Octobre 2012 - Bogota Accueil

Transcription

Octobre 2012 - Bogota Accueil
NOVEMBRE 2012
N˚59
LEà CINÉMA
l’Honneur
Hogar Santa Rita p. 5 /Atelier de verre p. 12
BOGOTÁ ACCUEIL
BOGOTÁ ACCUEIL
2
AGENDA DU MOIS
00 Agenda du mois
CAFE RENCONTRE
8 Novembre à partir de 09h30
Chez Esperanza Gonzalez
MATINEE BINGO
A la Résidence de France
16 Novembre à partir de 09h00
BAZAR DE NOEL
24 Novembre à partir de 9h00
ACTIVITÉS PERMANENTES
A l’Alliance Française de Chico
COURS DE PILATES
Contact Luciana Monaji
SORTIES CULTURELLES
Contact Odette Ferre
[email protected]
[email protected]
COURS DE CARDIO RUMBA
Contact Zlata Maarova
CONVERSATION FRANÇAISE
Contact Magdalena Losco
[email protected]
CYCLE DE DANSES
TRADITIONNELLES
Contact Zlata Maarova
[email protected]
ACTIVITÉS ENFANTS
Contact Lorena Berne
[email protected]
SORTIE GOURMANDE
Contact Esperanza Gonzalez et Geneviève
Canel
[email protected]
[email protected]
COURS DE CUISINE
Contact Sanaa Sebbahi
[email protected]
[email protected]
CONVERSATION ESPAGNOLE
US & COUTUMES DE LA COLOMBIE
Contact Alba Lucía Jimenez
300 554 40 15
VISITE ATELIER
Contact Chantal Wehr
[email protected]
CLUB DE LECTURE
Contact Geneviève Canel
[email protected]
COURS DE MAH-JONG
Contact Chantal Wehr
[email protected]
BOGOTÁ ACCUEIL
3
01 Éditorial
La Colombie… Terre de contrastes, Terre d’aventure.
Pour tout dire, quand j’ai appris que nous partions en Colombie, j’avais
quelques réserves …Quelle vie aurai-je à Bogota ? Est-ce que ce ne sera
pas trop compliqué avec les enfants ? Pourra-t-on sortir librement ? Que
va-t-on y faire ?....
Et bien, après tout juste un an de vie à Bogota, le bilan est largement positif:
quelle chance de découvrir cette ville et ce pays !
Il faut dire que l’on reçoit un accueil particulièrement chaleureux de
l’Ambassade de France et de Bogota Accueil, du fond du cœur, un grand
merci ! Rencontrer, grâce à eux, des Francophones et Francophiles de tous
horizons permet aussi de prendre un bon départ.
Et finalement, vivre en Colombie, c’est me lancer dans une toute nouvelle
aventure passionnante et très dépaysante !
C’est sûr, on vit un vrai choc culturel.
Déjà, on ne peut pas y échapper, il faut parler l’Espagnol. Après cet effort,
quelle joie de pouvoir communiquer avec tout notre entourage… et ce ne
sont pas les opportunités qui manquent ! C’est l’effervescence à chaque
feu rouge. Les Colombiens nous proposent quantités de services…quelle
créativité et quelle énergie ! Qu’ils soient gareurs de voitures, vendeurs
de barbapapas, d’avocats, de minutes de téléphones portables, de mango
biche, de cerf-volant, d’arepas, de roses, ils ont le sourire aux lèvres !
Livreurs de bois, de plantes, de médicaments, agents de sécurité, masseurs,
manucures, jardiniers, promeneurs de chiens, ils sont toujours là…même sous la pluie battante !
Et il y a tant à faire...
On se régale de visites pittoresques de quartiers, de musées, d’ateliers, de marchés de fleurs, fruits, d’artisanat local. On se planifie des
excursions exotiques pour les week-end, des voyages inédits pour les vacances et on s’émerveille à chaque fois : nature exubérante, peuple
attachant, patrimoine culturel fascinant.
D’autre part, comment ne pas s’émouvoir devant les disparités sociales ? Alors quand on peut donner un petit coup de main, on n’hésite
pas. Un bingo par-ci, une tombola par-là, un peu de temps donné aux associations humanitaires et nous voilà servant des repas, câlinant
des handicapés, encourageant le lancement de micro-entreprises, écoutant les plus démunis et faisant rire les plus petits !
La vie nocturne à Bogota est toute aussi trépidante.
Après s’être extirpé de la jungle des embouteillages, une pause est bien méritée dans un des nombreux bar, restaurant ou salle de concert
de la ville. On écoute, on regarde, on admire et une terrible envie nous prend de nous déhancher !
Les Colombiens, à tout âge, dansent la cumbia avec un enthousiasme communicatif. Les festivals, carnavals, rendez-vous culturels
s’enchaînent à un rythme étourdissant. Avec Bogota Accueil nous organisons également des événements festifs qui donnent l’occasion à
tous de se rencontrer, d’échanger et d’initier de belles amitiés.
Alors, vous l’avez compris : vamos a bailar, brindar y disfrutar !
Elodie Calloc’h
BOGOTÁ ACCUEIL
4
02 Évènements
Café de Rentrée
à La Résidence
J
eudi 13 septembre, 80 personnes sont
venues à la Résidence de France à l’invitation
de notre présidente d’honneur Martine Vandoorne qui nous a accueillis très chaleureusement
avec son époux Monsieur l’Ambassadeur de France
Pierre-Jean Vandoorne, avec notre représentant à
l’Assemblée Nationale , Monsieur le Député Sergio
Coronado en visite à Bogota et avec le consul Monsieur Frédéric Izza.
Premier constat : quelle joie de se retrouver tous
et toutes ensemble prêts pour une nouvelle année à Bogota, les murs de la Résidence ont résonné
d’histoires de vacances, de rentrée des enfants…
Deuxième constat : que de nouvelles têtes (inscrites
via le Site Internet, rencontrées à la sortie de l’Ecole
ou emmenées par des anciennes …) atterrissant
tout juste en Colombie avec enfants et mari ou à Bogota depuis quelque temps mais avec une forte envie de connaître la grande famille de Bogota Accueil.
Un programme chargé pour cette fin d’année : un
café colombien chez Esperanza, des visites d’ateliers,
un cocktail de bienvenue, un bazar de Noël, un concert de musique , des activités pour les enfants et
j’en passe…..
Toute l’équipe de Bogota Accueil se joint à moi pour
souhaiter une bonne rentrée aux anciennes et une
excellente installation dans ces terres colombiennes
ô combien hospitalières aux nouvelles. Comptez sur
nous pour vous aider en ces premiers temps un peu
instables !!!!!
Coktail de Bienvenue:
Mojitos à Gogo
Merci à Marleen qui a permis à l’association
d’organiser un cocktail de bienvenue dans sa
salle communale et merci à Pernod Ricard de
nous avoir offert cette soirée placée sous le
signe du Mojito.
Cette soirée a permis à nos conjoints de pouvoir
tous se rencontrer dans un cadre, une fois n’est
pas coutume, extra-professionnel.
Jusqu’à 1 heure du matin nous sommes restés à
discuter et à danser ….
Tenemos que repetir !!!!!
BOGOTÁ ACCUEIL
5
03 L’Association Hogar Santa Rita
Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est le Hogar Santa Rita ?
Le Hogar Santa Rita est une des institutions de
la fondation “ Proyecto Unión” qui naquit en
1997 à Usaquen pour s’occuper de
15 enfants, puis elle fut déplacée à Sibate pour 25
enfants handicapés
et enfin, elle fonctionne aujourd’hui
dans un bâtiment
qui appartenait à
la Doctora Gabriela Peláez et servait
de collège jusqu’à il y
a quinze ans où ils dûrent
fermer l’établissement par
manque de ressources. Ils nous offrirent alors la possibilité de nous installer avec
les enfants sur ce site. On entreprit la recherche
de fonds pour accommoder les lieux et les équiper d’infrastructures adéquates pour les enfants
handicapés dont nous nous occupons en vue
d’améliorer leur qualité de vie. Actuellement le
Hogar prend soin de 55 enfants souffrants de
lourds handicaps. Nous comptons sur un personnel salarié de 25 personnes, sur une équipe
d’une vingtaine de volontaires ainsi que sur des
stagiaires de l’université.
Comment vous est venue l’idée de créer ce
centre ?
L’idée vint d’une nécessité : l’Institut du bienêtre familial (ICFB) a commencé à recevoir des
demandes d’hébergement pour des enfants malades et abandonnés souvent avec des pathologies terminales. Afin d’offrir un lieu permettant
à ces enfants de mourir dignement et grâce au
soutien de l’ICBF, nous avons créé le Hogar
Santa Rita.
Quels enfants intègrent le Hogar ?
Des enfants atteints de maladies complexes, des
syndromes génétiques, des pathologies cardiopulmonaires, des maladies respiratoires, cardiaques, des enfants souffrant d’autisme, de retard
mental, et de plus, abandonnés dans les hôpitaux, la plupart sans espoir de guérison.
Quels sont vos objectifs ?
Notre mission est de redonner espoir et qualité
de vie aux enfants, nous les accompagnons avec
Rencontre avec Fernando Quintero
responsable du Hogar
Santa Rita.
Pourquoi avec votre épouse vous vous etes
lancés dans cette aventure?
amour et attention jusqu’à une mort
digne pour certains. D’autre part,
nous mettons tout en œuvre
pour qu’ils puissent être opérés, recouvrer la santé et avoir
l’opportunité de rencontrer
une famille adoptante ou,
dans certains cas, aider la
famille de l’enfant de façon intégrale pour qu’elle puisse le reprendre à la maison.
Quels sont vos succès ?
Nous avons réussi à former une équipe spécialisée dans le suivi de ces enfants. Avec amour et
tendresse, plus d’une centaine d’enfants ont
retrouvé un foyer et beaucoup ont recouvré la
santé et ont commencé des études. Certains
d’entre eux travaillent aujourd’hui dans notre
pays. Beaucoup d’autres enfants sont morts,
dignement, sans souffrir, après avoir reçu attention et tendresse du Hogar en remplacement de leur famille. Nous créons
de l’emploi, de la sensibilité dans
notre société et rêvons chaque
jour d’un pays qui devient de
plus en plus responsable et
n’abandonne pas ses enfants
malades.
Comment
est
l’institution ?
gérée
Dirigée par Jimena et Fernando
Quintero, le Hogar fonctionne avec une
équipe permanente qui travaille sept jours sur
sept. Nous recevons une aide financière de
l’ICFB qui correspond à la moitié des frais de
la maison. Le reste est pris en charge par des
particuliers, entreprises, organisations nationales et internationales. Nous obtenons ainsi des
couches (consommation de 7000 couches par
mois !), du lait, des denrées alimentaires, des
médicaments. Nous recevons des donations en
temps, en savoir, en argent qui permettent à notre projet de se développer chaque jour un peu
plus encore.
Avec Jimena on s’est engagé dans ce projet car
seulement deux options s’offraient à nous: Soit
contempler passivement tout ce qui se passe et
se dire que c’est le devoir de l’Etat. En attendant
de nombreuses personnes souffrent et meurent.
Soit agir en modifiant la réalité de notre quotidien et redonner l’espoir à de nombreuses personnes vulnérables dans notre pays.
Nous n’avons donc pas hésité et nous ne nous
reposerons que lorsque les enfants seront bien
pris en charge en Colombie.
Comment pouvons-nous vous aider?
Vous nous aidez déjà beaucoup en donnant de
votre temps et de votre amour pour les enfants,
et vous nous apportez beaucoup de produits
comme le lait, les couches, les crèmes, les lingettes, de l’argent. Pour cette maison et pour
les enfants, toute aide aussi petite qu’elle puisse
paraître, est un soutien énorme. Donc si vous
parlez à d’autres personnes de notre existence
et de notre travail, on pourra soutenir ces projets ensemble afin de rendre les enfants
plus heureux et de les aider à supporter leur maladie.
Quels sont vos projets ?
Nous continuons à rêver et
à travailler afin de maintenir l’ensemble de nos
projets ouverts et de commencer la planification et la
construction d’une unité médicale spécialisée dans le traitement des pathologies difficiles. Avec ce
projet, nous visons à ce qu’aucun enfant dans
notre pays meure par manque de soins qualitatifs ou d’argent.
Selon vous quel avenir a le Hogar Santa
Rita?
L’avenir de Santa Rita est de continuer à bien
s’occuper des enfants, de permettre à encore
plus d’enfants de trouver une famille et de
maintenir chaque jour l’infrastructure de la
maison et le bon fonctionnement de
l’équipe.
BOGOTÁ ACCUEIL
04 Cinéma
E
n 2012, le Festival de Cinéma
Français se consolide de plus
en plus comme le rendez-vous
incontournable des Festivals en Colombie.
Avec encore plus de films et plus de villes accueillant ce Festival, La France poursuit cette
belle mission de faire connaître les productions françaises partout dans le pays.
Dans le cadre de ce Festival, nous avons rencontré le réalisateur Philippe Le Guay, qui se
rend pour la deuxième fois en Colombie, 25
ans après sa première visite. Philippe Le Guay
est un réalisateur et accessoirement scénariste
et comédien français. Il s’est formé a l’IDHEC,
après avoir fini des études de Lettres. Son parcours dans le cinéma l’a fait travailler pour la
réalisatrice Nicole García. Ses films éclectiques
et très humains, ont fait de Le Guay un réalisateur des rapports sociaux, qui les montre
d’une manière différente, à la fois subtile et
joyeuse. Il commence sa carrière en tant que
réalisateur en 1989 avec le film Les deux Fragonard et poursuit avec L’Année Juliette en 1995,
Trois huit en 2001, Le coût de la vie en 2003,
Du jour au lendemain en 2006. En 2011 c’est la
consécration avec le film Les femmes du 6ème
étage. Son dernier film Alceste à bicyclette est
actuellement en post-production et sortira sur
les écrans français courant février 2013.
Monsieur Le Guay, Comment vous est venue l’idée de réaliser le Film Les femmes
du 6ème étage?
L’idée m’est venue puisque je me suis souvenu de
cette période de ma vie où il y avait une bonne
espagnole qui était à la maison. A l’époque, aux
années soixante, j’avais trois ou quatre ans. La
jeune fille s’appelait Lourdes. Elle est partie au
bout de deux ans se marier en Espagne. En parlant avec un ami scénariste, j’ai découvert qu’il
avait eu exactement la même histoire. Il avait
eu une bonne espagnole dans sa famille et peu
à peu l’idée nous est venue de raconter l’histoire de cette époque des années soixante où en
France il y a eu cette rencontre d’Espagne sous
la forme de ces domestiques qui sont venues en
grand nombre et on pensait que c’était non seulement une histoire qui pouvait être assez drôle
mais aussi assez émouvante au fond.
La thématique de votre film est univer-
6
Rencontre avec le réalisateur et scénariste
français Philippe Le Guay, invité spécial du
XI Festival de Cinéma Français. Par Odette
Ferré et José Daniel Ramírez Combariza
selle et se rattache aussi aux pays d’Amérique Latine. Le personnage central est
très important parce qu’il découvre, par
le biais des domestiques espagnoles, une
nouvelle vie et des sentiments qu’avant il
ne pouvait pas montrer. Fabrice Luchini
est un grand comédien et joue ce personnage à merveille. Parlez-nous du choix de
ce comédien.
Fabrice Luchini est très connu en France. Cet
un acteur qui a joué dans des choses très différentes, notamment avec un metteur en scène
qui s’appelle Eric Rohmer avec lequel il a fait
des comédies et des proverbes et depuis il est
devenu une grande vedette en France. La chose
qui me plaît le plus avec lui outre le fait qu’il a
une grande puissance comique, c’est que dans
le regard il a une capacité d’émerveillement; on
sent qu’il peut recevoir l’énergie et la beauté de
ces femmes espagnoles et s’en émerveiller et s’en
réjouir. Par moments il ressemble à un enfant et
d’ailleurs j’ai toujours pensé que ce personnage
était un enfant. C’est un adulte bien sûr, qui est
marié qui a deux fils et qui a un travail, mais
émotionellement il n’a pas grandi; il est resté
enfant. Et la manière dont ces femmes vont se
comporter, c’est comme s’il était presque leur fils
adoptif.
Chacune de ces femmes
espagnoles a un caractère
différent . Parlez-nous de
ces femmes si joyeuses,
spéciales et humaines.
Oui, ce qui était important
c’était de créer chaque femme
avec un caractère particulier.
Alors bien sûr, en Espagne, qui
dit Espagne dit il y a les femmes
catholiques. Ensuite, il fallait
que ça se passe dans les années
soixante après la grande guerre
civile de 1936. Donc, il fallait
une républicaine et la républicaine va se disputer avec la
catholique. Et ensuite, il y a
une espagnole qui est venue en
France avec l’obsession de se
marier avec un français pour
devenir française, donc c’est un
autre personnage. Et puis, il y a
une femme qui, même mariée, est frappée par
son mari, c’est encore un autre personnage. Et
bien sûr, il y a la tante de María et María ellemême, une jeune femme dont on va découvrir
qu’elle a un secret et le secret je ne vais pas vous
le dire, je vais le garder... Et cette femme, María,
elle est belle et attirante et elle a une tante qui est
interprétée par Carmen Maura.
Carmen Maura a gagné le César dans un
second rôle pour ce personnage. Comment c’était l’expérience de travailler
avec elle?
Carmen Maura, je voulais qu’elle soit dans le
film dès le début, presque avant même d’avoir
écrit son rôle. D’ailleurs, quand je suis venu à
Madrid pour la rencontrer, je lui ai dit qu’elle
pouvait choisir le rôle qu’elle voulait. J’ai pensé
qu’elle allait choisir le rôle de la républicaine et
puis elle me dit non, j’ai déjà joué ça. En parlant
avec elle peu à peu on a crée le personnage de la
tante de María...
Les femmes du 6ème étage de Philippe Le
Guay, etait présenté dans le cadre du XI
Festival de Cinéma Français et sa Première
Nationale se fera au mois de novembre 2012.
BOGOTÁ ACCUEIL
7
04 Cinéma
Entretien exclusif avec Claude Lelouch. Par Odette Ferré
Monsieur Lelouch, en Colombie, nous admirons beaucoup votre travail de réalisateur.
Vos films ont une constante traitée avec art et
subtilité: le rapport hommes-femmes. Mais il
y a un de vos films qui est plus dans l’introspection du personnage principal, Sam Lion
(Belmondo), dans Itinéraire d’un enfant gâté.
Comment vous est venue l’idée de créer un
personnage à la fois fort et touchant, qui reste
l’une des plus belles interprétations de Belmondo?
Le film est né d’une dépression en quelques
sortes... A l’époque, ma vie sociale et ma vie
de cinéaste me pesaient... Je n’étais pas encore
totalement remis de l’échec de mon film précédent “20 ans déjà”. J’avais pour la première
fois envie de partir en vacances, quitter ce que
j’aimais le plus: ma famille, les amis, Paris...
J’ai pensé disparaître. Le titre dit tout : j’étais
un enfant gâté et c’est de toutes les bonnes
choses de la vie que je me lassais. Je me suis
mis à penser que ce qui arrangerait tout le
monde serait que je disparaisse. Un matin, j’ai
quitté la maison en me disant que je ne rentrerai pas ce soir. Je suis sorti de Paris, sans trop
savoir où aller. À peine arrive à Fontainebleau,
je me suis dit que j’étais le roi des cons: je venais de trouver un superbe sujet de film et je
ne m’en étais pas aperçu! Car tous ceux que
j’aimais me manquaient, alors que je n’avais
même pas passé une seule nuit dehors. En
rentrant à Paris, j’ai tout de suite pensé à JeanPaul Belmondo. Il était dans une phase similaire à la mienne... Il a tout de suite voulu me
suivre dans cette aventure qui nous ressemblait totalement.
Quelles sont les personnes et/ou les situations
qui vous inspirent pour faire vos films?
Tous mes films me sont inspirés de faits réels... Je
suis une véritable concierge!
J’observe tout, je me nourris de tout ce que je
vois. Comme quand j’écris «Un homme et une
femme»! Je sortais d’une projection catastrophique de mon précédent film. Je n’avais plus
envie de rien... J’ai foncé vers Deauville... Je ne
“La France ayant inventé le cinéma,
on a le devoir d'être toujours à la
pointe du combat!”
savais même pas pourquoi.
j’allais vers Deauville. Je me suis endormi face
à la mer dans ma voiture... Au lever du jour, j’ai
vu une femme et son enfant qui marchaient
au loin sur la plage. J’ai eu besoin de sortir de
ma voiture pour prendre l’air... Plus j’avançais
vers cette femme, plus je me posais des questions: Qu’est ce qu’elle fait si tôt ici avec son
enfant? Peut-être qu’elle essaye de profiter le
plus possible de son enfant car elle ne le voit
pas beaucoup... Peut-être que son enfant est
en pension... Petit à petit, le scénario du film
entrait dans ma tête! J’ai toujours mêlé ma vie
à mon processus de création!
Quelle est la place de la musique dans vos films ?
Est-ce qu’elle vous guide parfois dans la marche
à suivre lors d’un tournage?
La musique c’est avec la caméra l’acteur le plus
important! Celui qu’on ne voit pas.La musique
c’est ce qui parle le plus à l’inconscient des spectateurs. Si j’enregistre la musique de mes films
avant le tournage, c’est que je ne souhaite pas
qu’elle soit un complément... Quelque chose
pour combler un vide, mais qu’elle soit véritablement un acteur fondamental de l’histoire!
Avec le recul, comment vous vous sentez aujourd’hui avec votre riche carrière de cinéaste,
producteur et scénariste? Avez-vous des regrets, par exemple, ne pas avoir embrassé une
carrière en Amérique après le succès fulgurant
de votre film Un homme et une femme?
Je ne regrette absolument rien ! J’ai eu plusieurs
propositions pour tourner aux États-Unis...
Steve Mcqueen, Marlon Brando, John Travolta,
Barbra Streisand,... Mais je n’ai jamais eu envie
d’avoir la pression des studios. Un homme et
une femme m’a rendu libre! Je tenais à garder
cette liberté... Toujours garder le final-cut sur
mes films, faire les films que j’avais envie de
faire...
La plupart des comédiens avec lesquels vous
avez travaillé coïncident sur le fait que vous êtes
le meilleur directeur d’acteur, comme l’a si joliment évoqué Monsieur Jean-Louis Trintignant.
Comment définiriez-vous votre travail de réalisateur et le rapport avec les comédiens avec lesquels vous avez travaillé?
J’aime les acteurs! Ce que j’aime encore plus
dans mon cinéma, c’est quand ils ne sont plus
acteurs et qu’ils redeviennent de simples êtres
humains! J’aime leur voler des
moments de vérité. C’est pour ça que je leur
souffle du texte au tout dernier moment.
Il y a les figures imposées, c’est à dire le scénario,
et les figures libres: ces moments où le comédien
ne joue plus la comédie, qu’il devient véritablement le personnage que je lui ai proposé d’incarner.
Comment voyez-vous le cinéma français actuel?
Comme toujours, en pleine forme! La France
ayant inventé le cinéma, on a le devoir d’être
toujours à la pointe du combat!
Avez-vous connaissance de ce qui se passe en
Amérique Latine au niveau cinéma?
J’aimerais que les distributeurs français en diffusent davantage...
Quel conseil donneriez-vous aux nouvelles générations de cinéastes et aux étudiants de cinéma?
Prendre leur téléphone portable et tourner dès
demain matin... Avec toutes ces petites caméras,
maintenant, nous sommes des cinéastes.
BOGOTÁ ACCUEIL
8
05 Cinéma
Monsieur Chatelin, comment vous présenteriez
vous en quelques lignes?
Le fil conducteur de mon parcours c’est la communication et l événementiel: HEC. J’ai été formé en agences de publicité internationales puis
dans la distribution de films pour des majors et
une expertise des nouveaux média et du digital.
Vous avez commencé votre carrière dans la
publicité; quand vous est venu l’envie de vous
tournez vers le cinéma? Quel a été le déclic?
Le hasard bien sûr: je travaillais, en agence de
publicité, à la promotion du savon Lux pour
Unilever. J’ai eu l’intuition que le passé publicitaire de la marque pouvait intéresser les média,
les étudiants, les partenaires…J’ai construit un
cas marketing documenté de photos et vidéos
récoltées à Londres, Rome et New York au siège
de l’ agence et le format pour qu’il puisse servir
les intérêts des clients en racontant la belle histoire du savon dont le positionnement «le savon
des stars» s’est décliné dans toutes les langues,
dans le monde entier. Le dossier mettait en avant
des centaines de photos et vidéos, la liste de ces
milliers de stars du cinéma qui avaient servi la
marque: toutes sauf Greta Garbo. Nous avons
obtenu des passages sur les grandes chaînes FR2
Canal, des doubles pages dans la presse cinéma
(Studio, Première, Télérama); un grand succès
à plusieurs millions et qui m’a donné une visibilité sur le marché. C’est un chasseur de têtes qui
m’a proposé le poste de Directeur du Marketing
et de la communication de Columbia TriStar
Films, aujourd’hui Sony.
Quelle a été votre expérience à la tête de UFD:
UGC Fox Distribution ?
Il s’agissait d’une création de poste et de Société.
J’ai mis en place un GIE entre UGC et la Fox
autour d’ambitions déclarées très fortes: co-produire ensemble, distribuer les films UGC dans le
monde entier à travers le réseau de la Fox, devenir un des leaders de la distribution en France et
réaliser des économies de fonctionnement substantielles. Au programme, une carte blanche
et une contrainte temps: devoir tout mettre en
place au premier jour d’entrée en fonction, ce
qui m’a valu quelques nuits blanches dans mon
emploi précédent.
Entretien exclusif avec Bruno Chatelin.
Par Odette Ferré
La plus belle réussite: le challenge humain réussi
autour de la constitution d’une équipe soudée
et performante en dépit des grosses contraintes
qu’imposaient le rythme effréné des sorties.
L’expérience la plus douloureuse: devoir accepter de sortir le plus gros line up de films: 26 films
sur le premier semestre, un record absolu et stupide.
La plus grosse déception: le constat que les deux
sociétés ne pouvaient pas se rejoindre sur un
projet commun, trop d’écart culturel et structurel.
Des beaux résultats: 3ème distributeur dès la
deuxième année d’existence avec 35 films dont
Independence Day (record au Box Office français entrées 1er jour). Année record de CA pour
la FOX: 10m€. 1M€ d’économies annuelles de
frais de structures par partenaire. J’ai été nommé par le Film Français au sein des personnalités marquantes l’année du lancement.
Parlez-nous de vos créations filmfestival.com et
fest21.com
En 1995, au début de l’internet, mon associé a
été l’un des premiers à imaginer l’usage que les
festivals de cinéma allaient pouvoir tirer de l’Internet. Je l’ai rejoint sur cette idée et, ensemble,
nous avons fondé le premier média strictement
dédié à cette industrie en pleine croissance.
Nous listons plus de 6000 festivals sur notre plateforme, nous avons construit un réseau social,
un facebook pour la communauté des professionnels du circuit des festivals. Chacun peut y
ouvrir un compte et publier et promouvoir son
film ou son festival. Notre rôle: la mise en relation des premiers avec les seconds. En chiffres
370000 visiteurs uniques par mois et 129000
abonnés…
Depuis peu, vous êtes devenu producteur de
cinéma, avec votre propre boîte de production;
racontez nous quels projets nous préparez vous
avec votre société Emotion Film Factory.
La société est toute jeune, fondée avec Christophe Kourdouly, beaucoup d’expérience, et
surtout pas mal de projets en développement.
Le rythme de la production est plutôt lent. Nous
avons une dizaine de scenarii en préparation à
différents stades. Notre premier projet Ensemble
www.ensemble-themovie.com, est un court métrage de 17 minutes sur la vie de L’imam de
la mosquée de Paris, qui a sauvé plus de 1000
jeunes juifs pendant la deuxième guerre mondiale, en les faisant passer pour des musulmans.
Ce court a remporté un prix à sa première projection publique à Cannes: prix Banlieuz’Art.
Nous travaillons avec Vera Belmont sur un
long métrage. C’est une ré-écriture moderne
et musicale de Cendrillon avec Naomi Watts,
Neve Campbell, Malcolm McDowell, Jonathan
Pryce… Nous montons également un fonds
d’Investissement de 50M€ dans la distribution
en Europe s’appuyant sur une alliance de distributeurs, presque une mini major en somme.
Comment voyez-vous le cinéma actuel? Européen, Américain et Latino-américain?
Je suis hélas frappé par la prégnance et domination sans partage du modèle américain des
2 modèles devrais-je dire: celui d’ Hollywood
et celui des «indépendants». Le reste du monde
s’appuie sur quelques «auteurs», mais l’ambition manque encore trop souvent. Il me semble
que l’importance du marché constitué par les
pays parlant l’espagnol devrait lui permettre
d’imposer des productions susceptibles de voyager mieux qu’aujourd’hui. La barrière du langage condamne trop de productions à un destin
minoritaire; l’avenir est sans doute aussi dans les
co-productions en langue anglaise.
Quelles sont vos attentes sur votre prochaine
visite en Colombie?
Je ne me mets aucune pression à ce niveau!
Catalogues de mes envies: découvrir, rencontrer,
partager et aider ceux que je peux aider. Privilégier l’authentique au convenu…
BOGOTÁ ACCUEIL
9
06 Cuisine
Réalisation de fleurs en gélatine
chez Sanaa
Le 21 juin, nous étions une vingtaine à participer à
un cours de cuisine un peu particulier. En effet, Gina
une amie colombo-américaine, nous a fait partager
dans la joie et la bonne humeur son hobby : l’élaboration
de fleurs en gélatine. C’est un art d’origine chinoise qui nécessite de la dextérité et une précision de chirurgien car
l’élaboration des fleurs se fait à l’aide de seringues médicales.
Certaines d’entre nous ceux se sont révélées plus douées
que d’autres, mais nous nous sommes toutes bien amusées...
Chacune des participantes a apporté un plat que nous avons
dégusté à la fin du cours. Quant à moi j’ai préparé l’apéritif
marocain : le thé à la menthe avec fekkas aux épices, et le gâteau d’anniversaire de Françoise (car son anniversaire coïncidait le même jour).
Je vous laisse apprécier les photos...
BASE GELATINE TRANSPARENTE
Ingrédients
1 litre d’eau ou 4 tasses
3,5 cuillères de gélatine neutre
2 tasses de sucre blanc
1 petite cuillère d’arôme suivant le goût
(vanille, amande, noix de coco)
1/4 cuillère d’acide citrique
Préparation
Dissoudre la gélatine dans une tasse d’eau froide (1/4
litre) et remuer jusqu’à ce que ce soit homogène.
Chauffer le reste d’eau au micro-onde (l’eau doit être assez chaude) puis incorporer les 2 tasses de sucre, l’arôme
et l’acide citrique.
Incorporer ensuite le mélange de gélatine à cette préparation et bien mélanger.
Verser la préparation dans le ou les moules qui serviront
à réaliser les fleurs.
Laisser prendre à température ambiante ou au réfrigérateur.
Décoration
BASE GELATINE BLANCHE (Cette base sert à la confection
des pétales et la réalisation de différentes couleurs. On les obtient
en ajoutant un colorant.)
Ingrédients
1/2 litre d’eau ou 2 tasses
1 boîte de lait concentré (400g)
3,5 cuillères de gélatine neutre
1 petite cuillère d’arôme incolore à votre goût.
1,5 petite cuillère de colorant alimentaire blanc (bioxyde de titane).
Les colorants alimentaires se présentent sous forme de poudre
ou de liquide.
Préparation
Dissoudre la gélatine dans l’eau.
Chauffer au micro-onde et bien mélanger. Incorporer tout le lait
concentré et le parfum.
Incorporer le colorant blanc.
ATTENTION: si l’on utilise du colorant en poudre prélever
une petite quantité de préparation et la mélanger à la poudre au
mixeur, puis ajouter tout le liquide. SINON, ajouter le colorant
liquide à la préparation et bien mélanger. Cette gélatine ne doit
pas durcir.
Pour réaliser les fleurs, verser un peu de gélatine blanche dans des petits récipients en plastique et colorer à votre goût. Maintenir
liquide dans un bain-marie chaud si besoin. Remplir les seringues avec des couleurs différentes pour réaliser pistils, pétales et
feuilles, les maintenir tièdes.
Commencer par les pistils en centrant la seringue et en pressant pour faire sortir la gélatine sans percer le moule. Laver la seringue à
l’eau tiède. Refaire la même opération avec les pétales puis les feuilles de manière harmonieuse. Démouler à l’eau tiède. Les gélatines
et les bases peuvent se conserver plusieurs semaines au réfrigérateur.
BOGOTÁ ACCUEIL
10
07 Gestion privée internationale
Environnement économique
Cette période de grande interrogation peut représenter une bonne occasion pour les épargnants de repenser leurs investissements.
Chahuté par les dernières mesures fiscales et par le projet de loi de finances pour 2013 le non-résident fiscal français ou l’étranger détenant des
actifs en France a intérêt à réaffirmer ses objectifs et ainsi vérifier si sa stratégie patrimoniale concorde. Il est en effet probable que celle-ci nécessite
quelques ajustements pour ne pas dire parfois une réorientation.
Le couple « pression fiscale / incertitude économique » ne peut à lui seul
faire précipiter des décisions qui pourraient s’avérer être contre productives à terme.
Face à la complexité de la gestion internationale un audit patrimonial est
dans bien des cas une manière rationnelle et pertinente pour consolider ou
non des éventuels choix stratégiques.
Stratégie patrimoniale
Il est raisonnable de penser que la portion de Français expatriés qui rentreront un jour en France va légèrement se réduire dans les années à venir.
La construction patrimoniale doit cependant intégrer des instruments
français. En effet il est plus facile de gérer des actifs français que des actifs
à l’étranger, il est également plus simple de procéder à des déclarations
d’impôts françaises qu’étrangères.
Regardons de plus prêt le cas de la Colombie, notre pays de résidence. Le
traité fiscal bilatéral avec la France est toujours à l’étude. Les non-résidents
étrangers détenant des actifs en Colombie sont soumis en Colombie à une
forte imposition, notamment en ce qui concerne l’immobilier. Finalement
l’instabilité juridique est un élément important à prendre en compte lors
d’une acquisition.
Pour répondre aux nouvelles attentes de ses clients, Equance renforce
l’offre de certains dispositifs d’optimisation classiques mais surtout élargit
sa gamme de solutions. Nous sommes par exemple aujourd’hui en mesure
de proposer des investissements immobiliers en dehors de France et ainsi
répondre aux besoins de diversification concernant des objectifs de revenus complémentaires pour la retraite.
Prévoyance retraite
Outre la construction de revenus fonciers ou la construction de bénéfices
industriels et commerciaux, l’assurance vie reste un instrument léger et
flexible pour se construire des revenus complémentaires retraite. Notons
que l’assurance vie est peu concernée par le train de mesures fiscales. L’option pour le prélèvement forfaitaire libératoire dégressif suivant la durée
du contrat, pour les résidents, n’est pas remise en cause dans le projet de
loi de finance 2013. Seul l’allongement de la durée de 8 à 12 ans est à
l’étude.
La lourde fiscalité attachée aux valeurs mobilières risque de diminuer
l’appétit des investisseurs pour le risque. Dans ce contexte l’assurance vie
consolide sa position d’investissement financier le plus attractif. Rappelons
que cet instrument a le grand avantage de donner accès aux actions.
A l’heure ou la performance du Taux Minimum Garanti s’érode et ou la
fiscalité est plus attractive sur la longue durée, le tout fonds Euros comme
allocation doit laisser la place à un meilleur équilibre avec les unités de
compte.
Finalement en cas de décès, l’assurance vie conserve un intérêt majeur
puisqu’elle permet de transmettre jusqu’à 152 500 Euros par bénéficiaires
sans droit, hors abattements et n’est taxable qu’à 20% au-delà de ce seuil.
Le choix d’une assurance vie comme instrument d’épargne ou comme
réceptacle d’un capital se fait en accord avec vos propres spécificités et doit
tenir compte de votre profil. Cela va bien au-delà de la qualité de signature
de l’assureur ou des éventuels arbitrages automatiques disponibles sur le
contrat.
Dans certains cas, nous sommes amenés à proposer à nos clients un Bilan
Retraite Personnalisé en raison de carrières internationales complexes
mais également aux résidents qui souhaitent valider leurs droits ou estimer
le montant de leur future retraite.
Dans notre prochaine intervention j’évoquerai plus spécifiquement la prévoyance santé international ainsi que la protection du conjoint.
Laurent GUICHARD
Consultant
Colombie, Costa Rica, Equateur
Groupe Equance
Mobile : (57) 318 715 94 96
Email : [email protected]
www.equance.com
BOGOTÁ ACCUEIL
11
08 Excursions
Visite à la Tagueria
travaillé et sculpté comme le précieux matériau.
Acheminées par camion de leur Amazonie natale, 10 tonnes de tagua sont
utilisées par an pour la production définitive. L’usine reçoit 2 sortes de tagua : celle du Choco plus petite que celle du Magdalena. Durant trois mois
elles sécheront comme un légume avant d’entamer le long processus de
leur transformation.
Dans un premier temps environ 35 kgs de ces gros noyaux seront déposés
à l’intérieur de tambours, sortes de bétonneuses, ou un mélange d’eau et
de sable les aideront à se libérer de leur enveloppe brunâtre, ensuite ils
seront insérés dans un second tambour ou une nuit durant des milliers
de petits grains de céramiques lustreront la Tagua pour lui donner son
touché lisse, poli et brillant.
Le noyau sera ensuite découpé en tranche, en rond, en carré.. par une machine spécialisée ou bien finement ciselé par un laser pour les découpes
plus délicates et plus précises..
La dernière phase consistera à plonger les diverses pièces prédécoupées
pendant 3 h dans un bain marie de colorants chimiques où elles s’imprègneront de leur couleur finale : les roses indiens, les bleus cobalt ou les
verts émeraudes habilleront définitivement chaque pièce qui, au tout dernier étage de l’usine sera assemblée manuellement suivant des patrons et
modèles bien précis pour renaître sous un collier, un bracelet, des boucles
d’oreilles, des bagues en tout genre, mais aussi des porte manteaux, des
porte clés pour la plus grande joie des visiteuses…
C’est là, dans la boutique, que Marta dirige souriante et sereine sa petite
équipe. Chaque étagère, chaque recoin dévoile sous l’œil du visiteur les
précieuses taguas : spectacle aux milles couleurs, aux dessins et formes
harmonieuses. Finesse du travail, délicatesse du rendu : telle la chrysalide
qui s’épanouit pour donner naissance au papillon, la tagua durcie avait
laissé son enveloppe noirâtre, et entre les mains de ces hommes et de ces
femmes s’était vêtue des plus belles couleurs pour orner vos décolletés et
enlacer vos poignets Mesdames.
Chacune d’entre nous est repartie avec ces trésors, souvenir de ce voyage
au cœur la Colombie..
Alors allez faire un tour du côté de la Tagueria, allez rencontrer Alain et
Marta, et les personnes qui travaillent avec tant de conviction à leur côté,
dans une ambiance familiale. Ecoutez le récit d’Alain, partagez la magie
des lieux et découvrez le monde merveilleux de la Tagueria.
Jeudi 17 mai, Chantal, Elodie, Asia, Angelica, Fabiola, Elisabeth, Marie
Do, Christelle et moi-même sommes allées faire un tour du côté de la
Tagueria et découvrir cette fabrique hors du commun.
Nichée dans une zone industrielle au Sud de Bogota, le quartier de la
Taguería a l’air tout droit sorti d’un vieux film américain des années
50 : édifices de briques ou de ciment vieilli par le temps, absence de
commerces environnants, rues presque désertes, atmosphère nostalgique des quartiers oubliés... Et puis à l’angle de la rue, le large portail
vert s’est ouvert. Alain et Marta nous attendaient au premier étage pour
nous faire découvrir et partager le travail de leur vie, l’univers magique Béatrice BERANGER
de « la Tagueria ».
Distribuée sur 3 niveaux soit une superficie de 2 500m2, accueillant
chaque jour ses 30 salariés, Alain nous a patiemment guidé dans son univers journalier et nous a dévoilé les secrets et l’art de la Tagua.
Cette ancienne usine de boutons créée en 1950 est en perte de vitesse
quand Alain décide d’opérer un virage à 90 degrés pour y produire la
tagua ! Nous sommes en 1977. La Tagua, ce noyau provenant d’un fruit
poussant sur un palmier de la côte Pacifique de la Colombie est connu
depuis le 19ème siècle mais très peu exploité. L’arbre n’est réellement
productif qu’au bout de 14 ans. Les énormes fruits tombent alors sur
le sol et servent le plus souvent de nourriture aux animaux sauvages,
éventuellement aux peuplades et tribus de l’Amazonie, quoique leur
chair à la saveur presque insipide ne soit pas vraiment appréciée. Par
contre son noyau : la Tagua est un véritable trésor : dur, blanc comme
l’ivoire, d’où son surnom « d’ivoire végétal », il offre la possibilité d’être
BOGOTÁ ACCUEIL
12
09 Excursions
Visite à la fabrique de verre
Cristal Artesanal
Visite à la fabrique de verre Cristal Artesanal
La fabrique de verre Cristal Artesanal, crée
il y a 70 ans, se trouve dans les hauteurs du
quartier populaire San Cristobál. On peut en
principe s’y rendre facilement, bien que le jour
de notre visite un contrôle routier tatillon nous
ait quelque peu retardés (nous ne saurons sans
doute jamais pourquoi l’agent ayant pris l’initiative du contrôle a fait preuve ce jour là d’un
tel excès de zèle en passant au peigne fin notre
bus et les papiers de son chauffeur mais nous
avons craint, un moment, ne jamais parvenir à
atteindre le but de notre expédition…).
Aux portes de la fabrique, un grand hangar en
brique au toit en tôle, on est tout de suite saisis
par une première et forte impression tant visuelle qu’auditive : des établis en bois, des pièces
en fonte et des amas de verre brisé parcourent
l’atelier, des ouvriers s’y attèlent dans un mouvement perpétuel faisant danser des boules de
pâte de verre rougeoyantes sur fond de vacarme
constitué par le bruit des fourneaux et par deux
chiens qui aboient dans le fond.
À y regarder d’un peu plus près on réalise que
ce chaos apparent est un ballet bien orchestré,
chaque ouvrier étant concentré sur sa tâche et
attentif aux gestes des autres : le bruit ambiant
empêche en effet la communication verbale et,
par ailleurs, la manipulation des boules de pâte
de verre incandescent et les déplacements continuels depuis les fourneaux jusqu’aux postes de
travail les obligent à se mouvoir avec précision
et en parfaite harmonie les uns avec les autres.
On a pu apprécier la coordination de deux
ouvriers œuvrant à la fabrication d’une carafe
rectangulaire, l’un soufflant dans la pâte de
verre pour lui donner sa forme initiale, l’autre
récupérant la pâte pour lui donner sa forme
définitive grâce à un moule en fonte, ainsi que
la précision des gestes d’un autre réalisant le bec
et les anses d’une carafe aidé d’un chalumeau
pour réchauffer les parties refroidies, décorer et
peaufiner les détails ; ou encore l’habileté d’un
souffleur qui après avoir modelé une carafe à la
bouche aspire de nouveau la pâte de verre pour
créer un creux en son sein.
L’ensemble des pièces fabriquées ici le sont à
partir de verre recyclé (en atteste la montagne
de vitres brisées que l’on rencontre à l’entrée de
l’atelier). Cette matière est portée à 1500 degrés
par des fours au gaz.
Les nuances de couleur sont obtenues en fonction du type de verre utilisé. Seule la couleur
bleu caractéristique, ornant généralement le
bord de certaines pièces, est obtenue grâce à
l’adjonction de bleu de cobalt.
Une grande partie de la production de l’atelier
est destinée à l’exportation, notamment vers les
États-Unis et le Mexique. On y découvre ainsi
des verres à pied et des verres à liqueurs épais
ornés du bleu « typiquement mexicain » made
in Bogota ! Heureusement ces pièces sont également proposées à la vente directe dans la boutique de l’atelier, qui se trouve près de là dans
une ruelle en contre bas.
Si vous êtes armé de patience la boutique est
une petite caverne d’Ali Baba où l’on peut trouver des pièces de toutes tailles et de toutes sortes
allant des minuscules verres à liqueur aux vases
aux dimensions et au poids imposants en passant par des saladiers, des cloches, des bouchons
de carafe….
Les prix sont tous très raisonnables (en moyenne
$ 8000 pour des verres à pieds et $15 000 pour
un saladier) et l’on peut sans doute obtenir une
remise si l’on vient en groupe et que l’on effectue
des achats conséquents !
La difficulté consiste seulement à faire son choix
entre les différents modèles (plusieurs allers retours dans les allées sont indispensables !) et à
sélectionner les pièces en fonction de ses gouts
(verre plus ou moins épais, avec plus ou moins
de bulles, taille des verres etc.), puis à attendre
l’emballage des pièces dans du papier journal
(ce qui, soyons francs prend un temps certain).
Dernier conseil : penser à se munir de sacs solides car si l’on vient avec avant tout dans l’idée
de visiter la fabrique, on repart invariablement
les mains pleines !
Luciana Monaji
13
10 Prochainement…
BOGOTÁ ACCUEIL
BOGOTÁ ACCUEIL
14
11 Annonces classées
Bogota Accueil
BULLETIN
Redacteur en chef et Publicité: Ariane Aqallal/ 313 804 82 60
Mise en page: Catalina Carvajal/ 310 278 50 78
Impression: Orlando Pinero/ 310 65 38 09
http://www.bogota-accueil.com/
[email protected]
Pour placer une annonce ou connaître les tarifs,
contactez Ariane Aqallal à [email protected]
Diseño Gráfico
15
11 Annonces classées
BOGOTÁ ACCUEIL