Espace culturel - Communauté de communes de la Hague
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HAG tions N°71-hiver-2015 L E M A G A Z I N E D E L A C O M M U N A U T É D E C O M M U N E S D E L A H A G U E HISTOIRES DE LA HAGUE Urville, entre Gaule et île de Bretagne Q U I FA I T Q U O I ? La boutique Emploi Espace culturel une nouvelle vibration DOSSIER p6 ÉCLAIRAGE S BLOC NOTE DE MICHEL CANOVILLE Président de la CCH D D’ici quelques mois, la France comptera 13 régions, au lieu de 22, dont une Normandie unifiée. J’interprète cette nouvelle carte comme un signe des temps nouveaux et la certitude qu’il va falloir changer notre façon de gérer nos collectivités. Nous ne pouvons plus envisager la vie administrative telle qu’elle s’est déclinée depuis quarante ans. Les prochains chantiers de la réforme territoriale sont connus : après la région, le département, puis la communauté de communes avec la nécessité de réduire les dépenses à chaque niveau. Nous n’avons pas le choix en raison de la diminution drastique de toutes les dotations. Comme les régions, le nombre des EPCI de la Manche va être réduit de moitié. Nous devons aller de l’avant et réussir cette réforme. Condition sine qua non : rester dans la proximité. C’est pour cette raison que nous avons commencé à travailler avec nos voisins de la communauté de communes des Pieux et des communautés environnantes. Pour autant, la réflexion sur la création de communes nouvelles fait aussi son chemin pour que cet échelon fondamental puisse avoir voix au chapitre au sein d’un EPCI rassemblant des dizaines de milliers d’habitants. Notre collectivité continue à cultiver la proximité, notamment au bénéfice des personnes âgées accueillies dans le nouvel EHPAD de 46 chambres dont 10 lits Alzheimer, en gestion publique à un prix nettement inférieur à celui du privé. La proximité se décline aussi avec la culture : notre nouvel espace constitue un atout supplémentaire pour l’attractivité du territoire, pour que la Hague reste un lieu de vie et non de passage. AUSSI DANS CE NUMÉRO PÉRIPHÉRIQUES ARCHITECTES, QUI FAIT QUOI ? La boutique Emploi, plaque tournante................ PAGE 4 EN COUVERTURE Le nouvel espace culturel de la Hague, bâtiment signé Périphériques Architectes. CI-DESSOUS, des élèves de l’école de musique de la Hague. À SUIVRE Des captages d’eau à protéger................................. PAGE 5 DOSSIER Espace culturel : une nouvelle vibration ..... PAGES 6 - 9 EN BREF................................................................ PAGES 10 - 11 HISTOIRES DE LA HAGUE Urville, entre Gaule et Île de Bretagne .............. PAGE 12 HAG tions Une publication de la Communauté de communes de la Hague, 8 rue des Tohagues BP 217 - 50442 Beaumont-Hague Cedex. 02 33 01 53 33 - [email protected] Site Internet : www.lahague.com Directeur de la publication : Michel Canoville. Rédaction en chef : Grégoire Martin. Photos : Cyril Damourette, Nour Hachimi, Olivier Flamanc, Anthony Lefort, Sylvain Manquet, Grégoire Martin, Périphériques Architectes, Élodie Sanson, Antoine Soubigou, Le Tourp, D.R. Conception, rédaction et réalisation : FAWA. Impression : Groupe Lecaux imprimeries. Votre magazine est imprimé avec des encres végétales par une entreprise Imprim’Vert. La marque Imprim’Vert garantit la gestion des déchets dangereux dans les filières agréées. Le papier utilisé est certifié PEFC. La certification PEFC garantit que le bois utilisé dans la fabrication du papier provient de forêts gérées durablement. 10-31-1281 NS 3 QUESTIO À JACQUES HAMELIN Vice-président, en charge des infrastructures et réseaux Votre actualité ? Bâtir le nouveau programme de mandat et nous allons nous y atteler dès le mois de janvier. Mon objectif est de prendre en compte la totalité des demandes de travaux de voirie. La liste devrait être toutefois considérablement réduite par rapport aux années précédentes car nous avons réalisé de nombreux et importants travaux depuis dix ans, notamment les centres-bourgs de l’ensemble des communes. En parallèle, nous avançons sur la question de l’assainissement : plusieurs stations d’épuration nouvelles ou rénovées, avec une capacité augmentée, seront mises en service. Celle d’Omonville-la-Rogue est prévue en 2015. LES COMPÉTENCES l INFRASTRUCTURES ET RÉSEAUX Cette appellation rassemble la gestion du patrimoine routier et celle du cycle de l’eau, les travaux de voirie et les travaux d’alimentation en eau potable (réseau et assainissement), les espaces verts, l’éclairage public. Vos priorités ? Vos perspectives ? Nous allons renouveler un maximum de canalisations d’eau potable d’ici trois ou quatre ans afin d’éviter les fuites d’eau qui pénalisent les habitants et la collectivité. Enfin, nous restons vigilants sur l’approvisionnement en eau et, par prudence, nous renforcerons l’interconnexion avec les collectivités voisines en augmentant sa capacité. Il est délicat de se projeter dans le futur car nous ne savons pas jusqu’à quelle date nous garderons notre périmètre actuel. D’ici trois ans, une fusion avec une autre collectivité est tout à fait possible. En conséquence, nous envisageons les travaux à mener à échéance 2017. En regard d’autres collectivités, nous n’aurons pas à rougir de la qualité de notre patrimoine routier, de celle de l’eau et de l’assainissement, en voie d’achèvement. Et je rends hommage aux agents qui se mobilisent pour qu’il y ait de l’eau potable par tous les temps et que l’on puisse circuler dans de bonnes conditions. PLUS D’INFORMATIONS SUR www.lahague.com LES BONNES INITIATIVES JE COVOITURE d’infos sur covoiturage-basse-normandie.fr HAG’TIONS N° 71 Plus de 1 600 « covoitureurs » sont inscrits sur le site covoiturage.manche.fr. pour effectuer des déplacements domicile-travail ou tout simplement pour voyager. Depuis quatre ans, le Conseil général de la Manche incite au covoiturage : 27 aires de covoiturage ont été aménagées. La région propose aussi ce mode de déplacement. ·3·DÉCEMBRE - JANVIER - FÉVRIER 2015 QUI FAIT QUOI ? L A B O U T I Q UE E M P LO I P LAQU E TOUR NANTE Missions Pas besoin de rendez-vous ou de mot de passe pour accéder à la boutique Emploi. Il suffit de pousser la première porte à gauche en entrant dans la Maison des services publics (MSP) de la Hague. Chacun peut y passer à son gré pour relever les offres d’emploi affichées sur un panneau, consulter la presse ou peaufiner son CV sur un des trois ordinateurs en libre service. C’est un lieu ouvert à tous pour s’informer, s’orienter, que l’on soit demandeurs d’emploi, inscrits ou non au Pôle emploi, salariés, étudiants, futurs créateurs d’entreprises, employeurs… Sophie Martin, responsable de la boutique Emploi, propose également des rendez-vous individuels. Grâce à une convention avec la Maison de l’emploi et de la formation (MEF) du Cotentin, Stéphanie Duval, chargée des relations entreprises sur le territoire de la Hague, est sur place deux demi-journées par semaine et fait le lien entre employeurs et public de la boutique Emploi. Toutes les deux forment une force de frappe au service de l’emploi : « Nous agissons pour que les personnes disposent des atouts pour postuler et soient le mieux armées possible : on fait circuler les informations, on met en contact. » Actions Outre les informations à disposition, Sophie Martin et Stéphanie Duval proposent des ateliers deux fois par mois sur des thèmes variés, par exemple, les services à la personne, les métiers de l’industrie, la mobilité, la discrimination, l’emploi des seniors, l’informatique en liaison avec la cyber-base. Ces séances animées par des intervenants extérieurs À S AV O I R JOB DATING Le 19 mars, employeurs et demandeurs d’emploi ont rendez-vous à la salle des fêtes de Beaumont-Hague pour un « job dating », une manière originale et efficace de nouer un maximum de contacts en un minimum de temps. De courts entretiens permettent de rencontrer tous les recruteurs présents. Une vingtaine d’entreprises sont espérées parmi celles implantées sur le territoire. D’ici le mois de mars, plusieurs ateliers sont prévus pour préparer au mieux les participants, de la rédaction du CV à la simulation d’entretien en passant par le « dress code ». HAG’TIONS N° 71 ·4·DÉCEMBRE - JANVIER - FÉVRIER 2015 SOPHIE MARTIN et STÉPHANIE DUVAL Contact : 02.33.01.83.90 Horaires : La boutique Emploi est ouverte de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h (16h30 le vendredi) Lieu : Maison des services publics spécialisés rassemblent de six à douze personnes. « Au début, nous organisions un seul atelier mensuel. Face au nombre de thématiques à traiter, nous sommes passés à deux. Nous sommes évidemment à l’écoute des participants et nous leur demandons quels sujets les intéressent », expliquent-elles. Des visites sont également au programme, comme celle de l’usine Areva ou la participation à des manifestations sur les métiers de l’éolien. « Notre objectif est de pousser les portes des entreprises afin d’identifier les employeurs potentiels et d’aider à rencontrer les responsables. Une des plus grandes difficultés d’un demandeur d’emploi est de décrocher un entretien », souligne Stéphanie Duval. Désormais, les entreprises locales pensent à la boutique Emploi pour leurs recrutements, une reconnaissance du travail de Sophie Martin et Stéphanie Duval. À SUIVRE Des captages d’eau à protéger L ’eau de la Hague est de qualité et doit le rester. Pour préparer l’avenir, éviter d’éventuelles pollutions, et également se mettre en conformité avec les lois sur l’eau, les 12 captages du territoire vont être davantage protégés. D’ici quelques mois, chacune des installations sera entourée d’un périmètre de protection rapproché. Ce dernier sera composé d’une zone sensible où seul le pâturage sera autorisé et d’une zone complémentaire où une culture raisonnée est possible. Cette démarche a déjà été menée dans la majeure partie du département et la Hague, en retard sur ce sujet, doit désormais avancer. La question est en effet épineuse, car elle met en cause l’exploitation d’un certain nombre de parcelles agricoles (450 hectares au total sur six communes) qui, pour certaines, devront être gelées. Près de 200 personnes, propriétaires et exploitants, sont concernées de manière diverse par ces servitudes. Pour la majorité d’entre elles, il s’agit de petites parcelles. En revanche, une demi-douzaine de cas sont plus délicats, car les prescriptions concernent parfois jusqu’à 40% de l’exploitation. U ne procédure complexe a été lancée par la collectivité, en liaison avec les services de l’État et la chambre d’agriculture, afin de parvenir à une déclaration d’utilité publique en 2016. Après les premières études hydrologiques puis environnementales et la définition des périmètres, la CCH a obtenu l’autorisation des services de l’État d’adapter les résultats aux spécificités territoriales tant en matière d’indemnités que de solutions alternatives. L’abandon d’un captage peu productif est ainsi envisagé pour gagner en surfaces agricoles ainsi que des échanges de parcelles. En liaison avec Jacques Hamelin, élu chargé de l’eau et de l’assainissement, Carine Besnard, responsable de la direction eaux et assainissement, et Anne-Emmanuelle Palis, responsable suivi réglementaire eaux, ont pris l’affaire à bras le corps, menant un dialogue constant avec les propriétaires et exploitants via l’association Avenir agricole de la Hague et la chambre d’agriculture. Trois réunions publiques et des entretiens individuels avec les exploitants et les propriétaires sont prévus en 2015 avant l’enquête publique. L’objectif est de parvenir à la signature d’une convention entre les parties prenantes dans les deux ans suivant la déclaration d’utilité publique. Un délai qui autorise les subventions de l’Agence de l’eau à hauteur de 80 % des indemnités. Tout retard entraînera une diminution de subventions. Cette démarche est une assurance sur l’avenir pour tous les habitants. La mise en place des périmètres de protection ne change en rien ni le goût ni la qualité de l’eau. En haut, Anne-Emmanuelle Palis (à gauche) et Carine Besnard (à droite). En bas, le champ captant de Clairefontaine et l’intérieur d’une crépine, filtre en acier inoxydable à l’intérieur d’un forage. HAG’TIONS N° 71 ·5·DÉCEMBRE - JANVIER - FÉVRIER 2015 DOSSIER Espace culturel une nouvelle vibration C’est une maison de la culture aux portes grandes ouvertes : amoureux des arts, pratiquants, curieux, spectateurs avertis ou amateurs y ont leur place. En 2015, l’espace culturel de la Hague constitue le nouvel écrin de la saison culturelle et le rendez-vous attendu des associations du territoire. Dessiné par le cabinet Périphériques Architectes, le bâtiment privilégie les liaisons et les rencontres. À chaque discipline correspond désormais un espace sur mesure. HAG’TIONS N° 71 ·6·DÉCEMBRE - JANVIER - FÉVRIER 2015 Un geste architectural E n 2015, la saison culturelle, l’école de musique, l’atelier de danse, celui de théâtre, le studio d’arts plastiques se retrouvent dans un lieu unique, flambant neuf, l’espace culturel de la Hague. Un déménagement attendu avec impatience. La saison culturelle rompt enfin avec le nomadisme et les artistes seront accueillis dans les meilleures conditions. De surcroît, les différents ateliers artistiques bénéficient de salles à leur mesure, spécialement conçues à leur intention. « Cet équipement est né du succès toujours croissant de la saison culturelle de la Hague et de la vivacité associative du territoire. Il ne s’agit pas d’une création ex nihilo mais bien de la réponse aux attentes du public, celui des spectacles comme celui des différents cours et ateliers », souligne Manuela Mahier, vice-présidente de la CCH en charge de la culture. L’espace culturel est désormais à la hauteur de la programmation de la saison culturelle, grâce à une salle de spectacle de pointe avec 250 places assises et 670 debout pour les concerts. Mais c’est aussi un outil collectif : « Nous refusons que nos villages deviennent des cités dortoirs et la culture a un rôle à jouer pour dynamiser le territoire. » Son objectif est également d’attirer des publics qui ne viendraient pas spontanément. « Notre ambition est également de faciliter l’accès à la culture et de faire venir des visiteurs qui n’ont pas l’habitude des sorties culturelles. C’est un travail que nous allons mener avec le CIAS car nous souhaitons jeter de véritables passerelles entre la culture et le social », précise Manuela Mahier. Les obstacles techniques levés « Désormais, nous nous adapterons aux contraintes des compagnies et non plus à celles des salles », se réjouit Agnès Dubost, chargée de la programmation culturelle. D’autant que les compagnies invitées déploient chaque fois leur propre configuration, exploitant différemment l’espace. Les obstacles techniques qui empêchaient d’inviter certaines troupes, notamment circassiennes (manque d’espace ou de hauteur) sont désormais levés. Agnès Dubost souhaite bien sûr attirer de nouveaux artistes et aussi continuer à travailler avec des compagnies déjà appréciées du public, qui se sont fait connaître dans des salles ou à la Rue Bucolique. Elle a mille projets dans sa besace culturelle : des spectacles pour la petite enfance à organiser avec les crèches et le relais d’assistantes maternelles (RAM), constituer une association de spectateurs qui prêteraient main-forte pour l’accueil des artistes et du public, la création de documents pédagogiques et le développement de l’accueil du public le plus éloigné de la culture. Mariage de plusieurs matériaux, habillage tout en géométrie, toiture-bulle, échancrure laissant entrer la lumière naturelle, le nouvel espace culturel est un bâtiment ambitieux. « Une réussite architecturale est l’expression d’un fonctionnement réglé. Nous partons du besoin, du fonctionnement et nous donnons une forme qui renforce la fonctionnalité », explique David Trottin de Périphériques Architectes. Les concepteurs ont été attentifs à relier les espaces pour que les personnes se croisent ou se posent, qu’il s’agisse de la rue intérieure qui distribue les salles ou du foyer, lieu de partage. Si le bâtiment paraît compact, les espaces sont ouverts et aérés, les matériaux jouent entre le béton brut et la légèreté du métal travaillé : « Nous avons été inspirés par le paysage de la Hague, par la circulation dans des chemins couverts, par cet environnement poreux qui laisse passer la lumière et nous avons cherché à restituer ces trouées.» Ainsi, la façade miroitante réagit à son environnement, en fonction des humeurs du ciel. Un bâtiment complexe « La coordination n’a pas été facile, car nous avons travaillé avec 16 corps d’état. La complexité du bâtiment a été renforcée, car une spécificité technique correspond à un espace. À chaque fois, une première enveloppe a été créée, puis une seconde installée en fonction de la discipline pratiquée. Nous avons travaillé avec un scénographe et un expert en acoustique. Par exemple, certaines dalles sont montées sur ressort dans les salles de musique, munies de doubles portes pour éviter la transmission du son. Nous espérons avant tout que l’utilisateur sera satisfait et à l’aise dans cet espace. Notre rôle est presque terminé : nous réaliserons ensuite des opérations de maintenance, car il y a toujours des petits détails qui clochent quand un bâtiment se met à vivre. » Joël Leriche, responsable du département Investissement bâtiment et Alain Lefaix, surveillant de travaux neufs HAG’TIONS N° 71 ·7·DÉCEMBRE - JANVIER - FÉVRIER 2015 DOSSIER VOUS JOUEZ À LA RONDE ? Premières gammes « Dès l’ouverture des portes, nous allons trouver nos marques. Car nous attendons avec impatience de travailler dans ces magnifiques locaux. L’école de musique compte 130 élèves cette année et nous espérons bien augmenter nos effectifs. L’espace culturel est une grande porte ouverte sur nos activités. Un lieu tellement performant donne de nombreuses idées : je souhaiterais développer le chant choral et également renforcer le socle d’initiation aux instruments pour que les élèves puissent goûter à tous les instruments avant de choisir le leur. Par ailleurs, je voudrais poursuivre le travail hors les murs en créant une classe orchestre à l’école ou au collège. Nous avons une forte envie de partager avec les autres disciplines ou avec les associations. C’est ce que nous allons faire, par exemple, avec la Chorale des quatre vents. La poésie et la géologie ont aussi été convoquées à l’espace culturel. Chaque salle a ainsi été baptisée du nom d’un rocher local : les amateurs d’arts plastiques se retrouvent naturellement au Castel Vendon. Les musiciens font leurs gammes aux Pierres pouquelées, à la Ronde, à la Portée ou à la Foraine. Le studio de danse loge à la salle des Trois Pieds. Les artistes font escale dans les loges, le Trou aux Fées ou Esquina. Le foyer des artistes a pris le nom d’une déesse gauloise, Equinandra. La grande salle de spectacle s’appelle les Cabarets. François Zerna, directeur de l’école de musique Culture en partage L ’espace culturel va au-delà d’une magnifique salle de spectacle et d’espaces dédiés à chaque discipline. Il a été conçu pour favoriser les échanges, provoquer des rencontres et donner naissance à des projets transversaux. Ainsi, l’école de musique, de danse contemporaine, l’atelier théâtre ainsi que les ateliers d’arts plastiques et les autres activités du CAACH (collectif d’associations artistiques et culturelles de la Hague) accordent leurs violons afin de partager les lieux et d’y construire ensemble des projets. Ce collectif, qui investit le premier étage de l’espace culturel, a joué un rôle d’aiguillon dans la conception du lieu. « Dès l’origine, nous avons sensibilisé les élus au fait que l’espace culturel n’était pas seulement une scène de spectacles mais devait être un outil adapté à différentes pratiques artistiques et une occasion de rencontres interdisciplinaires », HAG’TIONS N° 70 explique Françoise Gaudaire, responsable du CAACH qui rassemble une douzaine d’associations du territoire. Si elle apprécie la qualité des espaces, notamment pour les arts plastiques « il ne s’agit pas d’une vitrine et nous devons pouvoir nous y exprimer », elle regrette toutefois l’absence d’un espace médiathèque-bibliothèque et d’un lieu d’exposition dans le hall. L ’espace culturel est aussi un lieu de convi- vialité tant pour les enseignants, élèves, participants, troupes invitées que pour les parents qui accompagnent leurs enfants. Certains se réfugiaient dans leur voiture, faute d’un espace d’accueil aménagé. Désormais, les accompagnateurs sont les bienvenus dans le hall et pourront siroter un café et s’installer tranquillement en attendant leur progéniture. ·8·SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014 L’atelier d’arts plastiques du CAACH affiche la production des jeunes enfants. « Dans ce lieu dédié à la création artistique où se retrouvent enseignants, artistes, élèves, familles, tout est possible et de nouveaux horizons s’ouvrent. Nous avons de nombreux projets, en particulier autour de la danse contemporaine, et nous avons le lieu et l’enthousiasme pour les mener ». FRANÇOISE GAUDAIRE Grand écart « Les mercredi et jeudi, j’enseigne la danse contemporaine à la Hague (une cinquantaine d’élèves, enfants et adultes). Les cours se tenaient jusqu’à présent à l’école maternelle de Beaumont-Hague. L’accueil est chaleureux mais il s’agit d’une salle d’école et je dois installer et retirer mon matériel avant les cours. Je vais enfin bénéficier d’une salle conçue pour la danse, équipée de barres et d’un sol souple en bois. Je limitais auparavant les figures au sol, nombreuses en danse contemporaine, car le plancher n’était pas adapté. Bien sûr, cet espace donne des idées et des envies : j’aimerais, par exemple, recommencer les cours d’improvisation en duo enfant-adulte. Le spectacle de fin d’année sera un grand moment car, pour la première fois, les élèves pourront inviter leur famille et leurs amis. » « Nous préparons depuis plusieurs mois avec une trentaine d’élèves notre premier spectacle de danse à l’espace culturel. J’ai conçu un conte baroque où des personnages passent des obstacles imaginaires. Nous avons l’ambition de présenter 18 tableaux et je rêve d’un accompagnement par l’école de musique. » PASCALE ANSOT responsable de l’école de danse HAG’TIONS N° 70 ·9·SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014 Tous en scène « Jusqu’à présent, les deux groupes de théâtre, qui rassemblent une vingtaine de participants, se retrouvaient à Océalis, au-dessus de la piscine. En déménageant, nous allons gagner un véritable confort et la perspective de répéter dans une authentique salle de spectacle. De plus, ce regroupement entre disciplines est une excellente idée car nous saurons qui fait quoi et nous pourrons participer. Nous préparons une adaptation de saynètes de Molière pour notre premier spectacle de fin d’année dans le nouvel espace et nous aimerions évidemment y intégrer des musiciens. Bien sûr, il n’est pas toujours facile de trouver des temps communs mais nous avons l’envie et la volonté de travailler ensemble ». MICHEL BEURTON responsable de l’atelier théâtre EN BREF Les animations du Tourp Le manoir propose des ateliers en lien avec le patrimoine local ou la nature le mercredi. RESTAURATION ET RÉPARATION Du 7 février au 17 mai, l’exposition photographique POÉSEA : des bateaux et des hommes se pose au Tourp : des coques de bateaux, traitées en gros plan telles des œuvres abstraites, sont présentées avec une série de portraits en noir et blanc de personnes travaillant à leur restauration. Autour de cette passion, Karine et Serge Nowak, infirmiers de métier, mettent en lumière l’association Amarrage de Cherbourg. Celle-ci réunit des patients atteints de pathologies mentales et des professionnels. Leurs itinéraires, leurs rêves et leurs espoirs sont aussi évoqués. Si les hommes restaurent les bateaux, ce sont souvent les bateaux qui réparent les hommes. Deux concerts du chœur de marins de l’association Amarrage sont prévus le dimanche 19 avril et le samedi 16 mai. Renseignement : www.letourp.com À noter, une activité nouvelle de figurine gauloise le 11 février, l’atelier sur les nichoirs à mésange le 25 février, le matelotage ou l’art des nœuds marins le 4 mars, l’hôtel à insectes (nouvel atelier) le 11 mars, parures préhistoriques le 18 mars, laine feutrée le 1er avril et mangeoires à oiseaux le 8 avril. Des ateliers familles sont prévus sur les mêmes thèmes le samedi. Enfin, durant les vacances, un stage main à la pâte est proposé du 16 au 20 février à toutes les générations et un stage écolo-bricolo pour enfants du 13 au 17 avril. Renseignement : www.letourp.com La journée de l’archéologie S cientifiques et amateurs éclairés se sont retrouvés le 16 novembre à la CCH pour une journée de conférences et d’échanges autour du projet collectif de recherche Archéologie, histoire et anthropologie de la presqu’île de la Hague. Initié depuis bientôt neuf ans, ce projet est centré sur l’évolution de la présence humaine dans la Hague. Des restitutions sont organisées régulièrement, attirant un public de passionnés. Une douzaine de communications ont été présentées. Parmi celles-ci, la découverte du bâton de jet celtique, le boomerang d’Urville-Nacqueville (voir page 12), a été évoquée, ainsi que les perspectives de recherche aux Treize Vents à Herqueville, les galets et haches polis dans la Hague, les marques des Vikings, la tour du clocher de Digulleville, la fraude au tabac au hameau Danneville, les derniers chevaux de travail à la pointe de la Hague et le cahier de comptes d’un agriculteur, Louis Levallois. HAG’TIONS N° 71 Deux thèmes étaient consacrés à la Seconde Guerre mondiale, sur ses vestiges et sur les ondes de guerre (radars). Ces communications sont publiées dans le volume 8 de la revue Archéologie, histoire et anthropologie de la presqu’île de la Hague, à consulter en ligne sur le site du Tourp (www.letourp.com) à la rubrique archéologie ou, pour la version papier, à demander à l’adresse suivante : [email protected] ·10·DÉCEMBRE - JANVIER - FÉVRIER 2015 ET AUSSI L’orgue en nid d’hirondelle a des tubes d’eau et un clavier de pierre il cache ses organes dans la terre Sans calendrier ni maître il joue quand ça lui chante Surfez sur la télé A ntoine S oubigou : deux beaux livres Doublé pour le photographe Antoine Soubigou aux éditions du Cotentin. Il y a publié en décembre Vigilances marines, un livre hommage aux sauveteurs opérant en Manche et mer du Nord décrivant en images leur quotidien. Les textes sont signés de Jean-Pascal Devis, directeur du CROSS Jobourg. Va aussi paraître un magnifique ouvrage appelé tout simplement Hague[s]. Aux photos de paysages d’Antoine Soubigou répondent les poèmes de Michel Besnier. Éditions du Cotentin. 25 € chaque ouvrage. www.leseditionsducotentin.com NAISSANCE DE LA COMMUNE Comment s’est développée la commune ? Claude Lecaplain donne une réponse érudite dans son ouvrage Inventer la commune à partir de l’exemple de la Hague. Editions Eurocibles. 25 € E N D I R E C T D E L’ E S P A C E À partir du mois de février, Ludiver propose une série d’animations autour de la thématique « extra-terrestres, tout ce qui nous vient de l’espace ». C’est le cas des météorites auxquelles est consacrée une exposition à partir de la collection d’Alain Carion. Le 17 février, le planétarium organise un après-midi famille sur la lumière avec des animations, des expériences et des jeux. Le 21 mars, Ludiver fête le printemps du Planétarium avec des animations astronomiques et agronomiques et une conférence autour du printemps. Sans oublier les ateliers « les curieux de l’espace » à chaque vacances scolaires et les soirées d’observations le vendredi soir. Réouverture le 3 février. Renseignement : www.ludiver.com tvmanche.tv, la télévision du Conseil général de la Manche propose des reportages inédits et inattendus... mais aussi des portraits de Manchois à découvrir sur le Web. Autre chaîne sur Internet, tevi.tv diffuse un journal quotidien sur l’actualité de la Manche et un reportage lié au terroir. INSCRIPTION À L’EHPAD →À partir du mois de janvier, le dossier d’inscription à l’EHPAD Roland Ricordeau est à retirer exclusivement à l’accueil du CIAS, place de la mairie à Beaumont-Hague. Renseignement : 02.33.01.83.90 Défense du consommateur : une permanence à la MSP Depuis le mois de décembre, l’association nationale de défense des consommateurs et usagers, CLCV (consommation, logement, cadre de vie) tient une permanence le 1er mercredi de chaque mois, de 14 à 17h, à la Maison des services publics. Cette association informe les particuliers et les accompagne dans le règlement de leurs litiges (bailleurs/locataires, contrats d’achats ou de prêts, problèmes bancaires, arnaques). Elle défend l’intérêt collectif des consommateurs et usagers. Contact : Jean-Pierre Ederich (vice-président de l’association) Tél. : 02.33.44.25.37 [email protected] HISTOIRES DE LA HAGUE Urville, entre Gaule et île de Bretagne Une bourgade maritime prospère tournée outre-Manche L es relations transmanche ne datent pas de la dernière pluie. Ainsi, Anthony Lefort, jeune archéologue de 30 ans de l’université de Bourgogne, s’est spécialisé dans l’étude des relations entre la Gaule et l’île de Bretagne (Angleterre). Quelques réponses sont enfouies sous la plage d’Urville-Nacqueville où ont été trouvés des vestiges indiquant une relation maritime entre la Gaule et les côtes anglaises entre 120 et 80 av. J.-C. La découverte d’un bâton de bois, de la forme d’un boomerang, a été largement commentée même si l’enthousiasme des amateurs de jeu a été douché : il s’agit vraisemblablement d’une HAG’TIONS N° 71 arme de chasse, servant à rabattre les oiseaux. Au-delà de ce bâton qui titille l’imagination, la campagne de fouilles, dirigée depuis 2009 par Anthony Lefort, a mis au jour des pièces de monnaie, indiquant ainsi qu’UrvilleNacqueville était un site où se pratiquait le grand commerce. La monnaie était alors rare, utilisée pour rétribuer les armées, pratiquer les offrandes ou commercer. Des vestiges de bâtiments et de nécropole ayant également été retrouvés, la piste d’un port pratiquant le commerce maritime avec l’île bretonne se renforce. Plus les éléments sont étudiés, plus Anthony Lefort et l’équipe d’archéologues déterminent une influence bretonne. Elle se lit dans les tombes où certains individus sont enterrés comme dans le Dorset, membres fléchis, au lieu d’être incinérés selon la mode continentale. Elle se lit aussi dans les parures en lignite, inconnu dans la région mais aux gisements alors connus outre-Manche. Enfin, la forme circulaire des bâtiments témoigne aussi d’une présence grande-bretonne. Aussi, à partir des nombreux vestiges découverts, se dessine l’image d’une bourgade maritime prospère, tournée de l’autre côté de la Manche. Une image sauvée des eaux car toutes traces auraient disparu d’ici quelques décennies en raison de l’érosion marine. Urville-Nacqueville est devenu un site de référence pour l’âge du fer. ·12·DÉCEMBRE - JANVIER - FÉVRIER 2015 Anthony Lefort brandit les restes d’une amphore romaine (à gauche). En bas, une vue générale de la nécropole et une sépulture en cours de fouille.
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