Les traumatismes de la cornée réduit-AFOV-20-11
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Les traumatismes de la cornée réduit-AFOV-20-11
Journée AFOV 2010 Sabine Chahory Firmin Wéverberg Motif de consultation fréquent d’urgence oculaire Causes variées selon les espèces : Griffures de chat Corps étrangers Caustiques Traumatismes Lésions cornéennes superficielles à profondes ⇒ perforation Notions générales Démarche clinique Démarche thérapeutique : médicale / chirurgicale Situations cliniques Griffure de chat Corps étranger Brûlure chimique Test à la fluorescéine Collyre en unidose Bandelette imprégnée de colorant Test à la fluorescéine : colorant hydrosoluble qui se fixe sur le stroma cornéen Ulcère profond S.Chahory Ulcères superficiels F.Wéverberg Test à la fluorescéine : examen en lumière bleue F.Wéverberg Test à la fluorescéine : colorant ne fixe pas la membrane de Descemet S.Chahory S.Chahory Test de Seidel : perforation ? Instillation de plusieurs gouttes de fluorescéine pure sans rincer Perforation ⇒ le colorant va être dilué par la fuite d’humeur aqueuse ⇒ apparition d’une coloration verte à la surface de la cornée Test négatif : aucune fuite d’humeur aqueuse n’est observée F.Wéverberg F.Wéverberg Démarche clinique Test à la fluorescéine : quelques situations difficiles à interpréter Kératomalacie S.Chahory Démarche clinique Test à la fluorescéine : quelques situations difficiles à interpréter Lacération / scalp cornéen ! peut masquer une perforation Test de Seidel F.Wéverberg Prélèvements ⇒ analyse cytologique et bactériologique / mycologique Lors d’ulcères à collagénases chez les CNVs Tout ulcère chez le CV ⇒ Coloration « Diff Quick » ⇒ Coloration de Gram ⇒ Analyse bactériologique et antibiogramme, mycologique Supprimer la cause : corps étranger, caustique… Traitement médical : primordial ! Traitement chirurgical Nettoyage oculaire pour éliminer les sécrétions et résidus accumulés à la surface oculaire ! A faire avec précaution lors de perforation ou de kératomalacie Lutter contre l’infection bactérienne : dépend du contexte et de l’aspect de l’ulcère Première intention : AB à large spectre Néomycine-polymyxine B Chloramphénicol (bactériostatique) Rifamycine : couramment prescrit chez le CV Lutter contre l’infection bactérienne : dépend du contexte et de l’aspect de l’ulcère Infection à bâtonnets gram – : AB ciblé Aminoglycosides Gentamicine : collyre renforcé (1 amp de gentalline à 160 mg/2ml dans 10 ml de Viskyal : ≈ 14 mg/ml) Tobramycine : collyre renforcé à 14.5 mg/ml Lutter contre l’infection bactérienne : dépend du contexte et de l’aspect de l’ulcère Infection à bâtonnets gram – : AB ciblé Fluoroquinolones Norfloxacine Ciprofloxacine ⇒ A réserver aux Pseudomonas résistants aux aminoglycosides Dilater la pupille et lever le spasme ciliaire: selon l’intensité du myosis et le risque de perforation Atropine collyre : 1 instillation toutes les 30-60 min. jusqu’à obtention de la mydriase, puis toutes les 12-24h Effets indésirables : Hypersalivation chez le chat Diminution de la sécrétion lacrymale Ralentissement du transit intestinal chez le CV ? Contre-indications : hypertension oculaire / CNVs Contrôler la lyse du stroma cornéen : inhibiteurs à collagènases N-acétylcystéine (NAC collyre ND) EDTA 1 à 2% Tétracyclines : Oxytétracycline par voie topique, Doxycycline PO Sérum autologue/hétérologue : α2-macroglobuline, α1-antitrypsine ⇒ Instillations très fréquentes ! Limiter l’inflammation intra-oculaire : libération de neuromédiateurs suite à stimulation des nerfs ciliaires de la cornée Par voie générale : AINS : uvéite ant. => perforations Corticostéroïdes : peu d’effets sec sur la cicatrisation cornéenne. Indiqués dans les uvéite ant. => brûlures chimiques Limiter l’inflammation intra-oculaire : libération de neuromédiateurs suite à stimulation des nerfs ciliaires de la cornée Par voie topique : AINS ? Retards de cicatrisation, favorisent infections bact., kératomalacie en méd. hum., Corticostéroïdes : augmentent l’activité lytique des enzymes protéolytiques, favorisent le développement des agents infectieux Cas spécifique des infections mycosiques Fréquentes chez le cheval => intérêt des prélèvements Agents les plus fréquemment incriminés : Aspergillus, Fusarium, Candida Cas spécifique des infections mycosiques Différentes molécules décrites dans la littérature mais peu accessibles en France (pas de spécialité ophtalmo, coût élevé des préparations à usage hospitalier) Miconazole : GYNO DAKTARIN capsule gyn. Préparation à base de fluconazone sol. inj. à 2 mg/ml Pommade dermatologique : terbinafine (LAMISIL ND) => intolérance locale possible Per os : Itraconazole 10 mg/kg CN, 5 mg/kg CT Povidone iodée diluée à 2% Ulcères superficiels : abrasion de l’épithélium et perte minime du stroma Ulcères « non compliqués » : cicatrisation en 2 à 6 j Ulcères « réfractaires » : absence de cicatrisation sans complication infectieuse ⇒ « déficit épithélial chronique superficiel » Ulcères qui évoluent défavorablement : contexte infectieux, paralysie faciale, insuffisance lacrymale… S.Chahory ⇒ ulcère à collagénases Ulcères à collagénases : libération d’enzymes protéolytiques par les agents infectieux et les neutrophiles endogènes ⇒ lyse rapide du stroma ⇒ risque élevé de perforation F.Wéverberg Traitement médical intensif : en hospitalisation Evaluation à 24h : Amélioration clinique ⇒ poursuite du traitement médical Absence d’amélioration ⇒ traitement chirurgical Traitement chirurgical sans anesthésie générale La désépithélialisation manuelle Les lentilles-pansement Traitement chirurgical avec anesthésie générale -Sans instrumentation spécifique La colle cyanoacrylate Le recouvrement par la membrane nictitante Le recouvrement conjonctival sur 360° -Avec instrumentation de microchirurgie (lunettes-loupe ou microscope) La greffe conjonctivale La greffe de cornée congelée La greffe de Vet Bio Sys T® La greffe de membrane amniotique se fait sous anesthésie locale en employant un écouvillon imbibé ou non de produit caustique teinture d’iode, acide triacétique permet de débarrasser la cornée de l’épithélium non adhérent au stroma permet la croissance d’un nouvel épithélium pourvu de cellules basales qui pourront venir s’ancrer sur le stroma sous-jacent La désépithélialisation manuelle F.Wéverberg Lentilles non résorbables (AcrivetPat® Acrivet) Lentilles résorbables (VetShieldtm 72 Dioptrix) Traitement chirurgical avec anesthésie -Sans instrumentation spécifique La colle cyanoacrylate Le recouvrement par la membrane nictitante Les recouvrements conjonctivaux sur 360° Anesthésie nécessaire Pouvoir adhésif vis-à-vis des tissus Propriétés antiseptiques Inhibe enzymes protéolytiques. Utilisations diverses: Stoppe l’évolution d’un ulcère Comble un ulcère profond mais pas trop large, Réparation provisoire (si perforation complète) Colle et applicateur F.Wéverberg F.Wéverberg F.Wéverberg F.Wéverberg 1e technique Fixation de la membrane nictitante à la paupière supérieure Le recouvrement n’est pas solidaire des mouvements du globe qui se font dessous B. Clerc 2e technique Suture la membrane nictitante à la conjonctive bulbaire. La membrane nictitante se déplace en même temps que le globe oculaire et présente alors quasiment les mêmes avantages qu’un recouvrement conjonctival. Recouvrement par la membrane nictitante K.N. Gelatt G. Payen Avantages: Facile à réaliser (sauf chez les brachycéphales) Bon soutien de la cornée en annulant les effets de la pression intraoculaire (effet mécanique) Permet l’application de produits topiques en collyre Contact permanent de la cornée avec le film lacrymal En plus: Apport de facteurs sanguins si ponctuations même effet que sérum autologue Avant fermeture de la paupière: faire quelques ponctuations avec une aiguille 25G sur la face postérieure de la MN en contact avec la cornée Laissée en place de 10 à 20 jours (sauf suspicion d’ulcère à collagénases) Inconvénients Empêchent la surveillance de la cornée et les structures intraoculaires (sauf par échographie). Ne délivrent pas un apport sanguin comme lors de greffe conjonctivale pédiculée A éviter en cas d’ulcère infecté, d’ulcère à collagénases et de descemetocèle. Recouvrement total de la cornée par la conjonctive bulbaire. Les conjonctives sont suturées au centre. Avantages: pas de sutures à la cornée fil non spécifique à l’ophtalmologie (4/0) Inconvénients: résultat parfois imparfait - cicatrices risque de déhiscence B.Clerc Avec instrumentation de microchirurgie (lunettes-loupe ou microscope) La greffe conjonctivale La greffe de cornée congelée La greffe de Vet Bio Sys T® La greffe de membrane amniotique L’équipement F.Wéverberg < 3mm: un îlot de conjonctive suffit > 3mm: lambeau conjonctival pédiculé Lambeau fixé aux marges de l’ulcère fil résorbable ou non (8-0 ou 9-0) Inconvénient : cicatrice opaque sur la cornée. • prélèvement d’un lambeau de conjonctive • suture avec du 8/0 ou 9/0 • section du pédicule après 3 semaines B. Clerc Greffe conjonctivale F.Wéverberg Biomatériau, (sous-muqueuse porcine) Colonisation du greffon par les cellules épithéliales cornéennes Greffon intégré parfaitement à la cornée. Très bien toléré par la cornée Cicatrice peu importante Facile à manipuler et à conserver. F.Wéverberg 4 mois post chirurgie F.Wéverberg Lors de descemetocèle ou perforation Greffe de cornée congelée : ! donneur Greffes de cornées homologues, congelées - 30°C Max. 1 an solution AB (néomycine et bacitracine) Décongélation lente du greffon Enlever l’endothélium Suturer le greffon 1-prélever le greffon 2- fixer le greffon par 4 points cardinaux 3-6 surjet au fil 9/0 B.Clerc Si large perte kératomalacie, kératite bulleuse, après kératectomie Avantages: propriétés anti-fibroblastiques, anti-protéases et antiinflammatoires de la membrane amniotique greffe hétérologue est possible. Inconvénients: difficulté de prélèvement, la conservation (- 80°C) manipulation de l’amnios. Kératopathie bulleuse secondaire à une piqûre d’insectes S.Chahory Les griffures de chats Non pénétrantes Pénétrantes F.Wéverberg F.Wéverberg Lacération de la cornée ! Iridocyclite possible -> chirurgie Parage de la plaie avec une lame de Beaver 65 Colle cyanoacrylate ou Vet Biosys® ou Greffe conjonctivale F.Wéverberg SCALP F.Wéverberg TRAITEMENT A LA COLLE F.Wéverberg F.Wéverberg F.Wéverberg Lors d’injection de tPA, la fibrine peut disparaître en quelques heures F.Wéverberg Corps étranger cornéen F.Wéverberg F.Wéverberg Corps étranger végétal « imbriqué » dans la cornée F.Wéverberg F.Wéverberg Epillet à la jonction scléro-cornéenne F.Wéverberg Corps étranger intraoculaire Cas particulier du plomb intra-oculaire Malveillance ou accident de chasse F.Wéverberg F.Wéverberg ! Ne pas énucléer d’emblée : Les plombs sont bien tolérés par les tissus mous en général, et l’œil en particulier Ils se recouvrent d’une couche d’oxyde de plomb neutre. -> Eviter les manœuvres chirurgicales intempestives ! F.Wéverberg Perforation avec iridocèle F.Wéverberg F.Wéverberg F.Wéverberg F.Wéverberg • parage de la plaie et remise en place de l’iris • rinçage de la chambre antérieure • suture (greffe conjonctivale) F.Wéverberg F.Wéverberg Brûlure cornéenne chimique Les brûlures cornéennes par agents chimiques les plus fréquentes sont acides (sulfurique ou vitriol, acide de batterie) bases (soude caustique, eau de javel, chaux vive, ciment des maçons, alcali). Attention : les bases provoquent des brûlures pénétrantes, graves et évolutives alors que les acides provoquent des brûlures superficielles et peu évolutives. Brûlure chimique F.Wéverberg Acide: spray de « défense » G. Payen G. Payen G. Payen Conclusion Une seule urgence absolue : brûlure par produit caustique ->rinçage pendant plus de 20 minutes (->pH normal de 7,4 ) Urgences relatives : réparation dans la journée Pas de fuite d’humeur aqueuse ni de vitré car l’iris et la fibrine limitent la fuite ->un œil perforé ne se vide jamais Le pronostic dépend de la rapidité avec laquelle l’œil est réparé de l’importance du traumatisme initial. ! Importance du traitement médical d’urgence
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