Octobre 2012 - Bogota Accueil
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Octobre 2012 - Bogota Accueil
NOVEMBRE 2012 N˚59 LEà CINÉMA l’Honneur Hogar Santa Rita p. 5 /Atelier de verre p. 12 BOGOTÁ ACCUEIL BOGOTÁ ACCUEIL 2 AGENDA DU MOIS 00 Agenda du mois CAFE RENCONTRE 8 Novembre à partir de 09h30 Chez Esperanza Gonzalez MATINEE BINGO A la Résidence de France 16 Novembre à partir de 09h00 BAZAR DE NOEL 24 Novembre à partir de 9h00 ACTIVITÉS PERMANENTES A l’Alliance Française de Chico COURS DE PILATES Contact Luciana Monaji SORTIES CULTURELLES Contact Odette Ferre [email protected] [email protected] COURS DE CARDIO RUMBA Contact Zlata Maarova CONVERSATION FRANÇAISE Contact Magdalena Losco [email protected] CYCLE DE DANSES TRADITIONNELLES Contact Zlata Maarova [email protected] ACTIVITÉS ENFANTS Contact Lorena Berne [email protected] SORTIE GOURMANDE Contact Esperanza Gonzalez et Geneviève Canel [email protected] [email protected] COURS DE CUISINE Contact Sanaa Sebbahi [email protected] [email protected] CONVERSATION ESPAGNOLE US & COUTUMES DE LA COLOMBIE Contact Alba Lucía Jimenez 300 554 40 15 VISITE ATELIER Contact Chantal Wehr [email protected] CLUB DE LECTURE Contact Geneviève Canel [email protected] COURS DE MAH-JONG Contact Chantal Wehr [email protected] BOGOTÁ ACCUEIL 3 01 Éditorial La Colombie… Terre de contrastes, Terre d’aventure. Pour tout dire, quand j’ai appris que nous partions en Colombie, j’avais quelques réserves …Quelle vie aurai-je à Bogota ? Est-ce que ce ne sera pas trop compliqué avec les enfants ? Pourra-t-on sortir librement ? Que va-t-on y faire ?.... Et bien, après tout juste un an de vie à Bogota, le bilan est largement positif: quelle chance de découvrir cette ville et ce pays ! Il faut dire que l’on reçoit un accueil particulièrement chaleureux de l’Ambassade de France et de Bogota Accueil, du fond du cœur, un grand merci ! Rencontrer, grâce à eux, des Francophones et Francophiles de tous horizons permet aussi de prendre un bon départ. Et finalement, vivre en Colombie, c’est me lancer dans une toute nouvelle aventure passionnante et très dépaysante ! C’est sûr, on vit un vrai choc culturel. Déjà, on ne peut pas y échapper, il faut parler l’Espagnol. Après cet effort, quelle joie de pouvoir communiquer avec tout notre entourage… et ce ne sont pas les opportunités qui manquent ! C’est l’effervescence à chaque feu rouge. Les Colombiens nous proposent quantités de services…quelle créativité et quelle énergie ! Qu’ils soient gareurs de voitures, vendeurs de barbapapas, d’avocats, de minutes de téléphones portables, de mango biche, de cerf-volant, d’arepas, de roses, ils ont le sourire aux lèvres ! Livreurs de bois, de plantes, de médicaments, agents de sécurité, masseurs, manucures, jardiniers, promeneurs de chiens, ils sont toujours là…même sous la pluie battante ! Et il y a tant à faire... On se régale de visites pittoresques de quartiers, de musées, d’ateliers, de marchés de fleurs, fruits, d’artisanat local. On se planifie des excursions exotiques pour les week-end, des voyages inédits pour les vacances et on s’émerveille à chaque fois : nature exubérante, peuple attachant, patrimoine culturel fascinant. D’autre part, comment ne pas s’émouvoir devant les disparités sociales ? Alors quand on peut donner un petit coup de main, on n’hésite pas. Un bingo par-ci, une tombola par-là, un peu de temps donné aux associations humanitaires et nous voilà servant des repas, câlinant des handicapés, encourageant le lancement de micro-entreprises, écoutant les plus démunis et faisant rire les plus petits ! La vie nocturne à Bogota est toute aussi trépidante. Après s’être extirpé de la jungle des embouteillages, une pause est bien méritée dans un des nombreux bar, restaurant ou salle de concert de la ville. On écoute, on regarde, on admire et une terrible envie nous prend de nous déhancher ! Les Colombiens, à tout âge, dansent la cumbia avec un enthousiasme communicatif. Les festivals, carnavals, rendez-vous culturels s’enchaînent à un rythme étourdissant. Avec Bogota Accueil nous organisons également des événements festifs qui donnent l’occasion à tous de se rencontrer, d’échanger et d’initier de belles amitiés. Alors, vous l’avez compris : vamos a bailar, brindar y disfrutar ! Elodie Calloc’h BOGOTÁ ACCUEIL 4 02 Évènements Café de Rentrée à La Résidence J eudi 13 septembre, 80 personnes sont venues à la Résidence de France à l’invitation de notre présidente d’honneur Martine Vandoorne qui nous a accueillis très chaleureusement avec son époux Monsieur l’Ambassadeur de France Pierre-Jean Vandoorne, avec notre représentant à l’Assemblée Nationale , Monsieur le Député Sergio Coronado en visite à Bogota et avec le consul Monsieur Frédéric Izza. Premier constat : quelle joie de se retrouver tous et toutes ensemble prêts pour une nouvelle année à Bogota, les murs de la Résidence ont résonné d’histoires de vacances, de rentrée des enfants… Deuxième constat : que de nouvelles têtes (inscrites via le Site Internet, rencontrées à la sortie de l’Ecole ou emmenées par des anciennes …) atterrissant tout juste en Colombie avec enfants et mari ou à Bogota depuis quelque temps mais avec une forte envie de connaître la grande famille de Bogota Accueil. Un programme chargé pour cette fin d’année : un café colombien chez Esperanza, des visites d’ateliers, un cocktail de bienvenue, un bazar de Noël, un concert de musique , des activités pour les enfants et j’en passe….. Toute l’équipe de Bogota Accueil se joint à moi pour souhaiter une bonne rentrée aux anciennes et une excellente installation dans ces terres colombiennes ô combien hospitalières aux nouvelles. Comptez sur nous pour vous aider en ces premiers temps un peu instables !!!!! Coktail de Bienvenue: Mojitos à Gogo Merci à Marleen qui a permis à l’association d’organiser un cocktail de bienvenue dans sa salle communale et merci à Pernod Ricard de nous avoir offert cette soirée placée sous le signe du Mojito. Cette soirée a permis à nos conjoints de pouvoir tous se rencontrer dans un cadre, une fois n’est pas coutume, extra-professionnel. Jusqu’à 1 heure du matin nous sommes restés à discuter et à danser …. Tenemos que repetir !!!!! BOGOTÁ ACCUEIL 5 03 L’Association Hogar Santa Rita Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le Hogar Santa Rita ? Le Hogar Santa Rita est une des institutions de la fondation “ Proyecto Unión” qui naquit en 1997 à Usaquen pour s’occuper de 15 enfants, puis elle fut déplacée à Sibate pour 25 enfants handicapés et enfin, elle fonctionne aujourd’hui dans un bâtiment qui appartenait à la Doctora Gabriela Peláez et servait de collège jusqu’à il y a quinze ans où ils dûrent fermer l’établissement par manque de ressources. Ils nous offrirent alors la possibilité de nous installer avec les enfants sur ce site. On entreprit la recherche de fonds pour accommoder les lieux et les équiper d’infrastructures adéquates pour les enfants handicapés dont nous nous occupons en vue d’améliorer leur qualité de vie. Actuellement le Hogar prend soin de 55 enfants souffrants de lourds handicaps. Nous comptons sur un personnel salarié de 25 personnes, sur une équipe d’une vingtaine de volontaires ainsi que sur des stagiaires de l’université. Comment vous est venue l’idée de créer ce centre ? L’idée vint d’une nécessité : l’Institut du bienêtre familial (ICFB) a commencé à recevoir des demandes d’hébergement pour des enfants malades et abandonnés souvent avec des pathologies terminales. Afin d’offrir un lieu permettant à ces enfants de mourir dignement et grâce au soutien de l’ICBF, nous avons créé le Hogar Santa Rita. Quels enfants intègrent le Hogar ? Des enfants atteints de maladies complexes, des syndromes génétiques, des pathologies cardiopulmonaires, des maladies respiratoires, cardiaques, des enfants souffrant d’autisme, de retard mental, et de plus, abandonnés dans les hôpitaux, la plupart sans espoir de guérison. Quels sont vos objectifs ? Notre mission est de redonner espoir et qualité de vie aux enfants, nous les accompagnons avec Rencontre avec Fernando Quintero responsable du Hogar Santa Rita. Pourquoi avec votre épouse vous vous etes lancés dans cette aventure? amour et attention jusqu’à une mort digne pour certains. D’autre part, nous mettons tout en œuvre pour qu’ils puissent être opérés, recouvrer la santé et avoir l’opportunité de rencontrer une famille adoptante ou, dans certains cas, aider la famille de l’enfant de façon intégrale pour qu’elle puisse le reprendre à la maison. Quels sont vos succès ? Nous avons réussi à former une équipe spécialisée dans le suivi de ces enfants. Avec amour et tendresse, plus d’une centaine d’enfants ont retrouvé un foyer et beaucoup ont recouvré la santé et ont commencé des études. Certains d’entre eux travaillent aujourd’hui dans notre pays. Beaucoup d’autres enfants sont morts, dignement, sans souffrir, après avoir reçu attention et tendresse du Hogar en remplacement de leur famille. Nous créons de l’emploi, de la sensibilité dans notre société et rêvons chaque jour d’un pays qui devient de plus en plus responsable et n’abandonne pas ses enfants malades. Comment est l’institution ? gérée Dirigée par Jimena et Fernando Quintero, le Hogar fonctionne avec une équipe permanente qui travaille sept jours sur sept. Nous recevons une aide financière de l’ICFB qui correspond à la moitié des frais de la maison. Le reste est pris en charge par des particuliers, entreprises, organisations nationales et internationales. Nous obtenons ainsi des couches (consommation de 7000 couches par mois !), du lait, des denrées alimentaires, des médicaments. Nous recevons des donations en temps, en savoir, en argent qui permettent à notre projet de se développer chaque jour un peu plus encore. Avec Jimena on s’est engagé dans ce projet car seulement deux options s’offraient à nous: Soit contempler passivement tout ce qui se passe et se dire que c’est le devoir de l’Etat. En attendant de nombreuses personnes souffrent et meurent. Soit agir en modifiant la réalité de notre quotidien et redonner l’espoir à de nombreuses personnes vulnérables dans notre pays. Nous n’avons donc pas hésité et nous ne nous reposerons que lorsque les enfants seront bien pris en charge en Colombie. Comment pouvons-nous vous aider? Vous nous aidez déjà beaucoup en donnant de votre temps et de votre amour pour les enfants, et vous nous apportez beaucoup de produits comme le lait, les couches, les crèmes, les lingettes, de l’argent. Pour cette maison et pour les enfants, toute aide aussi petite qu’elle puisse paraître, est un soutien énorme. Donc si vous parlez à d’autres personnes de notre existence et de notre travail, on pourra soutenir ces projets ensemble afin de rendre les enfants plus heureux et de les aider à supporter leur maladie. Quels sont vos projets ? Nous continuons à rêver et à travailler afin de maintenir l’ensemble de nos projets ouverts et de commencer la planification et la construction d’une unité médicale spécialisée dans le traitement des pathologies difficiles. Avec ce projet, nous visons à ce qu’aucun enfant dans notre pays meure par manque de soins qualitatifs ou d’argent. Selon vous quel avenir a le Hogar Santa Rita? L’avenir de Santa Rita est de continuer à bien s’occuper des enfants, de permettre à encore plus d’enfants de trouver une famille et de maintenir chaque jour l’infrastructure de la maison et le bon fonctionnement de l’équipe. BOGOTÁ ACCUEIL 04 Cinéma E n 2012, le Festival de Cinéma Français se consolide de plus en plus comme le rendez-vous incontournable des Festivals en Colombie. Avec encore plus de films et plus de villes accueillant ce Festival, La France poursuit cette belle mission de faire connaître les productions françaises partout dans le pays. Dans le cadre de ce Festival, nous avons rencontré le réalisateur Philippe Le Guay, qui se rend pour la deuxième fois en Colombie, 25 ans après sa première visite. Philippe Le Guay est un réalisateur et accessoirement scénariste et comédien français. Il s’est formé a l’IDHEC, après avoir fini des études de Lettres. Son parcours dans le cinéma l’a fait travailler pour la réalisatrice Nicole García. Ses films éclectiques et très humains, ont fait de Le Guay un réalisateur des rapports sociaux, qui les montre d’une manière différente, à la fois subtile et joyeuse. Il commence sa carrière en tant que réalisateur en 1989 avec le film Les deux Fragonard et poursuit avec L’Année Juliette en 1995, Trois huit en 2001, Le coût de la vie en 2003, Du jour au lendemain en 2006. En 2011 c’est la consécration avec le film Les femmes du 6ème étage. Son dernier film Alceste à bicyclette est actuellement en post-production et sortira sur les écrans français courant février 2013. Monsieur Le Guay, Comment vous est venue l’idée de réaliser le Film Les femmes du 6ème étage? L’idée m’est venue puisque je me suis souvenu de cette période de ma vie où il y avait une bonne espagnole qui était à la maison. A l’époque, aux années soixante, j’avais trois ou quatre ans. La jeune fille s’appelait Lourdes. Elle est partie au bout de deux ans se marier en Espagne. En parlant avec un ami scénariste, j’ai découvert qu’il avait eu exactement la même histoire. Il avait eu une bonne espagnole dans sa famille et peu à peu l’idée nous est venue de raconter l’histoire de cette époque des années soixante où en France il y a eu cette rencontre d’Espagne sous la forme de ces domestiques qui sont venues en grand nombre et on pensait que c’était non seulement une histoire qui pouvait être assez drôle mais aussi assez émouvante au fond. La thématique de votre film est univer- 6 Rencontre avec le réalisateur et scénariste français Philippe Le Guay, invité spécial du XI Festival de Cinéma Français. Par Odette Ferré et José Daniel Ramírez Combariza selle et se rattache aussi aux pays d’Amérique Latine. Le personnage central est très important parce qu’il découvre, par le biais des domestiques espagnoles, une nouvelle vie et des sentiments qu’avant il ne pouvait pas montrer. Fabrice Luchini est un grand comédien et joue ce personnage à merveille. Parlez-nous du choix de ce comédien. Fabrice Luchini est très connu en France. Cet un acteur qui a joué dans des choses très différentes, notamment avec un metteur en scène qui s’appelle Eric Rohmer avec lequel il a fait des comédies et des proverbes et depuis il est devenu une grande vedette en France. La chose qui me plaît le plus avec lui outre le fait qu’il a une grande puissance comique, c’est que dans le regard il a une capacité d’émerveillement; on sent qu’il peut recevoir l’énergie et la beauté de ces femmes espagnoles et s’en émerveiller et s’en réjouir. Par moments il ressemble à un enfant et d’ailleurs j’ai toujours pensé que ce personnage était un enfant. C’est un adulte bien sûr, qui est marié qui a deux fils et qui a un travail, mais émotionellement il n’a pas grandi; il est resté enfant. Et la manière dont ces femmes vont se comporter, c’est comme s’il était presque leur fils adoptif. Chacune de ces femmes espagnoles a un caractère différent . Parlez-nous de ces femmes si joyeuses, spéciales et humaines. Oui, ce qui était important c’était de créer chaque femme avec un caractère particulier. Alors bien sûr, en Espagne, qui dit Espagne dit il y a les femmes catholiques. Ensuite, il fallait que ça se passe dans les années soixante après la grande guerre civile de 1936. Donc, il fallait une républicaine et la républicaine va se disputer avec la catholique. Et ensuite, il y a une espagnole qui est venue en France avec l’obsession de se marier avec un français pour devenir française, donc c’est un autre personnage. Et puis, il y a une femme qui, même mariée, est frappée par son mari, c’est encore un autre personnage. Et bien sûr, il y a la tante de María et María ellemême, une jeune femme dont on va découvrir qu’elle a un secret et le secret je ne vais pas vous le dire, je vais le garder... Et cette femme, María, elle est belle et attirante et elle a une tante qui est interprétée par Carmen Maura. Carmen Maura a gagné le César dans un second rôle pour ce personnage. Comment c’était l’expérience de travailler avec elle? Carmen Maura, je voulais qu’elle soit dans le film dès le début, presque avant même d’avoir écrit son rôle. D’ailleurs, quand je suis venu à Madrid pour la rencontrer, je lui ai dit qu’elle pouvait choisir le rôle qu’elle voulait. J’ai pensé qu’elle allait choisir le rôle de la républicaine et puis elle me dit non, j’ai déjà joué ça. En parlant avec elle peu à peu on a crée le personnage de la tante de María... Les femmes du 6ème étage de Philippe Le Guay, etait présenté dans le cadre du XI Festival de Cinéma Français et sa Première Nationale se fera au mois de novembre 2012. BOGOTÁ ACCUEIL 7 04 Cinéma Entretien exclusif avec Claude Lelouch. Par Odette Ferré Monsieur Lelouch, en Colombie, nous admirons beaucoup votre travail de réalisateur. Vos films ont une constante traitée avec art et subtilité: le rapport hommes-femmes. Mais il y a un de vos films qui est plus dans l’introspection du personnage principal, Sam Lion (Belmondo), dans Itinéraire d’un enfant gâté. Comment vous est venue l’idée de créer un personnage à la fois fort et touchant, qui reste l’une des plus belles interprétations de Belmondo? Le film est né d’une dépression en quelques sortes... A l’époque, ma vie sociale et ma vie de cinéaste me pesaient... Je n’étais pas encore totalement remis de l’échec de mon film précédent “20 ans déjà”. J’avais pour la première fois envie de partir en vacances, quitter ce que j’aimais le plus: ma famille, les amis, Paris... J’ai pensé disparaître. Le titre dit tout : j’étais un enfant gâté et c’est de toutes les bonnes choses de la vie que je me lassais. Je me suis mis à penser que ce qui arrangerait tout le monde serait que je disparaisse. Un matin, j’ai quitté la maison en me disant que je ne rentrerai pas ce soir. Je suis sorti de Paris, sans trop savoir où aller. À peine arrive à Fontainebleau, je me suis dit que j’étais le roi des cons: je venais de trouver un superbe sujet de film et je ne m’en étais pas aperçu! Car tous ceux que j’aimais me manquaient, alors que je n’avais même pas passé une seule nuit dehors. En rentrant à Paris, j’ai tout de suite pensé à JeanPaul Belmondo. Il était dans une phase similaire à la mienne... Il a tout de suite voulu me suivre dans cette aventure qui nous ressemblait totalement. Quelles sont les personnes et/ou les situations qui vous inspirent pour faire vos films? Tous mes films me sont inspirés de faits réels... Je suis une véritable concierge! J’observe tout, je me nourris de tout ce que je vois. Comme quand j’écris «Un homme et une femme»! Je sortais d’une projection catastrophique de mon précédent film. Je n’avais plus envie de rien... J’ai foncé vers Deauville... Je ne “La France ayant inventé le cinéma, on a le devoir d'être toujours à la pointe du combat!” savais même pas pourquoi. j’allais vers Deauville. Je me suis endormi face à la mer dans ma voiture... Au lever du jour, j’ai vu une femme et son enfant qui marchaient au loin sur la plage. J’ai eu besoin de sortir de ma voiture pour prendre l’air... Plus j’avançais vers cette femme, plus je me posais des questions: Qu’est ce qu’elle fait si tôt ici avec son enfant? Peut-être qu’elle essaye de profiter le plus possible de son enfant car elle ne le voit pas beaucoup... Peut-être que son enfant est en pension... Petit à petit, le scénario du film entrait dans ma tête! J’ai toujours mêlé ma vie à mon processus de création! Quelle est la place de la musique dans vos films ? Est-ce qu’elle vous guide parfois dans la marche à suivre lors d’un tournage? La musique c’est avec la caméra l’acteur le plus important! Celui qu’on ne voit pas.La musique c’est ce qui parle le plus à l’inconscient des spectateurs. Si j’enregistre la musique de mes films avant le tournage, c’est que je ne souhaite pas qu’elle soit un complément... Quelque chose pour combler un vide, mais qu’elle soit véritablement un acteur fondamental de l’histoire! Avec le recul, comment vous vous sentez aujourd’hui avec votre riche carrière de cinéaste, producteur et scénariste? Avez-vous des regrets, par exemple, ne pas avoir embrassé une carrière en Amérique après le succès fulgurant de votre film Un homme et une femme? Je ne regrette absolument rien ! J’ai eu plusieurs propositions pour tourner aux États-Unis... Steve Mcqueen, Marlon Brando, John Travolta, Barbra Streisand,... Mais je n’ai jamais eu envie d’avoir la pression des studios. Un homme et une femme m’a rendu libre! Je tenais à garder cette liberté... Toujours garder le final-cut sur mes films, faire les films que j’avais envie de faire... La plupart des comédiens avec lesquels vous avez travaillé coïncident sur le fait que vous êtes le meilleur directeur d’acteur, comme l’a si joliment évoqué Monsieur Jean-Louis Trintignant. Comment définiriez-vous votre travail de réalisateur et le rapport avec les comédiens avec lesquels vous avez travaillé? J’aime les acteurs! Ce que j’aime encore plus dans mon cinéma, c’est quand ils ne sont plus acteurs et qu’ils redeviennent de simples êtres humains! J’aime leur voler des moments de vérité. C’est pour ça que je leur souffle du texte au tout dernier moment. Il y a les figures imposées, c’est à dire le scénario, et les figures libres: ces moments où le comédien ne joue plus la comédie, qu’il devient véritablement le personnage que je lui ai proposé d’incarner. Comment voyez-vous le cinéma français actuel? Comme toujours, en pleine forme! La France ayant inventé le cinéma, on a le devoir d’être toujours à la pointe du combat! Avez-vous connaissance de ce qui se passe en Amérique Latine au niveau cinéma? J’aimerais que les distributeurs français en diffusent davantage... Quel conseil donneriez-vous aux nouvelles générations de cinéastes et aux étudiants de cinéma? Prendre leur téléphone portable et tourner dès demain matin... Avec toutes ces petites caméras, maintenant, nous sommes des cinéastes. BOGOTÁ ACCUEIL 8 05 Cinéma Monsieur Chatelin, comment vous présenteriez vous en quelques lignes? Le fil conducteur de mon parcours c’est la communication et l événementiel: HEC. J’ai été formé en agences de publicité internationales puis dans la distribution de films pour des majors et une expertise des nouveaux média et du digital. Vous avez commencé votre carrière dans la publicité; quand vous est venu l’envie de vous tournez vers le cinéma? Quel a été le déclic? Le hasard bien sûr: je travaillais, en agence de publicité, à la promotion du savon Lux pour Unilever. J’ai eu l’intuition que le passé publicitaire de la marque pouvait intéresser les média, les étudiants, les partenaires…J’ai construit un cas marketing documenté de photos et vidéos récoltées à Londres, Rome et New York au siège de l’ agence et le format pour qu’il puisse servir les intérêts des clients en racontant la belle histoire du savon dont le positionnement «le savon des stars» s’est décliné dans toutes les langues, dans le monde entier. Le dossier mettait en avant des centaines de photos et vidéos, la liste de ces milliers de stars du cinéma qui avaient servi la marque: toutes sauf Greta Garbo. Nous avons obtenu des passages sur les grandes chaînes FR2 Canal, des doubles pages dans la presse cinéma (Studio, Première, Télérama); un grand succès à plusieurs millions et qui m’a donné une visibilité sur le marché. C’est un chasseur de têtes qui m’a proposé le poste de Directeur du Marketing et de la communication de Columbia TriStar Films, aujourd’hui Sony. Quelle a été votre expérience à la tête de UFD: UGC Fox Distribution ? Il s’agissait d’une création de poste et de Société. J’ai mis en place un GIE entre UGC et la Fox autour d’ambitions déclarées très fortes: co-produire ensemble, distribuer les films UGC dans le monde entier à travers le réseau de la Fox, devenir un des leaders de la distribution en France et réaliser des économies de fonctionnement substantielles. Au programme, une carte blanche et une contrainte temps: devoir tout mettre en place au premier jour d’entrée en fonction, ce qui m’a valu quelques nuits blanches dans mon emploi précédent. Entretien exclusif avec Bruno Chatelin. Par Odette Ferré La plus belle réussite: le challenge humain réussi autour de la constitution d’une équipe soudée et performante en dépit des grosses contraintes qu’imposaient le rythme effréné des sorties. L’expérience la plus douloureuse: devoir accepter de sortir le plus gros line up de films: 26 films sur le premier semestre, un record absolu et stupide. La plus grosse déception: le constat que les deux sociétés ne pouvaient pas se rejoindre sur un projet commun, trop d’écart culturel et structurel. Des beaux résultats: 3ème distributeur dès la deuxième année d’existence avec 35 films dont Independence Day (record au Box Office français entrées 1er jour). Année record de CA pour la FOX: 10m€. 1M€ d’économies annuelles de frais de structures par partenaire. J’ai été nommé par le Film Français au sein des personnalités marquantes l’année du lancement. Parlez-nous de vos créations filmfestival.com et fest21.com En 1995, au début de l’internet, mon associé a été l’un des premiers à imaginer l’usage que les festivals de cinéma allaient pouvoir tirer de l’Internet. Je l’ai rejoint sur cette idée et, ensemble, nous avons fondé le premier média strictement dédié à cette industrie en pleine croissance. Nous listons plus de 6000 festivals sur notre plateforme, nous avons construit un réseau social, un facebook pour la communauté des professionnels du circuit des festivals. Chacun peut y ouvrir un compte et publier et promouvoir son film ou son festival. Notre rôle: la mise en relation des premiers avec les seconds. En chiffres 370000 visiteurs uniques par mois et 129000 abonnés… Depuis peu, vous êtes devenu producteur de cinéma, avec votre propre boîte de production; racontez nous quels projets nous préparez vous avec votre société Emotion Film Factory. La société est toute jeune, fondée avec Christophe Kourdouly, beaucoup d’expérience, et surtout pas mal de projets en développement. Le rythme de la production est plutôt lent. Nous avons une dizaine de scenarii en préparation à différents stades. Notre premier projet Ensemble www.ensemble-themovie.com, est un court métrage de 17 minutes sur la vie de L’imam de la mosquée de Paris, qui a sauvé plus de 1000 jeunes juifs pendant la deuxième guerre mondiale, en les faisant passer pour des musulmans. Ce court a remporté un prix à sa première projection publique à Cannes: prix Banlieuz’Art. Nous travaillons avec Vera Belmont sur un long métrage. C’est une ré-écriture moderne et musicale de Cendrillon avec Naomi Watts, Neve Campbell, Malcolm McDowell, Jonathan Pryce… Nous montons également un fonds d’Investissement de 50M€ dans la distribution en Europe s’appuyant sur une alliance de distributeurs, presque une mini major en somme. Comment voyez-vous le cinéma actuel? Européen, Américain et Latino-américain? Je suis hélas frappé par la prégnance et domination sans partage du modèle américain des 2 modèles devrais-je dire: celui d’ Hollywood et celui des «indépendants». Le reste du monde s’appuie sur quelques «auteurs», mais l’ambition manque encore trop souvent. Il me semble que l’importance du marché constitué par les pays parlant l’espagnol devrait lui permettre d’imposer des productions susceptibles de voyager mieux qu’aujourd’hui. La barrière du langage condamne trop de productions à un destin minoritaire; l’avenir est sans doute aussi dans les co-productions en langue anglaise. Quelles sont vos attentes sur votre prochaine visite en Colombie? Je ne me mets aucune pression à ce niveau! Catalogues de mes envies: découvrir, rencontrer, partager et aider ceux que je peux aider. Privilégier l’authentique au convenu… BOGOTÁ ACCUEIL 9 06 Cuisine Réalisation de fleurs en gélatine chez Sanaa Le 21 juin, nous étions une vingtaine à participer à un cours de cuisine un peu particulier. En effet, Gina une amie colombo-américaine, nous a fait partager dans la joie et la bonne humeur son hobby : l’élaboration de fleurs en gélatine. C’est un art d’origine chinoise qui nécessite de la dextérité et une précision de chirurgien car l’élaboration des fleurs se fait à l’aide de seringues médicales. Certaines d’entre nous ceux se sont révélées plus douées que d’autres, mais nous nous sommes toutes bien amusées... Chacune des participantes a apporté un plat que nous avons dégusté à la fin du cours. Quant à moi j’ai préparé l’apéritif marocain : le thé à la menthe avec fekkas aux épices, et le gâteau d’anniversaire de Françoise (car son anniversaire coïncidait le même jour). Je vous laisse apprécier les photos... BASE GELATINE TRANSPARENTE Ingrédients 1 litre d’eau ou 4 tasses 3,5 cuillères de gélatine neutre 2 tasses de sucre blanc 1 petite cuillère d’arôme suivant le goût (vanille, amande, noix de coco) 1/4 cuillère d’acide citrique Préparation Dissoudre la gélatine dans une tasse d’eau froide (1/4 litre) et remuer jusqu’à ce que ce soit homogène. Chauffer le reste d’eau au micro-onde (l’eau doit être assez chaude) puis incorporer les 2 tasses de sucre, l’arôme et l’acide citrique. Incorporer ensuite le mélange de gélatine à cette préparation et bien mélanger. Verser la préparation dans le ou les moules qui serviront à réaliser les fleurs. Laisser prendre à température ambiante ou au réfrigérateur. Décoration BASE GELATINE BLANCHE (Cette base sert à la confection des pétales et la réalisation de différentes couleurs. On les obtient en ajoutant un colorant.) Ingrédients 1/2 litre d’eau ou 2 tasses 1 boîte de lait concentré (400g) 3,5 cuillères de gélatine neutre 1 petite cuillère d’arôme incolore à votre goût. 1,5 petite cuillère de colorant alimentaire blanc (bioxyde de titane). Les colorants alimentaires se présentent sous forme de poudre ou de liquide. Préparation Dissoudre la gélatine dans l’eau. Chauffer au micro-onde et bien mélanger. Incorporer tout le lait concentré et le parfum. Incorporer le colorant blanc. ATTENTION: si l’on utilise du colorant en poudre prélever une petite quantité de préparation et la mélanger à la poudre au mixeur, puis ajouter tout le liquide. SINON, ajouter le colorant liquide à la préparation et bien mélanger. Cette gélatine ne doit pas durcir. Pour réaliser les fleurs, verser un peu de gélatine blanche dans des petits récipients en plastique et colorer à votre goût. Maintenir liquide dans un bain-marie chaud si besoin. Remplir les seringues avec des couleurs différentes pour réaliser pistils, pétales et feuilles, les maintenir tièdes. Commencer par les pistils en centrant la seringue et en pressant pour faire sortir la gélatine sans percer le moule. Laver la seringue à l’eau tiède. Refaire la même opération avec les pétales puis les feuilles de manière harmonieuse. Démouler à l’eau tiède. Les gélatines et les bases peuvent se conserver plusieurs semaines au réfrigérateur. BOGOTÁ ACCUEIL 10 07 Gestion privée internationale Environnement économique Cette période de grande interrogation peut représenter une bonne occasion pour les épargnants de repenser leurs investissements. Chahuté par les dernières mesures fiscales et par le projet de loi de finances pour 2013 le non-résident fiscal français ou l’étranger détenant des actifs en France a intérêt à réaffirmer ses objectifs et ainsi vérifier si sa stratégie patrimoniale concorde. Il est en effet probable que celle-ci nécessite quelques ajustements pour ne pas dire parfois une réorientation. Le couple « pression fiscale / incertitude économique » ne peut à lui seul faire précipiter des décisions qui pourraient s’avérer être contre productives à terme. Face à la complexité de la gestion internationale un audit patrimonial est dans bien des cas une manière rationnelle et pertinente pour consolider ou non des éventuels choix stratégiques. Stratégie patrimoniale Il est raisonnable de penser que la portion de Français expatriés qui rentreront un jour en France va légèrement se réduire dans les années à venir. La construction patrimoniale doit cependant intégrer des instruments français. En effet il est plus facile de gérer des actifs français que des actifs à l’étranger, il est également plus simple de procéder à des déclarations d’impôts françaises qu’étrangères. Regardons de plus prêt le cas de la Colombie, notre pays de résidence. Le traité fiscal bilatéral avec la France est toujours à l’étude. Les non-résidents étrangers détenant des actifs en Colombie sont soumis en Colombie à une forte imposition, notamment en ce qui concerne l’immobilier. Finalement l’instabilité juridique est un élément important à prendre en compte lors d’une acquisition. Pour répondre aux nouvelles attentes de ses clients, Equance renforce l’offre de certains dispositifs d’optimisation classiques mais surtout élargit sa gamme de solutions. Nous sommes par exemple aujourd’hui en mesure de proposer des investissements immobiliers en dehors de France et ainsi répondre aux besoins de diversification concernant des objectifs de revenus complémentaires pour la retraite. Prévoyance retraite Outre la construction de revenus fonciers ou la construction de bénéfices industriels et commerciaux, l’assurance vie reste un instrument léger et flexible pour se construire des revenus complémentaires retraite. Notons que l’assurance vie est peu concernée par le train de mesures fiscales. L’option pour le prélèvement forfaitaire libératoire dégressif suivant la durée du contrat, pour les résidents, n’est pas remise en cause dans le projet de loi de finance 2013. Seul l’allongement de la durée de 8 à 12 ans est à l’étude. La lourde fiscalité attachée aux valeurs mobilières risque de diminuer l’appétit des investisseurs pour le risque. Dans ce contexte l’assurance vie consolide sa position d’investissement financier le plus attractif. Rappelons que cet instrument a le grand avantage de donner accès aux actions. A l’heure ou la performance du Taux Minimum Garanti s’érode et ou la fiscalité est plus attractive sur la longue durée, le tout fonds Euros comme allocation doit laisser la place à un meilleur équilibre avec les unités de compte. Finalement en cas de décès, l’assurance vie conserve un intérêt majeur puisqu’elle permet de transmettre jusqu’à 152 500 Euros par bénéficiaires sans droit, hors abattements et n’est taxable qu’à 20% au-delà de ce seuil. Le choix d’une assurance vie comme instrument d’épargne ou comme réceptacle d’un capital se fait en accord avec vos propres spécificités et doit tenir compte de votre profil. Cela va bien au-delà de la qualité de signature de l’assureur ou des éventuels arbitrages automatiques disponibles sur le contrat. Dans certains cas, nous sommes amenés à proposer à nos clients un Bilan Retraite Personnalisé en raison de carrières internationales complexes mais également aux résidents qui souhaitent valider leurs droits ou estimer le montant de leur future retraite. Dans notre prochaine intervention j’évoquerai plus spécifiquement la prévoyance santé international ainsi que la protection du conjoint. Laurent GUICHARD Consultant Colombie, Costa Rica, Equateur Groupe Equance Mobile : (57) 318 715 94 96 Email : [email protected] www.equance.com BOGOTÁ ACCUEIL 11 08 Excursions Visite à la Tagueria travaillé et sculpté comme le précieux matériau. Acheminées par camion de leur Amazonie natale, 10 tonnes de tagua sont utilisées par an pour la production définitive. L’usine reçoit 2 sortes de tagua : celle du Choco plus petite que celle du Magdalena. Durant trois mois elles sécheront comme un légume avant d’entamer le long processus de leur transformation. Dans un premier temps environ 35 kgs de ces gros noyaux seront déposés à l’intérieur de tambours, sortes de bétonneuses, ou un mélange d’eau et de sable les aideront à se libérer de leur enveloppe brunâtre, ensuite ils seront insérés dans un second tambour ou une nuit durant des milliers de petits grains de céramiques lustreront la Tagua pour lui donner son touché lisse, poli et brillant. Le noyau sera ensuite découpé en tranche, en rond, en carré.. par une machine spécialisée ou bien finement ciselé par un laser pour les découpes plus délicates et plus précises.. La dernière phase consistera à plonger les diverses pièces prédécoupées pendant 3 h dans un bain marie de colorants chimiques où elles s’imprègneront de leur couleur finale : les roses indiens, les bleus cobalt ou les verts émeraudes habilleront définitivement chaque pièce qui, au tout dernier étage de l’usine sera assemblée manuellement suivant des patrons et modèles bien précis pour renaître sous un collier, un bracelet, des boucles d’oreilles, des bagues en tout genre, mais aussi des porte manteaux, des porte clés pour la plus grande joie des visiteuses… C’est là, dans la boutique, que Marta dirige souriante et sereine sa petite équipe. Chaque étagère, chaque recoin dévoile sous l’œil du visiteur les précieuses taguas : spectacle aux milles couleurs, aux dessins et formes harmonieuses. Finesse du travail, délicatesse du rendu : telle la chrysalide qui s’épanouit pour donner naissance au papillon, la tagua durcie avait laissé son enveloppe noirâtre, et entre les mains de ces hommes et de ces femmes s’était vêtue des plus belles couleurs pour orner vos décolletés et enlacer vos poignets Mesdames. Chacune d’entre nous est repartie avec ces trésors, souvenir de ce voyage au cœur la Colombie.. Alors allez faire un tour du côté de la Tagueria, allez rencontrer Alain et Marta, et les personnes qui travaillent avec tant de conviction à leur côté, dans une ambiance familiale. Ecoutez le récit d’Alain, partagez la magie des lieux et découvrez le monde merveilleux de la Tagueria. Jeudi 17 mai, Chantal, Elodie, Asia, Angelica, Fabiola, Elisabeth, Marie Do, Christelle et moi-même sommes allées faire un tour du côté de la Tagueria et découvrir cette fabrique hors du commun. Nichée dans une zone industrielle au Sud de Bogota, le quartier de la Taguería a l’air tout droit sorti d’un vieux film américain des années 50 : édifices de briques ou de ciment vieilli par le temps, absence de commerces environnants, rues presque désertes, atmosphère nostalgique des quartiers oubliés... Et puis à l’angle de la rue, le large portail vert s’est ouvert. Alain et Marta nous attendaient au premier étage pour nous faire découvrir et partager le travail de leur vie, l’univers magique Béatrice BERANGER de « la Tagueria ». Distribuée sur 3 niveaux soit une superficie de 2 500m2, accueillant chaque jour ses 30 salariés, Alain nous a patiemment guidé dans son univers journalier et nous a dévoilé les secrets et l’art de la Tagua. Cette ancienne usine de boutons créée en 1950 est en perte de vitesse quand Alain décide d’opérer un virage à 90 degrés pour y produire la tagua ! Nous sommes en 1977. La Tagua, ce noyau provenant d’un fruit poussant sur un palmier de la côte Pacifique de la Colombie est connu depuis le 19ème siècle mais très peu exploité. L’arbre n’est réellement productif qu’au bout de 14 ans. Les énormes fruits tombent alors sur le sol et servent le plus souvent de nourriture aux animaux sauvages, éventuellement aux peuplades et tribus de l’Amazonie, quoique leur chair à la saveur presque insipide ne soit pas vraiment appréciée. Par contre son noyau : la Tagua est un véritable trésor : dur, blanc comme l’ivoire, d’où son surnom « d’ivoire végétal », il offre la possibilité d’être BOGOTÁ ACCUEIL 12 09 Excursions Visite à la fabrique de verre Cristal Artesanal Visite à la fabrique de verre Cristal Artesanal La fabrique de verre Cristal Artesanal, crée il y a 70 ans, se trouve dans les hauteurs du quartier populaire San Cristobál. On peut en principe s’y rendre facilement, bien que le jour de notre visite un contrôle routier tatillon nous ait quelque peu retardés (nous ne saurons sans doute jamais pourquoi l’agent ayant pris l’initiative du contrôle a fait preuve ce jour là d’un tel excès de zèle en passant au peigne fin notre bus et les papiers de son chauffeur mais nous avons craint, un moment, ne jamais parvenir à atteindre le but de notre expédition…). Aux portes de la fabrique, un grand hangar en brique au toit en tôle, on est tout de suite saisis par une première et forte impression tant visuelle qu’auditive : des établis en bois, des pièces en fonte et des amas de verre brisé parcourent l’atelier, des ouvriers s’y attèlent dans un mouvement perpétuel faisant danser des boules de pâte de verre rougeoyantes sur fond de vacarme constitué par le bruit des fourneaux et par deux chiens qui aboient dans le fond. À y regarder d’un peu plus près on réalise que ce chaos apparent est un ballet bien orchestré, chaque ouvrier étant concentré sur sa tâche et attentif aux gestes des autres : le bruit ambiant empêche en effet la communication verbale et, par ailleurs, la manipulation des boules de pâte de verre incandescent et les déplacements continuels depuis les fourneaux jusqu’aux postes de travail les obligent à se mouvoir avec précision et en parfaite harmonie les uns avec les autres. On a pu apprécier la coordination de deux ouvriers œuvrant à la fabrication d’une carafe rectangulaire, l’un soufflant dans la pâte de verre pour lui donner sa forme initiale, l’autre récupérant la pâte pour lui donner sa forme définitive grâce à un moule en fonte, ainsi que la précision des gestes d’un autre réalisant le bec et les anses d’une carafe aidé d’un chalumeau pour réchauffer les parties refroidies, décorer et peaufiner les détails ; ou encore l’habileté d’un souffleur qui après avoir modelé une carafe à la bouche aspire de nouveau la pâte de verre pour créer un creux en son sein. L’ensemble des pièces fabriquées ici le sont à partir de verre recyclé (en atteste la montagne de vitres brisées que l’on rencontre à l’entrée de l’atelier). Cette matière est portée à 1500 degrés par des fours au gaz. Les nuances de couleur sont obtenues en fonction du type de verre utilisé. Seule la couleur bleu caractéristique, ornant généralement le bord de certaines pièces, est obtenue grâce à l’adjonction de bleu de cobalt. Une grande partie de la production de l’atelier est destinée à l’exportation, notamment vers les États-Unis et le Mexique. On y découvre ainsi des verres à pied et des verres à liqueurs épais ornés du bleu « typiquement mexicain » made in Bogota ! Heureusement ces pièces sont également proposées à la vente directe dans la boutique de l’atelier, qui se trouve près de là dans une ruelle en contre bas. Si vous êtes armé de patience la boutique est une petite caverne d’Ali Baba où l’on peut trouver des pièces de toutes tailles et de toutes sortes allant des minuscules verres à liqueur aux vases aux dimensions et au poids imposants en passant par des saladiers, des cloches, des bouchons de carafe…. Les prix sont tous très raisonnables (en moyenne $ 8000 pour des verres à pieds et $15 000 pour un saladier) et l’on peut sans doute obtenir une remise si l’on vient en groupe et que l’on effectue des achats conséquents ! La difficulté consiste seulement à faire son choix entre les différents modèles (plusieurs allers retours dans les allées sont indispensables !) et à sélectionner les pièces en fonction de ses gouts (verre plus ou moins épais, avec plus ou moins de bulles, taille des verres etc.), puis à attendre l’emballage des pièces dans du papier journal (ce qui, soyons francs prend un temps certain). Dernier conseil : penser à se munir de sacs solides car si l’on vient avec avant tout dans l’idée de visiter la fabrique, on repart invariablement les mains pleines ! Luciana Monaji 13 10 Prochainement… BOGOTÁ ACCUEIL BOGOTÁ ACCUEIL 14 11 Annonces classées Bogota Accueil BULLETIN Redacteur en chef et Publicité: Ariane Aqallal/ 313 804 82 60 Mise en page: Catalina Carvajal/ 310 278 50 78 Impression: Orlando Pinero/ 310 65 38 09 http://www.bogota-accueil.com/ [email protected] Pour placer une annonce ou connaître les tarifs, contactez Ariane Aqallal à [email protected] Diseño Gráfico 15 11 Annonces classées BOGOTÁ ACCUEIL