Heure Nouvelle n°6

Transcription

Heure Nouvelle n°6
Arsenal
Dossier pédagogique
Musique Nouvelle / Percussion
Heure Nouvelle
n°6
Ensemble Stravinsky
Séance scolaire
À partir de 7 ans
Mardi 19 avril 2016, 10h
Salle de l’Esplanade
Durée : 1h
15
20 –
16
1
2
sommaire
04 --- Introduction
05 --- Le concert
05 --- Le programme
06 --- Les artistes
08 --- L’univers artistique
08 - Les instruments de percussion
09 - Un petit point d’histoire : naissance et
évolution des instruments de percussion
12 - Coup d’œil sur des instruments du
concert
13 - Trois compositeurs du programme
15 --- Pour aller plus loin
Le Crédit Mutuel Enseignant soutient
les spectacles Jeune Public de l’Arsenal.
3
Musique nouvelle / Percussion
Heure Nouvelle n°6
Ensemble Stravinsky
Directeur musicale : Jean-Pierre Pinet
Percussions : Eric Chartier
« Nous avons un devoir envers la musique, c’est de
l’inventer. »
Igor Stravinsky
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Le concert
Heure Nouvelle n°6
Ensemble Stravinsky
Programme
IANNIS XENAKIS
1° partie de Rebonds B
ELLIOTT CARTER
Improvisation, saëta, canaries
PAUL SMADBECK
Rhythm song
Ces Percussions qui font sonner le
siècle...
Si une famille d’instruments peut se
targuer d’un répertoire en pleine
expansion, dont le XXe siècle à lui seul a
construit l’essentiel, c’est bien celle des
percussions !
Une famille qui serait une sorte de
conservatoire des sons de notre vie toute
entière, un univers sonore d’une richesse
inégalée… De la scansion obsessionnelle
des martellements du temps à la suavité
ineffable d’une résonance qui ne veut pas
mourir, de l’étouffement d’un soupir à la
prolongation sourde d’un
questionnement, les percussions
racontent notre histoire, libèrent notre
espace, amplifient notre temps depuis les
déflagrations originelles jusqu’aux
susurrements de l’après.
Cette rencontre inédite proposée
par les musiciens de l'ensemble Stravinsky
n’est ni tout à fait un concert ni une
lecture : elle abordera de manière vivante
et spontanée certaines interrogations que
soulève la composition contemporaine en
les illustrant généreusement de pièces
représentatives et de commentaires
propres à en guider l'écoute.
XXe
5
JACOB DRUCKMAN
Reflexions on the nature of water
CLAUDE LEFÈVRE
Vibra-funken
EUGENE NOVOTNEY
A minute of news
SIEGFRIED FINK
Toccata
GIACINTO SCELSI
Hyxos - flute et percussion
STEVE REICH
Clapping Music
JACQUES REBOTIER
Brèves
GEORGES APERGHIS
Ses muscles
L’Ensemble Stravinsky
Jean-Pierre Pinet
Jean-Pierre Pinet est flûtiste et chef
d'orchestre.
Il se consacre avec une égale ferveur
à la musique ancienne et à la musique
contemporaine, miroirs d'un monde passé
et d'un monde à créer, à la recherche d'un
équilibre entre le sensible et la pensée.
Sa discographie dans ces deux
domaines est riche d'une quinzaine de
titres. Il enseigne dans deux
conservatoires en France, Metz et Aix-enProvence, et donne aussi des conférences
et des masterclasses en France et à
l'étranger (Paris, Montréal, Moscou...)
Il a fondé et dirige deux ensembles :
«Les Curiosités esthétiques » , formation
consacrée à la musique classique et
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romantique sur instruments d’époque, et
"l'Ensemble Stravinsky" à la tête duquel il
se préoccupe depuis quinze années de la
création contemporaine et de la
constitution d'un répertoire nouveau...
Il pratique par ailleurs le
massage ayurvédique dans un centre de
soins, une autre manière de toucher que
celle offerte par la musique.
Eric Chartier
Eric Chartier, né à Metz en 1964,
étudie dans cette ville au Conservatoire
National de Région de 1981 à 1986 (prix
de musique de chambre, piano et
percussion), ainsi qu’à la faculté (licence
de musicologie). Il poursuit ses études
dans la classe de Sylvio Gualda au
conservatoire national de région de
Versailles (1er prix en 1991), puis au
Conservatoire Royal Supérieur de
Bruxelles dans la classe de R.Van Sice et
G.E.Octors (1er prix en 1992).
Intéressé par la musique
contemporaine, il suit en parallèle les
cours du centre Acanthes de 1986 à 1990
et travaille auprès de compositeurs
comme L.Nono, T.Takemitsu, G.Benjamen,
O.Messiaen, P. Manoury. En 2003, il part
aux Etats Unis afin de se perfectionner en
marimba auprès de L.H.Stevens.
Titulaire du CA de percussion
(1991), il enseigne au conservatoire
national de région de Metz, la percussion
et la musique de chambre depuis 1991, et
intervient dans le cadre du Cefedem de
Lorraine.
Parallèlement à cette activité
pédagogique, il poursuit une carrière de
percussionniste d’orchestre avec la
Philharmonie de Lorraine, l’Orchestre de
Nancy et l’Orchestre du Luxembourg de
1992 à 2000.
Membre fondateur du quatuor
AGORA PERCUSSION, il se produira à cette
occasion en France et à l’étranger de
1990 à 1998, Paris, Taiwan (Opéra
7
National), Metz (Arsenal), Grenoble ,
Zurich (à l’occasion des 700 ans de la
confédération helvétique) .
A partir de 2001 il devient
percussionniste permanent de l’ensemble
Stravinsky avec lequel il se produit
régulièrement, notamment dans des
œuvres de P. Hurel, Y.Marech, F.Narboni,
A.Cello, , I.Xenakis, B.De Vienne… Il se
produit également aux « floréals d’Epinal »
avec C.Ivaldi,P.Berthold, A.Dumay, et
R.Capuçon.
Invité depuis 2007 par le centre
Acanthes en tant que soliste dans l’atelier
de composition, il donne en création de
nombreuses œuvres et travaille avec des
compositeurs comme M.Reverdy, S.
Sciarrino, J.Harvey, I.Fedele, H.Dufourt,
B.Montovani, P.Hurel.
Son goût pour les spectacles
pluridisciplinaires, le conduira à participer
à des œuvres incluant la danse, le théâtre
ou la peinture. Une première fois avec un
spectacle de Caroline Gauthier La trilogie
minuscule (d’après La comtesse de Ségur)
qui sera donnée dans plusieurs grandes
villes d’Europe (Colmar Opéra du Rhin,
Grenoble, Rennes TNB, Paris Opéra
Bastille, Genève…) puis un spectacle
musique/théâtre sur une œuvre d’Edgar
Poe donné au théâtre de Bruxelles.
En 2003, il partira également en
tournée avec les Ballets nationaux de
Lorraine ou il jouera la Sonate pour piano
et percussion de Bela Bartok, chorégraphie
C. Armitage (Nancy, Paris, Amsterdam).
Intéressé par la composition, il écrit
la musique pour un spectacle donné à
Metz en juin 2003, Archipel avec la
collaboration de la compagnie Fatoumi
Lamoureux en résidence à l’Arsenal, ainsi
que des pièces pédagogiques dont Kodo
aux éditions Lemoine.
Enfin, il est sollicité en tant que chef
d’orchestre, pour diriger notamment des
œuvres du répertoire contemporain
(Xenakis, Rossé, Reich, Varèse…) en
France et à l’étranger.
Les différents instruments
L’univers artistique
Il existe différents types de classifications.
Les instruments de
percussion
Définition
Un instrument de percussion souvent appelé percussion tout court au
féminin - est un instrument de musique
dont l'émission sonore résulte de la
frappe ou du grattage d'une membrane ou
d'un matériau résonant.
Ils ont probablement constitué les
tout premiers instruments de musique et
font partie intégrante de la plupart des
genres musicaux. On les trouve, en effet,
depuis la musique traditionnelle jusqu'à
la musique classique.
Si dans un groupe de musique (rock,
folk, pop, etc.) le batteur n'utilise
généralement que quelques éléments de
percussions (tambours, cymbales), le
percussionniste détient une place à part
entière dans les orchestres
symphoniques, étant donné la variété des
instruments à sa disposition (certaines
œuvres peuvent de ce fait nécessiter
plusieurs percussionnistes). Utilisés la
plupart du temps en complément
rythmique, ils sont parfois mis à
l'honneur en solistes, comme, par
exemple, dans la Musique pour cordes,
percussion et célesta de Béla Bartók.
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1. membranophones et idiophones
On distingue deux types
d’instruments de percussions : les
instruments à peau appelées les
membranophones et les idiophones.
On trouve dans la catégorie des
idiophones quelques cordophones, mais
cela reste relativement exceptionnel.
Les membranophones :
Le son est le résultat de la frappe
d'une peau (animale ou synthétique)
tendue sur un fût, avec des baguettes ou
les mains. Cette frappe engendre un son
qui est amplifié par la caisse de résonance
et par l'adjonction éventuelle de timbres.
La hauteur du son dépend de la
taille du fût (par exemple la grosse caisse
délivre un son plus grave que la caisse
claire) et de la tension de la peau.
Les membranophones comptent la
caisse claire, la grosse caisse, les toms, le
tambour, le tambourin et les timbales.
Comme avec tous les autres instruments,
le son se produit grâce à la vibration de
l'air. C'est en frappant la membrane
qu'elle vibre et elle fait vibrer l'air qui se
trouve autour.
Les idiophones :
Un idiophone est un instrument de
percussion dont le matériau lui-même
produit le son lors d'un impact, soit par
un instrument extérieur (comme une
baguette), soit par une autre partie de
l'instrument.
Parmi les instruments de cette
catégorie, on trouve les claviers ou
lamellaphones constitués d'une série de
lames accordées en bois ou en métal
frappées par des baguettes comme le
xylophone ou le steel-drum.
Il y a une multitude d’idiophones.
Ils peuvent être :
- secoués (maracas)
- entrechoqués (cymbales, claves)
- frottés ou raclés (guiro)
- pincés (guimbardes)
cultures non occidentales, se sont ajoutés
aux percussions traditionnelles, formant
ainsi une source d'inspiration inouïe pour
les compositeurs.
2. les familles d’instruments
On distingue 4 familles d’instruments à
percussion :
* les peaux, qui comportent une ou deux
peaux tendues sur un « fût » (tambour,
timbales, grosse caisse, caisse claire, toms,
bongos, etc.) ;
* les bois (wood-blocks, claves, mokubios,
fouet, etc.) ;
* les métaux (cloches, grelots, triangle,
cymbales, enclume, gongs et tam-tams) ;
* les claviers (xylophone, marimba,
vibraphone, glockenspiel).
Un petit point
d’histoire :
naissance et évolution
des instruments de
percussion
En occident, évolution de la place des
percussions
Depuis le fond des âges, les
instruments de percussion ont
accompagné l'homme dans sa musique,
dans sa danse et dans ses rituels.
En Occident, ils se sont intégrés
graduellement à l'orchestre et ont formé
une section de plus en plus imposante
dont, au fil du temps, le rôle a évolué et
l'effectif s'est accru. Des instruments plus
« exotiques », c'est-à-dire venant de
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C'est la timbale qui semble à
l'origine de l'utilisation de la percussion
dans la musique occidentale. Déjà durant
l'Antiquité, on associait souvent cet
instrument guerrier aux trompettes pour
en renforcer l'éclat.
Plus tard, elle tiendra une place de
choix dans les musiques royales, les
musiques de cour et même dans la
musique religieuse de Bach ou de
Haendel.
C'est vraiment à la période
romantique que la timbale trouve sa vraie
personnalité : on lui octroie le titre
d'instrument de musique. Les œuvres de
Brahms, de Tchaïkovski, de Wagner et
surtout de Berlioz témoignent de cette
évolution. Par exemple, l'emploi des
timbales chez Beethoven sert avant tout à
imposer le rythme à l'orchestre, à
conclure un accord ou à attaquer en solo
une phrase rythmique, alors que Brahms
insiste plutôt sur la couleur des sons. Son
écriture pour la timbale enrobe
l'harmonie ou les cordes et sert parfois de
soutien aux instruments solistes de
l'orchestre.
Au Moyen Âge et à la Renaissance,
les percussions jouent en général un rôle
secondaire dans la musique
instrumentale profane. Ce rôle changera
petit à petit, de sorte qu'au 17e siècle, les
percussions seront vouées à la musique
militaire.
Bref, la section des percussions
évolue selon les époques. Ainsi, Haydn et
Mozart utilisent certains idiophones
(grelots, crécelle et petit tambour) alors
que Beethoven les utilise de façon plus
précise dans certaines symphonies
(grosse caisse, cymbales frappées et
triangle). Il va même pousser plus loin
l'utilisation de la percussion dans Bataille
de Vittoria, écrite en 1813. Cette œuvre
incarne l'une des premières expériences
« spatiales » où les instruments de
percussion sont divisés en deux groupes
placés de chaque côté du grand orchestre.
Le début des rôles importants
Hector BERLIOZ
L'importance des percussions
évolue nettement tout au long du 19è
siècle jusqu’à obtenir un rôle de premier
plan. Depuis Berlioz, son impact est
considérable. Ce dernier crée un
orchestre de percussions à l'intérieur du
grand orchestre symphonique : il écrit
pour deux timbaliers utilisant au moins
huit timbales dans la plupart de ses
œuvres. Dans son Requiem (1837),
Berlioz dispose de 8 timbaliers pour 16
timbales. La Symphonie fantastique
(1830) en impose davantage avec deux
grosses caisses, des cymbales frappées ou
suspendues, des tambours militaires,
quatre timbales et deux cloches d'église.
Mis à part Berlioz, c'est surtout hors
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de France que sera approfondi l'usage des
percussions, plus particulièrement avec
Rimski-Korsakov (Russie) et Manuel de
Falla (Espagne). La caisse claire, le
tambour militaire, la cymbale suspendue
ou frappée, les castagnettes, le tambour
de basque, les cloches tubulaires, le
xylophone et le glockenspiel s'ajoutent
alors à la section des percussions.
Cette nouvelle expansion devient un
développement majeur dans l'orchestre
du 20è siècle. Il sera nourri par la
recherche de la couleur et de la texture
(La Mer de Debussy; Don Quichotte et
Symphonie alpestre de R. Strauss) et
demande un élargissement particulier de
la section des percussions. Par exemple,
Parade de Satie (1913) fait usage d'une
variété d'effets sonores qui nécessitent
entre autres des sirènes, des coups de
pistolets et une machine à écrire.
Ainsi, le début du 20e siècle voit
l'amplification de la section des
percussions dans l'orchestre grâce à un
intérêt marqué pour le rythme. Le rôle et
l'importance de cette section ont évolué,
de sorte qu'elle est passée d'un rôle effacé
et secondaire à celui de premier plan.
Autrefois, le rôle de la percussion se
limitait à des appuis ponctuels, comme le
renforcement de l'accent, une touche
d'exotisme, l'ajout d'une couleur
particulière, etc. Elle se définissait donc
selon l'effet à rendre à un moment précis.
Ensuite, la percussion a été utilisée
au milieu de la masse orchestrale pour
créer des textures impressionnistes et
rendre la sonorité plus complexe, moins
limpide.
Les Viennois aussi ont exploré des
textures toujours plus originales pour la
percussion. Ils ont superposé des figures
comme les trémolos ou les trilles afin
d'étudier les diverses possibilités
poétiques (Cinq Pièces pour orchestre, op.
10, 3e mouvement, de Webern et la
première des Trois Pièces pour orchestre,
op. 6, de Berg).
De plus, d'autres facteurs influents
s'ajoutent à ce contexte du début du 20è
siècle. D'abord, le bruit en tant qu'élément
de l'environnement fascine et inspire de
nouveaux paysages sonores. Ici, la
percussion semble être l'instrument idéal
pour évoquer ces manifestations
bruitistes.
Aussi, la connaissance de la
musique extra-européenne engendre un
intérêt poussé pour le rythme et donne
une nouvelle dimension aux compositions
pour percussion. Les fondements de cette
nouvelle musique se trouvent chez
Stravinsky, Debussy, Bartók et, surtout,
Varèse. Ces compositeurs donnent une
nouvelle importance à la percussion dans
l'orchestre.
Par exemple, dans l'instrumentation
du Sacre du Printemps de Stravinsky, la
section des percussions se retrouve au
premier plan tout au long de la pièce.
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Parallèlement, la montée de la danse
latine dans les années 1930 fait connaître
de nouveaux instruments qui s'ajouteront
à l'effectif orchestral.
L'apport des Amériques
Pendant la Première Guerre
mondiale, l'Europe découvre l'orchestre
jazz américain. Ce dernier produira une
grande impression sur certains
compositeurs (Stravinsky, Milhaud,
Ravel...).
La batterie jazz présente un concept
nouveau en introduisant une diversité de
timbres joués en même temps par un seul
instrumentiste, alors qu'à l'orchestre
symphonique un percussionniste était
limité à un instrument.
Après 1945, une approche plus
générale de la percussion a remplacé la
spécialisation à un seul instrument. Ce
changement se réalise grâce à l'ouverture
dans le monde entier de cours de
percussions intégrés dans les
conservatoires : la percussion est
reconnue comme une discipline légitime.
En formant des instrumentistes capables
de jouer de tous les instruments de
percussion, ces écoles ont permis à la
« percussion multiple » de voir le jour.
Cependant, Varèse avait déjà
exploité cette idée. En composant
Ionisation en 1930, il a créé la première
pièce exclusivement pour percussions, un
ensemble de 13 exécutants jouant de 37
instruments, dont quelques-uns sont
empruntés aux musiques jazz et latine
américaines. Avec cette œuvre, la
perspective d'un répertoire strictement
réservé à un ensemble de percussions ou
à une percussion solo était née. John Cage,
Lou Harrison et Carlos Chávez
exploreront eux aussi les diverses
possibilités d'un tel ensemble.
Chez eux, la couleur, la texture et le
rythme sont développés à un niveau très
complexe.
Avec Ionisation, Varèse a été le
premier à se préoccuper du
comportement des matériaux sonores
bruts. Cette pensée musicale rejoint un
concept qui verra le jour quelques années
plus tard, celui où la composition naît par
le matériau lui-même, le matériau de base
étant le timbre en soi et non plus un
langage codé sous forme de gammes ou
de séries. Le son d'un instrument devient
la référence première d'une composition.
Depuis plusieurs siècles, la section
des percussions n'a cessé de s'agrandir et
de s'épanouir. Au cours du 20e siècle, elle
s'est enrichie de nombreux instruments
plus exotiques et la liste des œuvres qui
lui sont consacrées ne cesse de s'allonger.
On peut affirmer aujourd'hui que la
famille des percussions fait vraiment
partie intégrante de l'orchestre, au même
titre que celles des cordes et des vents.
Coup d’œil sur des
instruments du concert
La hauteur du son est en corrélation avec
la superficie de la peau (le diamètre du
fût) et sa tension qui sur les timbales est
transmise aussi à la pédale (se règle à
défaut avec une clé).
Les timbales sont frappées avec des
baguettes, ainsi dire des maillets à têtes
rondes laineuses ou feutrées aux manches
fins. La frappe sur la peau est dite
normale, centrée ou au bord, ces deux
dernières variantes sont pour assourdir
et "métalliser" le son; la frappe habituelle
étant à un quart du chemin entre le
cerclage et le centre. Se mêlent aux
baguettes des accessoires
supplémentaires comme une étoffe pour
atténuer ou bien un jeu comme celui des
doigts du timbalier afin d'écourter les
vibrations (jouer une note brève).
Les timbales sont la seule
percussion à peau conçue à ce jour
comme pouvant émettre des notes de la
gamme tonale; un mécanisme gouverné
au pied par une pédale "pilote" la tension
de la membrane.
La caisse claire
La timbale
Bassin semi-sphérique de cuivre sur
lequel est tendue une peau, la timbale
classique est une percussion accordable
employée par paire, pouvant interpréter
une phrase mélodique rudimentaire.
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La caisse claire est un instrument de
percussion membranophone muni d'un
timbre vibrant sur sa peau inférieure.
C'est l'un des éléments principaux de la
batterie.
Elle est composée d'un fût qui peut
être en bois, en aluminium, en acier ou en
divers alliages à base de cuivre, de deux
peaux (de frappe et de résonance), de
parties métalliques fixes ou mobiles
comme le timbre qui la différencie du
tambour. Les peaux peuvent être
d'origine animale ou synthétique. Elle
partage plusieurs caractéristiques des
autres éléments d'une batterie, à savoir la
grosse caisse et les toms (aiguë, médium
et grave). Elle est souvent fixée sur un
trépied mais peut aussi être fixé à une
sangle notamment pour la Samba.
Le timbre est une sorte de petit
rideau de fer fixé sous la caisse claire et
qui est en contact avec la peau inférieure.
C'est lui qui donne un son aigre et
puissant. Il peut être désactivé à volonté
via le déclencheur, qui l'éloigne de la
peau. Le son de la caisse claire rappelle
alors clairement le tambour militaire,
assez simple et sourd.
Les matériaux de fabrication et le
niveau de finition des caisses claires
varient selon le fabricant et la gamme de
prix. Elles partagent les caractéristiques
des autres éléments de percussion
constitutifs d'une batterie traditionnelle, à
savoir la grosse caisse et les toms.
Le marimba
Le marimba est un xylophone à
résonateurs africain qui s'est répandu
dans certains pays de l'Amérique latine.
Le mot marimba est d'origine
bantoue ; les xylophones européens et
hypothétiquement des instruments
précolombiens ont pu avoir contribué à la
formation de l'instrument latinoaméricain actuel, développé au Mexique
et au Guatemala à la fin du XIXe siècle.
Le marimba prend sa forme la plus
sophistiquée aux états mexicains de
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Chiapas et Oaxaca, au Guatemala et au
Salvador. Dans le jazz nord-américain, les
mêmes musiciens jouent du vibraphone,
du xylophone et du marimba.
Les lames du marimba peuvent
s'étendre sur 5 octaves. Ces lames sont en
bois de padouk ou de palissandre et sont
de moins en moins larges de gauche
(grave) à droite (aigu) : il est donc doté
d'un clavier que l'on qualifie de progressif.
La position des notes et la forme du
clavier sont similaires à celles d'un piano
avec deux étages: un pour les dièses et
bémols et celui du dessous pour les notes
sans altérations.
Des résonateurs tubulaires
augmentent la durée du son et renforcent
les partiels harmoniques, le rapprochant
ainsi des instruments à cordes européens,
tout en gardant son son distinctif et son
caractère d'instrument de percussion.
Les résonateurs des marimbas modernes
sont des tuyaux en métal (pour les
marimbas primitifs, les musiciens
utilisaient des résonateurs en calebasse
ou en bambou).
L'ensemble est posé sur un support
en bois ou en métal qui peut se régler en
hauteur sur les marimbas les plus
perfectionnés.
Il se joue debout, à l'aide de deux
paires de baguettes ou seulement deux
baguettes. Parmi les méthodes de prise en
mains des baguettes, il y a la tenue
"traditionnelle", les grips « Stevens » et
« Burton » (du nom de leurs inventeurs)
et bien d'autres manières de tenir 4
baguettes. Il est joué par une à quatre
personnes en même temps disposées côte
à côte, allant du registre grave au registre
aigu, chacun étant munis de deux maillets,
pouvant donc jouer ensemble jusqu'à 8
notes simultanées.
Trois compositeurs du
programme
Steve Reich
Iannis Xenakis
Iannis Xenakis, né le 29 mai 1922 à
Braïla en Roumanie et mort le
4 février 2001 à Paris, est un
compositeur, architecte et ingénieur
d'origine grecque, naturalisé français.
Architecte de formation, élève
notamment de Le Corbusier, il est à
l'origine de la conception du pavillon
Philips lors de l'exposition universelle de
Bruxelles en 1958. Il dessine les
réverbères du déambulatoire de la Cité
radieuse de Marseille.
Il eut une grande influence sur les
milieux intellectuels.
De par sa formation d'architecte et
de mathématicien, il s'intéresse d'abord
plus particulièrement à la musique
sérielle, semi-automatisée. L'ordinateur
augmentera la possibilité de créer un
véritable « processus » de création.
Il s'intéresse aussi dans le champ de
la musique acoustique à une nouvelle
spatialisation en plaçant les musiciens de
manière inhabituelle, parmi le public.
Nombre de ces expériences ont fait
preuve de leur efficacité. Il fut lauréat du
Prix de Kyoto en 1997.
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Steve Reich, né Stephen Michael
Reich le 3 octobre 1936 à New York, est
un musicien et compositeur américain.
Il est considéré comme l'un des
pionniers de la musique minimaliste, un
courant de la musique contemporaine
jouant un rôle central dans la musique
classique des États-Unis.
Pour caractériser son œuvre, et
spécialement ses compositions de la
période 1965-1976, il préfère utiliser
l'expression « musique de phases »
(traduite de l'américain Phasing), qui fait
référence à son invention de la technique
musicale du déphasage. À partir de 1976,
il développe une écriture musicale basée
sur le rythme et la pulsation avec l'une de
ses œuvres les plus importantes, Music for
18 Musicians, qui marque le début de son
large succès international.
Bien qu'ayant joué un rôle central
dans l'évolution de la musique
contemporaine, et, par ses œuvres,
influencé des artistes au-delà de son
champ de création, comme en musique
électronique et en danse contemporaine,
Steve Reich reste toutefois un
compositeur peu prolifique qui n'a écrit,
durant l'ensemble de sa carrière, qu'une
cinquantaine de pièces distinctes. Cellesci lui ont cependant valu de nombreux
prix et distinctions internationaux et font
l'objet d'une très importante
discographie.
Pour aller plus loin
Giacinto Scelsi
Les ouvrages sur les instruments de
percussion
Compositeur italien né en 1905 à La
Spezia (Italie) et décédé en 1988.
Issu d’une famille aristocrate italienne,
Giacinto Scelsi, compositeur, poète et
essayiste, improvise au piano avant
d’étudier la composition avec Giacinto
Sallustio (à Rome), Egon Koehler (à
Genève) et Walter Klein (à Vienne).
Ses premières œuvres naissent en
1929 et, dès 1936, il compose des pièces
dodécaphoniques.
Il voyage en Orient, en Inde et en
Afrique, se nourrit de la philosophie
bouddhiste, et renouvelle sa technique de
composition à partir de 1952. Il travaille
alors sur la texture du son, recourt à une
harmonie statique avec des fluctuations
minimales de timbre et une inflexion
microtonale (Quattro pezzi su una nota
sola, 1959). Giacinto Scelsi compose pour
tous les genres, excepté l’opéra et la
scène.
Ses œuvres orchestrales, regorgeant
de cuivres et de percussions, dégagent
une forte puissance sonore et les registres
graves sont particulièrement sollicités. Il
utilise en outre de nouveaux instruments
comme l’ondioline1, capables de produire
des quarts et huitièmes de ton. Rarement
jouée auparavant, son œuvre est
reconnue depuis les années 1970 et les
« Ferienkurse für neue Musik » de
Darmstadt de 1982.
15
F. DUPIN, Lexique de percussion, RichardMassé, Paris, 1993
F. FAMPOU, Ku sà : introduction à la
percussion africaine, L'Harmattan, Paris,
1986
J.-C. FRANÇOIS, Percussion et musique
contemporaine, Klincksieck, Paris, 1991
J. HOLLAND, Percussion, Hatier, Paris,
1980
F. JAKOB, La Percussion, Payot, Lausanne,
1979
J.-P. VANDERICHET, Les Instruments à
percussion, coll. Que sais-je ?, P.U.F., Paris,
1977.
Les ouvrages sur les percussions du
monde
A. CELLIER, Percussions du Burkina-Faso,
Editions Nouvelle Planète, 2002
T. KLOWER, Percussions et Rythmes du
Monde, Binkey Kok Publications
M. HART, Voyage dans la magie des
rythmes, Nouvelles Enigmes, Robert Laffont
T.F. PACÉRÉ, Le langage des tam-tams et
des masques en Afrique (bendrologie) : une
littérature méconnue, L'Harmattan, 1991
G. DELEBARRE et L. PENNA-DIAW,
« Les tambours ngoma du Congo »,
Instruments et cultures, Introduction aux
percussions du monde, Cité de la musique,
2007
Discographie
Emil RICHARDS, Wonderful World Of
Percussion
Bientôt à l’Arsenal
Rocio Marquez
Un air nouveau souffle sur le
flamenco contemporain, porté par la
jeune chanteuse Rocio Marquez.
Originaire de Huelva, dans la
communauté de Séville, Rocio n’est
pas gitane, mais très jeune elle
commence à chanter aux penas
traditionnelles puis sur les scènes de
festivals. Elle sort en 2014 son
deuxième album, El Nino. Du
flamenco ? Oui, mais pas
uniquement.
Rendant hommage à Pepe
Marchena, chanteur novateur du
XXe siècle, Rocio Marquez suit sa
propre route et invite à un véritable
voyage sonore, entre tradition et
modernité, où la voix pure de la
cantaora nous guide tel un fil
d’Ariane.
ARSENAL
Metz en Scènes
Direction Générale par interim :
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T. bill. : +33 (0)3 87 74 16 16
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16
Sans les élèves,
c’est possible aussi !
Un spectacle hors
temps scolaire qui
pourrait vous
intéresser...
© Curro Casillas
Musique du monde (flamenco) |
Mercredi 18 mai 2016, 20h
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