Premier avis et conclusion de la commission d`enquête
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Premier avis et conclusion de la commission d`enquête
Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 DEPARTEMENT DU FINISTERE DEMANDE PRESENTEE PAR LA SOCIETE COMPAGNIE ELECTRIQUE DE BRETAGNE (CEB) POUR OBTENIR L’AUTORISATION DE CREER ET D’EXPLOITER UNE INSTALLATION DE PRODUCTION D’ELECTRICITE PAR CYCLE COMBINE GAZ ZONE D’ACTIVITE DU VERN A LANDIVISIAU ENQUETE PUBLIQUE 15 septembre 2014 – 31 octobre 2014 II– AVIS ET CONCLUSIONS DE LA COMMISSION D’ENQUETE Michelle TANGUY, présidente de la commission d’enquête Jacques SOUBIGOU, Alain TILLY, Jean-Paul CAMPION, Maryvonne MARTIN, membres titulaires de la commission d’enquête Avis et conclusions de la commission d’enquête Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 Dans son rapport la commission d’enquête a présenté l’objet de l’enquête, la composition du dossier et la façon dont l’enquête s’est déroulée. Elle a ensuite comptabilisé les observations recueillies pendant l’enquête et en a fait la synthèse. Afin de se forger une opinion, la commission d’enquête a examiné attentivement l’avis du CGEDD et les observations formulées lors de l’enquête, a remis et commenté le procès-verbal de l’enquête lors d’une réunion avec le maître d’ouvrage du projet, a étudié avec attention les précisions apportées dans le mémoire en réponse du maître d’ouvrage. Dans ses conclusions, la commission d’enquête s’attachera à déterminer si le projet de centrale à cycle combiné gaz présenté à l’enquête publique est acceptable en l’état et s’il comporte des risques pour l’environnement et les populations. 1 – RAPPEL DU PROJET Le schéma décennal de développement du réseau de transport d’électricité identifie une fragilité du réseau dans la région Bretagne. Pour répondre au défi de l’alimentation électrique de la Bretagne, l’Etat la Région Bretagne, Réseau de transport d’électricité (RTE), l’agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie (ADEME) et l’agence national de l’habitat (ANAH) ont signé le 14 décembre 2010 le « pacte électrique breton » qui repose sur trois piliers « indissociables et complémentaires » : La maîtrise de la demande en électricité avec pour objectif de diviser par trois la progression de la demande en électricité d’ici 2020. Le déploiement massif de toutes les énergies renouvelables pour multiplier par quatre la puissance électrique renouvelable installée d’ici 2020. La sécurisation de l’approvisionnement grâce à un réseau de transport de l’électricité renforcé, à l’implantation d’une unité de production électrique (à cycle combiné gaz de 450 MW) au nord-Ouest de la Bretagne, et à l’intensification de l’expérimentation des réseaux intelligents et u stockage de l’énergie. Dans le cadre de ce pacte, l’Etat a lancé un appel d’offres en 2011 portant sur la construction d’une centrale à cycle combiné gaz (CCCG) d’une puissance active garantie de MW dans le nord du Finistère. Le projet du consortium constitué par Poweo Direct Energie (PDE) et Siemens a été retenu avec une implantation de la centrale à Landivisiau et un branchement sur le poste RTE de la Martyre. Une prime de capacité sera versée à l’exploitant pendant 20 ans. Pour porter le projet, ce consortium a créé la société « Compagnie Electrique de Bretagne » (CEB). Le projet consiste en la construction et l’exploitation d’une centrale à cycle combiné gaz prévue pour fonctionner en « semi base », ce qui correspond à une durée annuelle de fonctionnement estimée entre 3000 et 6500 heures, avec une possibilité maximale de 8000 heures. Un cycle combiné gaz utilise les cycles thermodynamiques d’une turbine à gaz et d’une turbine vapeur pour produire de l’électricité avec un rendement élevé et des émissions atmosphériques réduites. Avis et conclusions de la commission d’enquête 1 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 Le terrain d’implantation de la centrale à cycle combiné gaz se situe dans la zone d’activités du Vern, au Nord de la RN.12 qui traverse la commune de Landivisiau d’Est en Ouest. Le site dans sa globalité présente une superficie totale de 11,5 ha dont 7,5 ha à l’intérieur de l’enceinte clôturée de l’installation classée pour la protection de l’environnement. Trois parcelles, situées à l’Ouest du site entre le poste de raccordement gaz et la centrale, seront utilisées pour les besoins du chantier et restituées à l’agriculture après leur remise en état. Avis et conclusions de la commission d’enquête 2 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 Pour répondre au pilier du pacte électrique breton concernant le développement des énergies renouvelables, la CEB a inclus dans son projet l’implantation de deux micros éoliennes et de panneaux photovoltaïques sur les toits des bâtiments de service de la centrale. Par ailleurs, lorsque la centrale sera en production, elle pourra alimenter un réseau de chaleur desservant des équipements publics de la ville de Landivisiau. Ce projet est soumis à la procédure de demande d’autorisation d’exploiter prévue par la législation des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (article L.511-1 et suivants et R.5211 et suivants du code de l’environnement). L’autorisation d’exploiter s’inscrit dans un ensemble de procédures administratives nécessaires à la réalisation du programme qui comprend la centrale et ses raccordements gaz et électricité. Par ailleurs la CEB a sollicité GRTgaz et RTE pour assurer les raccordements nécessaires aux réseaux de gaz et d’électricité. La réalisation des raccordements électricité et gaz relève respectivement de la maîtrise d’ouvrage de RTE et de GRTgaz. Ces raccordements font également l’objet d’enquêtes publiques distinctes menées parallèlement à la présente enquête par la même commission d’enquête. Le projet de raccordement électrique qui consiste à construire une nouvelle liaison électrique souterraine à 225 000 volts dénommée « La Martyre-Ponant », de 18 km environ, est soumis à la procédure de Demande de Déclaration d’Utilité Publique. Le projet de raccordement en gaz naturel de la future centrale de production d’électricité qui consiste à mettre en œuvre une canalisation de gaz principale (DN 400) enterrée d’une longueur de 20 km et de deux canalisations complémentaires entre le poste de livraison client et la centrale, est soumis à autorisation préfectorale de transport de gaz et à la procédure de demande de Déclaration d’Utilité Publique des travaux de constructions et d’exploitation. Avis et conclusions de la commission d’enquête 3 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 2 – BILAN DE L’ENQUETE L’enquête publique relative à la demande, présentée par la Compagnie Electrique de Bretagne, d’autorisation d’exploiter une installation de production d’électricité par cycle combiné gaz, sur le territoire de Landivisiau s’est déroulée du 15 septembre 2014 au 31 octobre 2014 dans les conditions précisées dans l’arrêté préfectoral du 18 août 2014. Un exemplaire du dossier d’enquête ainsi qu’un registre d’enquête, coté et paraphé par un membre de la commission d’enquête, ont été tenus à la disposition du public pendant toute la durée de l’enquête en mairie de Landivisiau. Le dossier était également consultable dans les mairies de LampaulGuimiliau, Plougar, Plougourvest, Loc-Eguiner, Plouvorn, Bodilis et Guiclan. L’enquête publique s’est déroulée pendant 7 semaines. Au total sur la durée de l’enquête, les commissaires enquêteurs ont reçu environ 250 personnes, dont une soixantaine le dernier jour de l’enquête. L’enquête publique a donné lieu à près de 2900 observations et 2 pétitions de forme classique, hors cyber-actions. 291 observations inscrites sur les 6 registres ouverts, 360 lettres référencées de L 1 à L361 (saut d’un numéro) dont certaines doublées d’un mail, 249 mails numérotés de M1 à M250 (saut d’un numéro) dont certains doublés d’une lettre. 2 pétitions : o 1 pétition défavorable au projet de CCCG, comportant 148 signatures, déposée par l’association « Commana dit non à la centrale » o 1 pétition favorable au projet de CCCG, comportant 265 signatures, déposée par l’association « Investir en Finistère », lettres-type qualifiées de pétition : o 56 lettres-type favorables au projet de CCCG émanant d’un groupement d’agriculteurs éleveurs de porcs équipés ou souhaitant une installation de traitement de type méthanisation ou cogénération pour la production de biogaz o 683 lettres-type opposées au projet de CCCG déposées par l’association « Landivisiau doit dire non à la centrale », transmis par mail ou par lettre, 1232 contributions libres sur papier pré-imprimé avec entête type opposées au projet CCCG déposées par l’association « Landivisiau doit dire non à la centrale », transmises par mail ou par courrier. 3 cyber-pétitions. Sur les 900 observations inscrites aux registres, adressées par courrier postal ou mail, on dénombre 359 défavorables 350 favorables 191 observations ne traitant pas du projet CCCG mais des réseaux GRT et RTE, ou étant des doublons ou encore hors sujet. Il convient d’ajouter à ce décompte : En faveur du projet 1 pétition de 265 signatures 56 lettres-type qualifiées de pétition Avis et conclusions de la commission d’enquête Contre le projet : 1 pétition de 148 signatures 683 lettres-type qualifiées de pétition 1232 contributions libres sur papier imprimé contre le projet de CCCG 3 cyber-pétitions 4 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 3 – AVIS DE LA COMMISSION D’ENQUETE SUR LES THEMATIQUES RESSORTIES LORS DE L’ENQUETE Après avoir pris connaissance des observations, la commission d’enquête a synthétisé toutes les observations et a dégagé des thèmes afin d’en faciliter l’examen et la synthèse. Le 14 novembre 2014, dans les locaux de la Préfecture de Bretagne à Rennes, la commission d’enquête a remis à la Compagnie Electrique de Bretagne, le procès-verbal de l’enquête auquel étaient annexés les tableaux de synthèse des observations et une liste de questions (annexes 9 et 10). Dans son mémoire en réponse, daté du 28 novembre 2014, le maître d’ouvrage a apporté des précisions suite à la prise de connaissance du procès-verbal et de la synthèse des observations et a répondu aux questions posées par la commission d’enquête (annexe 11). Avant d’émettre ses conclusions, (chapitre 4) la commission d’enquête donne ci-dessous son avis personnel et motivé sur le projet, présenté selon les thèmes retenus pour l’analyse des observations recueillies lors de l’enquête. 3-1 Les observations favorables De nombreuses observations émanent d’acteurs économiques du pays de Landivisiau et plus largement du Finistère. Ces contributions expriment clairement un soutien au projet de centrale à cycle combiné gaz. Pour eux la sécurisation de l’approvisionnement en électricité doit obligatoirement passer par la mise en place d’un outil dit «traditionnel » dans l’attente que les énergies renouvelables puissent assurer cette sécurisation. Selon eux cette sécurisation constituerait un levier de développement du Finistère qui souffre aujourd’hui de la crise économique qui affecte notamment l’industrie agroalimentaire et le secteur du bâtiment. Les principaux arguments mis en avant par les partisans du projet sont : - La fragilité de la partie occidentale de la Bretagne en matière d’alimentation électrique (péninsule électrique) - Le caractère complémentaire de la centrale à cycle combiné gaz et des énergies renouvelables. La CCCG palliera l’intermittence de la production d’électricité des énergies renouvelables. - Le fait que le gaz soit un combustible bien moins polluant que le fuel et le charbon utilisés par les turbines à combustion (TAC), en fin de vie, de Brennilis et Dirinon. - L’impact positif pour l’emploi et l’économie locale. - L’augmentation de l’attractivité économique du secteur si le Finistère s’assure une indépendance électrique. - Les moyens mis en œuvre pour limiter l’impact sur l’environnement du site. - Une concertation et une information exemplaire. D’autres intervenants font valoir la place de plus en plus importante que prend l’électricité dans la vie quotidienne et le bien-être quelle leur apporte. Avis de la commission d’enquête La commission d’enquête prend acte et entend le message exprimé par les acteurs économiques sur le nécessaire aboutissement du projet. La commission estime que ces contributions favorables portent plus sur l’intérêt économique du projet que sur l’impact du projet sur l’environnement même si cet aspect est mis en avant dans certaines contributions. Avis et conclusions de la commission d’enquête 5 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 La commission d’enquête relève que la majorité des avis favorables au projet reprennent les mêmes arguments que ceux développés par les institutions, chambres consulaires, communauté de communes. La commission d’enquête note par ailleurs la préoccupation des habitants de bénéficier d’une alimentation électrique continue et sécurisée pour la domotique et l’utilisation de matériels médicaux à domicile compte tenu notamment du vieillissement de la population. 3-2 Les observations défavorables L’opposition du public se fonde essentiellement sur : - La réduction de la consommation électrique qui ne justifie plus la sécurisation de l’approvisionnement électrique (3ème pilier du Pacte électrique breton). - L’absence d’information et de débat en amont de la signature du Pacte électrique breton. - La nécessité d’un débat public. - Le coût du projet, le montant de la subvention et le détournement de la CSPE. - La remise en cause du choix de la filière gaz. - Les insuffisances du dossier en matière d’impacts sur la qualité de l’air et la santé. - Les atteintes à l’agriculture et tout particulièrement à l’agriculture biologique. - La fermeture ou la mise sous cocon de centrales de ce type sur le territoire national mais également à l’étranger. Avis de la commission d’enquête La commission d’enquête relève que la majorité des avis défavorables au projet reprennent les mêmes arguments que ceux développés par les associations, collectifs ou groupements opposés au projet. Une majorité d’observations se présente sous forme d’un courrier-type qui reprend partiellement ou totalement des arguments développés par l’association « Landivisiau doit dire non à la centrale » suite à la distribution de « flyers» lors de l’enquête (annexe 12). D’autre part, un certain nombre d’avis défavorables font seulement l’objet d’un avis très succinct de type « je suis contre la centrale » qui ne vient pas enrichir la réflexion de la commission. L’avis étayé de l’association S-eau-S a été repris par bon nombre d’associations et contributions de particuliers. 3-3 Déroulement de la procédure 3-3-1 Concertation, information préalable, débat public, réunion publique Dès le début de l’enquête les opposants ont demandé l’organisation d’un débat public contradictoire. Cette demande est motivée en raison « d’un simulacre de concertation dans le cadre des conférences bretonnes de l’énergie », de la « signature du Pacte Electrique Breton avant de le soumettre à l’assemblée du Conseil Régional », sur le « refus d’un débat public dans le cadre de la CNDP » et sur l’organisation d’une pseudo-concertation au motif que le projet était déjà décidé (association Landivisiau doit dire non à la centrale (L332), collectif Gaspare (L339), EELV29 (M192, M221,). Les associations font état d’un dysfonctionnement les ayant conduits à quitter les « rendez-vous de la concertation » auxquels ils participaient. Concertation et information sont jugées partisanes. Avis et conclusions de la commission d’enquête 6 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 En partie II de son mémoire en réponse (p.67) le maître d’ouvrage rappelle que la préfecture de région et la région Bretagne ont animé la Conférence Bretonne de l’Energie et qu’à cette occasion une large concertation a été menée par ces entités publiques. Pour ce qui concerne le projet de CCCG, CEB précise que les actions menées (sensibilisation et information) n’ont pas été constitutives d’une « concertation préalable » au sens de l’article L.300-2 du Code de l’urbanisme et de l’article L.121-16 du Code de l’environnement mais que des échanges avec la population et les élus ont eu lieu. Avis de la commission d’enquête La commission d’enquête a constaté qu’une large information a été faite autour du projet bien avant la tenue de l’enquête publique. En échangeant avec les intervenants, les membres de la commission d’enquête se sont rendus compte que la demande de réunion publique portait, non pas sur une explication de certains aspects du projet mais plus généralement, sur le pacte électrique breton dont découle le projet de centrale à cycle combiné gaz et sur le scénario électrique alternatif proposé par le collectif Gaspare. La commission note qu’en réponse à l’avis de l’autorité environnementale, le porteur de projet est venu préciser un certain nombre de points dans un document intitulé « précisions suite à l’avis de l’Autorité Environnementale ». De même, un dossier réalisé par la Préfecture de la Région Bretagne apportait des informations complémentaires sur le contexte du projet. Ces deux dossiers étaient annexés au dossier d’enquête. Afin de faire la part entre les observations qui faisaient état d’une «concertation» exemplaire et les observations qui elles mettaient en avant une pseudo voire une absence de «concertation», la commission d’enquête a rencontré M. Xavier Leclercq qui animait les «rendez-vous de la concertation». M. Leclercq a remis aux membres de la commission les comptes-rendus de ces «rendez-vous de la concertation» que le maître d’ouvrage lui avait également remis. Elle regrette que les associations se soient retirées des groupes de travail mais note qu’elles ont échangé avec les personnes invitées aux tables rondes organisées lors de la journée «portes ouvertes» et lors de laquelle elles disposaient également d’un stand. Durant l’enquête la commission n’a pas jugé opportun d’organiser une réunion publique au vu des moyens mis en œuvre pour informer la population en amont. Les personnes ayant fait la demande d’une réunion publique ont été informées par courrier de la suite donnée à leur demande. Une copie de ce courrier a été affichée dans la salle où le public pouvait prendre connaissance du projet et rencontrer les commissaires enquêteurs lors de leurs permanences (annexe 6). La commission d’enquête précise par ailleurs qu’il ne lui appartenait pas de se substituer à la Commission nationale de débat public. 3-3-2 Volume et consultation des dossiers Une des observations de M. C Revert du collectif Gaspare (M151) qui porte notamment sur le volume des dossiers les rendant difficilement accessibles a été reprise par quelques intervenants. La première cyber-action, adressée au Préfet du Finistère, demande la mise en ligne sur une plateforme dédiée, des dossiers d’enquête et la troisième cyber-action fait notamment part de l’impossibilité d’ouvrir deux liens et ce depuis le début de l’enquête. Avis et conclusions de la commission d’enquête 7 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 Avis de la commission d’enquête La commission prend acte de la critique concernant le volume des dossiers. Elle relève cependant que cette critique n’est pas sans contradiction avec les observations qui exprimaient le regret que l’enquête relative à la canalisation de gaz « Bretagne Sud » n’ait pas été réalisée concomitamment par la même commission d’enquête. Si la commission reconnaît que devant le volume des classeurs, le public pouvait se sentir impuissant elle rappelle que l’étude d’impact comportait de nombreuses annexes (études réalisées par Air-Breiz, Véritas, ARIA, ACCORD Acoustique, OGE…) qui venaient augmenter le volume du dossier. Elle note néanmoins qu’un résumé non technique permettait une approche rapide du projet. La commission précise par ailleurs que l’épaisseur du dossier était notamment due à l’annexion au dossier initial, sur recommandation du CGEDD, d’une étude d’impact du programme et des études d’impact GRTgaz et RTE. La commission d’enquête a constaté par ailleurs que lors des permanences, la majorité des intervenants déposait leur observation sans consulter au préalable le dossier et sans demander des précisions aux commissaires enquêteurs. Elle note par ailleurs que les associations ou collectifs, qu’elle a rencontrés longuement et pour certaines à plusieurs reprises, étaient bien renseignées sur le dossier. Concernant la demande de mise en ligne de la totalité des dossiers sur un site dédié, la commission d’enquête note que le projet de CCCG n’est pas concerné par l’obligation de publication électronique mise en place à titre expérimental (décret n°2011-2021 du 29 décembre 2011). Elle observe que le résumé non technique et l’avis de l’autorité environnementale étaient consultables en ligne sur le site de la préfecture. Par ailleurs, sur simple demande, une copie numérique des dossiers était fournie par l’autorité organisatrice de l’enquête. Pour regrettable qu’ait été l’impossibilité d’ouvrir deux liens sur le site de la préfecture, la commission d’enquête estime que cela n’a pas été de nature à affecter significativement la prise de connaissance du dossier par le public. 3-4 Le pacte électrique breton Le projet de CCCG découle du pilier « sécurisation de l’approvisionnement » du pacte électrique breton signé le 14 décembre 2011. Le pacte électrique breton vise à assurer l’avenir électrique de la Bretagne autour d’un trépied d’actions complémentaires dont la sécurisation qui comprend l’implantation d’un nouveau moyen de production classique. Le moyen retenu est un cycle combiné gaz qui est un mode de production à haute performance énergétique. Les opposants au projet remettent en cause le pacte électrique breton (L332, association Landivisiau doit dire non à la centrale) et demandent sa révision en se fondant sur une évolution de la consommation électrique bien inférieure à celle prévue dans le pacte et sur une fin d’exploitation des quatre turbines à combustion de Brennilis et Dirinon reportée à 2020 au lieu de 2016 tel que prévu par le pacte. Le collectif Gaspare (L339) propose un scénario électrique alternatif breton qui démontre l’absence de besoin d’un moyen de production de pointe supplémentaire en Bretagne d’ici 2020. Pour faire face à la fermeture de la moitié des réacteurs de l’Ouest, tout en réduisant les émissions de gaz à effet de Avis et conclusions de la commission d’enquête 8 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 serre, le scénario électrique alternatif breton préconise une action forte de réduction de la consommation du parc de chauffages électriques, un rythme soutenu de rénovation des logements tel que préconisé par le schéma régional climat air énergie de la Bretagne (SCRAE), le développement des énergies renouvelables ainsi que l’interconnexion de la Bretagne avec l’Irlande et l’Angleterre. Avis de la commission d’enquête La commission d’enquête note que le pacte électrique breton a été élaboré sur la base d’un diagnostic partagé par l’ensemble des acteurs de l’énergie. Pour ces acteurs, le pilier sécurisation du pacte électrique breton est indispensable malgré les efforts sur la maîtrise de la consommation et le développement des énergies renouvelables. La commission d’enquête a pris connaissance du scénario électrique alternatif du collectif Gaspare mais estime qu’elle n’est pas fondée à donner son avis sur la révision ou non du pacte électrique breton. En effet, même si le projet de CCCG découle du 3ème pilier du pacte électrique breton, l’enquête publique porte sur le projet de CCCG soumise à autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). 3-5 Approvisionnement 3-5-1 Consommation électrique Afin de réduire la consommation électrique, les opposants au projet estiment que le montant de la prime annuelle allouée par l’Etat pour la CCCG devrait être affecté à l’amélioration de l’isolation de l’habitat et au changement des anciens systèmes de chauffage électrique des constructions. Certains détracteurs du projet, dénoncent une perte de 40 à 45% de l’énergie primaire dans les aéroréfrigérants, soit 370 MW. Ils estiment qu’avec ce gaspillage, il serait possible de chauffer environ 64000 logements d’une surface moyenne de 100m². Pour les partisans du projet de CCCG, la production locale d’électricité paraît un bon moyen pour limiter les pertes en ligne et ainsi diminuer la consommation électrique. Avis de la commission d’enquête Il apparaît difficilement réalisable d’envisager l’attribution du montant de la prime allouée au projet pour améliorer l’isolation de l’habitat existant, des mesures gouvernementales d’aides existent déjà. La commission note que le projet prévoit la possibilité d’alimenter certains équipements urbains à partir de la chaleur récupérée depuis le cycle combiné. Cette boucle d’eau chaude permettrait d’améliorer l’efficacité énergétique de 9 bâtiments publics, d’obtenir un gain énergétique et donc une économie substantielle pour la commune. Il semble à la commission d’enquête que les moyens de transport de l’électricité existant à ce jour ne permettent pas une réduction substantielle des pertes en ligne sauf à réduire les distances entre le lieu de production et le lieu de consommation Avis et conclusions de la commission d’enquête 9 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 3-5-2 Sécurité de l’approvisionnement électrique La centrale à cycle combiné gaz de Landivisiau est justifiée pour sécuriser l’approvisionnement électrique de la Bretagne et éviter le risque de black-out qui pèse sur la région en période de forte consommation électrique. Les intervenants favorables au projet mettent en avant la nécessaire sécurisation de l’approvisionnement électrique de la pointe bretonne pour éviter tout risque de black-out. Pour un grand nombre d’entre eux, la Bretagne ne peut plus se contenter de dépendre électriquement des autres régions françaises car cette dépendance la rend trop fragile. Cette fragilité électrique serait un frein au développement économique de la région. L’association GESPER (L12) rappelle que le Bretagne consomme 10 fois plus d’électricité qu’elle n’en produit et que 90% de l’électricité provient de très loin pour le nord Finistère (350 km en moyenne ce qui multiplie les risques de coupure et les pertes en ligne (1% par 50 km). Elle précise par ailleurs (L37) que le black-out n’est pas une coupure banale mais qu’il s’agit d’un écroulement du réseau. Si le réseau électrique nécessite de la puissance, une tension continue est indispensable à la qualité du service. Il lui semble que la CCCG sera appelée, non pas parce qu’il manque de la puissance mais, par nécessité du maintien de la tension sur le réseau. Le président du Syndicat Départemental d’Energie et d’équipement du Finistère -SDEF (M237) rappelle que la Bretagne est fortement dépendante de la production des centrales qui ne se trouvent pas à la pointe Bretonne et que la longueur des réseaux n’est pas à son avantage vu les pertes sur le réseau et la fragilité qu’engendre le linéaire. Il fait part que le développement des véhicules électriques, que porte le SDEF via l’installation de bornes de recharge, génèrera inéluctablement de nouvelles consommations électriques puisque la majorité des bornes auront une puissance de 22 kwh. La grande majorité des intervenants favorables à la CCCG indiquent que les énergies renouvelables ne peuvent garantir cet approvisionnement car par nature elles sont intermittentes et qu’à ce jour il n’existe pas de moyens techniques pour stocker l’électricité produite lors de leur rendement maximum ; rendement maximum qui ne correspond pas forcement aux périodes où la demande en électricité est la plus forte. Les centrales à cycle combiné gaz sont admises comme une solution transitoire en attendant l’avènement de nouveaux moyens de production plus efficients (éolien offshore, hydrolienne encore à l’état de projet ou de prototype). Selon les opposants la fragilité électrique de la Bretagne, et plus particulièrement de la pointe bretonne, n’est plus avérée. Ils en veulent pour preuve la stabilisation de la consommation électrique notamment due aux économies d’énergies réalisées par les citoyens (chiffre RTE à l’appui) et l’augmentation de la production électrique par les énergies renouvelables et le développement à moyen terme de nouvelles sources d’énergie renouvelable (éolien offshore, hydrolienne). En partie II de son mémoire en réponse (p.57-59) le maître d’ouvrage rappelle que la technologie de cycle combiné au gaz naturel bénéficie d’une grande flexibilité et d’une grande réactivité qui lui permet de répondre aux pics de consommation et complètent la production intermittente d’électricité générée par les énergies renouvelables. Il précise par ailleurs que dans le cadre de la transition énergétique visant à remplacer les moyens de production nucléaires (base), charbon (semi-base) et fioul (pointe), une combinaison d’énergies accompagnée avec des cycles combinés gaz apparaît comme la plus pertinente. Il ajoute que « selon RTE, les problèmes de tenue de tension découlent du faible niveau de production installé dans la région. La conséquence est un déficit de compensation de l’énergie réactive qui, Avis et conclusions de la commission d’enquête 10 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 acheminée sur de longues distances via le réseau de transport entraîne des chutes de tension préjudiciables à la qualité de service. Ce risque apparaît lorsque se combinent une forte consommation et la perte d’un groupe de production proche. Le cycle combiné de Landivisiau permettra d’augmenter le nombre de moyens de production locaux et donc de réduire la dépendance de la Bretagne aux importations. Le risque de black-out en sera donc limité. » Avis de la commission d’enquête La commission d’enquête note que le bilan électrique 2013, édité par RTE, fait état non pas d’une stabilisation de la consommation électrique de la Bretagne mais d’une augmentation de 2,8% par rapport à 2012. En données corrigées1, la consommation de la région est de + 0,5% alors qu’elle reste stable sur le territoire français. La mise à l’actif, par le collectif Gaspare, d’une « stabilisation » de la consommation électrique uniquement par les économies d’énergies réalisées (meilleure isolation des logements, changement des chauffages électriques de type grille-pain) lui parait un peu simpliste. Il lui semble que d’autres facteurs ont participé (fermeture d’entreprises fortes consommatrices d’électricité etc…). Les chiffres RTE ne font-ils pas état d’une diminution de 3,6% de la consommation du secteur industriel et d’une augmentation de 3% de la consommation des PME/PMI et des particuliers ? Force est de constater que les besoins en électricité sont bien réels (nombreuses micro coupures) et probablement amenés à progresser et ce malgré la combinaison du pilier économie d’énergie et développement des énergies renouvelables du pacte électrique breton. 3-5-3 Sécurité de l’approvisionnement en gaz La centrale à cycle combiné gaz sera approvisionnée par le réseau GRTgaz qui, en application du code de l’énergie, doit assurer le raccordement en gaz à tout industriel ayant ce besoin. La dépendance gazière de la France est mise en avant par un grand nombre d’intervenants. Pour eux, le contexte politique international ne permet pas d’affirmer que l’approvisionnement en gaz est sécurisé. La France est tributaire de l’insécurité politique de certains pays exportateurs. En partie II de son mémoire en réponse (p.63-66), le maître d’ouvrage rappelle pour mémoire que la France tend à développer le nombre de pays producteurs de gaz afin de limiter les conséquences d’aléas techniques ou politiques éventuels. Un graphique issu de la base de données de l’INSEE illustre la provenance des importations de gaz : le premier fournisseur de la France n’est pas la Russie (16,5%) mais la Norvège (43,9%). Les pays d’Afrique et du Moyen Orient participent à hauteur de 19,9%. Il est par ailleurs rappelé que le réseau de GRTgaz est interconnecté avec les réseaux allemands, belges et suisses. Il est par ailleurs précisé que, dans une perspective à long terme, Direct Energie souhaite développer sur le territoire breton un projet de méthanisation mutualisé. Le projet pourrait permettre de produire du gaz vert qui, après traitement, serait injecté dans le réseau de gaz naturel. Avis de la commission d’enquête La commission d’enquête constate la diversification des sources d’approvisionnement en gaz naturel de la France. Cette diversification la rend moins vulnérable à d’éventuels problèmes d’approvisionnement depuis certains pays producteurs. Elle note avec intérêt la possibilité qui sera offerte à terme d’injecter du biogaz dans le réseau de gaz naturel. 1 La consommation corrigée permet d’analyser les évolutions de la consommation en les corrigeant préalablement du facteur météorologique et du secteur de l’énergie Avis et conclusions de la commission d’enquête 11 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 3-6 Choix technique Il est rappelé dans le dossier ICPE (p.34) que la solution la plus adaptée pour sécuriser l’alimentation électrique, retenue par le pacte électrique breton, est un cycle combiné gaz (CCG). «Il s’agit d’un mode de production à haute performance énergétique, fonctionnant dans le cadre du marché électrique, qui utilise uniquement le gaz naturel, combustible le moins émetteur de CO2 parmi les énergies fossiles ». Les intervenants favorables au projet précisent que la technologie des cycles combinés est la technologie la plus performante, la moins polluante et constitue une solution alternative acceptable et acceptée par des mouvements écologistes. Pour illustrer leur propos, certains d’entre eux font référence à la conférence de Greenpeace Deutschland à laquelle ils ont participé à Berlin. Pour les opposants au projet le choix d’une installation fonctionnant avec de l’énergie fossile est une hérésie à l’heure de la transition énergétique. La centrale n’est pas encore construite, qu’elle est déjà obsolète. De plus la rentabilité affichée de près de 60%, laisse paraître un gaspillage de 40%. En partie II de son mémoire en réponse (p.62), CEB informe que la raison principale de la préconisation du cycle combiné gaz par la plupart des instances administratives du secteur de l’énergie, relève du fait qu’elle soit la centrale thermique la plus respectueuse de l’environnement. D’autre part il s’agit de la Meilleure Technologie Disponible (MTD) affichant des taux de rendement de 54 à 58%. Avis de la commission d’enquête La commission d’enquête note que le cycle combiné gaz est le moyen technique qui a été retenu par le pacte électrique breton et que c’est sur cette technique que l’appel d’offre portait. 3-7 Choix du site Le lieu d’implantation du projet de centrale à cycle combiné gaz se situe dans la zone d’activités du Vern située au Nord de la ville de Landivisiau. Cette zone d’activités artisanales, industrielles et commerciales est séparée physiquement du centre-ville par la RN.12 qui traverse le territoire communal d’Est en Ouest. Les observations défavorables au projet mettent en avant un site inapproprié en raison de la proximité du centre-ville et des impacts probables sur la qualité de l’air et par conséquent sur la santé. D’autres intervenants remettent en cause le choix du site de Landivisiau au détriment du site de La Martyre qui présentait l’avantage de se situer à proximité des réseaux RTE et GRT existants, de disposer de surfaces suffisantes pour accueillir une CCCG et de moins impacter l’environnement. Dans la partie I (p.9) de son mémoire en réponse, la CEB rappelle les contraintes principales à l’installation d’un cycle combiné : terrain d’au moins 12 ha, permettant l’implantation de bâtiments de grande hauteur et sur lequel les installations classées soumises à autorisation sont autorisées. Dans le cadre de l’appel d’offre, CEB a étudié trois sites savoir Brennilis, La Martyre et Landivisiau. Le site de La Martyre a été étudié de manière approfondie car il présentait l’intérêt de réaliser une économie substantielle sur les coûts de raccordement. En 2011 la CEB a rencontré la Communauté de Communes du Pays de Landerneau-Daoulas et le maire de la Martyre. La nécessaire révision du document d’urbanisme opposable pour permettre l’installation de ce type d’activités et la pression de certains collectifs sur les élus des secteurs pressentis, dont celui de La Martyre, ont motivé l’abandon de ce site potentiel. Les élus de Landivisiau et de la communauté de communes se sont montrés motivés pour Avis et conclusions de la commission d’enquête 12 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 l’implantation de l’unité de production d’électricité sur leur territoire d’autant que la zone d’activités du Vern disposait d’une surface suffisante et que le POS en vigueur autorisait les installations classées pour la protection de l’environnement. Soucieux de l’acceptabilité locale du projet et de la maîtrise du calendrier, CEB a préféré retenir le site de Landivisiau à celui de la Martyre. Avis de la commission d’enquête La commission d’enquête constate que des contraintes administratives et un défaut de soutien politique ont eu raison du non choix du site de La Martyre par CEB alors même que ce site présentait une économie substantielle en développement de réseaux pour le porteur de projet. Si les opposants font valoir des risques, notamment pour la santé, au motif de la proximité du centreville pour s’opposer au projet, on notera une opposition de principe quel que soit le site retenu. En effet, un de leur slogan n’est-il pas « Landivisiau doit dire non à la centrale ! Ni ici, Ni ailleurs ! » ? 3-8 Paysage L’impact du projet de centrale dans le paysage immédiat et éloigné résulte de la hauteur des constructions : le récupérateur de chaleur à une hauteur de 42 m, l’aérocondenseur une hauteur de 35 m et la cheminée une hauteur de 49,5 mètres. Une seule observation porte sur le volet paysager du projet et de son intégration dans le paysage (L332, Landivisiau doit dire non à la centrale). Il est regretté que seules six pages de l’étude d’impact traitent du paysage et il est dénoncé une méconnaissance du paysage local et de ses composantes. Il est par ailleurs suggéré de réaliser des talus bocagers en périphérie du site d’implantation plutôt que des haies bocagères et de planter des arbre-tiges afin de créer un volume végétal immédiat. Dans son avis, l’Autorité environnementale recommande de procéder à une étude de Grand Paysage afin de compléter le volet intégration paysagère de la centrale. Avis de la commission d’enquête La centrale trouve place au sein d’une zone d’activités industrielles et artisanales. Le volume et la hauteur des bâtiments rendent difficile une intégration dans le paysage proche même s’il s’agit ici d’une zone d’activités. L’acceptabilité visuelle du projet résultera probablement plus par le soin qui sera apporté au traitement architectural et à l’aménagement paysager des abords. La commission d’enquête rappelle que l’étude « grand paysage », réalisée suite aux recommandations de l’Autorité Environnementale et versée au dossier d’enquête publique dans le document intitulé «précisions suite à l’avis de l’Autorité environnementale », démontre que l’installation n’est qu’un élément lointain, non parasite du parc naturel régional d’Armorique dont la protection du paysage est au cœur des préoccupations. 3-9 Economie 3-9-1 Impacts économiques positifs sur l’activité locale Le projet de centrale est vécu pour certains comme étant une aubaine pour relancer l’activité économique locale qui a souffert de fermetures d’usines agroalimentaires notamment. La phase Avis et conclusions de la commission d’enquête 13 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 chantier devrait apporter une bouffée d’oxygène à une économie locale moribonde en raison de la crise économique. Le maître d’ouvrage dans son mémoire en réponse (partie II p.43) rappelle que l’exploitation du cycle combiné gaz, qui durera environ 30 ans, créera environ 40 emplois pérennes. Il précise que le constructeur positionnera aux postes clés des collaborateurs ayant acquis une maîtrise de cet outil de production. Il recrutera localement le reste de l’équipe qui sera encadrée et formée à l’exploitation d’un cycle combiné gaz. Il ajoute par ailleurs que la phase de construction entraînera la présente sur le site entre 200 et 800 personnes selon les phases du chantier. Avis de la commission d’enquête Dans l’immédiat il paraît indiscutable que le chantier par lui-même est un atout de relance de l’économie locale. Estimés par le porteur de projet à près de 800 sur les 23 mois de durée du chantier ces emplois, même à durée précaire, constituent un atout de relance économique locale. Cette relance concernera les emplois indirects (hôtellerie, restauration…). Elle sera efficiente le temps des travaux et en rapport avec le nombre de personnes en activité sur le chantier. Les entreprises locales, notamment celles du BTP, devraient également bénéficier de nouveaux marchés en lien avec la centrale. 3-9-2 Impacts économiques négatifs sur l’activité locale S’il est entendu que la construction génèrera des emplois en phase travaux, le niveau de spécialisation laisse penser que l’impact sur l’activité locale demeurera limité. Il est craint que les entreprises locales ne puissent rivaliser avec des entreprises nationales probablement plus concurrentielles. Dans son mémoire en réponse (partie II p.44), le maître d’ouvrage précise d’une part « dans tous les cas le génie civil est forcément local ne serait-ce que pour le béton, les matériaux de carrière, les engins...Les entreprises locales peuvent donc être sollicitées sur différentes étapes du chantier » et d’autre part « pendant la construction de la centrale, Siemens s’engage à favoriser la sous-traitance locale répondant aux contraintes techniques et économiques du projet. Seront choisis préférentiellement, sous réserve d’une compétitivité acceptable, des sous-traitants de Landivisiau pour des lots adaptés (gardiennage, clôture, paysager, certains lots électriques etc…). Avis de la commission d’enquête Il est à retenir l’absence de regard sur les conséquences futures de cette implantation de centrale et non pas se limiter, comme il l’est fait, à la seule création d’emplois liée à la construction et à l’exploitation de la centrale. Si la centrale par elle-même ne crée que des emplois spécialisés d’ingénieurs, d’opérateurs et de techniciens d’entretien et même si à ce jour le nombre d’emploi ne peut être déterminé, des emplois directs seront réalisés comme s’y engage le maître d’ouvrage dans son mémoire en réponse. L’engagement n°2 de la « plateforme des engagements » (annexe 13 du mémoire en réponse du pétitionnaire) prévoit le recours préférentielle aux entreprises locales. Il est difficile d’admettre que lors des appels d’offres de travaux du chantier de la centrale, hormis les travaux très spécialisés nécessitant des équipements spécifiques, les entreprises nationales soient plus concurrentielles que celles de la région. Avis et conclusions de la commission d’enquête 14 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 3-9-3 Attractivité économique Les partisans au projet mettent en avant le fait que la présence d’une CCCG, assurant une sécurisation de l’approvisionnement électrique, renforcera l’attractivité du pays de Landivisiau, du département du Finistère et de la région Bretagne. De nouveaux industriels, artisans pourraient s’y installer et par la même créer de nouveaux emplois. D’autres estiment que le projet de centrale est une aubaine et ce d’autant que depuis plusieurs mois, la région du Nord Finistère subit de graves problèmes économiques tant dans les domaines de l’industrie tertiaire que de l’industrie agro-alimentaire (fermetures d’entreprises, chômage). Plusieurs observations dénoncent les difficultés rencontrées par les industriels, artisans et producteurs agricoles lors des coupures électriques. Les irrégularités de tension du réseau électrique, peu décelables par le particulier, perturbent nombre d’installations industrielles. Avis de la commission d’enquête Il est à penser que la présence d’une CCCG, dont la vocation est de sécuriser l’approvisionnement local en électricité, pourrait être un élément favorable et motivant pour les professionnels candidats à l’installation dans la région et tout particulièrement en pointe Finistère. 3-10 Energies renouvelables Si les partisans et les opposants s’accordent pour dire qu’il faut développer les énergies renouvelables en revanche ils ne s’accordent pas sur le temps nécessaire pour que ces énergies renouvelables assurent l’approvisionnement de la Bretagne. Les inconvénients mis en avant sont l’intermittence des énergies renouvelables et l’impossibilité de stocker l’énergie produite. Pour les partisans, le projet de centrale est vu comme un complément nécessaire aux énergies renouvelables dont certaines sont encore au stade de projet, de prototype ou en phase de test grandeur nature. Les opposants quant à eux voient le projet d’interconnexion électrique sous-marine entre la côte sud de l’Irlande et la côte nord-ouest de la France, comme le moyen d’améliorer l’alimentation en électricité de la Bretagne. Avis de la commission d’enquête Le développement des énergies renouvelables est souhaitable et incontestable. Il doit être pérennisé et favorisé. La commission d’enquête note par ailleurs que le bilan électrique 2013, édité par RTE, fait état d’une production régionale des énergies renouvelables de 2,5 TWh au total, soit une hausse de 5,1% par rapport à 2012. Cette évolution est principalement liée aux conditions météorologiques favorables et à la croissance du parc éolien et photovoltaïque. La production issue des énergies renouvelables (hors hydraulique) continue de croître (+12,4%). Cependant la commission estime que dans l’immédiat, la production d’électricité provenant des énergies renouvelables n’apporte pas de réponse rapide ou quasi immédiate lors des pics de Avis et conclusions de la commission d’enquête 15 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 consommation et ne permet donc pas de fiabiliser la sécurisation de l’approvisionnement électrique de la pointe bretonne. 3-11 Aspects financiers Le coût du projet, tout comme son financement public par le biais de la prime de capacité allouée par l’Etat, sont décriés. 3-11-1 Le financement par le porteur de projet L’association Landivisiau doit dire non à la centrale (L332) remet en cause les capacités financières du porteur du projet en évoquant les affaires judiciaires en cours d’un des actionnaires et en mettant en cause le bilan prévisionnel. Dans son mémoire en réponse, le maitre d’ouvrage précise (partie I p.63) que les établissements bancaires ont confirmés par le biais de l’organisme financier HSBC leur intérêt au financement du projet. Un courrier en date du 28 novembre 2014, attestant de l’implication dans le projet de 7 établissements bancaires, est joint dans l’annexe 9 du mémoire en réponse. HSBC réaffirme que le montant de la dette nécessaire à la réalisation du projet pourrait être levée aux conditions prévues au plan prévisionnel de l’opération, soit 70% du besoin total. Avis de la commission d’enquête Le financement du projet est développé au paragraphe 1.2.3.2, pages 20 à 27 du dossier ICPE. Il s’agit d’un financement sans recours ou à recours limité, la décision des prêteurs d’accorder un financement reposant uniquement sur les performances futures du projet. La commission prend acte de la réponse du maître d’ouvrage concernant l’engagement des banques. 3-11-2 la prime allouée par l’Etat Les opposants reprennent massivement un des arguments du « flyer » Landivisiau doit dire non à la centrale (annexe 12) repris ci-après « ce projet coûtera cher au contribuable parce que pour équilibrer ses comptes Direct Energy percevrait une prime annuelle de presque 42 millions d’euros pendant un durée de 20 ans renouvelable une fois ». Selon les opposants, sans cette prime la CEB ne se serait pas positionnée sur ce projet dont la rentabilité n’est pas assurée. Pour preuve de nombreuses CCCG sur le territoire national ferment ou sont mises sous cocon. Le maître d’ouvrage rappelle dans son mémoire en réponse (partie I p.33) qu’en « 2011, la prime demandée par la CEB pour la réalisation du projet était de 94 k€/MWe ce qui correspond à une prime annuelle de 40 M€ en considérant que le cycle combiné dispose d’une puissance moyenne de 420 MWe. Afin d’exposer au mieux nos propos, il semble nécessaire de rappeler que l’appel d’offre prévoit que ce montant de 40 M€ soit réduit des revenus issus d’une partie du marché d’électricité (ceux issus du marché de capacité). Ainsi, la prime réellement obtenue variera de 0 à 40 M€. Il y a régulièrement une confusion sur le montant réellement versé puisque certains opposants font courir le bruit que les 40 M€ prévus représentent une somme fixe versée chaque année alors qu’ils correspondent simplement à un plafond maximal résultant de l’appel d’offre. Après ce rappel des faits, vous trouverez ci-dessous 3 scénarios envisagés : Avis et conclusions de la commission d’enquête 16 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 Scénario n°1 : le marché de capacité rémunère CEB de 15 M€, la prime réellement versée à CEB ne sera que de 25 M€ Scénario n°2 : le marché de capacité rémunère CEB de 30 M€, la prime réellement versée à CEB ne sera que de 10 M€, Scénario n°3 : le marché de capacité rémunère CEB de 45 M€, la prime réellement versée à CEB sera 0 M€ (la prime ne pouvant être négative). » Avis de la commission d’enquête La commission d’enquête note qu’en page 18 du document de la préfecture de Bretagne intitulé « informations complémentaires sur le contexte du projet » intégré au dossier d’enquête, il est précisé que « le rapport de synthèse de la CRE fait apparaître que la meilleure candidature, tant sur les plans financiers et environnementaux que sur la date prévue de mise en service de la centrale est celle de la Compagnie Electrique de Bretagne, consortium formé par Direct Energie Génération SAS (devenu Powéo Direct Energie » et par Siemens Project Ventures GmbH ». Concernant la mise sous cocon de CCCG en France et à l’étranger, la commission d’enquête prend acte de la réponse du maître d’ouvrage rappelée ci-après : «Les conditions de marché actuelles (le rapport entre les prix de l’électricité, du gaz, du charbon et du CO2) n’offrent pas de rentabilité suffisante pour assurer le maintien (et donc le développement) des cycles combinés gaz et poussent au contraire au maintien en service des centrales au charbon. C’est ainsi que certains cycles combinés ont pu connaître des difficultés financières rendant nécessaire leur mise sous cocon, voire leur cession à des repreneurs confiants sur l’amélioration des conditions de marché dans le temps ». 3-11-3 la part de la CSPE dans le financement du projet Les opposants reprennent massivement un autre argument du « flyer » Landivisiau doit dire non à la centrale (annexe 12) à savoir « cette prime serait financée par la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE) qui n’a pas ce rôle-là». L’association Force V (L333) partage les remarques de Landivisiau doit dire non à la centrale et par le collectif Gaspare sur la gabegie des fonds publics Le projet de centrale serait financé pour partie par la CSPE qui a été mise en place pour financer le développement des énergies renouvelables. Il y a là un détournement de cette contribution dont tous les français s’acquittent quand ils paient leur électricité. Le porteur de projet dans son mémoire en réponse (partie I p. 35) précise que le poste « énergies renouvelables » s’élève à 4,62 Md€ sur un montant global des charges de la CSPE, année 2014 de 8,4 Md€, soit 55% du budget total de la CSPE. Seuls 40 M€ sont alloués au cycle combiné gaz, soit 0,4% du budget total de la CSPE. Avis de la commission d’enquête La commission d’enquête prend acte de la réponse apportée par le maître d’ouvrage. 3-11-4 le marché de l’électricité Des intervenants pensent que l’ouverture du marché de l’électricité aura pour conséquence une augmentation du coût de l’électricité. Par ailleurs, il est craint une fluctuation du prix de l’électricité en fonction du cours du gaz naturel. Avis et conclusions de la commission d’enquête 17 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 La commission d’enquête note que le contrat de fourniture de gaz et d’enlèvement de l’électricité produit par la centrale sera confié à la société PDE, permettant à la CEB de ne pas être sujet aux risques inhérents de volatilité des marchés du gaz et de l’électricité. De plus il n’est pas possible d’opposer le coût prévisionnel du projet aux fluctuations du prix de l’électricité en fonction du cours du gaz naturel, ces fluctuations jouant tantôt à la hausse, tantôt à la baisse. D’autres intervenants s’interrogent sur la destination de la production d’électricité : toute la production contribue-t-elle au service public de l’électricité ? Le maitre d’ouvrage apporte les compléments suivants : « physiquement, l’électricité produite par la centrale de Landivisiau sera intégralement injectée dans le réseau RTE et consommée par les consommateurs les plus proches du point d’injection y compris des consommateurs bretons qui ne sont pas clients de CEB. En contrepartie, RTE met à la disposition des clients de CEB, partout en France, une quantité d’énergie identique à celle produite par le cycle combiné Contribuant au service public de l’électricité, le cycle combiné doit en revanche garantir à RTE la disponibilité d’une partie de sa production pour les besoins de l’équilibre du réseau électrique français. Le cycle combiné a effectivement vocation à être utilisé par RTE, à certaines périodes de l’année, pour corriger les aléas propres à l’équilibre entre l’offre et la demande (variation de la consommation, variation de la production renouvelable, problèmes techniques…). A ce titre, RTE dispose de deux moyens pour s’assurer que la production du cycle combiné permet d’équilibrer le système électrique: Jusqu’à 7,5 % de la production d’électricité sont dédiés (et ne peuvent pas être utilisés par CEB) aux services systèmes (appelés aussi réserves primaire et secondaire) qui permettent à RTE de modifier le niveau de la fréquence, de la tension et de la puissance nécessaires au bon fonctionnement du réseau électrique breton; jusqu’à 100% de la production d’électricité peuvent être utilisés dans le cadre du mécanisme d’ajustement (appelé aussi réserve tertiaire) qui permet à RTE de demander aux moyens de production qui ne sont pas en fonctionnement (ou qui ne produisent pas à pleine puissance) de démarrer (ou d’augmenter leur puissance). Inversement, le mécanisme d’ajustement permet à RTE de demander aux moyens de production qui sont en fonctionnement de s’arrêter (ou de diminuer leur puissance). Ainsi, jusqu’à 100% de la capacité de production de la centrale est maîtrisée par RTE. Quand RTE n’a pas besoin de l’unité de production, environ 92,5% l’électricité produite peut être vendue à d’autres clients, la partie dédiée au service système ne pouvant être vendue qu’à RTE. Enfin, d’autres intervenants font état de la fermeture et/ou vente de CCCG en France et à l’étranger au motif d’une absence de rentabilité. La commission d’enquête prend acte de la réponse du maître d’ouvrage rappelée intégralement ci-après : « Malgré leur utilité incontestée pour la sécurité du réseau et le caractère vertueux de cette technologie, les cycles combiné gaz pâtissent actuellement de conditions de marché défavorables. Compte tenu de la diminution de la part du nucléaire et de l’augmentation de la part du renouvelable dite intermittente dans le mix énergétique, les Cycles Combinés au Gaz Naturel, moyens de production Avis et conclusions de la commission d’enquête 18 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 flexibles avec un haut rendement, sont indispensables en France. Ces moyens de production ont, en effet, vocation à répondre aux pics de consommation du parc électrique français et à pallier l’indisponibilité des moyens de productions renouvelables ou l’insuffisance de leur production en fonction des données climatiques. Ils contribuent ainsi au service public de l’électricité en participant à la sécurité du réseau et à la sécurité d’approvisionnement du territoire Cependant, les conditions de marché actuelles (le rapport entre les prix de l’électricité, du gaz, du charbon et du CO2) n’offrent pas de rentabilité suffisante pour assurer le maintien (et donc le développement) des cycles combinés gaz et poussent au contraire au maintien en service des centrales au charbon. C’est ainsi que certains cycles combinés ont pu connaître des difficultés financières rendant nécessaire leur mise sous cocon, voire leur cession à des repreneurs confiants sur l’amélioration des conditions de marché dans le temps. S’il est vrai que certains cycles combinés gaz sont mis sous cocon ou ferment ailleurs en France (par exemple des cycles combinés dans le Nord ou en Meurthe et Moselle), l’isolement électrique de la Bretagne ne permet pas à celle-ci de s’approvisionner auprès de ces cycles combinés, trop éloignés. Fort de ce constat et conscient de l’utilité à court, moyen et long terme des cycles combinés gaz, l’Etat a décidé de sécuriser le réseau électrique Breton en assurant le développement local d’un cycle combiné gaz via un mécanisme d’aide financière (prime de capacité) dont l’un des objectifs est de pallier les défaillances du marché. Le mécanisme envisagé dans l’appel d’offres permet donc l’implantation d’une centrale essentielle pour la sécurité du réseau breton au-delà de conditions de marchés conjoncturelles défavorables. » 3-12 Environnement 3-12-1 Energie fossile Les personnes hostiles au projet soulignent que le gaz est « une énergie fossile, polluante et nocive pour la santé » et font valoir que ce projet n’est pas cohérent avec les enjeux de la transition énergétique. Un déposant (L 223) rappelle « le récent sommet européen relatif au climat où les 28 chefs d’état et de gouvernement se sont accordés sur : la réduction de 40% des GES en 2030 (par rapport à 1990), 27% d’économie d’énergie et porter la part des énergies renouvelables à 27% de la consommation contre 14% : la production d’électricité à base d’énergie fossile ne rentre pas dans ce cadre européen. » L’association « Côtes d’Armor Nature Environnement » (L183) considère que les scénarios hybrides Offshore et combiné Bio masse s’avèrent plus productifs et moins producteurs de CO2. Un élu (L240) souligne quant à lui l’incompatibilité fondamentale entre la situation décrite et les objectifs de réduction des consommations d’énergie (lois issues du Grenelle et projet de loi de transition énergétique) ainsi qu’avec les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre que la France s’est fixée dans un cadre national, aux plans européen et international. Les personnes favorables au projet avancent les arguments suivants : « Le gaz naturel est un combustible propre » (GESPER, L12). Le gaz est l’énergie la moins polluante (2 fois moins polluant que le fuel et 3 fois moins que le charbon). La France émet 2 fois moins de CO2/habitant que l’Allemagne (centrale charbon). Afin d’atteindre les objectifs de réduction de CO2 de 20% et suite à la directive cadre européenne, les centrales à charbon seront mises à l’arrêt progressivement à partir de 2015. Avis et conclusions de la commission d’enquête 19 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 La CCCG est, à puissance équivalente, celle qui émet le moins de CO2 : analyse partagée par les représentants de GREENPEACE Deutschland. Une personne (L 184) rappelle les recommandations du GIEC : jusqu’en 2050 au moins, pour réduire l’effet de serre, il faut remplacer le charbon et le fuel par du gaz naturel. D’autres observations soulignent que les centrales à fuel et à charbon de Cordemais émettent trois fois plus de gaz à effet de serre. Dans son mémoire en réponse le maître d’ouvrage développe son argumentation sur ce choix de combustible (partie II, page 58 et suivantes) : «Dans le domaine de l’aménagement du réseau électrique en France, les instances dirigeantes s’appuient sur un document de référence, appelé « Programmation Pluriannuelle des Investissements dans le secteur électrique » (PPI). Ce document a pour objectif principal d'identifier les investissements souhaitables en moyens de production d’électricité au regard de la sécurité d'approvisionnement électrique. Dans le cadre de la politique énergétique française, la PPI fixe des objectifs de développement des moyens de production d'électricité installés en France, en termes de répartition des capacités de production par source d'énergie primaire utilisée, de techniques de production mises en oeuvre. » « Lors des échanges entre la délégation allemande et la délégation bretonne (voyage d’étude à Berlin en octobre 2012), il a été conclu que les Cycles Combinés au Gaz Naturel, moyens de production flexibles et hautement efficaces, sont le complément idéal aux énergies renouvelables. Dans le cadre d’une transition énergétique visant à remplacer les moyens de production nucléaires (production de base par excellence dans certains pays, notamment la France), charbon (qui sont utilisés en semi-base ou même en base dans certains pays) et fioul (qui sont des moyens de pointe), une combinaison d’énergies accompagnée avec des Cycles Combinés au Gaz Naturel apparaît comme la plus pertinente ». Avis de la commission d’enquête : Le gaz est une énergie fossile donc non renouvelable. La question de la transition énergétique implique le passage des énergies fossiles vers les énergies renouvelables. Parmi les énergies fossiles, le gaz est la moins polluante. Les autres centrales utilisant des énergies fossiles (à fuel ou à charbon) le sont plus. Le choix du projet d’une centrale à gaz n’est pas incompatible avec le programme de la transition énergétique, il en fait partie. 3-12-2 Pollution de l’air, impact sur la santé De très nombreuses observations émanant d’associations opposées au projet (dont S-eau-S, Force V, GASPARE et Landivisiau doit dire non à la centrale), reprises dans les lettres-type et observations individuelles remettent en cause les mesures réalisées sur l’état actuel de la pollution de l’air. L’étude de l’état initial de la qualité de l’air figure en annexe B 5. Cette étude a été réalisée par Air Breizh, organisme de mesure, d’étude et d’information sur la qualité de l’air en Bretagne. Les mesures ont été effectuées du 23/05 au 20/06/12 et du 24/10 au 21/11/2012. Un camion laboratoire et une cabine, équipés d’analyseurs automatiques, ont été implantés à Landivisiau, afin de mesurer en continu le dioxyde de souffre (SO2), le dioxyde d’azote (NO2), le monoxyde de carbone (CO), les particules fines dites PM10 et PM2.5. Avis et conclusions de la commission d’enquête 20 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 Des mesures complémentaires de dioxyde d’azote (NO2) et de dioxyde de soufre (SO2) ont été réalisées avec des tubes à diffusion passive, sur dix sites répartis sur la zone d’étude, couvrant les communes de Bodilis, Lampaul-Guimiliau, Landivisiau, Loc-Eguiner, Plougourvest, Plouvorn. Les mesures sont remises en cause pour deux raisons : réalisation au mauvais endroit et au mauvais moment. L’association S-eau-S (L13) précise «Mauvais endroit : la logique aurait voulu des mesures de particules fines dans le site de trafic 3 proche du site de la centrale et dans des sites au nord de la RN 12, sous le panache des vents dominants. Or c’est le seul site 1 qui a été choisi. » L’association poursuit en reproduisant les résultats de l’année 2012, extraits du site Internet d’Air Breizh et déclare y constater : « des pics de particules fines en janvier, février, mars ; Les périodes choisies pour les mesures à Landivisiau sont celles où la pollution est la plus faible. » L’association S-eau-S fait par ailleurs remarquer que les 2 tableaux de l’étude d’Air Breizh indiquent des pics de pollution dépassant les valeurs limites pour des périodes choisies comme particulièrement peu sujettes à pollution « En particulier pour les PM 2,5 les plus nocives dont le taux dépasse de façon régulière l’objectif de qualité. » Elle conclut : « nous considérons que le dossier doit être refusé en l’état. Demande de nouvelles mesures sur un an pour tous les polluants et sur les 10 sites de mesure. » Cette demande est partagée par les autres associations et de nombreux déposants. L’association craint aussi les effets de la dispersion par grand froid, Air Breizh reconnaissant dans ses études que les fortes concentrations en PM10 s’observaient par grand froid…au moment des pics de consommation du chauffage domestique, les conditions météo plaquant l’air froid au sol. Un déposant s’inquiète sur la hauteur de la cheminée et la dispersion des particules par rapport à cette hauteur. De très nombreuses interventions lient cette problématique de la qualité de l’air à la présence d’une population fragile à proximité. Ce point est notamment développé par un docteur en pharmacie (L268). La centrale, située à moins d’1 km du centre-ville, dégradera la qualité de l’air et donc impactera une population fragile et/ou fragilisée. Les observations favorables au projet développent d’autres arguments : L’association GESPER (L 12) considère que « Les émissions sont extrêmement faibles voire inexistantes. Le rejet particulaire est tellement faible qu’à sa connaissance aucune étude ne montre d’effets sanitaires. » Des personnes considèrent qu’elles utilisent le même gaz dans leur cuisine, sans aucun danger. Le maître d’ouvrage répond d’une manière détaillée aux questions posées par l’association S-eau-S (L13) et à celles 10, 11 et 12 de la commission d’enquête dans la partie I (pages 39 à 48) et aux questions de l’ensemble des déposants sur le même sujet dans la partie II (pages 9 à 18). Réponses de sa partie I : - sur le lieu de mesure : zones résidentielles peuplées, pour permettre l’étude de l’impact sanitaire, - sur la durée des campagnes de mesures : respect des normes règlementaires de la directive européenne 2008/50/CE du 21 mai 2008), - sur la typologie des stations de surveillance d’Air Breizh urbaines, rurales ou de trafic, - sur les résultats des PM10 et PM2,5 par rapport à l’objectif qualité : c’est la valeur moyenne annuelle qui est à respecter. Avis et conclusions de la commission d’enquête 21 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 La définition de l’«objectif qualité » est ainsi donnée : «correspond à un niveau vers lequel on doit tendre sur le long terme, via des mesures proportionnées sur les principaux émetteurs et dans la mesure où celles-ci sont réalisables. Ces objectifs n’ont aucun caractère obligatoire, mais présentent l’intérêt de signaler aux pouvoirs publics qu’ils doivent mettre en place des mesures permettant dans le long terme de tendre vers cette valeur. » Mesures telles que remplacement du parc automobile diesel par des véhicules essence ou électriques. Sur ce thème, le maître d’ouvrage rappelle que « le cycle combiné gaz ne crée pas de particules : les poussières sont dues en effet à leur présence dans l’air utilisé pour la combustion du gaz » et conclut « afin de participer à la surveillance et à la prévention des pics de pollution de manière efficace, CEB peut demander à Air Breizh de faire effectuer une surveillance régulière des niveaux de qualité de l’air dans la zone d’étude ». Réponses de sa partie II : - L’Agence Régionale de la Santé (ARS) a validé ces résultats et émis « un avis favorable au projet et conclut en une absence de risques sanitaires pour la population exposée » (p.13) - rappel de l’étude de dispersion des polluants réalisée par ARIA Technologie (voir ci-dessous) concernant les pics de pollution par temps froid, - hauteur de la cheminée : « une hauteur de l’ordre de 50m est une dimensions couramment adoptée, par les constructeurs pour les cheminées principales des cycles combinés en France. » Avis de la commission d’enquête : La majorité des déposants sur ce thème reprennent les critiques de l’étude d’Air Breizh qui concernent l’état actuel de cette pollution sur Landivisiau. Cette étude ne concerne que l’état initial du secteur. Elle a porté en priorité sur les zones urbanisées de Landivisiau. L’étude des impacts potentiels du projet a été étudiée sous forme de modélisation. Elle figure au dossier (annexe C3) : rapport d’ARIA Technologies sur la dispersion atmosphérique des substances émises par les rejets de la cheminée du projet, présentant des études spécifiques pour les rejets dont les PM10 et PM2,5. Cette étude conclut « les seuls effluents du projet d’installation de production d’électricité, les rejets en PM10 et en PM2,5 émis par la cheminée de l’installation entraînent des concentrations dans l’air qui respectent la réglementation française relative à la qualité de l’air dans un rayon de 10 km autour du site ». Cette étude a été faite à partir des analyses météorologiques effectuées sur la base de données tri horaires sur 5 années consécutives transmises par Météo-France pour la station de Landivisiau située environ à 5 km du projet. Sur la question de l’exposition aux pollutions atmosphériques d’une population fragile, la commission d’enquête a relevé les situations et distances exactes des établissements recevant du public (ERP). Ils sont situés en agglomération de Landivisiau, au Sud du projet de l’autre côté de la voie express RN12, soit : Le complexe sportif de Tiez Nevez à 574m au Sud-Ouest, l’école et le lycée St esprit à 1191m au Sud-Ouest, le collège de Kerzourat à 959m au Sud-Est, l’école maternelle N.D. des Victoires à 1089m au Sud en centre-ville, la piscine à 1239m au Sud, l’école primaire N.D. des Victoires à 1011m au Sud. En ce qui concerne les vents froids qui plaquent l’air au sol, ARIA Technologies reconnaît que les vents « calmes » (moins de 0,9 m/s) sont les plus pénalisants pour la dispersion des polluants, en précisant que cela ne représente que 2,4% des observations. Avis et conclusions de la commission d’enquête 22 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 La commission constate que par comparaison à la pollution de fond (RN12 et ville), les rejets de la centrale sont faibles. Les objectifs réglementaires de qualité pour PM10 et PM2,5 sont largement respectées. La commission d’enquête rappelle que la Haute autorité environnementale du CGEDD note que « les seuils réglementaires sont actuellement respectés sur tous les polluants étudiés » et « sous le panache de la centrale en fonctionnement, une faible dégradation de la qualité de l’air est perceptible dans un secteur situé sous les vents dominants à environ 2 km au nord-est au niveau d’un hippodrome, avec des concentrations en polluants qui restent largement en deçà des seuils réglementaires (p.15/22 de l’avis). Il apparaît à la commission d’enquête que la situation actuelle (ou initiale) a été correctement appréhendée par Air-Breizh. L’étude par modélisation des rejets atmosphériques par Aria Technologie est acceptable. Cependant l’inquiétude de la population, particulièrement au sujet des ERP, justifie qu’un suivi pluriannuel de la qualité de l’air soit réalisé et des mesures de réduction de pollution appliquées en cas de nécessité. 3-12-3 Emissions de CO2 Les opposants reprennent massivement un nouvel argument du « flyer » Landivisiau doit dire non à la centrale (annexe 12) à savoir « ce projet n’est pas en cohérence avec les conférences contre le réchauffement climatique qui visent à diminuer les gaz à effets de serre. Or la centrale à gaz, si elle fonctionnait, produirait autant de CO2 que 700 000 voitures par jour (parcourant 40 kms = moyenne française». Le maître d’ouvrage dans son mémoire répond sur les différents points : Concernant cette comparaison CCCG – 700 000 voitures, le maître d’ouvrage précise (partie I, p. 53) que cela n’a aucun sens. Les rejets ne sont pas de même nature. Les rejets des voitures contiennent du benzène, du toluène, de l’ammoniac, du cyanure, ce qui n’est pas le cas d’un cycle combiné qui utilise du gaz naturel et non un dérivé du pétrole (essence, diesel, fioul). De plus les conditions de dispersion sont sans aucun rapport, au sol pour les voitures, canalisées dans une cheminée de 49,50 m de hauteur pour le cycle combiné, avec une vitesse d’éjection très importante qui favorise la dispersion. De plus la comparaison n’est pas possible car un grand nombre de cas de figure sont possibles suivant les paramètres retenus, heures de fonctionnement du CCG, distance parcourue par une voiture, rendement différent, type de voitures… « Ce chiffre de 700 000 voitures n’a d’autre objet que de tenter de faire peur » Concernant l’adéquation avec la politique énergétique française, le maître d’ouvrage rappelle qu’afin d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de CO2, ce sont les centrales à charbon qui vont être progressivement mises à l’arrêt à partir de 2015. A puissance équivalente, les Cycles Combinés au Gaz Naturel sont les moyens de production qui émettent moins de CO2 (réduction de plus de 50%). Ce CCG participe à la modernisation du parc électrique français qui passe par la fermeture des centrales au fioul et au charbon plus polluantes. De plus, ce projet constitue la réponse d’un appel d’offres de l’Etat dans le cadre du Pacte Electrique Breton. Avis et conclusions de la commission d’enquête 23 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 Avis de la commission d’enquête : Sans nier la production de CO2 de la future centrale il est rappelé que l’énergie fossile utilisée est la moins polluante. 3-12-4 Impacts sonores Quelques personnes s’interrogent sur les nuisances sonores produites par le fonctionnement de l’installation de production et déclarent « après les avions, les bruits de la centrale ». D’autres, après avoir visité le site de Toul, estiment qu’il n’y aura pas de nuisances de ce type. Le maître d’ouvrage précise dans la partie II de son mémoire en réponse (p24-26) que l’étude de bruit confiée à Accord Accoustique permet de conclure au respect de la réglementation fixée par l’arrêté du 23 janvier 1997, tant en limites de propriété qu’au niveau des premières habitations. L’impact sonore du projet est conforme aux exigences réglementaires: Avis de la commission d’enquête La commission d’enquête prend acte de la réponse du maitre d’ouvrage et rappelle que, même si la centrale se situe en zone d’activités, les normes acoustiques doivent être respectées. 3-12-5 Agriculture biologique De nombreuses observations portent sur les impacts potentiels de la pollution de l’air sur l’agriculture et particulièrement sur l’agriculture biologique. Elles émanent d’un public qui reprend des thèmes avancés par les associations opposées au projet, ainsi que d’agriculteurs bio cultivant près du site ou plus éloignés agissant en soutien de leurs collègues. Plusieurs associations ont exprimé que ce projet remet en cause les efforts (de qualité) des agriculteurs bretons. L’association CABA (Consommateurs et Agriculteurs Bio Associés, L234) écrit : «nous avons la crainte et même la certitude, que la qualité des denrées alimentaires commercialisées sur notre marché bio de Kérinou (Brest), et cultivées sur les terres qui jouxteraient la centrale, serait diminuée, ce qui serait préjudiciable à la santé des agriculteurs et consommateurs que nous sommes.» Cette notion de perte de qualité des produits est souvent reprise par les déposants. FINIS TERRA (L236) qui regroupe 6 points de vente Bio et revendique 36 000 passages mensuels de consommateurs s’interroge sur ce risque de pollution. L’association des producteurs de fruits et légumes Biologiques de Bretagne (L 281) : « notre groupement compte 60 maraîchers majoritairement dans le nord Finistère (10 000 tonnes de légumes, CA 10M€, spécialisés pour les magasins Biocoop, grandes surfaces, export). Nous avons fait le choix de durcir certains points de la règlementation, avec un nouveau cahier des charges BioBreizh reconnu par les acteurs économiques de l’Agriculture Biologique. Notre CA croît de 10% par an. » Lors d’une rencontre, le 17 octobre 2014, dans le cadre d’une permanence à la mairie de Landivisiau, un groupe d’agriculteurs bio a échangé avec des membres de la commission d’enquête. Plusieurs observations ont été déposées : - Une contribution collective du GAB 29 (Groupement des Agriculteurs Bio du Finistère, L110) a été remise. Une autre crainte apparaît : la perte de la certification AB et/ou des labels de qualité. Avis et conclusions de la commission d’enquête 24 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 Ce point est particulièrement développé par l’association GAB 29 dans son mémoire, l’association expose qu’elle regroupe 450 agriculteurs Bio dans le département dont 173 dans la zone légumière du Nord Finistère. Elle rappelle que dès mars 2012, elle interrogeait les services de l’Etat sur les conséquences du projet sur l’agriculture Bio. Sans réponse, le GAB 29 a écrit à ECOCERT, organisme certificateur majoritaire dans le département pour savoir « quel type d’analyse sera mis en œuvre pour détecter les éléments issus de la combustion qui retomberont dans l’eau sur la terre et les plantes ». Le responsable de la certification a répondu que le risque de pollution industrielle se pose pour tout type de production et que la règlementation générale s’applique avec le contrôle des services de la DGCCRF. - Mme CHAILLOU et M. Loïc LE POLLES, exploitant « Les bonnes herbes de Kerlaoudet » (L111). Adhérents du GAB 29, leur exploitation (SAU de 4,71 ha) se situe à 7 km du projet. Produisant des plantes aromatiques et médicinales, ils sont labelisés « Ecocert, Bio cohérence et Simples ». Depuis 2012, ils ont saisi l’Etat et les organismes certificateurs sur les impacts possibles de ce projet sur leur ferme. Ils regrettent de ne pas avoir eu de réponse de l’Etat à ce jour et la réponse apportée par ECOCERT: « du fait de l’existence d’un risque de contamination, nous pourrons être amené à faire des analyses sur vos produits. En cas de résidus détectés sur les prélèvements, vous risquez de voir vos produits déclassés et donc perdre la certification de toute ou partie de votre production» ne les sécurise pas. Sur le fond, ils dénoncent un conflit d’intérêt : « le Bureau Veritas qui certifie à la fois des entreprises en agriculture biologique et qui produit un document attestant l’absence d’impact des pollutions sur l’agriculture biologique. » Le syndicat SIMPLES (L 65) dénonce également ce conflit d’intérêt et demande d’étudier l’impact sur les certifications des marques privées dont la marque « SIMPLES » car elle refusera de labelliser les producteurs actuels et futurs qui seraient affectés par les retombées polluantes de la centrale. - Monsieur Thierry FAOU (L112) membre du GAEC de Kerlidou en Plouvorn exploite une ferme de 40 ha en bio depuis plus de 20 ans. La majeure partie de ses terres se trouve à moins de 4 km du projet. Il craint la perte de son label. Il expose que « jusqu’à présent les producteurs Bio étaient tenus par une obligation de moyens, à l’avenir, ce sera une obligation de résultat qui sera imposée ». Si la centrale voit le jour, il fera analyser ses légumes avant construction et après construction. En cas de déclassement, il demandera « une solution financière aux porteurs du projet ainsi que pour les autres agriculteurs ayant fait le choix d’une agriculture respectueuse de notre environnement ». - Les agriculteurs présents ont expliqué qu’ils craignaient de perdre la confiance des consommateurs alors que la demande en produits Bio augmente. Le Bio fonctionne bien, il ne connaît pas la crise de l’agriculture conventionnelle. En cas de proximité d’usines, ils doivent faire analyser leur production à leurs frais avec risque de perte de labellisation. Il existe une échelle dans les classements : d’abord la certification type Ecocert, puis plus poussées les labellisations privées type Bio Cohérence ou syndicat SIMPLES. Les contrôles se font sur les parcelles, la ferme et au marché. - L’association Bio Cohérence (L102) qui déclare représenter 40 adhérents dans le Finistère, s’inquiète de la pérennité des engagements de certains producteurs Bio de la région, en cas d’implantation de la centrale à gaz. « Chaque adhérent doit déclarer la présence d’infrastructure polluante à proximité des parcelles. En cas de risque de pollution, des analyses (à la charge de l’agriculteur) seront exigées par le comité de marque avant labellisation. » Avis et conclusions de la commission d’enquête 25 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 - Parmi les déposants favorables, un élu (M 245) témoigne que le fonctionnement d’une centrale à gaz ne dérange pas le voisinage, pas de bruits, pas de particules en pleine zone d’élevage, constatation après avoir rencontré des voisins d’une installation en fonctionnement. Le maître d’ouvrage, dans son mémoire en réponse, répond d’une manière détaillée aux questions posées par l’association Bio Cohérence (L102) et à celles 9, 13 et 14 de la commission d’enquête dans la partie I (pages 37, 49 à 53) puis aux questions de l’ensemble des déposants sur le même sujet dans la partie II (pages 38 et 39). Concernant le cahier des charges de Bio Cohérence qui s’applique aux producteurs Bio adhérents, il fait remarquer qu’aucune limite en polluants atmosphériques dans l’air environnant n’est mentionnée (article A-IV – prévention des pollutions dudit cahier des charges). CEB rappelle que « l’augmentation des teneurs en polluants atmosphériques sera négligeable, dans tous les cas inférieurs aux normes en vigueur et n’aura pas d’effet négatif sur les productions animales ou végétales locales. » Si l’association Bio-Cohérences a délivré son label avant l’implantation de l’unité, cela a été fait en fonction d’un niveau de NOx, SOx et PM2,5 qui ne variera pas sensiblement une fois le cycle combiné gaz en fonctionnement. Cette remarque est suivie d’une carte sur laquelle il apparaît que les agriculteurs Bio disposant de ce label sont situés entre 25 et 50 km de Landivisiau. Sur la question du conflit d’intérêt soulevé par l’association Bio Cohérence, le porteur de projet explique qu’il existe une société «Bureau Veritas Certification France (BVCF) » accréditée par le COFRAC pour délivrer les certificats aux agriculteurs Bio et une autre entité du groupe qui est le service « Maîtrise des risques Hygiène Sécurité Environnement de l’agence Ouest de Bureau Véritas France SA » qui est un bureau d’études Avis de la commission d’enquête : L’annexe C 11 « Etude sur l’agriculture biologique » datée de mars 2013 est un rapport de 58 pages dont 2 annexes de 9 et 11 pages. En préambule, il est précisé que le rapport répond à un double objectif : donner tous les éléments d’information nécessaires à la CEB pour apprécier les demandes des agriculteurs biologiques et pouvoir être intégré au dossier ICPE. Il y est précisé que « les émissions en poussières et en dioxyde de soufre, par le combustible utilisé par la future centrale, le gaz naturel, sont très faibles (p. 10 et 23). La combustion du gaz naturel, qui est le combustible le plus propre, n’est pas à l’origine de particules de plomb, de dioxines et de furanes etc. et la plupart des rejets se fera dans un périmètre limité à environ 6 km autour du site. » Suit un schéma qui précise l’implantation des exploitations biologiques dans ce rayon. Ce schéma a été considéré comme « bon » lors des échanges entre le groupe des agriculteurs Bio et des membres de la commission d’enquête, le 17 octobre 2014. » Des exemples d’exploitations Bio à proximité de centrales thermiques au charbon et au fuel en Bretagne (Brennilis, Dirinon, Cordemais) sont fournis p.34 de ce rapport. Il y est dit qu’aucune n’a perdu son label. D’autres exemples sont donnés à proximité des centrales à cycle combiné gaz déjà construites en France (Pont sur Sambre, Bayet, Blénod). Il n’a été constaté aucune perte de label pour ce motif de proximité. Il semble à la commission d’enquête que cette thématique est surtout soutenue par un groupe très restreint de personnes qui en a fait une large diffusion auprès d’associations, de politiques et de Avis et conclusions de la commission d’enquête 26 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 consommateurs depuis 2012 (voir dossier déposé par « les bonnes herbes de Kerlaoudet »). La question qui se pose pour quelques agriculteurs biologiques s’en est trouvée exagérément amplifiée. Sur le site du ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, on peut lire : « Les opérateurs de la filière bio sont contrôlés par des organismes certificateurs agréés par les pouvoirs publics français et répondant à des critères d’indépendance, d’impartialité, d’efficacité et de compétence. Ils sont au nombre de huit en France : Ecocert, Agrocert, Certipaq, Bureau Véritas Certification, Certisud, Certis, Bureau Alpes Contrôles et Qualisud». Les autres labellisations citées par les déposants ne figurent pas dans cette liste. Ecocert et Bureau Veritas, organismes certificateurs agréés, ont répondu quant aux conséquences éventuelles de contamination sur les produits. La réponse du maître d’ouvrage est satisfaisante sur ce sujet. 3-12-6 Problématique de l’eau Plusieurs observations portent sur la problématique de l’eau : l’approvisionnement de la centrale, les eaux usées, les eaux pluviales, le risque de pollution du ruisseau voisin le Lapig, affluent de l’Elorn, les zones humides. L’association « Eau et rivières de Bretagne (M 163) prend note de l’utilisation d’eau de pluie provenant des toitures et d’eau brute stockée (920 m3) pour faire face aux ruptures d’approvisionnement ou pour le nettoyage annuel du condenseur et signale que : «La provenance de l’eau brute n’est pas indiquée( ?). » Les élu-e-s Europe Ecologie Les Verts de Brest et Brest Métropole Océane (BMO) estiment les impacts sur le milieu naturel minoré (M192) : sept ZNIEFF de type 1, une partie du site Natura 2000 « rivière de l’Elorn »…recevant les eaux pluviales et les eaux usées traitées de la centrale (enjeu fort pour les 3 projets). Même remarque de M. Christian Bucher, secrétaire de EELV Finistère (M221). Une personne (L266) s’inquiète de ce que consomme et rejette une CCCG : crainte de manque pour l’agriculture et la nature, eau chaude rejetée à la rivière d’où réchauffement. Rejets de produits dangereux. L’AAPPMA Elorn (association agréée pour la pêche et la protection du milieu aquatique de l’Elorn) a remis son mémoire, le 31 octobre 2014, dernier jour d’enquête (L267). L’association reprend les termes de l’étude d’impact sur : - l’utilisation de l’eau potable pour les besoins industriels 4.2.1.2. : sur ce point, elle s’interroge : « la simple mention de l’usage d’un nettoyant acide et d’un antiscalant à base de phosphonate » semble très insuffisante. Quelles quantités ? Quelle dilution dans l’eau ? Quelles normes concernant l’usage et le rejet dans l’environnement de ces produits ? Elle s’inquiète sur les produits chimiques utilisés, particulièrement l’ammoniaque, le biocide et le carbohydrazide « toxique pour les organismes aquatiques » selon une nomenclature européenne. Les produits utilisés sont- ils compatibles avec leur rejet direct dans une station d’épuration conçue pour traiter des effluents domestiques, puis dans le milieu naturel ? Un autre ensemble de questions de l’AAPPMA concerne les conditions contractuelles fixées par le porteur de projet CEB avec la SAUR (fermier délégué chargé de la distribution de l’eau) et le Syndicat Avis et conclusions de la commission d’enquête 27 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 d’Assainissement de Landivisiau – Lampaul-Guimiliau (SIALL) concernant le traitement de ces effluents dans le réseau d’assainissement collectif. Une personne (M165 Pasquier) complète cette interrogation : « il semble que la ville de Landivisiau n'ait pas encore vérifié le bon dimensionnement des réseaux d'eaux usées et pluviales (comme indiqué page 28) mais indique qu'ils seront correctement dimensionnés. Il s'agit donc pour l'instant d'un chèque en blanc. Il me semble de plus que la ville n'est pas dotée d'un plan approuvé de zonage d'assainissement eaux usées ou pluviales. La ville s'engage donc sur des travaux sans en connaître la nature, le volume ou le coût final ». L’association S-eau-S (M138) demande de produire une étude d’acceptabilité des effluents de la CCCG dans la station d’épuration, de la soumettre au CSHP (Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France) et à enquête publique et s’interroge sur les raisons pour lesquelles on n’impose pas une station d’épuration autonome de nature industrielle ? Enfin, L’AAPPMA estime inacceptable l’utilisation de ce réseau compte tenu des pollutions diverses déjà observées sur le ruisseau Le Lapig, affluent de l’Elorn, proche du projet et à moins de 15 km en amont d’une station de pompage et de traitement des eaux qui alimente près de 350 000 consommateurs. En cas de rejet toxique dans la rivière qui sera responsable ? Une observation traite de pédologie : (M165 Pasquier) indique que le contexte géologique signale « une nappe à partir de 40 cm, autant dire que la zone est très hydromorphe et l'implantation de bâtiment est plus qu'hasardeuse dans ce genre de terrain. Le problème de nappe est rapidement balayé, en tout cas dans le résumé non technique, quid de la perturbation de l'écoulement de cette nappe, de sa déviation éventuelle par les structures lourdes et donc fondées sur le site ? Le ruisseau en aval du terrain alimenté par cette nappe sera-t-il encore présent après les travaux ? » Dans son mémoire, le maître d’ouvrage répond d’une manière détaillée aux questions (2-3-17 et 20) posées par la commission d’enquête dans la partie I (pages 15 à 20) et aux questions de l’ensemble des déposants sur le même sujet dans la partie II (pages 32 à 35). La station d’épuration qui recevra les effluents industriels et domestiques du cycle combiné gaz appartient au Syndicat d’Assainissement de Landivisiau – Lampaul Guimiliau (SIALL) dont l’exploitation a été confiée par un contrat de délégation de service public à la SAUR. L’étude d’acceptabilité des effluents a été décrite dans la partie 7 de l’étude d’impact de CEB, page 138 et 141. Elle fera bien entendu l’objet d’un avis du CODERST. Concernant la capacité de la station d’épuration à traiter ces effluents, il est précisé que le débit journalier des effluents ne correspond qu’à 8,5% de la capacité journalière de la station d’épuration (Ei de CEB p. 139). Il n’est pas nécessaire de prévoir une station autonome. L’étude des rejets a été réalisée (partie 7 de l’Ei de CEB) et conclut que « l’apport des effluents industrielles de CEB dans l’Elorn ajoutée à la qualité actuelle de l’Elorn permet de respecter les limites de bon état de l’Elorn, ainsi que les Normes de Qualité Environnementale. » Pendant le chantier, la mise en place de bassins décanteurs associés à des rigoles et des filtres à pailles pour recueillir les eaux de ruissellement chargées de particules permet d’éviter la pollution et le colmatage du ruisseau passant à l’Ouest de la zone d’implantation du cycle combiné. En phase exploitation, le projet ne génère aucun rejet direct dans le ruisseau. Avis et conclusions de la commission d’enquête 28 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 Au niveau de la nappe phréatique, on peut noter que la zone de construction principale est localisée hors de la zone amont d’alimentation par la nappe de la zone humide et du ruisseau qui est busé en partie sud. Avis de la commission d’enquête : L’approvisionnement de la centrale est présentée dans le résumé non technique de l’étude d’impact (chap.2 p.64 et s.) et dans l’étude d’impact (p.27). L’eau potable est utilisée pour les besoins du personnel (40 personnes environ), la consommation est basée sur une moyenne de 3m 3 par jour et un maximum de 7m3/jour. L’eau potable utilisée pour les besoins industriels est estimée à 186m3/jour en moyenne. Un stockage d’eau brute de 920m3 est prévu ainsi qu’un dispositif de récupérateur d’eau de pluie. Il semble que le dossier n’ait pas été assez explicite sur le sens de l’eau « brute ». Il s’agit d’eau potable. Ce type d’installation est particulièrement économe en eau. En Effet, la technologie de refroidissement par air fonctionnant à l’aide d’aérocondenseurs nécessite une quantité d’eau très modérée (de l’ordre de 150 m3 par jour). La station de traitement des eaux usées de Landivisiau est de type semi industriel. Elle traite déjà les effluents d’entreprises et est largement dimensionnée pour traiter les eaux usées de la centrale à gaz. Elle peut traiter jusqu’à 530m3/h et vient d’être modernisée. L’eau épurée qui rejoint l’Elorn respecte les normes de rejet sur les paramètres définis par arrêté préfectoral °2011-1546 du 14 novembre 2011. Les effluents d’une centrale à gaz ne sont pas particulièrement nocifs, s’ils l’étaient, ils devraient faire l’objet d’un pré-traitement. Les bassins de rétention prévus sur le site de la centrale, minimise les risques de pollution du milieu récepteur. Le comité du syndicat de bassin de l’Elorn a donné un avis favorable (délibération du 8 juillet 2014) sur les déclarations d’utilité publique relatives aux canalisations Gaz et Electricité, après avoir eu une présentation des projets. Ces canalisations font partie du programme du projet cycle combiné à gaz et présentent des risques plus importants que l’installation elle-même pour la qualité de l’eau et des milieux associés (zones humides). Cet avis la conforte dans le sérieux de la prise en compte des impacts sur les milieux aquatiques comme l’atteste notamment la préservation et la gestion de la zone humide située à l’Ouest du projet. 3-13-7 Risques Les risques dus au gaz : Les observations portent sur les craintes du risque d’explosion lié au gaz (stockage), rupture de canalisations d’alimentation de la centrale et au stockage de produits chimiques, mais également sur ceux encourus par la population fréquentant les établissements recevant du public (école, lycée, complexe sportif, stade, ESAT, maison de retraite…) compte tenu de leur proximité avec la centrale. Avis de la commission d’enquête La centrale sera alimentée par du gaz naturel en ligne, directement depuis le réseau de transport. Il n’y aura aucun dispositif de stockage sur le site de la centrale. Cette alimentation est réalisée par réseaux enterrés, limitant les risques de détériorations accidentelles, d’agression des canalisations. Les produits chimiques utilisés sont prêts à l’emploi, avec aucune préparation sur site, limitant ainsi Avis et conclusions de la commission d’enquête 29 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 les risques d’accidents. Ces produits seront stockés dans des lieux appropriés dimensionnés à la seule nécessité d’exploitation du site, sans sur stockage. Les simulations de scénarios d’accident qui ont été réalisées par GRT gaz sur les canalisations et les installations de livraison, comptent tenu des mesures compensatoires qui seront mises en œuvre, écartent tous risques entre les installations du projet de la centrale et celle de GRT gaz. La zone d’activités du Vern compte environ 80 entreprises (+ou- 1500 salariés), regroupant des activités industrielles, artisanales et tertiaires dont certaines soumises au régime des ICPE. Aucune implantation sur cette zone d’activités n’est classée « SEVESO » ou E.R.P. L’ESAT « les Genêts d’Or » est situé dans la zone à 400m à l’Ouest du Projet. Cet établissement ne comporte pas de nuitée, les présences maximales journalières étant à l’embauche le matin et la débauche en fin d’après-midi. L’établissement est classé ICPE et détient un plan spécifique « sinistre ». Les risques dus à l’aviation : Ce risque d’explosion est également évoqué dans l’hypothèse d’une chute accidentelle d’avions compte tenu de la proximité de la BAN de Landivisiau et de l’aéroport de BREST-GUIPAVAS, la centrale se trouvant dans les axes d’approches des pistes. Avis de la commission d’enquête La commission d’enquête note que la direction générale de l’aviation civile (DGAC) et de l’armée de l’air ont été consultés au sujet du projet de la CCCB. La réponse du commandement de la base de Force aéronautique navale de LANDIVISIAU (réf. Annexe B.8 du dossier d’impact) informe que le projet ne présente aucune interférence avec le plan de servitude aéronautique de la B.A.N. et que l’altitude de la cheminée, point culminant de l’installation, estimée à 160m NGF est compatible avec les contraintes liées à la circulation aérienne. La commune de Landivisiau n’est concernée ni par une servitude aéronautique, ni par une servitude radioélectrique, ni par un projet d’intérêt général concernant des installations civiles relevant de la compétence de la DGAC. Elle est seulement concernée par la servitude de code T7 établie à l’extérieur des zones de dégagement en application du code de l’aviation civile. La seule contrainte sera un balisage obligatoire diurne et nocturne règlementaire de l’installation, puisque située dans une zone d’évolution liée à un aérodrome. S’il parait nécessaire de tenir compte de la probabilité d’un crash d’avion sur le secteur, il est difficile d’envisager qu’un crash n’impacte que les installations de la centrale. Les effets «dominos » : Plusieurs intervenants s’interrogent sur les risques cumulés liés à la présence d’une ICPE, qui serait classée SEVESO (entreprise Kritsen), à environ un kilomètre de la centrale et également de l’effet « domino » avec des entreprises à risques de la zone du Vern. Le maître d’ouvrage précise dans son mémoire en réponse (partie I p.61) qu’il n’y aura pas d’effet domino dommageable depuis les installations CEB vers les entreprises extérieures. Par ailleurs il note que les quelques sites existants sur la commune de Landivisiau (notamment le plus proche qui est celui de KRITSEN à environ 150 m au sud-est) ne font cependant pas l’objet de servitudes qui seraient plus représentatives d’un risque pour l’extérieur (source : site internet des installations classées). Avis de la commission d’enquête L’effet « domino » lors d’un accident à l’origine du projet est difficilement concevable par l’environnement immédiat et relativement isolé de la CCCG. Ce point a été analysé dans les évaluations quantitatives des phénomènes dangereux issus des installations de la centrale. Les Avis et conclusions de la commission d’enquête 30 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 scénarios majeurs ont été pris en compte et évalués. Les effets irréversibles et létaux restent circonscrits aux limites de propriétés CEB, ainsi que les effets indirects tels que bris de vitres. Depuis les entreprises implantées sur la zone du Vern, le danger potentiel reste limité à l’incendie. L’éloignement d’implantation du projet, n’engendre pas d’effets significatifs sur les installations de la centrale. Il ne devrait en conséquence n’avoir aucun effet domino dommageable. Les risques inhérents au chantier : L’accès principal au site « chantier » s’effectuera par le CD 35 à l’Ouest de la parcelle. Avis de la commission d’enquête : Le CD35 présente un réel danger de par sa configuration (pente et virage sans visibilité sur une centaine de mètres de part et d’autre de la sortie de la parcelle « chantier »). Ces mêmes risques peuvent être envisagés sur la rue de Saint-Pôl donnant accès au site de construction de la centrale. Le nombre importants de personnels employés aux différents travaux de construction, génèrera des mouvements importants de véhicules lors des transits pour se rendre vers l’agglomération de LANDIVISIAU et la voie express RN12 (embauches-repas-débauches, transit véhicules de chantiers etc…). Il appartiendra au maître d’ouvrage de prendre en considération les risques accidentogènes de la circulation sur ces voies publiques, facteurs non pris en compte dans le dossier d’impact, en prenant attaches avec les services publics spécialisés en ce domaine. 3-12-8 Faune-flore La qualité de l’étude faunistique est remise en cause par le groupe mammalogique breton (M 181): « Une visite sur le site réalisée le 30 octobre 2014 a permis de noter la présence du Campagnol amphibie (Arvicola sapidus) dans les prairies humides. Cette espèce n’a pas été identifiée lors de l’étude d’impact. » Il fait la même constatation sur le crossope aquatique. Le protocole de recherche des chiroptères basé uniquement sur l’écoute active n’est pas adapté. Ces manques ne permettent pas de faire un état pertinent des lieux. Il est regretté que le dossier de « demande de dérogation espèces protégées » ne soit pas annexé au dossier d’enquête publique. L’association Force V (L333) partage cet avis sur le manque de précision de la demande de dérogation d’espèces protégées et signale l’existence de l’escargot de Quimper sur une partie du site. Un intervenant (L 351) regrette que «l’étude d’impact environnementale, plus particulièrement le volet sur la faune et la flore, n’est basée que sur les inventaires faunistiques et floristiques, des observations complémentaires en période propice à la reproduction auraient été souhaitables.. » D’autres intervenants font valoir la qualité de l’étude faune-flore-habitat et les mesures compensatoires prévues. Ainsi des déposants (M202) font valoir que le « dossier d’enquête publique a apporté les informations complémentaires notamment sur les impacts pendant la phase des travaux (des écologues suivront les travaux pour s’assurer de la préservation des écosystèmes). Le maître d’ouvrage répond d’une manière détaillée à la question 4 posée par la commission d’enquête dans la partie I (pages 21 à 28) et aux questions de l’ensemble des déposants sur le même sujet dans la partie II (page 36). Avis et conclusions de la commission d’enquête 31 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 Concernant le campagnol amphibie : Les chargés d’études l’avaient recherché, à partir des fiches ZNIEFF « mammifères de Bretagne » mais pas repérés sur le site lors des prospections de terrain. Suite aux remarques du Groupe Mammalogique Breton et à la demande de la Compagnie électrique de Bretagne, un passage complémentaire a été effectué les 19 et 20/11/2014 par V. Tanguy de l’équipe d’O.G.E pour vérifier la présence de l’espèce. En effet, il s’agit d’une espèce active toute l’année donc identifiable en novembre. L'ensemble des secteurs favorables au campagnol amphibie a été prospecté. Suite à ce passage complémentaire, il est bien confirmé que le campagnol amphibie n’est pas présent dans la zone dédiée à l’installation du cycle combiné et à la zone dédiée au chantier. En revanche quelques crottiers et réfectoires ont été trouvés hors de la zone d’installation du cycle combiné. Certains crottiers indiquent une présence probable de l’espèce aux abords immédiats du ruisseau. Le mémoire se poursuit en expliquant qu’en conséquence cette espèce n’a pas à être incluse dans la demande d’espèce protégée (p.21) et explique l’intérêt de conserver une zone de pâturage et de protéger les abords du ruisseau comme prévu dans l’étude d’impact (ann. C6, p.86). Concernant le crossope aquatique (ou musaraigne aquatique) : Le cabinet O.G.E. indique clairement (ann.6 du dossier ICPE de CEB, chapitre 4.3.1. p.11) qu’il a recherché les espèces de mammifères terrestres telles que la musaraigne aquatique les 16 et 17 août de manière visuelle et auditive. Il est également précisé que cette espèce est liée aux prairies humides en bordure du ruisseau qui ne seront pas affectées par le projet. Méthode d’inventaire des chiroptères et notice d’incidence sur le grand Rinolophe : la méthode employée par le cabinet OG.E. pour la recherche de cette espèce correspond à la méthodologie habituelle et n’a pas été l’objet de remarques de la DREAL. Il est précisé qu’il est peu probable que cette espèce se trouve à proximité du site. Si tel était le cas, des enregistreurs automatiques d’ultrasons seraient installés prioritairement. Le mémoire conclut que la méthode de prospection employée est adaptée au site. Chiroptères et mini-éoliennes : le cabinet O.G.E. confirme que le modèle présenté dans l’étude d’impact à « axe vertical » est celui qui limite au maximum voire totalement les risques de collision. Mesures pour la gestion courante du site : O.G.E. rappelle les diverses mesures présentées dans l’étude d’impact concernant les fauches et tailles des divers végétaux du site. (ann. 6) Concernant la demande de dérogation « espèces protégées » : la demande de dérogation « espèces protégées » a porté sur 2 reptiles et 21 oiseaux. La procédure concernant ces dossiers qui ne comporte pas d’étude d’impact, est indépendante de celle relative à la présente enquête publique. Conformément à l’article L 120-1-1 du Code de l’environnement, ces dossiers donnent lieu à une procédure de mise à disposition du public. Concernant les observations en période de reproduction : le bureau d’études OGE a effectué des prospections en 2012, durant les mois de mars, avril, mai et août, ce qui correspond aux périodes de reproduction. Avis de la commission d’enquête : La commission d’enquête prend acte de toutes les précisions apportées concernant la faune. Avis et conclusions de la commission d’enquête 32 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 Elle remarque que le campagnol amphibie a bien été recherché lors des passages en 2012 des chargés d’étude mais pas repéré. De même le Groupe Mammalogique Breton parle de « crossope aquatique » quand le cabinet O.G.E désigne « la musaraigne aquatique ». En fait, il s’agit du même petit mammifère vivant près des ruisseaux ou fleuves (nom latin : neomys fodiens »), famille des souris. Concernant la demande de dérogation d’espèces protégées, cette demande figure sur le site de la Préfecture du Finistère, où le projet d’arrêté de dérogation est consultable du 19 novembre 2014 au 3 décembre 2014, la version « papier » étant elle-même consultable au service de la DDTM 29, service eau et biodiversité, 2 bd du Finistère, cité administrative à Quimper. Jusqu’à la déposition du Groupe Mammalogique Breton, le 31 octobre 2014, la commission d’enquête avait reçu très peu d’observations défavorables sur la partie « faune – flore de l’étude d’impact », le public, bien au contraire, étant particulièrement satisfait de la présentation claire et illustrée de cette partie du dossier. La commission d’enquête considère que la réponse du maître d’ouvrage au Groupe Mammalogique Breton et aux déposants sur ce sujet est satisfaisante. Le complément d’étude effectué après passage sur site les 19 et 20 novembre 2014 pour rechercher la présence du campagnol amphibie, l’explication de vocabulaire concernant le crossope (ou musaraigne), les méthodes employées pour étudier les chiroptères, confirment la qualité du volet faunistique de l’étude d’impact. L’étude floristique est moins contestée. La commission d’enquête considère que les mesures décrites au dossier concernant l’inule fétide, plante à enjeu fort, sont suffisantes. La surveillance apportée par un écologue pendant la phase chantier et durant les 3 premières années d’exploitations est un point positif. La commission constate que le corridor écologique constitué par le cours d’eau et les zones humides associées est préservé dans le cadre de l’aménagement du site. Avis et conclusions de la commission d’enquête 33 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 4 – CONCLUSIONS MOTIVEES ET AVIS DE LA COMMISSION D’ENQUETE Vu l’arrêté de Monsieur le Préfet du Finistère en date du 18 Août 2014, prescrivant l’ouverture d’une enquête publique sur la demande présentée par la société Compagnie Electrique de Bretagne (CEB) pour obtenir l’autorisation de créer et d’exploiter une installation de production d’électricité par cycle combiné gaz – Zone d’activités du Vern à LANDIVISIAU Vu les avis au public par voie de presse et l’accomplissement des formalités d’affichage faisant connaître l’ouverture de l’enquête prescrite par l’arrêté précité, Vu les constats d’huissier, Vu les pièces du dossier soumis à enquête publique, Vu l’avis de l’autorité environnementale, Vu les documents « précisions suite à l’avis de l’autorité environnementale » et « informations complémentaires sur le contexte du projet », Vu les observations inscrites aux registres d’enquête, Vu les courriers et mails adressés à la présidente de la commission d’enquête, Vu le mémoire en réponse du maître d’ouvrage et les réponses aux questions posées par la commission d’enquête, Vu les avis apportés par la commission d’enquête aux différentes thématiques ressortant de l’analyse des observations Partant du constat que : La consommation électrique en Bretagne augmente malgré les économies d’énergies réalisées, la crise économique et la clémence des derniers hivers, les énergies renouvelables, bien qu’en progression, ne permettent pas de sécuriser l’approvisionnement en électricité lors des pics de consommation, le pacte électrique breton propose d’actionner trois piliers «indissociables et complémentaires » pour répondre au défi relatif à l’alimentation électrique en Bretagne : le projet du CCCG est un élément du pilier « sécurisation de l’approvisionnement », le cycle combiné gaz est la meilleure technique disponible (MTD) permettant de produire de l’électricité avec un rendement élevé et des émissions atmosphériques réduites, le gaz est l’énergie fossile la moins polluante, l’impact d’un cycle combiné gaz sur la santé, sans être nié, n’est pas avéré, la tierce expertise de l’évaluation des risques sanitaires, réalisée par le bureau VERITAS à la demande de la DREAL pour répondre à l’ensemble des interrogations soulevée par la population locale, «montre que les émissions générées par le projet permettraient de respecter les recommandations des autorités sanitaires». la station d’épuration traite des effluents industriels et est suffisamment dimensionnée, Avis et conclusions de la commission d’enquête 34 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 compte tenu des impacts résiduels attendus, un dossier de demande de dérogation pour destruction d’espèces protégées et d’habitats d’espèces protégées, a été déposé et est en cours d’instruction, que les simulations de scénarios d’accident réalisés par GRTgaz, les mesures compensatoires prévues et l’absence de stockage de gaz sur le site, écartent tous risques entre les installations du projet de centrale et le réseau GRTgaz, que la sécurisation de l’approvisionnement électrique de la région est considérée comme un élément d’attractivité pour les entreprises souhaitant s’implanter localement ou dans la région de la pointe Bretagne, le projet de CCCG bénéficie d’une subvention d’état, preuve d’une reconnaissance de l’intérêt public du projet, que le maître d’ouvrage a confirmé sa capacité financière dans le mémoire en réponse, que le porteur de projet a pris un certain nombre d’engagements vis-à-vis des acteurs du Pays de Landivisiau : engagements traduits dans un document intitulé « La plateforme des engagements » et rendu public La commission d’enquête considère que : La production d’électricité est d’intérêt général, le déséquilibre structurel entre production et consommation d’électricité en Bretagne, rend la région, et plus particulièrement la pointe Finistère, vulnérable, la construction de la CCCG a pour objectif principal de sécuriser l’approvisionnement de l’électricité et est un outil complémentaire au développement des énergies renouvelables, les nouvelles énergies renouvelables (éolien offshore, hydrolienne) ne seront opérationnelles qu’à moyen terme, la présence d’une unité de production en Bretagne limitera les pertes électriques en ligne, la CCCG doit garantir à RTE la disponibilité d’une partie de sa production pour les besoins de l’équilibre du réseau électrique français, le financement des énergies renouvelables, via la CSPE, est peu impacté par le projet de CCCG, le POS de Landivisiau autorise les installations classées pour la protection de l’environnement dans la zone d’activités du Vern : le permis de construire a été délivré au titre du Code de l’urbanisme le projet respecte la préservation des ressources en eau préconisée par le SAGE de l’ELORN, par le choix technique de refroidissement par aérocondenseurs qui limite la consommation d’eau, les pollutions dues aux substances dangereuses sont maîtrisées : stockage minimum sur des rétentions, existence de séparateurs d’hydrocarbures et de bassins de rétention, il n’y a pas de rejets directs dans le milieu récepteur du Lapig affluent de l’Elorn, le projet n’impacte pas de zones humides : la seule zone humide située dans la partie ouest du site est préservée ; les continuités écologiques sont conservées. le site retenu pour le projet de CCCG se situe en dehors de toute zone réglementaire écologique (ZNIEFF, ZICO..). Néanmoins, la proximité (2,9 Km) de la vallée de l’Elorn zone Natura 2000, a été prise en compte dans le projet qui comprend une évaluation des incidences sur l’environnement, ainsi que des mesures compensatoires suffisantes : création de haies bocagères, de gîtes pour les reptiles, de mares favorables à la faune, la gestion de la zone humide de fond de vallon, la gestion des fourrés d’ajoncs et des saulaies sur le site, l’agriculture biologique ne sera pas touchée par le fonctionnement de la CCCG, le porteur de projet à bien précisé dans son mémoire en réponse, que l’implantation du cycle combiné ne va pas modifier sensiblement les conditions environnementales actuelles, Avis et conclusions de la commission d’enquête 35 Autorisation au titre des installations classées pour la protection de l’environnement d’exploiter une centrale à cycle combiné gaz à LANDIVIISIAU par la compagnie électrique de Bretagne Référence enquête : n°14000142/35 l’intervention d’un écologue en phase travaux et la surveillance durant les 3 premières années d’exploitation est un point positif, la centrale produira du gaz à effet de serre mais que l’empreinte carbone devrait globalement diminuer avec l’arrêt programmé des centrales de Brennilis et Dirinon, tel que démontré dans l’étude du grand paysage, réalisée suite aux recommandations de l’Ae, l’installation n’est qu’un élément lointain, non parasite du parc naturel régional d’Armorique dont la protection du paysage est au cœur des préoccupations, qu’il n’y a aucun risque grave de nuisances sur l’environnement naturel et l’habitat immédiat, les observations formulées par le public, les associations et élus opposés ou favorables au projet, l’ensemble des services consultés pour avis, ne sont pas de nature à remettre en cause la totalité du projet présenté. le maitre d’ouvrage dans son mémoire en réponse de 135 pages et 17 annexes apporte des réponses précises à l’ensemble des observations du public et des questions de la commission d’enquête, bien que regrettant que la centrale n’ait pas trouvé un site d’installation plus proche des réseaux de gaz et d’électricité existants, mais considérant que le site de la ZA du Vern autorise les installations classées pour la protection de l’environnement, qu’il est séparé du centre-ville par la RN12 et que les précisions apportées par le maître d’ouvrage expliquent et justifient les raisons qui l’on conduit à proposer le site de la ZA du Vern (site retenu par la CRE) parmi les trois sites qu’il a étudié dans le cadre de l’appel d’offres, La commission d’enquête, à la majorité de ses membres (quatre voix pour et une voix contre), émet un AVIS FAVORABLE à la demande d’autorisation d’exploiter une installation de production d’électricité à cycle combiné gaz, zone d’activités du Vern à Landivisiau. Et recommande : que des contrôles réguliers soient effectués par des organismes indépendants et des services de l’Etat concernant les émissions atmosphériques. la mise en œuvre de moyens et de règles de sécurité sur les axes routiers desservant les accès chantiers (CD 35 et rue de Saint-Pol) et présentant des risques accidentogènes. A Quimper, le 23 décembre 2014 La commission d’enquête, Michelle TANGUY, présidente Les membres titulaires, Jacques SOUBIGOU Alain TILLY Avis et conclusions de la commission d’enquête Jean-Paul CAMPION Maryvonne MARTIN 36