Le Journal du Développement #116 (2 Février 2015)

Transcription

Le Journal du Développement #116 (2 Février 2015)
Le drone, la nouvelle
arme au Sahel
La Revue Indépendante des Professionnels du Développement
#116 - Lundi 2 Février 2015
Bénin•Burkina Faso•Burundi•Cameroun•Congo Brazzaville•Congo RDC•Côte d’Ivoire•Djibouti•Gabon•Guinée•Madagascar•Mali•Mauritanie•Niger•République Centrafricaine•Rwanda•Sénégal•Tchad•Togo
ACTUALITE PAR THEMES
Sécurité/Mali
_________________________________________
p.25
La mission de l’ONU a-t-elle tiré
sur des civils?
Il pourrait s’agir d’une bavure. Trois
personnes ont été tuées au cours d’une
manifestation devant le siège de la mission des Nations unies (Minusma) à
Gao, dans le nord du Mali. Des jeunes
protestataires affirment que les Casques
bleus ont tiré sur la foule. Le secrétaire
général de l’ONU Ban Ki-moon a annoncé l’ouverture d’une enquête.
Sécurité/Centrafrique
____________________________
RD Congo
Après la contestation, la répression
Au moins 80 peines de prison, 350 arrestations dont celles de leaders de l’opposition, un vieux
procès relancé contre Vital Kamerhe: des voix s'élèvent en RDC pour dénoncer une tentative
d'étouffement de l'opposition après les manifestations qui ont fait plier le régime dans son projet
de loi électorale controversée.
Les autorités ont coupé les connexions Internet mobiles et les SMS, brouillé RFI et temporairement
fermé plusieurs chaînes de radio et de télévision, pour éviter toute nouvelle mobilisation.
L’opposition, l’Union européenne et les Nations unies ont appelé Kinshasa à relancer les préparatifs
électoraux, à commencer par la production d’un calendrier des scrutins.
p.9
Un ministre toujours retenu en
otage
Boko Haram
Le ministre centrafricain de la Jeunesse
et des Sports, kidnappé dimanche 25
janvier, était toujours retenu par ses
ravisseurs samedi. Aucune nouvelle n’a
filtré à son sujet durant la semaine. Le
même jour, huit membres d’une délégation officielle ont été enlevés dans le
centre-nord du pays, et libérés le lendemain par des membres de l’ex-rébellion
Séléka.
Ebola/Sénégal
TEMPS FORTS
____________________________________________________________________________________________________________________________________________________
Cameroun : Besoin urgent d'aide alimentaire
Les soldats tchadiens prennent progressivement position
au nord du Cameroun pour contrer l’avancée du groupe
extrémiste Boko Haram. De premiers affrontements et
bombardements ont été rapportés.
Les agriculteurs ont déserté leurs champs et les marchés
ont fermé faute d’approvisionnement dans la région
frontalière de l’Extrême-Nord du Cameroun. Plus d’un
demi-million de personnes ont un besoin urgent d’aide
alimentaire.
Au Tchad, on a enregistré plus de 14.000 réfugiés nigérians depuis le début de l’année, un chiffre qui pourrait
doubler ces prochains mois. Des milliers d’entre eux sont
éparpillés sur les îles du lac Tchad, rendant l’assistance
humanitaire particulièrement difficile.
p.10
__________________________________________
Le Sénégal réouvre sa frontière
avec la Guinée
Le Sénégal a réouvert ses frontières terrestres avec la Guinée, fermées depuis
plus de cinq mois à cause d’Ebola. A
Conakry, l’annonce a été saluée par une
explosion de joie, en particulier chez les
commerçants qui peinaient à s’approvisionner.
Démocratisation/Burundi
_____________
p.18
EDUCATION
L'enseignement privé, un atout
pour l'Afrique subsaharienne?
Des ONG appellent l’Union africaine
à «agir d’urgence»
L’analyse de Rohen d’Aiglepierre, économiste à l’Agence française de
développement
Un collectif d’ONG a appelé l’Union
africaine (UA) à “agir d’urgence” pour
empêcher le président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat
au Burundi, où les tensions politiques
risquent de déstabiliser l’ensemble de
la région des Grands Lacs. La CroixRouge a, quant à elle, préparé un plan
de contingence en cas de crise postélectorale.
En Afrique subsaharienne, les établissements d’enseignement privés
attirent de plus en plus d’élèves et font progresser la scolarisation. Pour
tirer pleinement parti de ce potentiel, les Etats doivent mieux les intégrer
dans leurs politiques publiques, guider et contrôler leur développement.
Cela passe notamment par la mise en place d’un cadre règlementaire
strict et incitatif, des appuis techniques et financiers ciblés et une meilleure concertation entre tous les acteurs.
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de droit
africain
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Sébastien Drans
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RD Congo
Après la contestation, la répression
Au moins 80 peines de prison, 350 arrestations dont celles de leaders de l’opposition, un vieux procès relancé
contre Vital Kamerhe: des voix s'élèvent en RDC pour dénoncer une tentative d'étouffement de l'opposition après
les manifestations qui ont fait plier le régime dans son projet de loi électorale.
D
imanche 25 janvier,
l’opposition a crié
victoire quand le
Parlement de RDC
a voté la loi électorale sans l’alinéa qui aurait permis un report
de l’élection présidentielle. La
communauté internationale se
félicitait aussi de la “sagesse”
du régime, malgré les dizaines
de morts engendrées par les
émeutes (entre 13 à 42 morts,
selon les sources), principalement à Kinshasa.
Mais rapidement, des ONG, à
commencer par Human Rights
Watch (HRW), ont rapporté
une vague d’“arrestations arbitraires” ciblant des dirigeants
de l’opposition “dans une tentative apparente de les réduire
au silence”.
Dès le 20 janvier, JeanClaude Muyambo, président
de Solidarité congolaise pour
le développement (Scode), a été
arrêté dans la capitale. Il avait
quitté la majorité fin 2014 en
accusant le président Joseph
Kabila de vouloir s’accrocher
au pouvoir après 2016. Riche
hommes d’affaires, il est devenu dans l’opposition l’un des
principaux organisateurs du
mouvement contre la révision
de la loi électorale.
Le lendemain, Christopher
Ngoy, militant associatif des
droits humains très impliqué
dans la contestation, disparaissait. Selon HRW, le co-fondateur de Sauvons le Congo, une
coalition de partis politiques
et d’organisations de la société
civile, est détenu au secret par
l’Agence nationale du rensei-
gnement (ANR).
A Goma, dans l’est, un dirigeant d’opposition local a
été arrêté, ainsi qu’un membre
du Mouvement social pour le
renouveau (MSR). Ce parti, le
Kamerhe, chef de l’Union pour
la nation congolaise (UNC), un
des opposants les plus virulents
à M. Kabila, dont il fut le directeur de campagne lors de la
présidentielle de 2006. L’UNC
et M. Kamerhe affirment pourtant que cette affaire avait été
réglée à l’amiable.
L’UNC, dont le secrétaire
général Jean-Bertrand Ewanga
avait été condamné en août
à un an de prison ferme, dénonce “un acharnement aux
allures politiciennes” destiné
à empêcher M. Kamerhe de
se présenter à la prochaine
présidentielle en obtenant sa
condamnation.
dénonçait des “arrestations et
détentions arbitraires” et l’“obstruction à l’exercice des libertés
d’expression et d’opinion et au
droit de manifestation” que subissait l’opposition à Kinshasa
et Lubumbashi, deuxième ville
du pays, dans le sud-est.
“Les intimidations, les arrestations arbitraires, les tueries,
les procès bidons... Tout cela
traduit le désarroi du pouvoir,
il est aux abois et donc il doit
recourir à toutes les stratégies”,
estime Fidel Bafilemba, chercheur pour Enough Project.
Dénonçant une “stratégie
de discréditer”, “toujours la
même”, M. Mende réfute les
accusations. “Dites-moi s’il
existe un seul pays d’Afrique
subsaharienne où l’opposition
est plus libre”, tonne-t-il.
“Le combat du pouvoir est
d’empêcher un certain nombre
d’opposants, surtout ceux qui
étaient dans la majorité, de
profiter de la situation [de crise]
pour se faire une notoriété. Et
il veut régler les comptes avec
ses ex-amis”, estime un analyste
congolais qui préfère rester
anonyme.
La situation ne semble pas
étonner un diplomate en poste
à Kinshasa qui exprimait dès
lundi son scepticisme face au
satisfecit de certains opposants.
“On a le sentiment qu’une
crise a été réglée mais qu’à la
première occasion les durs du
régime recommenceront” à agir
pour permettre à M. Kabila de
rester au pouvoir, confiait-il.
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Vital Kamerhe
deuxième de la majorité, est de
plus en plus tiraillé dans son
allégeance au président Kabila
et a commencé à lui reprocher
de vouloir se maintenir au pouvoir à tout prix.
Vital Kamerhe traîné
en justice
Les arrestations se
poursuivent
Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a
laissé entendre mercredi que
les interpellations se poursuivaient et que sur les quelque 350
personnes dont l’arrestation
avait été annoncée pendant les
émeutes, 80 ont été condamnées à des peines allant de 8 à
12 mois de prison, et 75 ont été
relâchées.
La Mission de l’ONU (Monusco) a reconnu des “arrestations de l’opposition et des
autres activistes des droits de
l’Homme”, a déclaré mercredi
son chef, Martin Kobler, appelant le gouvernement à respecter “l’état de droit”.
Mi-janvier, avant même l’explosion de colère, une plateforme congolaise d’ONG de
défense des droits de l’homme
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En Afrique du Sud, où il est
basé, le professeur de droit
constitutionnel André Mbata
a été récemment agressé. Une
association de la diaspora congolaise estime qu’il a payé son
opposition à tout changement
constitutionnel qui permettrait
au chef de l’Etat de briguer un
autre mandat, ce qui n’a pas
été prouvé.
Mercredi, la Cour suprême
de justice s’est déclarée compétente pour juger une plainte
en diffamation visant Vital
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l’économie en Afrique subsaharienne francophone.
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3 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
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RD Congo
Internet et SMS coupés, radios et TV
bâillonnées pour freiner la mobilisation
Internet mobile, réseaux sociaux, messagerie texto: face à la contestation populaire, les autorités de la RDC ont
tout coupé plutôt que de risquer les mêmes conséquences qu’un printemps arabe ou une révolte burkinabè.
L
e 20 janvier, selon plusieurs opérateurs, le
pouvoir du président
Joseph Kabila leur a
ordonné de couper l’Internet
mobile et fixe et d’interrompre
les services de SMS, moyen le
plus économique de communiquer pour les Congolais.
“Les réseaux sociaux”, où
s’échangeaient entre autres
des informations sur les lieux
de rassemblement, “ont été
fermés car si tout le monde se
mobilisait, la situation allait
dégénérer davantage”, commente Josaphat Musamba,
chercheur au Centre de recherches et d’études stratégiques en
Afrique centrale, basé à Bukavu
(est).
Un étudiant le confirme:
“Les SMS coûtent moins cher,
c’est comme ça que les gens
entrent en contact avec leurs
proches. Et on peut envoyer 100
messages en un clin d’oeil!”
Le calme est revenu mais
seul l’Internet fixe a été rétabli,
après environ 48 heures de
coupure. L’absence totale de
réseau commençait à pénaliser
les banques, où les virements
ne passaient plus, ainsi que les
agences de transferts d’argent,
dont dépendent beaucoup de
Congolais pour recevoir des
fonds de la diaspora.
“On veut bien la liberté,
mais on ne veut pas la
révolution”
Tryphon Kin-kiey, ministre
des Relations avec le Parlement, reconnaît que cela a joué.
“On veut bien la liberté, mais
on ne veut pas la révolution”,
comme au “Burkina Faso” ou en
“Egypte”, dont les présidents se
sont accrochés au pouvoir avant
d’être chassés par des révoltes
populaires, respectivement en
2014 et 2011.
De fait, l’appel du vieil
opposant congolais Etienne
Tshisekedi à manifester pacifiquement pour faire tomber
le président Joseph Kabila,
lundi 26 janvier, semble s’être
perdu dans le vide. Seule une
cinquantaine de personnes y a
répondu.
Pendant les troubles, les autorités ont également coupé le
signal de plusieurs radios ou
chaînes de télévision.
Mardi, dans une déclaration,
une cinquantaine de partis de
l’opposition et d’associations
ont dénoncé ces décisions, faisant selon eux de la RDC une
“prison à ciel ouvert”.
L’opposition affirme par
ailleurs que les lignes téléphoniques d’“élus de l’opposition”
ont été coupées.
Journaliste en danger (JED),
une ONG congolaise partenaire
de Reporters sans frontières,
a accusé mardi l’Etat de prendre pour “alibi” le besoin de
“préserver l’ordre public” pour
justifier la “coupure des signaux” de médias, dont deux
chaînes de l’opposition.
“Cette escalade de la répression contre les droits fondamentaux des journalistes et
des citoyens (...) témoigne d’un
grave mépris du pouvoir en
place pour (...) la liberté d’expression”, écrit-elle.  AFP
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En décembre 2011 déjà, le
pouvoir avait coupé les services
de SMS pendant trois semaines,
après les troubles provoqués
par l’annonce de la victoire
de M. Kabila à l’issue d’une
présidentielle marquée par de
nombreuses irrégularités.
Mais couper Internet “a été
vraiment une première” et “je
pense que le pouvoir en place a
appris la leçon des révolutions
arabes, où les réseaux sociaux
ont beaucoup servi”, commente
Fidel Bafilemba, chercheur
pour l’ONG américaine Enough
Project.
Une “prison à ciel ouvert”
Le jour même, les autorités
ont d’ailleurs brouillé le signal
de Radio France Internationale
(RFI). Elles l’avaient coupé
pendant 24 heures le mercredi
précédent sur toute l’étendue
du territoire.
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de dizaines de petits partis.
appelant le peuple congolais à
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dont de nombreux opposants, ont assisté
vendredi 30 janvier à Kinshasa
à une messe en mémoire des
“martyrs de la démocratie et
de la liberté” morts lors des
récentes manifestations.
“Leur sang a été versé, ils
sont morts (...) pour une cause
noble”, a déclaré l'abbé JeanPaul Loanga pendant cette cérémonie célébrée en la cathédrale
Notre-Dame du Congo.
Le prêtre a également appelé “chacun” des participants
“à contribuer comme eux [à]
l'avènement de la démocratie
et de la liberté”.
La cathédrale était pleine.
Se côtoyaient essentiellement
sur les bancs des dirigeants et
sympathisants des trois grands
partis d'opposition - l'Union
pour la démocratie et le progrès
social (UDPS), le Mouvement
“Rester vigilant”
Le 20 janvier, le cardinalarchevêque de Kinshasa, Mgr
Laurent Monsengwo, tout en
condamnant le projet de loi
électorale, avait appelé les hom-
“rester vigilant pour s'opposer
par tous les moyens légaux et
pacifiques à toute tentative de
modification des lois essentielles au processus électoral”,
qui a été lu dans de nombreuses
paroisses de Kinshasa et du pays
dimanche 25 janvier.  AFP
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4 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
L'opposition, l'UE et l'ONU demandent un
calendrier électoral
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Union européenne a salué l’adoption
d’une nouvelle loi électorale en RDC
et considère la “voie ouverte pour la tenue des
élections dans les délais
prévus”.
“La voie est désormais ouverte pour que les élections
se tiennent dans les délais
prévus par la Constitution”, a
déclaré dimanche 25 janvier la
représentante de la diplomatie
européenne, Federica Mogherini, dans un communiqué.
“Nous attendons également
que la Commission électorale
nationale indépendante (Céni)
publie un calendrier électoral
global”, a-t-elle ajouté.
Le Parlement de la RDC a
adopté une nouvelle loi électorale, sans la disposition controversée ouvrant la voie à un
report de la présidentielle prévue en 2016 et qui a provoqué la
mort d’entre 12 et 42 personnes
lors de violences.
La disposition contestée
aurait permis un report de
la présidentielle, en liant la
lementaires dans la recherche
de “la paix sociale”, a lui aussi
appelé à la reprise des travaux
de la Céni.
“La Commission électorale
nationale indépendante peut
continuer à préparer les élections, notamment en publiant
le calendrier électoral global”, a
indiqué le diplomate onusien.
La communauté internationale attend depuis des mois
la publication d’un chronogramme.
“Un calendrier global
et consensuel”
contact@lejo
Federica Mogherini
d’associations.
Parmi les signataires figurent Samy Badibanga, chef du
groupe parlementaire UDPS
(Union pour la démocratie et
le progrès social, premier parti d’opposition à la Chambre
basse) et Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation
congolaise (UNC, troisième
parti d’opposition).
M. Badibanga n’a toutefois
pas précisé quelle serait la
posture de l’opposition si sa
requête auprès de la Céni restait
lettre morte. “On préfère être
apaisant, nous n’allons pas
fonctionner avec des pressions à tout moment”, a-t-il
expliqué.
Le collectif d’opposants a en
outre demandé la “libération
sans condition” de “tous les opposants prisonniers d’opinion,
des jeunes, des étudiants, des
acteurs de la société civile arrêtés arbitrairement et incarcérés sans jugement” suite aux
troubles.
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tenue du scrutin aux résultats
d’un recensement général de la
population. Or, selon certains
analystes, ce recensement pourrait prendre jusqu’à trois ans.
Le représentant spécial du
secrétaire général de l’ONU en
RDC, Martin Kobler, tout en
saluant “la sagesse” des par-
Xinhua
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RD Congo
L’opposition congolaise a
exprimé les mêmes exigences.
“Nous mettons en demeure
la Commission électorale nationale indépendante (Céni) (...)
de publier, sans délai, un calendrier global et consensuel dans
le strict respect des échéances
prévues par la Constitution en
2016”, indique une déclaration
publiée mardi par une cinquantaine de partis de l’opposition et
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5 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
L'armée tchadienne repousse de
nouvelles tentatives d'incursion
Le groupe islamiste nigérian Boko Haram a mené de nouvelles attaques meurtrières dans le nord du Cameroun,
que l'armée tchadienne a réussi à contrer. Samedi, N’Djamena a bombardé un fief des insurgés au Nigeria.
L’
armée tchadienne,
qui poursuit son
positionnement
au nord du Cameroun, affirme avoir repoussé
deux attaques de Boko Haram
la semaine dernière, qui auraient fait 123 morts chez les
islamistes nigérians et quatre
chez les Tchadiens.
Boko Haram a lancé une première attaque jeudi 29 janvier à
Bodo, dans la région de Fotokol,
a indiqué l’armée. “L’ennemi a
été repoussé par nos forces de
défense et de sécurité”, a-t-elle
ajouté.
Vendredi, “une nouvelle tentative d’incursion” a également
été “violemment repoussée” et
“l’ennemi a été mis en débandade”, selon la même source.
Les trois militaires tchadiens
ont été tués “par des engins explosifs de fabrication artisanale”, a précisé l’état-major.
Samedi, l’aviation tchadienne a bombardé la ville nigériane de Gamboru, tenue par
le groupe islamiste. Selon des
sources sécuritaires, ces bombardements aériens devraient
être suivis d’une offensive terrestre.
Les troupes tchadiennes,
Armée tchèque
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Boko Haram
Fotokol. La ville camerounaise
a fait régulièrement l’objet de
tentatives d’attaques des islamistes nigérians.
L’armée camerounaise positionnée dans cette ville a
réussi jusqu’à présent à les
repousser.
Très critiquée pour son inaction face à Boko Haram, l’armée
du Nigeria a annoncé avoir
bombardé mercredi la localité
de Malam Fatori, située à la
frontière avec le Niger, près de
la rive ouest du lac Tchad.
Aucun bilan d’éventuelles
pertes n’était disponible, et
on ignorait si des islamistes
de Boko Haram se trouvaient
dans la ville au moment des
bombardements.  AFP
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Des soldats tchadiens en exercice
arrivées au Cameroun le 17
janvier, ont commencé mercredi à se déployer à Fotokol,
ville frontalière en face de la
ville nigériane de Gamboru,
selon des sources sécuritaires
camerounaises.
Ce mouvement de troupes
s’inscrivait dans le cadre “des
actions préliminaires” à l’engagement de l’armée tchadienne
qui doit combattre Boko Haram
aux côtés des Camerounais,
selon un officier supérieur de
l’armée camerounaise.
Entre 1.500 et 2.500 soldats
tchadiens sont déjà présents en
territoire camerounais.
Depuis des mois, Boko Haram contrôle la ville nigériane
de Gamboru qu’un pont d’à
peine 500 mètres sépare de
elle n’est toujours pas opérationnelle.
Ladsous, a proposé de “prêter
à l’UA le concours de quelques
spécialistes de l’ONU, planificateurs militaires, logisticiens”.
Un responsable de l’UA a précisé qu’une réunion d’experts
militaires africains aurait lieu
du 5 au 7 février à Yaoundé
pour discuter des modalités
de cette force. L’UA demandera ensuite une résolution du
Conseil de sécurité de l’ONU
permettant le déploiement de
la force ainsi que la création
d’un fonds pour la financer, a
précisé Smaïl Chergui, commis-
ix Camerounais ont été égorgés mardi et mercredi 27-28
janvier par des hommes armés présentés comme des
islamistes nigérians de Boko Haram dans trois localités de la
région de l'Extrême-Nord du Cameroun.
“La situation dans les zones proches de la frontière est extrêmement préoccupante”, a commenté le responsable d’une
ONG de la région, Mey Ali.
Les islamistes armés “arrivent dans des villages tous les jours,
pillent, tuent, soutirent de l'argent et arrachent (dans certains
cas) les pièces d'identité”, a-t-il rapporté.  AFP
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Union africaine (UA) convenu fin
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janvier à “une réponse collective” contre Boko Haram, alertant sur la menace
que les islamistes nigérians
incarnent pour la sécurité et le
développement du continent,
en ouverture d’un sommet de
l’organisation panafricaine à
Addis Abeba.
La nuit précédente, le Conseil de paix et de sécurité de
l’UA avait appelé à la création
d’une force militaire régionale
de 7.500 hommes.
Nigeria, Cameroun, Niger,
Tchad et Bénin avaient déjà
Soutien de l’ONU
“Je salue la décision de l’UA
et des pays de la région d’établir
une force multinationale contre
Boko Haram”, a réagi le secrétaire général de l’ONU.
Dénonçant “la brutalité sans
nom” des miliciens de Boko
Haram, Ban Ki-moon a estimé
qu’il fallait une “coopération régionale et internationale” pour
lutter contre le groupe.
6 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
“Les Africains sont prêts à
envoyer leurs troupes, à faire
l’effort nécessaire, mais il est
aussi moralement important
que l’ONU et la communauté
internationale soient aux côtés
des Africains pour ce combat
qui n’est pas propre à l’Afrique”,
a estimé M. Chergui.
Samedi, M. Ban a ajouté que
la force militaire ne serait sans
doute pas “l’unique solution”.
“Il faut s’attaquer aux origines
profondes de la propagation de
cet extrémisme violent”, a-t-il
poursuivi.  AFP
Les habitants du nord du Cameroun face
à des pénuries alimentaires
Plus d'un demi-million de personnes dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun ont un besoin urgent d'aide
alimentaire. Depuis les attaques du groupe extrémiste Boko Haram, les agriculteurs ont déserté leurs champs.
Les marchés locaux ont fermé et la circulation des personnes et des biens a cessé.
D’
après les estimations du Bureau
de la coordination des affaires
humanitaires (OCHA) des Nations unies, 54% des ménages
sont confrontés à des pénuries
alimentaires dans les régions du
Nord et de l’Extrême-Nord du
Cameroun, notamment le long
de la frontière.
Le Fonds de l’ONU pour
l’enfance (Unicef) a déterminé
que le taux de malnutrition
aiguë globale dans l’ExtrêmeNord était de 9% en novembre.
Selon le ministère camerounais
de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), la
situation s’est depuis “grandement détériorée” et les taux de
malnutrition chez les enfants de
moins de 5 ans sont maintenant
supérieurs à 20% dans la plupart des communes touchées.
Cela dépasse le seuil d’urgence
de 15% établi par l’Organisation
mondiale de la Santé.
où pousse habituellement du
sorgho.
Au cours des derniers mois,
les attaques transfrontalières
de Boko Haram dans le nord du
Cameroun se sont multipliées et
sont de plus en plus violentes.
le riz, a chuté de plus de 50%
l’an dernier. Le ministère estime que la région a besoin de
770.000 tonnes de céréales par
saison, mais seulement 132.000
tonnes ont été produites en
2014 dans la région, contre
la région sont généralement
issus du commerce transfrontalier avec le Nigeria et le Tchad,
d’après le Minader. Mais, comme il n’y a pas de produits à
vendre, ni beaucoup de clients,
de nombreux commerçants ont
totalement déserté les étals des
marchés.
Le commerce transfrontalier
de bétail, l’un des piliers de la
région, est également considérablement ralenti.
“Le système économique de
la région a été complètement
bouleversé”, rapporte Samuel
Bello, directeur d’une banque
à Maroua. “Cela a de graves
conséquences sur toutes les activités génératrices de revenus
dans la région. Moins de clients
placent leurs économies dans
les banques aujourd’hui, parce
que les sources habituelles de
revenu sont menacées”, analyse-t-il.
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Baisse de la production
céréalière
Ce mois-ci, le Minader a
réalisé une évaluation dans les
trois régions les plus touchées
que sont l’Extrême-Nord, le
Mayo-Sava, le Mayo-Tsanaga et
le Logone-et-Chari. D’après les
résultats, au cours des six derniers mois, 70% des agriculteurs
auraient abandonné leurs exploitations et de nombreux autres n’ont pas pu réaliser leurs
activités agricoles essentielles
comme, par exemple, planter
les semis à temps.
“Les attaques de Boko Haram ont eu lieu tout près de
mon village et nous avons tous
été obligés de fuir”, témoigne
Dan Mustapha, un agriculteur
du village Moro, dans le MayoSava. Cette saison, il n’a pas
pu semer sur son exploitation
familiale de deux hectares -
IRIN
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TEMPS FORTS
Boko Haram
Des femmes du Mayo-Sava disent avoir trop peur d’aller cultiver leurs champs
De plus, au Mayo-Tsanaga, des
dizaines d’hectares de terres
destinés à l’agriculture ont dû
être transformés en camps de
réfugiés ou en campements
pour les personnes déplacées.
L’arrivée régulière de réfugiés nigérians qui dépendent
souvent des communautés
hôtes pour se nourrir, aggrave
la situation.
Le couvre-feu imposé par les
autorités interdit la circulation
des personnes et des véhicules
de 7h du soir à 6h du matin,
ce qui restreint le travail de
beaucoup d’agriculteurs encore
présents.
“L’agriculture est un travail
intense”, souligne un commerçant du marché de Maroua,
le chef-lieu de la région de
l’Extrême-Nord. “Mais vu la
situation actuelle, vous ne pouvez pas rester longtemps sur
[votre] exploitation”.
Par conséquent, d’après
le Minader, la production de
cultures céréalières, telles que
le sorgho, le millet, le niébé et
environ 509.000 tonnes en
2012.
“Ces [violences] ont eu de
graves répercussions sur la
production régionale, car les
habitants du Mayo-Tsanaga,
du Mayo-Sava et du Logoneet-Chari sont en grande majorité des agriculteurs, des marchands et des bergers”, relève
Jean Vevet, de la délégation
régionale du Minader.
Hausse des prix
alimentaires et baisse
du pouvoir d’achat
Par peur des attaques, de
nombreux commerçants ont fui
leurs boutiques, ce qui perturbe
encore davantage l’économie
locale.
“Il nous est difficile d’avoir
un approvisionnement régulier de légumes et de produits
frais”, déplore Alim Dubou,
vendeur de légumes à Maroua.
“Personne ne veut emprunter la
grande route”, a-t-il dit.
Ainsi, par exemple, à cause
de l’absence de marchés et de
produits, le prix du riz à Kolofata - une commune du département du Mayo-Sava qui a le
plus souffert des attaques de
Boko Haram - est passé de 0,34
à 0,52 dollar le kilo au cours des
10 derniers mois.
Les prix des autres produits
de base, tels que le maïs, le
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Les habitants affirment que
leurs maigres réserves ont déjà
commencé à diminuer. Beaucoup d’agriculteurs disent avoir
entamé les céréales réservées
aux semis.
“Si l’on ne fait pas quelque
chose pour aider les agriculteurs
et que l’on n’approvisionne pas
les marchés locaux en produits
de base, la région risque de connaître la famine”, met en garde Midjiyawa Bakari, le gouverneur de l’Extrême-Nord.
Plus de 60% des revenus de
7 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
TEMPS FORTS
Boko Haram
Suite de la page précédente
croissante, le gouvernement a
renforcé son plan de réponse
stratégique 2014-2016, et fait
désormais un appel aux dons
de 126 millions de dollars, afin
de venir en aide aux plus vulnérables. Le financement aidera
à fournir une aide alimentaire
d’urgence et des intrants agricoles à la population, selon M.
Vevet.
Le 16 janvier, le président
Paul Biya a également promis
d’envoyer dans la région des
“tonnes” de céréales, notamment du riz, du millet et du
sorgho, ainsi que de l’huile
alimentaire et d’autres produits
de consommation, mais il n’en a
pas précisé la quantité exacte, ni
la date de livraison.  IRIN
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sorgho et l’essence, ont augmenté de 20 à 80% depuis mars
2014, d’après le Minader.
Appel aux dons de 126
millions de dollars
Le gouvernement camerounais affirme qu’il travaille désormais en étroite collaboration
avec les organisations humanitaires telles que le Programme
alimentaire mondial, l’Unicef
et le Haut-commissariat des
Nations unies pour les réfugiés.
Ensemble, ils fournissent des
denrées alimentaires, des abris
et des soins de santé, à la fois
IRIN
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Pénuries alimentaires
Des enfants réfugiés nigérians travaillent dans les champs
aux réfugiés et aux communautés qui les accueillent. Cependant, les contraintes dues au
financement et à l’insécurité le
long de la frontière entravent
les opérations humanitaires.
Devant l’afflux de réfugiés
et l’insécurité alimentaire
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e Nigeria a envoyé 540 tonnes d'aide humanitaire, dont des
vivres, à l’intention de ses ressortissants qui ont trouvé refuge
au Niger, a rapporté jeudi 29 janvier l'Agence nationale de gestion
des situations d'urgence (NEMA).
Une aide similaire sera apporté aux réfugiés nigérians au Tchad
et au Cameroun, a précisé la NEMA dans un communiqué, qui
affirme que “Le Nigeria est déterminé à apporter son aide à ses
citoyens en détresse”.  Xinhua
Le Nigeria s'approvisionne
en armes en Tchéquie
U
n vendeur d'armes tchèque, Excalibur Group, a annoncé
l’envoi d’armes aux forces gouvernementales nigérianes pour
combattre les islamistes de Boko Haram, ont rapporté vendredi
30 janvier les médias de Prague.
Selon le porte-parole d'Excalibur Group, Andrej Cirtek, l'accord
porte sur des chars soviétiques modernes T-72 M1, des véhicules
blindés d'infanterie et des lance-roquettes, a rapporté le journal
Prague Post.
Vendredi 16 janvier, l’ambassadeur russe à Yaoundé avait annoncé que son pays fournirait au Cameroun les armes “les plus
sophistiquées de dernière génération” ainsi que des véhicules.
L’Allemagne a déjà fourni plus de 100 véhicules militaires au
Cameroun dans le cadre de la lutte contre les insurgés islamistes
nigérians.  Le JD avec Xinhua
Vos commentaires,
opinions et réactions sur
l’actualité du
développement,
vos expériences,
vos lettres ouvertes,
nous intéressent.
Ecrivez-nous, et nous les
publierons:
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Dans l’urgence,
donner les premiers soins
8 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
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CCP 12-100-2
Sur les îles du lac Tchad, les naufragés
des attaques de Boko Haram
Eparpillés sur des dizaines d'îlots insalubres du lac Tchad, des milliers de civils nigérians ayant fui la terreur
de Boko Haram représentent aujourd'hui un véritable casse-tête pour les autorités qui tentent de les regrouper
pour faciliter leur prise en charge.
“N
ous avons
marché dans
l’eau pendant
plusieurs
jours, nous avons tellement
souffert... Nous étions soixantesept, mais plusieurs personnes
sont mortes en route”.
Le visage fatigué, Adamou
Bouba raconte la fuite infernale
face aux attaques des islamistes nigérians qui l’a mené au
Tchad, jusqu’à la presqu’île de
Ngouboua, lambeau de terre
ferme à trois heures de mauvaise route de la première ville.
En voie d’assèchement, le lac
Tchad n’est profond par endroits que de quelques dizaines
de centimètres d’eau.
C’était il y a six mois. Après
avoir pénétré dans son village
de Kiguili, posé sur les rives du
lac, des combattants islamistes
étaient entrés chez Adamou
Bouba et avaient tué sa femme.
Ce chauffeur de taxi n’avait
d’autre choix que de fuir, ses
deux fils de deux et trois ans
sous le bras.
la course, se retrouvent livrées
à elles-même. Sur les 17.000
réfugiés nigérians arrivés au
Tchad, ils ne sont que 7.000 à
avoir rejoint un camp d’accueil,
sont intégrés à la communauté
locale - avec laquelle ils partagent parfois la même langue - et
s’en sortent grâce à la pêche et
à l’agriculture.
Par Célia Lebur, à Ngouboua
sur les centaines de petites îles
et les innombrables chenaux
qui parcourent le quatrième
plus grand lac africain est une
tâche quasiment impossible,
et certains habitants disent
craindre des attaques au Tchad,
jusque-là épargné.
“Il y a beaucoup de rumeurs.
On dit qu’ils ont déjà attaqué
certains villages du lac près du
Nigeria. En tous cas, ils vont
sûrement vouloir se venger”
alors que l’armée tchadienne
a commencer à se déployer le
long de la frontière pour contrer Boko Haram, explique un
réfugié.
“C’est vrai qu’on ne peut pas
tout contrôler mais le dispositif
(patrouilles et postes avancés,
ndlr) à la frontière ne permet
pas aux combattants de Boko
Haram de passer”, affirme le
responsable sur place de la
Commission nationale d’accueil,
de réinsertion des réfugiés et
des rapatriés, Mahamat Ali
Tchari.
“Le seul risque d’infiltration,
c’est qu’ils viennent comme
réfugiés”, dit-il.
D’après plusieurs sources
humanitaires, plusieurs arrestations ont déjà eu lieu sur le
site de Ngouboua, suite à des
dénonciations de réfugiés.
“Est-ce qu’il s’agit véritablement de membres de Boko
Haram, de complices, ou encore de simples règlements
de comptes entre anciens voisins?”, s’interroge l’une d’elles.
“C’est difficile à dire”.  AFP
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selon le Haut-commissariat aux
réfugiés de l’ONU (HCR).
Leur prise en charge est un
véritable casse-tête pour les
autorités de N’Djamena, qui ont
dans un premier temps essayé
de les rassembler à Ngouboua.
“Apporter de l’assistance
humanitaire est extrêmement
difficile dans ces conditions,
Mais tous devraient bientôt
déménager: depuis le 23 janvier
a commencé leur transfert vers
Baga Sola, où un nouveau camp
a été installé, qui accueille déjà
près de 2.500 personnes.
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Nigérians encerclés dans cette
région où Boko Haram s’est
emparé de nombreuses localités n’ont pu fuir par la route et
se sont “jetés à l’eau”, les plus
chanceux ayant pû grimper à
bord de pirogues surchargées.
Seule option possible: rejoindre les îles tchadiennes
situées juste en face, à quelques
kilomètres. Sans eau potable,
sans nourriture, “nous avons
mis cinq jours pour arriver”
sur un bout de terre aride au
milieu de l’eau, où les soldats
tchadiens “sont venus à notre
rencontre”, raconte Adamou
Bouba.
Eparpillés sur des dizaines
d’îlots, les familles qui ont souvent perdu des proches dans
IRC
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Boko Haram
Des réfugiés nigérians arrivent sur les îles du lac Tchad
vivres pour plusieurs milliers
de personnes sur de petites
pirogues?”, explique Ahamat
Asselek, de la Croix-rouge tchadienne.
A l’ombre d’un arbre, Aminata ramasse du bois mort. “On
ne nous donne pas de nourriture, pas de savon pour laver
nos vêtements”, se plaint-elle.
“Depuis notre arrivée, ce
sont les villageois qui se sont
occupés de nous. Nous les
femmes, allions mendier, et ils
ont eu pitié de nous, ils nous
ont donné du riz, du maïs, de
l’huile...”, ajoute la coquette
jeune femme aux paupières argentées sous son voile noir.
Certains des “anciens”, arrivés il y a plusieurs mois, se
“sécurité”, explique Mamadou
Dian Balde, représentant adjoint du HCR au Tchad: “Ngouboua se trouve seulement à 18
km de la frontière”, une situation qui expose les réfugiés à
de nouvelles menaces de Boko
Haram.
Contrôler les allées et venues
P
lus de 14.000 personnes se sont réfugiées au Tchad
depuis le début de l'année, selon un nouveau rapport du
Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA)
des Nations unies.
“Les arrivées se poursuivent à un rythme de 774 personnes par
jour”, selon le rapport publié mercredi 28 janvier.
“La communauté humanitaire estime que des afflux supplémentaires de population sont à prévoir, en raison de la recrudescence
des attaques de Boko Haram au nord du Nigeria, ainsi que de
possibles tensions autour des élections” dans le pays, poursuit le
rapport, qui anticipe “30.000 réfugiés au Tchad en 2015”. 
9 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
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Centrafrique
Un ministre toujours retenu en otage
Le ministre centrafricain de la Jeunesse et des Sports, kidnappé dimanche 25 janvier, était toujours retenu par
ses ravisseurs samedi. Aucune nouvelle n’a filtré à son sujet durant la semaine.
L
e rapt du ministre centrafricain de la Jeunesse et des Sports,
l’ex-chef de la rébellion
Mouvement Révolution Justice
basée dans le nord-ouest du
pays, Armel Ningatoloum Sayo,
n’a toujours pas été revendiqué
et aucune nouvelle n’a été donnée par les autorités.
Le ministre, entré au gouvernement de Mahamat Kamoun
à la suite de la signature de
l’accord de cessation des hostilités du 23 juillet 2014 à Brazzaville, a été enlevé par des
hommes armés, tandis qu’il
quittait l’église avec son épouse,
dimanche 25 janvier. Deux véhicules ont foncé sur sa voiture
et bloqué sa progression.
“Quatre hommes armés
étaient à bord. Trois sont sortis
et ont tiré des coups de feu en
l’air. Le ministre leur a demandé
‘Quel est le problème?’ Mais ils
lui ont intimé l’ordre de monter
à bord [de leur véhicule]. Il
est donc monté, ils ont fouillé
la voiture et pris le sac de son
épouse. Puis ils sont partis en
direction du 4e arrondissement
(quartier de Boy-Rabe)”, a expliqué un proche du ministre.
Le gouvernement centrafricain a condamné le rapt et annoncé l’ouverture d’une enquête
judiciaire.
faciliter la réconciliation nationale et le retour de la paix”.
C’est la première fois qu’un
membre du gouvernement en
fonction est kidnappé en Centrafrique. Mais les rapts deviennent de plus en fréquents.
Ce même dimanche 25 janvier, huit membres d’une délégation officielle ont été enlevés
à un barrage routier, à 10 km de
Kaga-Bandoro, dans le centrenord de la Centrafrique, et
libérés le lendemain par des
membres de l’ex-rébellion Séléka.
Figuraient notamment parmi
les otages le préfet de la NanaGrébizi, le maire de la ville de
Kaga-Bandoro et le sous-préfet
de la ville voisine de Mbrés.
L’acte a été revendiqué par
le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique
(FPRC), créé en novembre par
une des factions de l’ex-coalition rebelle de la Séléka.
Les leaders de cette milice
du général Joseph Zoundéko,
ex-chef d’état-major de la Séléka, ont expliqué qu’ils considéraient ces officiels comme
persona non grata dans cette
localité qu’ils prétendent contrôler.
La semaine précédente, une
humanitaire française et un
religieux centrafricain étaient
restés cinq jours aux mains
des miliciens chrétiens antibalaka.
Une employée expatriée de
la Minusca avait été kidnappée
mardi 20 janvier tandis qu’elle
se rendait au travail, et libérée
après avoir été retenue quelques
heures par des anti-balaka.
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Vague d’enlèvements
La mission de l’ONU en
Centrafrique (Minusca) a exigé
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sans conditions”, estimant que
“de telles pratiques criminelles
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dans des villages du centre-nord de la Centrafrique, au
cours d'attaques attribuées aux Peuls armés et ex-rebelles
Séléka, a-t-on appris jeudi 29 janvier auprès de la gendarmerie.
Selon cette source, “la plupart des habitants ont fui pour se
réfugier en brousse”. “De nombreux autres habitants ont fui en
direction de Kaga Bandoro (préfecture de la Nana-Gribizi). Parmi
eux figurent quelques blessés par balles, notamment des femmes
 Le JD avec agences
La région de la Nana Gribizi a été le théâtre de violents affrontements ces derniers mois entre ex-Séléka et milices chrétiennes
anti-balaka.
Au moins un millier d'ex-Séléka sont basés à Kaga Bandoro sous
le commandement de chefs rebelles fidèles au général Nourredine
Adam, numéro 2 de l'ex-coalition et proche de l'ex-président Michel
Djotodia, contraint à la démission en janvier 2014.  AFP
10 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
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TEMPS FORTS
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Le Sénégal réouvre ses frontières
terrestres avec la Guinée
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e Sénégal a réouvert lundi 26 janvier ses frontières
terrestres avec
la Guinée, fermées depuis
plus de cinq mois à cause
d’Ebola.
Les “personnes et les biens
peuvent librement circuler par
voie terrestre entre les deux
pays”, indique le ministère sénégalais de l’Intérieur dans un
communiqué, cité par l’Agence
de presse sénégalaise (APS,
publique).
Le Sénégal avait déjà réouvert en novembre ses espaces
aérien et maritime aux avions
et bateaux en provenance de
la Guinée, du Liberia et de la
Sierra Leone, les trois pays les
plus touchés par le virus.
La réouverture des frontières
terrestres “fait suite aux rencontres entre autorités sénégalaises
et guinéennes lors desquelles les
efforts importants fournis” par
la Guinée pour lutter contre la
maladie “ont pu être constatés”, précise le ministère de
l’Intérieur.
Toutefois, un dispositif va
être mis en place “au niveau des
points de passage de la frontière
pour combattre les risques de
propagation de la maladie”,
selon le communiqué.
Soulagement pour
les commerçants
çante au marché de Madina, le
plus grand de Conakry. “Voyez
ma boutique, elle est à moitié
vide à cause de cette fermeture
qui avait presque fini par nous
étouffer”.
“C’est vraiment un ‘ouf’ de
soulagement parce que cette
fermeture commençait à peser
sur nos économies et surtout
ceux qui n’ont pas les moyens
d’aller à Dubaï ou Djakarta et
se contentaient de Dakar pour
s’approvisionner” en marchandises, indique de son côté un
vendeur de vêtements dans le
même marché.
A Bambéto, dans la banlieue
de Conakry, des transporteurs
guinéens commençaient dès
lundi à embarquer des passagers pour Diaobé, localité sénégalaise frontalière qui accueille
d’ordinaire l’un des plus importants marchés hebdomadaires
d’Afrique de l’Ouest.
Le Sénégal avait fermé ses
frontières terrestres avec la
Guinée du 30 mars au 6 mai
2014, puis décidé de les réouvrir “en raison de l’évolution
positive” de l’épidémie actuelle,
partie du sud de ce pays en
décembre 2013. Mais le 21 août
2014, le Sénégal avait fermé à
nouveau toutes ses frontières
avec le pays.
Un étudiant guinéen porteur
du virus était entré au Sénégal
fin août 2014, juste avant la
fermeture des frontières. Sa
guérison a été annoncée le 10
septembre 2014, et le 17 octobre
l’Organisation mondiale de la
santé (OMS) a déclaré la fin de
l’épidémie au Sénégal.
Fin septembre 2014, Dakar
a annoncé l’ouverture d’un
corridor humanitaire aérien
pour permettre d’acheminer
de l’aide dans les pays africains
touchés.  AFP
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A Conakry, capitale de la
Guinée, l’annonce de cette réouverture a été saluée par une explosion de joie, avec notamment
des applaudissements, des cris
et des klaxons de voitures.
“C’est une importante et
bonne nouvelle que nous venons
d’apprendre. Que Dieu soit
loué”, a déclaré une commer-
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GRANDE-BRETAGNE/GUERISON. L’infirmière britannique
de Save the Children, Pauline Cafferkey, hospitalisée depuis la fin
décembre après avoir été contaminée en Sierra Leone, est sortie
guérie du Royal Free Hospital de Londres. Elle a reçu un traitement antiviral expérimental et du plasma sanguin prélevé sur une
personne ayant survécu au virus. 
Nombres cumulés de cas et de décès
en date du 27 janvier (Source: OMS)
Liberia: 8.643 cas dont 3.700 décès
Sierra Leone: 10.561 cas dont 3.216 décès
Guinée: 2.920 cas dont 1.913 décès
TOTAUX: 22.124 cas dont 8.829 décès
GUINEE/UNICEF. L’Unicef a remis à la Guinée vendredi 23
janvier 37 voitures et 300 motos d’un montant de 1,6 million de
dollars, sur financement de la Banque mondiale. 
TOGO/CHINE. Des experts chinois en épidémiologie ont entamé
vendredi 30 janvier la formation de 500 agents de santé du Togo
sur la prévention et le contrôle de la maladie à virus Ebola. 
NAMIBIE/TOURISME. La compagnie aérienne Air Namibie
estime avoir perdu environ 5 millions de dollars du fait de l’épidémie d’Ebola, son directeur général René Gsponer affirmant que
beaucoup de clients pensaient que la Namibie était touchée. 
FMI. En visite à Dakar, la directrice du FMI Christine Lagarde
a indiqué qu’elle allait “soumettre tout début février au conseil
d’administration du FMI un financement complémentaire pour
[la Guinée, la Sierra Leone et leLiberia] de l’ordre de 160 millions
de dollars”, sous forme de prêt à taux ultra-concessionnel (autour
de 0,5 %). 
11 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
. . . L’ A C T U A L I T E E N B R E F . . .
Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration
Burkina Faso / Magistrats et personnel judiciaire en grève
L
es magistrats et le personnel judiciaire ont entamé mercredi
28 janvier le blocage de tous les tribunaux du Burkina Faso en
protestation contre l’agression la veille d’un des leurs aux abords
du palais de justice de Ouagadougou.
“Les syndicats de magistrats et de greffiers (...) ont décidé de
la suspension de toutes les activités juridictionnelles dans toutes
les juridictions, et ce, sur toute l’étendue du territoire national
(...) jusqu’à nouvel ordre”, a annoncé Karfa Gnanou, le secrétaire
général du Syndicat burkinabè des magistrats (SBM), lors d’une
conférence de presse.
Des “démarcheurs”, ou “rabatteurs”, qui proposent aux usagers d’accélérer leurs démarches moyennant subsides, ont agressé
mardi un magistrat pour obtenir la libération d’un de leurs cama-
rades, qu’il avait fait interpeller.
“Cette situation d’insécurité ambiante dans les palais de justice
est inacceptable” et touche à “l’indépendance de la justice”, a dénoncé le SBM, qui a demandé des mesures “urgentes” pour assurer
“une meilleure sécurité des travailleurs de la justice”.
Les magistrats ont par ailleurs exigé “le déguerpissement
(évacuation) immédiat et sans condition de tous les démarcheurs”
aux abords des tribunaux.
C’est le premier débrayage du genre depuis le printemps 2011,
quand des militaires avaient tiré sur le tribunal de Fada N’Gourma
(est) pour faire libérer des soldats poursuivis pour des viols. Les
magistrats burkinabè, qui peuvent se syndiquer, ne disposent pas
du droit de grève. 
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Bénin / Grève dans les hôpitaux publics
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es agents des hôpitaux et centres de santé publics du Bénin
Les grévistes exigent le paiement de primes exceptionnelles de
ont déclenché mercredi 28 janvier une grève de 72 heures sans motivation ainsi qu’une revalorisation de l’indemnité de logement
service minimum, baptisée “Hôpitaux morts”.
pour le personnel paramédical et administratif. 
....................................
Sénégal / Saisie de 30 kg de méthamphétamine
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es douaniers sénégalais ont saisi mardi 27 janvier près de 30
kg de méthamphétamine à Kidira (région de Tambacounda,
est), à bord d’un bus en provenance de Bamako et à destination
de Dakar.
Selon un communiqué des douanes, la drogue était conditionnée sous forme de 200.000 comprimés dans 200 sachets.
contact@lejo
Le passeur présumé, un commerçant, a été arrêté et mis en
garde à vue.
En 2013, le bureau des douanes de Kidira rapporte avoir procédé
à la saisie de 41 tonnes de drogues de synthèse (métamphétamine
et amphétamine), selon le communiqué. 
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e ministre tchadien de l’Agriculture et de l’Environnement,
“Ce projet se révèle être une étape fondamentale sur le chemin
L
Mme Djibergui Amane Rosine, a lancé vendredi 30 janvier
les travaux de bitumage de la route Kyabé-Singako, dans le sud
du pays.
Le projet, d’un coût global de 20 milliards FCFA (40 millions
de dollars), est cofinancé par le gouvernement tchadien et d’autres
partenaires, notamment la Banque africaine de développement
(BAD) et la Banque de développement des Etats de l’Afrique
centrale (BDEAC).
de la construction d’une véritable intégration des régions du pays”,
a déclaré Cyr Djiena Wembou, représentant résidant de la BAD
au Tchad.
La route Kyabé-Singako, longue de 72 km, constitue en effet le
chaînon manquant du corridor devant relier N’Djaména, la capitale
du Tchad, à l’ensemble des villes du sud du pays: Moundou, la
capitale économique, Doba la ville pétrolière, et Sarh qui s’ouvre
plus au sud sur la République centrafricaine. 
....................................
Cameroun / Opération de collecte des plastiques
L
a société Eco Collect va lancer début février une opération
visant à collecter 10.000 tonnes de déchets en plastique dans
les villes de Yaoundé et de Douala.
Les déchets collectés puis traités seront mis à la disposition des
entreprises, afin d’être recyclés en produits tels que des chaises et
des bouteilles en plastique.
Selon les promoteurs de ce projet, dont la première phase
s’étendra jusqu’au mois d’août, cette opération pour laquelle le
montant de l’investissement n’a pas été révélé, devrait permettre
la création d’environ 1.000 emplois ponctuels.
D’après les statistiques du ministère de l’Environnement et de
la Protection de la nature, environ 600.000 tonnes de déchets en
plastique sont produites chaque année au Cameroun. 
Le Journal du Développement est protégé par les lois et conventions internationales sur les droits d’auteurs. Transmettre le document est une violation
de ces lois, et punissable.
Seul l’éditeur est autorisé à transmettre la revue.
Le Journal du Développement est publié par une association française à but
non-lucratif: tous les revenus sont intégralement et exclusivement utilisés
pour le fonctionnement de la revue.
12 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration
FINANCEMENTS
En bref...
Guinée : 30 millions de l'IFC
Niger: La BAD soutient
pour soutenir les PME
la sécurité alimentaire
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a Société financière internationale
(SFI/IFC), filiale de la Banque
mondiale dédiée au secteur privé, a
annoncé lundi 26 janvier qu’elle allait
investir 30 millions de dollars en Guinée en 2015 afin de renforcer l’appui
aux petites et moyennes entreprises
(PME).
Cette enveloppe, qui permettra
soutenir plus de 600 PME, ciblera particulièrement les femmes et le secteur
agro-alimentaire.
Elle s’ajoute aux 17,5 millions annoncés par l’IFC en novembre 2014,
dans le cadre de sa Facilité de trésorerie d’urgence contre Ebola.
“Selon les estimations, avant même
la crise Ebola, les PME guinéennes se
trouvaient confrontées à un déficit de
financement de 900 millions de dollars, et seulement 6% des entreprises
pouvaient accéder au crédit dont elles
avaient besoin”, a déclaré le directeur
de l’IFC, Jin-Yong Cai, en marge du
Forum économique mondial à Davos.
“Les PME sont essentielles à la
croissance de l’emploi et à la relance
économique, et l’IFC, grâce à son intermédiation financière et sa clientèle
commerciale, s’est donné pour mission
de s’assurer que les PME disposent des
capitaux et de l’accès aux marchés dont
elles ont besoin pour se développer”, a
ajouté M. Cai. 
NIAMEY - La Banque africaine de développement (BAD) a accordé au Niger des
prêts et des dons d’un montant total de 61
millions de dollars qui serviront à assurer
la sécurité alimentaire et à renforcer la résilience des populations vulnérables dans le
pays, a-t-elle annoncé mardi 27 janvier.
Selon le vice-président par intérim de
la BAD chargé des opérations régionales,
Janvier Litsé, les actions ainsi financées
viseront la maîtrise de l’eau, la protection
de l’environnement, l’amélioration de la
production et la productivité agricole.
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du système de protection sociale au
a Banque mondiale a annoncé,
jeudi 22 janvier, avoir accordé au
Rwanda un prêt de 70 millions de dollars destiné à renforcer son système de
protection sociale.
“Le programme proposé aidera le
gouvernement rwandais à maintenir
le cap sur la réalisation des objectifs
Rwanda”, a déclaré Carolyn Turk, responsable des opérations de la Banque
mondiale pour le Rwanda. 
www.msf.ch
CCP 12-100-2
Vos commentaires,
opinions et réactions sur
l’actualité du développement,
vos expériences,
vos lettres ouvertes,
nous intéressent.
Ecrivez-nous, et nous les publierons:
[email protected]
13 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
Burundi : 60% de la population rurale a
accès à l'eau potable
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euls 60% de la
population rurale
burundaise bénéficie d’un accès à
l’eau potable, du fait d’un
manque d’informations et
d’une réticence à en payer
la facture, a révélé Jacques
Dusabumwami, directeur général de l’Agence
de l’Hydraulique Rurale
(AHR).
“Malgré des efforts considérables pour améliorer l’accessibilité de l’eau potable pour
la population rurale, on assiste
encore à des faiblesses dans la
gestion des infrastructures en
milieu rural qui abrite plus de
90% de la population burundaise”, a déploré mardi 27 janvier
M. Dusabumwami.
Ces faiblesses font que 37%
des bornes fontaines publiques
et 20% des sources aménagées
ne sont pas fonctionnelles et
que le taux d’utilisation des ouvrages hydrauliques ne dépasse
pas 46%, a-t-il rapporté.
“Actuellement, les communes burundaises ne sont pas
fait remarquer, ajoutant que
peu de paysans étaient informés
des dispositions prises.
à ce problème de mentalités”, a
souligné M. Dusabumwami.
Depuis 2010, le Burundi
s’est doté de plus de 2.900
sources d’eau aménagées et
de quatre réseaux d’adduction
d’eau potable totalisant un linéaire de plus de 20 km, a rappelé
le directeur général de l’AHR.
Par ailleurs, a-t-il signalé,
un projet d’Alimentation en
Eau Potable (AEP) financé par
la banque allemande pour le
développement (KFW) a permis l’accès à l’eau à 10% de la
population des provinces de
Cankuzo, Kirundo, Rutana et
Ruyigi.
Quant au Projet de Réhabilitation et d’Extension des Infrastructures Hydrauliques en
Milieu Rural (PREIHMR) financé par la Banque africaine
de développement (BAD), il
a permis l’accès à l’eau potable pour 126.000 personnes
résidant dans les provinces de
Bururi, Gitega, Muramvya et
Kayanza.  Xinhua
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robinet est un bien économique
nécessitant un coût pour être
acquis. Nous faisons ainsi face
14 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
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EDUCATION
L'enseignement privé, un atout
pour l'Afrique subsaharienne?
Par Rohen d’Aiglepierre, économiste à l’Agence française de développement
En Afrique subsaharienne, les établissements d’enseignement privés attirent de plus en plus d’élèves et font
progresser la scolarisation. Pour tirer pleinement parti de ce potentiel, les Etats doivent mieux les intégrer dans
leurs politiques publiques, guider et contrôler leur développement. Cela passe notamment par la mise en place
d’un cadre règlementaire strict et incitatif, des appuis techniques et financiers ciblés et une meilleure concertation
entre tous les acteurs.
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epuis 1990, le
nombre d’enfants
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Afrique subsaharienne a plus que doublé
pour les cycles pré-primaire,
primaire et secondaire et a
été multiplié par 3,5 pour
le supérieur. Malgré cette
augmentation considérable,
le retard initial et la très forte
croissance démographique
font que la plupart des pays
de la région sont encore à des
niveaux de scolarisation très
faibles. Aux difficultés d’accès
et de rétention se rajoutent de
fortes inquiétudes concernant
la qualité des enseignements.
Le ratio élèves par enseignant
s’établit à 44 pour le primaire
et à 27 pour le secondaire.
Dans le primaire, moins de
trois quarts des enseignants
sont formés à leur métier. Par
ailleurs, le manque d’écoles, de
salles de classe, d’équipements
de base et de matériel pédagogique est vécu quotidiennement par des centaines de
millions d’enfants. De fortes
disparités basées sur le sexe,
le niveau de richesse, le lieu de
résidence, le groupe ethnique
et le handicap subsistent.
Les dépenses éducatives
constituent pourtant l’un
des postes budgétaires les
plus importants des Etats
d’Afrique subsaharienne.
Pour la période 2000-2009,
ils ont alloué en moyenne 17%
de leurs dépenses publiques
pour l’éducation. Mais les
dépenses moyennes par
élève sont encore faibles et
de fortes contraintes budgétaires, organisationnelles et
institutionnelles demeurent
alors même que ces pays font
face à une forte augmentation
et à une diversification de la
demande éducative. Face à la
difficulté pour l’enseignement
public de répondre à cette demande, l’enseignement privé
s’est développé. En Afrique
subsaharienne, 60% des élèves
du pré-primaire, 15% du
cycle primaire et 21% du cycle
secondaire sont scolarisés
dans le privé. Avec un total de
près de 22 millions d’enfants
pris en charge dans la région,
l’enseignement privé est
devenu un acteur incontournable de la scène éducative. Les
établissements privés se sont
tiques, religieuses - voire de
revenus).
Un secteur privé de
l’éducation fragile
Le secteur privé dispose
de nombreux atouts pour
participer au renforcement des
systèmes éducatifs d’Afrique
subsaharienne. La diversité de
son offre, sa flexibilité et son
efficacité de gestion, les relations fortes qu’entretiennent
les établissements avec les
parents d’élèves sont autant
d’éléments qui expliquent le
succès de son développement
ne tirent pas avantage de ce
potentiel.
Une des faiblesses récurrentes de l’enseignement privé
en Afrique subsaharienne est
l’insuffisance de formation
des enseignants, directeurs
et conseillers pédagogiques.
En l’absence de structures
de formation initiale, c’est
généralement par la pratique
que se fait cette formation.
Les capacités de gestion sont
parfois très limitées et certains
établissements n’ont pas
une comptabilité à jour, ni
de plan d’investissement. De
nombreuses difficultés sont
également liées aux contrats
des enseignants du privé; de
courte durée et faiblement
rémunérés, ils sont fréquemment rompus par les enseignants quand de meilleures
opportunités se présentent.
L’enseignement privé s’est
d’ailleurs bien souvent développé à moindre coût grâce
aux enseignants du public qui
cumulent leur poste avec un
emploi dans le privé. De plus,
les associations de parents
d’élèves - qui devraient jouer
un rôle essentiel dans le contrôle et le soutien des activités
d’un établissement privé - sont
encore, quand elles existent,
peu structurées. Plus largement, les opérateurs éducatifs
privés et leurs associations
représentatives n’ont que rarement une stratégie de développement à moyen et long
termes.
Bien que l’enseignement
privé soit présenté comme un
partenaire incontourna-ble de
l’éducation, beaucoup reste
encore à faire pour
(Suite prochaine page)
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notamment multipliés dans les
zones les plus défavorisées en
matière d’éducation publique
pour répondre aux besoins
sociaux les plus urgents. Le
secteur privé est également
venu répondre à une demande
de différenciation de l’offre
d’éducation, en s’adaptant à
différents types de préférences
éducatives (ethniques, linguis-
récent. Son autonomie financière et managériale lui donne
aussi une plus grande marge
de manoeuvre pour développer de nouveaux modèles éducatifs et s’adapter à l’évolution
de la demande des parents.
Toutefois, selon leur taille,
leur vocation, leur statut ou
leur reconnaissance par l’Etat,
toutes les institutions privées
15 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
EDUCATION
Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration
Enseignement privé
(Suite de la page précédente)
l’associer réellement aux objectifs éducatifs des Etats.
En Afrique subsaharienne,
la déter­mination des gouvernements à encourager le
secteur privé à s’investir plus
et mieux dans l’éducation - en
particulier en faveur des popu­
lations vulnérables et dans les
zones difficiles - ne se traduit
pas souvent en actions.
Les cadres législatifs et
réglementaires de l’enseignement privé sont souvent
très an­ciens et peu appliqués.
Les cadres juridiques ne différencient que rarement les
établisse­ments à but lucratif
et ceux à vocation sociale. Les
autorisations d’ouverture sont
en général immédiatement définitives et ne sont suivies par
aucune évaluation. Il existe
bien peu de véritable certification de qualité. Bon nombre de
pays d’Afrique subsaharienne
n’ont en fait pas les capacités
administratives et financières
d’exercer un véritable contrôle
sur les établis­sements privés
et l’amélioration de la qualité
est rarement encouragée. Le
rôle des admi­nistrations se
limite surtout aux questions
d’autorisation administrative,
de subvention ainsi qu’à la
collaboration avec les organisations re­présentatives.
Plus globalement, il
manque un véritable cadre
de concertation. Les acteurs
privés sont trop peu consultés
et informés sur les objectifs et
les réformes que fixe l’Etat, et
ne peuvent pas s’approprier
les stratégies mises en oeuvre.
L’absence fréquente de carte
scolaire n’encou­rage pas
la complémentarité entre
établisse­ments publics et
privés, ni une concurrence
constructive entre établissements privés.
Par ailleurs, mis à part
quelques exceptions,
les soutiens de l’Etat à
l’enseignement privé ne sont
pas véritablement ciblés.
Les établis­sements déjà bien
dotés ou de mauvaise qua­lité
peuvent tout autant prétendre
à des sou­tiens publics que
les établissements vertueux
au niveau de la qualité et de
l’équité. De plus, le montant
de certaines subventions est
trop faible pour faire une
réelle différence. L’Etat se
contente le plus souvent de
disperser son sou­tien financier
sans cibler ceux qui en ont
privé, pour le fonctionne­ment
d’établissements existants,
ou encore les prêts de rentrée
scolaire sont des outils à forte
valeur ajoutée encore trop
souvent absents du paysage
financier en Afrique subsaharienne. Pour le moment,
vres et de l’autre des établissements privés de meilleure
qua­lité où sont scolarisés les
enfants des classes moyennes
et aisées. A moins d’incitations
fortes de la part de l’Etat, le
secteur privé a aussi tendance
à s’installer dans des zones à
forte densité démographique
et à se concen­trer sur les filières les plus rentables.
Pour que l’initiative privée
se développe de façon optimale, il est indispensable
que l’Etat exerce pleinement
son rôle de concertation, de
production législative, réglementaire et juri­dique et de
contrôle. L’Etat doit intégrer
l’en­seignement privé dans
sa politique éducative, lui
attribuer une place formellement définie et des objectifs
de performance. Un régime
de subvention transparent
et prévisible ainsi que des
dispositions fiscales incitatives
pourraient être adoptés pour
encourager l’atteinte de ces
objectifs. Au niveau législatif
et réglementaire, une clarification - voire une simplification
- des textes de loi régissant
l’or­ganisation et le fonction­
nement de l’enseignement
privé permettrait un meil­
leur développement des
acteurs. Les structures de
l’Etat chargées du contrôle et
de l’encadrement du secteur
devraient être largement
renfor­cées et pouvoir disposer
des moyens néces­saires à
leur mission. Les opérateurs
privés gagneraient aussi à
être mieux regroupés au sein
d’associations.
De plus, des appuis ciblés
pourraient être mis en oeuvre
auprès des banques pour
les sensibi­liser à l’intérêt
d’investir dans l’éducation. Ces
soutiens pourraient prendre la
forme d’un ou­til de couverture
des risques dans un premier
temps, mais aussi d’aides techniques ponc­tuelles ou encore
d’instruments financiers appropriés, comme des prêts ou
des fonds de garantie.
Puisque les ressources
humaines représentent une
des faiblesses du secteur, des
formations pédagogiques
pourraient être proposées aux
(Suite prochaine page)
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vérita­blement besoin ou sans
s’en servir comme un outil
d’incitation pour atteindre ses
objectifs. Les subventions varient fréquemment d’une
année sur l’autre - une instabilité qui rend impossible,
pour les établissements, une
prévisibilité des fonds à moyen
terme. Au final, la participation financière de l’Etat au
fonctionnement du secteur
privé est faible et bien souvent
volatile.
En outre, alors que le
secteur de l’enseigne­ment
privé a besoin de financements
souvent très importants pour
démarrer ou étendre ses activités, celui-ci n’a généralement
qu’un accès limité aux crédits.
Cela s’explique par la rela­tive
méconnaissance de ce marché
par les ins­titutions financières
et les risques inhérents au
secteur - liés notamment à
l’insuffisance des garanties,
à l’absence d’une comptabilité bien tenue ou d’un
plan d’affaires de qualité. Les
prêts pour la fondation d’un
nouvel éta­blissement éducatif
les Etats et les organisations
internationales n’ont pris que
peu d’initiatives pour encourager le secteur financier à
s’inté­resser à l’éducation. Les
investissements sont donc
financés presque intégralement par les fondateurs dans
l’enseignement laïc, par les associations de parents d’élèves
et les com­munautés dans le
confessionnel. Le fonction­
nement des établissements
est, au final, bien souvent tributaire du paiement des frais
de scolarité par les familles,
qui s’acquittent fré­quemment
de leurs obligations avec retard - voire pas du tout.
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Moderniser les politiques
d’éducation
Non encadré et mal accompagné, le développe­ment
de l’enseignement privé
peut exacerber les inégalités
sociales et générer un système
éducatif dual - avec d’un côté
des établisse­ments publics de
faible qualité fréquentés par
les enfants des familles pau-
16 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
EDUCATION
Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration
Enseignement privé
(Suite de la page précédente)
enseignants, et des formations
de gestion et de comptabilité
aux directeurs et au personnel
administratif. Un accompagnement spécifique aux fondateurs d’écoles privées, pour les
aider notamment à constituer
un dossier de de­mande de
prêt, serait d’une réelle utilité.
Des subventions pour la création d’établissements, une
mise à disposition de terrains
ou de bâti­ments dynamiseraient le développement du secteur éducatif privé. En outre,
la création et le renforcement
des associations représentatives des opérateurs privés
seraient favorables à son bon
fonctionnement. Elles joueraient un rôle de catalyseur des
bonnes pratiques, seraient
l’interlocuteur de l’Etat et as-
sureraient la mise en relation
avec les établissements financiers. Enfin, la mise à disposition d’outils de gestion, de
systèmes d’information ainsi
que d’outils pédagogiques
devrait être facilitée.
Lorsque l’offre publique
d’éducation est insuffisante,
l’Etat ou ses partenaires de­
vraient permettre l’accès des
familles à faibles revenus aux
établissements privés. Des
prêts ou des bourses pour les
étudiants méritants - voire
la distribution de “chèques
éducation” aux ménages
démunis - seraient sans doute
des outils à fort effet de levier.
Des quotas pourraient être
imposés aux établisse­ments
privés pour qu’ils intègrent
des élèves issus de familles
à faibles revenus, en contre­
partie de subventions.
En collaboration avec leurs
partenaires locaux et inter-
nationaux, les ministères de
l’Educa­tion des pays en développement devraient tra­vailler
à moderniser les politiques
publiques relatives au secteur privé, s’efforcer de créer
un environnement financier
favorable, structurer et renforcer les opérateurs privés.
Il s’agirait aussi d’instaurer
un cadre de partenariat entre
pouvoirs publics, banques,
acteurs privés et ménages.
Si, depuis bien longtemps le
secteur privé s’est impliqué
dans les questions édu­catives
en Afrique subsaharienne,
il convient maintenant de
mieux le prendre en compte,
de guider et de contrôler son
développement pour améliorer
l’accès, la qualité, l’équité et
la viabilité financière des systèmes éducatifs.
Contractualiser avec le
secteur privé pour la fourniture de services éducatifs n’est
certai­nement pas la solution
à tous les problèmes, mais
pourrait constituer un outil
supplémen­taire important.
Dans ce domaine, peu de
certitudes existent encore et
de nombreuses pistes restent à
explorer. Une approche expé­
rimentale associée à de véritables analyses d’impact est
encore nécessaire. En définitive, ces partenariats publicprivé pour­raient représenter
un débouché prometteur de
l’aide publique au développement en réunis­sant autorités
publiques, opérateurs privés et
bailleurs de fonds autour de la
conception et du financement
de projets d’intérêt public. 
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inq personnes ont été tuées lundi 26 janvier à Doba, dans le
sud du Tchad, lorsqu'une manifestation de lycéens protestant
contre une modification des règles d'inscription au baccalauréat
a dégénéré.
Selon les nouvelles directives, les élèves ayant échoué à
l’épreuve et qui ont eu une moyenne inférieure à cinq pendant
l’année ne sont pas autorisés à se représenter.
“A cinq mois des examens, les différents chefs d'établissement
ont affiché la liste des candidats au baccalauréat. Il se trouve que
beaucoup n'ont pas vu leurs noms”, a indiqué Evariste Nguaralbaye, responsable de la communication de la mairie.
Les lycéens en colère sont alors descendus dans la rue, “se
livrant à des actes de vandalisme”, selon la même source. “Les
forces de l'ordre ont procédé à des tirs de sommation. Malheureusement il y a eu des morts: un conducteur de moto, trois
élèves et un policier”, a ajouté M. Nguaralbaye, précisant que le
calme était revenu mardi matin.  AFP
Article paru dans la revue de
PROPARCO - Secteur Privé
& Développement n° 20 “Les
acteurs privés, partenaires
clés de l’éducation” (Décembre
2014)
novembre, décembre 2013, janvier 2014 et janvier 2015”, a déclaré
Blaise Mélé, l'un des responsables syndicaux.
Depuis le début des troubles en Centrafrique, seules les écoles
de la capitale et de régions du sud-ouest avaient réellement repris les cours, en début d'année scolaire. Dans le reste du pays,
l'insécurité est telle que les écoles n'ont pas rouvert alors que de
nombreux professeurs ou instituteurs ont fui sans regagner leurs
postes.  AFP
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Centrafrique
Les enseignants, en grève,
demandent à être payés
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es enseignants des établissements publics primaires et secondaires de Centrafrique ont entamé jeudi 29 janvier une
grève de huit jours, pour demander le paiement de quatre mois
d'arriérés de salaires.
“Les enseignants exigent le paiement des salaires des mois de
D
de la “Revitalisation de l'enseignement supérieur pour le
développement de l'Afrique”.
“L’Afrique possède des richesses agricoles, culturelles, touristiques et pour que ces richesses ne deviennent pas une malédiction il faut former les Africains avec un enseignement supérieur
de qualité”, a expliqué Aicha Ba Diallo, présidente du conseil
d’administration de Trust Africa, organisateur du sommet.
“Il faut nous adapter à la mondialisation pour faire progresser
l’Afrique et avoir un avenir plus prospère”, a-t-elle soutenu.
Un enseignement supérieur moderne est nécessaire “pour
répondre aux besoins de l’économie”, et un renouveau du système
est “important sur le devenir de la jeunesse africaine”, a estimé
le ministre sénégalais de l’Enseignement supérieur, Mary Teuw
Niane.
Le ministre a cité parmi les défis qui se présentent “les flux
massifs des bacheliers, la lancinante question des infrastructures
d'accueil, les récurrentes crises liées au financement des universités, l'inadéquation de la recherche par rapport aux besoins du
marché du travail”.  Xinhua
17 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
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ENFANCE
Côte d'Ivoire : Les forces de sécurité
traquent les assassins d'enfants
L
a Côte d’Ivoire
va mobiliser
1.500 membres
des forces de sécurité pour enrayer la
vague d’enlèvements et
de meurtres d’enfants qui
frappe le pays depuis plusieurs mois.
de meurtres d’enfants ces deux
ou trois derniers mois. Les dépouilles de cinq d’entre eux ont
été retrouvées mutilées.
Crimes rituels
faires, selon le ministre.
“On connaît bien la typologie
des crimes rituels. On fait croire
à ces personnes qu’à travers ces
crimes, elles pourront avoir
du pouvoir ou de l’argent”, a
commenté le ministre de l’Intérieur.
de la police, citant plusieurs tabassages ces derniers jours.
A Yopougon, plus grande
commune d’Abidjan, jeudi, un
jeune homme a été rossé parce
qu’il marchait avec deux enfants
que leur mère lui avait demandé
de récupérer à leur école, ont
rapporté des témoins.
La ministre de l’Education
Kandia Camara a suggéré la création d’un “comité de vigilance”
dans “chaque établissement”,
pour que les enfants soient “en
sécurité partout”.
“Je voudrais que chaque
enseignant réserve 5 minutes
chaque jour à prodiguer des
conseils à nos élèves” qui, “une
fois partis de l’école”, doivent
aller “directement à leur domicile”, a-t-elle poursuivi.  AFP
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Ces “1.500 hommes”, 1.000
policiers, 300 gendarmes et 200
soldats, “vont patrouiller dans
des zones hautement criminogènes”, telles que les écoles,
les forêts ou encore les points
d’eau, a annoncé mercredi 28
janvier le ministre de l’Intérieur
Hamed Bakayoko lors d’une
conférence de presse.
D’après lui, la police a traité
25 dossiers d’enlèvement suivis
Vendredi 22 janvier, le directeur général de la police
nationale Brindou M’Bia avait
mentionné 21 affaires. La plupart des corps ont été retrouvés
“mutilés, avec la disparition de
leurs parties génitales, ou décapités”, avait-il remarqué.
“Il n’y a pas de lien établi
entre tous ces crimes”, a affirmé
Hamed Bakayoko, pour qui “le
gouvernement prend très au
sérieux cette situation”.
Trois personnes ont été arrêtées dans le cadre de ces af-
“Ne pas lyncher”
les suspects
Devant la psychose qui s’est
emparée d’Abidjan, la police a
appelé vendredi “au calme et à
la retenue” et à “ne pas lyncher”
les suspects.
“Il faut que les populations saisissent les autorités et
qu’elles ne se fassent pas justice”, a déclaré le commissaire
Dorgeles Gnawa, porte-parole
"C'est Dieu qui m'a demandé
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e monsieur est sorti avec une machette. Je suis tombé.
Il a commencé à me taillader”. Souleymane, 10 ans, est
choqué mais vivant. A l'inverse de nombreux enfants
récemment kidnappés et tués en Côte d'Ivoire, un phénomène qui
terrorise le pays.
Dimanche 25 janvier, ce garçonnet se trouvait au bord de la lagune abidjanaise pour chercher de l'eau à un puits. L'agression s'est
produite sous les yeux des nombreuses femmes et d'enfants venus
remplir leurs bassines dans un coin de verdure presque sauvage,
où quelques maisons en construction font leur apparition.
“Le gars est venu. J'ai cru qu'il venait puiser l'eau. Mais il a
sorti une machette. Il a essayé de me découper”, raconte Cédric,
15 ans, une autre victime dont la paume bandée rappelle qu'il a
bloqué l'arme de sa main.
Un soldat d'un camp voisin, arrivé rapidement sur les yeux, a
mis l'homme en déroute. Ses compagnons ont ensuite quadrillé
la zone pour le retrouver, avec succès.
“Heureusement, sa machette n'était pas bien affûtée”, observe
le caporal Habib Tito, qui a participé à la battue. “Il s'est acharné
sur les deux enfants. N'eût été la présence d'un de nos éléments,
le plus petit était mort”.
“Brouteurs”
Une vingtaine d'enfants ivoiriens n'ont pas eu sa chance. En deux
ou trois mois, la police a comptabilisé 25 dossiers d'enlèvements
suivis de meurtres sur tout le territoire. Un nombre extrêmement
élevé, qualifié de “phénomène réel et inhabituel” par la police.
L’agresseur de Souleymane et Cédric, Drissa Coulibaly, a été
arrêté.
“C'est Dieu qui m'a demandé de faire cela. Dieu m'a dit de
couper les têtes des enfants pour les lui porter et je serai élu le roi.
Je lui ai dit que je ne voulais pas mais il a insisté”, explique-t-il
dans les locaux de la police criminelle, où il est détenu.
L'objectif ultime était de recevoir ses “épées” de monarque,
prétend l'homme de 38 ans au langage choisi, qui dit communiquer
avec Dieu via ses “anges” - en fait des corbeaux.
“Soit il est très intelligent (et joue au fou), soit il est très fou”,
estime un enquêteur.
“C'est un monsieur bel et bien confiant. Pas un fou. Il a
l'habitude de faire ça”, rétorque Danièle Koné, la mère de Cédric.
Questionné par des militaires lors de sa capture, “il a dit qu'il avait
déjà tué trois enfants pour des brouteurs”, affirme cette commerçante, présente durant l'interrogatoire. Ce que Drissa Coulibaly
nie depuis lors.
Les “brouteurs”, ces délinquants spécialisés dans les escroqueries sur Internet, sont désignés, sans preuve, par la population
comme les auteurs des crimes.
Ils veulent faire “des sacrifices humains pour mieux arnaquer”,
haranguait récemment l'abbé Norbert Abékan, un prêtre abidjanais
charismatique, dans un journal local.
L'hystérie, compréhensible, s'empare des insouciants Ivoiriens.
Aux alertes alarmistes sur Facebook répondent les avertissements
par SMS. Des cas d'enlèvements sont désormais signalés tous les
jours ou presque.
Les rumeurs les plus folles ont toujours circulé pendant les années d'élections en Côte d'ivoire sur les disparitions de personnes,
notamment les albinos, à des fins de sacrifices humains.  AFP
18 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration
DEMOCRATISATION
Burundi : Des ONG appellent l'Union
africaine à "agir d'urgence"
Un collectif d’ONG a appelé l’Union africaine (UA) à “agir d’urgence” pour empêcher le président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat au Burundi, où les tensions politiques risquent de déstabiliser l’ensemble
de la région des Grands Lacs.
L
e collectif d’ONG “The
UA we want” (“l’UA
que nous voulons”)
a reproché mardi 27
janvier à l’organisation panafricaine d’avoir laissé se développer une situation “hors de
contrôle” au Burundi, sans
“remettre en cause” les lois
destinées à museler les médias ainsi que les tentatives de
modification de la Constitution
devant permettre au président
Nkurunziza de rester au pouvoir.
Selon ce collectif, le retrait
de la mission de l’ONU au Burundi en décembre rend une
intervention de l’UA encore
plus importante.
“L’Union africaine doit agir
d’urgence. Le Burundi est au
coeur de la fragile région des
Grands Lacs et un conflit dans
ce pays peut créer des tumultes
dans toute la région”, a estimé
Yves Niyiragira, membre du
collectif.
Les “manigances pour modifier la limitation du nombre de mandats ne sont rien
d’autre qu’un coup de force
pour s’accaparer le pouvoir,
similaire à ce qui s’est passé
au Burkina Faso et au Sénégal
quelques années auparavant”,
a estimé un autre membre
du collectif, Dismas Nkunda,
pour qui la dérive burundaise
est “contraire aux principes de
base de la Charte de l’UA sur la
démocratie, les élections et la
gouvernance”.
morte.
Lundi, des organisations de
la société civile ont lancé une
campagne baptisée “Halte au
troisième mandat!”.
“Les académiciens, religieux,
journalistes, juristes, analystes
politiques, artistes musiciens,
les jeunes du Burundi sont appelés à dire ‘Halte au troisième
mandat, engageons-nous pour
tourner page’”, a déclaré au
cours d’une conférence de
presse Vital Nshimirimana,
président du Forum pour le
Renforcement de la Société
Civile (FORSC).
Pour ce collectif, “l’Accord
d’Arusha (...) a limité les mandats présidentiels à deux, chaque mandat ne devant pas
dépasser 5 ans”.
“Le président de la République a déjà prêté serment deux
fois, le peuple burundais ne
peut en aucun cas accepter de
recevoir un troisième mandat!”,
a martelé Vital Nshimirimana.
L’approche des élections au
Burundi donne lieu depuis des
mois à une recrudescence de la
violence entre groupes rebelles
et forces de l’ordre et à de fortes
tensions politiques, les observateurs accusant le pouvoir en
place de museler et mettre en
pièce l’opposition et de réduire
de plus en plus l’espace public.
M. Nkurunziza n’a pas officiellement annoncé sa volonté
de briguer un troisième mandat.
Un projet de modification
constitutionnelle devant lui
permettre de rester au pouvoir
a été retoqué par le Parlement
burundais, mais les partisans du
président affirment que la Constitution actuelle ne l’empêche
aucunement de briguer un
nouveau mandat.
opposant burundais Agathon
Rwasa, chef historique de l'exrébellion des FNL.
Il a également appelé le
Cndd-FDD à “mettre en place
électoral loyal”, alors que le
pouvoir est accusé d'avoir noyauté des partis d'opposition et
d'avoir placé des fidèles à leur
tête.  AFP
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Burundi s'est dit “prêt
au compromis” afin de
permettre des élections “apaisées” à l'approche des scrutins
législatifs, en mai, et présidentiel en juin.
“Le Cndd-FDD est prêt à tout
compromis allant dans le sens
de calmer le jeu et d'amener
tout le monde vers des élections libres, transparentes et
apaisées”, a déclaré jeudi 29
janvier Onésime Nduwimana,
porte-parole du parti du président Pierre Nkurunziza, lors
d'une réunion d'évaluation du
processus d'inscription sur les
listes électorales, contesté par
l’opposition.
Les 18 partis d’opposition
du Burundi ont unanimement
exigé mi-décembre la démission de la Commission électorale, qu’ils accusent de “fraude
massive” dans l’enregistrement
société civile et les médias par
de nombreuses irrégularités.
Le parti au pouvoir souhaite
“essayer de trouver, avec ses
partenaires et ses concurrents,
des solutions à tous les problèmes qui se posent”, a insisté
M. Nduwimana.
Un premier signe
de détente
C'est la première fois que le
Cndd-FDD, qui multiplie habituellement les attaques contre
l'opposition, fait montre d'une
telle volonté de dialogue.
“Si le parti au pouvoir veut
vraiment que les choses changent, qu'il crée un environnement favorable (...) en corrigeant les fraudes massives
observées dans l'enrôlement
des électeurs et en organisant
des élections libres et transpa-
 AFP, Xinhua
La Croix-Rouge se prépare
à de possibles "violences"
L
a Croix-Rouge du Burundi a présenté à ses partenaires, jeudi
22 janvier, un plan de contingence élaboré pour prévenir ou
gérer une crise post-électorale.
La Croix-Rouge a prévu une série d’activités selon trois scenarii:
des élections paisibles, des scrutins suivis de plaintes, et un refus
du verdict des urnes dans la violence.
“Il faut s'imaginer ces trois scenarii, s'imaginer le seuil d'activation de ce plan de contingence pour soulager les plus vulnérables
liés à la violence et aux différentes formes de manifestations aux
élections de 2015”, a souligné le secrétaire général de la CroixRouge du Burundi, Anselme Katiyunguruza.
Il a indiqué que des activités de communication, de diplomatie
humanitaire et d'alerte précoce vont ainsi être développées avant,
pendant et après les élections.  Xinhua
19 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
Niger : Des opposants détenus 5 jours
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rois leaders de
l’opposition ont
été arrêtés samedi 24 janvier à
Niamey, en lien avec les
récentes manifestations
violentes survenues mijanvier au Niger, avant
d’être remis en liberté mercredi.
tions” de la mi-janvier, avait
indiqué Niandou Karimou, un
de leurs avocats, sans plus de
précisions.
carcérations arbitraires, ces
tentatives permanentes d’intimidation (...) ne visent qu’à préparer un passage en force pour
les élections générales de 2015
et 2016”, a estimé dans un communiqué l’ARDR (l’Alliance
pour la réconciliation, la démocratie et la république, qui
regroupe les principaux partis
d’opposition).
Le président Mahamadou
Issoufou “recherche des boucsémissaires”, et “tente désespérément d’attribuer la paternité de
sa grave faute à l’opposition et
aux autres acteurs sociaux”, a
affirmé l’ex-président Mahamane Ousmane (1993-1996).
Le chef de l’Etat nigérien
fait partie des six présidents
africains qui ont participé à
la Marche républicaine le 11
janvier à Paris, après l’attaque
armée qui a décimé la rédaction
de l’hebdomadaire satirique.
Son “Nous sommes tous
Charlie”, prononcé sur les ondes, a provoqué un vent de
colère dans la population nigérienne, à 98% musulmane, à
moins de deux ans de l’élection
présidentielle de 2016.
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Ousseïni Salatou, le porteparole de l’opposition, Soumana Sanda, un ex-ministre
de la Santé, et Youba Diallo, un
ancien directeur des douanes,
faisaient partie des 90 opposants arrêtés dimanche 18
janvier pour avoir tenté de
marcher dans Niamey malgré
une interdiction prononcée par
les autorités.
Tous avaient été remis en
liberté cinq jours plus tard.
Les trois hommes avaient
été interpellés à nouveau le
lendemain de leur libération
“dans le cadre des manifesta-
ONU / Archives
Exemplaire gratuit de démonstration -- Exemplaire gratuit de démonstration
DEMOCRATISATION
Soumana Sanda
La marche du 18 janvier,
prévue de longue date, avait été
prohibée par les autorités car
elle devait se tenir le lendemain
de deux journées de manifestations anti-Charlie Hebdo, qui
avaient viré en émeutes antichrétiens, faisant 10 morts.
“Toutes ces manoeuvres d’in-
 AFP
“VIOLENCES POLICIERES”. Des organisations de journalistes nigériens ont porté plainte contre X, après des “violences policières” contre certains reporters en marge de manifestations de
mi-janvier à Niamey.
“Nous avons déposé notre plainte à la suite de la fermeture
(temporaire) illégale d'une télévision, aux jets de grenades lacrymogènes sur deux autres (télévisions), l'embastillement et le matraquage des reporters indépendants à l'occasion des évènements
du 17 et 18 janvier”, a rapporté mardi 27 janvier Baba Alpha, le
responsable de la Maison de la presse.  AFP
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a justice nigérienne a abandonné vendredi 30 janvier les
poursuites à l'encontre de l’ex-président du Parlement et
principal opposant du président Issoufou, Hama Amadou,
de l’ancien ministre de l’Agriculture Abdou Labo, ainsi que d’une
vingtaine d’autres personnes, tous accusés d'avoir participé à un
trafic international de bébés avec le Nigeria et le Bénin.
“Le tribunal (correctionnel de Niamey) se déclare incompétent”
sur cette affaire, aucune juridiction civile ne s'étant jusqu'alors
prononcée sur la filiation des bébés concernés par ce procès
pour “supposition d'enfants”, un délit qui consiste à attribuer la
maternité d'un enfant à une femme qui ne l'a pas mis au monde,
a estimé le juge.
Hama Amadou n'était pas présent au procès, ayant fui en France
lorsqu'il a été inquiété dans cette affaire.
“Du moment où rien ne le retient plus, Hama Amadou va pouvoir incessamment rentrer au Niger et se présenter à la présidentielle de 2016”, a affirmé Soumana Sanda, un de ses proches.
M. Amadou a toujours clamé que les poursuites lancées contre
lui étaient politiques et visaient à l'écarter avant l'élection. Les
autorités ont démenti ces allégations.  AFP
Guinée : L'opposition fait "du lobbying" aux USA
L’
opposant guinéen
Cellou Dalein Diallo était la semaine
dernière aux Etats-Unis pour
sensibiliser la communauté
internationale sur la situation
dans son pays à l’approche des
élections, évoquant “un risque
majeur d’instabilité et de violence”.
L’ancien Premier ministre a
notamment accusé le président
Alpha Condé d’utiliser la lutte
contre le virus Ebola comme
“prétexte” pour ne pas définir
de date pour la présidentielle
qui doit se tenir cette année.
“Je suis en train de faire
du lobbying auprès de la communauté internationale pour
qu’elle s’implique, parce que
le président actuel ne veut
pas ‘d’ingérence étrangère’
comme il dit (...) Tout cela
ne vise qu’une chose, il veut
organiser une mascarade et
se déclarer réélu”, a déclaré
jeudi 29 janvier à Washington
le leader de l’Union des forces
démocratiques (UFD), tout en
appelant la communauté internationale à assister et observer
le processus.
“Un risque majeur
d’instabilité”
“Il y a un risque majeur
d’instabilité et de violence si les
élections ne sont pas transparentes. Parce que les gens ne
sont pas prêts à accepter une
mascarade électorale”, a-t-il
assuré.
Cellou Dalein Diallo, qui
20 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
s’est déjà déclaré candidat pour
les prochaines présidentielles,
avait obtenu 43% des suffrages
au premier tour en 2010. Plus
de 300 personnes avaient été
blessées lors de violences postélectorales.
L'ONG International Crisis
Group a prévenu en décembre
qu’“à moins que le gouvernement ne démarre un dialogue
sérieux avec l'opposition, il y a
des risques de violences et de
divisions ethniques”.
 D’après AFP
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DEMOCRATISATION
Madagascar : Un nouveau gouvernement
pour répondre aux critiques
L
e président malgache Hery Rajaonarimampianina a présenté
dimanche 25 janvier un
nouveau gouvernement
chargé d’“engager la vitesse supérieure”, alors
qu’il est de plus en plus
critiqué sur son manque
de résultats concrets après
avoir passé un an aux affaires.
Les critères retenus pour la
formation de ce gouvernement
étaient “la culture d’excellence
et la réconciliation nationale”, a
relevé le président Hery Rajaonarimampianina.
“Un an n’est pas suffisant
pour changer le pays”
Vilipendé pour son manque
de résultats, alors que le pays
peine à décoller, le président
malgache a souligné qu’il ne
fallait “pas confondre vitesse et
précipitation”.
“Nous allons engager la vitesse supérieure”, a-t-il promis.
“Un an n’est pas suffisant pour
changer le pays”.
Sa gestion de l’approvisionnement en électricité est particulièrement critiquée, alors
que le pays est confronté à des
délestages de plus en plus fréquents. Deux personnes ont
trouvé la mort en décembre
après des manifestations antidélestage à Tamatave (est).
“Les bases sont là, on peut se
concentrer sur un taux de croissance de 5% pour cette année”,
a souligné Hery Rajaonarimampianina dimanche.
Mardi, lors du premier Conseil du gouvernement, le nouveau Premier ministre a déclaré
que “l’année 2015 est placée
sous le signe du changement,
du travail, de la propreté et de
l’assainissement des affaires
de l’Etat”.
Pas le droit à l’erreur
à 3% l’an dernier à Madagascar,
selon le Fonds monétaire international (FMI).
Appelant à des réformes
structurelles, le FMI a estimé
qu’une croissance de 5% était
possible en 2015, mais que l’instabilité politique, la faiblesse
des institutions et une mauvaise gouvernance “érodent les
fondations d’une croissance
solide”.
L’arrivée au pouvoir de Hery
Rajaonarimampianina - démocratiquement élu - en janvier 2014 a marqué un retour
à l’ordre constitutionnel après
cinq années d’une grave crise
provoquée par le renversement
du président Marc Ravalomanana par Andry Rajoelina, pendant laquelle la Grande Ile s’est
considérablement appauvrie.
Mais M. Rajaonarimampianina n’a pas de majorité parlementaire, et il doit en particulier affronter l’hostilité d’Andry
Rajoelina, à qui il a refusé le
choix d’un Premier ministre,
alors que son camp est le plus
puissant à l’Assemblée.
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“C’est un gouvernement prêt
à se battre que nous venons de
former”, a déclaré M. Rajaonarimampianina dans une
intervention radio-télévisée,
à l’occasion du premier anniversaire de son arrivée au pouvoir.
L’équipe dirigée par Jean
Ravelonarivo, un militaire nommé Premier ministre le 15 janvier, comprend 30 ministres,
dont 22 étaient présents dans
la précédente équipe. Parmi les
nouveaux venus, la présidente
de la commission électorale
Béatrice Atallah devient ministre des Affaires étrangères.
“Aucun membre du gouvernement n’a droit à l’erreur.
La population attend des résultats concrets et rapides”, a-t-il
martelé.
Jean Ravelonarivo a mis en
garde son équipe contre toute
implication dans le trafic de
bois de rose. “Aucune forme de
corruption impliquant un ministre ne sera tolérée dans cette
affaire entraînant la dilapidation de nos richesses, la destruction de notre écosystème et
qui a largement terni l’image du
pays”, a-t-il insisté.
Après avoir été nulle sur la
période 2009-2013, la croissance économique est remontée
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Burkina Faso : Des fidèles de Compaoré
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les jeunes. Nous avons de 2008 à 2011. Actuellement
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fondé samedi 31 janvier à Ouagadougou
par d'anciens fidèles de l'exprésident Blaise Compaoré
pour soutenir la candidature de
son chef de la diplomatie, Djibrill Bassolé, à la présidentielle
d'octobre.
M. Bassolé ne s'est pas encore officiellement déclaré
candidat pour ce scrutin prévu
le 11 octobre, en même temps
que les législatives.
Dénommé Nouvelle alliance du Faso (Nafa), cette formation, dirigée par Rasmané
Ouédraogo, un ancien député
du Congrès pour la démocratie
et le progrès (CDP), l'ex-parti au
cadres qui ont démissionné
de ce parti. Des leaders de
l'Alliance pour la démocratie
et la fédération / Rassemblement démocratique africain
(ADF/RDA), principal allié de
M. Compaoré, ont également
rejoint la Nafa.
“Un rassembleur à la tête
de notre pays”
“Tous les Burkinabè s'attendaient à ce que Djibrill Bassolé
soit le successeur de Blaise
Compaoré à la fin de son mandat. Malheureusement, ça n'a
pas été le cas et Blaise Compaoré a été chassé du pouvoir
donc fondé ce parti, pour porter
cet homme qui est un rassembleur à la tête de notre pays”, a
déclaré Adama Kiéma, président des jeunes de la Nafa.
Djibrill Bassolé a été le
dernier chef de la diplomatie de
M. Compaoré. Il a été le négociateur principal dans les crises
pour lesquelles M. Compaoré
a été médiateur en Afrique de
l'Ouest. Il s'est notamment impliqué dans les négociations de
paix en Côte d'Ivoire, au Togo,
au Niger et plus récemment
au Mali.
Cet homme posé a été également médiateur conjoint ONUUnion africaine au Darfour
21 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
représentant de l'Organisation
de la conférence islamique
(OCI) pour la lutte contre le terrorisme au Sahel, M. Bassolé a
été l'un des rares dignitaires de
l'ancien régime dont le domicile,
pourtant mitoyen à l'Assemblée
nationale - incendiée par les
manifestants le 30 octobre -,
n'a pas été touché.
Général de gendarmerie, il
aurait entrepris des démarches
pour "se libérer de l'armée et répondre aux nombreux appels",
croit savoir son entourage.
Quelque 3.000 jeunes
s'étaient rassemblés mi-janvier
pour lui demander d'être candidat.  AFP
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DEMOCRATISATION
Sénégal : La police disperse des
rassemblements interdits d'opposants
La police a dispersé à Dakar deux rassemblements interdits de l'opposition contre “les restrictions aux libertés”
vendredi et samedi 30-31 janvier et procédé à au moins une dizaine d’arrestations.
L
a manifestation de
samedi a été marquée
par la présence furtive de l’ex-président
Abdoulaye Wade (2000-2012)
a bravé la mesure. Son véhicule
4x4, entouré de gardes du corps,
a forcé un barrage de la police
pour se retrouver au milieu de
la place de l’Obélisque.
L’ancien chef de l’Etat s’est
mis debout pendant quelques
instants à travers le toit ouvrant
de sa voiture, qui est ensuite
repartie à vive allure après
avoir essuyé des jets de gaz
lacrymogènes. “Ne tirez pas
sur la voiture”, s’est écrié un
responsable de la police.
Plusieurs opposants ont été
arrêtés lors de ce rassemblement dispersé par la police à
coup de gaz lacrymogènes.
e pouvoir et l'opposition
de Côte d’Ivoire ont repris à Abidjan le dialogue politique rompu depuis
mai dernier, évoquant notamment l'espoir d'une libération,
d'ici la présidentielle d'octobre
2015, de tous les prisonniers
de la crise post-électorale de
2010-2011.
“Cette opération va continuer”, a déclaré jeudi 29 janvier
Jeannot Kouadio Ahoussou,
ministre auprès du président
de la République chargé du
dialogue politique, à l’issue de
trois heures d’échanges avec
les formations de l’opposition,
dont le Front populaire ivoirien
(FPI), le parti de l’ancien président Laurent Gbagbo.
Gardes à vue
La veille, à l’issue d’une
manifestation similaire, une
dizaine d’opposants ont été
placés en garde à vue, dont deux
leaders du Parti démocratique
sénégalais (PDS) de M. Wade.
Abdoulaye Wade, 88 ans,
avait dans un communiqué
samedi annoncé sa présence
au rassemblement en dépit de
l’interdiction.
Le droit à la manifestation
est, selon lui, inscrit dans la
Constitution du Sénégal. “Je
ne saurai donc accepter, au
péril de ma vie, que ces acquis
démocratiques obtenus de
haute lutte soient aujourd’hui
foulés au pied par (le président)
Macky Sall et son régime”, a-t-il
indiqué dans ce texte.
Trois manifestations pré-
vues la semaine dernière ont été
toutes interdites par le préfet de
Dakar, Alyoune Badara Diop,
qui a jugé “irrecevables” les
demandes de rassemblement
au motif, selon lui, que leurs
“objet et lieu” n’y ont pas été
indiqués.
Plusieurs manifestants ont
réclamé vendredi et samedi la
libération de Karim Wade, fils
et ancien ministre d’Abdoulaye
Wade, en détention préventive
depuis avril 2013 et jugé depuis
juillet 2014 pour enrichissement illicite présumé.  AFP
président du FPI, a de son côté
salué la reprise du dialogue et
la “disponibilité” du gouvernement à résoudre définitivement
cette question.
“Les prochaines élections
doivent se dérouler dans la
concorde, l'apaisement, et permettre à la Côte d'Ivoire de
tourner définitivement la page
des crises”, a-t-il jugé, laissant
présager une participation du
FPI, une question jusque-là
taboue dans cette formation en
crise profonde.
Les deux parties ont indiqué
qu'elles se retrouveraient cette
semaine pour aborder les questions du “financement des partis”, du “statut de l'opposition”
et des “futures élections”.
Cinquante détenus ivoiriens
de la crise post-électorale ont
récemment bénéficié de la liberté provisoire, une mesure suivie
du dégel des comptes bancaires
de 31 personnalités, dont celui
de M. N'Guessan. Ces actions
ont été interprétées comme un
geste d'apaisement du pouvoir
envers l'opposition.
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“Tourner définitivement
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“Nous espérons vivement
qu'avant l'élection présidentielle d'octobre 2015, on ne
parle plus de personnes détenues et de comptes gelés”, a
poursuivi M. Ahoussou.
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a Commission électorale indépendante (CEI) de Côte
d’Ivoire estime à environ 3 millions le nombre de nouveaux électeurs que pourrait compter le fichier en vue des
prochaines présidentielles.
L'opération de révision des listes “débutera vers la fin du mois
mars 2015 ou début avril 2015”, indique dans un communiqué
publié vendredi 30 janvier Victoire Alley, porte-parole de la CEI.
“Le nombre potentiel de nouveaux requérants à enrôler est
estimé à trois millions de personnes”, affirme-t-elle.
Si ces nouveaux électeurs étaient intégrés, la liste électorale
augmenterait de plus de moitié. En effet, quelque 5,7 millions de
personnes étaient inscrites sur les listes électorales du scrutin de
2010, et 4,6 millions avaient voté.
Ce chiffre de 3 millions est conforme aux résultats donnés par
le dernier recensement de la population ivoirienne, le premier
depuis 16 ans, qui faisait état de 8 à 9 millions d'Ivoiriens âgés
de plus de 18 ans.
 AFP
Le FPI s'était fortement opposé au recensement, qualifié en
mars dernier d’“inopportun” par l'un de ses cadres, l'ancien
ministre Alphonse Douati, parce que “préparant une fraude
électorale”.
Grâce aux résultats récoltés, avait-il affirmé, le pouvoir naturalisera un grand nombre d'étrangers vivant sur le territoire ivoirien
en vue d'en faire du “bétail électoral” pour Alassane Ouattara.
La Côte d'Ivoire compte 23 millions d'habitants, dont 5,4 millions d'étrangers, selon le recensement.  AFP
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22 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
Ban appelle les dirigeants africains à ne
pas "s'accrocher" au pouvoir
Le secrétaire général de l'ONU a appelé les dirigeants africains à quitter leurs fonctions au terme de leurs
mandats, devant le sommet des chefs d'Etat de l'Union africaine (UA). Un discours prononcé le jour même où
l’institution désignait à sa présidence tournante le Zimbabwéen Robert Mugabe, 91 ans, au pouvoir dans son
pays depuis 1980...
L
e secrétaire général
de l'ONU a appelé,
vendredi 30 janvier
à Addis Abeba, les
dirigeants africains à “ne pas
s'accrocher au pouvoir” et à
quitter leurs fonctions au terme
de leurs mandats, devant le
sommet des chefs d'Etat de
l'Union africaine (UA).
“Je partage les craintes”
émises vis-à-vis des “dirigeants
qui refusent de quitter leurs
fonctions à la fin de leur mandat”, a déclaré Ban Ki-moon
dans son discours. “Les changements de Constitution non
démocratiques et les vides juridiques ne devraient pas être
utilisés pour s'accrocher au
pouvoir”, a-t-il ajouté.
“Ecouter” les peuples
burkinabè Blaise Compaoré,
au pouvoir depuis 27 ans, a été
chassé du pouvoir par la rue,
après avoir tenté de modifier
la Constitution pour briguer
un nouveau mandat. Au Burundi, une tentative de lever la
limitation constitutionnelle du
nombre de mandats a échoué
en mars 2014.
L’an dernier, une invitation
spéciale lui avait été délivrée
pour lui permettre d’assister au
sommet UE-Afrique organisé
à Bruxelles. C’est lui qui avait
alors décidé de le boycotter.
la tête de l’UA de l’autocrate Robert Mugabe, bientôt 91 ans, au
pouvoir depuis l’indépendance
de son pays en 1980, est un
mauvais signal envoyé par
l’organisation sur les valeurs de
démocratie et de gouvernance
qu’elle prétend défendre, selon
des observateurs. M. Mugabe
est accusé par ses adversaires
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“J'exhorte tous les dirigeants, en Afrique et dans le
monde, à écouter leur peuple.
Les dirigeants modernes ne
peuvent se permettre d'ignorer
les voeux et aspirations de ceux
qu'ils représentent”, a poursuivi
M. Ban.
Le discours du chef de l’ONU
intervient quelques jours après
des émeutes sanglantes en RDC
où des manifestants s’exprimaient contre le report des élections. En octobre, le président
Embarras
Cette nomination a suscité
un certain embarras dans les
rangs de l’organisation panafricaine. Des diplomates ont
évoqué un hasard malheureux
et une règle impossible à contourner offrant, à tour de rôle,
la présidence de l’UA à chaque
grande région africaine: c’était
le tour de l’Afrique australe et
le Zimbabwe était le seul pays
en lice.
Dans son discours d’investiture, le héros de la libération
nationale au Zimbabwe, connu
pour ses tirades contre l’Occident et les “impérialistes”, s’est
de nouveau posé en champion
du panafricanisme en appelant
à protéger les ressources naturelles du continent.
“Les ressources africaines
devraient appartenir à l’Afrique,
et à personne d’autre que ceux
que nous invitons comme
amis”, a-t-il lancé. “Nous devons avoir des amis, mais plus
d’impérialistes ou de colonisateurs”.  D’après AFP
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Robert Mugabe, vendredi à Addis Abeba
D'autres chefs d'Etat, au
Rwanda, au Togo ou au CongoBrazzaville, sont soupçonnés
de vouloir modifier leurs Constitutions pour se maintenir au
pouvoir.
Une quinzaine de scrutins
présidentiels et législatifs sont
prévus en Afrique en 2015.
En ce sens, la désignation à
de s’être maintenu à la tête de
l’Etat par l’intimidation et la
violence contre ses opposants
et des scrutins frauduleux.
Paria aux yeux des pays
occidentaux, le chef de l’Etat
zimbabwéen est l’objet depuis
2002 de sanctions européennes
et américaines, incluant une interdiction de voyager.
Si vous recevez Le Journal du Développement
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23 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
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Cordialement,
Sébastien Drans
Directeur de la Publication
Le Journal du Développement
24 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
CPI: Dominic Ongwen se pose en victime
Accusé de crimes contre l’humanité et crimes de guerre, Dominic Ongwen, l’un des chefs de la LRA, s’est présenté
aux juges de la CPI en tant que victime plutôt que bourreau. Il avait lui-même été enlevé à l’âge de 14 ans avant
de devenir un enfant-soldat.
C’
est en victime qu’a
tenté de se poser
Dominic Ongwen
devant les juges
de la Cour pénale internationale
(CPI) pour sa première comparution, lundi 26 janvier.
Le suspect, l’un des chefs
de la sanguinaire Armée de
résistance du Seigneur (LRA),
un groupe rebelle ougandais,
est accusé de crimes contre
l’humanité et crimes de guerre
pour meurtres, actes inhumains, traitements cruels, attaques contre des civils, pillages
et réduction en esclavage.
20 ans dans la brousse”.
Créée aux alentours de 1987,
la LRA opérait alors dans le
nord de l’Ouganda, où elle a
multiplié les exactions qui ont
fait sa sinistre réputation: rapts
d’enfants transformés en soldats et en esclaves, mutilations
et massacres de civils...
que centrale et enlevé plus de
60.000 enfants.
Des ONG ont néanmoins
estimé que le passé de Dominic Ongwen, âgé de 40 ans,
pourrait constituer des circonstances atténuantes, s’il devait
être reconnu coupable.
“La CPI l’accuse en partie des
ans, ont accepté de déposer les
armes et se rendre.
Pour l’instant, le milicien n’a
pas dit s’il plaiderait coupable
ou non des crimes reprochés.
Il faudra d’abord que les juges
confirment ou non les charges
portées contre lui. Une procédure qui pourrait prendre au
moins un an.
Oublier l’enfant-soldat
Mais pour Victor Ochen,
ancien réfugié ayant fui les
violences de la LRA qui dirige
aujourd’hui une ONG dans
le nord de l’Ouganda, les victimes attendent que justice soit
rendue.
“Ceux qui sont sans nez,
sans lèvres ou sans visage veulent que Dominic Ongwen soit
jugé en tant que membre du
commandement de la LRA, et
non en tant qu’ancien enfantsoldat”, a-t-il dit.
La prochaine comparution
de Dominic Ongwen doit avoir
lieu le 24 août, pour des audiences destinées à évaluer les
preuves rassemblées par le procureur et décider si un procès
doit être tenu.
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“Plus de 20 ans dans
la brousse”
Recherché depuis près de
dix ans par la CPI, il s’était
rendu aux forces spéciales
américaines le 6 janvier en Centrafrique.
“J’ai été emmené dans la
brousse quand j’avais 14 ans”,
a déclaré ancien cet enfantsoldat devenu le numéro trois
de la LRA.
Son avocate, Hélène Cissé,
a rappelé qu’il lui a été “dénié
toute éducation” et qu’“il a été
forcé de rester pendant plus de
CPI
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JUSTICE
Dominic Ongwen, lundi 26 janvier, devant la CPI
Elle en a été chassée au
milieu des années 2000 par
l’armée ougandaise, avant de
s’éparpiller dans les forêts
équatoriales des pays alentour,
dont la Centrafrique.
Selon l’ONU, la rébellion a,
depuis sa création, tué plus de
100.000 personnes en Afri-
même crimes qui ont été commis à son encontre”, a souligné
le chercheur Ledio Cakaj.
En Ouganda, beaucoup de
voix s’élèvent pour que Dominic
Ongwen puisse bénéficier du
pardon en échange de ses aveux,
comme les milliers de soldats de
la LRA qui, depuis près de 10
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Tito Barahira, 63 ans, et Octavien Ngenzi, 69 ans, avaient conwww.lejourna
testé devant la plus haute juridiction leur renvoi aux assises pour
a Cour de cassation a définitivement confirmé, mercredi 28
janvier, le renvoi aux assises de deux anciens bourgmestres
rwandais, Tito Barahira et Octavien Ngenzi, pour leur participation présumée au génocide de 1994.
Cette décision ouvre la voie à la tenue du deuxième procès en
France sur le génocide rwandais, après celui de Pascal Simbikangwa, ex-officier de la garde présidentielle rwandaise condamné
en mars 2014 à 25 ans de réclusion criminelle pour génocide et
génocide et crimes contre l'humanité.
Les deux hommes, qui s'étaient succédé comme bourgmestre
à la tête de Kabarondo, sont notamment accusés d'avoir participé
au massacre de centaines de Tutsi réfugiés dans une église de cette
commune de l'est du Rwanda, le 13 avril 1994.  AFP
Comores : Lourdes condamnations après la
tentative de putsch de 2013
L
a Cour de sûreté de l'Etat des Comores a prononcé samedi
31 janvier des peines de dix ans de prison ferme à l'encontre
de six ressortissants de RDC et d'un Tchadien impliqués dans la
tentative de coup d'Etat d'avril 2013.
Quatre Comoriens ont également écopé d'une peine allant de
quatre à cinq ans de prison, dont un an avec sursis.
“Nous clamons toujours notre innocence, mais nous gardons
notre confiance en Dieu, et je parle au nom de tous” (les autres accusés congolais et tchadien), a déclaré le Congolais Nkombe Amba
Joris, présenté comme le chef militaire du complot.  AFP
25 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
L'armée de RDC affirme avoir engagé
son action contre les rebelles FDLR
L’
armée de RDC
a “engagé” son
action contre
les rebelles hutu
rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda
(FDLR), qui sévissent depuis
deux décennies dans l’est du
pays, a assuré samedi 31 janvier le ministre congolais des
Affaires étrangères, Raymond
Tshibanda.
“L’action est engagée et elle
ne va pas s’arrêter tant que nous
n’aurons pas neutralisé ces forces négatives”, a-t-il affirmé.
“La détermination du gouvernement est telle qu’il n’y aura
pas de répit tant que nous n’en
aurons pas fini avec ce groupe”,
a-t-il ajouté, s’exprimant à
l’issue d’une réunion sur les
Grands Lacs organisée en marge
du sommet de l’Union africaine
(UA) à Addis Abeba.
Après des semaines de pressions internationales, la RDC
a annoncé jeudi le lancement
d’une offensive contre ces miliciens, dont plusieurs chefs sont
accusés d’avoir pris une part active au génocide de 1994 contre
les Tutsi au Rwanda.
Le commissaire à la paix
et la sécurité de l’UA, Smaïl
Chergui, s’est félicité samedi de
cette annonce, estimant que les
FDLR continuaient de “recruter” des combattants. La RDC
a également reçu le soutien du
secrétaire général de l’ONU Ban
Ki-moon, qui a “salué le recours
à la force militaire contre les
FDLR” et assuré que la Monus-
co “se tient prête à participer à
ces opérations” pour “éliminer
la menace posée par les FDLR
une fois pour toutes”.
Mercredi, le chef de la Mo-
en poste à Kinshasa. Selon lui,
certains camps d’entraînement
des FDLR n’existent effectivement plus, mais “c’est parce que
beaucoup de combattants les
ont évacués” afin de “se fondre
dans la population locale” avant
ou après la fin de l’ultimatum
du 2 janvier qui leur avait été
donné pour rendre les armes.
“Ce n’est pas une force militaire
compacte (...) Nous sommes au
niveau de la recherche de fourmis dans une meule de foin. Ca
va prendre du temps”.
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“L’opération n’est
pas mûre”
Monusco
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SECURITE
Un soldat de l’ONU en RDC
nusco, Martin Kobler, a indiqué
que les soldats de la force onusienne fourniraient notamment
à l’armée congolaise un appui
aérien avec des hélicoptères
d’attaque, un soutien logistique
et une aide à l’évacuation médicale des soldats blessés.
Plusieurs observateurs et
diplomates doutent cependant
de la volonté de Kinshasa de
combattre réellement les rebelles hutu. Le fait que l’opération ait été annoncée à la veille
du sommet de l’UA fait même
dire à certains qu’elle relève
certainement plus du “show”
que d’une réelle offensive.
“Cela permet aux Congolais
de dire: ‘regardez, nous faisons
quelque chose’, et accessoirement cela détourne l’attention
de ce qui s’est passé à Kinshasa
la semaine dernière”, confie un
diplomate à Kinshasa.
Et sur le terrain, rien ne
semble encore se passer.
“Je n’ai pas été informé de
la moindre chose”, a déclaré
samedi un officier européen
Un haut fonctionnaire de
l’ONU a fait part de sérieux
doutes sur l’opération. “L’opération n’est pas mûre. Pour une
opération de dimension suffisante, il faut une préparation
correcte. (...) Le soutien technique, logistique de la Monusco
a toujours fait la différence
jusqu’ici”, a-t-il jugé.
“Ce n’est pas une offensive,
c’est un show qu’on va nous
faire, et qui n’aura rien à voir
avec ce qui était prévu”, prédit
un observateur militaire.
Les rebelles, qui compteraient aujourd’hui 1.500 à
2.000 combattants disséminés
dans les montagnes boisées de
l’est congolais, sont toujours
considérés par Kigali comme
la “menace la plus grave” à la
sécurité régionale.
Mais Kinshasa est soupçonnée de rechigner à désarmer
complètement des combattants
qui ont pu parfois prêter main
forte aux FARDC pour lutter
contre des rébellions soutenues
par le Rwanda.  AFP
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Le chef des opérations de
maintien de la paix de l’ONU,
Hervé Ladsous, a de son côté
envisagé l’utilisation de drones
de surveillance.
Mais il a averti que “la neutralisation des FDLR ne se fera
pas en une semaine”. “Il s’agit
de gens qui sont complètement éparpillés, diffus dans
la population”, a-t-il expliqué.
26 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
Mali : L'ONU a-t-elle tiré sur des civils?
Il pourrait s’agir d’une bavure. Trois personnes ont été tuées au cours d’une manifestation devant le siège de
la mission de l’ONU à Gao, dans le nord du Mali. Des jeunes protestataires affirment que les Casques bleus ont
tiré sur la foule.
T
rois personnes ont été
tuées mardi 27 janvier
à Gao, au cours d’une
manifestation devant
le siège de la mission de l’ONU
au Mali (Minusma), à laquelle
les protestataires reprochaient
d’avoir conclu un accord avec
les rebelles qui aurait abouti,
selon eux, au désarmement ou
au retrait des forces loyalistes
de la ville.
“La Minusma a tiré sur nous.
La Minusma a tué des civils.
Nous demandons le départ de
la Minusma du Mali”, a martelé
Ousmane Dicko, du Collectif
des jeunes de Gao, faisant état
d’“au moins trois morts et une
quinzaine de blessés”.
“Nous avons au moins trois
manifestants morts, dont certains par balle”, a confirmé un
responsable de l’hôpital de Gao,
citant également “plusieurs
blessés graves”.
Trois policiers de la Minusma ont également été blessés, a
indiqué la force de l’ONU.
Selon une source indépendante à Gao, “des jeunes sont
montés sur des véhicules de la
Minusma, d’autres ont jeté des
cocktails Molotov sur les soldats de la Minusma. Ca sentait
l’émeute”.
“Nos policiers ont été assiégés (...) par des manifestants, mais je peux vous dire
qu’aucune force de la Minusma
n’a tiré sur les manifestants.
Aucun, absolument aucun ordre n’a été donné de faire usage d’armes. Je suis formel”,
a affirmé Arnaud Akodjènou,
numéro deux de la Minusma.
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“Les policiers de l’ONU
étaient débordés”
“On ne sait pas encore exactement ce qui s’est passé. Une
enquête est ouverte. S’il y a responsabilité de notre part, nous
allons l’accepter”, a déclaré de
son côté un autre responsable
de la Minusma, David Gressly.
“Très rapidement, on saura.
Mais il pourrait bien s’agir
d’une bavure. Les policiers de
l’ONU étaient débordés”, a indiqué une source de sécurité afri-
ONU / Archives
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SECURITE
Des soldats néerlandais de la Minusma à Gao
caine au sein de la Minusma,
sous couvert d’anonymat.
L’affaire est remontée jusqu’à
New York, où le secrétaire général des Nations unies Ban Kimoon a confirmé l’ouverture
d’une enquête.
Le président malien Ibrahim
Boubacar Keïta qui s’est rendu
à Gao jeudi, a assuré que la
mort des trois manifestants ne
resterait pas impunie et a appelé la population à respecter
la mission de l’ONU.
“La Minusma n’est pas notre
ennemie. Il faut éviter d’être
influencé par d’autres individus
qui n’aiment pas notre bonheur”, a lancé M. Keïta, sans
préciser qui il visait.
Notant que la sécurité se dégrade actuellement dans le nord
du pays, le politologue malien
Mamadou Samaké observe que
“Les populations de Gao ont
le sentiment que la Minusma
n’est pas à la hauteur de sa
mission”.
Plus indulgent, Jean-Hervé
Jezequel, analyste principal
pour le Mali à l’International
Crisis Group (ICG), à Dakar,
considère que “le travail de la
Minusma est compliqué. C’est
un bouc émissaire commode”.
“Elle est à la fois une force
militaire de stabilisation, une
force qui aide l’Etat malien à
restaurer son autorité et une
force de facilitation des négociations entre des parties en conflit, dont ce même Etat malien.
Ce mandat multidimensionnel
est difficile à concilier”, a-t-il
expliqué.
Selon M. Jézéquel, ces violences vont “compliquer les négociations de paix qui ont été
reportées de janvier à février”.
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d'autres brièvement enlevées
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du village de Kano, dans la région de
Tombouctou
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Mali) par un groupe
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Un élu local a présenté les assaillants comme “des hommes à
la peau claire, qui appartiennent à un groupe armé évoluant sur
le terrain et dont certains étaient enturbannés”.
Par ailleurs, un autre village, Bamba, situé à 245 km au nord
de Gao, a également été attaqué vendredi soir par des hommes
armés, sans faire de victime.  Agences
 D’après AFP
DANS L’URGENCE,
DONNER LES PREMIERS SOINS
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CCP 12-100-2
27 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
Le drone, la nouvelle arme au Sahel
Les armées françaises ne jurent plus que par lui au Sahel. Pour pouvoir repérer et traquer les jihadistes sur des
milliers de kilomètres, dans l’uniformité du désert, le drone devient de plus en plus irremplaçable.
L
a base de Niamey, d'où
décollent les drones
qui partent survoler
le nord du Mali et du
Niger, à la recherche de groupes
armés terroristes descendant de
Libye, disposera au printemps
de trois “oiseaux” Reaper et
deux Harfang euro-israéliens.
Venu visiter la base française
de Niamey, le ministre de la
Défense, Jean-Yves Le Drian, a
annoncé vendredi 2 janvier qu’il
commanderait trois nouveaux
Harfang - a fait de l'acquisition
des drones une priorité pour
gagner en autonomie par rapport à ses partenaires. Au total,
boule optronique, dotée d'une
grosse caméra, placée sous
la carlingue. Pendant tout le
temps du vol, un équipage - pi-
Par Valérie Leroux, à Dakar
la loi de programmation militaire prévoit l'acquisition de
douze Reaper d'ici 2019.
“Les drones plus on en a,
plus on en a besoin. C'est la
clé des opérations en Afrique.
Au Levant, les identifications
de (cibles) hostiles se font via
lote et navigateur - commande
l'appareil depuis un poste installé au sol.
marathonien”, résume le capitaine Guillaume.
A Niamey, les équipages
de drones suivent les ordres
venus de Lyon (centre-est de
la France), d'où les opérations
sont dirigées. “On nous donne
des zones spécifiques, des objectifs, bâtiments, véhicules à
surveiller”, explique l'officier.
Assis dans le poste de pilotage, un interprétateur photo
décrypte chaque image qui
arrive, à la recherche de mouvements suspects et de cibles. Il
s'appuie aussi sur des informations fournies par les radars qui,
à la différence du drone, peuvent
opérer indépendamment des
conditions météorologiques.
“C'est parfois un boulot très
intéressant”, lâche le sergent
Vincent, qui n'en dira guère
plus sur ses missions, même
si ce sont des drones qui ont
aidé à localiser et à neutraliser
dernièrement un chef jihadiste,
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“Un drone, c’est un
marathonien”
“C'est comme un cockpit
d'avion, vous avez une place à
gauche, une à droite, des appareils pour voir tous les paramètres de vol, une manette
de gaz, un manche. La seule
différence, c'est que vous avez
beaucoup plus d'ordinateurs”,
explique le capitaine Guillaume,
pilote d'avion reconverti dans
les drones après une formation
aux Etats-Unis.
Les Reaper partent pour
des missions qui peuvent du-
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drones américains Reaper en les drones”, relevait
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“Deux Reaper sont (déjà) ici
Sur la base de Niamey, les
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Les drones français à Niamey
en fonctionnement. Le troisième
sera opérationnel avant la fin du
premier trimestre, au mois de
mars 2015”, a-t-il précisé devant
les militaires français.
“La clé des opérations
en Afrique”
S'y ajoutent plusieurs Reaper
de l'armée américaine, qui fournit aussi du renseignement aux
Français.
La France - qui ne dispose
par ailleurs que de deux autres
deux Reaper et deux Harfang
stationnés au côté des Mirage
2000 font l'objet de toutes les
attentions à chaque visite de
responsables ministériels.
Enigmatiques avec leur cockpit aveugle, sans hublot, et leurs
airs de grands cormorans - le
Reaper se déploie sur 20 mètres
d'envergure et 11 mètres de long
- ils décollent pourtant comme
des avions, empruntant la piste
dans un ronronnement de moteur et une odeur de kérosène.
Leur véritable oeil, c'est une
EMA
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SECURITE
Poste de commandement des Reaper au Niger
rer jusqu'à 15 heures, soit plus
longtemps que des avions de
reconnaissance. Ils sont aussi
moins rapides - 400 km/h en
vitesse de croisière - pour un
rayon d'action de 1.850 km.
“Un Mirage, un Rafale, c'est
taillé pour la performance, c'est
un sprinter. Un drone, c'est un
Ahmed el Tilemsi, au Mali.
“On peut aussi passer des
heures et des heures à surveiller
une maison sans savoir s'il y a
quelqu'un dedans. Mais au final,
je suis payé pour regarder des
trucs pour lesquels beaucoup de
gens paieraient cher!”, lance-t-il
en souriant.  AFP
L’information au service de
l’humanitaire
28 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
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ECONOMIE
La Côte d'Ivoire va souscrire un nouvel
emprunt obligataire
L
a Côte d’Ivoire
va souscrire en
février un deuxième emprunt
obligataire d’au moins 1
milliard de dollars après
avoir récolté 750 millions
de dollars en juillet sur les
marchés financiers internationaux, a annoncé le
Premier ministre.
(l’opération) à fin février 2015
de manière à ce que l’argent
soit là en mars”, a poursuivi le
Premier ministre, qui n’a pas
précisé quelle utilisation serait
faite de ces fonds.
“Il s’agit d’un montant d’au
moins 1 milliard de dollars”, a
déclaré Daniel Kablan Duncan
lors d’une conférence de presse,
jeudi 29 janvier.
“L’objectif est d’achever
La Côte d’Ivoire, depuis
l’arrivée au pouvoir du président Alassane Ouattara en 2011,
a mis en place une politique
ambitieuse de construction
d’infrastructures, dont la mise
en service fin décembre du
troisième pont enjambant la
lagune abidjanaise a marqué
l’apogée.
D’autres chantiers importants ont été annoncés, dont la
construction d’un train urbain
et celle d’autres ponts dans la
capitale économique.
Abidjan avait émis en juillet
pour 750 millions de dollars
en Eurobonds, ou euro-obligations.
Cette opération soumise à
un taux d’intérêt de 5,625%
par an, remboursable sur 10
ans, avait attiré “une très forte
demande d’une base diversifiée
d’investisseurs internationaux”,
avait indiqué le gouvernement
ivoirien.
Les agences de notation
Fitch et Moody’s ont attribué
respectivement la note B (perspective positive) et B1 (perspective positive) à la Côte d’Ivoire,
qui s’était pourtant retrouvée
en défaut au plus fort de la crise
post-électorale de 2010-2011.
Près de quatre ans après
la fin de cette crise, la Côte
d’Ivoire connaît une très forte
croissance (+9,8% en 2012,
+8,7% en 2013 et de 8 à 10%
prévus pour 2014) portée par
l’Etat, notamment via la construction d’infrastructures.
ne vingtaine de syndicats de fonctionnaires
gabonais ont déposé un
préavis de grève pour ce lundi 2
février, exigeant un quadruplement du salaire minimum, nouveau signe de la grogne sociale
dans le pays.
“Nous avons demandé le
relèvement du point d'indice
(...) un nouveau mode de calcul de la pension-retraite et
l'augmentation du SMIC de
80.000 francs CFA (121 euros)
à 300.000 francs CFA (454
euros)”, a expliqué lundi 26
janvier Jean-Rémy Yama, secrétaire général du syndicat
des enseignants chercheurs
(SNEC).
Les syndicats membres du
regroupement Dynamique unitaire avaient improvisé le samedi précédent une assemblée gé-
nérale à la Cité de la démocratie
à Libreville, l'accès à l'école
où devait se tenir la réunion
étant bloqué par les forces de
l'ordre. Ils avaient notamment
demandé au gouvernement
“l'application du nouveau système de rémunération dès la fin
de ce mois”.
Avec la baisse du prix du
pétrole - première ressource
du pays -, le Gabon vit une pé-
riode budgétaire difficile. Le
gouvernement s'est récemment
réuni en séminaire extraordinaire pour tenter de trouver
des solutions au problème de la
baisse des recettes. Il a notamment été proposé de réduire
le salaire des ministres et le
train de vie de l'Etat. Plusieurs
grands projets gabonais sont
actuellement à l'arrêt faute de
financement.  AFP
Des gros chantiers
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Cameroun : Du café local dans le Nescafé
N
estlé s’apprête à commercialiser au Cameroun son café
soluble Nescafé, fait à base de café produit localement.
En attendant qu’un pôle de production soit implanté
sur le territoire camerounais, Nestlé Cameroun, pour l’instant,
achète du café localement et l’exporte vers la Côte d’Ivoire où il
subit une première transformation. Le produit semi-fini est alors
retourné au Cameroun, où il est soumis à une deuxième transformation avant d’être conditionné et commercialisé.
Ces produits made in Cameroun seront, dans un premier temps,
commercialisés en conditionnements de 2 grammes.
Selon les responsables de la filiale camerounaise du géant de
l’agro-alimentaire suisse, l’appropriation du café camerounais pour
la production du Nescafé devrait permettre de rendre ce produit
plus compétitif sur le marché local et régional.
En intégrant le café local dans sa composition, ce produit peut
en effet être admis aux régimes préférentiels de la CEMAC et de la
CEEAC, qui éliminent les droits de douanes à l’entrée de six et 10
pays de l’Afrique centrale, respectivement.  Agence Ecofin
RD CONGO/PUBLICITE. Toute publicité destinée à être diffusée sur les médias de la RDC devront désormais recevoir un “avis
de conformité”, a décidé le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de
la communication (Csac).
Réunie en session extraordinaire le 14 janvier, l’Assemblée plénière du Csac a ainsi décidé que les annonceurs et les publicitaires
doivent requérir “l’Avis de conformité avant la diffusion de toute
publicité et tout autre message à caractère commercial dans les
médias”.  Agence Ecofin
BURKINA FASO/CARBURANTS. La Coalition nationale
contre la vie chère (CCVC) du Burkina Faso a annoncé une manifestation mercredi 4 février pour exiger une “baisse substantielle”
des prix des hydrocarbures.
“Si rien n'est fait à l'issue de cette journée, une grève nationale
de 48 heures sera organisée à partir du 17 février”, a déclaré jeudi
29 janvier son vice-président, Chrysogone Zougmoré, assurant que
“Le pays sera paralysé, il n'y aura pas de taxis durant cette période
car nous avons l'accord des transporteurs”.  Xinhua
29 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
30 - LE JOURNAL DU DEVELOPPEMENT - N° 116 - Lundi 2 Février 2015
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