Rétinoblastome Retinoblastoma
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Rétinoblastome Retinoblastoma
ARTICLE IN PRESS EMC-Pédiatrie "" (2005) """-""" www.elsevier.com/locate/emcped Rétinoblastome Retinoblastoma J.-M. Zucker a,*, L. Desjardins b, D. Stoppa-Lyonnet c, F. Doz a a Département d’oncologie pédiatrique, institut Curie, 26, rue d’Ulm, 75231 Paris cedex 05, France Service d’ophtalmologie, institut Curie, 26, rue d’Ulm, 75231 Paris cedex 05, France c Unité de génétique oncologique, institut Curie, 26, rue d’Ulm, 75231 Paris cedex 05, France b MOTS CLÉS Cancer de l’enfant ; Tumeur héréditaire ; Rétinoblastome ; Énucléation ; Hyperthermie ; Chimiothérapie néoadjuvante KEYWORDS Childhood cancer; Hereditary malignancy; Retinoblastoma; Enucleation; Hyperthermia; Neoadjuvant chemotherapy Résumé Le rétinoblastome est une tumeur maligne embryonnaire rare du très jeune enfant dont le diagnostic, s’il était fait dès l’apparition encore trop souvent négligée des premiers symptômes, leucocorie et strabisme, permettrait aux équipes pluridisciplinaires spécialisées de poser, pour une maladie limitée à la rétine, les indications des traitements les plus conservateurs. Même si la guérison est, dans les pays économiquement développés, la règle, et si le pronostic des formes graves extraoculaires encore fréquentes dans les pays pauvres a spectaculairement bénéficié de l’essor des combinaisons chimioradiothérapiques, la maladie expose encore souvent à des séquelles : énucléation de l’œil, déformations faciales des irradiations, handicap visuel uni- ou bilatéral, seconde tumeur dans les formes héréditaires. La plus grande fréquence du recours aux nouvelles approches conservatrices, évitant l’irradiation externe et combinant la chimiothérapie néoadjuvante et les traitements ophtalmologiques ciblés, laisse néanmoins espérer une amélioration substantielle de la qualité de vie des enfants guéris, même si les risques thérapeutiques et la prédisposition constitutionnelle à la survenue de deuxième tumeur ne sont pas complètement évitables dans les formes héréditaires de rétinoblastome. À côté de l’indication maintenant bien établie du diagnostic prénatal dans les formes familiales, et malgré les limites de l’analyse génétique, il devient possible dans un nombre croissant de cas non familiaux de faire une détection directe ou indirecte des pertes d’allèles et d’affiner ainsi l’information génétique. © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Abstract Retinoblastoma is a rare embryonic tumour in very early childhood. If diagnosed as soon as leucocoria and strabismus (the too frequently neglected first symptoms) appear in patients with a tumour limited to retina, the multidisciplinary team may successfully initiate conservative treatment. In developed countries, retinoblastoma has become a curable disease and in poorer regions, although severe extra-ocular cases remain very frequent, the prognosis has been dramatically improved by combined radiochemotherapeutic strategies. Nevertheless, in these countries, sequelae of previous treatment remain frequent: eye enucleation, radiation-induced facial deformities, uni or bilateral impaired vision, second cancer in hereditary cases. Conversely, as a result of the trend to apply new conservative approaches, the quality of life of cured children should be radically improved, even if treatment complications can occur, as well as genetic predisposition to second tumours in hereditary retinoblastomas. Owing to the currently well established indication of prenatal diagnosis in familial cases, and despite the * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J.-M. Zucker). 1762-6013/$ - see front matter © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés. doi: 10.1016/j.emcped.2005.09.002 EMCPED-61 ARTICLE IN PRESS 2 J.-M. Zucker et al. limitations of genetic analysis, direct or indirect detection of allelic losses can be performed in an increasing number of familial cases, contributing to more suitable genetic information. © 2005 Elsevier SAS. Tous droits réservés. Introduction Le rétinoblastome est la tumeur maligne oculaire la plus fréquente chez l’enfant. Son incidence est de 1/15 000 à 1/20 000 naissances, avec un sex-ratio de 1,5/1. Dans environ 60 % des cas, la tumeur est unilatérale avec un âge médian au diagnostic de 2 ans et la plupart de ces formes sont non héréditaires ; dans 40 % des cas, la tumeur est bilatérale et toujours héréditaire, découverte à un âge médian de 1 an.1-3 Génétique Le rétinoblastome est un modèle de développement tumoral par défaut d’anti-oncogène. Premier gène suppresseur de tumeur pressenti,4 puis identifié,5 le gène RB1, qui joue un rôle majeur dans la régulation du cycle cellulaire, se situe au niveau du bras long du chromosome 1 (bande 13q1.4) et possède 27 exons. Le développement d’un rétinoblastome est lié à l’inactivation nécessaire, mais probablement non suffisante, par mutation ou délétion, des deux allèles du gène RB1 : chez les enfants prédisposés (porteurs de formes héréditaires, bilatérales ou unilatérales multifocales), le premier événement survient au niveau des cellules germinales, et toutes les cellules de l’organisme portent l’allèle muté ; la seconde altération est acquise et présente dans les seules cellules tumorales ; chez les autres enfants (formes non héréditaires unilatérales unifocales), ces deux événements surviennent au niveau des cellules somatiques ; ces données confirment l’hypothèse émise par Knudson en 1975. On remarque que 90 % des rétinoblastomes sont des formes sporadiques alors que les formes familiales (au moins deux cas dans la famille) ne comptent que pour 10 % : la transmission de ces dernières se faisant de façon autosomique dominante, avec une pénétrance élevée supérieure à 90 %, il est devenu clair que la plupart des formes héréditaires sont dues à une néomutation germinale : celle-ci est dans la grande majorité des cas d’origine paternelle.6 L’analyse génétique s’appuie sur des tests moléculaires sophistiqués : • recherche directe d’une mutation constitutionnelle du gène RB1, encore limitée actuellement par la complexité de la structure du gène et la diversité des mutations ;7,8 il s’agit le plus souvent de mutations ponctuelles, ou parfois de délétions ou de réarrangements complexes du gène dans le bras long du chromosome 13, associées à un retard psychomoteur et staturopondéral, voire à un syndrome malformatif ;9 • identification indirecte, dans les formes familiales, des marqueurs intragéniques ou flanquant le gène RB1 communs chez les membres atteints de la famille, habituellement un parent et un enfant ; • étude de perte d’allèle dans les cellules tumorales.10 Le gène RB1 possède une activité suppresseur de tumeur qui se déploie de façon pléiotropique et son altération prédispose également, d’une part, le plus souvent dans les 5 premières années de la vie, à une rare atteinte ectopique intracrânienne des cellules photoréceptrices de la glande pinéale (rétinoblastome trilatéral)11 de pronostic très sombre, d’autre part à d’autres cancers primitifs dont le risque relatif d’apparition secondaire a été évalué à 13 à l’âge de 35 ans12 et qui sont surtout des sarcomes osseux et des tissus mous13 avec une fréquence accrue atteignant 30 à 50 % à 20 ans dans des séries historiques de patients irradiés.14 Diagnostic Points forts Circonstances de découverte (Fig. 1). Deux signes révélateurs sont particulièrement fréquents. La leucocorie et le strabisme. La leucocorie est le signe d’appel dans plus de 50 % des cas ; son aspect évolué est l’œil de chat amaurotique ; repérée seulement au début sous certaines incidences et pour certaines luminosités, elle est bien mise en évidence sur les photos au flash : un reflet pupillaire anormal signalé par les parents doit alerter, même s’il n’a pas été retrouvé lors de l’examen clinique. Le strabisme qui traduit une mauvaise vision devient rapidement constant et ne doit pas être confondu avec un strabisme d’accommodation physiologique du nourrisson. Chacun de ces signes est encore trop souvent méconnu et de- ARTICLE IN PRESS Rétinoblastome vrait imposer un examen du fond d’œil (FO) par un ophtalmologiste entraîné.15 Le diagnostic de rétinoblastome peut être porté également à l’occasion d’un dépistage systématique familial ou d’un FO orienté par un syndrome malformatif avec anomalie cytogénétique repérée intéressant la région 13q14. D’autres circonstances sont plus rares et correspondent en général à des formes évoluées pour lesquelles les symptômes initiaux ont été négligés : exophtalmie, signes inflammatoires locaux, anisocorie, hétérochromie irienne. 3 nes formes d’uvéite que peuvent simuler les rares formes infiltrantes diffuses de rétinoblastome. Plusieurs examens radiologiques,3 l’échographie (US) effectuée lors du FO sous AG, et la tomodensitométrie (TDM) ou l’imagerie par résonance magnétique (IRM) peuvent contribuer au diagnostic (Fig. 2), montrant une masse endo-oculaire plus échogène (US) et plus dense (TDM) que le vitré, calcifiée dans 90 % des cas, et le décollement de rétine éventuellement associé. Le diagnostic est en règle posé dès l’examen du FO et le meilleur critère diagnostique en imagerie (TDM notamment) est l’existence de calcifications intratumorales. Bilan d’extension Bilan d’extension intraoculaire Figure 1 Leucocorie. Circonstance de découverte fréquente : la tumeur apparaît visible sous forme d’un reflet blanc dans la pupille. Diagnostic positif et différentiel Le diagnostic est le plus souvent effectué lors de l’examen du FO sous anesthésie générale (AG) en milieu spécialisé (Fig. 2), montrant un aspect caractéristique de tumeur blanchâtre, s’accompagnant d’une dilatation angiomateuse des vaisseaux (forme endophytique), souvent implantée au pôle postérieur de la rétine ; il peut parfois être difficile de visualiser les tumeurs en cas de décollement rétinien (forme exophytique) ou d’hémorragie vitréenne. C’est uniquement dans ces rares formes atypiques au FO que le diagnostic peut être complexe : les principaux diagnostics différentiels sont la maladie de Coats (atteinte rétinienne unilatérale, plus fréquente chez le garçon, avec télangiectasies et exsudats sous-rétiniens d’aspect jaunâtre), l’infestation oculaire à Toxocara canis (avec un contexte épidémiologique, chez des enfants plus grands), la persistance du vitré primitif, et certai- Il est fait par le FO sous AG, réalisé au mieux par l’ophtalmoscopie indirecte au casque de Schepens et une loupe permettant de visualiser l’ensemble de la rétine depuis le pôle postérieur jusqu’à la zone la plus antérieure ou ora serrata. Cet examen, aidé de l’échographie, précise l’uni- ou la bilatéralité des lésions, le nombre des tumeurs, leur situation dans la rétine, leur rapport avec la papille du nerf optique et la macula, leurs dimensions en diamètre et en épaisseur, ainsi que l’existence d’un envahissement localisé ou diffus du vitré. À l’heure actuelle, cette évaluation est complétée en milieu spécialisé à l’aide d’une caméra digitalisée permettant l’enregistrement et le suivi de ces données cliniques. Le nombre de tumeurs est parfois difficile à préciser dans les formes intraoculaires étendues. Le degré d’envahissement rétinien est précisé selon le groupage de Reese (Tableau 1) qui reste la classification de référence.16 Elle n’est pourtant plus parfaitement adaptée dans la mesure où elle a été créée pour prévoir la probabilité de succès d’un traitement conservateur par irradiation externe et à une époTableau 1 Classification de Reese-Ellsworth en cinq groupes (dp : diamètre papillaire = 1,5 à 1,75 mm). • Groupe I : tumeur unique ou multiple < 4 dp, en arrière de l’équateur de l’œil • Groupe II : tumeur unique ou multiple 4-10 dp, en arrière de l’équateur de l’œil • Groupe III : tumeur isolée > 10 dp, en arrière et/ou toute tumeur en avant de l’équateur de l’œil • Groupe IV : tumeurs multiples dont certaines > 10 dp et tumeur allant jusqu’à l’ora serrata • Groupe V : tumeurs envahissant > ½ rétine et/ou ensemencement du vitré ARTICLE IN PRESS 4 J.-M. Zucker et al. Figure 2 Diagnostic : l’examen du fond d’œil montre la tumeur blanchâtre (A, B), retrouvée à l’échographie (C), avec de fréquentes calcifications au scanner (D). que où l’ophtalmoscopie indirecte n’existait pas, ce qui rendait difficile l’examen de la périphérie oculaire. Bilan d’extension intraorbitaire Il repose sur l’imagerie TDM ou IRM, presque toujours nécessaire, sauf en cas de petites tumeurs uni- ou bilatérales à distance de la papille, souvent diagnostiquées dans le cadre d’un dépistage. L’IRM est la technique la plus sensible, mais elle nécessite une AG pour assurer l’immobilité complète de l’enfant. Bien que devenue rare aujourd’hui, l’extension radiologique au nerf optique rétrolaminaire est attentivement recherchée, notamment en cas de tumeur touchant la papille, car elle indiquerait pour l’énucléation une section préchiasmatique du nerf par une voie d’abord neurochirurgicale sousfrontale. L’extension extrasclérale peut être individualisée, mais l’imagerie est en revanche insuffisante pour prédire l’envahissement choroïdien.17 Bilan d’extension à distance Un bilan d’extension à la recherche de métastases est inutile dans la plupart des cas de rétinoblastome et ne doit être réservé qu’aux formes avec atteinte extrarétinienne authentifiées par examen histologique de la pièce d’énucléation ou aux formes avec atteinte orbitaire ou extraoculaire d’emblée, devenues exceptionnelles dans les pays économiquement développés : en ce cas, une analyse cytologique du liquide céphalorachidien et une étude cytologique et histologique de la moelle osseuse seront effectuées. Enfin, une scintigraphie osseuse et une IRM ne seront imposées qu’aux cas d’atteinte orbitaire et/ou de métastases ganglionnaires (prétragiennes ou cervicales) et/ou à distance. Traitement Principes généraux Les indications des différents traitements (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie) et de leurs ARTICLE IN PRESS Rétinoblastome 5 combinaisons sont posées en fonction du bilan d’extension initial. Elles sont fondées sur le triple souci d’assurer le meilleur taux de guérison de ce cancer, de minimiser les séquelles visuelles et esthétiques ultérieures, et de réduire le risque de deuxième tumeur. Les indications, la réalisation, l’évaluation et le suivi de ces traitements imposent la prise en charge en milieu onco-ophtalmologique pluridisciplinaire spécialisé.3,18 Rétinoblastome unilatéral (Fig. 3) Énucléation Dans la plupart des formes unilatérales, atteintes intraoculaires étendues touchant une part importante de la rétine elle-même fréquemment totalement décollée, avec envahissement de la cavité vitréenne, il n’y a pas de traitement conservateur possible et l’indication de l’énucléation reste impérative.19 Dans quelques cas cependant, l’extension locale de la tumeur (buphtalmie, atteinte du nerf optique) rend dangereux l’acte opératoire qui peut ne devenir réalisable qu’après une chimiothérapie néoadjuvante de réduction.20 Les critères de qualité de l’énucléation sont les suivants : section du nerf optique la plus postérieure possible dans la cavité orbitaire, absence d’effraction du globe oculaire, mise en place d’un implant orbitaire, plus volontiers en corail actuellement, ce qui en limite le risque de rejet et permet une meilleure mobilité ultérieure de la prothèse,21 enfin réalisation en lien avec le pathologiste de prélèvements tumoraux pour les études génétiques. Critères de risque histologiques Une étude anatomopathologique méthodique (examen du globe oculaire en entier et de toutes les portions – pré- et rétrolaminaire, tranche de section – du nerf optique disponible, ainsi que de ses gaines méningées ; recherche d’une atteinte choroïdienne, minime ou massive, sclérale, ou microscopique extrasclérale et d’un envahissement du Figure 3 Arbre décisionnel. Rétinoblastome unilatéral. ARTICLE IN PRESS 6 corps ciliaire et du segment antérieur de l’œil) permet de définir des groupes de risque qui guident les indications des traitements adjuvants :22 • risque élevé si l’exérèse est microscopiquement incomplète : envahissement extrascléral ou de la tranche de section du nerf optique ou de ses gaines méningées ; • risque faible si le nerf optique est indemne ou seulement atteint dans sa portion prélaminaire ou si l’envahissement choroïdien est absent ou minime (localisé, superficiel) ; • risque moyen s’il existe un envahissement rétrolaminaire du nerf optique, choroïdien massif ou du segment antérieur de l’œil. Indications et modalités des traitements adjuvants • Dans les situations extrêmes de risque, un consensus thérapeutique existe : traitement adjuvant par irradiation de la cavité orbitaire et chimiothérapie conventionnelle dans le groupe de haut risque. Absence d’indication à un traitement adjuvant pour la plupart des auteurs dans le groupe de risque faible. Néanmoins, dans les formes de haut risque, la place de la chimiothérapie intensive avec support de cellules souches hématopoïétiques n’est pas fermement définie23 et la difficulté de quantification de l’atteinte choroïdienne fait préconiser par certains une chimiothérapie quel que soit le degré minime ou massif de cette atteinte.24 Les indications, en dehors de toute étude randomisée, sont en revanche beaucoup plus controversées dans les groupes de risque moyen et le seul travail prospectif unicentrique rapporté ne conclut pas en faveur d’un traitement adjuvant.25 • Les chimiothérapies cytotoxiques actives sont les mêmes que celles utilisées dans le traitement d’autres tumeurs neuroectodermiques primitives et dont l’efficacité a été démontrée dans les formes extraoculaires de rétinoblastome :26 agents alkylants (cyclophosphamide), vinca-alcaloïdes (vincristine), dérivés du platine (carboplatine), épipodophyllotoxines (étoposide) et anthracyclines (adriamycine). Les irradiations orbitaires après énucléation, le plus souvent effectuées par voie antérieure, sont devenues rares. En cas d’envahissement de la tranche de section, certains auteurs ont pu proposer une extension de l’irradiation aux voies optiques, ou même à l’encéphale, mais leurs séquelles neuroendocriniennes et neurocognitives chez de très jeunes enfants en réduisent actuellement les indications. De même, les séquelles orbitopalpébrales de l’irradiation orbi- J.-M. Zucker et al. taire avec difficultés majeures d’appareillage prothétique ont fait développer avec succès, en Afrique du Sud, une curiethérapie orbitaire à l’iode 125. Indications des traitements conservateurs Elles sont très rares et exigent une évaluation oncoophtalmologique spécialisée : • tumeur peu volumineuse dépistée chez un sujet à risque ou dans le très jeune âge, comportant un risque élevé de bilatéralisation ultérieure ;27 • tumeur respectant la macula et la papille et laissant espérer la conservation d’une vision performante ; • petite tumeur accessible à des traitements conservateurs sans irradiation externe, et pouvant faire envisager une préservation oculaire, même à vision réduite ou absente. Rétinoblastome bilatéral (Fig. 4) C’est dans ces formes que se discute systématiquement, au moins d’un côté, l’indication des traitements conservateurs. Ces indications dépendent du nombre de tumeurs, de leur situation par rapport à la macula et la papille, de l’existence d’un décollement de rétine total ou partiel, de l’existence d’un envahissement vitréen et de l’espace prérétinien, de l’âge au diagnostic et de l’existence d’antécédents familiaux de rétinoblastome. Modalités des traitements conservateurs (Fig. 5) Jusqu’à ces dernières années, le traitement conservateur de référence était l’irradiation externe qui garantissait un taux élevé de conservation oculaire28,29 au prix de nombreuses séquelles esthétiques (dépression temporale), ophtalmologiques (rétinopathie, cataracte), endocriniennes (déficit en hormone de croissance), et de la potentialisation du risque de sarcome secondaire dans le champ d’irradiation. Ainsi, malgré les progrès des techniques,30 des solutions alternatives ont-elles été recherchées. Les premières d’entre elles ont été développées pour les tumeurs à distance de la macula et de la papille, en avant de l’équateur de l’œil. La cryothérapie permet ainsi de traiter les tumeurs de 2 à 3 mm de diamètre et d’épaisseur, sans envahissement vitréen localisé. Les tumeurs plus volumineuses (jusqu’à 15 mm de diamètre) avec envahissement vitréen localisé, ou qui ont résisté à des séances de cryothérapie, sont accessibles à la curiethérapie interstitielle31 par disque d’iode, ruthénium ou radium, après abandon des premiers disques de cobalt qui délivraient, comme l’irradiation externe, un excès de dose à la paroi musculaire et osseuse de l’orbite. ARTICLE IN PRESS Rétinoblastome 7 Figure 4 Arbre décisionnel. Rétinoblastome bilatéral. Pour les tumeurs situées en arrière de l’équateur de l’œil, une technique plus récente, la thermochimiothérapie, basée sur des données expérimentales et introduite dans le traitement du rétinoblastome en 1994 par Murphree32, est devenue le premier traitement des tumeurs du pôle postérieur et permet de plus en plus souvent d’éviter l’irradiation externe.33-35 Elle combine les effets synergiques de l’hyperthermie tumorale et du carboplatine et peut contrôler des tumeurs allant jusqu’à un diamètre de 10 mm sans envahissement du vitré. La perfusion de carboplatine par voie veineuse est réalisée 2 heures avant le traitement par laser effectué sous AG. La taille du spot du laser, sa puissance et la durée de l’exposition sont réglées en fonction du diamètre tumoral et de l’évolution locale sous traitement. En principe, sauf pour les petites tumeurs, une deuxième séance de laser est effectuée au 8e jour, sans chimiothérapie, et la séquence suivante a lieu 3 semaines plus tard. La photocoagulation par laser à l’argon, rarement utilisée, agit par dévascularisation tumorale et est réservée à des tumeurs de moins de 2 mm, situées dans le pôle postérieur et n’exposant pas à un risque maculaire. Ces divers traitements locaux deviennent parfois plus efficaces après une phase de chimiothérapie première, dite néoadjuvante,36,37 dont les buts sont de rendre les tumeurs oculaires accessibles à un traitement conservateur autre que l’irradiation externe, et d’améliorer le pronostic visuel en favorisant la réapplication rétinienne et en permettant le dégagement d’un espace de rétine sain entre la tumeur et la papille et/ou la macula. Le système le plus souvent utilisé ces dernières années est la combinaison de l’étoposide et du carboplatine,33 basé sur la grande efficacité de cette association dans les rétinoblastomes avec atteinte extraoculaire orbitaire ou métastatique.26 Néanmoins, en l’absence de recul prolongé prouvant l’efficacité à long terme du traitement par chimiothérapie seule, la chimiothérapie néoadjuvante doit se concevoir en combinaison avec des traitements locaux conservateurs. Son bénéfice est clair lorsqu’elle permet la conservation oculaire en évitant l’irradiation externe. Si celle-ci devient inévitable, on peut craindre, en revanche, la potentialisation du risque de tumeur secondaire dans le champ d’irradiation. La stratégie thérapeutique dans le rétinoblastome bilatéral est résumée dans la figure 4. ARTICLE IN PRESS 8 J.-M. Zucker et al. Figure 5 Arbre décisionnel. Traitement conservateur du rétinoblastome. Suivi et résultats thérapeutiques Formes localisées Suivi ophtalmologique Après énucléation, une récidive orbitaire se manifesterait très rapidement par l’expulsion de la prothèse. L’observation du FO sous AG jusque vers 4 ans (aspect des cicatrices rétiniennes, évolutivité vitréenne, apparition de nouvelles tumeurs, souvent périphériques),38 résume, en coordination avec les équipes prenant en charge le handicap visuel, la surveillance des yeux conservés : d’abord mensuel pendant les deux premières années, il s’espace progressivement ensuite, en maintenant longtemps un examen trimestriel ; même dans les formes unilatérales en raison du risque rare, mais non nul, de bilatéralisation tardive.27 En cas d’hémorragie du vitré, cependant, on doit s’assurer de l’absence d’évolutivité tumorale par IRM, avant un éventuel recours à une vitrectomie. De même, si une cataracte postradique rend impossible l’examen du FO, la mise en place chirurgicale d’un implant cristallinien est recommandée. Enfin, une évolutivité secondaire et/ou des complications oculaires sévères peuvent rendre nécessaire une énucléation tardive. Suivi pédiatrique Dans les pays économiquement développés, le risque d’atteinte extraoculaire est devenu très faible grâce à un diagnostic plus précoce et à la stratégie des traitements adjuvants adaptés aux critères de risque histologique, et le pronostic vital n’est plus guère menacé que par la survenue, dans les formes héréditaires, d’autres cancers de pronostic très sombre39 dont l’incidence devrait diminuer avec la réduction des indications d’irradiation. Le pronostic visuel dépend de la préservation oculaire, du volume tumoral initial, du rapport des tumeurs avec la macula et la papille et des effets secondaires des traitements. Il semble actuellement, chez les patients traités par les nouvelles combinaisons de traitements conservateurs, plus encourageant qu’après irradiation externe.40 Formes avec atteinte extraoculaire Ces formes, devenues exceptionnelles dans les pays économiquement développés, restent les plus fréquentes au diagnostic dans les pays pauvres.41 Grâce à la chimiothérapie conventionnelle mieux utilisée, ou à son intensification, des progrès thérapeutiques considérables ont été accomplis dans les formes extraoculaires23,25,26,41,42 (orbite, moelle osseuse et/ou tissu osseux) qui n’atteignent pas le système nerveux central, dont l’atteinte ARTICLE IN PRESS Rétinoblastome 9 surveillance dans trois cas sur quatre alors que celle-ci n’est utile que dans moins de 10 % des cas. En effet, dans les formes unilatérales isolées, la probabilité de mutation constitutionnelle du parent atteint est inférieure à 10 %. reste de pronostic sombre malgré les différentes tentatives d’escalade thérapeutique. Information génétique aux familles et aux patients Consultation de génétique Elle a pour objectif, en étroite collaboration avec les équipes cliniques, de répondre aux questions portant sur les divers risques – modalités de transmission d’une prédisposition, naissance d’un autre enfant atteint, survenue d’un second cancer–, et de guider le suivi des enfants à risque. Le généticien s’appuie sur les tests moléculaires, orientés par l’analyse de l’histoire personnelle et familiale de l’enfant atteint, sans omettre l’examen du FO des parents et de la fratrie à la recherche de rétinomes, lésions tumorales ayant spontanément involué. Les formes multifocales de rétinoblastome sans histoire familiale sont liées, dans la majorité des cas, à une néomutation apparue dans les gamètes de l’un des deux parents. Signification des tests Elle peut être schématisée sans épuiser la diversité des situations. Risque pour l’enfant dont un parent a été atteint de rétinoblastome • Chez un futur parent, atteint de rétinoblastome dans l’enfance et présentant une histoire familiale, l’allèle RB1 à risque peut être mis en évidence de façon indirecte dans la majorité des cas et on peut proposer (sous réserve de l’accessibilité des prélèvements d’au moins deux membres atteints de la famille) un dépistage prénatal ou postnatal qui se révélera positif dans 50 % des cas. • Devant une atteinte bilatérale sans histoire familiale, l’approche indirecte au niveau tumoral, si elle est possible, permet en moyenne dans un cas sur quatre de repérer l’allèle à risque. Si le diagnostic de prédisposition est retenu, ou si l’analyse génétique est non informative, la surveillance ophtalmologique du nouveau-né est indispensable dès la période néonatale, et à poursuivre chaque mois jusqu’à 18 mois et tous les 3 mois jusqu’à 4 ans. • Devant une atteinte unilatérale sans histoire familiale, l’approche indirecte réalisée au niveau tumoral permet d’éviter la surveillance dans environ un cas sur quatre ; on ne lève pas la Dans la fratrie d’un enfant atteint de rétinoblastome • Avec au moins deux cas dans la famille, le risque de prédisposition dans la fratrie est de 50 %. • Devant un cas bilatéral ou multifocal, sans histoire familiale, le risque est faible (inférieur à 5 %) et la surveillance, mensuelle jusqu’à 2 ans puis semestrielle jusqu’à 4 ans, ne peut être levée que si l’enfant n’a pas d’allèle en commun avec la sœur ou le frère atteint ou s’il n’est pas porteur de l’allèle non perdu au niveau tumoral. • Devant une atteinte unilatérale unifocale, sans histoire familiale, le risque est très faible (inférieur à 1 %), mais là encore, dans la majorité des cas, la surveillance ne pourra être évitée. 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