Le bien-être

Transcription

Le bien-être
LE DOSSIER
Le bien-être
booste l’activité
des instituts
d’esthétique
Métier à part entière, valorisé par une formation
de plus en plus exigeante, l’esthétique contemporaine
a trouvé un nouveau rythme grâce à l’émergence
du bien-être. Les instituts ont su s’adapter à cette embellie,
en se formant et en s’équipant en matériels et produits
pour répondre à une demande qui n’est plus exclusivement
féminine. Avec le soutien de deux corporations particulièrement
actives dans le Haut-Rhin et le Bas-Rhin, les esthéticiennes sont
en mesure de relever le challenge, car elles ont devant elles un marché
en expansion, dont la crise est paradoxalement le complice.
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le dossier
A
u Registre des Métiers, les esthéticiennes sont répertoriées dans une
rubrique intitulée « soins de beauté
en salon et hors salon », une dénomination qui mériterait d’être corrigée car
elle réduit singulièrement le champ des activités que le métier recouvre aujourd’hui.
Les soins que ces professionnels proposent
n’aboutissent plus exclusivement à l’expression de la beauté. Celle-ci demeure, mais
évolue sensiblement vers une notion bien
plus universelle, le bien-être. « Etre bien »
dans sa tête et dans sa peau est l’équation
parfaite, et c’est bien celle que veut résoudre un nombre croissant de femmes et
d’hommes (mais oui, eux aussi) que la vie
moderne déroute autant qu’elle les fatigue.
Accessoirement, ce n’est pas dans un salon
qu’on retrouve l’harmonie avec son « moi »
intime mais dans un institut, un terme tout
de même plus valorisant. Les soins traditionnels que sont le maquillage, la manucure
et l’épilation n’ont pas disparu, mais dans
l’offre des instituts ils sont relégués au
second rang, derrière les soins du visage
et du corps transcendés par des produits
naturels, un matériel sophistiqué et une
ambiance à elle seule réparatrice (voir encadré sur Sarah Keim).
Effets variés de la QPC !
L’intérêt que nos contemporains portent
à leur bien-être explique aussi la multi­
plication des entreprises. L’Alsace compte
1.101 entreprises d’esthétique, un chiffre
que Dominique Dannel, Présidente de la
corporation de l’esthétique et des cosmé­
tiques du Haut-Rhin, et Mallory Lemmel,
Présidente de la corporation de l’esthétique
corporelle du Bas-Rhin, souhaitent relati­
viser car il englobe aussi les ongleries qui
font un autre métier, sans exigence à ce jour
d’un minimum de qualification. Dans leurs
corporations respectives, la QPC a eu des
effets variés. Les deux corporations offrent
des services dans tous les domaines d’activité
des entreprises d’esthétique : fiscal, social,
juridique, formations initiale et continue,
conseils, etc. Elles ont aussi l’avantage de
la proximité, une présence soutenue sur le
terrain et une réactivité reconnue. Elles sont
un relais incontournable entre les adhérentes
et la Confédération Nationale Artisanale des
Instituts de Beauté (CNAIB).
Affiliée à l’UGA de Colmar, la corporation
de l’esthétique et des cosmétiques du HautRhin a noué des accords avec des fournisseurs afin d’obtenir des conditions plus
avantageuses. Un partenariat a été conclu
avec l’Apave pour le contrôle des appareils
utilisés en institut, aboutissant à un tarif plus
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Mallory Lemmel, Présidente de la corporation de l’esthétique corporelle du Bas-Rhin.
intéressant. Autre partenariat avec la société
PIB, fournisseur de matériels et appareils,
de produits cosmétiques et consommables
qui accorde une remise de 10 % sur tout son
catalogue. Une indemnité compensatrice
est accordée aux adhérents qui acceptent de
participer aux jurys d’examen. Les actions
de formation professionnelle continue ont
encore été renforcées. Mallory Lemmel
s’attache aussi à proposer à ses collègues
toute une gamme de services et une offre de
formations très variée sur des thématiques
comme la décoration de vitrines, la vente,
les différents types de modelage et la prise de
parole en public. Les deux corporations sont
aussi très actives dans l’organisation du salon
« Beauté Sélection », porté par la Fédération
de la Coiffure d’Alsace, qui s’est déroulé au
Parc des Expositions de Strasbourg les 2 et
3 février. « Un événement qui nous permet
de rencontrer le grand public et de lui donner
envie de venir en institut » souligne Mallory
Lemmel.
Une activité qui résiste à la crise
Globalement, l’esthétique n’a pas trop souffert de la crise économique, ce qui ne signifie
pas que le secteur a été totalement épargné.
La concurrence déloyale des auto-entrepreneurs est forte, même si pour exercer ils
doivent être titulaires au minimum du CAP
esthétique. Ils sont exonérés de charges et
pratiquent des prix sur lesquels les instituts,
qui ont des frais fixes importants et des investissements à amortir, ne peuvent s’aligner.
267 auto-entrepreneurs sont en ­activité à ce
jour en Alsace et, en 2012, ils ont été 158 à
s’immatriculer. Mais, ce qui compte pour
Dominique Dannel, « c’est le profession­
nalisme des auto-entrepreneurs, leur statut
déstabilise certes le marché économique, mais
l’obligation de qualification empêche a priori
des dérives qui auraient pu porter préjudice à
l’image de la profession toute entière ». Ce qui
a ­permis à l’esthétique de tenir le cap, c’est
l’engouement du grand public pour les soins
liés au bien-être. Dominique Dannel estime
que « 10 à 15 % seulement de la population
le dossier
fréquente régulièrement les instituts », Il y a
donc une marge de progression énorme.
Si la crise a conduit un certain nombre de
clients à espacer leurs visites, ce manque à
gagner a été compensé par l’arrivée d’une
nouvelle clientèle, dans toutes les tranches
d’âges et catégories socio-professionnelles.
Et les hommes y viennent aussi. Ils sont
certes toujours minoritaires, mais plus
nombreux à franchir le seuil des instituts
pour des modelages, des épilations et des
soins du visage. En ce ­début de XXIe siècle,
la féminisation de la société dont on parle se
vérifie aussi dans l’esthé­tique !
Si l’on en juge par le nombre d’imma­
triculations et de radiations, l’esthétique
connaît tout de même des soubresauts, et
si la demande est en progression, on peut
quand même se demander si l’offre n’est­­
pas trop importante. En chœur, Mallory
Lemmel et Dominique Dannel corrigent
cette impression : « l’augmentation du rapport
­immatriculation/radiation provient surtout
des ongleries, qui ouvrent et ferment à un
rythme accéléré ».
L’essor de l’esthétique grâce au bien-être a
suscité les réactions des kinésithérapeutes
qui lui ont contesté l’utilisation du terme
« massage », dont eux seuls pourraient se
prévaloir. C’est pourquoi, dans les prestations
des esthéticiennes sont proposés des
« modelages » en lieu et place des massages.
Or, les kinésithérapeutes exercent une
profession médicale et la Sécurité Sociale
ne remboursant pas les soins de bien-être,
il ne saurait donc y avoir de concurrence
déloyale. D’ailleurs, suite à une adaptation
de la règlementation européenne, les
esthéticiennes ne seraient plus interdites
de « massage ». En tout état de cause le
« modelage » est désormais bien ancré dans
les mœurs.
Si le métier a pris de l’importance, il le doit
en grande partie au professionnalisme de
ses acteurs, reconnus aujourd’hui jusque
dans le corps médical, avec la spécialisation
de ­socio-esthéticienne, une formation de
six mois après le CAP qui permet d’exercer
en milieu hospitalier notamment pour les
malades post-cancéreux. Pour Dominique
Dannel, « l’évolution du métier est considé­
rable, il a gagné ses lettres de noblesse grâce à
la filière de formation ».
Une filière de formation complète,
mais une faible employabilité
Portées par un effet de mode, les demandes
d’entrée en apprentissage ou en lycée profes­
sionnel sont de plus en plus nombreuses,
même si à l’issue de la formation il est difficile
de décrocher un emploi, la plupart des
instituts étant unipersonnels ou employant
un seul salarié. Au niveau V, il y a le CAP ; au
niveau IV un bac pro ; et un Brevet ProfesSuite
>
SARAH KEIM
« AUX MILLE ET UN SOINS DU MONDE »
ou l’art de renouer
avec ses cinq sens
Dans le quartier branché de la Cour des Maréchaux à
Mulhouse, au 1er étage d’un immeuble contemporain,
l’institut de Sarah Keim évoque à bien des égards le poème
de Charles Baudelaire « l’invitation au voyage », car
une fois le seuil franchi « là, tout n’est qu’ordre et beauté,
luxe, calme et volupté ».
Sarah est à l’accueil, jeune
femme menue et jolie, elle invite
d’une voix douce le visiteur à se
déchausser avant de pénétrer
dans un univers qu’elle a
façonné à son image d’insatiable
voyageuse. Sa carte de soins
propose des escales à Bali,
Hawaï, Madagascar, en Thaïlande,
Malaisie, aux Amériques,
au Japon et au Maroc.
« Voyageuse
intemporelle »
BTS d’esthéticienne en poche,
elle a la chance d’exercer son
métier en étant enrôlée dans
l’équipage du plus grand voilier
du monde, le Royal Clipper,
un prestigieux 5 mâts qui
propose à une clientèle VIP de
luxueuses croisières. Au rythme
des destinations lointaines, elle
enrichit sa connaissance des
techniques de soins des pays
visités, qui ont la particularité de
cultiver une tradition ancestrale
où le corps et l’esprit ne font qu’un.
Episodiquement, elle ne dédaigne
pas de proposer son savoir-faire
sur la terre ferme, dans des
établissements renommés comme
le mythique Byblos à SaintTropez et la station de ski people
de Courchevel. Se définissant
« voyageuse intemporelle »,
Sarah a tout de même fini par
poser sa valise dans sa bonne
ville de Mulhouse pour ouvrir
son premier institut. Et elle se
rappelle : « les débuts étaient
difficiles, je n’étais pas connue
et je ne connaissais personne, la
clientèle s’est développée par le
bouche à oreille, une technique
commerciale efficace mais qui
tarde à produire des effets » .
Sarah Keim , « les mains transmettent la force intérieure
de l’esthéticienne ».
Des parcours initiatiques
dans le monde entier
Dans la pénombre envoûtante
de son institut, Sarah a conçu
tout un programme de voyages
à travers le monde. En fait, des
parcours initiatiques destinés à
exalter les cinq sens, souvent
annihilés par les trépidations de
la vie moderne. L’ouïe est flattée
par une agréable musique de
fond, l’odorat subjugué par les
fragrances de l’encens de rose, la
vue glisse sur les objets et décors
provenant du pays honoré par
Sarah, le toucher à la fois avec
les mains et les pieds, apaise les
tensions du corps. Quant au goût,
il n’est pas oublié car, à la fin de
chaque séance, Sarah propose
à ses clients un thé, bienvenu
pour les faire revenir sur terre
en douceur.
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sionnel et au niveau III, un BTS et un
Brevet de Maîtrise. Les formations sont
dispensées au Lycée Jean Rostand et au CFA
André Siegfried de Haguenau pour le BasRhin, au CFA Marcel Rudloff à Colmar et
au Lycée du Rebberg à Mulhouse pour le
Haut-Rhin. Signe de l’évolution de l’époque,
des garçons commencent à postuler pour un
apprentissage dans l’esthétique.
Dans le Haut-Rhin, Dominique Dannel organise avec sa corporation un « job-dating »
qui met en relation les professionnels à la
recherche d’un apprenti et les jeunes intéressés par le métier. La difficulté vient de ce
que chaque année, du fait des écoles privées,
300 jeunes titulaires du CAP sont à la
recherche d’un emploi et tous n’y parviendront pas. Alors, beaucoup d’entre eux n’ont
d’autre solution que de créer leur emploi
en ouvrant un institut (voir encadré sur
Virginie Scherer).
Mallory Lemmel et Dominique Dannel
emploient chacune une collaboratrice, car
leur activité le permet. Elles sont évidem­
ment très attentives à leur qualification,
l’alternance demeurant la formation la mieux
adaptée. Le 16 février prochain, au CFA
Marcel Rudloff, se déroulera le concours du
Meilleur Apprenti en esthétique et, en même
temps, cinq candidates vont se mesurer dans
le cadre des éliminatoires régionales des
Olympiades des Métiers.
En pleine évolution, le métier d’esthéti­cienne
se tourne aussi vers le développement durable avec l’utilisation de produits bios pour
les soins (voir encadré sur Mylène Kuntschmann). A l’échelon national, une charte a été
mise en place, avec la délivrance d’un label
« Institut responsable pour un développement
durable ».
Le développement des hôtels-spa, de plus
en plus nombreux en Alsace, crée aussi du
travail pour les esthéticiennes qui y exercent
comme indépendante ou comme salariée.
De nombreux créneaux d’activité restent
encore à explorer pour l’esthétique. Même si
le métier est difficile et la concurrence sévère,
le secteur est en mutation positive et peut
envisager un avenir serein, à condition de
proposer des prestations de grande qualité
répondant aux attentes d’une clientèle qui a
érigé le bien-être en postulat. •
Dominique Dannel, Présidente de la corporation de l’esthétique et des
MYLENE KUNTSCHMANN, « BIOTYFUL » à ANDOLSHEIM
« embellir l’intérieur »
Tenter et réussir une reconversion, tel était le projet de Mylène Kuntschmann, attentive aux tendances
du marché des soins corporels et elle-même convaincue de leur émergence. Le dicton « quand on veut
on peut » va bien à cet entrepreneur au féminin, rejoint à présent par sa fille Marine.
A la périphérie de Colmar, dans
le village d’Andolsheim, Mylène
Kuntschmann a créé en 2008,
au sous-sol d’une belle villa,
un institut baptisé « Biotyful ».
Cette ancienne conseillère
commerciale d’EDF a préparé et
obtenu un CAP en esthétique
avant de s’installer. Situé dans
une zone pavillonnaire, l’institut
ne pose aucun problème de
stationnement mais demeure à
l’écart des axes de passage. En
débutant son activité, Mylène
a fait le tour de sa zone de
chalandise pour déposer des
dépliants dans les boîtes aux
lettres. Les premières clientes
en ont entraîné d’autres.
Dans l’esthétique, le bouche à
oreille est fondamental, ce qui
n’empêche pas Mylène d’être
présente sur internet et sur les
réseaux sociaux animés par
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Marine, sa fille, et de diffuser
une news’letter mensuelle.
Des produits bios
L’enseigne le suggère déjà,
Biotyful est résolument tourné
vers les soins à base de produits
bios,sans ajouts chimiques,
élaborés par le fabriquant Phyt’s,
pionnier du secteur. Un choix
a priori rebutant (le bio étant
pour beaucoup synonyme de
plus cher) de sorte qu’au départ
la clientèle était surtout liée à
la proximité. Mais la réputation
grandissante de l’institut a
fortement contribué à étendre
la zone de chalandise, bien que
son ouverture ait coïncidé avec
le début de la crise économique.
Choisir le bio, était pour Mylène
une décision d’abord personnelle
et aussi une réponse à l’attente
d’une clientèle qui privilégie la
Mylène (à droite) et Marine Kuntschmann, tout bio pour le bien-être !
qualité et se soucie moins du
prix. L’institut de Mylène est un
exemple probant et récent du
besoin exprimé par la clientèle
d’ériger le bien-être en priorité.
Cette propension, que l’on
retrouve dans un grand nombre
d’instituts, les esthéticiennes
ont su l’intégrer dans leur
offre de prestations et Mylène
notamment en a fait son cheval
de bataille en développant
le dossier
VIRGINIE SCHERER,
INSTITUT DE BEAUTÉ VIRGINIE À DRUSENHEIM
Des soins en forme d’évasion
et sur fond d’écoute
Avec 30 ans d’expérience professionnelle, une solide
formation améliorée tout au long de son parcours, Virginie
Scherer est une figure reconnue de l’esthétique-cosmétique
qui contribue aussi à la formation des jeunes générations,
elle qui n’a pas hésité à créer son entreprise à 18 ans !
cosmétiques du Haut-Rhin.
toute une palette de soins sous la
dénomination « escapades ». A signaler
aussi, des « soins gourmands » proposés
dans son « Atelier des délices » où elle
officie avec des produits chocolatés
relaxants ou encore des soins à base
de café intitulés « les délices café
fermeté ».
En un peu plus de cinq ans d’activité,
Mylène a étendu son emprise
commerciale sur toute la couronne
colmarienne, réussissant un challenge
que les doctes censeurs de la Pfil de
Colmar (plate-forme d’initiative locale)
avaient jugé comme « une initiative
hasardeuse, vouée à l’échec » (sic).
Biotyful surfe si bien sur la vague
du succès que Marine a embrayé
sur la dynamique maternelle qu’elle
seconde d’ores et déjà avec un CAP
d’esthéticienne, tout en préparant le
Brevet Professionnel. A l’affût de toutes
les nouveautés et à l’écoute de leurs
clients, Mylène et Marine ne laissent
rien au hasard, persuadées qu’en
se remettant en question à chaque
instant elles maintiennent aussi leur
entreprise dans une mouvance positive.
Leur dernière acquisition, une machine
à mincir, leur a ouvert de nouveaux
horizons. « Le bien-être du corps
embellit l’intérieur » affirme Mylène
qui compte parmi sa clientèle plusieurs
kinésithérapeutes…
Le CAP d’esthéticiennecosméticienne en poche, Virginie
Scherer s’est mise à la recherche
d’un emploi. Après plusieurs
CDD, dont aucun n’a débouché
sur un CDI, elle s’est livrée à
18 ans à une étude de marché
sur les possibilités d’ouvrir un
centre de beauté à Drusenheim,
dépourvu de tout institut dans
un rayon de 15 kilomètres (il y
en a 6 aujourd’hui). Malgré sa
jeunesse, elle décide de créer son
entreprise, avec l’accord de ses
parents. Le rôle de son père, luimême chef d’entreprise, s’avère
alors déterminant, le banquier
sollicité faisant confiance à
l’expérience paternelle pour
prêter de l’argent à la fille.
C’était en 1983, une époque
où le parcours de combattant
du créateur d’entreprise était
moins exigeant qu’aujourd’hui.
Mais tout de même, il fallait du
courage pour monter à 18 ans
un plan de financement, équiper
entièrement le 1er étage de la
maison familiale, choisir les
marques et les produits, financer
le stock imposé et effectuer
le lancement publicitaire, le
tout en 30 jours ! Inauguré en
octobre 1983, l’institut de beauté
Virginie est toujours là. Il jouit
d’une excellente renommée et a
réduit volontairement la voilure,
car Virginie souhaite consacrer
un peu plus de son temps à
l’éducation de ses enfants.
Remises à niveau continues
Se targuer d’une réussite de 30
ans n’est pas un mince exploit
dans une activité devenue très
concurrentielle où les ouvertures
et les fermetures se multiplient.
Virginie suit en moyenne 4 stages
par an et s’est spécialisée dans la
réflexologie, le drainage manuel,
l’amincissement, la nutrition, etc.
Afin de pouvoir former, cette
conseillère de l’enseignement
technologique a aussi suivi la
formation pour décrocher le
Brevet de Maîtrise. Les axes
porteurs du chiffre d’affaires sont
les soins du visage, l’épilation
et la balnéothérapie. Malgré la
crise, son socle de 300 clients(es)
lui est resté fidèle ; seules les
visites se sont espacées. En
compensation, elle enregistre
un nouvel apport de clientèle.
Bien ancrée dans sa zone de
chalandise, Virginie associe son
savoir-faire à l’animation locale.
A titre bénévole, elle maquille les
comédiens du théâtre alsacien
et les enfants qui animent la
crèche vivante de Drusenheim.
De sa longue expérience
professionnelle elle retient ceci :
« les gens viennent dans un
institut de beauté pour s’évader,
trouver une écoute, renouer avec
ce dialogue verbal qui tend hélas
à disparaître ».
Dans les différentes pièces
où Virginie effectue ses soins,
elle a créé une ambiance et
une atmosphère dans un
environnement naturel, … tous
les ingrédients du bien-être.
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