Le Journal du Développement #116 (2 Février 2015)
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Le Journal du Développement #116 (2 Février 2015)
Le drone, la nouvelle arme au Sahel La Revue Indépendante des Professionnels du Développement #116 - Lundi 2 Février 2015 Bénin•Burkina Faso•Burundi•Cameroun•Congo Brazzaville•Congo RDC•Côte d’Ivoire•Djibouti•Gabon•Guinée•Madagascar•Mali•Mauritanie•Niger•République Centrafricaine•Rwanda•Sénégal•Tchad•Togo ACTUALITE PAR THEMES Sécurité/Mali _________________________________________ p.25 La mission de l’ONU a-t-elle tiré sur des civils? Il pourrait s’agir d’une bavure. Trois personnes ont été tuées au cours d’une manifestation devant le siège de la mission des Nations unies (Minusma) à Gao, dans le nord du Mali. Des jeunes protestataires affirment que les Casques bleus ont tiré sur la foule. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a annoncé l’ouverture d’une enquête. Sécurité/Centrafrique ____________________________ RD Congo Après la contestation, la répression Au moins 80 peines de prison, 350 arrestations dont celles de leaders de l’opposition, un vieux procès relancé contre Vital Kamerhe: des voix s'élèvent en RDC pour dénoncer une tentative d'étouffement de l'opposition après les manifestations qui ont fait plier le régime dans son projet de loi électorale controversée. Les autorités ont coupé les connexions Internet mobiles et les SMS, brouillé RFI et temporairement fermé plusieurs chaînes de radio et de télévision, pour éviter toute nouvelle mobilisation. L’opposition, l’Union européenne et les Nations unies ont appelé Kinshasa à relancer les préparatifs électoraux, à commencer par la production d’un calendrier des scrutins. p.9 Un ministre toujours retenu en otage Boko Haram Le ministre centrafricain de la Jeunesse et des Sports, kidnappé dimanche 25 janvier, était toujours retenu par ses ravisseurs samedi. Aucune nouvelle n’a filtré à son sujet durant la semaine. Le même jour, huit membres d’une délégation officielle ont été enlevés dans le centre-nord du pays, et libérés le lendemain par des membres de l’ex-rébellion Séléka. Ebola/Sénégal TEMPS FORTS ____________________________________________________________________________________________________________________________________________________ Cameroun : Besoin urgent d'aide alimentaire Les soldats tchadiens prennent progressivement position au nord du Cameroun pour contrer l’avancée du groupe extrémiste Boko Haram. De premiers affrontements et bombardements ont été rapportés. Les agriculteurs ont déserté leurs champs et les marchés ont fermé faute d’approvisionnement dans la région frontalière de l’Extrême-Nord du Cameroun. Plus d’un demi-million de personnes ont un besoin urgent d’aide alimentaire. Au Tchad, on a enregistré plus de 14.000 réfugiés nigérians depuis le début de l’année, un chiffre qui pourrait doubler ces prochains mois. Des milliers d’entre eux sont éparpillés sur les îles du lac Tchad, rendant l’assistance humanitaire particulièrement difficile. p.10 __________________________________________ Le Sénégal réouvre sa frontière avec la Guinée Le Sénégal a réouvert ses frontières terrestres avec la Guinée, fermées depuis plus de cinq mois à cause d’Ebola. A Conakry, l’annonce a été saluée par une explosion de joie, en particulier chez les commerçants qui peinaient à s’approvisionner. Démocratisation/Burundi _____________ p.18 EDUCATION L'enseignement privé, un atout pour l'Afrique subsaharienne? Des ONG appellent l’Union africaine à «agir d’urgence» L’analyse de Rohen d’Aiglepierre, économiste à l’Agence française de développement Un collectif d’ONG a appelé l’Union africaine (UA) à “agir d’urgence” pour empêcher le président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat au Burundi, où les tensions politiques risquent de déstabiliser l’ensemble de la région des Grands Lacs. La CroixRouge a, quant à elle, préparé un plan de contingence en cas de crise postélectorale. En Afrique subsaharienne, les établissements d’enseignement privés attirent de plus en plus d’élèves et font progresser la scolarisation. Pour tirer pleinement parti de ce potentiel, les Etats doivent mieux les intégrer dans leurs politiques publiques, guider et contrôler leur développement. Cela passe notamment par la mise en place d’un cadre règlementaire strict et incitatif, des appuis techniques et financiers ciblés et une meilleure concertation entre tous les acteurs. Chers lecteurs, Merci pour votre fidélité au Journal du Développement. A l’issue de votre abonnement d’essai gratuit, Le Journal du Développement vous sera proposé aux tarifs suivants : TARIFS D'ABONNEMENT 2015 1 an 1 lecteur (48 éditions) 2 à 5 lecteurs 6 à 9 lecteurs 6 mois 1 lecteur (24 éditions) 2 à 5 lecteurs 295 € 590 €* 1.020 €* 6 à 9 lecteurs -30% ONG de droit africain 190 € 380 €* 670 €* 1 lecteur 210 €/an 2 à 5 lecteurs 420 €/an* 6 à 9 lecteurs 715 €/an* -30% Consultants 1 lecteur 210 €/an Pour un nombre supérieur de lecteurs et parainage d’abonnements en faveur de vos partenaires, nous contacter *Au sein de la même structure Chaque abonnement souscrit correspond au nombre précis de lecteurs. Seul l’éditeur est autorisé à transmettre la revue. Le Journal du Développement est protégé par les lois et conventions internationales sur les droits d’auteurs. Le Journal du Développement est publié par une association française à but non-lucratif: tous les revenus sont intégralement et exclusivement utilisés pour le fonctionnement de la revue. Pour vous abonner, écrivez-nous dès maintenant: [email protected] Cordialement, Sébastien Drans Directeur de la Publication Le Journal du Développement Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration TEMPS FORTS RD Congo Après la contestation, la répression Au moins 80 peines de prison, 350 arrestations dont celles de leaders de l’opposition, un vieux procès relancé contre Vital Kamerhe: des voix s'élèvent en RDC pour dénoncer une tentative d'étouffement de l'opposition après les manifestations qui ont fait plier le régime dans son projet de loi électorale. D imanche 25 janvier, l’opposition a crié victoire quand le Parlement de RDC a voté la loi électorale sans l’alinéa qui aurait permis un report de l’élection présidentielle. La communauté internationale se félicitait aussi de la “sagesse” du régime, malgré les dizaines de morts engendrées par les émeutes (entre 13 à 42 morts, selon les sources), principalement à Kinshasa. Mais rapidement, des ONG, à commencer par Human Rights Watch (HRW), ont rapporté une vague d’“arrestations arbitraires” ciblant des dirigeants de l’opposition “dans une tentative apparente de les réduire au silence”. Dès le 20 janvier, JeanClaude Muyambo, président de Solidarité congolaise pour le développement (Scode), a été arrêté dans la capitale. Il avait quitté la majorité fin 2014 en accusant le président Joseph Kabila de vouloir s’accrocher au pouvoir après 2016. Riche hommes d’affaires, il est devenu dans l’opposition l’un des principaux organisateurs du mouvement contre la révision de la loi électorale. Le lendemain, Christopher Ngoy, militant associatif des droits humains très impliqué dans la contestation, disparaissait. Selon HRW, le co-fondateur de Sauvons le Congo, une coalition de partis politiques et d’organisations de la société civile, est détenu au secret par l’Agence nationale du rensei- gnement (ANR). A Goma, dans l’est, un dirigeant d’opposition local a été arrêté, ainsi qu’un membre du Mouvement social pour le renouveau (MSR). Ce parti, le Kamerhe, chef de l’Union pour la nation congolaise (UNC), un des opposants les plus virulents à M. Kabila, dont il fut le directeur de campagne lors de la présidentielle de 2006. L’UNC et M. Kamerhe affirment pourtant que cette affaire avait été réglée à l’amiable. L’UNC, dont le secrétaire général Jean-Bertrand Ewanga avait été condamné en août à un an de prison ferme, dénonce “un acharnement aux allures politiciennes” destiné à empêcher M. Kamerhe de se présenter à la prochaine présidentielle en obtenant sa condamnation. dénonçait des “arrestations et détentions arbitraires” et l’“obstruction à l’exercice des libertés d’expression et d’opinion et au droit de manifestation” que subissait l’opposition à Kinshasa et Lubumbashi, deuxième ville du pays, dans le sud-est. “Les intimidations, les arrestations arbitraires, les tueries, les procès bidons... Tout cela traduit le désarroi du pouvoir, il est aux abois et donc il doit recourir à toutes les stratégies”, estime Fidel Bafilemba, chercheur pour Enough Project. Dénonçant une “stratégie de discréditer”, “toujours la même”, M. Mende réfute les accusations. “Dites-moi s’il existe un seul pays d’Afrique subsaharienne où l’opposition est plus libre”, tonne-t-il. “Le combat du pouvoir est d’empêcher un certain nombre d’opposants, surtout ceux qui étaient dans la majorité, de profiter de la situation [de crise] pour se faire une notoriété. Et il veut régler les comptes avec ses ex-amis”, estime un analyste congolais qui préfère rester anonyme. La situation ne semble pas étonner un diplomate en poste à Kinshasa qui exprimait dès lundi son scepticisme face au satisfecit de certains opposants. “On a le sentiment qu’une crise a été réglée mais qu’à la première occasion les durs du régime recommenceront” à agir pour permettre à M. Kabila de rester au pouvoir, confiait-il. e d e t i u t a r g Version n o i t a r t s n o dém , r e n n o b a Pour vous : s u o n z e t c a t con Vital Kamerhe deuxième de la majorité, est de plus en plus tiraillé dans son allégeance au président Kabila et a commencé à lui reprocher de vouloir se maintenir au pouvoir à tout prix. Vital Kamerhe traîné en justice Les arrestations se poursuivent Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a laissé entendre mercredi que les interpellations se poursuivaient et que sur les quelque 350 personnes dont l’arrestation avait été annoncée pendant les émeutes, 80 ont été condamnées à des peines allant de 8 à 12 mois de prison, et 75 ont été relâchées. La Mission de l’ONU (Monusco) a reconnu des “arrestations de l’opposition et des autres activistes des droits de l’Homme”, a déclaré mercredi son chef, Martin Kobler, appelant le gouvernement à respecter “l’état de droit”. Mi-janvier, avant même l’explosion de colère, une plateforme congolaise d’ONG de défense des droits de l’homme m o c . t n e m e p p o l urnaldudeve contact@lejo En Afrique du Sud, où il est basé, le professeur de droit constitutionnel André Mbata a été récemment agressé. Une association de la diaspora congolaise estime qu’il a payé son opposition à tout changement constitutionnel qui permettrait au chef de l’Etat de briguer un autre mandat, ce qui n’a pas été prouvé. Mercredi, la Cour suprême de justice s’est déclarée compétente pour juger une plainte en diffamation visant Vital ternet: In e it s e r t o n ent us sur ou rendez-vo eloppement.com/abonnem udev ld a n r u jo e .l w ww Le JD avec agences Le Journal du Développement est un hebdomadaire électronique à destination des professionnels de l’humanitaire, de la coopération et de l’économie en Afrique subsaharienne francophone. Directeur de la Publication: Sébastien Drans [email protected] Abonnements et publicité: Arlette Sioblo [email protected] Le Journal du Développement est publié par l’association Information et Développement (I&D) 1, rue des Mésanges 22 170 Plerneuf - France E-mail: [email protected] www.lejournaldudeveloppement.com 3 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration TEMPS FORTS RD Congo Internet et SMS coupés, radios et TV bâillonnées pour freiner la mobilisation Internet mobile, réseaux sociaux, messagerie texto: face à la contestation populaire, les autorités de la RDC ont tout coupé plutôt que de risquer les mêmes conséquences qu’un printemps arabe ou une révolte burkinabè. L e 20 janvier, selon plusieurs opérateurs, le pouvoir du président Joseph Kabila leur a ordonné de couper l’Internet mobile et fixe et d’interrompre les services de SMS, moyen le plus économique de communiquer pour les Congolais. “Les réseaux sociaux”, où s’échangeaient entre autres des informations sur les lieux de rassemblement, “ont été fermés car si tout le monde se mobilisait, la situation allait dégénérer davantage”, commente Josaphat Musamba, chercheur au Centre de recherches et d’études stratégiques en Afrique centrale, basé à Bukavu (est). Un étudiant le confirme: “Les SMS coûtent moins cher, c’est comme ça que les gens entrent en contact avec leurs proches. Et on peut envoyer 100 messages en un clin d’oeil!” Le calme est revenu mais seul l’Internet fixe a été rétabli, après environ 48 heures de coupure. L’absence totale de réseau commençait à pénaliser les banques, où les virements ne passaient plus, ainsi que les agences de transferts d’argent, dont dépendent beaucoup de Congolais pour recevoir des fonds de la diaspora. “On veut bien la liberté, mais on ne veut pas la révolution” Tryphon Kin-kiey, ministre des Relations avec le Parlement, reconnaît que cela a joué. “On veut bien la liberté, mais on ne veut pas la révolution”, comme au “Burkina Faso” ou en “Egypte”, dont les présidents se sont accrochés au pouvoir avant d’être chassés par des révoltes populaires, respectivement en 2014 et 2011. De fait, l’appel du vieil opposant congolais Etienne Tshisekedi à manifester pacifiquement pour faire tomber le président Joseph Kabila, lundi 26 janvier, semble s’être perdu dans le vide. Seule une cinquantaine de personnes y a répondu. Pendant les troubles, les autorités ont également coupé le signal de plusieurs radios ou chaînes de télévision. Mardi, dans une déclaration, une cinquantaine de partis de l’opposition et d’associations ont dénoncé ces décisions, faisant selon eux de la RDC une “prison à ciel ouvert”. L’opposition affirme par ailleurs que les lignes téléphoniques d’“élus de l’opposition” ont été coupées. Journaliste en danger (JED), une ONG congolaise partenaire de Reporters sans frontières, a accusé mardi l’Etat de prendre pour “alibi” le besoin de “préserver l’ordre public” pour justifier la “coupure des signaux” de médias, dont deux chaînes de l’opposition. “Cette escalade de la répression contre les droits fondamentaux des journalistes et des citoyens (...) témoigne d’un grave mépris du pouvoir en place pour (...) la liberté d’expression”, écrit-elle. AFP e d e t i u t a r g n Versio n o i t a r t s n o m dé , r e n n o b a s Pour vou : s u o n z e t contac En décembre 2011 déjà, le pouvoir avait coupé les services de SMS pendant trois semaines, après les troubles provoqués par l’annonce de la victoire de M. Kabila à l’issue d’une présidentielle marquée par de nombreuses irrégularités. Mais couper Internet “a été vraiment une première” et “je pense que le pouvoir en place a appris la leçon des révolutions arabes, où les réseaux sociaux ont beaucoup servi”, commente Fidel Bafilemba, chercheur pour l’ONG américaine Enough Project. Une “prison à ciel ouvert” Le jour même, les autorités ont d’ailleurs brouillé le signal de Radio France Internationale (RFI). Elles l’avaient coupé pendant 24 heures le mercredi précédent sur toute l’étendue du territoire. om .c t n e m e p p o l e ournaldudev ct@lej les "martyrs de la liberté" L'Eglise contahonore ernet: U Int mes politiques de la majorité ite(MLC) e r t de libération du s Congo o n r u s s u emenàtcesser ondenl'opposition l'Union pour la nation congocomme b /a m o ou rendez-vo elopetlaise .c t n e m - ainsi que des mili- de “tuer” leurs compatriotes. pe(UNC) v e d u ld a n Il avait rédigé un message tants associatifs et les partisans r u jo www.le de dizaines de petits partis. appelant le peuple congolais à n millier de personnes, dont de nombreux opposants, ont assisté vendredi 30 janvier à Kinshasa à une messe en mémoire des “martyrs de la démocratie et de la liberté” morts lors des récentes manifestations. “Leur sang a été versé, ils sont morts (...) pour une cause noble”, a déclaré l'abbé JeanPaul Loanga pendant cette cérémonie célébrée en la cathédrale Notre-Dame du Congo. Le prêtre a également appelé “chacun” des participants “à contribuer comme eux [à] l'avènement de la démocratie et de la liberté”. La cathédrale était pleine. Se côtoyaient essentiellement sur les bancs des dirigeants et sympathisants des trois grands partis d'opposition - l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le Mouvement “Rester vigilant” Le 20 janvier, le cardinalarchevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Monsengwo, tout en condamnant le projet de loi électorale, avait appelé les hom- “rester vigilant pour s'opposer par tous les moyens légaux et pacifiques à toute tentative de modification des lois essentielles au processus électoral”, qui a été lu dans de nombreuses paroisses de Kinshasa et du pays dimanche 25 janvier. AFP Si vous recevez Le Journal du Développement par le biais d’un tiers, contactez-nous pour bénéficier d’un essai gratuit : [email protected] 4 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 L'opposition, l'UE et l'ONU demandent un calendrier électoral L’ e d e t i u t a r g Version n o i t a r t s n o dém , r e n n o b a Pour vous : s u o n z e t c a t con Union européenne a salué l’adoption d’une nouvelle loi électorale en RDC et considère la “voie ouverte pour la tenue des élections dans les délais prévus”. “La voie est désormais ouverte pour que les élections se tiennent dans les délais prévus par la Constitution”, a déclaré dimanche 25 janvier la représentante de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, dans un communiqué. “Nous attendons également que la Commission électorale nationale indépendante (Céni) publie un calendrier électoral global”, a-t-elle ajouté. Le Parlement de la RDC a adopté une nouvelle loi électorale, sans la disposition controversée ouvrant la voie à un report de la présidentielle prévue en 2016 et qui a provoqué la mort d’entre 12 et 42 personnes lors de violences. La disposition contestée aurait permis un report de la présidentielle, en liant la lementaires dans la recherche de “la paix sociale”, a lui aussi appelé à la reprise des travaux de la Céni. “La Commission électorale nationale indépendante peut continuer à préparer les élections, notamment en publiant le calendrier électoral global”, a indiqué le diplomate onusien. La communauté internationale attend depuis des mois la publication d’un chronogramme. “Un calendrier global et consensuel” contact@lejo Federica Mogherini d’associations. Parmi les signataires figurent Samy Badibanga, chef du groupe parlementaire UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social, premier parti d’opposition à la Chambre basse) et Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation congolaise (UNC, troisième parti d’opposition). M. Badibanga n’a toutefois pas précisé quelle serait la posture de l’opposition si sa requête auprès de la Céni restait lettre morte. “On préfère être apaisant, nous n’allons pas fonctionner avec des pressions à tout moment”, a-t-il expliqué. Le collectif d’opposants a en outre demandé la “libération sans condition” de “tous les opposants prisonniers d’opinion, des jeunes, des étudiants, des acteurs de la société civile arrêtés arbitrairement et incarcérés sans jugement” suite aux troubles. m o c . t n e m e p p o l urnaldudeve tenue du scrutin aux résultats d’un recensement général de la population. Or, selon certains analystes, ce recensement pourrait prendre jusqu’à trois ans. Le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU en RDC, Martin Kobler, tout en saluant “la sagesse” des par- Xinhua Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration TEMPS FORTS RD Congo L’opposition congolaise a exprimé les mêmes exigences. “Nous mettons en demeure la Commission électorale nationale indépendante (Céni) (...) de publier, sans délai, un calendrier global et consensuel dans le strict respect des échéances prévues par la Constitution en 2016”, indique une déclaration publiée mardi par une cinquantaine de partis de l’opposition et ternet: In e it s e r t o n ent us sur ou rendez-vo eloppement.com/abonnem udev ld a n r u jo e .l w ww Agences Avec Le Journal du Développement, touchez des milliers de professionnels de l’humanitaire et de la coopération en Afrique Votre PUBLICITE à partir de 150 euros seulement Diffusez dans notre revue: Vos communiqués de presse; Vos interviews; Vos publi-reportages; Vos annonces publicitaires; Vos offres d’emploi... [email protected] La première revue indépendante des professionnels du développement www.lejournaldudeveloppement.com/la_revue Le Journal du Développement est lu par les donateurs, ambassades, consultants, organisations internationales et ONG, en Afrique et en Europe. 5 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 L'armée tchadienne repousse de nouvelles tentatives d'incursion Le groupe islamiste nigérian Boko Haram a mené de nouvelles attaques meurtrières dans le nord du Cameroun, que l'armée tchadienne a réussi à contrer. Samedi, N’Djamena a bombardé un fief des insurgés au Nigeria. L’ armée tchadienne, qui poursuit son positionnement au nord du Cameroun, affirme avoir repoussé deux attaques de Boko Haram la semaine dernière, qui auraient fait 123 morts chez les islamistes nigérians et quatre chez les Tchadiens. Boko Haram a lancé une première attaque jeudi 29 janvier à Bodo, dans la région de Fotokol, a indiqué l’armée. “L’ennemi a été repoussé par nos forces de défense et de sécurité”, a-t-elle ajouté. Vendredi, “une nouvelle tentative d’incursion” a également été “violemment repoussée” et “l’ennemi a été mis en débandade”, selon la même source. Les trois militaires tchadiens ont été tués “par des engins explosifs de fabrication artisanale”, a précisé l’état-major. Samedi, l’aviation tchadienne a bombardé la ville nigériane de Gamboru, tenue par le groupe islamiste. Selon des sources sécuritaires, ces bombardements aériens devraient être suivis d’une offensive terrestre. Les troupes tchadiennes, Armée tchèque Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration TEMPS FORTS Boko Haram Fotokol. La ville camerounaise a fait régulièrement l’objet de tentatives d’attaques des islamistes nigérians. L’armée camerounaise positionnée dans cette ville a réussi jusqu’à présent à les repousser. Très critiquée pour son inaction face à Boko Haram, l’armée du Nigeria a annoncé avoir bombardé mercredi la localité de Malam Fatori, située à la frontière avec le Niger, près de la rive ouest du lac Tchad. Aucun bilan d’éventuelles pertes n’était disponible, et on ignorait si des islamistes de Boko Haram se trouvaient dans la ville au moment des bombardements. AFP e d e t i u t a r g Version n o i t a r t s n o dém Dix villageois égorgés , r e n n o b a s u o v r D u o P : s u o n z e t c a t con Des soldats tchadiens en exercice arrivées au Cameroun le 17 janvier, ont commencé mercredi à se déployer à Fotokol, ville frontalière en face de la ville nigériane de Gamboru, selon des sources sécuritaires camerounaises. Ce mouvement de troupes s’inscrivait dans le cadre “des actions préliminaires” à l’engagement de l’armée tchadienne qui doit combattre Boko Haram aux côtés des Camerounais, selon un officier supérieur de l’armée camerounaise. Entre 1.500 et 2.500 soldats tchadiens sont déjà présents en territoire camerounais. Depuis des mois, Boko Haram contrôle la ville nigériane de Gamboru qu’un pont d’à peine 500 mètres sépare de elle n’est toujours pas opérationnelle. Ladsous, a proposé de “prêter à l’UA le concours de quelques spécialistes de l’ONU, planificateurs militaires, logisticiens”. Un responsable de l’UA a précisé qu’une réunion d’experts militaires africains aurait lieu du 5 au 7 février à Yaoundé pour discuter des modalités de cette force. L’UA demandera ensuite une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU permettant le déploiement de la force ainsi que la création d’un fonds pour la financer, a précisé Smaïl Chergui, commis- ix Camerounais ont été égorgés mardi et mercredi 27-28 janvier par des hommes armés présentés comme des islamistes nigérians de Boko Haram dans trois localités de la région de l'Extrême-Nord du Cameroun. “La situation dans les zones proches de la frontière est extrêmement préoccupante”, a commenté le responsable d’une ONG de la région, Mey Ali. Les islamistes armés “arrivent dans des villages tous les jours, pillent, tuent, soutirent de l'argent et arrachent (dans certains cas) les pièces d'identité”, a-t-il rapporté. AFP m o c . t n e m e p p o l urnaldudeve contact@lejo ternet: In e it s e r t o n L'Unionouafricaine 7.500 hommes s sur nement n o b /a rendez-vouréclame m o .c t n e ppem eloune Union africaine (UA) convenu fin Le chef des opérations de saire à la Paix et la Sécurité de 2014 d’établir v e d u ld a n r u .lejo30 force de 3.000 hommes. Mais maintien de la paix, Hervé l’organisation. wwvendredi wappelé L’ janvier à “une réponse collective” contre Boko Haram, alertant sur la menace que les islamistes nigérians incarnent pour la sécurité et le développement du continent, en ouverture d’un sommet de l’organisation panafricaine à Addis Abeba. La nuit précédente, le Conseil de paix et de sécurité de l’UA avait appelé à la création d’une force militaire régionale de 7.500 hommes. Nigeria, Cameroun, Niger, Tchad et Bénin avaient déjà Soutien de l’ONU “Je salue la décision de l’UA et des pays de la région d’établir une force multinationale contre Boko Haram”, a réagi le secrétaire général de l’ONU. Dénonçant “la brutalité sans nom” des miliciens de Boko Haram, Ban Ki-moon a estimé qu’il fallait une “coopération régionale et internationale” pour lutter contre le groupe. 6 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 “Les Africains sont prêts à envoyer leurs troupes, à faire l’effort nécessaire, mais il est aussi moralement important que l’ONU et la communauté internationale soient aux côtés des Africains pour ce combat qui n’est pas propre à l’Afrique”, a estimé M. Chergui. Samedi, M. Ban a ajouté que la force militaire ne serait sans doute pas “l’unique solution”. “Il faut s’attaquer aux origines profondes de la propagation de cet extrémisme violent”, a-t-il poursuivi. AFP Les habitants du nord du Cameroun face à des pénuries alimentaires Plus d'un demi-million de personnes dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun ont un besoin urgent d'aide alimentaire. Depuis les attaques du groupe extrémiste Boko Haram, les agriculteurs ont déserté leurs champs. Les marchés locaux ont fermé et la circulation des personnes et des biens a cessé. D’ après les estimations du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations unies, 54% des ménages sont confrontés à des pénuries alimentaires dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord du Cameroun, notamment le long de la frontière. Le Fonds de l’ONU pour l’enfance (Unicef) a déterminé que le taux de malnutrition aiguë globale dans l’ExtrêmeNord était de 9% en novembre. Selon le ministère camerounais de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), la situation s’est depuis “grandement détériorée” et les taux de malnutrition chez les enfants de moins de 5 ans sont maintenant supérieurs à 20% dans la plupart des communes touchées. Cela dépasse le seuil d’urgence de 15% établi par l’Organisation mondiale de la Santé. où pousse habituellement du sorgho. Au cours des derniers mois, les attaques transfrontalières de Boko Haram dans le nord du Cameroun se sont multipliées et sont de plus en plus violentes. le riz, a chuté de plus de 50% l’an dernier. Le ministère estime que la région a besoin de 770.000 tonnes de céréales par saison, mais seulement 132.000 tonnes ont été produites en 2014 dans la région, contre la région sont généralement issus du commerce transfrontalier avec le Nigeria et le Tchad, d’après le Minader. Mais, comme il n’y a pas de produits à vendre, ni beaucoup de clients, de nombreux commerçants ont totalement déserté les étals des marchés. Le commerce transfrontalier de bétail, l’un des piliers de la région, est également considérablement ralenti. “Le système économique de la région a été complètement bouleversé”, rapporte Samuel Bello, directeur d’une banque à Maroua. “Cela a de graves conséquences sur toutes les activités génératrices de revenus dans la région. Moins de clients placent leurs économies dans les banques aujourd’hui, parce que les sources habituelles de revenu sont menacées”, analyse-t-il. e d e t i u t a r Version g n o i t a r t s n o m dé , r e n n o b a s Pour vou : s u o n z e t c conta Baisse de la production céréalière Ce mois-ci, le Minader a réalisé une évaluation dans les trois régions les plus touchées que sont l’Extrême-Nord, le Mayo-Sava, le Mayo-Tsanaga et le Logone-et-Chari. D’après les résultats, au cours des six derniers mois, 70% des agriculteurs auraient abandonné leurs exploitations et de nombreux autres n’ont pas pu réaliser leurs activités agricoles essentielles comme, par exemple, planter les semis à temps. “Les attaques de Boko Haram ont eu lieu tout près de mon village et nous avons tous été obligés de fuir”, témoigne Dan Mustapha, un agriculteur du village Moro, dans le MayoSava. Cette saison, il n’a pas pu semer sur son exploitation familiale de deux hectares - IRIN Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration TEMPS FORTS Boko Haram Des femmes du Mayo-Sava disent avoir trop peur d’aller cultiver leurs champs De plus, au Mayo-Tsanaga, des dizaines d’hectares de terres destinés à l’agriculture ont dû être transformés en camps de réfugiés ou en campements pour les personnes déplacées. L’arrivée régulière de réfugiés nigérians qui dépendent souvent des communautés hôtes pour se nourrir, aggrave la situation. Le couvre-feu imposé par les autorités interdit la circulation des personnes et des véhicules de 7h du soir à 6h du matin, ce qui restreint le travail de beaucoup d’agriculteurs encore présents. “L’agriculture est un travail intense”, souligne un commerçant du marché de Maroua, le chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord. “Mais vu la situation actuelle, vous ne pouvez pas rester longtemps sur [votre] exploitation”. Par conséquent, d’après le Minader, la production de cultures céréalières, telles que le sorgho, le millet, le niébé et environ 509.000 tonnes en 2012. “Ces [violences] ont eu de graves répercussions sur la production régionale, car les habitants du Mayo-Tsanaga, du Mayo-Sava et du Logoneet-Chari sont en grande majorité des agriculteurs, des marchands et des bergers”, relève Jean Vevet, de la délégation régionale du Minader. Hausse des prix alimentaires et baisse du pouvoir d’achat Par peur des attaques, de nombreux commerçants ont fui leurs boutiques, ce qui perturbe encore davantage l’économie locale. “Il nous est difficile d’avoir un approvisionnement régulier de légumes et de produits frais”, déplore Alim Dubou, vendeur de légumes à Maroua. “Personne ne veut emprunter la grande route”, a-t-il dit. Ainsi, par exemple, à cause de l’absence de marchés et de produits, le prix du riz à Kolofata - une commune du département du Mayo-Sava qui a le plus souffert des attaques de Boko Haram - est passé de 0,34 à 0,52 dollar le kilo au cours des 10 derniers mois. Les prix des autres produits de base, tels que le maïs, le (Suite prochaine page) .com ment e p p o l e v e d u d journal contact@le Commerce interrompu net: r e t In e it s e r t ent us sur no ou rendez-vo eloppement.com/abonnem ldudev a n r u jo e .l w w w Les habitants affirment que leurs maigres réserves ont déjà commencé à diminuer. Beaucoup d’agriculteurs disent avoir entamé les céréales réservées aux semis. “Si l’on ne fait pas quelque chose pour aider les agriculteurs et que l’on n’approvisionne pas les marchés locaux en produits de base, la région risque de connaître la famine”, met en garde Midjiyawa Bakari, le gouverneur de l’Extrême-Nord. Plus de 60% des revenus de 7 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 TEMPS FORTS Boko Haram Suite de la page précédente croissante, le gouvernement a renforcé son plan de réponse stratégique 2014-2016, et fait désormais un appel aux dons de 126 millions de dollars, afin de venir en aide aux plus vulnérables. Le financement aidera à fournir une aide alimentaire d’urgence et des intrants agricoles à la population, selon M. Vevet. Le 16 janvier, le président Paul Biya a également promis d’envoyer dans la région des “tonnes” de céréales, notamment du riz, du millet et du sorgho, ainsi que de l’huile alimentaire et d’autres produits de consommation, mais il n’en a pas précisé la quantité exacte, ni la date de livraison. IRIN e d e t i u t a r g Version n o i t a r t s n o dém , r e n n o b a s u Pour vo : s u o n z e t c a cont sorgho et l’essence, ont augmenté de 20 à 80% depuis mars 2014, d’après le Minader. Appel aux dons de 126 millions de dollars Le gouvernement camerounais affirme qu’il travaille désormais en étroite collaboration avec les organisations humanitaires telles que le Programme alimentaire mondial, l’Unicef et le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Ensemble, ils fournissent des denrées alimentaires, des abris et des soins de santé, à la fois IRIN Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration Pénuries alimentaires Des enfants réfugiés nigérians travaillent dans les champs aux réfugiés et aux communautés qui les accueillent. Cependant, les contraintes dues au financement et à l’insécurité le long de la frontière entravent les opérations humanitaires. Devant l’afflux de réfugiés et l’insécurité alimentaire m o c . t n e m e p p o devel u d l a n r u o j e l t@envoyer de Le Nigeria contacva rnet: e t In e it s e r t l'aide pour ses réfugiés o n dez-vous sur bonnement L om/a ou ren .c t n e m e p p lo ldudeve www.lejourna e Nigeria a envoyé 540 tonnes d'aide humanitaire, dont des vivres, à l’intention de ses ressortissants qui ont trouvé refuge au Niger, a rapporté jeudi 29 janvier l'Agence nationale de gestion des situations d'urgence (NEMA). Une aide similaire sera apporté aux réfugiés nigérians au Tchad et au Cameroun, a précisé la NEMA dans un communiqué, qui affirme que “Le Nigeria est déterminé à apporter son aide à ses citoyens en détresse”. Xinhua Le Nigeria s'approvisionne en armes en Tchéquie U n vendeur d'armes tchèque, Excalibur Group, a annoncé l’envoi d’armes aux forces gouvernementales nigérianes pour combattre les islamistes de Boko Haram, ont rapporté vendredi 30 janvier les médias de Prague. Selon le porte-parole d'Excalibur Group, Andrej Cirtek, l'accord porte sur des chars soviétiques modernes T-72 M1, des véhicules blindés d'infanterie et des lance-roquettes, a rapporté le journal Prague Post. Vendredi 16 janvier, l’ambassadeur russe à Yaoundé avait annoncé que son pays fournirait au Cameroun les armes “les plus sophistiquées de dernière génération” ainsi que des véhicules. L’Allemagne a déjà fourni plus de 100 véhicules militaires au Cameroun dans le cadre de la lutte contre les insurgés islamistes nigérians. Le JD avec Xinhua Vos commentaires, opinions et réactions sur l’actualité du développement, vos expériences, vos lettres ouvertes, nous intéressent. Ecrivez-nous, et nous les publierons: [email protected] Dans l’urgence, donner les premiers soins 8 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 www.msf.ch CCP 12-100-2 Sur les îles du lac Tchad, les naufragés des attaques de Boko Haram Eparpillés sur des dizaines d'îlots insalubres du lac Tchad, des milliers de civils nigérians ayant fui la terreur de Boko Haram représentent aujourd'hui un véritable casse-tête pour les autorités qui tentent de les regrouper pour faciliter leur prise en charge. “N ous avons marché dans l’eau pendant plusieurs jours, nous avons tellement souffert... Nous étions soixantesept, mais plusieurs personnes sont mortes en route”. Le visage fatigué, Adamou Bouba raconte la fuite infernale face aux attaques des islamistes nigérians qui l’a mené au Tchad, jusqu’à la presqu’île de Ngouboua, lambeau de terre ferme à trois heures de mauvaise route de la première ville. En voie d’assèchement, le lac Tchad n’est profond par endroits que de quelques dizaines de centimètres d’eau. C’était il y a six mois. Après avoir pénétré dans son village de Kiguili, posé sur les rives du lac, des combattants islamistes étaient entrés chez Adamou Bouba et avaient tué sa femme. Ce chauffeur de taxi n’avait d’autre choix que de fuir, ses deux fils de deux et trois ans sous le bras. la course, se retrouvent livrées à elles-même. Sur les 17.000 réfugiés nigérians arrivés au Tchad, ils ne sont que 7.000 à avoir rejoint un camp d’accueil, sont intégrés à la communauté locale - avec laquelle ils partagent parfois la même langue - et s’en sortent grâce à la pêche et à l’agriculture. Par Célia Lebur, à Ngouboua sur les centaines de petites îles et les innombrables chenaux qui parcourent le quatrième plus grand lac africain est une tâche quasiment impossible, et certains habitants disent craindre des attaques au Tchad, jusque-là épargné. “Il y a beaucoup de rumeurs. On dit qu’ils ont déjà attaqué certains villages du lac près du Nigeria. En tous cas, ils vont sûrement vouloir se venger” alors que l’armée tchadienne a commencer à se déployer le long de la frontière pour contrer Boko Haram, explique un réfugié. “C’est vrai qu’on ne peut pas tout contrôler mais le dispositif (patrouilles et postes avancés, ndlr) à la frontière ne permet pas aux combattants de Boko Haram de passer”, affirme le responsable sur place de la Commission nationale d’accueil, de réinsertion des réfugiés et des rapatriés, Mahamat Ali Tchari. “Le seul risque d’infiltration, c’est qu’ils viennent comme réfugiés”, dit-il. D’après plusieurs sources humanitaires, plusieurs arrestations ont déjà eu lieu sur le site de Ngouboua, suite à des dénonciations de réfugiés. “Est-ce qu’il s’agit véritablement de membres de Boko Haram, de complices, ou encore de simples règlements de comptes entre anciens voisins?”, s’interroge l’une d’elles. “C’est difficile à dire”. AFP e d e t i u t a r g n Versio n o i t a r t s n o m dé , r e n n o b a s Pour vou : s u o n z e t contac selon le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). Leur prise en charge est un véritable casse-tête pour les autorités de N’Djamena, qui ont dans un premier temps essayé de les rassembler à Ngouboua. “Apporter de l’assistance humanitaire est extrêmement difficile dans ces conditions, Mais tous devraient bientôt déménager: depuis le 23 janvier a commencé leur transfert vers Baga Sola, où un nouveau camp a été installé, qui accueille déjà près de 2.500 personnes. Risque d’infiltration Le gouvernement a pris cette om .c t n e m e p p o l e ournaldudev contact@lej Internet: e it s e r t o n r ent us su ou rendez-vo eloppement.com/abonnem devdes décision pour des raisons de ucharger ld a n r u Comme lui, des milliers de comment peut-on jo e .l w ww Une aide difficile à acheminer Nigérians encerclés dans cette région où Boko Haram s’est emparé de nombreuses localités n’ont pu fuir par la route et se sont “jetés à l’eau”, les plus chanceux ayant pû grimper à bord de pirogues surchargées. Seule option possible: rejoindre les îles tchadiennes situées juste en face, à quelques kilomètres. Sans eau potable, sans nourriture, “nous avons mis cinq jours pour arriver” sur un bout de terre aride au milieu de l’eau, où les soldats tchadiens “sont venus à notre rencontre”, raconte Adamou Bouba. Eparpillés sur des dizaines d’îlots, les familles qui ont souvent perdu des proches dans IRC Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration TEMPS FORTS Boko Haram Des réfugiés nigérians arrivent sur les îles du lac Tchad vivres pour plusieurs milliers de personnes sur de petites pirogues?”, explique Ahamat Asselek, de la Croix-rouge tchadienne. A l’ombre d’un arbre, Aminata ramasse du bois mort. “On ne nous donne pas de nourriture, pas de savon pour laver nos vêtements”, se plaint-elle. “Depuis notre arrivée, ce sont les villageois qui se sont occupés de nous. Nous les femmes, allions mendier, et ils ont eu pitié de nous, ils nous ont donné du riz, du maïs, de l’huile...”, ajoute la coquette jeune femme aux paupières argentées sous son voile noir. Certains des “anciens”, arrivés il y a plusieurs mois, se “sécurité”, explique Mamadou Dian Balde, représentant adjoint du HCR au Tchad: “Ngouboua se trouve seulement à 18 km de la frontière”, une situation qui expose les réfugiés à de nouvelles menaces de Boko Haram. Contrôler les allées et venues P lus de 14.000 personnes se sont réfugiées au Tchad depuis le début de l'année, selon un nouveau rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations unies. “Les arrivées se poursuivent à un rythme de 774 personnes par jour”, selon le rapport publié mercredi 28 janvier. “La communauté humanitaire estime que des afflux supplémentaires de population sont à prévoir, en raison de la recrudescence des attaques de Boko Haram au nord du Nigeria, ainsi que de possibles tensions autour des élections” dans le pays, poursuit le rapport, qui anticipe “30.000 réfugiés au Tchad en 2015”. 9 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration TEMPS FORTS Centrafrique Un ministre toujours retenu en otage Le ministre centrafricain de la Jeunesse et des Sports, kidnappé dimanche 25 janvier, était toujours retenu par ses ravisseurs samedi. Aucune nouvelle n’a filtré à son sujet durant la semaine. L e rapt du ministre centrafricain de la Jeunesse et des Sports, l’ex-chef de la rébellion Mouvement Révolution Justice basée dans le nord-ouest du pays, Armel Ningatoloum Sayo, n’a toujours pas été revendiqué et aucune nouvelle n’a été donnée par les autorités. Le ministre, entré au gouvernement de Mahamat Kamoun à la suite de la signature de l’accord de cessation des hostilités du 23 juillet 2014 à Brazzaville, a été enlevé par des hommes armés, tandis qu’il quittait l’église avec son épouse, dimanche 25 janvier. Deux véhicules ont foncé sur sa voiture et bloqué sa progression. “Quatre hommes armés étaient à bord. Trois sont sortis et ont tiré des coups de feu en l’air. Le ministre leur a demandé ‘Quel est le problème?’ Mais ils lui ont intimé l’ordre de monter à bord [de leur véhicule]. Il est donc monté, ils ont fouillé la voiture et pris le sac de son épouse. Puis ils sont partis en direction du 4e arrondissement (quartier de Boy-Rabe)”, a expliqué un proche du ministre. Le gouvernement centrafricain a condamné le rapt et annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire. faciliter la réconciliation nationale et le retour de la paix”. C’est la première fois qu’un membre du gouvernement en fonction est kidnappé en Centrafrique. Mais les rapts deviennent de plus en fréquents. Ce même dimanche 25 janvier, huit membres d’une délégation officielle ont été enlevés à un barrage routier, à 10 km de Kaga-Bandoro, dans le centrenord de la Centrafrique, et libérés le lendemain par des membres de l’ex-rébellion Séléka. Figuraient notamment parmi les otages le préfet de la NanaGrébizi, le maire de la ville de Kaga-Bandoro et le sous-préfet de la ville voisine de Mbrés. L’acte a été revendiqué par le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), créé en novembre par une des factions de l’ex-coalition rebelle de la Séléka. Les leaders de cette milice du général Joseph Zoundéko, ex-chef d’état-major de la Séléka, ont expliqué qu’ils considéraient ces officiels comme persona non grata dans cette localité qu’ils prétendent contrôler. La semaine précédente, une humanitaire française et un religieux centrafricain étaient restés cinq jours aux mains des miliciens chrétiens antibalaka. Une employée expatriée de la Minusca avait été kidnappée mardi 20 janvier tandis qu’elle se rendait au travail, et libérée après avoir été retenue quelques heures par des anti-balaka. e d e t i u t a r g Version n o i t a r t s n o dém , r e n n o b a Pour vous : s u o n z e t contac Vague d’enlèvements La mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca) a exigé sa “libération immédiate et sans conditions”, estimant que “de telles pratiques criminelles (...) sapent les efforts destinés à restaurer l’autorité de l’Etat, à m o c . t n e m e p p o l urnaldudeve contact@lejo ternet: In e it s e r t o n nement n z-vous sur e o d b n /a e r m o u o .c t n Au moins cinq amorts dans me attaques eloppedes v e d u ld n r u .lejoont été tuées et plusieurs blessées et des enfants”. ww u moins personnes wcinq A dans des villages du centre-nord de la Centrafrique, au cours d'attaques attribuées aux Peuls armés et ex-rebelles Séléka, a-t-on appris jeudi 29 janvier auprès de la gendarmerie. Selon cette source, “la plupart des habitants ont fui pour se réfugier en brousse”. “De nombreux autres habitants ont fui en direction de Kaga Bandoro (préfecture de la Nana-Gribizi). Parmi eux figurent quelques blessés par balles, notamment des femmes Le JD avec agences La région de la Nana Gribizi a été le théâtre de violents affrontements ces derniers mois entre ex-Séléka et milices chrétiennes anti-balaka. Au moins un millier d'ex-Séléka sont basés à Kaga Bandoro sous le commandement de chefs rebelles fidèles au général Nourredine Adam, numéro 2 de l'ex-coalition et proche de l'ex-président Michel Djotodia, contraint à la démission en janvier 2014. AFP 10 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration TEMPS FORTS bola Epidémie d’E Le Sénégal réouvre ses frontières terrestres avec la Guinée L e d e t i u t a r g Version n o i t a r t s n o dém , r e n n o b a s u Pour vo : s u o n z e t c a cont e Sénégal a réouvert lundi 26 janvier ses frontières terrestres avec la Guinée, fermées depuis plus de cinq mois à cause d’Ebola. Les “personnes et les biens peuvent librement circuler par voie terrestre entre les deux pays”, indique le ministère sénégalais de l’Intérieur dans un communiqué, cité par l’Agence de presse sénégalaise (APS, publique). Le Sénégal avait déjà réouvert en novembre ses espaces aérien et maritime aux avions et bateaux en provenance de la Guinée, du Liberia et de la Sierra Leone, les trois pays les plus touchés par le virus. La réouverture des frontières terrestres “fait suite aux rencontres entre autorités sénégalaises et guinéennes lors desquelles les efforts importants fournis” par la Guinée pour lutter contre la maladie “ont pu être constatés”, précise le ministère de l’Intérieur. Toutefois, un dispositif va être mis en place “au niveau des points de passage de la frontière pour combattre les risques de propagation de la maladie”, selon le communiqué. Soulagement pour les commerçants çante au marché de Madina, le plus grand de Conakry. “Voyez ma boutique, elle est à moitié vide à cause de cette fermeture qui avait presque fini par nous étouffer”. “C’est vraiment un ‘ouf’ de soulagement parce que cette fermeture commençait à peser sur nos économies et surtout ceux qui n’ont pas les moyens d’aller à Dubaï ou Djakarta et se contentaient de Dakar pour s’approvisionner” en marchandises, indique de son côté un vendeur de vêtements dans le même marché. A Bambéto, dans la banlieue de Conakry, des transporteurs guinéens commençaient dès lundi à embarquer des passagers pour Diaobé, localité sénégalaise frontalière qui accueille d’ordinaire l’un des plus importants marchés hebdomadaires d’Afrique de l’Ouest. Le Sénégal avait fermé ses frontières terrestres avec la Guinée du 30 mars au 6 mai 2014, puis décidé de les réouvrir “en raison de l’évolution positive” de l’épidémie actuelle, partie du sud de ce pays en décembre 2013. Mais le 21 août 2014, le Sénégal avait fermé à nouveau toutes ses frontières avec le pays. Un étudiant guinéen porteur du virus était entré au Sénégal fin août 2014, juste avant la fermeture des frontières. Sa guérison a été annoncée le 10 septembre 2014, et le 17 octobre l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré la fin de l’épidémie au Sénégal. Fin septembre 2014, Dakar a annoncé l’ouverture d’un corridor humanitaire aérien pour permettre d’acheminer de l’aide dans les pays africains touchés. AFP m nt.co e m e p p o l e v e naldud r u o j e l @ t c a t con En bref... A Conakry, capitale de la Guinée, l’annonce de cette réouverture a été saluée par une explosion de joie, avec notamment des applaudissements, des cris et des klaxons de voitures. “C’est une importante et bonne nouvelle que nous venons d’apprendre. Que Dieu soit loué”, a déclaré une commer- ternet: In e it s e r t o n ent us sur ou rendez-vo eloppement.com/abonnem ldudev www.lejourna GRANDE-BRETAGNE/GUERISON. L’infirmière britannique de Save the Children, Pauline Cafferkey, hospitalisée depuis la fin décembre après avoir été contaminée en Sierra Leone, est sortie guérie du Royal Free Hospital de Londres. Elle a reçu un traitement antiviral expérimental et du plasma sanguin prélevé sur une personne ayant survécu au virus. Nombres cumulés de cas et de décès en date du 27 janvier (Source: OMS) Liberia: 8.643 cas dont 3.700 décès Sierra Leone: 10.561 cas dont 3.216 décès Guinée: 2.920 cas dont 1.913 décès TOTAUX: 22.124 cas dont 8.829 décès GUINEE/UNICEF. L’Unicef a remis à la Guinée vendredi 23 janvier 37 voitures et 300 motos d’un montant de 1,6 million de dollars, sur financement de la Banque mondiale. TOGO/CHINE. Des experts chinois en épidémiologie ont entamé vendredi 30 janvier la formation de 500 agents de santé du Togo sur la prévention et le contrôle de la maladie à virus Ebola. NAMIBIE/TOURISME. La compagnie aérienne Air Namibie estime avoir perdu environ 5 millions de dollars du fait de l’épidémie d’Ebola, son directeur général René Gsponer affirmant que beaucoup de clients pensaient que la Namibie était touchée. FMI. En visite à Dakar, la directrice du FMI Christine Lagarde a indiqué qu’elle allait “soumettre tout début février au conseil d’administration du FMI un financement complémentaire pour [la Guinée, la Sierra Leone et leLiberia] de l’ordre de 160 millions de dollars”, sous forme de prêt à taux ultra-concessionnel (autour de 0,5 %). 11 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 . . . L’ A C T U A L I T E E N B R E F . . . Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration Burkina Faso / Magistrats et personnel judiciaire en grève L es magistrats et le personnel judiciaire ont entamé mercredi 28 janvier le blocage de tous les tribunaux du Burkina Faso en protestation contre l’agression la veille d’un des leurs aux abords du palais de justice de Ouagadougou. “Les syndicats de magistrats et de greffiers (...) ont décidé de la suspension de toutes les activités juridictionnelles dans toutes les juridictions, et ce, sur toute l’étendue du territoire national (...) jusqu’à nouvel ordre”, a annoncé Karfa Gnanou, le secrétaire général du Syndicat burkinabè des magistrats (SBM), lors d’une conférence de presse. Des “démarcheurs”, ou “rabatteurs”, qui proposent aux usagers d’accélérer leurs démarches moyennant subsides, ont agressé mardi un magistrat pour obtenir la libération d’un de leurs cama- rades, qu’il avait fait interpeller. “Cette situation d’insécurité ambiante dans les palais de justice est inacceptable” et touche à “l’indépendance de la justice”, a dénoncé le SBM, qui a demandé des mesures “urgentes” pour assurer “une meilleure sécurité des travailleurs de la justice”. Les magistrats ont par ailleurs exigé “le déguerpissement (évacuation) immédiat et sans condition de tous les démarcheurs” aux abords des tribunaux. C’est le premier débrayage du genre depuis le printemps 2011, quand des militaires avaient tiré sur le tribunal de Fada N’Gourma (est) pour faire libérer des soldats poursuivis pour des viols. Les magistrats burkinabè, qui peuvent se syndiquer, ne disposent pas du droit de grève. e d e t i u t a r g Version n o i t a r t s n o dém , r e n n o b a Pour vous : s u o n z e t c a t con .................................... Bénin / Grève dans les hôpitaux publics L es agents des hôpitaux et centres de santé publics du Bénin Les grévistes exigent le paiement de primes exceptionnelles de ont déclenché mercredi 28 janvier une grève de 72 heures sans motivation ainsi qu’une revalorisation de l’indemnité de logement service minimum, baptisée “Hôpitaux morts”. pour le personnel paramédical et administratif. .................................... Sénégal / Saisie de 30 kg de méthamphétamine L m o c . t n e m e p p o l urnaldudeve es douaniers sénégalais ont saisi mardi 27 janvier près de 30 kg de méthamphétamine à Kidira (région de Tambacounda, est), à bord d’un bus en provenance de Bamako et à destination de Dakar. Selon un communiqué des douanes, la drogue était conditionnée sous forme de 200.000 comprimés dans 200 sachets. contact@lejo Le passeur présumé, un commerçant, a été arrêté et mis en garde à vue. En 2013, le bureau des douanes de Kidira rapporte avoir procédé à la saisie de 41 tonnes de drogues de synthèse (métamphétamine et amphétamine), selon le communiqué. ternet: In e it s e r t o n sur nement . . .u . .s ......................... n o b /a m o ou rendez. . -. .v. .o .c t n peme elopKyabé-Singako e Tchad / Lancement des travaux de lavroute d u ld a n r u www.lejo e ministre tchadien de l’Agriculture et de l’Environnement, “Ce projet se révèle être une étape fondamentale sur le chemin L Mme Djibergui Amane Rosine, a lancé vendredi 30 janvier les travaux de bitumage de la route Kyabé-Singako, dans le sud du pays. Le projet, d’un coût global de 20 milliards FCFA (40 millions de dollars), est cofinancé par le gouvernement tchadien et d’autres partenaires, notamment la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC). de la construction d’une véritable intégration des régions du pays”, a déclaré Cyr Djiena Wembou, représentant résidant de la BAD au Tchad. La route Kyabé-Singako, longue de 72 km, constitue en effet le chaînon manquant du corridor devant relier N’Djaména, la capitale du Tchad, à l’ensemble des villes du sud du pays: Moundou, la capitale économique, Doba la ville pétrolière, et Sarh qui s’ouvre plus au sud sur la République centrafricaine. .................................... Cameroun / Opération de collecte des plastiques L a société Eco Collect va lancer début février une opération visant à collecter 10.000 tonnes de déchets en plastique dans les villes de Yaoundé et de Douala. Les déchets collectés puis traités seront mis à la disposition des entreprises, afin d’être recyclés en produits tels que des chaises et des bouteilles en plastique. Selon les promoteurs de ce projet, dont la première phase s’étendra jusqu’au mois d’août, cette opération pour laquelle le montant de l’investissement n’a pas été révélé, devrait permettre la création d’environ 1.000 emplois ponctuels. D’après les statistiques du ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature, environ 600.000 tonnes de déchets en plastique sont produites chaque année au Cameroun. Le Journal du Développement est protégé par les lois et conventions internationales sur les droits d’auteurs. Transmettre le document est une violation de ces lois, et punissable. Seul l’éditeur est autorisé à transmettre la revue. Le Journal du Développement est publié par une association française à but non-lucratif: tous les revenus sont intégralement et exclusivement utilisés pour le fonctionnement de la revue. 12 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration FINANCEMENTS En bref... Guinée : 30 millions de l'IFC Niger: La BAD soutient pour soutenir les PME la sécurité alimentaire L ratuite de Version g n o i t a r t s n o dém , r e n n o b a s u Pour vo : s u o n z e t c a cont a Société financière internationale (SFI/IFC), filiale de la Banque mondiale dédiée au secteur privé, a annoncé lundi 26 janvier qu’elle allait investir 30 millions de dollars en Guinée en 2015 afin de renforcer l’appui aux petites et moyennes entreprises (PME). Cette enveloppe, qui permettra soutenir plus de 600 PME, ciblera particulièrement les femmes et le secteur agro-alimentaire. Elle s’ajoute aux 17,5 millions annoncés par l’IFC en novembre 2014, dans le cadre de sa Facilité de trésorerie d’urgence contre Ebola. “Selon les estimations, avant même la crise Ebola, les PME guinéennes se trouvaient confrontées à un déficit de financement de 900 millions de dollars, et seulement 6% des entreprises pouvaient accéder au crédit dont elles avaient besoin”, a déclaré le directeur de l’IFC, Jin-Yong Cai, en marge du Forum économique mondial à Davos. “Les PME sont essentielles à la croissance de l’emploi et à la relance économique, et l’IFC, grâce à son intermédiation financière et sa clientèle commerciale, s’est donné pour mission de s’assurer que les PME disposent des capitaux et de l’accès aux marchés dont elles ont besoin pour se développer”, a ajouté M. Cai. NIAMEY - La Banque africaine de développement (BAD) a accordé au Niger des prêts et des dons d’un montant total de 61 millions de dollars qui serviront à assurer la sécurité alimentaire et à renforcer la résilience des populations vulnérables dans le pays, a-t-elle annoncé mardi 27 janvier. Selon le vice-président par intérim de la BAD chargé des opérations régionales, Janvier Litsé, les actions ainsi financées viseront la maîtrise de l’eau, la protection de l’environnement, l’amélioration de la production et la productivité agricole. m o c . t n e m e p p o devel Dans l’urgence, u d l a n Rwanda: La Banque mondiale r u o j e l contact@ donner t: terneles renforce la protection sociale In e it s e r t o n ur t L ss men esoins n n z-vou premiers eréduction o b de la pauvreté, tout en /a m o ou rendde .c t ppedemré-en ouvrant un e nouveau chantier lo e v d u ld a n r essentielles au renforcement www.lejou formes du système de protection sociale au a Banque mondiale a annoncé, jeudi 22 janvier, avoir accordé au Rwanda un prêt de 70 millions de dollars destiné à renforcer son système de protection sociale. “Le programme proposé aidera le gouvernement rwandais à maintenir le cap sur la réalisation des objectifs Rwanda”, a déclaré Carolyn Turk, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Rwanda. www.msf.ch CCP 12-100-2 Vos commentaires, opinions et réactions sur l’actualité du développement, vos expériences, vos lettres ouvertes, nous intéressent. Ecrivez-nous, et nous les publierons: [email protected] 13 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 Burundi : 60% de la population rurale a accès à l'eau potable S e d e t i u t a r g Version n o i t a r t s n o dém , r e n n o b a Pour vous : s u o n z e t contac euls 60% de la population rurale burundaise bénéficie d’un accès à l’eau potable, du fait d’un manque d’informations et d’une réticence à en payer la facture, a révélé Jacques Dusabumwami, directeur général de l’Agence de l’Hydraulique Rurale (AHR). “Malgré des efforts considérables pour améliorer l’accessibilité de l’eau potable pour la population rurale, on assiste encore à des faiblesses dans la gestion des infrastructures en milieu rural qui abrite plus de 90% de la population burundaise”, a déploré mardi 27 janvier M. Dusabumwami. Ces faiblesses font que 37% des bornes fontaines publiques et 20% des sources aménagées ne sont pas fonctionnelles et que le taux d’utilisation des ouvrages hydrauliques ne dépasse pas 46%, a-t-il rapporté. “Actuellement, les communes burundaises ne sont pas fait remarquer, ajoutant que peu de paysans étaient informés des dispositions prises. à ce problème de mentalités”, a souligné M. Dusabumwami. Depuis 2010, le Burundi s’est doté de plus de 2.900 sources d’eau aménagées et de quatre réseaux d’adduction d’eau potable totalisant un linéaire de plus de 20 km, a rappelé le directeur général de l’AHR. Par ailleurs, a-t-il signalé, un projet d’Alimentation en Eau Potable (AEP) financé par la banque allemande pour le développement (KFW) a permis l’accès à l’eau à 10% de la population des provinces de Cankuzo, Kirundo, Rutana et Ruyigi. Quant au Projet de Réhabilitation et d’Extension des Infrastructures Hydrauliques en Milieu Rural (PREIHMR) financé par la Banque africaine de développement (BAD), il a permis l’accès à l’eau potable pour 126.000 personnes résidant dans les provinces de Bururi, Gitega, Muramvya et Kayanza. Xinhua m o c . t n e m e p p o l urnaldudeve Cédric Luypaerts Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration A C C E S A L’ E A U contact@lejo ternet: In e it s e r t o n encore à la hauteur o leur réside smis-sur “L’autre grosselafaille nement n o dez-v deauu b /a enconformément prescrit [dans le] fait que population m o ou rsion .c t n pemeconsidère l’eau de la loi sur la u décentralisation elopburundaise v e d ld a n r u qui leur accorde une comme un don du ciel alors www.lejo territoriale tutelle directe sur toutes les qu’économiquement l’eau d’un Des enfants autour d’un point d’eau à Bujumbura infrastructures érigées en leur sein, en particulier les infrastructures hydrauliques”, a-t-il robinet est un bien économique nécessitant un coût pour être acquis. Nous faisons ainsi face 14 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration EDUCATION L'enseignement privé, un atout pour l'Afrique subsaharienne? Par Rohen d’Aiglepierre, économiste à l’Agence française de développement En Afrique subsaharienne, les établissements d’enseignement privés attirent de plus en plus d’élèves et font progresser la scolarisation. Pour tirer pleinement parti de ce potentiel, les Etats doivent mieux les intégrer dans leurs politiques publiques, guider et contrôler leur développement. Cela passe notamment par la mise en place d’un cadre règlementaire strict et incitatif, des appuis techniques et financiers ciblés et une meilleure concertation entre tous les acteurs. D e d e t i u t a r g Version n o i t a r t s n o dém , r e n n o b a s u Pour vo : s u o n z e t c a cont epuis 1990, le nombre d’enfants scolarisés en Afrique subsaharienne a plus que doublé pour les cycles pré-primaire, primaire et secondaire et a été multiplié par 3,5 pour le supérieur. Malgré cette augmentation considérable, le retard initial et la très forte croissance démographique font que la plupart des pays de la région sont encore à des niveaux de scolarisation très faibles. Aux difficultés d’accès et de rétention se rajoutent de fortes inquiétudes concernant la qualité des enseignements. Le ratio élèves par enseignant s’établit à 44 pour le primaire et à 27 pour le secondaire. Dans le primaire, moins de trois quarts des enseignants sont formés à leur métier. Par ailleurs, le manque d’écoles, de salles de classe, d’équipements de base et de matériel pédagogique est vécu quotidiennement par des centaines de millions d’enfants. De fortes disparités basées sur le sexe, le niveau de richesse, le lieu de résidence, le groupe ethnique et le handicap subsistent. Les dépenses éducatives constituent pourtant l’un des postes budgétaires les plus importants des Etats d’Afrique subsaharienne. Pour la période 2000-2009, ils ont alloué en moyenne 17% de leurs dépenses publiques pour l’éducation. Mais les dépenses moyennes par élève sont encore faibles et de fortes contraintes budgétaires, organisationnelles et institutionnelles demeurent alors même que ces pays font face à une forte augmentation et à une diversification de la demande éducative. Face à la difficulté pour l’enseignement public de répondre à cette demande, l’enseignement privé s’est développé. En Afrique subsaharienne, 60% des élèves du pré-primaire, 15% du cycle primaire et 21% du cycle secondaire sont scolarisés dans le privé. Avec un total de près de 22 millions d’enfants pris en charge dans la région, l’enseignement privé est devenu un acteur incontournable de la scène éducative. Les établissements privés se sont tiques, religieuses - voire de revenus). Un secteur privé de l’éducation fragile Le secteur privé dispose de nombreux atouts pour participer au renforcement des systèmes éducatifs d’Afrique subsaharienne. La diversité de son offre, sa flexibilité et son efficacité de gestion, les relations fortes qu’entretiennent les établissements avec les parents d’élèves sont autant d’éléments qui expliquent le succès de son développement ne tirent pas avantage de ce potentiel. Une des faiblesses récurrentes de l’enseignement privé en Afrique subsaharienne est l’insuffisance de formation des enseignants, directeurs et conseillers pédagogiques. En l’absence de structures de formation initiale, c’est généralement par la pratique que se fait cette formation. Les capacités de gestion sont parfois très limitées et certains établissements n’ont pas une comptabilité à jour, ni de plan d’investissement. De nombreuses difficultés sont également liées aux contrats des enseignants du privé; de courte durée et faiblement rémunérés, ils sont fréquemment rompus par les enseignants quand de meilleures opportunités se présentent. L’enseignement privé s’est d’ailleurs bien souvent développé à moindre coût grâce aux enseignants du public qui cumulent leur poste avec un emploi dans le privé. De plus, les associations de parents d’élèves - qui devraient jouer un rôle essentiel dans le contrôle et le soutien des activités d’un établissement privé - sont encore, quand elles existent, peu structurées. Plus largement, les opérateurs éducatifs privés et leurs associations représentatives n’ont que rarement une stratégie de développement à moyen et long termes. Bien que l’enseignement privé soit présenté comme un partenaire incontourna-ble de l’éducation, beaucoup reste encore à faire pour (Suite prochaine page) m nt.co e m e p p o l e v e naldud r u o j e l @ t c a t con ternet: In e it s e r t o n ent us sur ou rendez-vo eloppement.com/abonnem ldudev www.lejourna notamment multipliés dans les zones les plus défavorisées en matière d’éducation publique pour répondre aux besoins sociaux les plus urgents. Le secteur privé est également venu répondre à une demande de différenciation de l’offre d’éducation, en s’adaptant à différents types de préférences éducatives (ethniques, linguis- récent. Son autonomie financière et managériale lui donne aussi une plus grande marge de manoeuvre pour développer de nouveaux modèles éducatifs et s’adapter à l’évolution de la demande des parents. Toutefois, selon leur taille, leur vocation, leur statut ou leur reconnaissance par l’Etat, toutes les institutions privées 15 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 EDUCATION Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration Enseignement privé (Suite de la page précédente) l’associer réellement aux objectifs éducatifs des Etats. En Afrique subsaharienne, la détermination des gouvernements à encourager le secteur privé à s’investir plus et mieux dans l’éducation - en particulier en faveur des popu lations vulnérables et dans les zones difficiles - ne se traduit pas souvent en actions. Les cadres législatifs et réglementaires de l’enseignement privé sont souvent très anciens et peu appliqués. Les cadres juridiques ne différencient que rarement les établissements à but lucratif et ceux à vocation sociale. Les autorisations d’ouverture sont en général immédiatement définitives et ne sont suivies par aucune évaluation. Il existe bien peu de véritable certification de qualité. Bon nombre de pays d’Afrique subsaharienne n’ont en fait pas les capacités administratives et financières d’exercer un véritable contrôle sur les établissements privés et l’amélioration de la qualité est rarement encouragée. Le rôle des administrations se limite surtout aux questions d’autorisation administrative, de subvention ainsi qu’à la collaboration avec les organisations représentatives. Plus globalement, il manque un véritable cadre de concertation. Les acteurs privés sont trop peu consultés et informés sur les objectifs et les réformes que fixe l’Etat, et ne peuvent pas s’approprier les stratégies mises en oeuvre. L’absence fréquente de carte scolaire n’encourage pas la complémentarité entre établissements publics et privés, ni une concurrence constructive entre établissements privés. Par ailleurs, mis à part quelques exceptions, les soutiens de l’Etat à l’enseignement privé ne sont pas véritablement ciblés. Les établissements déjà bien dotés ou de mauvaise qualité peuvent tout autant prétendre à des soutiens publics que les établissements vertueux au niveau de la qualité et de l’équité. De plus, le montant de certaines subventions est trop faible pour faire une réelle différence. L’Etat se contente le plus souvent de disperser son soutien financier sans cibler ceux qui en ont privé, pour le fonctionnement d’établissements existants, ou encore les prêts de rentrée scolaire sont des outils à forte valeur ajoutée encore trop souvent absents du paysage financier en Afrique subsaharienne. Pour le moment, vres et de l’autre des établissements privés de meilleure qualité où sont scolarisés les enfants des classes moyennes et aisées. A moins d’incitations fortes de la part de l’Etat, le secteur privé a aussi tendance à s’installer dans des zones à forte densité démographique et à se concentrer sur les filières les plus rentables. Pour que l’initiative privée se développe de façon optimale, il est indispensable que l’Etat exerce pleinement son rôle de concertation, de production législative, réglementaire et juridique et de contrôle. L’Etat doit intégrer l’enseignement privé dans sa politique éducative, lui attribuer une place formellement définie et des objectifs de performance. Un régime de subvention transparent et prévisible ainsi que des dispositions fiscales incitatives pourraient être adoptés pour encourager l’atteinte de ces objectifs. Au niveau législatif et réglementaire, une clarification - voire une simplification - des textes de loi régissant l’organisation et le fonction nement de l’enseignement privé permettrait un meil leur développement des acteurs. Les structures de l’Etat chargées du contrôle et de l’encadrement du secteur devraient être largement renforcées et pouvoir disposer des moyens nécessaires à leur mission. Les opérateurs privés gagneraient aussi à être mieux regroupés au sein d’associations. De plus, des appuis ciblés pourraient être mis en oeuvre auprès des banques pour les sensibiliser à l’intérêt d’investir dans l’éducation. Ces soutiens pourraient prendre la forme d’un outil de couverture des risques dans un premier temps, mais aussi d’aides techniques ponctuelles ou encore d’instruments financiers appropriés, comme des prêts ou des fonds de garantie. Puisque les ressources humaines représentent une des faiblesses du secteur, des formations pédagogiques pourraient être proposées aux (Suite prochaine page) e d e t i u t a r g Version n o i t a r t s n o dém , r e n n o b a s u Pour vo : s u o n z e t c a cont véritablement besoin ou sans s’en servir comme un outil d’incitation pour atteindre ses objectifs. Les subventions varient fréquemment d’une année sur l’autre - une instabilité qui rend impossible, pour les établissements, une prévisibilité des fonds à moyen terme. Au final, la participation financière de l’Etat au fonctionnement du secteur privé est faible et bien souvent volatile. En outre, alors que le secteur de l’enseignement privé a besoin de financements souvent très importants pour démarrer ou étendre ses activités, celui-ci n’a généralement qu’un accès limité aux crédits. Cela s’explique par la relative méconnaissance de ce marché par les institutions financières et les risques inhérents au secteur - liés notamment à l’insuffisance des garanties, à l’absence d’une comptabilité bien tenue ou d’un plan d’affaires de qualité. Les prêts pour la fondation d’un nouvel établissement éducatif les Etats et les organisations internationales n’ont pris que peu d’initiatives pour encourager le secteur financier à s’intéresser à l’éducation. Les investissements sont donc financés presque intégralement par les fondateurs dans l’enseignement laïc, par les associations de parents d’élèves et les communautés dans le confessionnel. Le fonction nement des établissements est, au final, bien souvent tributaire du paiement des frais de scolarité par les familles, qui s’acquittent fréquemment de leurs obligations avec retard - voire pas du tout. m nt.co e m e p p o l e v e naldud r u o j e l @ t c a t con ternet: In e it s e r t o n ent us sur ou rendez-vo eloppement.com/abonnem ldudev www.lejourna Moderniser les politiques d’éducation Non encadré et mal accompagné, le développement de l’enseignement privé peut exacerber les inégalités sociales et générer un système éducatif dual - avec d’un côté des établissements publics de faible qualité fréquentés par les enfants des familles pau- 16 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 EDUCATION Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration Enseignement privé (Suite de la page précédente) enseignants, et des formations de gestion et de comptabilité aux directeurs et au personnel administratif. Un accompagnement spécifique aux fondateurs d’écoles privées, pour les aider notamment à constituer un dossier de demande de prêt, serait d’une réelle utilité. Des subventions pour la création d’établissements, une mise à disposition de terrains ou de bâtiments dynamiseraient le développement du secteur éducatif privé. En outre, la création et le renforcement des associations représentatives des opérateurs privés seraient favorables à son bon fonctionnement. Elles joueraient un rôle de catalyseur des bonnes pratiques, seraient l’interlocuteur de l’Etat et as- sureraient la mise en relation avec les établissements financiers. Enfin, la mise à disposition d’outils de gestion, de systèmes d’information ainsi que d’outils pédagogiques devrait être facilitée. Lorsque l’offre publique d’éducation est insuffisante, l’Etat ou ses partenaires de vraient permettre l’accès des familles à faibles revenus aux établissements privés. Des prêts ou des bourses pour les étudiants méritants - voire la distribution de “chèques éducation” aux ménages démunis - seraient sans doute des outils à fort effet de levier. Des quotas pourraient être imposés aux établissements privés pour qu’ils intègrent des élèves issus de familles à faibles revenus, en contre partie de subventions. En collaboration avec leurs partenaires locaux et inter- nationaux, les ministères de l’Education des pays en développement devraient travailler à moderniser les politiques publiques relatives au secteur privé, s’efforcer de créer un environnement financier favorable, structurer et renforcer les opérateurs privés. Il s’agirait aussi d’instaurer un cadre de partenariat entre pouvoirs publics, banques, acteurs privés et ménages. Si, depuis bien longtemps le secteur privé s’est impliqué dans les questions éducatives en Afrique subsaharienne, il convient maintenant de mieux le prendre en compte, de guider et de contrôler son développement pour améliorer l’accès, la qualité, l’équité et la viabilité financière des systèmes éducatifs. Contractualiser avec le secteur privé pour la fourniture de services éducatifs n’est certainement pas la solution à tous les problèmes, mais pourrait constituer un outil supplémentaire important. Dans ce domaine, peu de certitudes existent encore et de nombreuses pistes restent à explorer. Une approche expé rimentale associée à de véritables analyses d’impact est encore nécessaire. En définitive, ces partenariats publicprivé pourraient représenter un débouché prometteur de l’aide publique au développement en réunissant autorités publiques, opérateurs privés et bailleurs de fonds autour de la conception et du financement de projets d’intérêt public. e d e t i u t a r g Version n o i t a r t s n o dém Tchad , r e n n o b a vous Cinq mortsPdans ourune manifestation de lycéens : s u o n z e t c a t con C inq personnes ont été tuées lundi 26 janvier à Doba, dans le sud du Tchad, lorsqu'une manifestation de lycéens protestant contre une modification des règles d'inscription au baccalauréat a dégénéré. Selon les nouvelles directives, les élèves ayant échoué à l’épreuve et qui ont eu une moyenne inférieure à cinq pendant l’année ne sont pas autorisés à se représenter. “A cinq mois des examens, les différents chefs d'établissement ont affiché la liste des candidats au baccalauréat. Il se trouve que beaucoup n'ont pas vu leurs noms”, a indiqué Evariste Nguaralbaye, responsable de la communication de la mairie. Les lycéens en colère sont alors descendus dans la rue, “se livrant à des actes de vandalisme”, selon la même source. “Les forces de l'ordre ont procédé à des tirs de sommation. Malheureusement il y a eu des morts: un conducteur de moto, trois élèves et un policier”, a ajouté M. Nguaralbaye, précisant que le calme était revenu mardi matin. AFP Article paru dans la revue de PROPARCO - Secteur Privé & Développement n° 20 “Les acteurs privés, partenaires clés de l’éducation” (Décembre 2014) novembre, décembre 2013, janvier 2014 et janvier 2015”, a déclaré Blaise Mélé, l'un des responsables syndicaux. Depuis le début des troubles en Centrafrique, seules les écoles de la capitale et de régions du sud-ouest avaient réellement repris les cours, en début d'année scolaire. Dans le reste du pays, l'insécurité est telle que les écoles n'ont pas rouvert alors que de nombreux professeurs ou instituteurs ont fui sans regagner leurs postes. AFP om c . t n e m e p p o l deve uSénégal d l a n r u o j e l @ contact Rencontre en mars t: sur e n r e t In e it s e notr s surl'enseignement u o v nement n z supérieur e o d b n /a e r m o ou .c t n me ppeakar accueillera du 10 au 12 mars une rencontre sur le thème udevelo ld a n r u jo e .l w ww Centrafrique Les enseignants, en grève, demandent à être payés L es enseignants des établissements publics primaires et secondaires de Centrafrique ont entamé jeudi 29 janvier une grève de huit jours, pour demander le paiement de quatre mois d'arriérés de salaires. “Les enseignants exigent le paiement des salaires des mois de D de la “Revitalisation de l'enseignement supérieur pour le développement de l'Afrique”. “L’Afrique possède des richesses agricoles, culturelles, touristiques et pour que ces richesses ne deviennent pas une malédiction il faut former les Africains avec un enseignement supérieur de qualité”, a expliqué Aicha Ba Diallo, présidente du conseil d’administration de Trust Africa, organisateur du sommet. “Il faut nous adapter à la mondialisation pour faire progresser l’Afrique et avoir un avenir plus prospère”, a-t-elle soutenu. Un enseignement supérieur moderne est nécessaire “pour répondre aux besoins de l’économie”, et un renouveau du système est “important sur le devenir de la jeunesse africaine”, a estimé le ministre sénégalais de l’Enseignement supérieur, Mary Teuw Niane. Le ministre a cité parmi les défis qui se présentent “les flux massifs des bacheliers, la lancinante question des infrastructures d'accueil, les récurrentes crises liées au financement des universités, l'inadéquation de la recherche par rapport aux besoins du marché du travail”. Xinhua 17 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration ENFANCE Côte d'Ivoire : Les forces de sécurité traquent les assassins d'enfants L a Côte d’Ivoire va mobiliser 1.500 membres des forces de sécurité pour enrayer la vague d’enlèvements et de meurtres d’enfants qui frappe le pays depuis plusieurs mois. de meurtres d’enfants ces deux ou trois derniers mois. Les dépouilles de cinq d’entre eux ont été retrouvées mutilées. Crimes rituels faires, selon le ministre. “On connaît bien la typologie des crimes rituels. On fait croire à ces personnes qu’à travers ces crimes, elles pourront avoir du pouvoir ou de l’argent”, a commenté le ministre de l’Intérieur. de la police, citant plusieurs tabassages ces derniers jours. A Yopougon, plus grande commune d’Abidjan, jeudi, un jeune homme a été rossé parce qu’il marchait avec deux enfants que leur mère lui avait demandé de récupérer à leur école, ont rapporté des témoins. La ministre de l’Education Kandia Camara a suggéré la création d’un “comité de vigilance” dans “chaque établissement”, pour que les enfants soient “en sécurité partout”. “Je voudrais que chaque enseignant réserve 5 minutes chaque jour à prodiguer des conseils à nos élèves” qui, “une fois partis de l’école”, doivent aller “directement à leur domicile”, a-t-elle poursuivi. AFP e d e t i u t a r g Version n o i t a r t s n o dém , r e n n o b a Pour vous : s u o n z e t c a t con Ces “1.500 hommes”, 1.000 policiers, 300 gendarmes et 200 soldats, “vont patrouiller dans des zones hautement criminogènes”, telles que les écoles, les forêts ou encore les points d’eau, a annoncé mercredi 28 janvier le ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko lors d’une conférence de presse. D’après lui, la police a traité 25 dossiers d’enlèvement suivis Vendredi 22 janvier, le directeur général de la police nationale Brindou M’Bia avait mentionné 21 affaires. La plupart des corps ont été retrouvés “mutilés, avec la disparition de leurs parties génitales, ou décapités”, avait-il remarqué. “Il n’y a pas de lien établi entre tous ces crimes”, a affirmé Hamed Bakayoko, pour qui “le gouvernement prend très au sérieux cette situation”. Trois personnes ont été arrêtées dans le cadre de ces af- “Ne pas lyncher” les suspects Devant la psychose qui s’est emparée d’Abidjan, la police a appelé vendredi “au calme et à la retenue” et à “ne pas lyncher” les suspects. “Il faut que les populations saisissent les autorités et qu’elles ne se fassent pas justice”, a déclaré le commissaire Dorgeles Gnawa, porte-parole "C'est Dieu qui m'a demandé (...) de couper om c . t n e m e p p o l deve u d l a n r u o j e l @ les ctêtes enfants" t ontacdes : ternet In e it s e r t o n ent us sur ou rendez-vo eloppement.com/abonnem udev ld a n r u jo e .l w ww “L e monsieur est sorti avec une machette. Je suis tombé. Il a commencé à me taillader”. Souleymane, 10 ans, est choqué mais vivant. A l'inverse de nombreux enfants récemment kidnappés et tués en Côte d'Ivoire, un phénomène qui terrorise le pays. Dimanche 25 janvier, ce garçonnet se trouvait au bord de la lagune abidjanaise pour chercher de l'eau à un puits. L'agression s'est produite sous les yeux des nombreuses femmes et d'enfants venus remplir leurs bassines dans un coin de verdure presque sauvage, où quelques maisons en construction font leur apparition. “Le gars est venu. J'ai cru qu'il venait puiser l'eau. Mais il a sorti une machette. Il a essayé de me découper”, raconte Cédric, 15 ans, une autre victime dont la paume bandée rappelle qu'il a bloqué l'arme de sa main. Un soldat d'un camp voisin, arrivé rapidement sur les yeux, a mis l'homme en déroute. Ses compagnons ont ensuite quadrillé la zone pour le retrouver, avec succès. “Heureusement, sa machette n'était pas bien affûtée”, observe le caporal Habib Tito, qui a participé à la battue. “Il s'est acharné sur les deux enfants. N'eût été la présence d'un de nos éléments, le plus petit était mort”. “Brouteurs” Une vingtaine d'enfants ivoiriens n'ont pas eu sa chance. En deux ou trois mois, la police a comptabilisé 25 dossiers d'enlèvements suivis de meurtres sur tout le territoire. Un nombre extrêmement élevé, qualifié de “phénomène réel et inhabituel” par la police. L’agresseur de Souleymane et Cédric, Drissa Coulibaly, a été arrêté. “C'est Dieu qui m'a demandé de faire cela. Dieu m'a dit de couper les têtes des enfants pour les lui porter et je serai élu le roi. Je lui ai dit que je ne voulais pas mais il a insisté”, explique-t-il dans les locaux de la police criminelle, où il est détenu. L'objectif ultime était de recevoir ses “épées” de monarque, prétend l'homme de 38 ans au langage choisi, qui dit communiquer avec Dieu via ses “anges” - en fait des corbeaux. “Soit il est très intelligent (et joue au fou), soit il est très fou”, estime un enquêteur. “C'est un monsieur bel et bien confiant. Pas un fou. Il a l'habitude de faire ça”, rétorque Danièle Koné, la mère de Cédric. Questionné par des militaires lors de sa capture, “il a dit qu'il avait déjà tué trois enfants pour des brouteurs”, affirme cette commerçante, présente durant l'interrogatoire. Ce que Drissa Coulibaly nie depuis lors. Les “brouteurs”, ces délinquants spécialisés dans les escroqueries sur Internet, sont désignés, sans preuve, par la population comme les auteurs des crimes. Ils veulent faire “des sacrifices humains pour mieux arnaquer”, haranguait récemment l'abbé Norbert Abékan, un prêtre abidjanais charismatique, dans un journal local. L'hystérie, compréhensible, s'empare des insouciants Ivoiriens. Aux alertes alarmistes sur Facebook répondent les avertissements par SMS. Des cas d'enlèvements sont désormais signalés tous les jours ou presque. Les rumeurs les plus folles ont toujours circulé pendant les années d'élections en Côte d'ivoire sur les disparitions de personnes, notamment les albinos, à des fins de sacrifices humains. AFP 18 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration DEMOCRATISATION Burundi : Des ONG appellent l'Union africaine à "agir d'urgence" Un collectif d’ONG a appelé l’Union africaine (UA) à “agir d’urgence” pour empêcher le président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat au Burundi, où les tensions politiques risquent de déstabiliser l’ensemble de la région des Grands Lacs. L e collectif d’ONG “The UA we want” (“l’UA que nous voulons”) a reproché mardi 27 janvier à l’organisation panafricaine d’avoir laissé se développer une situation “hors de contrôle” au Burundi, sans “remettre en cause” les lois destinées à museler les médias ainsi que les tentatives de modification de la Constitution devant permettre au président Nkurunziza de rester au pouvoir. Selon ce collectif, le retrait de la mission de l’ONU au Burundi en décembre rend une intervention de l’UA encore plus importante. “L’Union africaine doit agir d’urgence. Le Burundi est au coeur de la fragile région des Grands Lacs et un conflit dans ce pays peut créer des tumultes dans toute la région”, a estimé Yves Niyiragira, membre du collectif. Les “manigances pour modifier la limitation du nombre de mandats ne sont rien d’autre qu’un coup de force pour s’accaparer le pouvoir, similaire à ce qui s’est passé au Burkina Faso et au Sénégal quelques années auparavant”, a estimé un autre membre du collectif, Dismas Nkunda, pour qui la dérive burundaise est “contraire aux principes de base de la Charte de l’UA sur la démocratie, les élections et la gouvernance”. morte. Lundi, des organisations de la société civile ont lancé une campagne baptisée “Halte au troisième mandat!”. “Les académiciens, religieux, journalistes, juristes, analystes politiques, artistes musiciens, les jeunes du Burundi sont appelés à dire ‘Halte au troisième mandat, engageons-nous pour tourner page’”, a déclaré au cours d’une conférence de presse Vital Nshimirimana, président du Forum pour le Renforcement de la Société Civile (FORSC). Pour ce collectif, “l’Accord d’Arusha (...) a limité les mandats présidentiels à deux, chaque mandat ne devant pas dépasser 5 ans”. “Le président de la République a déjà prêté serment deux fois, le peuple burundais ne peut en aucun cas accepter de recevoir un troisième mandat!”, a martelé Vital Nshimirimana. L’approche des élections au Burundi donne lieu depuis des mois à une recrudescence de la violence entre groupes rebelles et forces de l’ordre et à de fortes tensions politiques, les observateurs accusant le pouvoir en place de museler et mettre en pièce l’opposition et de réduire de plus en plus l’espace public. M. Nkurunziza n’a pas officiellement annoncé sa volonté de briguer un troisième mandat. Un projet de modification constitutionnelle devant lui permettre de rester au pouvoir a été retoqué par le Parlement burundais, mais les partisans du président affirment que la Constitution actuelle ne l’empêche aucunement de briguer un nouveau mandat. opposant burundais Agathon Rwasa, chef historique de l'exrébellion des FNL. Il a également appelé le Cndd-FDD à “mettre en place électoral loyal”, alors que le pouvoir est accusé d'avoir noyauté des partis d'opposition et d'avoir placé des fidèles à leur tête. AFP e d e t i u t a r g n Versio n o i t a r t s n o m dé , r e n n o b a s Pour vou : s u o n z e t contac La campagne “Halte au troisième mandat” om .c t n e m e p p o l e ournaldudev Les appels lancés à l’UA pour qu’elle se prononce sur une limitation du nombre de mandats présidentiels autorisés sont jusqu’ici restés lettre contact@lej Internet: e it s e r t o n r u s onnement b ndez-vous prêt /a m o u repouvoir .c t Le partioau au "compromis" n e veloppem e d u ld a n r u jo .le au des électeurs, marqué selon la rentes”, a réagi le principal les conditions pour un combat e parti wwauwpouvoir L Burundi s'est dit “prêt au compromis” afin de permettre des élections “apaisées” à l'approche des scrutins législatifs, en mai, et présidentiel en juin. “Le Cndd-FDD est prêt à tout compromis allant dans le sens de calmer le jeu et d'amener tout le monde vers des élections libres, transparentes et apaisées”, a déclaré jeudi 29 janvier Onésime Nduwimana, porte-parole du parti du président Pierre Nkurunziza, lors d'une réunion d'évaluation du processus d'inscription sur les listes électorales, contesté par l’opposition. Les 18 partis d’opposition du Burundi ont unanimement exigé mi-décembre la démission de la Commission électorale, qu’ils accusent de “fraude massive” dans l’enregistrement société civile et les médias par de nombreuses irrégularités. Le parti au pouvoir souhaite “essayer de trouver, avec ses partenaires et ses concurrents, des solutions à tous les problèmes qui se posent”, a insisté M. Nduwimana. Un premier signe de détente C'est la première fois que le Cndd-FDD, qui multiplie habituellement les attaques contre l'opposition, fait montre d'une telle volonté de dialogue. “Si le parti au pouvoir veut vraiment que les choses changent, qu'il crée un environnement favorable (...) en corrigeant les fraudes massives observées dans l'enrôlement des électeurs et en organisant des élections libres et transpa- AFP, Xinhua La Croix-Rouge se prépare à de possibles "violences" L a Croix-Rouge du Burundi a présenté à ses partenaires, jeudi 22 janvier, un plan de contingence élaboré pour prévenir ou gérer une crise post-électorale. La Croix-Rouge a prévu une série d’activités selon trois scenarii: des élections paisibles, des scrutins suivis de plaintes, et un refus du verdict des urnes dans la violence. “Il faut s'imaginer ces trois scenarii, s'imaginer le seuil d'activation de ce plan de contingence pour soulager les plus vulnérables liés à la violence et aux différentes formes de manifestations aux élections de 2015”, a souligné le secrétaire général de la CroixRouge du Burundi, Anselme Katiyunguruza. Il a indiqué que des activités de communication, de diplomatie humanitaire et d'alerte précoce vont ainsi être développées avant, pendant et après les élections. Xinhua 19 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 Niger : Des opposants détenus 5 jours T rois leaders de l’opposition ont été arrêtés samedi 24 janvier à Niamey, en lien avec les récentes manifestations violentes survenues mijanvier au Niger, avant d’être remis en liberté mercredi. tions” de la mi-janvier, avait indiqué Niandou Karimou, un de leurs avocats, sans plus de précisions. carcérations arbitraires, ces tentatives permanentes d’intimidation (...) ne visent qu’à préparer un passage en force pour les élections générales de 2015 et 2016”, a estimé dans un communiqué l’ARDR (l’Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la république, qui regroupe les principaux partis d’opposition). Le président Mahamadou Issoufou “recherche des boucsémissaires”, et “tente désespérément d’attribuer la paternité de sa grave faute à l’opposition et aux autres acteurs sociaux”, a affirmé l’ex-président Mahamane Ousmane (1993-1996). Le chef de l’Etat nigérien fait partie des six présidents africains qui ont participé à la Marche républicaine le 11 janvier à Paris, après l’attaque armée qui a décimé la rédaction de l’hebdomadaire satirique. Son “Nous sommes tous Charlie”, prononcé sur les ondes, a provoqué un vent de colère dans la population nigérienne, à 98% musulmane, à moins de deux ans de l’élection présidentielle de 2016. e d e t i u t a r g n Versio n o i t a r t s n o m dé , r e n n o b a s Pour vou : s u o n z e t contac Ousseïni Salatou, le porteparole de l’opposition, Soumana Sanda, un ex-ministre de la Santé, et Youba Diallo, un ancien directeur des douanes, faisaient partie des 90 opposants arrêtés dimanche 18 janvier pour avoir tenté de marcher dans Niamey malgré une interdiction prononcée par les autorités. Tous avaient été remis en liberté cinq jours plus tard. Les trois hommes avaient été interpellés à nouveau le lendemain de leur libération “dans le cadre des manifesta- ONU / Archives Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration DEMOCRATISATION Soumana Sanda La marche du 18 janvier, prévue de longue date, avait été prohibée par les autorités car elle devait se tenir le lendemain de deux journées de manifestations anti-Charlie Hebdo, qui avaient viré en émeutes antichrétiens, faisant 10 morts. “Toutes ces manoeuvres d’in- AFP “VIOLENCES POLICIERES”. Des organisations de journalistes nigériens ont porté plainte contre X, après des “violences policières” contre certains reporters en marge de manifestations de mi-janvier à Niamey. “Nous avons déposé notre plainte à la suite de la fermeture (temporaire) illégale d'une télévision, aux jets de grenades lacrymogènes sur deux autres (télévisions), l'embastillement et le matraquage des reporters indépendants à l'occasion des évènements du 17 et 18 janvier”, a rapporté mardi 27 janvier Baba Alpha, le responsable de la Maison de la presse. AFP .com t n e m e p p o l e Abandon des@poursuites dev Hama Amadou ucontre d l a n r u o j e l t contac L Internet: e it s e r t o n r ent us su ou rendez-vo eloppement.com/abonnem udev ld a n r u jo e .l w ww a justice nigérienne a abandonné vendredi 30 janvier les poursuites à l'encontre de l’ex-président du Parlement et principal opposant du président Issoufou, Hama Amadou, de l’ancien ministre de l’Agriculture Abdou Labo, ainsi que d’une vingtaine d’autres personnes, tous accusés d'avoir participé à un trafic international de bébés avec le Nigeria et le Bénin. “Le tribunal (correctionnel de Niamey) se déclare incompétent” sur cette affaire, aucune juridiction civile ne s'étant jusqu'alors prononcée sur la filiation des bébés concernés par ce procès pour “supposition d'enfants”, un délit qui consiste à attribuer la maternité d'un enfant à une femme qui ne l'a pas mis au monde, a estimé le juge. Hama Amadou n'était pas présent au procès, ayant fui en France lorsqu'il a été inquiété dans cette affaire. “Du moment où rien ne le retient plus, Hama Amadou va pouvoir incessamment rentrer au Niger et se présenter à la présidentielle de 2016”, a affirmé Soumana Sanda, un de ses proches. M. Amadou a toujours clamé que les poursuites lancées contre lui étaient politiques et visaient à l'écarter avant l'élection. Les autorités ont démenti ces allégations. AFP Guinée : L'opposition fait "du lobbying" aux USA L’ opposant guinéen Cellou Dalein Diallo était la semaine dernière aux Etats-Unis pour sensibiliser la communauté internationale sur la situation dans son pays à l’approche des élections, évoquant “un risque majeur d’instabilité et de violence”. L’ancien Premier ministre a notamment accusé le président Alpha Condé d’utiliser la lutte contre le virus Ebola comme “prétexte” pour ne pas définir de date pour la présidentielle qui doit se tenir cette année. “Je suis en train de faire du lobbying auprès de la communauté internationale pour qu’elle s’implique, parce que le président actuel ne veut pas ‘d’ingérence étrangère’ comme il dit (...) Tout cela ne vise qu’une chose, il veut organiser une mascarade et se déclarer réélu”, a déclaré jeudi 29 janvier à Washington le leader de l’Union des forces démocratiques (UFD), tout en appelant la communauté internationale à assister et observer le processus. “Un risque majeur d’instabilité” “Il y a un risque majeur d’instabilité et de violence si les élections ne sont pas transparentes. Parce que les gens ne sont pas prêts à accepter une mascarade électorale”, a-t-il assuré. Cellou Dalein Diallo, qui 20 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 s’est déjà déclaré candidat pour les prochaines présidentielles, avait obtenu 43% des suffrages au premier tour en 2010. Plus de 300 personnes avaient été blessées lors de violences postélectorales. L'ONG International Crisis Group a prévenu en décembre qu’“à moins que le gouvernement ne démarre un dialogue sérieux avec l'opposition, il y a des risques de violences et de divisions ethniques”. D’après AFP Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration DEMOCRATISATION Madagascar : Un nouveau gouvernement pour répondre aux critiques L e président malgache Hery Rajaonarimampianina a présenté dimanche 25 janvier un nouveau gouvernement chargé d’“engager la vitesse supérieure”, alors qu’il est de plus en plus critiqué sur son manque de résultats concrets après avoir passé un an aux affaires. Les critères retenus pour la formation de ce gouvernement étaient “la culture d’excellence et la réconciliation nationale”, a relevé le président Hery Rajaonarimampianina. “Un an n’est pas suffisant pour changer le pays” Vilipendé pour son manque de résultats, alors que le pays peine à décoller, le président malgache a souligné qu’il ne fallait “pas confondre vitesse et précipitation”. “Nous allons engager la vitesse supérieure”, a-t-il promis. “Un an n’est pas suffisant pour changer le pays”. Sa gestion de l’approvisionnement en électricité est particulièrement critiquée, alors que le pays est confronté à des délestages de plus en plus fréquents. Deux personnes ont trouvé la mort en décembre après des manifestations antidélestage à Tamatave (est). “Les bases sont là, on peut se concentrer sur un taux de croissance de 5% pour cette année”, a souligné Hery Rajaonarimampianina dimanche. Mardi, lors du premier Conseil du gouvernement, le nouveau Premier ministre a déclaré que “l’année 2015 est placée sous le signe du changement, du travail, de la propreté et de l’assainissement des affaires de l’Etat”. Pas le droit à l’erreur à 3% l’an dernier à Madagascar, selon le Fonds monétaire international (FMI). Appelant à des réformes structurelles, le FMI a estimé qu’une croissance de 5% était possible en 2015, mais que l’instabilité politique, la faiblesse des institutions et une mauvaise gouvernance “érodent les fondations d’une croissance solide”. L’arrivée au pouvoir de Hery Rajaonarimampianina - démocratiquement élu - en janvier 2014 a marqué un retour à l’ordre constitutionnel après cinq années d’une grave crise provoquée par le renversement du président Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina, pendant laquelle la Grande Ile s’est considérablement appauvrie. Mais M. Rajaonarimampianina n’a pas de majorité parlementaire, et il doit en particulier affronter l’hostilité d’Andry Rajoelina, à qui il a refusé le choix d’un Premier ministre, alors que son camp est le plus puissant à l’Assemblée. e d e t i u t a r g Version n o i t a r t s n o dém , r e n n o b a Pour vous : s u o n z e t contac “C’est un gouvernement prêt à se battre que nous venons de former”, a déclaré M. Rajaonarimampianina dans une intervention radio-télévisée, à l’occasion du premier anniversaire de son arrivée au pouvoir. L’équipe dirigée par Jean Ravelonarivo, un militaire nommé Premier ministre le 15 janvier, comprend 30 ministres, dont 22 étaient présents dans la précédente équipe. Parmi les nouveaux venus, la présidente de la commission électorale Béatrice Atallah devient ministre des Affaires étrangères. “Aucun membre du gouvernement n’a droit à l’erreur. La population attend des résultats concrets et rapides”, a-t-il martelé. Jean Ravelonarivo a mis en garde son équipe contre toute implication dans le trafic de bois de rose. “Aucune forme de corruption impliquant un ministre ne sera tolérée dans cette affaire entraînant la dilapidation de nos richesses, la destruction de notre écosystème et qui a largement terni l’image du pays”, a-t-il insisté. Après avoir été nulle sur la période 2009-2013, la croissance économique est remontée om ent.c m e p p o l e v e d ournaldu lej @ t c a t n o c Burkina Faso : Des fidèles de Compaoré ernet: AFP, Xinhua site Int e r t o n r u s s u nement n o dez-vo b /a montent oleur politique m o u renformation .c t n eme elopparpnous v e d u ld a n r les jeunes. Nous avons de 2008 à 2011. Actuellement n nouveau parti.lae été pouvoir, regroupe de nombreux u www jo U fondé samedi 31 janvier à Ouagadougou par d'anciens fidèles de l'exprésident Blaise Compaoré pour soutenir la candidature de son chef de la diplomatie, Djibrill Bassolé, à la présidentielle d'octobre. M. Bassolé ne s'est pas encore officiellement déclaré candidat pour ce scrutin prévu le 11 octobre, en même temps que les législatives. Dénommé Nouvelle alliance du Faso (Nafa), cette formation, dirigée par Rasmané Ouédraogo, un ancien député du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l'ex-parti au cadres qui ont démissionné de ce parti. Des leaders de l'Alliance pour la démocratie et la fédération / Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA), principal allié de M. Compaoré, ont également rejoint la Nafa. “Un rassembleur à la tête de notre pays” “Tous les Burkinabè s'attendaient à ce que Djibrill Bassolé soit le successeur de Blaise Compaoré à la fin de son mandat. Malheureusement, ça n'a pas été le cas et Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir donc fondé ce parti, pour porter cet homme qui est un rassembleur à la tête de notre pays”, a déclaré Adama Kiéma, président des jeunes de la Nafa. Djibrill Bassolé a été le dernier chef de la diplomatie de M. Compaoré. Il a été le négociateur principal dans les crises pour lesquelles M. Compaoré a été médiateur en Afrique de l'Ouest. Il s'est notamment impliqué dans les négociations de paix en Côte d'Ivoire, au Togo, au Niger et plus récemment au Mali. Cet homme posé a été également médiateur conjoint ONUUnion africaine au Darfour 21 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 représentant de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) pour la lutte contre le terrorisme au Sahel, M. Bassolé a été l'un des rares dignitaires de l'ancien régime dont le domicile, pourtant mitoyen à l'Assemblée nationale - incendiée par les manifestants le 30 octobre -, n'a pas été touché. Général de gendarmerie, il aurait entrepris des démarches pour "se libérer de l'armée et répondre aux nombreux appels", croit savoir son entourage. Quelque 3.000 jeunes s'étaient rassemblés mi-janvier pour lui demander d'être candidat. AFP Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration DEMOCRATISATION Sénégal : La police disperse des rassemblements interdits d'opposants La police a dispersé à Dakar deux rassemblements interdits de l'opposition contre “les restrictions aux libertés” vendredi et samedi 30-31 janvier et procédé à au moins une dizaine d’arrestations. L a manifestation de samedi a été marquée par la présence furtive de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012) a bravé la mesure. Son véhicule 4x4, entouré de gardes du corps, a forcé un barrage de la police pour se retrouver au milieu de la place de l’Obélisque. L’ancien chef de l’Etat s’est mis debout pendant quelques instants à travers le toit ouvrant de sa voiture, qui est ensuite repartie à vive allure après avoir essuyé des jets de gaz lacrymogènes. “Ne tirez pas sur la voiture”, s’est écrié un responsable de la police. Plusieurs opposants ont été arrêtés lors de ce rassemblement dispersé par la police à coup de gaz lacrymogènes. e pouvoir et l'opposition de Côte d’Ivoire ont repris à Abidjan le dialogue politique rompu depuis mai dernier, évoquant notamment l'espoir d'une libération, d'ici la présidentielle d'octobre 2015, de tous les prisonniers de la crise post-électorale de 2010-2011. “Cette opération va continuer”, a déclaré jeudi 29 janvier Jeannot Kouadio Ahoussou, ministre auprès du président de la République chargé du dialogue politique, à l’issue de trois heures d’échanges avec les formations de l’opposition, dont le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo. Gardes à vue La veille, à l’issue d’une manifestation similaire, une dizaine d’opposants ont été placés en garde à vue, dont deux leaders du Parti démocratique sénégalais (PDS) de M. Wade. Abdoulaye Wade, 88 ans, avait dans un communiqué samedi annoncé sa présence au rassemblement en dépit de l’interdiction. Le droit à la manifestation est, selon lui, inscrit dans la Constitution du Sénégal. “Je ne saurai donc accepter, au péril de ma vie, que ces acquis démocratiques obtenus de haute lutte soient aujourd’hui foulés au pied par (le président) Macky Sall et son régime”, a-t-il indiqué dans ce texte. Trois manifestations pré- vues la semaine dernière ont été toutes interdites par le préfet de Dakar, Alyoune Badara Diop, qui a jugé “irrecevables” les demandes de rassemblement au motif, selon lui, que leurs “objet et lieu” n’y ont pas été indiqués. Plusieurs manifestants ont réclamé vendredi et samedi la libération de Karim Wade, fils et ancien ministre d’Abdoulaye Wade, en détention préventive depuis avril 2013 et jugé depuis juillet 2014 pour enrichissement illicite présumé. AFP président du FPI, a de son côté salué la reprise du dialogue et la “disponibilité” du gouvernement à résoudre définitivement cette question. “Les prochaines élections doivent se dérouler dans la concorde, l'apaisement, et permettre à la Côte d'Ivoire de tourner définitivement la page des crises”, a-t-il jugé, laissant présager une participation du FPI, une question jusque-là taboue dans cette formation en crise profonde. Les deux parties ont indiqué qu'elles se retrouveraient cette semaine pour aborder les questions du “financement des partis”, du “statut de l'opposition” et des “futures élections”. Cinquante détenus ivoiriens de la crise post-électorale ont récemment bénéficié de la liberté provisoire, une mesure suivie du dégel des comptes bancaires de 31 personnalités, dont celui de M. N'Guessan. Ces actions ont été interprétées comme un geste d'apaisement du pouvoir envers l'opposition. e d e t i u t a r g Version n o i t Reprise du dialogue en Côte d'Ivoire a r t s n o dém , r e L n n o b a s u Pour vo : s u o n z e t c a cont “Tourner définitivement la page des crises” m nt.co e m e p p o l e v e naldud r u o j e l @ t c a t con “Nous espérons vivement qu'avant l'élection présidentielle d'octobre 2015, on ne parle plus de personnes détenues et de comptes gelés”, a poursuivi M. Ahoussou. Pascal Affi N'Guessan, le ternet: In e it s e r t o n ent us sur ou rendez-vo eloppement.com/abonnem udev Côte wd'Ivoire 3ald millions d'électeurs de plus ww.lejou:rn L a Commission électorale indépendante (CEI) de Côte d’Ivoire estime à environ 3 millions le nombre de nouveaux électeurs que pourrait compter le fichier en vue des prochaines présidentielles. L'opération de révision des listes “débutera vers la fin du mois mars 2015 ou début avril 2015”, indique dans un communiqué publié vendredi 30 janvier Victoire Alley, porte-parole de la CEI. “Le nombre potentiel de nouveaux requérants à enrôler est estimé à trois millions de personnes”, affirme-t-elle. Si ces nouveaux électeurs étaient intégrés, la liste électorale augmenterait de plus de moitié. En effet, quelque 5,7 millions de personnes étaient inscrites sur les listes électorales du scrutin de 2010, et 4,6 millions avaient voté. Ce chiffre de 3 millions est conforme aux résultats donnés par le dernier recensement de la population ivoirienne, le premier depuis 16 ans, qui faisait état de 8 à 9 millions d'Ivoiriens âgés de plus de 18 ans. AFP Le FPI s'était fortement opposé au recensement, qualifié en mars dernier d’“inopportun” par l'un de ses cadres, l'ancien ministre Alphonse Douati, parce que “préparant une fraude électorale”. Grâce aux résultats récoltés, avait-il affirmé, le pouvoir naturalisera un grand nombre d'étrangers vivant sur le territoire ivoirien en vue d'en faire du “bétail électoral” pour Alassane Ouattara. La Côte d'Ivoire compte 23 millions d'habitants, dont 5,4 millions d'étrangers, selon le recensement. AFP Nos éditions précédentes sont disponibles sur notre site Internet: www.lejournaldudeveloppement.com 22 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 Ban appelle les dirigeants africains à ne pas "s'accrocher" au pouvoir Le secrétaire général de l'ONU a appelé les dirigeants africains à quitter leurs fonctions au terme de leurs mandats, devant le sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine (UA). Un discours prononcé le jour même où l’institution désignait à sa présidence tournante le Zimbabwéen Robert Mugabe, 91 ans, au pouvoir dans son pays depuis 1980... L e secrétaire général de l'ONU a appelé, vendredi 30 janvier à Addis Abeba, les dirigeants africains à “ne pas s'accrocher au pouvoir” et à quitter leurs fonctions au terme de leurs mandats, devant le sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine (UA). “Je partage les craintes” émises vis-à-vis des “dirigeants qui refusent de quitter leurs fonctions à la fin de leur mandat”, a déclaré Ban Ki-moon dans son discours. “Les changements de Constitution non démocratiques et les vides juridiques ne devraient pas être utilisés pour s'accrocher au pouvoir”, a-t-il ajouté. “Ecouter” les peuples burkinabè Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans, a été chassé du pouvoir par la rue, après avoir tenté de modifier la Constitution pour briguer un nouveau mandat. Au Burundi, une tentative de lever la limitation constitutionnelle du nombre de mandats a échoué en mars 2014. L’an dernier, une invitation spéciale lui avait été délivrée pour lui permettre d’assister au sommet UE-Afrique organisé à Bruxelles. C’est lui qui avait alors décidé de le boycotter. la tête de l’UA de l’autocrate Robert Mugabe, bientôt 91 ans, au pouvoir depuis l’indépendance de son pays en 1980, est un mauvais signal envoyé par l’organisation sur les valeurs de démocratie et de gouvernance qu’elle prétend défendre, selon des observateurs. M. Mugabe est accusé par ses adversaires e d e t i u t a r Version g n o i t a r t s n o m dé , r e n n o b a s Pour vou : s u o n z e t c conta “J'exhorte tous les dirigeants, en Afrique et dans le monde, à écouter leur peuple. Les dirigeants modernes ne peuvent se permettre d'ignorer les voeux et aspirations de ceux qu'ils représentent”, a poursuivi M. Ban. Le discours du chef de l’ONU intervient quelques jours après des émeutes sanglantes en RDC où des manifestants s’exprimaient contre le report des élections. En octobre, le président Embarras Cette nomination a suscité un certain embarras dans les rangs de l’organisation panafricaine. Des diplomates ont évoqué un hasard malheureux et une règle impossible à contourner offrant, à tour de rôle, la présidence de l’UA à chaque grande région africaine: c’était le tour de l’Afrique australe et le Zimbabwe était le seul pays en lice. Dans son discours d’investiture, le héros de la libération nationale au Zimbabwe, connu pour ses tirades contre l’Occident et les “impérialistes”, s’est de nouveau posé en champion du panafricanisme en appelant à protéger les ressources naturelles du continent. “Les ressources africaines devraient appartenir à l’Afrique, et à personne d’autre que ceux que nous invitons comme amis”, a-t-il lancé. “Nous devons avoir des amis, mais plus d’impérialistes ou de colonisateurs”. D’après AFP .com ment e p p o l e v e d u d journal contact@le Union africaine Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration DEMOCRATISATION net: r e t In e it s e r t ent us sur no ou rendez-vo eloppement.com/abonnem ldudev a n r u jo e .l w w w Robert Mugabe, vendredi à Addis Abeba D'autres chefs d'Etat, au Rwanda, au Togo ou au CongoBrazzaville, sont soupçonnés de vouloir modifier leurs Constitutions pour se maintenir au pouvoir. Une quinzaine de scrutins présidentiels et législatifs sont prévus en Afrique en 2015. En ce sens, la désignation à de s’être maintenu à la tête de l’Etat par l’intimidation et la violence contre ses opposants et des scrutins frauduleux. Paria aux yeux des pays occidentaux, le chef de l’Etat zimbabwéen est l’objet depuis 2002 de sanctions européennes et américaines, incluant une interdiction de voyager. Si vous recevez Le Journal du Développement par le biais d’un tiers, contactez-nous pour bénéficier d’un essai gratuit : [email protected] 23 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration Chers lecteurs, Merci pour votre fidélité au Journal du Développement. A l’issue de votre abonnement d’essai gratuit, Le Journal du Développement vous sera proposé aux tarifs suivants : TARIFS D'ABONNEMENT 2015 1 an 1 lecteur (48 éditions) 2 à 5 lecteurs 6 à 9 lecteurs 6 mois 1 lecteur (24 éditions) 2 à 5 lecteurs 295 € 590 €* 1.020 €* 6 à 9 lecteurs -30% ONG de droit africain 190 € 380 €* 670 €* 1 lecteur 210 €/an 2 à 5 lecteurs 420 €/an* 6 à 9 lecteurs 715 €/an* -30% Consultants 1 lecteur 210 €/an Pour un nombre supérieur de lecteurs et parainage d’abonnements en faveur de vos partenaires, nous contacter *Au sein de la même structure Chaque abonnement souscrit correspond au nombre précis de lecteurs. 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C’ est en victime qu’a tenté de se poser Dominic Ongwen devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI) pour sa première comparution, lundi 26 janvier. Le suspect, l’un des chefs de la sanguinaire Armée de résistance du Seigneur (LRA), un groupe rebelle ougandais, est accusé de crimes contre l’humanité et crimes de guerre pour meurtres, actes inhumains, traitements cruels, attaques contre des civils, pillages et réduction en esclavage. 20 ans dans la brousse”. Créée aux alentours de 1987, la LRA opérait alors dans le nord de l’Ouganda, où elle a multiplié les exactions qui ont fait sa sinistre réputation: rapts d’enfants transformés en soldats et en esclaves, mutilations et massacres de civils... que centrale et enlevé plus de 60.000 enfants. Des ONG ont néanmoins estimé que le passé de Dominic Ongwen, âgé de 40 ans, pourrait constituer des circonstances atténuantes, s’il devait être reconnu coupable. “La CPI l’accuse en partie des ans, ont accepté de déposer les armes et se rendre. Pour l’instant, le milicien n’a pas dit s’il plaiderait coupable ou non des crimes reprochés. Il faudra d’abord que les juges confirment ou non les charges portées contre lui. Une procédure qui pourrait prendre au moins un an. Oublier l’enfant-soldat Mais pour Victor Ochen, ancien réfugié ayant fui les violences de la LRA qui dirige aujourd’hui une ONG dans le nord de l’Ouganda, les victimes attendent que justice soit rendue. “Ceux qui sont sans nez, sans lèvres ou sans visage veulent que Dominic Ongwen soit jugé en tant que membre du commandement de la LRA, et non en tant qu’ancien enfantsoldat”, a-t-il dit. La prochaine comparution de Dominic Ongwen doit avoir lieu le 24 août, pour des audiences destinées à évaluer les preuves rassemblées par le procureur et décider si un procès doit être tenu. e d e t i u t a r g n Versio n o i t a r t s n o m dé , r e n n o b a s Pour vou : s u o n z e t contac “Plus de 20 ans dans la brousse” Recherché depuis près de dix ans par la CPI, il s’était rendu aux forces spéciales américaines le 6 janvier en Centrafrique. “J’ai été emmené dans la brousse quand j’avais 14 ans”, a déclaré ancien cet enfantsoldat devenu le numéro trois de la LRA. Son avocate, Hélène Cissé, a rappelé qu’il lui a été “dénié toute éducation” et qu’“il a été forcé de rester pendant plus de CPI Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration JUSTICE Dominic Ongwen, lundi 26 janvier, devant la CPI Elle en a été chassée au milieu des années 2000 par l’armée ougandaise, avant de s’éparpiller dans les forêts équatoriales des pays alentour, dont la Centrafrique. Selon l’ONU, la rébellion a, depuis sa création, tué plus de 100.000 personnes en Afri- même crimes qui ont été commis à son encontre”, a souligné le chercheur Ledio Cakaj. En Ouganda, beaucoup de voix s’élèvent pour que Dominic Ongwen puisse bénéficier du pardon en échange de ses aveux, comme les milliers de soldats de la LRA qui, depuis près de 10 om .c t n e m e p p o l e ournaldudev contact@lej : Le JD avec agences Internet e it s e r t o n r France :oDeux Rwandais aux assises s su ement u rendez-vou nt.com/abonn L e mappel. p p qui ae fait lo e v e d u ld Tito Barahira, 63 ans, et Octavien Ngenzi, 69 ans, avaient conwww.lejourna testé devant la plus haute juridiction leur renvoi aux assises pour a Cour de cassation a définitivement confirmé, mercredi 28 janvier, le renvoi aux assises de deux anciens bourgmestres rwandais, Tito Barahira et Octavien Ngenzi, pour leur participation présumée au génocide de 1994. Cette décision ouvre la voie à la tenue du deuxième procès en France sur le génocide rwandais, après celui de Pascal Simbikangwa, ex-officier de la garde présidentielle rwandaise condamné en mars 2014 à 25 ans de réclusion criminelle pour génocide et génocide et crimes contre l'humanité. Les deux hommes, qui s'étaient succédé comme bourgmestre à la tête de Kabarondo, sont notamment accusés d'avoir participé au massacre de centaines de Tutsi réfugiés dans une église de cette commune de l'est du Rwanda, le 13 avril 1994. AFP Comores : Lourdes condamnations après la tentative de putsch de 2013 L a Cour de sûreté de l'Etat des Comores a prononcé samedi 31 janvier des peines de dix ans de prison ferme à l'encontre de six ressortissants de RDC et d'un Tchadien impliqués dans la tentative de coup d'Etat d'avril 2013. Quatre Comoriens ont également écopé d'une peine allant de quatre à cinq ans de prison, dont un an avec sursis. “Nous clamons toujours notre innocence, mais nous gardons notre confiance en Dieu, et je parle au nom de tous” (les autres accusés congolais et tchadien), a déclaré le Congolais Nkombe Amba Joris, présenté comme le chef militaire du complot. AFP 25 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 L'armée de RDC affirme avoir engagé son action contre les rebelles FDLR L’ armée de RDC a “engagé” son action contre les rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui sévissent depuis deux décennies dans l’est du pays, a assuré samedi 31 janvier le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda. “L’action est engagée et elle ne va pas s’arrêter tant que nous n’aurons pas neutralisé ces forces négatives”, a-t-il affirmé. “La détermination du gouvernement est telle qu’il n’y aura pas de répit tant que nous n’en aurons pas fini avec ce groupe”, a-t-il ajouté, s’exprimant à l’issue d’une réunion sur les Grands Lacs organisée en marge du sommet de l’Union africaine (UA) à Addis Abeba. Après des semaines de pressions internationales, la RDC a annoncé jeudi le lancement d’une offensive contre ces miliciens, dont plusieurs chefs sont accusés d’avoir pris une part active au génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda. Le commissaire à la paix et la sécurité de l’UA, Smaïl Chergui, s’est félicité samedi de cette annonce, estimant que les FDLR continuaient de “recruter” des combattants. La RDC a également reçu le soutien du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, qui a “salué le recours à la force militaire contre les FDLR” et assuré que la Monus- co “se tient prête à participer à ces opérations” pour “éliminer la menace posée par les FDLR une fois pour toutes”. Mercredi, le chef de la Mo- en poste à Kinshasa. Selon lui, certains camps d’entraînement des FDLR n’existent effectivement plus, mais “c’est parce que beaucoup de combattants les ont évacués” afin de “se fondre dans la population locale” avant ou après la fin de l’ultimatum du 2 janvier qui leur avait été donné pour rendre les armes. “Ce n’est pas une force militaire compacte (...) Nous sommes au niveau de la recherche de fourmis dans une meule de foin. Ca va prendre du temps”. e d e t i u t a r Version g n o i t a r t s n o m dé , r e n n o b a s Pour vou : s u o n z e t c conta “L’opération n’est pas mûre” Monusco Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration SECURITE Un soldat de l’ONU en RDC nusco, Martin Kobler, a indiqué que les soldats de la force onusienne fourniraient notamment à l’armée congolaise un appui aérien avec des hélicoptères d’attaque, un soutien logistique et une aide à l’évacuation médicale des soldats blessés. Plusieurs observateurs et diplomates doutent cependant de la volonté de Kinshasa de combattre réellement les rebelles hutu. Le fait que l’opération ait été annoncée à la veille du sommet de l’UA fait même dire à certains qu’elle relève certainement plus du “show” que d’une réelle offensive. “Cela permet aux Congolais de dire: ‘regardez, nous faisons quelque chose’, et accessoirement cela détourne l’attention de ce qui s’est passé à Kinshasa la semaine dernière”, confie un diplomate à Kinshasa. Et sur le terrain, rien ne semble encore se passer. “Je n’ai pas été informé de la moindre chose”, a déclaré samedi un officier européen Un haut fonctionnaire de l’ONU a fait part de sérieux doutes sur l’opération. “L’opération n’est pas mûre. Pour une opération de dimension suffisante, il faut une préparation correcte. (...) Le soutien technique, logistique de la Monusco a toujours fait la différence jusqu’ici”, a-t-il jugé. “Ce n’est pas une offensive, c’est un show qu’on va nous faire, et qui n’aura rien à voir avec ce qui était prévu”, prédit un observateur militaire. Les rebelles, qui compteraient aujourd’hui 1.500 à 2.000 combattants disséminés dans les montagnes boisées de l’est congolais, sont toujours considérés par Kigali comme la “menace la plus grave” à la sécurité régionale. Mais Kinshasa est soupçonnée de rechigner à désarmer complètement des combattants qui ont pu parfois prêter main forte aux FARDC pour lutter contre des rébellions soutenues par le Rwanda. AFP .com ment e p p o l e v e d u d journal contact@le Un simple “show”? net: r e t In e it s e r t ent us sur no ou rendez-vo eloppement.com/abonnem ldudev a n r u jo e .l w w w Le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Ladsous, a de son côté envisagé l’utilisation de drones de surveillance. Mais il a averti que “la neutralisation des FDLR ne se fera pas en une semaine”. “Il s’agit de gens qui sont complètement éparpillés, diffus dans la population”, a-t-il expliqué. 26 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 Mali : L'ONU a-t-elle tiré sur des civils? Il pourrait s’agir d’une bavure. Trois personnes ont été tuées au cours d’une manifestation devant le siège de la mission de l’ONU à Gao, dans le nord du Mali. Des jeunes protestataires affirment que les Casques bleus ont tiré sur la foule. T rois personnes ont été tuées mardi 27 janvier à Gao, au cours d’une manifestation devant le siège de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), à laquelle les protestataires reprochaient d’avoir conclu un accord avec les rebelles qui aurait abouti, selon eux, au désarmement ou au retrait des forces loyalistes de la ville. “La Minusma a tiré sur nous. La Minusma a tué des civils. Nous demandons le départ de la Minusma du Mali”, a martelé Ousmane Dicko, du Collectif des jeunes de Gao, faisant état d’“au moins trois morts et une quinzaine de blessés”. “Nous avons au moins trois manifestants morts, dont certains par balle”, a confirmé un responsable de l’hôpital de Gao, citant également “plusieurs blessés graves”. Trois policiers de la Minusma ont également été blessés, a indiqué la force de l’ONU. Selon une source indépendante à Gao, “des jeunes sont montés sur des véhicules de la Minusma, d’autres ont jeté des cocktails Molotov sur les soldats de la Minusma. Ca sentait l’émeute”. “Nos policiers ont été assiégés (...) par des manifestants, mais je peux vous dire qu’aucune force de la Minusma n’a tiré sur les manifestants. Aucun, absolument aucun ordre n’a été donné de faire usage d’armes. Je suis formel”, a affirmé Arnaud Akodjènou, numéro deux de la Minusma. e d e t i u t a r g n Versio n o i t a r t s n o m dé , r e n n o b a s Pour vou : s u o n z e t contac “Les policiers de l’ONU étaient débordés” “On ne sait pas encore exactement ce qui s’est passé. Une enquête est ouverte. S’il y a responsabilité de notre part, nous allons l’accepter”, a déclaré de son côté un autre responsable de la Minusma, David Gressly. “Très rapidement, on saura. Mais il pourrait bien s’agir d’une bavure. Les policiers de l’ONU étaient débordés”, a indiqué une source de sécurité afri- ONU / Archives Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration SECURITE Des soldats néerlandais de la Minusma à Gao caine au sein de la Minusma, sous couvert d’anonymat. L’affaire est remontée jusqu’à New York, où le secrétaire général des Nations unies Ban Kimoon a confirmé l’ouverture d’une enquête. Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta qui s’est rendu à Gao jeudi, a assuré que la mort des trois manifestants ne resterait pas impunie et a appelé la population à respecter la mission de l’ONU. “La Minusma n’est pas notre ennemie. Il faut éviter d’être influencé par d’autres individus qui n’aiment pas notre bonheur”, a lancé M. Keïta, sans préciser qui il visait. Notant que la sécurité se dégrade actuellement dans le nord du pays, le politologue malien Mamadou Samaké observe que “Les populations de Gao ont le sentiment que la Minusma n’est pas à la hauteur de sa mission”. Plus indulgent, Jean-Hervé Jezequel, analyste principal pour le Mali à l’International Crisis Group (ICG), à Dakar, considère que “le travail de la Minusma est compliqué. C’est un bouc émissaire commode”. “Elle est à la fois une force militaire de stabilisation, une force qui aide l’Etat malien à restaurer son autorité et une force de facilitation des négociations entre des parties en conflit, dont ce même Etat malien. Ce mandat multidimensionnel est difficile à concilier”, a-t-il expliqué. Selon M. Jézéquel, ces violences vont “compliquer les négociations de paix qui ont été reportées de janvier à février”. om .c t n e m e p p o l e ournaldudev contact@lej Internet: e it s e r t o n r nt us su TOMBOUCTOU. Une personne a n vovingtaine ezet-une dtuée m/abonneme u reété ovendredi d'autres brièvement enlevées 30 janvier lors de l’attaque ppement.co devedulo u(nord-ouest du village de Kano, dans la région de Tombouctou ld a n r u jo e .l w Mali) par un groupe wwarmé non identifié. Un élu local a présenté les assaillants comme “des hommes à la peau claire, qui appartiennent à un groupe armé évoluant sur le terrain et dont certains étaient enturbannés”. Par ailleurs, un autre village, Bamba, situé à 245 km au nord de Gao, a également été attaqué vendredi soir par des hommes armés, sans faire de victime. Agences D’après AFP DANS L’URGENCE, DONNER LES PREMIERS SOINS WWW.MSF.CH CCP 12-100-2 27 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 Le drone, la nouvelle arme au Sahel Les armées françaises ne jurent plus que par lui au Sahel. Pour pouvoir repérer et traquer les jihadistes sur des milliers de kilomètres, dans l’uniformité du désert, le drone devient de plus en plus irremplaçable. L a base de Niamey, d'où décollent les drones qui partent survoler le nord du Mali et du Niger, à la recherche de groupes armés terroristes descendant de Libye, disposera au printemps de trois “oiseaux” Reaper et deux Harfang euro-israéliens. Venu visiter la base française de Niamey, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé vendredi 2 janvier qu’il commanderait trois nouveaux Harfang - a fait de l'acquisition des drones une priorité pour gagner en autonomie par rapport à ses partenaires. Au total, boule optronique, dotée d'une grosse caméra, placée sous la carlingue. Pendant tout le temps du vol, un équipage - pi- Par Valérie Leroux, à Dakar la loi de programmation militaire prévoit l'acquisition de douze Reaper d'ici 2019. “Les drones plus on en a, plus on en a besoin. C'est la clé des opérations en Afrique. Au Levant, les identifications de (cibles) hostiles se font via lote et navigateur - commande l'appareil depuis un poste installé au sol. marathonien”, résume le capitaine Guillaume. A Niamey, les équipages de drones suivent les ordres venus de Lyon (centre-est de la France), d'où les opérations sont dirigées. “On nous donne des zones spécifiques, des objectifs, bâtiments, véhicules à surveiller”, explique l'officier. Assis dans le poste de pilotage, un interprétateur photo décrypte chaque image qui arrive, à la recherche de mouvements suspects et de cibles. Il s'appuie aussi sur des informations fournies par les radars qui, à la différence du drone, peuvent opérer indépendamment des conditions météorologiques. “C'est parfois un boulot très intéressant”, lâche le sergent Vincent, qui n'en dira guère plus sur ses missions, même si ce sont des drones qui ont aidé à localiser et à neutraliser dernièrement un chef jihadiste, e d e t i u t a r g Version n o i t a r t s n o dém , r e n n o b a Pour vous : s u o n z e t contac “Un drone, c’est un marathonien” “C'est comme un cockpit d'avion, vous avez une place à gauche, une à droite, des appareils pour voir tous les paramètres de vol, une manette de gaz, un manche. La seule différence, c'est que vous avez beaucoup plus d'ordinateurs”, explique le capitaine Guillaume, pilote d'avion reconverti dans les drones après une formation aux Etats-Unis. Les Reaper partent pour des missions qui peuvent du- m o c . t n e m e p p o l urnaldudeve contact@lejo ternet: In e it s e r t o n drones américains Reaper en les drones”, relevait us desur nement -vodernièren ezd'état-major o b /a enledchef m 2015, pour livraison en 2016-17, o u rment o .c t n eloppeme afin de renforcer les capacités de l'armée de l'air,u le d général Denis v e ld a n r u renseignement France. .lejo Mercier. wdewla w “Deux Reaper sont (déjà) ici Sur la base de Niamey, les EMA Les drones français à Niamey en fonctionnement. Le troisième sera opérationnel avant la fin du premier trimestre, au mois de mars 2015”, a-t-il précisé devant les militaires français. “La clé des opérations en Afrique” S'y ajoutent plusieurs Reaper de l'armée américaine, qui fournit aussi du renseignement aux Français. La France - qui ne dispose par ailleurs que de deux autres deux Reaper et deux Harfang stationnés au côté des Mirage 2000 font l'objet de toutes les attentions à chaque visite de responsables ministériels. Enigmatiques avec leur cockpit aveugle, sans hublot, et leurs airs de grands cormorans - le Reaper se déploie sur 20 mètres d'envergure et 11 mètres de long - ils décollent pourtant comme des avions, empruntant la piste dans un ronronnement de moteur et une odeur de kérosène. Leur véritable oeil, c'est une EMA Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration SECURITE Poste de commandement des Reaper au Niger rer jusqu'à 15 heures, soit plus longtemps que des avions de reconnaissance. Ils sont aussi moins rapides - 400 km/h en vitesse de croisière - pour un rayon d'action de 1.850 km. “Un Mirage, un Rafale, c'est taillé pour la performance, c'est un sprinter. Un drone, c'est un Ahmed el Tilemsi, au Mali. “On peut aussi passer des heures et des heures à surveiller une maison sans savoir s'il y a quelqu'un dedans. Mais au final, je suis payé pour regarder des trucs pour lesquels beaucoup de gens paieraient cher!”, lance-t-il en souriant. AFP L’information au service de l’humanitaire 28 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration ECONOMIE La Côte d'Ivoire va souscrire un nouvel emprunt obligataire L a Côte d’Ivoire va souscrire en février un deuxième emprunt obligataire d’au moins 1 milliard de dollars après avoir récolté 750 millions de dollars en juillet sur les marchés financiers internationaux, a annoncé le Premier ministre. (l’opération) à fin février 2015 de manière à ce que l’argent soit là en mars”, a poursuivi le Premier ministre, qui n’a pas précisé quelle utilisation serait faite de ces fonds. “Il s’agit d’un montant d’au moins 1 milliard de dollars”, a déclaré Daniel Kablan Duncan lors d’une conférence de presse, jeudi 29 janvier. “L’objectif est d’achever La Côte d’Ivoire, depuis l’arrivée au pouvoir du président Alassane Ouattara en 2011, a mis en place une politique ambitieuse de construction d’infrastructures, dont la mise en service fin décembre du troisième pont enjambant la lagune abidjanaise a marqué l’apogée. D’autres chantiers importants ont été annoncés, dont la construction d’un train urbain et celle d’autres ponts dans la capitale économique. Abidjan avait émis en juillet pour 750 millions de dollars en Eurobonds, ou euro-obligations. Cette opération soumise à un taux d’intérêt de 5,625% par an, remboursable sur 10 ans, avait attiré “une très forte demande d’une base diversifiée d’investisseurs internationaux”, avait indiqué le gouvernement ivoirien. Les agences de notation Fitch et Moody’s ont attribué respectivement la note B (perspective positive) et B1 (perspective positive) à la Côte d’Ivoire, qui s’était pourtant retrouvée en défaut au plus fort de la crise post-électorale de 2010-2011. Près de quatre ans après la fin de cette crise, la Côte d’Ivoire connaît une très forte croissance (+9,8% en 2012, +8,7% en 2013 et de 8 à 10% prévus pour 2014) portée par l’Etat, notamment via la construction d’infrastructures. ne vingtaine de syndicats de fonctionnaires gabonais ont déposé un préavis de grève pour ce lundi 2 février, exigeant un quadruplement du salaire minimum, nouveau signe de la grogne sociale dans le pays. “Nous avons demandé le relèvement du point d'indice (...) un nouveau mode de calcul de la pension-retraite et l'augmentation du SMIC de 80.000 francs CFA (121 euros) à 300.000 francs CFA (454 euros)”, a expliqué lundi 26 janvier Jean-Rémy Yama, secrétaire général du syndicat des enseignants chercheurs (SNEC). Les syndicats membres du regroupement Dynamique unitaire avaient improvisé le samedi précédent une assemblée gé- nérale à la Cité de la démocratie à Libreville, l'accès à l'école où devait se tenir la réunion étant bloqué par les forces de l'ordre. Ils avaient notamment demandé au gouvernement “l'application du nouveau système de rémunération dès la fin de ce mois”. Avec la baisse du prix du pétrole - première ressource du pays -, le Gabon vit une pé- riode budgétaire difficile. Le gouvernement s'est récemment réuni en séminaire extraordinaire pour tenter de trouver des solutions au problème de la baisse des recettes. Il a notamment été proposé de réduire le salaire des ministres et le train de vie de l'Etat. Plusieurs grands projets gabonais sont actuellement à l'arrêt faute de financement. AFP Des gros chantiers en prévision e d e t i u t a r g Version n o i t a r t s n o dém , r Les fonctionnaires gabonais réclament un e n n o b a s u Pour vduo SMIC quadruplement : s u o n z e t c a t con U AFP m o c . t n e m e p p o l urnaldudeve contact@lejo ternet: In e it s e r t o n ent us sur ou rendez-vo eloppement.com/abonnem udev ld a n r u jo e .l w ww Cameroun : Du café local dans le Nescafé N estlé s’apprête à commercialiser au Cameroun son café soluble Nescafé, fait à base de café produit localement. En attendant qu’un pôle de production soit implanté sur le territoire camerounais, Nestlé Cameroun, pour l’instant, achète du café localement et l’exporte vers la Côte d’Ivoire où il subit une première transformation. Le produit semi-fini est alors retourné au Cameroun, où il est soumis à une deuxième transformation avant d’être conditionné et commercialisé. Ces produits made in Cameroun seront, dans un premier temps, commercialisés en conditionnements de 2 grammes. Selon les responsables de la filiale camerounaise du géant de l’agro-alimentaire suisse, l’appropriation du café camerounais pour la production du Nescafé devrait permettre de rendre ce produit plus compétitif sur le marché local et régional. En intégrant le café local dans sa composition, ce produit peut en effet être admis aux régimes préférentiels de la CEMAC et de la CEEAC, qui éliminent les droits de douanes à l’entrée de six et 10 pays de l’Afrique centrale, respectivement. Agence Ecofin RD CONGO/PUBLICITE. Toute publicité destinée à être diffusée sur les médias de la RDC devront désormais recevoir un “avis de conformité”, a décidé le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (Csac). Réunie en session extraordinaire le 14 janvier, l’Assemblée plénière du Csac a ainsi décidé que les annonceurs et les publicitaires doivent requérir “l’Avis de conformité avant la diffusion de toute publicité et tout autre message à caractère commercial dans les médias”. Agence Ecofin BURKINA FASO/CARBURANTS. La Coalition nationale contre la vie chère (CCVC) du Burkina Faso a annoncé une manifestation mercredi 4 février pour exiger une “baisse substantielle” des prix des hydrocarbures. “Si rien n'est fait à l'issue de cette journée, une grève nationale de 48 heures sera organisée à partir du 17 février”, a déclaré jeudi 29 janvier son vice-président, Chrysogone Zougmoré, assurant que “Le pays sera paralysé, il n'y aura pas de taxis durant cette période car nous avons l'accord des transporteurs”. Xinhua 29 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 30 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015 Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration