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utilisation du schema de l`organisation du
UTILISATION DU SCHEMA DE L’ORGANISATION DU
MILIEU HUMAIN (1), ET PLUS PARTICULIEREMENT DU
NIVEAU DE L’AMBIANCE, EN THERAPIE.
Nicole Lernout
Psychologue
Résumé: Dans cet article, je décris l’effet que l’utilisation du cycle de l’ambiance ou la boucle
inaugurale peut avoir dans la réorganisation d’un milieu humain, que ce soit en thérapie individuelle,
de couple ou familiale. L’intervention au niveau de l’ambiance sera donc accentuée dans cet article
mais il reste néanmoins inséparable des niveaux de l’éthique et des croyances.
La façon particulière dont un client parcourt son cycle de l’ambiance se fait également sentir dans la
relation client-thérapeute et peut donc être utilisée comme outil dans l’exploration de sa vie
relationnelle.
Dans les formations à la psychothérapie, on aborde très souvent le niveau des croyances dans le système
qui consulte, en élaborant par ex. les représentations que les membres se font l’un de l’autre, en
abordant leurs mythes et leurs discours sur eux-mêmes.
D’autres approches accentuent le niveau éthique par ex. en négociant des conventions ou des règles.
Le niveau de l’ambiance est rarement exploré à fond, bien que des techniques comme le skulpting
mettent aussi en scène la proximité et la distance dans le système. Pourtant, un travail direct à ce niveau
se vérifie parfois intéressant, comme le démontreront les cas cliniques décrits ci-dessous.
Avant de les aborder, je rappelle brièvement le schéma de l’organisation du milieu humain d’E.Dessoy
sur lequel je me suis basé, qui distingue 3 niveaux qui sont liés : l’ambiance, l’éthique, et les croyances.
Je cite sa description
1. L’ambiance et le contact.
« L’ambiance est semblable à l’humeur, toutes deux sont une première manière d’exister avec le monde
qui nous environne et une première manière de communiquer, puisqu’il s’agit avant tout d’éprouver une
qualité de contact liant, sans les objectiver encore et sans les distinguer, un sujet - que ce soit une
personne ou une famille - avec son environnement. (E. Dessoy, 1988)
DESSOY E. (1991): “Ambiance, éthique, et croyances: les trois foyers organisateurs d’un milieu humain.”
(1)
Une approche psycho-socio génétique préparatoire à l’abord de l’autisme”, édit. la “Ferme du soleil”, rue C. Joset, 51, Soumagne, 600 p.
-1-
L’ambiance d’un milieu dynamique ne cesse de se mouvoir en modifiant en même temps la
manière de prendre contact. Le cycle perpétuel qu’elle crée traverse quatre régions où
s’éprouvent quatre manières différentes de prendre contact en donnant existence à l’espace
vécu de la communauté. Ce mouvement signe la bonne santé, le dynamisme de la communauté
qui va bien. Inversement, l’incapacité d’encore circuler, le stationnement obstiné dans l’une ou
l’autre région, signe la maladie, le dysfonctionnement ou encore la rigidité de la communauté »
Voici pour rappel ces quatre régions.
Le cycle de l’ambiance
La tendance unitaire. « A une courbe du cycle, se forme une ambiance dans laquelle les
personnes éprouvent la convivialité, la proximité et, à l'extrême, la fusion; chaque personne
est en harmonie à son environnement humain. (...) »
La tendance vers le désaccordement. « Cependant, exister ainsi dans une “ambiance
d’amour” qui se fait de plus en plus enveloppante présente pour la personne le risque
d’étouffer et peut-être de perdre son identité dans la fusion. Une telle intimité suscite le désir
de briser l’étreinte et de se distancer d’un environnement humain trop enveloppant. En
diminuant progressivement sa prégnance, la tendance unitaire laisse agir le désir de distance
avec de plus en plus d’acuité, au point que la tendance unitaire devient résiduelle (…) »
La tendance d’écart. « Cette tendance est l’aboutissement de la précédente: le point de
rupture est atteint. Là règne une ambiance froide qui contraint les personnes à vivre la
rupture du contact et à se sentir étrangères à un environnement humain devenu indifférent ou
hostile. Tant qu’ils demeurent ensemble, les membres nourrissent ce contact et ils éprouvent
leur propre solitude jusqu’au moment où ils pourront reprendre contact et susciter la
tendance “vers le réaccordement”. (...) »
-2-
La tendance vers le réaccordement. « Exister en rupture avec son environnement humain
appelle et suscite, dans la famille, le désir d’une remise en contact. Après avoir éprouvé la
région froide de l’isolement et avoir vécu une certaine mort de la famille, le désir d’un nouvel
accord réintroduit peu à peu la tendance unitaire, qui reprend de l’importance au détriment de la
tendance d’écart, laquelle finalement devient résiduelle.
Ce mouvement crée l’espace-temps vécu. (…) »
2.Le niveau de l’éthique
« Le niveau de l’éthique “d’une communauté se définit généralement par son code normatif et
sa morale: il s’agit d’un ensemble de valeurs, de règles, de normes, de lois et de rites auxquels
les membres se soumettent en principe et qui ordonne le milieu communautaire. Ce deuxième
foyer organisateur du milieu est le lieu par excellence de la mise en scène: tout y est négocié,
joué, montré, observé, objectivé, à l’inverse de l’ambiance où tout est éprouvé et ressenti. Cette
mise en scène concrète du code est l’oeuvre de la communication propre à ce foyer : les
interactions analogique et digitale. Le code éthique peut se subdiviser en code normatif et en
code iconique selon que la norme est reconnue explicitement par les membres et, le cas
échéant, peut être exprimée verbalement ou, plus primitivement, selon qu’elle se joue et se met
simplement en scène comme dans la majorité des situations de la vie. »
3. Le niveau des croyances.
« Le troisième foyer organisateur du milieu humain implique les croyances, les mythes,
l’idéologie et la connaissance que la communauté a d’elle-même, bref, à parler comme J.
Ladrière, il s’agit ici du système de représentation de la communauté. Le mode de
communication propre à ce foyer est le discours en tant qu’énonciateur des éléments de culture
liés à ce foyer. Ce discours n’appelle pas nécessairement l’interaction, il informe des personnes
extérieures à la communauté ou bien il rappelle à l’ordre les membres de la communauté sur ce
qu’il y a à croire et à ne pas croire, à connaître et à ne pas connaître à propos de la
communauté. Comme l’ambiance et l’éthique, les croyances associent un élément de culture les croyances - et un mode de communication spécifique: le discours. »
M’étant intéressée à cette approche du milieu humain, l’idée de me servir du cycle de
l’ambiance m’est venue un jour où un client me parlait de la relation avec sa mère.
Il disait qu’il « éprouvait sa présence » aussi longtemps que la proximité physique entre eux
existait, mais qu’elle ne l’avait jamais encouragé à entreprendre quelque chose de façon
autonome.
Je lui ai dessiné la boucle qui représente le cycle de l’ambiance en l’expliquant et il a compris
tout de suite qu’il recherchait perpétuellement à regagner le côté fusion, alors qu’il était perdu
et sans repère du côté distant. En plus, il s’est rendu compte du fait que les passages d’un côté à
l’autre se faisaient péniblement. Par après, j’ai constaté que cette représentation simple du
contact a provoqué chez lui un questionnement concernant la vie quotidienne de son couple
(voir le couple R. dont je parlerai ci-dessous) et que travailler avec un outil aussi simple que la
boucle du contact donnait une base très concrète et stimulante dans le travail thérapeutique.
-3-
Néanmoins, en écrivant cet article, j’ai constaté qu’un glissement s’est opéré dans ma
façon d’expliquer la boucle. Je la présente de la façon suivante :
Proximité
Fusion
Rupture
Autonomie
pour la simple raison que l’écart peut être vécu positivement comme un espace personnel et
créatif pour autant qu’il soit lié à l’anticipation d’un retour vers une proximité éprouvée.
Ainsi, on peut éprouver des sentiments positifs du côté d’écart rupture, se sentir épanoui en
précisant que l’autonomie est définie comme “savoir bien gérer ses relations” et pas comme
“ne pas avoir besoin des autres”.
Par ailleurs, dans mon travail comme psychologue dans une maison familiale avec une
population d’enfants en bas âge, j’avais déjà constaté que l’observation de l’enfant sur base
du cycle de l’ambiance fournit à l’équipe éducative des indices concrets sur ce qu’ils peuvent
développer dans le contact avec l’enfant.
Cette observation simple pendant différent moments de la journée, a révélé que certains
enfants cherchent toujours à se “coller” à quelqu’un, d’autres stagnent la plupart du temps du
coté autonomie-rupture, etc.
Jusqu’à ce jour, j’ai travaillé dans plusieurs familles et couples avec cette représentation, et je
relaterai dans cet article quelques situations où ce schéma a été utilisé.
Mademoiselle Chantal
Cette jeune femme est envoyée par son médecin traitant.
Au premier entretien, elle m’explique qu’elle est envahie d’angoisses depuis que la date de
son mariage a été fixée, et qu’évidemment, elle aimerait comprendre ce qui se passe .Depuis
un an, elle vit avec son futur mari, à quelques mètres de la maison de ses parents “J’ai besoin
de bases sûres”. Ils se connaissent depuis 6 ans. Elle dit qu’elle attend de son copain qu’il la
rassure et qu’il l’aide, ce qu’il ne fait pas assez.
Au début de leur relation, ses parents à elle avaient des doutes concernant Christian et ils
avaient utilisé comme argument que sa famille est instable au niveau relationnel.
Christian n’avait d’ailleurs pas l’intention de se marier au vu de tous les problèmes
relationnels dans sa famille, mais ma cliente l’a convaincu du bien-fondé du mariage (Sa
mère lui avait dit: “Christian ne t’aime pas puisqu’il ne veut pas te marier.”). Une fois le
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mariage décidé, elle a commencé à douter.
Par ailleurs, sa mère est déprimée depuis quelques temps, et Chantal pense que cela est lié à
son départ. Elle décrit sa mère comme quelqu’un qui ne sait pas prendre de décisions, et
aimerait que son père soit plus souvent à la maison le soir à côté de sa mère. Sa mère dit aussi
: “Quand on a un enfant, c’est tout pour l’enfant.”
Chantal a très peur de perdre ses parents, de se retrouver toute seule.
A la fin de l’entretien, et vu la proximité vécue par rapport à ses parents (surtout avec sa
mère), je lui propose de venir avec eux à l’entretien suivant. Je redoute que les parents aient
leur raison d’appréhender le mariage, même si actuellement ils trouvent que Christian est un
“bon garçon courageux”, et qu’ils ont peut-être un vécu concernant leur propre mariage qui
bloque le passage de leur fille.
Au deuxième entretien, toute la famille est là : le père, la mère et Chantal (fille unique).
J’explique aux parents que Chantal m’a parlé de leur importance dans sa vie et je leur
demande ce qu’ils pensent du mariage de leur fille, pour entamer le contact avec eux. Ils
disent (évidemment) être d’accord avec ce mariage. Après, nous abordons l’enfance de
ChantaI, par ce que « j’ai besoin de comprendre son style relationnel ». Je dessine et explique
la boucle et les commentaires fusent: le père dit que Chantal a eu avec ses grands-parents
maternels une “relation terrible”. Il veut dire avec cela qu’elle était tout pour eux. En fait il a
eu un cancer quand Chantal avait un an, on pensait qu’il allait mourir. Pendant son
hospitalisation, Chantal a vécu chez ses grands-parents maternels. Après, à son retour à la
maison, il a repris Chantal, et il décrit leur relation comme “terrible” : “Elle était tout le temps
là pour moi.” Quand je lui demande où il se situait dans la boucle, il dit: du côté
proximité/fusion. Chantal ne pouvait pas s’aventurer de l’autre côté.
Après la guérison, Chantal a de nouveau passé beaucoup de temps chez ses grands-parents
maternels, en occupant le même côté de la boucle.
Au fur et à mesure que le tableau (une grande feuille blanche) se remplit, Chantal devient
plus sombre, puis s’exclame soudainement « je n’ai jamais été seule à lutter ».
Période grands-parents maternels
Période père-ChantaI
Période grands-parents maternels
Zone vide,
inexpérimenté
Passage vers l’autonomie
pas souhaité
par les grands-parents
(et le père)
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En parlant du mariage du couple parental, monsieur dit qu’il a voulu habiter assez loin des
beaux-parents pour que sa belle-mère ne les envahisse pas. Il se décrit lui-même comme
quelqu’un “d’autonome” qui a besoin de se protéger contre l’envahissement (j’apprends à la
3ème séance que sa propre mère habitait en face de leur maison), ce qui ne colle pas avec ce
qu’il a mis en scène avec Chantal lors de sa maladie. Quand on parle de cela, Chantal dit :
“Tiens, Christian a aussi souvent besoin de prendre l’air.”
A la fin de la séance, Chantai dit «: Mais à quoi cela me mènera? Je ne sais toujours pas si
j’aime Christian? ». Elle me fait penser à une petite fille qui s’attendait à recevoir un bonbon
et qui ne le reçoit pas immédiatement. Je lui réponds que je ne suis pas comme sa Mamy qui
court pour satisfaire son moindre besoin, qu’il faudra encore du temps, et qu’en plus je ne
sais pas faire le travail toute seule.
Il est clair qu’à ce moment donné, Chantal a essayé de me mettre dans la même position que
sa Mamy et sa mère, faisant face aux difficultés à sa place. Sa remarque m’avait surprise,
j’avais le sentiment d’être poussée par une urgence de satisfaire ses besoins.
Au troisième entretien, Chantal rentre toute souriante, à mon grand étonnement.
(Je m’attendais à la revoir en boudant). Elle m’explique qu’elle n’a plus d’angoisse, qu’elle a
compris qu’elle ne devait pas attendre de Christian la même chose que de sa Mamy et ses
parents. En plus, après le deuxième entretien, elle a échangé avec ses parents et les choses
suivantes ont été dites:
- les parents lui ont dit que le mariage n’empêcherait pas que Chantal vienne régulièrement
chez eux. (Cfr. ce que le père avait essayé d’éviter entre sa femme et sa mère).
- ils ont assuré un soutien en cas de problèmes.
- sa mère lui a expliqué que le début de son mariage a été très difficile, son mari étant distant,
“comme s’il n’avait pas besoin d’elle pour vivre”, mais qu’actuellement son mari met
régulièrement en scène son amour pour elle (par des fleurs, etc.).
Chantal fait le lien, Christian étant comme son père quelqu’un de distant. Mais ses parents ont
évolué vers quelque chose de mieux, et cela lui permet de lever ses craintes à entrer dans le
mariage.
Cela revient à dire, en d’autres mots, qu’elle veut bien tenter de quitter son statut confortable
d’enfant, si d’une certaine façon il y a une perspective de “bon” contact avec son futur mari.
L’image de la boucle l’a aidée à visualiser ce qui posait problème.
Conclusion: le tableau a aidé la famille à visualiser leur particularité relationnelle et d’en
prendre conscience. Probablement, la mère de Chantal a revécu son entrée difficile dans son
mariage à travers les projets de mariage de Chantal, par des messages multiples, ce qui a
bloqué Chantal dans son passage.
La thérapie s’est arrêtée là, puisque Chantal allait mieux. Quelques mois plus tard, elle est
revenue avec Christian pour échanger concernant leur mode relationnel. Quelques séances ont
suffi pour terminer le travail.
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Le couple R (Pol et Monique)
Pol a été envoyé par le médecin traitant par ce qu’il se sent mal dans sa peau, stressé.
Au premier entretien, il est seul, puis c’est le couple qui vient aux consultations suivantes. Je
ne relaterai pas les 10 séances que nous avons eues, mais ce que l’utilisation de la boucle a pu
provoquer.
A partir de la 7ème séance, monsieur vient seul, d’abord en prétextant la maladie de son
enfant, puis en demandant de continuer la thérapie seul. En fait, il a développé dans la
relation thérapeutique un désir que je m’occupe de lui tout seul, et il essaie continuellement
de transgresser les limites du cadre thérapeutique (lettres, coups de téléphones, il supporte
mal la fin des séances, etc.). Je me sens étouffé et quand je veux utiliser mon ressenti pour
aborder son style relationnel dans sa vie de couple, il dit ne pas comprendre.
Finalement, j’ai fait appel au dessin de la boucle en expliquant de quelle façon un enfant
s’inscrit dans le monde relationnel. Ce dessin a stimulé Pol à parler de son vécu avec sa mère.
Il dit les choses suivantes:
En parlant de l’ambiance familiale (famille d’origine et également son couple) il utilise les
mots “lourds”, “chape en béton”, “morose”.
Le plaisir de sa mère est d’élever des enfants, mais elle laisse tomber ceux qui grandissent
pour les nouveaux nés qu’elle cajole comme des nounours. Ceux qui deviennent grands
quittent la maison avant l’âge adulte, par ce qu’ils n’y trouvent plus rien. (Pol dit à la
deuxième séance, que son épouse s’occupe 24 h sur 24 de leur fils.)
Pol a le sentiment que sa mère le gardait constamment dans la zone de proximité/fusion et
qu’elle ne l’encourageait pas pour aller de l’autre côté. Son père était souvent absent. Dans la
zone d’écart il hésite, ne sait jamais s’il fait bien ou mal.
Après cette description, j’essaie de faire le rapprochement entre ce qu’il recherche dans la
relation thérapeutique et ce qu’il vient de décrire. II comprend qu’il espère trouver une
relation exclusive, sans limite et qu’il ne supporte pas que je termine la séance pour qu’il
retourne dans son monde à lui.
Je lui propose de voir avec son épouse comment ça se passe chez eux, et je lui dis aussi que je
n’accepterai plus qu’il vienne seul de façon “frauduleuse” (la première fois, il disait que leur
fils était malade, la deuxième fois il a dit que son épouse allait venir mais elle n’est jamais
venue). Il “râle” mais il comprend.
La séance d’après, j’ai utilisé la boucle de l’ambiance dans le couple : je leur ai demandé de
parcourir une journée (mise en scène, niveau éthique) et de décrire de quel côté ils se
trouvaient à différents moments.
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Lever
Matinée
Midi
etc.
Le résultat était clair: le couple se trouvait en rupture de contact sur toute la ligne.
Par contre, avant la naissance de leur fils, ils étaient perpétuellement du côté proximité/fusion.
Monique remplit actuellement cette case avec son fils, Pol a dû déménager contraint et forcé
vers le côté autonomie/rupture et a essayé de recréer avec moi une relation basée sur le
contact/fusion. La visualisation aussi claire de leur relation a laissé le couple assez perplexe.
Par la suite, quand j’ai abordé le transfert de Pol sur ma personne, en disant que l’effet risquait
d’aller en contre sens du but de la thérapie (remobiliser le contact dans le couple), madame
était visiblement soulagée, mais Pol me “boudait”. J’ai donc affirmé que chez moi, je recevais
le couple mais que si Pol voulait une thérapie individuelle je pouvais l’aider à trouver un autre
thérapeute.(ce qu’il n’a pas fait)
Après cette séance, ils ne sont plus revenus. J’ai téléphoné moi-même pour prendre des
nouvelles en disant que je n’aimais pas terminer une thérapie de cette façon là. Pol m’a dit
qu’ils avaient compris ce qu’ils avaient à faire et que l’inquiétude de madame par rapport à
son “transfert” avait été bénéfique.
Conclusion: avant d’utiliser la boucle, j’avais travaillé avec les génogrammmes dans ce
couple. Cela avait certes amené à une compréhension concernant leur place et la nature de
leurs liens, mais l’effet était moins “tangible”. Ici, le nœud du problème est apparu clairement,
mais aussi les remèdes nécessaires : mettre en place dans l’espace et le temps, des moments
dans les deux zones afin de mobiliser le contact.
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Le couple T
La première séance, madame T est venue seule, envoyée par son médecin. Elle m’explique
qu’en fait, elle a des problèmes graves dans son couple, mais que son mari ne veut plus se
rendre chez un psychologue.
Le couple a déjà connu deux fois une séparation, mais ils se remettent ensemble après.
Madame veut arrêter cette souffrance, elle veut trouver une solution. Elle décrit le contact
dans le couple comme une répétition de courts moments (+/- une semaine) de proximité
presque fusionnelle et de longs moments de distance/rupture émotionnelle. Son mari lui
reproche son caractère autoritaire, elle a déjà été en thérapie pendant une dizaine de séances,
mais sans résultat. La façon dont madame T décrit à travers le temps, le contact dans le couple
me fait penser à la boucle et je la dessine sur le tableau. Elle ajoute: d’un côté il me dit « je
t’aime » de l’autre côté, « je te déteste ».
Je t’aime
je te déteste
Je commence avec elle son génogramme.
Madame et son mari sont des aînés. Ils ont tendance à avoir des problèmes d’asthme. Vers
l’âge de 14 ans, madame a dû prendre le ménage en main, sa mère étant régulièrement à
l’hôpital pour des problèmes d’asthme. (liés, selon madame T, à la relation distante entre ses
parents).
La relation entre madame T et son père était vécue par elle comme distante, sans soutien, et
disqualifiante. Elle se rappelle son silence quand il était mécontent. A chaque départ de sa
mère à l’hôpital, madame T vivait très mal la séparation, et quand elle revenait à la maison,
c’était la fusion, la grande complicité.
J’attire l’attention de madame sur la similitude entre la relation entre elle et sa mère et celle
qu’elle a décrit dans son couple : moments de fusion et séparation pénible et distance mal
vécue. Elle est étonnée.
Je lui donne les deux grandes feuilles sur lesquelles se trouvent d’une part la boucle et ce
qu’on a écrit et d’autre part le génogramme et quelques écrits. Je lui demande d’expliquer à
son mari ce qu’on a fait et d’essayer de remplir le côté de son génogramme, puisque j’ai
besoin de savoir ce qu’il en pense.
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-
-
-
A la deuxième séance, monsieur vient avec. Les deux feuilles ont attiré sa curiosité, mais
surtout la boucle l’a intrigué, il trouve que c’est “parlant”. Je lui demande donc s’il veut y
ajouter quelque chose, et il dit que la zone de contact/fusion est pénible pour lui : “mon
entourage me pèse”. En parlant de l’ambiance dans sa famille d’origine, il décrit un manque
d’espace, une obligation de rester “enfermé” à la maison, et un “non” à toute initiative de sa
part (“Fais pas ça.”).
Le seul espace où il savait respirer était sa chambre, dans laquelle il restait pendant des heures,
ce qui se passe d’ailleurs aussi dans son foyer actuel.
Nous consacrons plusieurs séances à la description des ambiances dans les familles mutuelles.
Monsieur dit de sa mère : « Je ne la connais pas. J’avais le sentiment d’être adopté. Elle est
comme de la glace ».
Le couple constate plusieurs choses :
dans l’espace commun, monsieur ne sait pas prendre sa place. Quand madame arrive à la
maison, il sent qu’elle envahit tout l’espace, et il s’immobilise ou va dans son bureau.
D’ailleurs, quand madame reçoit sa mère et sa sœur, monsieur va dormir, il se sent mal,
envahi.
dans les moments de fusion, monsieur se sent étouffé, ce qui le pousse à partir.
quand madame est à la maison, elle gère tout, comme elle a eu l’habitude de faire depuis l’âge
de 14 ans. Ainsi, sans vraiment le vouloir, elle disqualifie son mari, qui vit ses initiatives
comme « elle fait de toute façon mieux que moi ».
de cette façon, ils perpétuent inlassablement leurs habitudes prises pendant leur enfance : une
fois dans l’espace commun, monsieur part pour sauver son espace et elle se sent délaissée.
Leurs styles relationnels sont donc très complémentaires à un niveau, mais installent
forcément une distance émotionnelle.
Sur base de ces constatations, nous avons mis en place dans le quotidien un aménagement
différent des tâches à la maison : par ex. madame arrive parfois plus tard que monsieur à la
maison. Quand monsieur est en train de faire à manger, il ne lui cède plus la place quand elle
rentre. S’il est occupé avec les devoirs des enfants, elle ne vient plus pour « faire mieux », etc.
On délimite des territoires pour monsieur, avec l’accord de chacun, c’est-à-dire qu’on
réaménage l’espace commun (niveau éthique).
A la 10ème séance, un changement s’est produit. Chacun dit prudemment « que ça ne va pas
trop mal ».
Ils expliquent leur prudence par le fait qu’ils ont besoin de consolider le changement à travers
le temps, mais ça va bien depuis un mois. Contrairement à leurs bonnes périodes d’avant, leur
bien-être est moins exalté mais plus durable. Monsieur ne sent plus le besoin de fuir dans son
bureau, les visites de la belle-mère et de sa belle-sœur ne le dérangent plus. Il est content de
prendre certaines choses en charge, se sent un « homme » à côté de son épouse.
Elle explique que la veille, elle a été au resto avec ses collègues et que cette certitude que
monsieur prendrait tout en charge à la maison lui a permis de profiter pleinement de cette
soirée. Elle avait même bu un verre de trop. Le contact affectif est satisfaisant pour tous les
deux. Malgré le fait que le but a été atteint, le couple a demandé de revenir encore quelques
fois à raison d’une fois par mois, pour « consolider ».
Conclusion : le « rééquilibrage » entre les deux zones de la boucle a amené dans ce couple un
changement structurel : monsieur s’est placé à côté de son épouse, il a une place à part entière.
Il est probable que le changement se maintiendra puisqu’il est bien vécu par les deux.
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Le couple P :
Ce couple est venu me consulter, par ce qu’ils s’épuisaient mutuellement en jouant des
scénarios: “je te quitte, je t’aime”.
Je parlerai ici uniquement d’un aspect de la thérapie qui cadre dans cet article. Le couple vit
ensemble depuis quelques années, après avoir été amant-maîtresse pendant plusieurs années.
Les récits de leur relation font état d’une succession de conflits depuis qu’ils vivent ensemble,
mais dans cette instabilité une constante me paraît claire: la mise à distance pose problème.
Vu la problématique, l’utilisation de la boucle paraissait un bon outil, et voilà ce qu’il en est
sorti.
En analysant une journée ordinaire du couple, voilà leur occupation des zones.
Lever :“bisous,
câlins”
Matinée : déjeuner ensemble
conduire les enfants à l’école
boire café
Midi : manger ensemble
Après-midi: ensemble à l’atelier
psychothérapie
chercher les enfants
Madame va coudre à l’atelier
1/2 h après monsieur la rejoint
Pour eux, aimer égale tout faire ensemble.
A travers le temps, ils constatent que la façon dont ils vivaient la boucle lors de la période
“amant-maîtresse” était la même : forcément, quand ils se voyaient, c’était pour être ensemble,
et le contexte organisait la distance.
Quand ils ont décidé de vivre ensemble, ils ont omis d’adapter leur style relationnel à ce
nouveau contexte. Madame dit qu’elle étouffe, et son agressivité sert à mettre monsieur à
distance. Mais quand il se décide à faire ses valises, elle lui dit qu’elle l’aime.
En plus, lors de l’élaboration, monsieur dit: “Ca, c’est tout à fait comme le couple de mes
parents”.
A la fin de cette séance, on a convenu de travailler à ce que j’appelle un “rééquilibrage” des 2
zones de la boucle.
Conclusion : ici, la boucle a permis de visualiser clairement qui est en jeu dans ce couple, et ce
qui les a amenés à me consulter: l’étouffement et l’agressivité qui s’en suit. Les pistes à suivre
sont claires.
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Le couple D
Monsieur D est envoyé par son médecin traitant.
Au premier entretien, monsieur vient seul. Il explique son parcours, se plaint d’être mal dans sa
peau et dit que son épouse est dépressive.
Le couple vit une situation particulière : aucun des deux travaille, monsieur est pensionné
depuis l’âge de 23 ans et madame a un revenu de la mutuelle. Monsieur a déjà suivi une
psychothérapie pendant 5 ans: “Ca meublait mon temps”.
Il aimerait être plus énergique et savoir prendre des initiatives.
Pendant cet entretien, je sens dans la relation quelque chose de monotone. Monsieur parle sans
cesse, me regarde à peine, j’éprouve peu de proximité et peu de dynamisme dans la relation.
L’ambiance est pesante, collante, et je me dis que cela indique quelque chose concernant sa vie
de couple. Je lui propose donc de venir avec son épouse.
Au deuxième entretien, madame exprime son mal être : elle a beaucoup de problèmes
psychosomatiques. Elle parait épuisée.
Pendant cette séance, monsieur me peint une image de sa mère (niveau représentation). Il la
décrit assise sur une chaise, les yeux vers le ciel, les bras reposés, les jambes croisées. Elle est
vêtue d’une robe simple, a des mules à ses pieds. Ses cheveux colorés sont à refaire. Elle
attend. A côté d’elle, son chien la regarde. Il attend aussi, pour voir ce qu’elle va faire. Mon
client est derrière elle, pas trop loin. Il s’est appuyé sur un manche de brosse, debout. Il
observe, a besoin de distance.
En élaborant l’image, il dit que le chien est bien traité, mais qu’il lui manque de l’espace. Il a le
devoir de rester avec sa maîtresse. En plus, on ne l’a pas habitué à aller vers l’extérieur et il est
méchant quand il a peur. Sa maîtresse aurait dû sortir plus avec lui. Si le chien se baladait seul,
elle aurait peur qu’il ne revienne pas.
Pendant la séance, nous avons élaboré les différentes relations possibles entre un chien et son
maître.
Ayant moi-même un chien qui se ballade souvent seul dans les bois qui se trouvent près de mon
cabinet de consultations, et qui gratte à la porte quand il a envie de rentrer, nous avions en
même temps l’illustration concrète d’un mode relationnel différent.
L’élaboration de cette image était très parlante, mais son épouse restait assez apathique pendant
la séance.
Au troisième entretien, nous avons abordé la mise en scène quotidienne de leur cycle de
l’ambiance avec la boucle. A ce moment, madame s’est impliquée. Cette élaboration lui a
permis d’exprimer son étouffement et à monsieur son angoisse de la perdre.
Depuis, le couple s’est accordé plus d’espace personnel et ils éprouvent un soulagement qui va
sans doute permettre le maintien de leurs acquis.
Conclusion : dans ce couple, le travail sur la représentation de monsieur (niveau croyances) a
permis de préparer un dialogue plus direct concernant la mise en scène et les conventions
(niveau éthique) en relation avec le niveau de l’ambiance. Le projet thérapeutique s’est
développé à partir de ce que j’avais ressenti dans le contact avec monsieur lors du premier
entretien.
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Conclusion générale
L’utilisation de la boucle dans une thérapie de couple, mais également dans des liens enfantsparents, donne un outil simple mais apparemment très performant pour restructurer des
systèmes relationnels à partir de la base. Dans beaucoup de cas de personnes qui se sentent mal
dans leur peau, l’analyse révèle d’un déséquilibre évident à ce niveau.
Une fois que le travail est fait, d’autres divergences se résolvent plus facilement.
On peut se poser la question à quoi le changement doit être attribué. En questionnant les clients
à la fin de la thérapie, les commentaires suivants ont été faits:
- Dans le couple T, au moment de l’évaluation de la thérapie, monsieur a dit que le dessin du
cycle de l’ambiance l’a marqué le plus.
Le couple se serait souvent servi du modèle pour communiquer hors du cadre thérapeutique.
Par ex. pour évaluer la façon dont ils avaient passé une journée. Apparemment, la boucle leur a
servi d’intermédiaire, quelque chose de régulateur dans le chaos et l’angoisse qui existait entre
eux. Comme un tiers ou un outil commun qui permet de méta communiquer. L’information qui
est venue du système y retourne, structurée par la boucle qui permet de poursuivre le travail
sans le thérapeute.
Une autre cliente, qui vit dans une famille élargie très enchevêtrée, et qui consulte pour des
symptômes de dépression, a dit que la boucle lui a fait prendre conscience du fait qu’on peut
aimer quelqu’un tout en gardant un espace personnel. Pour elle, c’était une découverte mais
aussi une permission, comme quelque chose de normatif. Chez elle, la séance où on a abordé la
boucle a provoqué un changement radical dans son état dépressif pendant deux semaines,
changement qu’il faut évidemment consolider, puisque les rétroactions de la famille ne se sont
pas fait attendre.
- Voici un résumé de ce qu’une cliente a écrit elle-même concernant l’utilisation de la boucle
qu’elle appelle son “8” : “Ah cette boucle ! Elle est avec moi chaque jour depuis qu’elle est
entrée dans ma vie. Jamais, je ne me suis imaginée que FUSION et AUTONOMIE étaient si
intimement unis dans mes rapports aux autres. Jamais, je n’avais perçu combien mes relations
se vivaient dans la fusion et m’interdisaient de me permettre et de permettre à l’autre de
voyager dans son jardin.
L’autonomie, voilà mon angoisse, ma peur, ma culpabilité, ma souffrance, mon incertitude.
J’ai été confrontée à vivre l’autonomie de l’Autre et je n’ai pas compris tant je me suis sentie
malheureuse, dépendante, culpabilisée, perdue. Etre en fusion procure sécurité, union. Etre en
fusion, c’est refuser la solitude, c’est tout partager, c’est être excessif, c’est en fait ne pas être...
Et mon 8 m’a suivi, il m’a protégée, il m’a aidée à mettre de l’ordre dans mes “tripes”
•
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Tout d’abord, il m’a fait découvrir que le mot autonomie était synonyme d’angoisse,
d’abandon, de culpabilité, de peurs, de crainte à perdre l’Autre. Mon histoire personnelle
me revient
Il m’a fait découvrir aussi combien je laissais peu d’espace à l’Autre même lorsqu’il se
trouve à mes côtés et qu’il ne répond pas à mes attentes…
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Il m’a fait découvrir aussi combien en ne prenant pas d’espace pour moi je ne pouvais en
donner à l’Autre, que ce soit dans mes relations privées, extra-familiales ou
professionnelle…
Aujourd’hui, mon 8 régule ma vie de chaque jour. Je ressens physiquement et affectivement
son bienfait, mon angoisse s’atténue en même temps que mon cœur reprend un rythme normal
et que mes sueurs froides disparaissent
J’ai comme l’impression qu’il va me prendre par la main pour aller de l’avant et me permettre
de trouver mon équilibre affectif. C’est ce nouvel équilibre affectif qui me permettra de vivre
en AUTONOMIE avec moi-même et l’Autre.
Je suis seule ce soir, c’est la première fois depuis sept ans que je vis cette expérience : je ne
m’en trouve pas trop mal.
Etre ou ne pas être ... voilà la question.. »
L’utilité d’un travail au niveau de l’ambiance, avec la boucle inaugurale, serait donc dans son
effet régulateur de distances, un tiers (normatif) dans la communication entre deux personnes,
qui permet de redynamiser le contact ? Effectivement, l’analyse de la mise en scène du contact
chez les personnes qui consultent, montre très souvent une stagnation dans une des deux zones
du contact. Ce qui confirme la théorie d’E.Dessoy. “L’incapacité d’encore circuler, le
stationnement obstiné dans l’une ou l’autre région, signe la maladie, le dysfonctionnement, ou
encore la rigidité de la communauté.” (1)
Par ailleurs, il est évident que la relation thérapeutique doit refléter elle-même un contact
souple dans lequel on voyage entre la proximité et l’espace personnel de chacun. La métacommunication sur cette relation peut-être très révélatrice.
Par exemple, à un moment donné du processus thérapeutique, avec une jeune femme très
brimée par une mère dominante, j’ai senti un blocage dans le contact. Je lui ai reflété mon
ressenti, et elle m’a dit qu’elle avait peur que je ne veuille plus d’elle si elle ne suivait pas un
conseil que je le lui avais donné. Elle m’avait mis sur la chaise de sa mère et j’ai pu lui dire que
mon conseil n’était nullement obligatoire, que nos croyances pouvaient diverger sans que la
relation ne cesse pour autant, en référant au schéma du milieu humain. Après quoi notre contact
est redevenu dynamique.
Dans l’établissement de la relation thérapeutique, plusieurs messages analogues avec la
signification de la boucle peuvent annoncer le droit à la différence et la nécessité de la
proximité dans une relation “performante”. Ainsi, j’ai l’habitude de signifier au client
l’importance de la proximité dans une relation thérapeutique, mais aussi que cela ne s’impose
pas: s’ils ont le sentiment que ça ne “colle” pas au début de la thérapie, il est important d’en
parler pour éventuellement orienter vers un autre thérapeute. Si par contre le problème surgit
dans la relation une fois que la thérapie est plus avancée, il s’agit d’analyser en quoi les
blocages sont liés au transfert, à leur mode relationnel propre.
Le droit à la différence est également signifié dès le départ : “on a chacun nos perceptions du
monde, nos bonnes raisons d’être comme on est, une carte du monde avec laquelle on essaie de
se débrouiller. Il faut simplement voir si cette carte est encore adéquate à ce jour.”
Il est évident que seule une bonne proximité permet de confronter et de proposer des
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perceptions “autres” que celles du client, de la même façon que moi je dois m’ajuster par
rapport à ce que lui amène. Seule l’alternance entre “on est proche” et “on est différent” peut
amener du changement, mouvement qui serait d’ailleurs à l’origine de tout rite de passage.
En ce qui concerne la compréhension clinique, l’utilisation de la boucle inaugurale permet de
mesurer le degré de différenciation intériorisé par le client, qu’on peut lier à l’analyse de la
proximité-distance dans son génogramme et dans sa vie actuelle, et à son mode d’interaction.
Il y a certainement encore d’autres réflexions possibles, comme celles faites par un collègue:
si la fonction psychothérapeutique peut être le fait de donner du sens à la souffrance, cette
boucle peut peut-être y aider.
Et les lecteurs auront certainement envie de compléter cet article par leurs propres
interpellations…
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BIBLIOGRAPHIE
DESSOY E. (1991) : “Ambiance, éthique, et croyances : les trois foyers organisateurs d’un
milieu humainS” Une approche psycho-socio génétique préparatoire à l’autisme”, édit. la
“Ferme du soleil”, rue C. Joset, 51, Soumagne, 600 p.
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