Heure Nouvelle n°6
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Heure Nouvelle n°6
Arsenal Dossier pédagogique Musique Nouvelle / Percussion Heure Nouvelle n°6 Ensemble Stravinsky Séance scolaire À partir de 7 ans Mardi 19 avril 2016, 10h Salle de l’Esplanade Durée : 1h 15 20 – 16 1 2 sommaire 04 --- Introduction 05 --- Le concert 05 --- Le programme 06 --- Les artistes 08 --- L’univers artistique 08 - Les instruments de percussion 09 - Un petit point d’histoire : naissance et évolution des instruments de percussion 12 - Coup d’œil sur des instruments du concert 13 - Trois compositeurs du programme 15 --- Pour aller plus loin Le Crédit Mutuel Enseignant soutient les spectacles Jeune Public de l’Arsenal. 3 Musique nouvelle / Percussion Heure Nouvelle n°6 Ensemble Stravinsky Directeur musicale : Jean-Pierre Pinet Percussions : Eric Chartier « Nous avons un devoir envers la musique, c’est de l’inventer. » Igor Stravinsky 4 Le concert Heure Nouvelle n°6 Ensemble Stravinsky Programme IANNIS XENAKIS 1° partie de Rebonds B ELLIOTT CARTER Improvisation, saëta, canaries PAUL SMADBECK Rhythm song Ces Percussions qui font sonner le siècle... Si une famille d’instruments peut se targuer d’un répertoire en pleine expansion, dont le XXe siècle à lui seul a construit l’essentiel, c’est bien celle des percussions ! Une famille qui serait une sorte de conservatoire des sons de notre vie toute entière, un univers sonore d’une richesse inégalée… De la scansion obsessionnelle des martellements du temps à la suavité ineffable d’une résonance qui ne veut pas mourir, de l’étouffement d’un soupir à la prolongation sourde d’un questionnement, les percussions racontent notre histoire, libèrent notre espace, amplifient notre temps depuis les déflagrations originelles jusqu’aux susurrements de l’après. Cette rencontre inédite proposée par les musiciens de l'ensemble Stravinsky n’est ni tout à fait un concert ni une lecture : elle abordera de manière vivante et spontanée certaines interrogations que soulève la composition contemporaine en les illustrant généreusement de pièces représentatives et de commentaires propres à en guider l'écoute. XXe 5 JACOB DRUCKMAN Reflexions on the nature of water CLAUDE LEFÈVRE Vibra-funken EUGENE NOVOTNEY A minute of news SIEGFRIED FINK Toccata GIACINTO SCELSI Hyxos - flute et percussion STEVE REICH Clapping Music JACQUES REBOTIER Brèves GEORGES APERGHIS Ses muscles L’Ensemble Stravinsky Jean-Pierre Pinet Jean-Pierre Pinet est flûtiste et chef d'orchestre. Il se consacre avec une égale ferveur à la musique ancienne et à la musique contemporaine, miroirs d'un monde passé et d'un monde à créer, à la recherche d'un équilibre entre le sensible et la pensée. Sa discographie dans ces deux domaines est riche d'une quinzaine de titres. Il enseigne dans deux conservatoires en France, Metz et Aix-enProvence, et donne aussi des conférences et des masterclasses en France et à l'étranger (Paris, Montréal, Moscou...) Il a fondé et dirige deux ensembles : «Les Curiosités esthétiques » , formation consacrée à la musique classique et 6 romantique sur instruments d’époque, et "l'Ensemble Stravinsky" à la tête duquel il se préoccupe depuis quinze années de la création contemporaine et de la constitution d'un répertoire nouveau... Il pratique par ailleurs le massage ayurvédique dans un centre de soins, une autre manière de toucher que celle offerte par la musique. Eric Chartier Eric Chartier, né à Metz en 1964, étudie dans cette ville au Conservatoire National de Région de 1981 à 1986 (prix de musique de chambre, piano et percussion), ainsi qu’à la faculté (licence de musicologie). Il poursuit ses études dans la classe de Sylvio Gualda au conservatoire national de région de Versailles (1er prix en 1991), puis au Conservatoire Royal Supérieur de Bruxelles dans la classe de R.Van Sice et G.E.Octors (1er prix en 1992). Intéressé par la musique contemporaine, il suit en parallèle les cours du centre Acanthes de 1986 à 1990 et travaille auprès de compositeurs comme L.Nono, T.Takemitsu, G.Benjamen, O.Messiaen, P. Manoury. En 2003, il part aux Etats Unis afin de se perfectionner en marimba auprès de L.H.Stevens. Titulaire du CA de percussion (1991), il enseigne au conservatoire national de région de Metz, la percussion et la musique de chambre depuis 1991, et intervient dans le cadre du Cefedem de Lorraine. Parallèlement à cette activité pédagogique, il poursuit une carrière de percussionniste d’orchestre avec la Philharmonie de Lorraine, l’Orchestre de Nancy et l’Orchestre du Luxembourg de 1992 à 2000. Membre fondateur du quatuor AGORA PERCUSSION, il se produira à cette occasion en France et à l’étranger de 1990 à 1998, Paris, Taiwan (Opéra 7 National), Metz (Arsenal), Grenoble , Zurich (à l’occasion des 700 ans de la confédération helvétique) . A partir de 2001 il devient percussionniste permanent de l’ensemble Stravinsky avec lequel il se produit régulièrement, notamment dans des œuvres de P. Hurel, Y.Marech, F.Narboni, A.Cello, , I.Xenakis, B.De Vienne… Il se produit également aux « floréals d’Epinal » avec C.Ivaldi,P.Berthold, A.Dumay, et R.Capuçon. Invité depuis 2007 par le centre Acanthes en tant que soliste dans l’atelier de composition, il donne en création de nombreuses œuvres et travaille avec des compositeurs comme M.Reverdy, S. Sciarrino, J.Harvey, I.Fedele, H.Dufourt, B.Montovani, P.Hurel. Son goût pour les spectacles pluridisciplinaires, le conduira à participer à des œuvres incluant la danse, le théâtre ou la peinture. Une première fois avec un spectacle de Caroline Gauthier La trilogie minuscule (d’après La comtesse de Ségur) qui sera donnée dans plusieurs grandes villes d’Europe (Colmar Opéra du Rhin, Grenoble, Rennes TNB, Paris Opéra Bastille, Genève…) puis un spectacle musique/théâtre sur une œuvre d’Edgar Poe donné au théâtre de Bruxelles. En 2003, il partira également en tournée avec les Ballets nationaux de Lorraine ou il jouera la Sonate pour piano et percussion de Bela Bartok, chorégraphie C. Armitage (Nancy, Paris, Amsterdam). Intéressé par la composition, il écrit la musique pour un spectacle donné à Metz en juin 2003, Archipel avec la collaboration de la compagnie Fatoumi Lamoureux en résidence à l’Arsenal, ainsi que des pièces pédagogiques dont Kodo aux éditions Lemoine. Enfin, il est sollicité en tant que chef d’orchestre, pour diriger notamment des œuvres du répertoire contemporain (Xenakis, Rossé, Reich, Varèse…) en France et à l’étranger. Les différents instruments L’univers artistique Il existe différents types de classifications. Les instruments de percussion Définition Un instrument de percussion souvent appelé percussion tout court au féminin - est un instrument de musique dont l'émission sonore résulte de la frappe ou du grattage d'une membrane ou d'un matériau résonant. Ils ont probablement constitué les tout premiers instruments de musique et font partie intégrante de la plupart des genres musicaux. On les trouve, en effet, depuis la musique traditionnelle jusqu'à la musique classique. Si dans un groupe de musique (rock, folk, pop, etc.) le batteur n'utilise généralement que quelques éléments de percussions (tambours, cymbales), le percussionniste détient une place à part entière dans les orchestres symphoniques, étant donné la variété des instruments à sa disposition (certaines œuvres peuvent de ce fait nécessiter plusieurs percussionnistes). Utilisés la plupart du temps en complément rythmique, ils sont parfois mis à l'honneur en solistes, comme, par exemple, dans la Musique pour cordes, percussion et célesta de Béla Bartók. 8 1. membranophones et idiophones On distingue deux types d’instruments de percussions : les instruments à peau appelées les membranophones et les idiophones. On trouve dans la catégorie des idiophones quelques cordophones, mais cela reste relativement exceptionnel. Les membranophones : Le son est le résultat de la frappe d'une peau (animale ou synthétique) tendue sur un fût, avec des baguettes ou les mains. Cette frappe engendre un son qui est amplifié par la caisse de résonance et par l'adjonction éventuelle de timbres. La hauteur du son dépend de la taille du fût (par exemple la grosse caisse délivre un son plus grave que la caisse claire) et de la tension de la peau. Les membranophones comptent la caisse claire, la grosse caisse, les toms, le tambour, le tambourin et les timbales. Comme avec tous les autres instruments, le son se produit grâce à la vibration de l'air. C'est en frappant la membrane qu'elle vibre et elle fait vibrer l'air qui se trouve autour. Les idiophones : Un idiophone est un instrument de percussion dont le matériau lui-même produit le son lors d'un impact, soit par un instrument extérieur (comme une baguette), soit par une autre partie de l'instrument. Parmi les instruments de cette catégorie, on trouve les claviers ou lamellaphones constitués d'une série de lames accordées en bois ou en métal frappées par des baguettes comme le xylophone ou le steel-drum. Il y a une multitude d’idiophones. Ils peuvent être : - secoués (maracas) - entrechoqués (cymbales, claves) - frottés ou raclés (guiro) - pincés (guimbardes) cultures non occidentales, se sont ajoutés aux percussions traditionnelles, formant ainsi une source d'inspiration inouïe pour les compositeurs. 2. les familles d’instruments On distingue 4 familles d’instruments à percussion : * les peaux, qui comportent une ou deux peaux tendues sur un « fût » (tambour, timbales, grosse caisse, caisse claire, toms, bongos, etc.) ; * les bois (wood-blocks, claves, mokubios, fouet, etc.) ; * les métaux (cloches, grelots, triangle, cymbales, enclume, gongs et tam-tams) ; * les claviers (xylophone, marimba, vibraphone, glockenspiel). Un petit point d’histoire : naissance et évolution des instruments de percussion En occident, évolution de la place des percussions Depuis le fond des âges, les instruments de percussion ont accompagné l'homme dans sa musique, dans sa danse et dans ses rituels. En Occident, ils se sont intégrés graduellement à l'orchestre et ont formé une section de plus en plus imposante dont, au fil du temps, le rôle a évolué et l'effectif s'est accru. Des instruments plus « exotiques », c'est-à-dire venant de 9 C'est la timbale qui semble à l'origine de l'utilisation de la percussion dans la musique occidentale. Déjà durant l'Antiquité, on associait souvent cet instrument guerrier aux trompettes pour en renforcer l'éclat. Plus tard, elle tiendra une place de choix dans les musiques royales, les musiques de cour et même dans la musique religieuse de Bach ou de Haendel. C'est vraiment à la période romantique que la timbale trouve sa vraie personnalité : on lui octroie le titre d'instrument de musique. Les œuvres de Brahms, de Tchaïkovski, de Wagner et surtout de Berlioz témoignent de cette évolution. Par exemple, l'emploi des timbales chez Beethoven sert avant tout à imposer le rythme à l'orchestre, à conclure un accord ou à attaquer en solo une phrase rythmique, alors que Brahms insiste plutôt sur la couleur des sons. Son écriture pour la timbale enrobe l'harmonie ou les cordes et sert parfois de soutien aux instruments solistes de l'orchestre. Au Moyen Âge et à la Renaissance, les percussions jouent en général un rôle secondaire dans la musique instrumentale profane. Ce rôle changera petit à petit, de sorte qu'au 17e siècle, les percussions seront vouées à la musique militaire. Bref, la section des percussions évolue selon les époques. Ainsi, Haydn et Mozart utilisent certains idiophones (grelots, crécelle et petit tambour) alors que Beethoven les utilise de façon plus précise dans certaines symphonies (grosse caisse, cymbales frappées et triangle). Il va même pousser plus loin l'utilisation de la percussion dans Bataille de Vittoria, écrite en 1813. Cette œuvre incarne l'une des premières expériences « spatiales » où les instruments de percussion sont divisés en deux groupes placés de chaque côté du grand orchestre. Le début des rôles importants Hector BERLIOZ L'importance des percussions évolue nettement tout au long du 19è siècle jusqu’à obtenir un rôle de premier plan. Depuis Berlioz, son impact est considérable. Ce dernier crée un orchestre de percussions à l'intérieur du grand orchestre symphonique : il écrit pour deux timbaliers utilisant au moins huit timbales dans la plupart de ses œuvres. Dans son Requiem (1837), Berlioz dispose de 8 timbaliers pour 16 timbales. La Symphonie fantastique (1830) en impose davantage avec deux grosses caisses, des cymbales frappées ou suspendues, des tambours militaires, quatre timbales et deux cloches d'église. Mis à part Berlioz, c'est surtout hors 10 de France que sera approfondi l'usage des percussions, plus particulièrement avec Rimski-Korsakov (Russie) et Manuel de Falla (Espagne). La caisse claire, le tambour militaire, la cymbale suspendue ou frappée, les castagnettes, le tambour de basque, les cloches tubulaires, le xylophone et le glockenspiel s'ajoutent alors à la section des percussions. Cette nouvelle expansion devient un développement majeur dans l'orchestre du 20è siècle. Il sera nourri par la recherche de la couleur et de la texture (La Mer de Debussy; Don Quichotte et Symphonie alpestre de R. Strauss) et demande un élargissement particulier de la section des percussions. Par exemple, Parade de Satie (1913) fait usage d'une variété d'effets sonores qui nécessitent entre autres des sirènes, des coups de pistolets et une machine à écrire. Ainsi, le début du 20e siècle voit l'amplification de la section des percussions dans l'orchestre grâce à un intérêt marqué pour le rythme. Le rôle et l'importance de cette section ont évolué, de sorte qu'elle est passée d'un rôle effacé et secondaire à celui de premier plan. Autrefois, le rôle de la percussion se limitait à des appuis ponctuels, comme le renforcement de l'accent, une touche d'exotisme, l'ajout d'une couleur particulière, etc. Elle se définissait donc selon l'effet à rendre à un moment précis. Ensuite, la percussion a été utilisée au milieu de la masse orchestrale pour créer des textures impressionnistes et rendre la sonorité plus complexe, moins limpide. Les Viennois aussi ont exploré des textures toujours plus originales pour la percussion. Ils ont superposé des figures comme les trémolos ou les trilles afin d'étudier les diverses possibilités poétiques (Cinq Pièces pour orchestre, op. 10, 3e mouvement, de Webern et la première des Trois Pièces pour orchestre, op. 6, de Berg). De plus, d'autres facteurs influents s'ajoutent à ce contexte du début du 20è siècle. D'abord, le bruit en tant qu'élément de l'environnement fascine et inspire de nouveaux paysages sonores. Ici, la percussion semble être l'instrument idéal pour évoquer ces manifestations bruitistes. Aussi, la connaissance de la musique extra-européenne engendre un intérêt poussé pour le rythme et donne une nouvelle dimension aux compositions pour percussion. Les fondements de cette nouvelle musique se trouvent chez Stravinsky, Debussy, Bartók et, surtout, Varèse. Ces compositeurs donnent une nouvelle importance à la percussion dans l'orchestre. Par exemple, dans l'instrumentation du Sacre du Printemps de Stravinsky, la section des percussions se retrouve au premier plan tout au long de la pièce. 11 Parallèlement, la montée de la danse latine dans les années 1930 fait connaître de nouveaux instruments qui s'ajouteront à l'effectif orchestral. L'apport des Amériques Pendant la Première Guerre mondiale, l'Europe découvre l'orchestre jazz américain. Ce dernier produira une grande impression sur certains compositeurs (Stravinsky, Milhaud, Ravel...). La batterie jazz présente un concept nouveau en introduisant une diversité de timbres joués en même temps par un seul instrumentiste, alors qu'à l'orchestre symphonique un percussionniste était limité à un instrument. Après 1945, une approche plus générale de la percussion a remplacé la spécialisation à un seul instrument. Ce changement se réalise grâce à l'ouverture dans le monde entier de cours de percussions intégrés dans les conservatoires : la percussion est reconnue comme une discipline légitime. En formant des instrumentistes capables de jouer de tous les instruments de percussion, ces écoles ont permis à la « percussion multiple » de voir le jour. Cependant, Varèse avait déjà exploité cette idée. En composant Ionisation en 1930, il a créé la première pièce exclusivement pour percussions, un ensemble de 13 exécutants jouant de 37 instruments, dont quelques-uns sont empruntés aux musiques jazz et latine américaines. Avec cette œuvre, la perspective d'un répertoire strictement réservé à un ensemble de percussions ou à une percussion solo était née. John Cage, Lou Harrison et Carlos Chávez exploreront eux aussi les diverses possibilités d'un tel ensemble. Chez eux, la couleur, la texture et le rythme sont développés à un niveau très complexe. Avec Ionisation, Varèse a été le premier à se préoccuper du comportement des matériaux sonores bruts. Cette pensée musicale rejoint un concept qui verra le jour quelques années plus tard, celui où la composition naît par le matériau lui-même, le matériau de base étant le timbre en soi et non plus un langage codé sous forme de gammes ou de séries. Le son d'un instrument devient la référence première d'une composition. Depuis plusieurs siècles, la section des percussions n'a cessé de s'agrandir et de s'épanouir. Au cours du 20e siècle, elle s'est enrichie de nombreux instruments plus exotiques et la liste des œuvres qui lui sont consacrées ne cesse de s'allonger. On peut affirmer aujourd'hui que la famille des percussions fait vraiment partie intégrante de l'orchestre, au même titre que celles des cordes et des vents. Coup d’œil sur des instruments du concert La hauteur du son est en corrélation avec la superficie de la peau (le diamètre du fût) et sa tension qui sur les timbales est transmise aussi à la pédale (se règle à défaut avec une clé). Les timbales sont frappées avec des baguettes, ainsi dire des maillets à têtes rondes laineuses ou feutrées aux manches fins. La frappe sur la peau est dite normale, centrée ou au bord, ces deux dernières variantes sont pour assourdir et "métalliser" le son; la frappe habituelle étant à un quart du chemin entre le cerclage et le centre. Se mêlent aux baguettes des accessoires supplémentaires comme une étoffe pour atténuer ou bien un jeu comme celui des doigts du timbalier afin d'écourter les vibrations (jouer une note brève). Les timbales sont la seule percussion à peau conçue à ce jour comme pouvant émettre des notes de la gamme tonale; un mécanisme gouverné au pied par une pédale "pilote" la tension de la membrane. La caisse claire La timbale Bassin semi-sphérique de cuivre sur lequel est tendue une peau, la timbale classique est une percussion accordable employée par paire, pouvant interpréter une phrase mélodique rudimentaire. 12 La caisse claire est un instrument de percussion membranophone muni d'un timbre vibrant sur sa peau inférieure. C'est l'un des éléments principaux de la batterie. Elle est composée d'un fût qui peut être en bois, en aluminium, en acier ou en divers alliages à base de cuivre, de deux peaux (de frappe et de résonance), de parties métalliques fixes ou mobiles comme le timbre qui la différencie du tambour. Les peaux peuvent être d'origine animale ou synthétique. Elle partage plusieurs caractéristiques des autres éléments d'une batterie, à savoir la grosse caisse et les toms (aiguë, médium et grave). Elle est souvent fixée sur un trépied mais peut aussi être fixé à une sangle notamment pour la Samba. Le timbre est une sorte de petit rideau de fer fixé sous la caisse claire et qui est en contact avec la peau inférieure. C'est lui qui donne un son aigre et puissant. Il peut être désactivé à volonté via le déclencheur, qui l'éloigne de la peau. Le son de la caisse claire rappelle alors clairement le tambour militaire, assez simple et sourd. Les matériaux de fabrication et le niveau de finition des caisses claires varient selon le fabricant et la gamme de prix. Elles partagent les caractéristiques des autres éléments de percussion constitutifs d'une batterie traditionnelle, à savoir la grosse caisse et les toms. Le marimba Le marimba est un xylophone à résonateurs africain qui s'est répandu dans certains pays de l'Amérique latine. Le mot marimba est d'origine bantoue ; les xylophones européens et hypothétiquement des instruments précolombiens ont pu avoir contribué à la formation de l'instrument latinoaméricain actuel, développé au Mexique et au Guatemala à la fin du XIXe siècle. Le marimba prend sa forme la plus sophistiquée aux états mexicains de 13 Chiapas et Oaxaca, au Guatemala et au Salvador. Dans le jazz nord-américain, les mêmes musiciens jouent du vibraphone, du xylophone et du marimba. Les lames du marimba peuvent s'étendre sur 5 octaves. Ces lames sont en bois de padouk ou de palissandre et sont de moins en moins larges de gauche (grave) à droite (aigu) : il est donc doté d'un clavier que l'on qualifie de progressif. La position des notes et la forme du clavier sont similaires à celles d'un piano avec deux étages: un pour les dièses et bémols et celui du dessous pour les notes sans altérations. Des résonateurs tubulaires augmentent la durée du son et renforcent les partiels harmoniques, le rapprochant ainsi des instruments à cordes européens, tout en gardant son son distinctif et son caractère d'instrument de percussion. Les résonateurs des marimbas modernes sont des tuyaux en métal (pour les marimbas primitifs, les musiciens utilisaient des résonateurs en calebasse ou en bambou). L'ensemble est posé sur un support en bois ou en métal qui peut se régler en hauteur sur les marimbas les plus perfectionnés. Il se joue debout, à l'aide de deux paires de baguettes ou seulement deux baguettes. Parmi les méthodes de prise en mains des baguettes, il y a la tenue "traditionnelle", les grips « Stevens » et « Burton » (du nom de leurs inventeurs) et bien d'autres manières de tenir 4 baguettes. Il est joué par une à quatre personnes en même temps disposées côte à côte, allant du registre grave au registre aigu, chacun étant munis de deux maillets, pouvant donc jouer ensemble jusqu'à 8 notes simultanées. Trois compositeurs du programme Steve Reich Iannis Xenakis Iannis Xenakis, né le 29 mai 1922 à Braïla en Roumanie et mort le 4 février 2001 à Paris, est un compositeur, architecte et ingénieur d'origine grecque, naturalisé français. Architecte de formation, élève notamment de Le Corbusier, il est à l'origine de la conception du pavillon Philips lors de l'exposition universelle de Bruxelles en 1958. Il dessine les réverbères du déambulatoire de la Cité radieuse de Marseille. Il eut une grande influence sur les milieux intellectuels. De par sa formation d'architecte et de mathématicien, il s'intéresse d'abord plus particulièrement à la musique sérielle, semi-automatisée. L'ordinateur augmentera la possibilité de créer un véritable « processus » de création. Il s'intéresse aussi dans le champ de la musique acoustique à une nouvelle spatialisation en plaçant les musiciens de manière inhabituelle, parmi le public. Nombre de ces expériences ont fait preuve de leur efficacité. Il fut lauréat du Prix de Kyoto en 1997. 14 Steve Reich, né Stephen Michael Reich le 3 octobre 1936 à New York, est un musicien et compositeur américain. Il est considéré comme l'un des pionniers de la musique minimaliste, un courant de la musique contemporaine jouant un rôle central dans la musique classique des États-Unis. Pour caractériser son œuvre, et spécialement ses compositions de la période 1965-1976, il préfère utiliser l'expression « musique de phases » (traduite de l'américain Phasing), qui fait référence à son invention de la technique musicale du déphasage. À partir de 1976, il développe une écriture musicale basée sur le rythme et la pulsation avec l'une de ses œuvres les plus importantes, Music for 18 Musicians, qui marque le début de son large succès international. Bien qu'ayant joué un rôle central dans l'évolution de la musique contemporaine, et, par ses œuvres, influencé des artistes au-delà de son champ de création, comme en musique électronique et en danse contemporaine, Steve Reich reste toutefois un compositeur peu prolifique qui n'a écrit, durant l'ensemble de sa carrière, qu'une cinquantaine de pièces distinctes. Cellesci lui ont cependant valu de nombreux prix et distinctions internationaux et font l'objet d'une très importante discographie. Pour aller plus loin Giacinto Scelsi Les ouvrages sur les instruments de percussion Compositeur italien né en 1905 à La Spezia (Italie) et décédé en 1988. Issu d’une famille aristocrate italienne, Giacinto Scelsi, compositeur, poète et essayiste, improvise au piano avant d’étudier la composition avec Giacinto Sallustio (à Rome), Egon Koehler (à Genève) et Walter Klein (à Vienne). Ses premières œuvres naissent en 1929 et, dès 1936, il compose des pièces dodécaphoniques. Il voyage en Orient, en Inde et en Afrique, se nourrit de la philosophie bouddhiste, et renouvelle sa technique de composition à partir de 1952. Il travaille alors sur la texture du son, recourt à une harmonie statique avec des fluctuations minimales de timbre et une inflexion microtonale (Quattro pezzi su una nota sola, 1959). Giacinto Scelsi compose pour tous les genres, excepté l’opéra et la scène. Ses œuvres orchestrales, regorgeant de cuivres et de percussions, dégagent une forte puissance sonore et les registres graves sont particulièrement sollicités. Il utilise en outre de nouveaux instruments comme l’ondioline1, capables de produire des quarts et huitièmes de ton. Rarement jouée auparavant, son œuvre est reconnue depuis les années 1970 et les « Ferienkurse für neue Musik » de Darmstadt de 1982. 15 F. DUPIN, Lexique de percussion, RichardMassé, Paris, 1993 F. FAMPOU, Ku sà : introduction à la percussion africaine, L'Harmattan, Paris, 1986 J.-C. FRANÇOIS, Percussion et musique contemporaine, Klincksieck, Paris, 1991 J. HOLLAND, Percussion, Hatier, Paris, 1980 F. JAKOB, La Percussion, Payot, Lausanne, 1979 J.-P. VANDERICHET, Les Instruments à percussion, coll. Que sais-je ?, P.U.F., Paris, 1977. Les ouvrages sur les percussions du monde A. CELLIER, Percussions du Burkina-Faso, Editions Nouvelle Planète, 2002 T. KLOWER, Percussions et Rythmes du Monde, Binkey Kok Publications M. HART, Voyage dans la magie des rythmes, Nouvelles Enigmes, Robert Laffont T.F. PACÉRÉ, Le langage des tam-tams et des masques en Afrique (bendrologie) : une littérature méconnue, L'Harmattan, 1991 G. DELEBARRE et L. PENNA-DIAW, « Les tambours ngoma du Congo », Instruments et cultures, Introduction aux percussions du monde, Cité de la musique, 2007 Discographie Emil RICHARDS, Wonderful World Of Percussion Bientôt à l’Arsenal Rocio Marquez Un air nouveau souffle sur le flamenco contemporain, porté par la jeune chanteuse Rocio Marquez. Originaire de Huelva, dans la communauté de Séville, Rocio n’est pas gitane, mais très jeune elle commence à chanter aux penas traditionnelles puis sur les scènes de festivals. Elle sort en 2014 son deuxième album, El Nino. Du flamenco ? Oui, mais pas uniquement. Rendant hommage à Pepe Marchena, chanteur novateur du XXe siècle, Rocio Marquez suit sa propre route et invite à un véritable voyage sonore, entre tradition et modernité, où la voix pure de la cantaora nous guide tel un fil d’Ariane. ARSENAL Metz en Scènes Direction Générale par interim : Zériga Laaraba Déléguée Artistique : Michèle Paradon 3 avenue Ney, F-57000 Metz T. bill. : +33 (0)3 87 74 16 16 T. adm. : +33 (0)3 87 39 92 00 16 Sans les élèves, c’est possible aussi ! Un spectacle hors temps scolaire qui pourrait vous intéresser... © Curro Casillas Musique du monde (flamenco) | Mercredi 18 mai 2016, 20h Toute la saison sur www.arsenal-metz.fr, et sur les réseaux sociaux