Texte extrait de l`article « Test : KEF Reference 1 Enceinte

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Texte extrait de l`article « Test : KEF Reference 1 Enceinte
http://www.mactechnews.de/news/article/Praxistest-KEF-Reference-1Passivlautsprecher-160563.html?p=5&page=4
Texte extrait de l’article « Test : KEF Reference 1
Enceinte passive »
Banc d’essai par Frank Borowski
Samedi 31 janvier 2015
SONORITE
Comme mes enceintes-test avaient déjà été utilisées, je n'ai pas eu besoin de les
"roder" et j'ai tout de suite pu choisir le type d'évent bass-réflex adapté à ma pièce.
J'ai branché l'Auralic Aries Streamer, testé la semaine dernière, sur mon mac qui
fournissait la musique, avec une précision au bit près, à l'ampli Devialet DAC. À mon
avis, le DAC est pour le moment le meilleur ampli du monde. Point à la ligne.
Pour choisir le bon évent bass-réflex il faut du temps. La variante plus courte m'a
paru plus réactive et plus riche et j'ai d'abord que le choix était fixé. Ce n'est qu'au
bout d'un moment que j'ai remarqué que les graves plus puissants fournis par l'évent
plus court avaient pour contrepartie une accentuation des basses hautes dans la
pièce-test. Les voix ou instruments graves servant de base devenaient un peu trop
amples. L'acoustique avait quelque chose d'un vrombissant - en exagérant un peu
bien sur. Après avoir utilisé l'évent plus long et réécouté de nombreux morceaux, il
était clair que pour mon espace et mon goût, c'était le meilleur choix. Non seulement
la tendance au " vrombissement " a disparu totalement, mais en plus les graves
profonds devenaient plus audibles. Dans ma pièce, les 3 petits Hertz faisaient une
différence énorme. Selon la fiche technique ils permettaient une réponse et une
transition des fréquences plus douce.
La construction du boîtier extrêmement rigide et à faible résonance ainsi que le pilote
Uni-Q du Reference 1 permettent, comme avec le LS-50, un rendu sonore clair et
autonome, sans le moindre effet de " boîte ". Sauf qu'avec le Reference 1, il y a en
plus un châssis pour basses très puissant. Grâce au volume plus grand du boîtier,
complété par des matériaux et mécanismes plus performants, le Reference 1 se
démarque nettement de sa petite sœur. Mais on ne le remarque pas dès les
premières mesures, loin de là.
Le principe fondamental des modèles LS-50 et du Reference 1 est semblable
comme le sont de vrais jumeaux. Les deux se caractérisent par une neutralité et une
très grande fidélité au timbre sonore. À faible intensité, le LS-50 rivalise quasiment
avec le Reference 1, bien qu'il soit six fois plus cher. Le rendu est encore meilleur
lorsqu'il est connecté avec un Devialet et contrôlé par SAM (Speaker Active
Matching). J'y reviendrai ci-dessous.
Il y a bien sur quelques situations, quand les morceaux ont des passages intenses
en basses, où l'on remarque que le Reference 1 est d'une autre catégorie, capable
de restituer avec beaucoup de réalisme des basses graves et sonores dans une
pièce, et ce même à faible volume. Plus le volume augmente, plus la différence entre
les enceintes se fait nette. Le petit LS-50 est bien sur capable de rendre des volumes
élevés sans distorsion, mais le Reference 1 restitue le son avec bien plus de sérénité
et de maîtrise. La restitution est tellement souveraine qu'en fermant les yeux, on
imagine être devant un haut-parleur de sol. Même des bolides du type Naim Ovator
S-600 (cf. Rewind 285) n'arrivent pas à se démarquer avec des volumes très élevés.
Non seulement les basses atteignent des fréquences très réduites, mais ont au
besoin du répondant, un punch sec et vif. On remarque immédiatement le champ
électro-magnétique puissant agissant en coulisses, comme les illustrations des
pilotes le montrent bien (cf. la page précédente).
De plus le Reference 1, malgré son dynamisme à volumes élevés impressionnant,
ne fait pas la croix sur les vertus d'un haut-parleur compact. Les petits haut-parleurs
ne sont pas aussi intrusifs que la plupart des haut-parleurs de sol. Le timbre sonore
arrive plus facilement à se détacher du boîtier et parait souvent plus cohérent et plus
harmonieux. Bien que le Reference 1 possède une baffle deux fois plus grande (et
non-courbe) que le LS-50, cette surface supplémentaire et la sortie des basses ne se
fait jamais remarquer de manière désagréable. Son pilote Uni-Q qui en est à la
11ème génération, est bien plus clair et " pur " (plus blanc que blanc !) que celui du
LS-50. C'est dû entre autres au fait que la sortie des basses lui enlève une partie
considérable du " boulot ". Ce n'est qu'à partir de 350 Hertz que l'Uni-Q doit se
mettre à travailler dans le Reference 1, tandis que le câble coaxial du plus petit
boîtier doit restituer l'ensemble des basses.
C'est exactement pour cela qu'il n'est pas forcément meilleur d'acheter un hautparleur de plus grandes dimensions. Plus de basses et un plus grand dynamisme se
font en général au détriment de la finesse et de la précision - sauf dans le cas de
certaines constructions aussi complexes qu'onéreuses, comme le KEF Blade par
exemple. Pour les pièces plus petites (la mienne fait environ 20 m2), l'achat d'un
Reference 1 est peut-être plus judicieux qu'un haut-parleur de sol comme le
Reference 3 ou 5. Surtout comme le KEF Reference est réellement capable de
rivaliser par son dynamisme avec des haut-parleurs bien plus grands. Avec des
morceaux avec des basses plus travaillées, ce qui est le cas de beaucoup de titres
de "Yello", on a parfois vraiment du mal à croire à l'énergie que développe le
Reference 1 dans les graves.
Ce qu'il faut savoir : le Reference 1 n'est pas un illusionniste, il n'est pas
artificiellement gonflé pour impressionner avec des basses surpuissantes et d'autres
effets de manche. Des enregistrements médiocres resteront médiocres, justement
parce qu'ils seront parfaitement restitués. Des enregistrements particulièrement
réussis par contre seront rendus dans leur moindre détail par les haut-parleurs
restituant de manière totalement authentique la musique. Les haut-parleurs euxmêmes s'effacent derrière leur tâche. Certains trouveront cette approche trop neutre,
mais c'est très exactement comme ça qu'un haut-parleur de pointe doit être : au
service du son, et non l'inverse. Cela nécessite cependant que l'électronique soit
adaptée à l'acheminement du signal en amont.
Le son avec Devialet SAM
La perfection selon SAM
La correction SAM des hautparleurs évoquée en début de
test n'était pas encore
disponible pour le Reference
1 au moment de la rédaction
de cet article. Mais comme
j'avais vraiment envie de
savoir comment les hautparleurs test pouvaient
profiter de cette technologie
très intéressante, j'ai contacté Devialet France. Après avoir expliqué la situation,
Devialet a fait tout son possible pour acheminer une paire de Reference 1 dans le
labo d'essai et d'établir un profil SAM pour celui-ci. Quelques jours avant la
publication de mon banc d'essai, Devialet avait réalisé deux profils pour le Reference
1 : un pour le port reflex long et un pour le court. Je dis ici un très grand merci à Paris
!
Il ne faut pas imaginer SAM comme une simple adaptation de phase, ce que pourrait
faire aussi bien un égaliseur. SAM mesure un grand nombre de paramètres des
haut-parleurs pour obtenir un signal de sortie bien plus proche du signal d'entrée qu'il
ne serait sans la correction - pour simplifier un processus complexe. Le système
SAM a été développé pendant des années pour le haut-parleur présenté récemment,
le Devialet Phantom (cf. Rewind 463). Comme en principe tout haut-parleur peut être
optimisé avec SAM et que les amplificateurs Devialet disposent de la puissance de
calcul nécessaire, il a été décidé de faire des profils pour de nombreux haut-parleurs
hi-fi. Les KEF LS-50 font partie des premiers à en avoir profité. Entre-temps, il y a
des profils SAM pour plus de 160 haut-parleurs et le Reference 1 est l'ajout le plus
récent.
Et le résultat ? En bref : avec SAM, tout est mieux ! Histoire de paraphraser une
citation de la série TV " The Big Bang Theory ". SAM n'intervient que sur l'élément
temps et ne modifie en rien la caractéristique sonore fondamentale de chaque hautparleur. La correction numérique garantit plus de pureté et d'authenticité dans le
timbre sonore, grâce à un timing amélioré, alors qu'elle n'intervient dans les basses
que jusqu'à 150 Hertz. Les basses ont une sonorité plus grave, sont plus
dynamiques et plus différenciés, ce qui se répercute sur le reste du spectre des
fréquences. Il est étonnant de constater comment SAM influe sur le résultat global.
Le facteur chair de poule double immédiatement. C'est grandiose !
SAM agit de plus comme circuit de protection. Comme l'amplificateur connaît
exactement les limites du haut-parleur raccordé, grâce aux mesures intégrées, la
puissance peut être modulée dans la zone limite, comme les limiteurs de vitesse des
voitures protègent le moteur. SAM transforme quasiment tout haut-parleur passif en
système actif dans lequel l'ampli, le diviseur de fréquence et le châssis constituent
une unité parfaitement homogène. Sauf qu'il n'existe sans doute aucun haut-parleur
actif au monde avec un amplificateur d'une qualité comparable au Devialet. Grâce à
SAM, on peut utiliser non pas un seul haut-parleur, mais des centaines. Et la liste
des modèles supportés par SAM ne cesse de grandir.
Avec le Reference 1 de KEF, SAM permet une amélioration très nette de la sonorité,
tout comme pour sa petite sœur LS-50, dont on ne pourra plus se passer une fois
qu'on y aura goûté. Grâce au profil SAM, la distance minimale nécessaire au LS-50,
même à faible intensité, est toujours restituée et les Reference 1 peuvent se
démarquer comme haut-parleurs de sol (à condition que les pièces ne soient pas
trop grandes) et comme la solution bien plus adaptée.