l’information – Temps de réaction – Mémoire Évaluation neuropsychologique • Plus facile si peut être comparé à un test pré-commotion. • Doit être fait par un neuropsychologue. • Tests: – Axon Sports – ImPACT Une évaluation neuropsychologique NE remplace pas une histoire complète et un examen clinique neurologique. Peu aider un médecin à prendre une décision pour retour au jeu 8. Complications • Syndrome post commotionnel • Syndrome de 2ième impact • Encéphalopathie traumatique chronique Syndrome post commotionnel • « J’ai mal à la tête tous les jours. Je souffre en chien. Je serais prêt à donner mes bagues de la coupe Grey pour ne plus avoir mal à la tête. J’ai du regret d’avoir joué ! » Gabriel Grégoire (alouettes de Montréal1976-1980, coupe Grey 1977) Émission Les Franc Tireurs 5 mars 2014 Syndrome post commotionnel • Pas de définition claire • Symptômes de commotion durent plus de 710 jours (symptômes post commotion) • Durée plus de 3 mois (Syndrome) – Ref.: Moran B et al., Southern Medical Journal, 108;9 sept. 2015 • Au moins 3 des symptômes suivant: – Céphalée, vertige, fatigue, irritabilité, insomnie, trouble de mémoire ou concentration, intolérance au stress, anxiété-dépresion Syndrome post commotionnel Quand référer en centre spécialisé: Sx > 3 mois Quand traiter les symptômes par modalités autres que le repos : 1 mois Ça paraît pas Jusqu’à 33% des cas peuvent avoir des symptômes après 3 mois mettre fin à une saison voire à une carrière Syndrome post commotionnel Traitement 1 • Atteintes cognitives – Réhabilitation cognitive, Rx(methylphenidatecontroversé),… • Problèmes psychiatriques (dépression, anxiété) – Psychothérapies, Rx (ISRS sertraline, citalopram) • Céphalée (migraine, tension, cervicogénique, médicamenteuse) – Physiothérapie, ostéopathie, dentiste (T.M.) – Rx (aigüe et prophylactique) • Tryptan, amitriptyline, pregabalin) – Infiltrations (Nerf Arnold, blocs facettaires) Ref : Sharp D J, et al., Pract Neurol 2015; 15:172-186) Syndrome post commotionnel Traitement 2 • Vertiges (VPPB, migraineux, non-spécifique) – Physiothérapie, Epley, rééducation vestibulaire) • Troubles du sommeil (insomnie, apnée sommeil, somnolence diurne) – Hygiène sommeil, thérapies comportementales – CPAP – Rx hypnotiques (avec prudence) • Mélatonine, trazodone, amitriptyline, zopiclone • Fatigue – Luminothérapie, conditionnement physique – Traiter autres symptômes Ref : Sharp D J, et al., Pract Neurol 2015; 15:172-186) Syndrome 2ième impact attention • Décrit chez les patients subissant une 2ième commotion avant que la 1ière ne soit rétablie. • Perte d’autorégulation cérébrale congestion vasculaire augmentation de la PICherniation coma MORT • Rare mais plus fréquent chez les boxeurs et les moins de 20 ans Syndrome 2ième impact Ottawa teen died of 'second impact syndrome’ ELIZABETH PAYNE, OTTAWA CITIZEN Published on: June 25, 2014 | Last Updated: June 26, 2014 2:42 PM EDT Gordon and Kathleen Stringer's daughter Rowan died after hitting her head playing rugby a year ago. Rowan Stringer DCD 2013 suite à 3 commotions cérébrales en moins d’une semaine en jouant au rugby. Législation • LOI 149, Ontario • Première province canadienne à légiférer en matière de commotion cérébrale. • Depuis janvier 2014, TOUS les États américains ont légiféré sur le sujet. • BUT : éducation (athlètes, parents, entraîneurs) – Obligation de retirer du jeu si suspicion de commotion – Obligation d’avoir une évaluation médicale avant de retourner au jeu. Encéphalopathie traumatique chronique (ETC) (Anciennement dementia pugilistica) – Définition: • maladie neuro-dégénérative • Associé avec des commotions cérébrales multiples – Accumulation de protéine tau – Atrophie corticale (frontal et temporo-médial) – Élargissement des ventricules ETC – Il y aurait 2 groupes • Groupe1 : jeune (trouble de l’humeur et du comportement, suicidaire) • Groupe 2 : plus âgés (troubles cognitifs, parkinsonisme) – Diagnostique histo-pathologique au décès – Période de latence (blessure et manifestations cliniques) • 5-8 ans après la fin de carrière sportive – Incidence inconnue Dr Omalu et al. a rapporté le premier cas moderne d’ETC en 2005 chez un ancien joueur de la NFL. (M.Webster) ETC • Relation cause-effet pas encore établie entre les commotions ou exposition à des sports de contact et l’ETC. Ref.: McCrary P, et al., Br J Sports Med 2013;47:250-258 Lien plausible basé sur • Études de cas • Séries de cas • Études prospectives à venir Presque tous les chercheurs qui décrivent l’ETC, proposent une association entre les traumas à la tête et les trouvailles cliniques et pathologiques de l’ETC. Ref.: Meehan W. et al., American Academy of Neurology, Neurology, october 2015 Concussion Dédramatiser les peurs engendrées par les médias. 9. Prévention • Franc-jeu • Limiter les contacts, surtout les plus jeunes • Équipement protecteur (protecteurs buccaux, casques) joue au faible rôle pour réduire les commotions. – Protège contre lésions dentaires et orofaciales – Casques protègent contre des lésions plus graves : fractures • Renforcement des muscles du cou – Limite la transmission des forces à la tête et diminue l’impact au cerveau Prévention Changements des règlements : pourquoi permettre bagarres à poings nus ? Seulement la LNH permet cela! On diminuerait de 60% les commotions cérébrales en éliminant les bagarres au hockey. Dave Ellemberg Prévention Au soccer, contact membre supérieur-tête en tentant de faire une tête, est responsable de 50% des commotions Ref.: Andersen T. et al., Mechanism of head injury in elite football. Br J Sports Med 2004 Risque de refaire une commotion • 1 commotion : 1,5 X plus de chance • 2 commotions: 2,8 X plus de chance • 3 commotions : 3,4 X plus de chance Ref.: Guskiewicz et al., Cumulative effects associated with recurrent concussion in collegiate football players : the NCAA Concussion Study, JAMA 2003 Une histoire de 2 commotions ou plus, associé avec des symptômes post commotion et rétablissement neurocognitif prolongés Après 3 commotions, 10 X plus de risques de développer: Déficits cognitifs permanents Syndrome de type Alzheimer en vieillissant Dépression majeure Quand retirer du sport ? • Pas de ligne de conduite se basant sur des données probantes. • Auteurs experts proposent : – Neuro-imagerie anormale – Commotions multiple (nombre?) – Diminution persistante de la performance académique ou au travail. – Persistance de Sx post commotion – Périodes de récupération prolongées – Commotions se produisant avec de moindres impacts. Retour sur le cas • Que faites-vous ? • Passer à l’étape 5 – Pratique avec contact • Ensuite étape 6 – Retour au jeu Messages clés • 1. Commotion : plus fréquent qu’on pense • 2. Sx dans 4 principales sphères – Physique, cognitif, émotionnel, sommeil • Au moindre doute, RETRAIT du jeu • Ne JANAIS retourner au jeu si symptomatique • Retour progressif aux activités • Suivi et éducation : important • On doit légiférer Têtes à claque : vidéo youtube https://www.youtube.com/watch?v=rq5qfacGVbQ Sites WEB • M.E.L.S. : http://www.mels.gouv.qc.ca/sections/publica tions/publications/SLS/Promotion_securite/2 013_Commotions_depliant_FRP.pdf • NCAA Concussion program : NCAA.org/concussion • CDC Concussion Education/Head Up : http://www.cdc.gov/concussion/sports • NFL Health and Safety : NFLhealthandsafety.com Merci de votre attention Merci de votre attention Vous pouvez poser vos questions… Et faire connaître vos remarques… Même par messagerie électronique ([email protected]) Extra • Pas assez d’évidence pour déterminer si un lien existe entre une atteinte cognitive chronique et les têtes au soccer.
Documents pareils
Les commotions cérébrales dans le sport
des principales blessures causées par la boxe. Dans de rares cas, les coups à la tête peuvent causer la
mort. Même si la plupart des sports comportent un risque de traumatismes, la boxe se distingu...