dojo zen de saint pierre d`autils
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DOJO ZEN DE SAINT PIERRE D’AUTILS Dimanche 15 Mars 2015 MONDO Question : Ce matin, vous nous avez demandé de ne pas se promener trop loin en tenue, et ma question c’est : comment vivre pleinement zazen sans se couper des autres ? - Notre pratique est encore très jeune dans ce monde occidental, avec par exemple, des éléments de costumes, des vêtements que l’on porte, dont la couleur par exemple n’a pas du tout la même signification chez nous qu’au Japon où le noir n’a pas un caractère de deuil ou de mort etc. Maitre Deshimaru recommandait à ses disciples de ne pas trop se promener en tenue comme ça. Cela dit il n’y a rien d’impossible. Par exemple, à l’abbaye de la Trappe, les moines nous ont dit qu’il n’y avait aucun problème à ce que l’on circule en kolomo et kimono entre l’abbaye et le gite où l’on pratique. Ma réponse est pragmatique. Ici, on est dans un petit village dans lequel la mairie nous prête une salle. Je ne connais pas les réactions des gens et donc je préfère par prudence que l’on ne circule pas en kimono ou kolomo au vu de toutes ces personnes. Peut être que cela serait possible, mais en faisant cela je n’ai pas du tout le sentiment que l’on se coupe des gens. Il n’y a pas besoin d’afficher notre pratique, le fait que l’on soit un pratiquant du zen sôtô. Dans la vie quotidienne, dans nos relations avec la personne qui tient le café sur la place, ou le boucher, ou les habitants d’ici, les gens peuvent ressentir inconsciemment notre voie, un comportement légèrement différent du comportement ordinaire. C’est ça qui est important, et l’habit ne fait pas forcement le moine. D’accord ? Derrière cette question, il y a une autre question, par rapport à ses proches qui ne savent pas, ne comprennent pas ce qu’est zazen. Comment continuer sur la voie sans se couper des autres ? - Ça c’est le koan classique de tous les gens qui vivent avec une personne qu’ils aiment et qui ne pratique pas, ou tout du moins, qui ne pratique pas une voie spirituelle. Je n’ai aucune recette à donner malheureusement. C’est un point extrêmement délicat. Je crois qu’une bonne chose à faire est de se faire ordonner bodhisattva - je n’ai pas dit moine en faisant bien comprendre à l’autre que ça dépasse notre propre égoïsme, que la voie du bodhisattva est tournée vers les autres, et en premier chef aux personnes qui nous côtoient. Alors bien sur après, il y a la question de quitter l’autre pour aller faire une sesshin ou pour aller régulièrement au zazen dans la semaine. Là, c’est un point très délicat qui est une sorte de curseur à régler pour chacun d’entre nous. La pire situation, c’est quand l’autre se sent frustré et qu’il n’a rien pour remplir sa vie, ou qu’il se sent prisonnier d’un foyer, par exemple, être là pour garder les enfants pendant que l’autre part au dojo. C’est d’ailleurs valable pour beaucoup d’activités : les gens qui partent pour aller faire du judo ou du surf. Mais ce qui est important, c’est que l’autre sente petit à petit que là c’est différent, que notre pratique est différente, que c’est une voie qui l’inclut lui aussi. Après, c’est Bouddha qui décide. J’ai vu, parmi les gens que je connais à droite et à gauche dans différentes sanghas, tous les exemples. Il y a des personnes qui vivent dans un couple où l’un pratique et l’autre pas, et qui sont des couples qui durent depuis très longtemps et dont même le pratiquant est moine ou nonne. J’ai vu des couples éclater à cause de cela. J’ai vu aussi des personnes qui pratiquent tous les deux et qui n’arrivent pas à vivre ensemble. Voilà, je crois que ce qui est important aussi, c’est de ne pas assommer l’autre avec sa pratique, avec des principes, ne pas trop lui parler de tout ça, sauf si elle ou il te questionne, que ça reste quelque chose de discret. C’est un peu effectivement la même relation que celle avec notre rapport au monde extérieur.
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