Anais Constans et Orchestre de chambre de Toulouse

Transcription

Anais Constans et Orchestre de chambre de Toulouse
récital lyrique
Mardi 26 juillet – 21h30 – Auditorium Saint-Pierre des Cuisines – 11€ / 8€ (réduit)
ANAÏS CONSTANS, soprano
ORCHESTRE DE CHAMBRE DE TOULOUSE
Chants d’Auvergne
Recueillis et harmonisés par Joseph Canteloube
Orchestrés par Jean-Claude Bailly
ANAÏS CONSTANS, soprano
GILLES COLLIARD, direction musicale
©James Desauvage
©Brice Devos
Avec le soutien de la
Joseph Canteloube (1879-1959)
Les Chants d’Auvergne
ère
1 série
La pastoura als camps (La bergère aux champs)
Baïlero (Chant de bergers de Haute Auvergne)
Trois bourrées :
- L’aïo de rotso (L’eau de source)
- Ound’onorèn gorda ? (Où irons-nous garder ?)
- Obal, din lou limouzi (Là-bas dans le Limousin)
ème
2
série
Pastourelle (Pastourelle)
L’antouènou (L’Antoine)
La pastrouletta è lou chibalié (La bergère et le cavalier)
La delaïssàdo (La délaissée)
Deux bourrées :
- N’aï pas iéu mîo (Je n’ai pas d’amie)
- Lo calhé (La caille)
ème
3
série
Lo fiolaire (La fileuse)
Passo pel prat (Viens par le pré)
Lou boussu (Le bossu)
Brézairola (Berceuse)
Malurous qu’o uno fenno (Malheureux qui a une femme)
ème
4
Série
Pastorale (Pastorale)
Les chants d’Auvergne sont classés en 5 séries qui comprennent entre 5 et 8 chants.
Ce programme présente l’intégralité des 3 premières séries et un chant de la 4ème.
Les Chants d'Auvergne occupent depuis quelques années une place de choix dans le répertoire
français de chants pour voix et orchestre. Ces arrangements séduisants et soigneusement réalisés de
chants populaires français, qui mettent très bien en valeur la voix de soprano, sont souvent les seules
œuvres de Joseph Canteloube que connaisse le public. Mais pour mieux apprécier ces pièces, il faut
les replacer dans leur contexte historique et les réintégrer dans la vie et l'œuvre du compositeur. Ces
chants représentent, si l'on peut dire, la partie visible de l'iceberg. Loin d'être une fantaisie isolée, ils
sont l'une des expressions les plus durables d'un mouvement régionaliste dirigé par un cercle de
compositeurs français actif au début du vingtième siècle. Parmi les autres compositeurs de ce groupe
figuraient Déodat de Séverac, Raoul de Castéra, Paul Ladmirgult, Charles Bordes et Raoul Laparra.
Manuel de Falla, qui fut l'ami de Canteloube, et surtout Vincent d'Indy, le maître très influent de ce
dernier, s'intéressèrent aussi à ce mouvement.
Né dans une famille auvergnate en 1879, Joseph Canteloube mourut en 1957. Il grandit à Annonay,
non loin de Lyon, où il développa ses talents musicaux avec l'aide de sa mère, une pianiste
accomplie. Il garda un souvenir indélébile des longues promenades qu'il effectua avec son père dans
les villages montagnards de l'Auvergne, où il entendit les refrains des danses locales ainsi que des
chants populaires, qui étaient encore une tradition bien vivante à cette époque.
En 1891, à douze ans, Canteloube fut placé dans un pensionnat d'Oullins, près de Lyon ; une fois sa
scolarité achevée, et après la mort de son père, il retourna dans la maison familiale de Bagnac, dans
le Lot. Une fois de plus, il s'enthousiasma pour la musique locale et se prit d'un amour profond pour la
campagne, influences qui nourrirent ses compositions d'adolescent. Sa rencontre avec d'Indy, qui eut
lieu en 1902, marqua un tournant dans sa carrière de musicien. Il quitta alors le Lot pour Paris, où il
suivit les cours du célèbre conservatoire indépendant de d'Indy, la Schola Cantorum. Il commença de
collectionner et d'harmoniser des chants populaires auvergnats en 1908, et il écrivit le premier de ses
Chants d'Auvergne en 1923. Il fit l'apologie du régionalisme jusque dans les discours qu'il donna vers
la fin de sa vie, dans les années cinquante, imputant le déclin de popularité de la musique
contemporaine au refus des compositeurs modernes d'utiliser le précieux héritage de la musique du
peuple, c'est-à-dire le chant populaire.
D’Indy contribua surtout à l'éducation de Canteloube par la formation technique rigoureuse qu'il lui
dispensa, insistant particulièrement sur l'harmonie et la forme. Canteloube eut sans doute beaucoup
de choses en commun avec ce dernier, qui, depuis 1887, puisait son inspiration dans les paysages de
l'Ardèche, composant à la fois des poèmes symphoniques impressionnistes tels que Jour d'été à la
montagne et des pièces inspirées de mélodies populaires, dont la Symphonie sur un chant
montagnard français. Comme le fit remarquer un critique, D’Indy révéla à Canteloube "la puissance et
la pureté des sources musicales et poétiques que sont la terre et ses émanations non
intellectualisées, danses et chants populaires, légendes et épopées rustiques". Alors qu'il étudiait à la
Schola Cantorum, Canteloube fit la connaissance du compositeur Déodat de Séverac, avec lequel il
correspondit, les deux hommes échangeant leurs "idées chères de régionalisme" […]
Ce fut, semble-t-il, lors d'un voyage en train que Canteloube entreprit la composition de ses Chants
d'Auvergne. Le manuscrit de la première pièce du cycle porte l'inscription suivante: "Janvier, avril
(1923) : Chants d'Auvergne, n° 1, Baylero, écrit dans le train en allant à Montauban". A partir de cette
date, le compositeur passa de plus en plus de temps à collectionner des chants dans diverses régions
de France et à les harmoniser pour de nombreuses combinaisons instrumentales, dont les plus
notables sont des chants pour voix et piano, d'autres avec accompagnement orchestral et des
versions chorales a cappella. Le compositeur expliqua dans un article de 1950 les raisons qui le
poussèrent à mettre en musique ces mélodies auvergnates : "J'habitais alors la pleine campagne, en
une région où les paysans chantaient encore volontiers. Je commençais à courir fermes et villages
pour écouter les chansons des paysans, faisant chanter les vieux et les vieilles, les pâtres et les
bergères aux pâturages, les laboureurs et les moissonneurs au travail" […]
"Si le paysan chante sans accompagnement, ce n'est pas une raison suffisante pour l'imiter. Quand le
paysan chante au labour, aux moissons, il y a autour de son chant tout un accompagnement que,
précisément, ne "sentent" pas ceux qui veulent rester "scientifiques". Cet accompagnement n'est
entendu que des artistes et des poètes, et encore hélas ! pas de tous. C'est la nature, c'est la terre qui
le constituent, et le chant paysan ne peut en être séparé... Seul l'art immatériel, la musique, peut par
les timbres, par les rythmes, les harmonies, mouvants, impalpables, évoquer l'atmosphère
nécessaire."
Cet objectif bien précis résume l'art du compositeur, qui consiste à recueillir des chants et à les faire
parvenir jusque dans les salles de concert tout en veillant à recréer l'atmosphère qui les entourait
dans leur environnement d'origine. C'est surtout dans cet esprit, et donc celui du compositeur, qu'il
convient d'aborder les Chants d'Auvergne.
ANAÏS CONSTANS, soprano
Originaire de Montauban, Anaïs Constans aborde le chant auprès de Béatrice Viliare et Claudine
Ducret. Elle est diplômée du CRR de Toulouse depuis juin 2011 (classe de Jacques Schwarz), et
licenciée en musicologie. Pendant les saisons 2011/2012 et 2013, elle est pensionnaire au CNIPAL à
Marseille ; depuis, elle se perfectionne auprès de Claudine Ducret, Jean-Marc Bouget et Nino
Pavlenichvili.
En 2012, elle voit son talent récompensé par le 1er Prix de la Mélodie française et le 2ème Prix
d'Opéra au Concours international de Marmande, ainsi que le 3ème Grand Prix Femme et le Prix du
Public au Concours international de Toulouse. Elle remporte par ailleurs en 2013 le 1er Prix et le Prix
Jeune Espoir au Concours international de Mâcon, et en 2014 le 3ème Prix au Concours international
Operalia, ainsi que le 3ème Prix ex-aequo du Concours international Montserrat Caballé. Finaliste en
juin 2015 au Concours International de Montréal, elle y remporte le Prix du Lied et de la Mélodie
française, ainsi que le Prix pour le meilleur récital de demi-finale. Enfin, elle remporte en octobre 2015
le Premier Prix au Concours international d'interprétation de la Mélodie française de Toulouse.
Dès lors, sa carrière se développe et elle est engagée comme soliste dans de nombreux oratorios,
notamment les Stabat Mater de Dvořak et Pergolèse, le Magnificat et la Mass Of Children de Rutter, le
Himmelfahrts Oratorium de Bach, Les Sept Paroles du Christ de Dubois, la Petite Messe Solennelle
de Rossini, le Gloria de Poulenc, le Magnificat de Vivaldi, les Carmina Burana de Carl Orff, Mirjam’s
Siegesgesang de Schubert, la Messe de l’Homme Armé de Jenckins, la Krönungs Messe de
Mozart, et Die Schöpfung de Haydn.
A l’opéra, on peut notamment l’entendre dans Orphée aux Enfers et La Belle Hélène d'Offenbach
sous la direction de Jean-Christophe Keck, puis à l’Opéra de Marseille dans La Chartreuse de Parme
de Sauguet sous la direction Lawrence Foster, à l’Opéra de Saint-Etienne dans Lakmé (Miss Ellen)
sous la direction de Laurent Campellone, La Vie Parisienne (Pauline) à Toulon, Pisana dans I Due
Foscari de Verdi au Théâtre du Capitole à Toulouse, La Bohème (Musetta) de Puccini au festival de
Gattières, la Voix du ciel dans Don Carlo au Grand Théâtre de Bordeaux sous la direction d’Alain
Lombard, Diane (Orphée aux Enfers) à l’Opéra de Nancy et Berta (Il Barbiere di Siviglia) à l’Opéra de
Paris (Bastille).
Elle a fait ses débuts auprès de l’Orchestre du Capitole de Toulouse dans un programme Mozart,
sous la baguette de Rinaldo Alessandrini. Mozart, qu’elle avait également inscrit lors de son précédent
récital lyrique en compagnie de l’Orchestre de chambre de Toulouse dans le cadre du Festival
Toulouse d’été.
Parmi ses projets, Miss Helen (Lakmé) à Marseille et la Voce del Ciel (Don Carlos) à Marseille, le
Pâtre (Tannhaüser) à Monte-Carlo.
GILLES COLLIARD, direction musicale
Soliste, chef d’orchestre, compositeur et pédagogue, Gilles Colliard est un musicien complet. Né en
Suisse, il étudie au Conservatoire de musique de Genève avec Jean-Pierre Wallez puis se
perfectionne auprès de Tibor Varga. De 1996 à 2004, Christophe Coin l’invite à le rejoindre en tant
que violon solo pour de nombreuses tournées où il joue sur les plus grandes scènes internationales
en soliste et en chambriste. Directeur artistique du Département de musique ancienne au CRR de
Toulouse, premier violon du Quatuor Ravel, il est depuis 2004 directeur musical de l’Orchestre de
chambre de Toulouse. Régulièrement invité à participer aux plus grands festivals (Casals, Montreux,
Berlin, Santander...), il se produit à Paris, Tokyo, Londres, Moscou, Berlin, Genève.
Gilles Colliard s’intéresse à tous les répertoires. Il interprète les concertos de Brahms, Beethoven,
Bartok, Tchaïkovsky, Paganini, Mendelssohn... avec des orchestres tels que le London Soloist
Chamber Orchestra, l’Orchestre de la Suisse Romande, le Concentus Hungaricus de Budapest,
l’Orchestre de Caroline du Nord, l’Orchestre Philharmonique de Bohème, etc.
Dès l’âge de 15 ans, il écrit ses premières œuvres. L’Etat et la Ville de Genève financeront un disque
de ses compositions. Le Centre européen de recherche lui commandera un opéra qui sera créé au
Grand théâtre de Limoges en 2002. Depuis, Gilles Colliard est sollicité pour de nombreuses
compositions. En 2010, Régis Pasquier crée son Concerto pour violon. En novembre 2011, son opéra
Tistou est interprété en France et en Espagne.
Son importante discographie comprend plus de trente enregistrements (intégrale des concertos de
Haydn, Mozart, Bach, des œuvres pour violon seul et de nombreuses créations) dont plusieurs sont
récompensés (Télérama, Diapason d’Or, Monde de la Musique…).
ORCHESTRE DE CHAMBRE DE TOULOUSE
Direction musicale, Gilles Colliard
Fondé en 1953 par Louis Auriacombe, l'Orchestre de chambre de Toulouse s'intéresse à toutes les
musiques, de la période baroque jusqu'à la création contemporaine.
De nombreux compositeurs ont travaillé avec lui pour des concerts et des enregistrements, lui dédiant
des œuvres spécifiques.
Il se produit régulièrement avec les plus grands solistes, tels Christophe Coin, Gautier Capuçon,
Natalie Dessay, Régis Pasquier, Michel Lethiec, Anne Queffelec et Richard Galliano pour ne parler
que de l'histoire récente, et collabore avec des ensembles vocaux comme le Chœur de Chambre Les
Éléments et l’Escale chromatique. Il est l'invité de nombreux festivals en France (La Chaise-Dieu, La
Vézère, Pablo Casals à Prades, Septembre Musical de l’Orne…), comme à l'étranger (Japon, Suède,
Suisse, Espagne, Argentine, Brésil, Macédoine, Bermudes, Nouvelle Calédonie).
Sous la direction de Gilles Colliard, depuis 2004, l’Orchestre a choisi d’aller au bout de sa démarche
d’authenticité en proposant des concerts baroques sur instruments anciens, mais aussi des concerts
modernes avec les instruments actuels, ou encore des programmes réunissant les deux instruments.
Salles de concert, églises, centres culturels, écoles, universités, et même parfois usines, l’Orchestre
de chambre de Toulouse propose au public plus de 160 concerts thématiques chaque année.