La France au cœur de la FINUL
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La France au cœur de la FINUL
Dossier Liban Janvier – Février – Mars 2011 – 90e année – n° 1/4 La France au cœur de la FINUL ENTRETIEN Antoine Sfeir, Directeur du Centre d’études et de réflexions sur le Proche-Orient 20e ANNIVERSAIRE DE LA GUERRE DU GOLFE Témoignage d’un réserviste LES VŒUX DE L’UNOR Quels enjeux pour l’avenir ? LA BOUTIQUE DE L’UNOR Bottes de feu PRO Bunker Détecteur de métaux rechargeable Radio ALAN 2 génération Chronographe Série limitée Curtiss ème Découvrez les nouveautés de la boutique! Système de géolocalisation Chronographe Déclic rouge Bracelet UTC Mini alarme GSM Rendez-vous sur http://unor.boutikasso.fr Chacun de vos achats contribue à soutenir notre action Contactez la boutique en écrivant à [email protected] C’est aux civils [ Georges Clemenceau ] de défendre la guerre COMITÉ DE PARRAINAGE M. Gérard LONGUET, Ministre de la Défense et des anciens Combattants M. Francis DELON, Secrétaire général de la Défense nationale M. Laurent COLLET-BILLON, Délégué général pour l’Armement M. l’amiral Edouard GUILLAUD, Chef d’état-major des Armées M. le général d’Armée Elrick IRASTORZA, Chef d’état-major de l’armée de Terre M. l’amiral Pierre-François FORISSIER, Chef d’état-major de la Marine M. le général d’Armée Aérienne Jean-Paul PALOMÉROS, Chef d’état-major de l’armée de l’Air M. le général d’Armée Jacques MIGNAUX, Directeur général de la Gendarmerie nationale M. le médecin général des armées Gérard NÉDELLEC, Directeur central du Service de santé des armées M. l’ingénieur général Vincent GAUTHIER, Directeur central du Service des essences des armées M. le commissaire général de corps d’armée Pierre PORCIN Directeur central du Service du commissariat des armées M. le général de corps d’Armée Bruno DARY, Gouverneur militaire de Paris, commandant la région Terre Ile-de-France M. le général de brigade Jean-Sébastien TAVERNIER, Secrétaire général du Conseil supérieur de la réserve militaire M. le général de brigade Robert THOMAS Délégué aux réserves de l’armée de Terre M. le général de brigade aérienne Pascal HAMET, Délégué aux réserves de l’armée de l’Air M. le médecin chef des services Luc GUILLOU Délégué aux réserves du Service de santé des armées M. le contre-amiral Jean-Louis VICHOT, Commandant du Centre d’enseignement supérieur de la Marine et délégué aux réserves de la marine M. le général de division Jean DANÈDE, Délégué aux réserves de la gendarmerie nationale M. le colonel Michel RENAUT, Délégué aux réserves de la DGA M. l’Ingénieur général de 2nde classe Jean-Nicolas NOVIANT Délégué aux réserves du Service des essences des Armées C’est aux militaires [ Maréchal Alphonse Juin ] de défendre la paix EN COUVERTURE Place de France au QG de la FINUL à Naqoura, Liban (© Alain Bourderau ), Antoine Sfeir (© Lionel Pétillon) 5 Editorial Par le colonel (R) Jacques Vitrolles, président de l’UNOR 22 L’entretien ❚ Antoine Sfeir Président du Centre d'études et de réflexions sur le Proche-Orient 6 Actualité ❚ Féminisation des troupes ❚ JNR le 4 mai ❚ Une réserve de sécurité nationale ❚ Coëtquidan : la gendarmerie en tête ❚ Le CID redevient l’Ecole de guerre ❚ Gérard Longuet aux commandes ❚ In memoriam 26 10 Actualités internationales ❚ CIOR : Partenariat pour la Paix en Bulgarie ❚ Allemagne : suspension de la conscription ❚ Afghanistan : les campagnes comptent double La vie de l’UNOR Les vœux de l’UNOR aux réservistes et au commandement 31 Associations territoriales ❚ Editorial du médecin en chef (R) Jean-Yves Gourvil, premier viceprésident ❚ AOR Lens : retour sur les dessins de Noël ❚ UORRM : vœux des Mulhousiens ❚ AOR 21 : 22e Raid Côte d’Or ❚ AOR Essonne : les archives au SHD ❚ ACR 74 : biathlon national annulé 38 Commémoration ❚ Guerre du Golfe - Daguet : 20 ans déjà ! ❚ Témoignage d’un réserviste 12 Dernière Minute ❚ Lybie : opération Harmattan 42 Lu pour vous 14 Sous la loupe ❚ Le partenariat Entreprises-Défense 16 ❚ Entretien avec Philibert de Loisy ❚ Notre sélection Dossier Liban 47 Publications officielles FINUL : la France au cœur du dispositif Un réserviste 4 mois à Beyrouth 50 Courrier des lecteurs REVUE D’INFORMATION ET DE LIAISON DE L’UNION NATIONALE DES OFFICIERS DE RÉSERVE ET DES ORGANISATIONS DE RÉSERVISTES (4 numéros/an) | | | | Administration-rédaction : 12, rue Marie-Laurencin, 75012 Paris - Tél. : 01 43 47 40 16 – Télécopie : 01 49 28 02 87 - Courriel : [email protected] | Site internet : www.unor.org | Directeur de la publication : colonel (R) Jacques Vitrolles, président de l’Union Nationale des Officiers de Réser ve et des Organisations de Réser vistes | Rédacteur en chef : capitaine (R) Lionel Pétillon | Photographe : Denys Chappey | Dépôt légal : 1 er trimestre 2011 | N° Commission paritaire : 0514 G 84894 | Conception, réalisation et impression : Imprimerie Decombat, 63360 Gerzat | Publicité : siège de la rédaction | I.S.S.N. n° 004.2242. (1) Ancien titre : L’Officier de Réserve La rédaction n’est pas responsable des documents qui lui sont adressés et n’est en aucun cas tenue de les retourner. Si l’auteur souhaite être publié (texte et photos), il est impératif qu’il inscrive à la main la mention « bon pour publication ». Les textes sélectionnés ne donnent pas lieu à rétribution, et peuvent subir des modifications en vue d’une parution. Les textes publiés n’engagent que leurs auteurs. janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘3 (1) Activités [ 1er trimestre 2011 ] L’agenda du Président de l’UNOR Janvier 12 janvier 13 janvier 14 janvier 18 janvier 19 janvier 24 janvier Vœux de l’UNOR à l’Ecole militaire - Paris Entretien avec le général Thomas, DRAT - Paris Entretien avec le général Jarry, coordinateur des réserves (EMA) Vœux du ministre de la Défense - Paris Rencontre avec Jacques Gérault, directeur de cabinet du ministre de la Défense Journée préparatoire CIOR à l’EMA Réunion avec le général Jarry, coordinateur des réserves (EMA) Février 9-12 février 18 février 25 février Session d’hiver de la CIOR - Bruxelles Entretien avec le LCL (H) Brard de l’ANOH Réunion des présidents d’associations nationales d’armées Réunion de bureau de l’UNOR Entretien avec le contrôleur général des armées Mars 16 mars 19 mars 25 mars 26 mars Conseil d’administration de l’ANOH (représenté par le COL (R) Mourot) Rencontre franco-allemande - Mulhouse Nuit des officiers de l’UORRM - Mulhouse Conseil d’administration de l’UNOR - Paris Assemblée générale de l’UNOR - Paris Ravivage de la Flamme sous l’Arc de Triomphe - Paris Avril 2 avril 7-10 avril Assemblée générale AOR Dijon Session intermédiaire CIOR à Bergen - Norvège 4 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 Editorial [ Colonel (R) Jacques Vitrolles] Président de l’UNOR oici une année 2011 qui a commencé sur les « chapeaux de roues ». Tout va vite, très vite, et peut être un peu trop vite. Votre bureau doit cependant faire face à ce mouvement perpétuel qui ne favorise pas la sérénité de la réflexion. V © Lionel Pétillon Chers camarades, chers amis, La nomination du nouveau ministre de la Défense a été l’occasion de prendre contact directement avec son chef de cabinet, opportunité exploitée grâce à l’un de mes prédécesseurs, notre ami Etienne Tissot. Qu’il en soit remercié. Cet entretien a permis de faire connaître notre Union et surtout reconnaître qu’elle doit être considérée comme un outil de réflexion au profit de l’institution militaire. Quelques sujets importants ont été abordés lors de cet entretien. Ils font d’ailleurs l’objet, actuellement, d’une enquête du contrôle général des armées. La réflexion s’articule autour de trois thèmes principaux : - La gouvernance de la réserve, - La réserve opérationnelle, - La réserve citoyenne. Ce fut l’occasion pour nous de travailler en parfaite collaboration avec tous les membres du bureau. Ce travail a permis la rédaction de quatre fiches de synhèse ; la dernière étant consacrée à l’UNOR et à son rôle potentiel notamment avec nos officiers honoraires qui représentent une force qui doit être utilisée et mise en valeur. Tous les présidents nationaux ont participé à cette réflexion de fond. Ces projets seront bientôt diffusés à tous les participants pour validation définitive. Dès lors, nous pourrons envisager une communication de ces travaux au plus haut niveau. Cette communication se fera naturellement en interne dans toutes nos structures. Au-delà de ce travail de réflexion, la gestion de notre belle Union est une préoccupation naturelle et l’élargissement de sa représentativité un souci permanent. De nouvelles associations nationales ont souhaité nous rejoindre pour travailler ensemble. J’espère que dans les prochains mois nous pourrons formaliser ces demandes et nous retrouver encore plus nombreux dans la défense de notre idéal. Au plan international, les choses avancent aussi. Les quelques semaines qui viennent de s’écouler m’ont aussi conduites à Bruxelles dans le cadre de mes fonctions à la CIOR. Notre délégation a dû, une fois de plus, faire face à des tentatives hégémoniques en vue de faire disparaître notre belle langue de cette institution. Heureusement, nous sommes parvenus à maintenir la tradition grâce à la coopération de nombreux amis, y compris anglo-saxons. Ceci étant, nous devrons rester toujours vigilants. La présidence française de cette institution arrive vers nous à grand pas et la montée en puissance est entamée. Nos correspondants dans cette affaire sont désormais parfaitement identifiés et le travail de fond a commencé. Naturellement, les aspects budgétaires ne sont pas absents de cette préparation, mais c’est un préalable nécessaire. L’équipe se met progressivement en place et je lui souhaite une pleine et entière réussite. Enfin, le développement des jumelages que j’appelais de mes vœux prend forme. Si les allemands restent des partenaires privilégiés, j’ai souhaité nouer des relations bilatérales plus importantes avec nos voisins immédiats. Nous avons à l’évidence des expériences à partager avec eux. Nos camarades espagnols étaient venus au congrès de Toulouse. Prochainement, nous nous rendrons en Italie et les associations suisse et belge font aussi partie de nos objectifs de partenariat. Les mois qui viennent seront très importants pour la réserve. Les réformes et enquêtes en cours déboucheront à l’évidence sur des évolutions supplémentaires par rapport à ce que nous connaissons aujourd’hui. La contrainte budgétaire, même si elle est bien réelle, ne doit pas être l’unique critère de décision. Il nous reviendra de faire valoir nos opinions, nos avis et nos idées pour que, demain, le ou les systèmes de réserve mis en œuvre soient cohérents, coordonnés et préservent le caractère militaire de cette réserve à laquelle nous participons avec conviction. janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘5 Actualités [ Féminisation des troupes ] Des effectifs en hausse Selon l’enquête « Les militaires et leur famille » publié en juin dernier, le taux de féminisation de nos armées continue de progresser, atteignant 15% en 2009 contre 9% en 2001. effectif des femmes militaires est donc de 50 000 sur un effectif total de 339 400 militaires. La représentation des femmes par armée, direction et service présente de fortes disparités. Si l’armée de terre concentre à elle seule le tiers des effectifs (13 500 femmes), elle est, en proportion, la moins féminisée (10%). A l’opposé, un militaire du SSA sur deux est une femme mais compte tenu de son poids dans les effectifs globaux, celui-ci représente à peine 10% de la population féminine. Entre ces deux extrêmes, la Marine, le SEA, la gendarmerie et la DGA ont un taux de féminisation assez comparable, variant entre 12% et 14%. L’armée de l’air se distingue de ce dernier groupe par une représentation plus forte des femmes, qui reste toutefois largement inférieure à celle du SSA (21%). L’ UNE ANCIENNETÉ MOINDRE Les femmes militaires sont plus nombreuses, en proportion, au sein des catégories hiérarchiques les moins élevées. Elles représentent ainsi 17% des militaires du rang et 16% des sous-officiers subalternes. Leur ancienneté moindre explique en partie ce résultat : plus récemment entrées dans les armées, elles n’ont pas encore atteint les grades les plus élevés de leur catégorie. Ainsi, les officiers supérieurs féminins sont presque trois fois moins nombreux en proportion que les officiers subalternes, respectivement 5% et 14%. La même différence s’observe, à un degré moindre, entre les sous-officiers supérieurs et sousofficiers subalternes, respectivement 11% et 16%. MÊME CONSTAT POUR LA RÉSERVE La réserve s’inscrit elle aussi dans ce même constat de progression comme le soulignait de son côté le Bilan social 2009 produit par le Secrétariat général pour l’administration. Le taux de féminisation des reser vistes opérationnels s'établit à 18% en 2009, soit 1% de plus qu’en 2008. Quant à Taux de féminisation en % Effectifs Armée de terre 10 13 500 Marine 12 5 200 Armée de l’air 21 11 700 Gendarmerie 14 13 800 SSA 50 4 700 SEA 14 200 DGA 12 200 Total 49 300 Taux de féminisation et effectifs féminins selon l’armée ou la formation de rattachement. 6 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 celui des réservistes citoyens (sur un total de 2 536 en 2009), il est de 13,8% contre 8% en 2007. ■ Sources : DRH-MD/SDEP/Enquête «Les militaires et leur famille», 2009 En bref… LES PRÉPARATIONS MILITAIRES AIR, destinées aux français âgés de 16 à 30 ans, sont composées d’un « stage d’initiation » de 7 jours, suivi d’un « stage de perfectionnement » de 5 jours, sanctionnés par la délivrance d’une attestation et d’un brevet. Prochaine édition du 4 au 15 juillet sur la base 702 d’Avord (18). Les titulaires du brevet auront la possibilité de souscrire un contrat de réserviste opérationnel. Rens. : 02 48 68 40 98 LE COLONEL (R) JEAN-NOËL RACHET, chargé de mission Communication et NTIC au Secrétariat général du CSRM, a quitté la réserve opérationnelle après une longue carrière dans l'arme du Train. UNE AFFICHE DE L’APPEL DU 18 JUIN originale a été adjugée 6 600 € lors d’une vente aux enchères en Indre-et-Loire, en novembre dernier. LE RECENSEMENT CITOYEN obligatoire dès l’âge de 16 ans est désormais réalisable en ligne. Il suffit de créer un compte sur mon.service-public.fr pour accéder à la démarche « Recensement citoyen obligatoire », puis de numériser les documents demandés. Le jeune reçoit ensuite l’attestation directement dans son espace confidentiel sur mon.service-public.fr. Chaque année, quelque 800 000 jeunes de nationalité française doivent se faire recenser. Actualités [ 11e édition de la JNR ] Cette année… le 4 mai près nous avoir expliqué l’an passé que le 7 mai, veille du 8 (journée consacrée à la commémoration de la fin de la 2nde Guerre mondiale), était la meilleure des dates A LA 13E DBLE quitte Djibouti où elle stationnait depuis 1962. Elle rejoindra les Emirats Arabes Unis à l’été 2011 pour une nouvelle mission. GENEVIÈVE DE GALARD, ancienne infirmière, convoyeuse de l'air qui s’était illustrée à Dien Bien Phu, a été élevée à la dignité de grand officier de la Légion d’honneur (promotion déc. 2010). JOSEPH MULLER, colonel de réserve et patron des éditions Muller a, quant à lui, était promu au grade d’officier. « MALGRÉ LES RESTRUCTURATIONS en cours, et la fermeture programmée de nombreuses bases aériennes, la montée en puissance doit être poursuivie et la cible fixée pour la fin de l’année 2011 sera de 5 850 ESR avec, à terme, un objectif de 6 400 ESR d’ici à 2015 », a écrit le général Pascal Hamet, Délégué aux réserves de l’armée de l’air, dans ses vœux aux réservistes. MISE EN LIGNE DU CATALOGUE des collections de la bibliothèque du Service historique de la Défense (SHD). Avec près de 200 000 références, il regroupe les documents des bibliothèques de l'armée de terre, de la marine, de l'armée de l'air et de la gendarmerie. www.servicehistorique.sga.defense.gouv.fr possibles, la JNR 2011 aura donc lieu cette année le 4 mai ! Le thème retenu cette fois est celui des "jeunes et l'esprit de défense". Selon le ministère de la Défense, cette nouvelle JNR est « destinée à mettre en avant ceux de nos concitoyens qui ont choisi d'entrer dans la réserve militaire, afin de faire connaitre aux jeunes Français les perspectives qu'elle offre ; cette journée s'inscrit également en cohérence avec l'année internationale de la jeunesse, organisée par l'UNESCO. » PAR UN BEAU MERCREDI Pour sensibiliser les jeunes à cet engagement citoyen, seront donc organisés des cérémonies officielles, des rencontres, des débats, des expositions, des rallyes, des commémorations et autres manifestations sur l’ensemble du territoire national, dont le ravi- © Ministère de la Défense La 11e Journée nationale du réserviste aura cette fois pour thème "les jeunes et l'esprit de défense". Au programme : cérémonies, débats, expositions, rencontres... vage de la Flamme, sous l’arc de Triomphe, à 18h30. La liste des manifestations sera en permanence mise à jour sur le site du ministère de la Défense, à partir du mois d'avril. Les réservistes, comme chaque année, répondent d’ores et déjà présents pour soutenir l’action et relayer l’information. ■ Sources : ministère de la Défense [ Projet de loi ] Une réserve de sécurité nationale La commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées du Sénat a adopté, le 10 mars, une proposition de loi sur les réserves. e texte vise à faciliter l'utilisation des réserves militaires et civiles, notamment au travers d’une « procédure exceptionnelle de mobilisation des réservistes militaires et civils en cas de crise majeure ». Construit à partir du rapport “Pour la réserve de sécurité nationale” présenté en décembre 2010 par les sénateurs Michel Boutant (PS) et Joëlle GarriaudMaylam (UMP), la commission a adopté un article additionnel visant à C « moderniser le dispositif dit « de service de défense » qui permet, en cas de crise majeure, aux administrations et entreprises d'importance vitale pour le bon fonctionnement du pays, de maintenir leurs salariés en poste ». Adoptée par la commission à l'unanimité, avec l'approbation du gouvernement, la proposition de loi est soumise au vote des sénateurs le 30 mars. Notre revue Armée & Défense étant sous presse à ce moment là… suite au prochain numéro. ■ janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘7 Actualités [ Coëtquidan ] La gendarmerie en tête de peloton La gendarmerie a toujours la cote auprès des élèves de l'ESM qui la placent en tête de leur choix à l’issue de leur scolarité. epuis 2006, la gendarmerie est en tête du choix des Cyrards selon un tableau publié par le Casoar, la revue trimestrielle de la Saint-Cyrienne. Seule entorse à ce classement, l’année 2009 où elle arrive en deuxième position ! Derrière la gendarmerie (26 sur 144), les élèves de l’Ecole Spéciale Militaire (ESM) choisissent en deuxième place l'arme blindée cavalerie, puis l'infanterie et l'Alat. Viennent ensuite le génie, l'artillerie, le train, les transmissions et le matériel. D VISITE VIRTUELLE Dans un tout autre domaine, sachez que depuis fin novembre 2010, le site Internet des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan permet d’accéder à une visite en trois dimensions. Plus de 30 scènes immergent les internautes dans une visite virtuelle de l’école et de ses activités. On peut notamment découvrir la formation des élèves, les locaux de l’école, ainsi que les activités militaires, académiques et traditionnelles. Outre ces visites en [ Ecole militaire ] Le CID est redevenu l’Ecole de guerre Le 20 janvier, le ministre de la Défense, a officialisé le changement de nom du Collège interarmées de défense (CID) qui (re)prend, celui d'École de guerre. e CID avait été fondé le 1er septembre 1993 de la fusion des écoles supérieures de guerre (terre, air, marine et gendarmerie) ainsi que du Cours supérieur interarmées, dans un contexte d'apaisement des relations © EMA/Enseignement militaire supérieur L Le CEMA et le ministre de la Défense lors du baptême de la 18e promotion de l'École de guerre. 8 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 internationales post-guerre froide. Dans son ordre du jour, Alain Juppé a réaffirmé « l’identité de cette école du savoir et de la décision », rappelant que « c’est ici que l’on doit penser, comprendre et apprendre la guerre ». Pour le ministre, ce changement d’appellation traduit donc la volonté de mieux identifier les objectifs de l’enseignement militaire. Tournée vers l'extérieur, l'École de guerre reçoit à chaque promotion plus de 200 intervenants qui permettent aux stagiaires d'appréhender les problématiques civiles et militaires du monde moderne. La 18e promotion de l'École de guerre, baptisée « Général De Gaulle », rassemble 336 officiers stagiaires, dont 101 étrangers. ■ trois dimensions, des diaporamas, des vidéos et des documents à t é l é c h a r g e r, s o n t é v o l u t i f s e t facilement accessibles. ■ www.st-cyr.terre.defense.gouv.fr En bref… JEAN LARTÉGUY, journaliste et romancier, est décédé le 23 février à l'âge de 90 ans. L’auteur des Centurions s’était engagé en 1939 et avait rejoint les FFL en 1942. Chef de section déminage, il participa au sein du Commando d'Afrique au débarquement de Provence. Volontaire, il servit comme lieutenant au sein du bataillon français de Corée. Il avait été correspondant de guerre en Corée puis en Indochine et avait obtenu en 1955 le prix Albert Londres. LA CAPORAL-CHEF CHRISTELLE SalabertCatala, est la première et unique femme à avoir terminé et réussi le stage commando spécialisé de Mont-Louis (nov.-déc. 2010). Cette Toulousaine de 28 ans, entrée dans l’armée de l’air en 2003, fusilier commando au sein de l’escadron de protection de la base aérienne de Villacoublay, était devenue en 2007, le premier moniteur féminin d’autodéfense. 50 ANS DE L’EMIA : à l’occasion du cinquantenaire de l'Ecole Militaire InterArmes qui assure la formation initiale des officiers recrutés par la voie interne dans le corps des sous-officiers et des militaires du rang, le CEMAT a signé début février une lettre demandant au ministre de la Défense que soit attribuée la croix de la Légion d’honneur au drapeau de l’Ecole. Actualités [ Nouveau Mindef ] Gérard Longuet aux commandes a passation de pouvoir a eu lieu mardi 1er mars sur le perron de l’hôtel de Brienne (bureaux du Mindef). Jusqu’à cette date, Gérard Longuet présidait le groupe UMP au L LA FAN, LA FORCE D’ACTION NAVALE a changé de logo. Ce nouveau motif symbolique homologué, reprend la forme générale de l’insigne de poitrine des surfaciers. LE GÉNÉRAL CHRISTIAN BAPTISTE a été nommé directeur du musée de l'Armée en janvier. Cet ancien chef de corps 33e BIMa, était jusque là n° 2 de la DICoD. LE VICE-AMIRAL BRUNO NIELLY est depuis le 18 février le nouveau Préfet maritime et commandant d’arrondissement maritime de la Manche et mer du Nord. LE GCA (2S) JEAN-LOUIS FOURNAISE a prise la présidence de l’assurance AGPM en novembre dernier. LE SNLE LE TERRIBLE , sous-marin nucléaire lanceur d’engin, a été livré à la marine nationale en septembre. Il a entamé une phase d’entraînement de plusieurs mois. Il est le 4e et dernier de la série type Triomphant. LA MUSIQUE DE L’AIR fête cette année ses 75 ans, sa création officielle datant exactement de la fin de l’année 1935. Si le capitaine Claude Laty, musicien issu de l'armée de terre, en fut le premier chef , elle est dirigée par le LCL Claude Kesmaecker. Sénat où il avait été élu en 2001. Admis à l’ENA (1971), il fut directeur de cabinet des préfets de l’Eure et de la Somme puis entra en politique. Il devient député (1978-81, 1986-93) et vice-président du Conseil général de la Meuse en 1979-82 et 1998-2001). Il est nommé secrétaire d’Etat en charge des Télécommunications, puis ministre délégué à la Poste et aux Télécommunication de 1986 à 1988. Il retrouvera ce ministère en 1993-94 auquel est adjoint le Commerce. Président du Parti républicain de 1990 à 1995, Gérard Longuet fut aussi président du Conseil général de Lorraine (1992-2004). Contrairement à Alain Juppé, Gérard Longuet ne sera pas ministre d'Etat et, selon certaines sources, ne devrait pas se voir adjoindre dans l’immédiat un secrétaire d’Etat aux anciens Combattants. UN GRAND HONNEUR « Des circonstances internationales fortes et imprévues ont conduit le président de la République à remanier son Gouvernement, a dit Gérard Longuet dans son message officiel. Cette nomination est pour moi un très grand honneur que je dédie à mes compatriotes Lorrains et Meusiens. Toute l’histoire de notre région porte les marques des épreuves militaires de notre pays. Présents à mon esprit ces témoignages ont toujours © Lionel Pétillon Début mars, Gérard Longuet, 65 ans, est devenu ministre de la Défense et des anciens Combattants, succèdant à Alain Juppé parti aux Affaires étrangères. Cordiale poignée de mains lors de la passation entre les deux ministres à l’hôtel de Brienne (ministère de la Défense). été vivants dans mon analyse de la vie politique. Ils inspirent le sérieux et la gravité devant la chose publique. A titre personnel, il est impressionnant de penser que tant de personnages illustres ont exercé cette mission. Permettez-moi de citer un seul nom parce qu’il est des nôtres et que je l’ai connu et parfois secondé, Pierre Messmer, un exemple et une référence. J’éprouve une immense reconnaissance pour ce que nos armées, dans notre histoire, ont apporté de sécurité, de solidité, de protection, de courage, de bravoure, d’exemple à notre pays tout entier. Je m’efforcerai d’être à la hauteur de ce que vous êtes : une colonne vertébrale pour notre pays », a également déclaré le ministre à l’adresse du personnel de la Défense. Gérard Longuet a effectué son service militaire comme sous-lieutenant dans l'artillerie en 1970-71 à l’issue duquel il est devenu lieutenant de réserve.■ IN MEMORIAM ❚ Le caporal-chef de 1re classe Hervé Guinaud, 42 ans, appartenait au RICM. Il est mort le 8 janvier alors qu’il participait à une opération dans la région de Tagab (Afghanistan). Il a été touché par une explosion à proximité de son VAB. ❚ Clément Chamarier, du 7e BCA, 18 ans, est décédé le 19 février en Kapisa (Afghanistan) des suites de blessures provoquées par le tir d'une arme antichar sur VAB dans lequel il se trouvait. Il était en mission au sein de la Force Internationale d’Assistance à la Sécurité (FIAS). L’UNOR exprime aux familles et aux proches ses plus sincères condoléances. janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘9 Actualités internationales [ Partenariat pour la Paix ] Par le lieutenant-colonel (R) Loïc Conquer - Président du Comité PpP Après la Bulgarie L’atelier 2010 du Comité du Partenariat pour la Paix (PpP) s’est tenu en novembre dernier à Sofia, en Bulgarie. Retour sur un atelier partagé par plusieurs nations. le développement d’un effectif participant plus conséquent et sur l’implication de la puissance invitante dans le choix des thèmes d’étude. ■ événement annuel majeur du comité du Partenariat pour la Paix, et des activités d’ouverture de la CIOR, se concentre sur son atelier qui se tient habituellement à l’automne dans l’un des pays est-européens ou balkaniques. Ainsi, après la Slovénie en 2009, ce fut au tour de la Bulgarie du 17 au 21 novembre 2010. L’enjeu donné à cet atelier est de créer l’occasion d’une réflexion tripartite entre les officiers de réserve du pays hôte, les officiers de réserve étrangers participants et les étudiants du pays hôte en matière de Défense. Les membres de l’atelier 2010 du PpP de la CIOR en Bulgarie. MOLDAVIE, MACÉDOINE, GRÈCE, ITALIE L’association bulgare UROS a donc été l’hôte de cet atelier qui s’est tenu dans le centre de formation de la Croix rouge déjà maintes fois utilisé par les comités de la CIOR. Sur le total d’une vingtaine de participants, la moitié était des camarades provenant de pays aussi variés que la Moldavie, la Macédoine, la Grèce et l’Italie. Les intervenants quant à eux étaient venus d’Allemagne, de Suisse et de Norvège. Des présentations ont ainsi pu être dispensées sur les systèmes des réserves de ces derniers pays, ce qui représentait une information de qualité pour les pays où la culture des réserves militaires est encore émergente. taire du comité, le commandant Dimitar Popov. Leur intervention vis-à-vis de leurs autorités a notamment permis une réception de l’atelier au sein de la Brigade des forces spéciales implantée à Plovdiv, ville où la mémoire du poète français Lamartine est entretenue (il séjourna dans cette ville en 1833). Sur le fond, les échanges des groupes de travail ont porté sur les sujets suivants : ❚ évolution du contexte légal de l’emploi des réservistes ; ❚ légitimité des associations de réservistes ; ❚ relations entre les associations et les autorités militaires et politiques ; ❚ contribution des associations à la réinsertion des militaires. ECHANGER NOS EXPÉRIENCES Nos correspondants bulgares n’ont pas ménagé leur peine pour assurer le succès de cette rencontre avec une forte implication du viceprésident bulgare de la CIOR, le colonel Konstantin Popov et du secré- DÉPLACEMENT EN ALBANIE Pour 2011, l’atelier du comité du Partenariat pour la Paix se tiendra à Tirana en Albanie où dès janvier une reconnaissance de mise au point sera réalisée par son président. Un effort sera notamment fait sur L’ 10 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 © Archives CIOR En bref… TRIPLE CHAMPION DU MONDE, de pentathlon militaire, le capitaine (R) Eric Chabin a décidé de prendre sa retraite sportive. Coup de chapeau à ce grand sportif qui a si souvent mis à l’honneur la réserve, l’UNOR, la CIOR et nos trois couleurs. LE PORTE-AVIONS Charles-De-Gaulle a enregistré son 25 000e appontage le 24 janvier dernier, en mer d’Oman. C’est un Hawkeye de la flottille 4Fqui a franchi ce cap symbolique. LA FRANÇAISE CLAUDE-FRANCE ARNOULD a été nommée en janvier, à l’unanimité, directrice exécutive de l'Agence européenne de défense. Créée en 2004, l'AED assiste le Conseil de l'Union européenne (UE) et les États membres de l'UE dans leurs efforts pour améliorer les capacités de défense de l'UE. ESPADON, UN CATAMARAN sans pilote de 17 m de long et 25 t, a été mis à l'eau dans le Morbihan en décembre dernier. Il s’agit d’un démonstrateur de drone de surface. Equipé d'un sonar remorqué et de drones sous-marins, réalisé par Thales et ECA, ce drone portedrones aura pour mission des opérations de déminage sur des zones maritimes et littorales sans exposer la vie des opérateurs. Actualités internationales [ Service militaire allemand] Suspension de la conscription Les derniers appelés allemands ont rejoint leurs casernes au mois de janvier. En juillet prochain, la conscriptions aura en effet cessé d’être outre-Rhin. ans six mois, ces 12 150 derniers conscrits allemands seront libérés de leurs obligations militaires, sonnant du même coup la fin service militaire D C I O R : L E N O U V E A U P O R TA I L internet de la CIOR est accessible sur : http://cior.net « LE PROGRAMME PRÉPARATION et emploi des forces est le plus important des quatre programmes de la mission Défense, puisqu’il recouvre tous ses aspects humains : le recrutement, les rémunérations et les charges sociales, mais aussi l’entraînement, la projection, la disponibilité des forces, ainsi que les opérations extérieures, écrit le député Louis Giscard d’Estaing, rapporteur spécial, auteur du Rapport fait au nom de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire sur le projet de loi de finances pour 2011 (n° 2824). Après la hausse substantielle enregistrée en 2009, les crédits de ce programme connaîtront, en 2011 comme en 2010, une phase de stabilisation : les autorisations d’engagement, d’un montant de 22,6 milliards d’euros, enregistreront une baisse de 1,1%. Les crédits de paiement, d’un montant de 21,5 milliards d’euros, sont en hausse de 1,8%. », ajoute encore le parlementaire. LE SITE INTERNET MÉMOIRE des hommes rend disponible une nouvelle base, celle 267 militaires décédés au cours de la Guerre de Corée (1950-1953) qui appartenaient au bataillon français de l'ONU (BF/ONU). www.memoiredeshomme sga.defense.gouv.fr. obligatoire. En décembre 2010, le parlement allemand avait en effet voté la suspension de la conscription qui prendra effet définitivement le 1er juillet prochain. A terme, l’armée allemande devrait compter 185 000 hommes, dont 15 000 volontaires, recrutés annuellement pour effectuer des périodes courtes. Quelles seront les répercussions sur la réserve militaire ? Depuis la chute du mur de Berlin, le service obligatoire, militaire ou civil, n’avait cessé d’être réduit par étape, passant de 18 mois avant la réunification du pays, à seulement six mois de nos jours. La Bundeswehr va donc devenir une armée de métier. Cette professionnalisation devrait lui permettre d'augmenter ses effectifs projetés en OPEX (Afghanistan et Kosovo). Jusqu’à aujourd’hui, les conscrits ne pouvaient y être projetées. LE SERVICE CIVIL DISPARAÎT AUSSI Défenseurs du concept du “soldatcitoyen”, les Allemands avaient mis en place dès la fin de la Guerre froide des mesures de réduction d’effectifs ayant pour effet des exemptions accordées à plus de 50% et, pour ceux qui refusaient de prendre les armes, un service civil.Surnommés les "Zivis", ces conscrits executaient alors leur service national au profit de la population dans les hôpitaux, les associations, les maisons de retraite, etc. Ce service là disparaît lui aussi. ■ [ Retraite ] L'Afghanistan compte double Désormais, les militaires français servant en Afghanistan vont bénéficier de la campagne double. n visite sur le porte-avions Charles-De-Gaulle, François Fillon a déclaré : « Aux combattants français en Afghanistan, j’ai décidé d’accorder le bénéfice de la campagne double sur proposition d’Alain Juppé, cette juste reconnaissance du prix payé par nos soldats répond à une demande légitime de leur part ». Il existe trois régimes : les demicampagnes, les campagnes simples et les campagnes doubles (accordées jusqu’à présent seulement lorsque la France est en guerre avec un autre pays). E Jusqu'à maintenant, l'Afghanistan, comme les autres OPEX, était considéré comme une campagne simple, autrement dit, une année passée sur le terrain équivaut à une année de bonification, et correspond donc à deux ans de service. Concrètement, cette nouvelle décision implique qu’en termes de retraite et des bonifications pour les pensions militaires (et non pas la solde perçue en OPEX), un séjour de six mois en Afghanistan correspondra désormais à 18 mois de service. ■ Source : http://www.marianne2.fr/blogsecretdefense/ janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 11 Actualités internationales [ Dernière minute ■ Dernière minute ■ Dern Par le capitaine (R) Lionel Pétillon Libye : opération Harmattan A l’heure où nous nous apprêtons à mettre ce numéro d’Armée & Défense sous presse, les opérations militaires viennent d’être déclenchées en Libye. Voici la chronologie d’une intervention dans laquelle la France tient un rôle majeur. MARS - Le groupe aéronaval (GAN), constitué du porteavions Charles-De-Gaulle, du pétrolier ravitailleur Meuse et des frégates Aconit et Dupleix, quitte l’arsenal de Toulon pour la Libye. Le GAN engage plus de 2 600 marins et 26 aéronefs : 10 hélicoptères embarqués sur les frégates et le porte-avions dont deux Caracal et un Puma de l’armée de l’Air ; le groupe aérien embarqué (GAé) sur le porte-avions qui compte huit Rafale Marine de la 12F, 6 Super-Etendard modernisés de la 17F et 2 E-2C Hawkeye de la flottille 4F de Lann Bihoué. 20 19 MARS - 13h00, le Sommet pour le soutien au peuple libyen se tient au Palais de l'Elysée. A l’issue et en application de la résolution 1973 votée à l'ONU, sur ordre du président de la République, ❚ le chef d’état-major des armées lance l’opération Harmattan, nom de la participation française à l’engagement militaire international d’opérations aériennes pour protéger la population libyenne contre les attaques des forces du colonel Kadhafi. ❚ 13h30, les avions de l’armée de l’air sont engagés dans le ciel libyen. Ils assurent des missions de défense aérienne pour faire respecter la zone d’exclusion aérienne dans la région de Benghazi et empêcher des frappes sur des cibles militaires identifiées au sol qui menacent la population civile. 12 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 ❚ 17h45, les chasseurs français déclenchent leur premiers tirs en direction des troupes et installations militaires du colonel Kadhafi. Les avions britanniques les rejoignent et opèrent des bombardements dans la nuit. Au total, une vingtaine d’aéronefs français sont engagés : 8 Rafale, 2 Mirage 2000-5, 2 Mirage 2000D, 6 avions ravitailleurs C135, un E3F Awacs, ainsi que les frégates antiaériennes et de défense aérienne Jean Bart et Forbin, positionnées au large de la Libye. 17 MARS -Le Conseil de sécurité de l'ONU adopte par 10 voix pour et 5 abstentions (Allemagne, Brésil, Chine, Fédération de Russie et Inde) la résolution n°1973 qui avait été élaborée et présentée à l’initiative de la France avec le Royaume-Uni, le Liban et les Etats-Unis. Elle donne tous les moyens, y compris militaires, sans délai, à la communauté internationale pour protéger les populations civiles libyennes. Cette résolution : ❚ exige un cessez-le-feu immédiat et la cessation totale des violences et de “ Ensemble sauvons le peuple libyen martyrisé ! Le temps se compte maintenant en jours, voire en heures. ” Nicolas Sarkozy. Extrait de la lettre aux chefs d'Etat et de gouvernement, 16 mars. 18 MARS - Nicolas Sarkozy s'entretient avec Barack Obama ainsi que le Cheikh Hamad Bin Khalifa al Thani, Émir du Qatar, le Premier ministre britannique David Cameron et le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, de la mise en œuvre de la résolution n°1973 adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU. La France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, avec le soutien de pays arabes, adressent un message au colonel Kadhafi. Ils estiment qu'un cessez le feu doit être mis en œuvre immédiatement. toutes les attaques et exactions contre la population civile ; ❚ autorise les États membres à prendre toutes mesures nécessaires pour protéger les populations et les zones civiles menacées d'attaque en Jamahiriya arabe libyenne, y compris Benghazi, tout en excluant le déploiement d'une force d'occupation étrangère sous quelque forme que ce soit et sur n'importe quelle partie du territoire libyen ; ❚ décide d'interdire tous vols dans l'espace aérien de la Jamahiriya arabe libyenne afin d'aider à protéger les civils; ière minute ■ Dernière minute ■ Dernière minute ■ Dernière minute ■ Dernière mi travailler ensemble pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire en Libye. © Présidence de la République / L.Blevennec 24 F É V R I E R - Le président de la République s'entretient avec Barack Obama pour évoquer la situation en Libye. Ils réitèrent leur exigence d'un arrêt immédiat de l'usage de la force contre la population civile. 21 FÉVRIER - Le Président “ condamne l'usage inacceptable de la force contre les Libyens qui n'exercent que leur droit fondamental à manifester et à s'exprimer l i b re m e n t . ” L e p r é s i d e n t d e l a République appelle à l'arrêt immédiat des violences et à une solution politique afin de répondre à l'aspiration du peuple libyen à la démocratie ■ et à la liberté. Autour du président de la République française, le Secrétaire général de la Ligue arabe, le président du Conseil européen, la Haute-Représentante pour la Politique étrangère et de sécurité et les Hauts-Représentants de tous les Etats (notamment des Etats-Unis et de Grande-Bretagne). Le chef libyen laisse entendre qu’il demande un cessez-le feu mais poursuit son offensive vers Benghazi. 16 MARS - Le président de la République adresse une lettre aux chefs d'Etat et de gouvernement des Etats membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Il souligne que depuis l'adoption de la résolution n°1970, le régime libyen a poursuivi ses actions meurtrières contre son peuple et n'a tenu aucun compte des demandes unanimes du Conseil de sécurité. 14 MARS - Le président de la République réunit au Palais de l'Elysée les ministres des affaires étrangères des pays du G8. Ils évoquent notamment la question de la situation en Libye. « Kadhafi doit quitter immédiatement le pouvoir. Son régime n'est plus un interlocuteur pour l'UE. » 11 MARS - Réunis à l'initiative de la France pour un Conseil européen extraordinaire consacré à la situation en Libye, les 27 membres de l'Union européenne condamnent unanimement les violences faites aux citoyens libyens. Ils considèrent le Conseil national de transition comme un interlocuteur politique. 10 MARS - Le Président reçoit, au Palais de l'Elysée, M. Mahmoud Jibril et M. Ali Essaoui, chargés des affaires internationales par le Conseil national libyen de transition (CNT). La France reconnaît le CNT comme le représentant légitime du peuple libyen. Nicolas Sarkozy et David Cameron adressent une lettre au président du Conseil européen Herman Van Rompuy. Ils demandent le départ de Mouammar Kadhafi, la reconnaissance du CNT comme interlocuteur politique valable. Ils condamnent l'usage de la force contre les civils et suggèrent la création d'une zone d'exclusion aérienne. 26 FÉVRIER - Le Conseil de sécurité de l'ONU adopte à l'unanimité la résolution n°1970, laquelle : ❚ prévoit la saisine immédiate du procureur de la Cour pénale internationale de la situation qui prévaut en Libye depuis le 15 février 2011 ; ❚ impose un embargo sur les armes en direction de la Libye ; ❚ gèle les avoirs et impose une interdiction de voyager à Mouammar Kadhafi, certains membres de sa famille et de hauts responsables du régime ; ❚ appelle les Etats-membres à Sources : Présidence de la République, ministère de la Défense, ministère des Affaires étrangères. Déclaration officielle* « En Libye, une population civile pacifique qui ne réclame rien d'autre que le droit de choisir elle-même son destin, se trouve en danger de mort. Nous avons le devoir de répondre à son appel angoissé. L'avenir de la Libye appartient aux Libyens. Nous ne voulons pas décider à leur place. Le combat qu'ils mènent pour leur liberté est le leur. Si nous intervenons aux côtés des pays arabes ce n'est pas au nom d'une finalité que nous chercherions à imposer au peuple libyen mais au nom de la conscience universelle qui ne peut tolérer de tels crimes. Je le dis avec solennité. Chacun se trouve désormais placé devant ses responsabilités. C'est une décision grave que nous avons été amenés à prendre. Au côté de ses partenaires arabes, européens, nord américains, la France est décidée à assumer son rôle, son rôle devant l'Histoire. » Nicolas Sarkozy * Extrait - déclaration du 19 mars 2011 au Sommet pour le soutien au peuple libyen. janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 13 Sous la loupe [ Partenariat Entreprises-Défense ] Susciter l’adhésion des employeurs a réserve opérationnelle a pour mission de renforcer les capacités des forces armées dont elle constitue une des composantes. Elle est formée de volontaires issus pour partie du secteur civil quel que soit leur statut (salarié, fonctionnaire, artisan, profession libérale…). Cette réserve opérationnelle est qualifiée de « réserve d'emploi » puisqu'elle fait partie intégrante des forces armées dont elle est une des deux composantes aux côtés de l'active : désormais, les tableaux d'armement des unités prévoient, aux côtés du personnel d'active, un certain nombre de réservistes L CLARIFIER LES RAPPORTS RÉSERVISTES/EMPLOYEURS L'activité militaire des réservistes opérationnels, qui est nécessairement prise pour partie sur leur temps de travail, ne doit pas mettre en péril leur activité civile et en particulier leurs rapports avec leurs employeurs. Parallèlement, une adhésion des employeurs à la politique de la réserve militaire doit être suscitée. Le Code de la défense organise cette réserve et clarifie les rapports entre les réservistes opérationnels et leurs employeurs. La loi permet d'assurer à la fois une protection des réservistes et une protection de leurs employeurs. Ici 14 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 © Ministère de la Défense Le partenariat Entreprises-Défense est un engagement gagnant-gagnant signé entre les entreprises publiques ou privées et le ministère de la Défense soutenant l’emploi des réservistes opérationnels. Le label Partenaire de la Défense nationale est matérialisé par ce logo. intervient le partenariat EntreprisesDéfense, expression dans laquelle le terme "entreprises" recouvre tous les organismes publics et privés employant du personnel, quel que soit leur statut juridique. LES CORRESPONDANTS RÉGIONAUX Le Conseil supérieur de la réserve militaire (CSRM) est chargé de la mise en place et du suivi de ce partenariat Entreprises-Défense au travers du Comité de liaison réserve-entreprises (CLRE) dont l'échelon régional est constitué d'un réseau de Correspondants régionaux entreprises-défense(CRED). Ces correspondants sont chargés d'obtenir, par la signature de conventions de partenariat, le soutien des acteurs socio-économiques en faveur de la réserve militaire, et d'assurer la médiation de premier niveau entre les employeurs, les réservistes et les forces armées. Début février 2011, 36 CRED étaient déjà opérationnels dans les régions suivantes : Alsace, Aquitaine, Auvergne, Bourgogne, Centre, ChampagneArdenne, Corse, Franche-Comté, Le prix de la Réserve militaire Ce prix, remis chaque année, distingue les meilleures actions et pratiques des entreprises « Partenaires de la Défense » en faveur de la réserve militaire. Il est piloté par le Conseil supérieur de la réserve militaire. Il comporte deux catégories, définies par la taille des entreprises, administrations, associations et collectivités qui concourent, à savoir celles qui comptent moins de 1 000 salariés, d'une part, et celles qui possèdent plus de 1 000 salariés d'autre part. Un trophée est remis au gagnant dans chacune de ces catégories. La première édition du prix de la Réserve militaire aura lieu au cours du premier semestre 2011. Seuls les « Partenaires de la Défense » bénéficiant d'une convention en cours de validité à la date de dépôt du dossier de candidature peuvent concourir. Règlement et dossier de candidature : http://www.defense.gouv.fr/reserves Ile-de-France, Languedoc-Roussillon, Limousin, Lorraine, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, HauteNormandie, Pays-de-la-Loire, Poitou-Charentes, Provence-AlpesCôte d'Azur, Réunion et Rhône-Alpes. Pour obtenir leurs coordonnées : http://www.defense.gouv.fr/reserves DES CONVENTIONS DE SOUTIEN Le Code de la défense (partie 4, livre 2) définit les conditions d'emploi des réservistes, et fixe en particulier leurs modalités d'absence. Les entreprises mettant en œuvre des dispositions plus favorables que celles prévues par cette loi, en signant avec le ministère de la Défense une convention de soutien à la politique de la réserve militaire, peuvent bénéficier de certains avantages et se voir attribuer, par arrêté ministériel, la qualité de « Partenaire de la Défense nationale ». L'objectif de ces conventions consiste à : ❚ matérialiser l'adhésion de l'entreprise à la politique des réserves et à l'esprit de défense ; ❚ la disponibilité et la réactivité des membres de l'entreprise titulaires d'un engagement à servir dans la réserve (ESR) ; ❚ améliorer les conditions de rémunération des réservistes pendant leurs activités militaires par le maintien de tout ou partie de leur salaire ; ❚ resserrer les liens entre l'entreprise et les forces armées par l'intermédiaire de ses réservistes et du référent-Défense désigné dans l'entreprise, interlocuteur direct du CSRM ; ❚ mettre en place le socle d'un partenariat durable entre la Défense et l'entreprise permettant le développement d'autres domaines ou formes de coopération. REMBOURSEMENT DES FORMATIONS Parmi les avantages dont peuvent bénéficier les entreprises signataires de conventions de partenariat, figurent : ❚ l'attribution du label « Partenaire de la Défense nationale » et du logo qui lui est associé. Ce dernier peut être utilisé par l'entreprise sur ses documents et supports pendant la durée de la convention, sous réserve du respect du code des marchés publics ; ❚ la disposition de la loi relative à la formation professionnelle continue : elle permet le remboursement aux entreprises de certains coûts de salaires et de charges sociales, en prenant en compte au titre de la formation professionnelle continue de l'entreprise certaines formations militaires reçues par les salariés réservistes au cours de périodes de réserve opérationnelle ; ❚ l'initiation à l'intelligence économique au travers d'un stage de haut niveau basé sur l'appropriation des méthodes et des outils militaires au profit des entreprises. LE PLAN PRÉVISIONNEL ANNUEL D’ACTIVITÉS L'établissement de ces conventions implique un dialogue préalable permanent, étroit et constructif, entre le chef d'entreprise concerné et l'autorité militaire responsable de l'emploi des réservistes. Ce dialogue doit permettre à chacun des partenaires de prendre pleinement conscience des contraintes et des possibilités de l'autre, et d'établir avec le réserviste le plan prévisionnel annuel d'activités, assurant ainsi, au bénéfice de chacune des parties, une triple planification : celle de l'emploi du réserviste par l'autorité militaire, celle de l'absence de l'employé de son poste de travail habituel, et celle du réserviste dans son propre planning. Par ailleurs, signer une convention de partenariat, c’est pour l'entreprise : ❚ lui donner les moyens de mieux connaître ses salariés réservistes ; ❚ reconnaître leur civisme et stimuler leur polyvalence ; ❚ favoriser leur épanouissement et leur équilibre ; ❚ avoir compris l'intérêt qu'elle pouvait tirer des qualités que ses salariés réservistes développent au niveau militaire (esprit d’équipe, sens des responsabilités, goût de l’initiative, réflexe du rendu-compte, discipline, loyauté, sang-froid et réactivité positive en gestion de crise… ❚ ouvrir des horizons en matière d'ACM (actions civilo-militaires). Début février 2011, 313 conventions étaient actives. Elles ont été signées avec des PME, de grandes entreprises, ■ des collectivités publiques, etc. Sources : SecGén CSRM 1er séminaire Réserve dans le groupe Safran Le groupe Safran, leader mondial de haute technologie pour l’aéronautique, la défense et la sécurité, e t entreprise “ Partenaire de la Défense ”, organisait le 3 décembre dernier son premier séminaire Réserve. L’événement a réuni 120 participants sur le thème de la réserve militaire parmi lesquels des représentants de la direction générale de Safran, des directeurs des ressources humaines des sociétés du Groupe, des salariés réservistes ainsi que des personnalités de la Défense. Ce séminaire avait pour objectif : - d’encourager les activités Réserve auprès des salariés du Groupe afin de dynamiser cette fonction ; - de sensibiliser les DRH et managers de Safran ; - de présenter aux militaires toute l’importance que le groupe Safran accorde à l’activité Réserve. Un constat : la principale difficulté est d'identifier les salariés volontaires pour rejoindre la réserve militaire, « les faire sortir du maquis », a confié avec humour le général Tavernier, Secrétaire général du CSRM. janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 15 Dossier Liban [ FINUL 1978-2011 ] Synthèse par le capitaine (R) Lionel Pétillon La France au cœur du dispositif Depuis mars 1978, la FINUL a pour mission de maintenir la paix au Liban. Les soldats français furent les premiers à former son ossature. La France est aujourd’hui le deuxième contributeur en troupes. a FINUL (Force intérimaire des Nations Unies au Liban) a été créée le 19 mars 1978 par le Conseil de sécurité des Nations Unies lors du vote de la résolution 425 (adopté par 12 voix contre zéro, avec 2 abstentions : Tchécoslovaquie et URSS). Selon ses propres termes, cette résolution : ❚ demande que soient strictement respectées l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance politique du Liban à l'intérieur de ses frontières ; ❚ demande à Israël de cesser immédiatement son action militaire contre l'intégrité territoriale du Liban et de retirer sans délai ses forces de tout le territoire libanais ; ❚ décide (…) d'établir immédiatement sous son autorité une force intérimaire des L‘ONUST, le médiateur L’ONUST (Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve) a été créée pour assister le Médiateur et la Commission de la Trêve à superviser la trêve en Palestine. Depuis sa création, l'ONUST a accompli d’autres missions comme l'observation du cessez-le-feu dans le Canal de Suez et les hauteurs du Golan qui a suivi la guerre israélo-arabe (juin 1967). Aujourd'hui, l'ONUST coopère avec la FNUOD sur les hauteurs du Golan dans le secteur israélo-syrien, et avec la FINUL, dans le secteur israélo-libanais. 16 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 © Archives UNOR L Le QG de la FINUL à Naqoura Nations Unies pour le Sud du Liban aux fins de confirmer le retrait des forces israéliennes, de rétablir la paix et la sécurité internationales et d'aider le Gouvernement libanais à assurer la restauration de son autorité effective dans la région. MENACE POUR LA SÉCURITÉ INTERNATIONALE Presque 30 ans plus tard, la résolution 1701 du 11 août 2006 marque la seconde grande étape dans l’histoire de la FINUL. Elle est votée suite aux graves événements du mois de juillet qui vont engendrer le rapatriement de milliers de ressortissants européens et français. Considérant que la situation au Liban constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales, le Conseil de sécurité des Nations Unies : ❚ lance un appel en faveur d’une cessation totale des hostilités fondée, en particulier, sur la cessation immédiate par le Hezbollah de toutes les attaques et la cessation immédiate par Israël de toutes les offensives militaires ; ❚ demande au Gouvernement libanais et à la FINUL (…) de déployer leurs forces ensemble dans tout le Sud, et demande au Gouvernement israélien (…) de retirer en parallèle toutes ses forces du Sud-Liban ; ❚ réaffirme son ferme appui en faveur du strict respect de la Blue Line ; ❚ demande l’application intégrale des © Alain Bourderau Sur une route du Liban, derrière un VAB français de la FINUL. dispositions pertinentes des Accords de Taëf et des résolutions 1559 (2004) et 1680 (2006) qui exigent le désarmement de tous les groupes armés au Liban. Enfin, désormais, pour mener a bien ses missions, la FINUL voit son effectif autorisé augmenter à hauteur de 15 000 militaires. 30 PAYS CONTRIBUTEURS Aujourd’hui, la FINUL dispose de 11 961 hommes (au 31 décembre 2010), appuyés par du personnel civil recruté sur le plan international et local. La mission est aussi appuyée par environ 50 observateurs militaires de l'ONUST (lire encadré ci-contre). Une trentaine de pays fournissent des effectifs à la FINUL qui, depuis le 28 janvier 2010, est placée sous le commandement du général de division espagnol Alberto Asarta Cuevas. Un seul Français à ce jour l’a précédé dans ces fonctions ; il s’agissait du général Alain Pellegrini (2004-2007). Malgré la violence de certaines périodes et la durée du conflit, les pertes en vie humaines sont fort heureusement proportionnellement peu élevées : 274 soldats, 2 observateurs militaires, 14 membres du personnel civil, soit 290 victimes. Le camp français est le plus touché avec 134 tués (le premier en 1948, mandat ONUST), notamment lors d’attentats suicide. LA CONTRIBUTION FRANÇAISE À LA FINUL La France est le deuxième contributeur en troupes de la FINUL avec environ 1 500 soldats. Plus d'une centaine sont affectés dans les états-majors de la FINUL à Naqoura et du secteur ouest italien à At Tiri. Environ 1 300 arment le GTIA avec une double mission de QRF et de contrôle de zone. Les militaires français au Liban sont déployés dans le cadre de l'opération Daman. Le RepFrance, représentant des éléments français, est le général de brigade François-Xavier Le Pelletier de Woillemont qui est aussi le chef d'état-major de la FINUL. Chronologie des événements 1978 ❚ 11 mars : attentat contre Israël revendiqué par l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) basée au Liban. ❚ 15 mars : Israël riposte et envahit le Sud Liban. ❚ 19 mars : le Conseil de Sécurité des Nations Unies vote les résolutions 425 et 426 ( déploiement de la FINUL). ❚ 22 mars : les premiers Casques bleus déployés sont français (750) sur 4 500 hommes. 1982 ❚ Juin : échanges de tirs à la frontière ; les troupes israéliennes entrent de nouveau au Liban et encerclent Beyrouth. La FINUL reste positionnée derrière les lignes israéliennes et limite son action à la protection et l'assistance humanitaire de la population. ❚ 16-17 septembre : massacre de plusieurs centaines de réfugiés palestiniens rassemblés dans les camps de Sabra et Chatila (Beyrouth-Ouest) 1983 ❚ 23 octobre : attentat commis par le Hezbollah contre le QG français (le Drakkar), tuant 58 soldats français (1er et 9e RCP). janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 17 Dossier Liban [ FINUL 1978-2011 ] Le 420e DetSout Après près de 29 ans de présence au Liban, le 420e détachement de soutien logistique, stationné à Naqoura au Sud-Liban, a été dissout le 10 novembre 2007. La veille, une cérémonie avait marqué le transfert de la garde du QG de la FINUL à un contingent italien ainsi que la dissolution du 420e DSL qui avait assuré cette tâche depuis 1978. ❚ Le Groupement tactique interarmes (GTIA) aux ordres depuis janvier 2011 du colonel Gilles Haberey, chef de corps du 92e RI, était jusqu’à ce début d’année armé des canons de 155 AUF1 et de véhicules blindés chenillés AMX10P. Leur remplacement est en cours par les 155 mm Caesar et les VBCI. Le GTIA dispose aussi de radars Cobra et de postes de tirs de missiles Mistral. Conformément à l'esprit de la résolution 1701, les contacts avec l'armée libanaise sont quotidiens, notamment avec la 11 e brigade mécanisée libanaise qui partage une partie de sa zone avec le GTIA. Le 1er novembre 2010, le GTIA a relevé l'ancienne force de réaction rapide de la FINUL et depuis, il assume en parallèle deux missions : ❚ La mission de sur veillance de l'application de la résolution 1701 dans une zone qui s'étend des rives du Litani jusqu'à la Blue Line et qui comprend notamment les localités de Dayr-Kifa, Khirbat Selim, Tibnin, At Tiri et Bint-Jubayl. ❚ Des actions au profit de la population libanaise sont également menées par le GTIA : aide médicale, projets de reconstruction, enseignement. Un certain nombre de ces actions sont d’ailleurs confiés à des réservistes contribuant aux CIMIC (actions civilo-militaires). Dans le cadre de la réorganisation générale de la FINUL, le mandat français qui commence verra prochainement fusionner les unités de la QRF et du GTIA pour former une force de réserve du commandant © Archives UNOR ❚ La mission de QRF : cette force de réaction rapide (env. 300 hommes) est placée depuis janvier 2011 sous le commandement du lieutenantcolonel Dartencet du 68e Régiment d’artillerie d’Afrique. Elle est articulée autour de l'escadron d'éclairage, d'intervention et d'appui direct (ERIAD) et des moyens d'appui artillerie. Elle peut intervenir dans l'ensemble de la zone d'opérations de la FINUL. Une vue sur la Blue Line délimitée par ces bornes peintes. 18 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 de la FINUL (FCR, force commander reser ve) qui sera placée sous le commandement du colonel Haberey. Cette nouvelle unité se verra attribuer des responsabilités opérationnelles qui couvriront l’intégralité de la zone d’opérations de la FINUL. LA COMPOSANTE MARITIME Fondée en 2006 (résolution 1701), la force navale vient renforcer la FINUL. Le 1er mars 2009, le contreamiral français Jean-Louis Kérignard a remis le commandement de la composante maritime de la FINUL (TF 448) à l'amiral belge JeanThierry Pynoo. Les unités de notre Lexique FINUL : Force intérimaire des Nations unies au Liban. FNUOD : Force des Nations Unies chargée d´observer le dégagement, établie en 1974 à la suite de la conclusion de l´Accord sur le dégagement des forces israélienne et syrienne des hauteurs du Golan. ONUST : Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve. FAL : Forces armées libanaises. QRF : Quick Reaction Force (Force de réaction rapide). VBCI : Véhicule Blindé de Combat d'Infanterie. GTIA : Groupement tactique interarmées. EUROMARFOR : créée le 15 mai 1995 par la volonté de quatre pays du sud de l'Europe (France, Italie, Portugal, Espagne), cette force navale non permanente et pré-structurée, avec des capacités aéronavales et amphibies, fait partie du dispositif de défense européen. Blue Line (Ligne bleue) : zone sensible, la frontière entre Israël et le Liban reste extrêmement contrôlée, d’un côté par l'armée israélienne et de l'autre par les casques bleus de l’ONU et les forces armées libanaises. Sans être la frontière, la Blue Line est une délimitation qu'aucune partie n'est autorisée à franchir. Chronologie des événements (suite) 1985 ❚ Retrait partiel israélien qui laisse des troupes au Sud Liban. La FINUL met tout en œuvre pour limiter le conflit et protéger la population locale. © EMA/Armée de terre 1996 A droite, le général Xavier de Woillemont, chef d’état-major de la FINUL et représentant militaire de la France au Liban. marine nationale de la TF 448 sont désormais dirigées vers d'autres missions. La TF 448 agit au large des côtes libanaises conformément aux résolutions 1701, 1773 et 1832 du Conseil de sécurité. Son mandat consiste à aider les autorités libanaises à contrôler les flux maritimes, à veiller à ce qu'aucune livraison illégale d'armes ne parvienne par mer sur le sol libanais, à fournir une capacité d'évacuation de ressortissants et à former la marine libanaise pour qu'elle puisse, à terme, assurer toutes ses missions de souveraineté. LE DÉTACHEMENT DE GÉNIE Directement subordonné au général commandant la FINUL, le détachement du génie (DETGEN) est régulièrement sollicité dans le cadre d’actions de déminage et dépollution (enlèvement de munitions et sous-munitions nonexplosées). Il a récemment été engagé pour appuyer les opérations de marquage de la Blue Line. Le 11 février, les sapeurs français arrivés fin janvier au Liban ont été accrédités par l’UNMAC (United Nations mine action center) et le RMAC (Regional Mine Action Center). Ils peuvent désormais conduire des actions de déminage au sud Liban et poursuivre la réalisation de couloirs dépollués autour la Blue Line. ■ Sources : EMA/ministère de la Défense ; ministère des Affaires étrangères, Nations unies. ❚ 18 avril : une patrouille israélienne prise à partie entraîne les tirs de l'artillerie israélienne sur un camp de l'ONU à Qana, où sont réfugiés 800 libanais. 120 civils libanais sont tués, plus de 500 personnes sont blessées dont 4 Casques bleus. 2000 ❚ 17 avril : Israël informe l'ONU de son intention de retirer ses troupes du Sud Liban. ❚ 25 mai : redéploiement des troupes israéliennes, conformément aux résolutions de 1978. ❚ Juin : l'ONU notifie aux gouvernements israélien et libanais le tracé de la ligne de retrait, la Blue Line. ❚ Juillet : résolution 1310 renforçant les effectifs de la FINUL à 5 700 hommes. Le gouvernement libanais déploie ses forces de sécurité et son administration au Nord de la zone de la FINUL mais pas le long de la Blue Line. 2001 ❚ 30 janvier : résolution 1337 ramenant les effectifs de la FINUL à 4 500 personnes. ❚ Automne : départ des contingents irlandais et finlandais ; les effectifs de la FINUL passent à 3 600. Poursuite des violations mineures de la Blue Line (autour des fermes de Chebaa). 2005 ❚ 14 février : assassinat de Rafik Hariri, ancien Premier ministre libanais. ❚ 29 juillet : résolution 1614 demandant au gouvernement libanais « d'exercer pleinement et effectivement son autorité exclusive » dans tout le sud, et de contrôler et de monopoliser l'emploi de la force « sur l'ensemble de son territoire ». 2006 ❚ 12 juillet : tirs de roquettes, franchissement de la Blue Line enlèvement de 2 soldats israéliens et assassinat de 3 autres par le Hezbollah. Israël riposte par des attaques terrestres, maritimes et aériennes dont certaines à l'intérieur de la zone de la FINUL et au-delà. Opérations d'évacuations de ressortissants, dont Baliste pour la France : 14 000 personnes dont 10 000 Français sont évacuées ; 8 000 le sont par des moyens militaires. ❚ 11 août : résolution 1701 demandant la cessation immédiate de toutes les attaques du Hezbollah et des offensives militaires israéliennes au Liban. Les effectifs autorisés passent à 15 000 hommes et la FINUL compte désormais une force navale. ❚ 25 août : arrivée de 200 soldats français du génie, premiers renforts de FINUL, qui doublent ainsi le contingent français. ❚ 15 septembre : déploiement des contingents italien, français et espagnol pour faciliter le retrait des troupes israéliennes et le déploiement de l'armée libanaise. La FINUL poursuit sa montée en puissance jusqu'à stabiliser ses effectifs autour de 13 000 Casques Bleus 2010 ❚ 30 août : le Conseil de sécurité proroge d’un an le mandat de la Finul, jusqu'au 31 août 2011, sans modification du mandat actuel. janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 19 Dossier Liban [ Sur le terrain ] Par le commandant (R) Alain Bourderau Quatre mois à Beyrouth Eté 2010 : une opportunité s'offre à moi de partir en OPEX ; la deuxième dans ma carrière de réserviste après le Kosovo. Je suis heureux de me sentir à nouveau utile et actif. olontaire depuis de nombreuses années auprès du GIACM (Groupement interarmées des actions civilo-militaires ; CIMIC en anglais)1, j'accepte avec joie et fierté cette nouvelle mission. La coopération civilo-militaire désigne l’ensemble des actions non strictement militaires réalisées au profit de l’environnement civil afin de favoriser le retour à la normale dans un pays aux infrastructures et à l’économie endommagées. Je suis désigné pour être le conseiller CIMIC2 (CONSCIMIC) du général français commandant les forces françaises stationnées au sud Liban © Archives Alain Bourderau V Coopération civilo-militaire En complément des missions de surveillance de l’application de la résolution 1701, adoptée le 14 août 2006 par l’ONU, et de force de réaction rapide, sous les ordres du général commandant la FINUL, la France assure dans sa zone de responsabilité des missions de coopération civilo-militaire (CIMIC). La CIMIC au Liban cherche à s’orienter vers une relance de l’activité économique en réhabilitant de petites infrastructures (route, générateur, forage…) ou en développant des projets essentiellement agricoles (olives, apiculture, élevage, plantations…). Elle mène également des actions humanitaires : 200 consultations médicales hebdomadaires, équipements de centres médico-sociaux, cours de français pour 160 élèves par semaine, accompagnement scolaire, soutien de petits métiers, etc. Alain Bourderau, alors capitaine, en compagnie de Son Excellence M. Denis Pietton, ambassadeur de France au Liban. et COS3 à l'Etat-Major de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). Je vais partir pour quatre mois. Bien que basé à Beyrouth au sein de l'Ambassade de France, j’effectuerai malgré tout de nombreux déplacements, notamment dans le sud du pays, zone de présence et de responsabilité des célèbres casques bleus. 1 Source : ambassade de France au Liban 20 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 GIACM : Groupement interarmées des actions civilo-militaires. Basée à Lyon, cette structure interarmées unique et atypique est vouée à la projection et à l'action. Le GIACM est constitué de 100 permanents et de 350 réservistes. POINT DE SITUATION Tous les samedis, j'assiste à la réunion de commandement. Nous sommes une quinzaine rassemblés autour du général. Dans la salle, le drapeau tricolore côtoie celui de l'ONU. Tour à tour, chaque conseiller dresse un point de situation dans son domaine d'expertise sur les actions menées lors de la semaine écoulée et informe le RepFrance4 des évènements majeurs à venir. CIMIC : CIvil Military Cooperation. COS : Chief Of Staff (Chef des Opérations). RepFrance : la plus haute autorité militaire française sur le théâtre. 5 DTO : Disponibilité Technique Opérationnelle. 2 3 4 DÉFENDRE LA FRANCOPHONIE C'est à mon tour de prendre la parole. La défense de la francophonie est un axe prioritaire dans la région. Des cours de français sont organisés par le Service de coopération et d'action culturelle de l'ambassade de France. Les militaires animent ces séances. Le contact avec les jeunes des écoles est excellent permettant ainsi une bonne intégration de la Force dans de nombreux villages sensibles. Une date est convenue pour réunir autour du général les représentants influents de la région : maires, directeurs d'écoles, professeurs et instituteurs. Une bonne occasion pour faire plus ample connaissance et inscrire la présence française comme une volonté de participer au développement culturel du pays. ENTRETENIR, COORDONNER, FACILITER, DÉVOLOPPER… J'entretiens un réseau de relations avec les acteurs civils, notamment les opérateurs français (économiques, institutionnels...) mais aussi étrangers (ambassades, Fonds de développement). Les contacts et © Archives Alain Bourderau Tout est passé en revue : - des incidents se sont produits à proximité de la frontière syrienne faisant trois morts au sein de l'armée libanaise ; - la faction chiite Hezbollah met la pression sur le gouvernement à propos du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) chargé de juger les assassins présumés de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri ; - la tension monte avec la visite du président iranien dans la région ; - la compagnie du génie vient de finir de déminer une parcelle longeant la Blue Line ; - la campagne de vaccination contre la grippe continue parmi les militaires français ; - la DTO5 reste excellente alors que le VBCI (Véhicule Blindé de Combat d'Infanterie) remplace peu à peu le VAB vieillissant. Le mausolée Rafic Hariri à Beyrouth missions sont variés. Je coordonne par exemple l'action d'ONG (organisations non gouvernementales) pour des projets de développement de coopératives oléicoles et apicoles, ou des projets de remplacement de la culture du tabac par des plantes aromatiques. Je facilite une opération de reforestation avec plus de 10 000 arbres plantés conjointement par des militaires et les enfants des villages avoisinants. Je contacte des journalistes, des députés et des ministres pour des conférences à l'état-major de la FINUL. J'envoie vers Paris des informations sur des projets de barrages hydrauliques et d'installations photovoltaïques en prévision d’une réunion importante dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée (UPM) qui va bientôt avoir lieu. Le président de la République qui a lancé l'idée, souhaite proposer des exemples concrets. Les actions au quotidien de liaison vers l'Agence française de développement (AFD), le Fonds social de développement (FSD), la Banque mondiale, l’Union européenne, les ambassades et les entreprises privées sont aussi essentielles afin de dégager des moyens financiers. Ils permettent de réaliser des projets de plus ou moins grande importance mais toujours en soutien de la Force ou dans le cadre d'une stratégie plus globale. RÉSERVISTES ET EXPERTS Ma mission fut l’une parmi tant d’autres menées par des réservistes au Liban. J’eus d’ailleurs l’occasion d’y croiser un camarade de longue date qui avait suivi son unité spécialisée dans le soutien et la logistique. Mais beaucoup d'actions CIMIC sont menées par des réservistes ou grâce à leur contribution. Ce sont des spécialistes de tous horizons qui viennent renforcer les éléments d'active et apporter leur expertise. ■ Si Dieu le veut Le Liban est une mosaïque de dix-huit confessions religieuses différentes. Il est en quelque sorte un laboratoire géant de l'Humanité. Le peuple libanais, malgré ses souffrances, a su pourtant garder sa force et sa Foi. « Si Dieu le veut, tout ira mieux demain » comme se plaisent à le répéter si souvent les Libanais. Beaucoup d'hommes et de femmes que j'ai rencontrés m'ont ainsi montré leur courage teinté, il est vrai, d'une bonne dose de fatalisme de ceux qui ont déjà vécu les mêmes évènements plusieurs fois. Ils ont fini par développer leur propre philosophie de la vie : « Vivons pleinement ce jour, car Dieu sait ce qu'il adviendra demain ». L'Histoire leur a toujours donné raison. janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 21 L’Entretien [ Antoine Sfeir ] Propos recueillis par le capitaine (R) Lionel Pétillon Le Proche-Orient en questions : révolutions, communautés, conflits... Président du Centre d'études et de réflexions sur le Proche-Orient, directeur de la revue les Cahiers de l'Orient, Antoine Sfeir est expert d’Afrique du Nord et du Proche-Orient. Il parle du Liban et commente la carte géopolitique actuelle des pays arabes. Biographie express Antoine Sfeir a effectué une préparation militaire au Liban. Contacté il y a environ deux ans par les trois armées pour intégrer la réserve citoyenne, il a choisi, de rejoindre la marine nationale avec le grade de capitaine de vaisseau. ❚ 1948 : naissance à Beyrouth. ❚ 1968-1976 : coresponsable du service étranger du quotidien francophone libanais L'OrientLe Jour. ❚ 1976 : victime d’un enlèvement pendant la guerre du Liban. ❚ 1977 : participe à la fondation du journal J'informe. ❚ 1985 : fonde le trimestriel Les cahiers de l'Orient. ❚ Jusqu'en 1989 : est journaliste à La Croix et au Pèlerin. Antoine Sfeir est également professeur en relations internationales au CELSA (l'École des hautes études en sciences de l'information et de la communication) et consultant de diverses émissions radio et télé. Enfin, il préside le Centre d'études et de réflexions sur le Proche-Orient. Armée & Défense • Vous rentrez juste d’une tournée au Proche-Orient. Quelle est la « température » là-bas ? Antoine Sfeir • Elle est différente selon les pays. Au Caire, on sent une fébrilité parce que l’on prépare le référendum, les élections législatives et présidentielles. Une fébrilité aussi d’une parole libérée ; tous le monde émet ses critiques positives ou négatives. On s’inquiète aussi beaucoup de la montée de la confrontation entre chrétiens et musulmans, beaucoup ! Comme ce n’est pas dans les mœurs et dans la mentalité égyptienne, ils sont très vigilants par rapport à l’avenir. Les gens sont toujours aussi chaleureux. Les officiels, y compris l’état-major, parlent très clairement de l’armée qui est garante de l’ordre publique, de la constitution et de la signature internationale de l’Egypte. A. & D. • Et en Jordanie ? A. S. • Les choses sont différentes. La monarchie n’est pas critiquée ; le roi l’est indirectement par sa femme que l’on surnomme parfois Leïla Trabelsi [ndlr : du nom de la femme du 1 22 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 l’ex-Président tunisien] parce qu’on la voit dans les magasins faire du shopping. On entend aussi dire qu’il est le fils de la Britannique, ce qui n’est pas un compliment pour un hachémite1. On parle aussi beaucoup de l’ancien prince héritier qui ne vit pas dans le pays. A. & D. • Quelle est la place des Frères musulmans (mouvance islamiste) dans ces révolutions ? A. S. • En Egypte, les Frères musulmans ont vu le mouvement démarrer sans eux et ont essayé de le rattraper. Ils ont fait des prières sur la place Al-Tahrir au Caire, auxquelles ont répondu les jeunes par une messe le dimanche ! On est dans la bataille des symboles. En Jordanie, les Frères musulmans qui ont été au gouvernement et au parlement eux, essayent de contrôler le mouvement. Ils y arrivent mais sont loyalistes et légalistes et ne se dressent pas contre le Hachémite. Plus inquiétant, c’est la lettre signée fin février par les 36 dirigeants de tribus dont la presse occidentale n’a pas parlé. Le système hachémite tient Hachémite : dynastie des descendants de Mahomet ; le roi Abdallah II de Jordanie est le 43e. © Lionel Pétillon par le système tribal et lorsque les dignitaires de ces tribus dénoncent la corruption [ndlr : notamment celle de la reine Rania], on se dit que cela vient de dépasser un certain stade car lorsqu’ils s’adressent au roi, ils s’adressent en fait à « toi fils des Hachémites »… autrement dit, n’oublie pas d’où tu viens ! vous êtes contre la démocratie. Donc ils assurent le service minimum. Mais ils sont surtout inquiets à long terme et craignent les mauvaises surprises s’il advient un quadrillage de la société par les Frères musulmans au travers d’élections transparentes et libres. Cependant, leur inquiétude prioritaire est le Liban puis le Yémen. “ En Egypte, les Frères musulmans ont fait des prières sur la place Al-Tahrir auxquelles ont répondu les jeunes par une messe le dimanche ” ! A. & D. • Comme les Israéliens viventils cela ? A. S. • Ils sont très inquiets. S’ils parlent en bien des insurgés, on pense alors qu’Israël les soutient. Et ce qui est étonnant, c’est que ni en Tunisie ni en Egypte, le mot Israël n’a été prononcé ; comme si cette génération qui n’a connu que cela depuis 30 ans ne se sentait pas obligé de trouver un alibi en Israël comme l’ont fait les dictatures auparavant. Et si les Israéliens ne parlent pas des insurgés, ils ont peur qu’on leur dise : A. & D. • On parle beaucoup moins du Yémen, et pourtant… A. S. • Celui qui contrôle le détroit de Bab El Mandeb [ndlr : entre Djibouti et le Yémen] contrôle du coup le canal de Suez, contrôle à droite l’Arabie, à gauche l’Egypte ; contrôle en même temps la corne de l’Afrique et le Golfe d’Aden et donc aussi le début du Golfe Persique et le détroit d’Ormuz. C’est une situation éminemment stratégique ; le Yémen est une des bases arrières d’Al-Qaida. A. & D. • Pourquoi le Proche-Orient estil au cœur des conflits contemporains ? A. S. • En 1974, le secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger a déclaré que désormais les Etats-Unis seraient les interlocuteurs incontournables, sinon les seuls, de tous les conflits dans cette région du monde. Or, en 1974, il n’y en avait aucun à part le gros et unique conflit israélo-arabe. A partir de 1975, on a assisté à une série extraordinaire, un véritable chapelet de conflits à commencer par la guerre du Liban. On l’a voulu civile dès le début alors qu’il y avait comme éléments extérieurs les Palestiniens, les Syriens, les Arabes avec la Force arabe de dissuasion, les Israéliens en 1978 puis en 1982. La première manifestation civile de la guerre est arrivée 8 ans après avec la « guerre de la montagne », en septembre 1983, et les affrontements entre miliciens druze et chrétiens. Et tout cela est caché par l’année 1979, l’annus horribilis pour l’Occident : la révolution iranienne, l’invasion de l’Afghanistan par l’armée soviétique et surtout la guerre Irak-Iran qui est janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 23 L’Entretien [ Antoine Sfeir ] coup tenté par une ghettoïsation volontariste. Cette ghettoïsation est maintenant dans les mentalités ; le mur est dans les esprits. C’est une négation totale de la vocation du peuple juif qui est d’être partout dans le monde. Tout cela est beaucoup plus effrayant que les conséquences stratégiques. A. & D. • Ce communautarisme existait pourtant bien avant, non ? A. S. • Oui et non. Les Français et un peu les Anglais avaient réussi à installer des Etats-nation avec une citoyenneté. A partir du moment où on a attaqué le régime, tel celui de Saddam Hussein, on a donné tout d’un coup un espoir aux chiites opprimés de retrouver une certaine autonomie. Ils ont récupéré tout le pouvoir sauf Bagdad ; les sunnites ont perdu tous les pouvoirs sauf Bagdad. Au Liban, on a passé 15 ans à dresser les communautés les unes contre les autres. En Algérie, on voit les Kabyles prendre de l’essor avec la reconnaissance de leurs droits, de leur autonomie, de leur langue ; cela atteint les berbères du Maroc. Partout, il y a cette communautarisation au moment où, en Israël même, on entend dire : « puisqu’ils ne veulent pas vivre avec nous, vivons seuls ». Pour la première fois, on observe ce peuple juif venu de l’errance et ayant subi des ghettoïsations être tout à 24 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 premier client et le premier fournisseur du Liban ; aujourd’hui, elle est le troisième après les Italiens et les Espagnols. Il faut donc être vigilant sur ce point. A. & D. • La participation française à la FINUL ne permet-elle pas à notre armée d’acquérir une expérience opérationnelle ? A. S. • Pas seulement, ça c’est le premier degré ; il faut aller voir plus loin, vers la FINUL. Les seuls qui rentrent dans les familles et sont reçus par elles, ce sont les Français ; les seuls qui sont des empêcheurs de tourner en rond pour les forces ou les diplomaties contestataires, ce sont les Français. A. & D. • Cela veut dire que la France ne peut plus partir du Liban ? A. S. • En tant que Libanais d’origine, je dirais que la France ne doit plus partir du Liban. Si vous faites aujourd’hui un référendum au Liban, il y a unanimité sur ce point. © Lionel Pétillon en fait bel est bien la première guerre du Golfe. Ce chapelet de guerres a abouti à l’éclatement du monde arabe et l’émergence de petits conflits. Le Liban lui, est devenu le champs de bataille des conflits des autres, entre le chiisme et le sunnisme, entre l’Arabie et l’Iran. Ensuite, il y a eu le Yémen, l’Irak, et toujours entre sunnites et chiites. Nous assistons à une troisième guerre mondiale entre sunnites et chiites qui a commencé en Afghanistan puis au Pakistan, en Irak, en Inde, au Liban, etc. Le Proche-Orient comme on dirait en termes militaires, est une pétaudière… en tous les cas une véritable poudrière. Tous les ingrédients sont là pour avoir des conflits religieux, ethniques, territoriaux et stratégiques. Une chose a cependant changé aujourd’hui : on peut régler le problème israélo-palestinien mais ça ne règlera pas tous les autres conflits. On a ouvert la boîte de Pandore ; on a atomisé, on a communautarisé la région. A. & D. • Qu’est-ce que la France a à gagner, ou à perdre, pour s’impliquer autant au Liban et depuis si longtemps ? A. S. • C’est une question qu’il faut poser aux autorités françaises. Veulent-elles oui ou non sauvegarder le seul bastion francophone au Proche-Orient ? A. & D. • Les Casques bleus sont-ils vraiment perçus comme les soldats de la paix par cette population qui vit finalement en guerre depuis plus de 30 ans ? A. S. • C’est plus que cela ; c’est un rempart contre la guerre. Autrement dit, si les Casques bleus n’étaient pas “ La France ne doit plus partir du Liban. Si vous faites aujourd’hui un référendum au Liban, il y a unanimité sur ce point ” A. & D. • Serait-ce uniquement une histoire de francophonie ? A. S. • La francophonie ne se résume pas seulement à la langue. Lorsque vous avez au bout d’une génération des ingénieurs, des médecins, des avocats, des techniciens, des informaticiens qui sont francophones ; ils vont naturellement acheter français, ils vont naturellement être, en quelque sorte, des agents de la France. Ce n’est pas une question de francophonie, c’est une question de présence culturelle englobant le politique et l’économique. Avant la guerre, la France était le là, il y aurait eu beaucoup plus de conflits militaires. Ça ne veut pas dire qu’il n’y en aura pas ; cela veut dire qu’il y en aura beaucoup moins. A. & D. • Ils n’ont pourtant pas empêché les incursions. Et l’on voit maintenant des pays comme la Tunisie et l’Egypte qui gèrent eux-mêmes leurs problèmes. N’est-ce pas finalement un désaveux du soutien de l’Occident et parfois de ses Casques bleus ? A. S. • Pas au Liban. La FINUL empêche des forces contestataires comme le Hezbollah d’agir plus encore en dictateur de la région du se sont faites confisquées : 1789, 1848, 1917… Comment faire pour que ces révolutions demeurent la « révolution du jasmin » en Tunisie, la révolution de la place Al-Tahrir en Egypte, sans tentatives de récupération ? Je n’ai pas de réponse… A. & D. • Les révolutions arabes actuelles sont-elles des situations politiques qui permettront de mettre un terme aux tensions qui font s’affronter les communautés ? A. S. • Faire tomber des dictateurs ou des régimes n’est pas nouveau au Moyen-Orient. Ce qui l’est, c’est que cela s’est fait sans violence, sans armes ; cela a été fait par des jeunes, qui plus est des jeunes qui n’avaient pas faim, donc issus de la classe moyenne. Ce sont des jeunes qui ont fait découvrir au monde l’efficacité d’Internet. Ce qui est encore nouveau, c’est que le mot « Israël » n’a pas été prononcé une seule fois, ni le mot « islam » au départ… ça n’est venu qu’après. La peur du gendarme ayant disparu, la parole s’étant libérée, les sentiments agressifs à l’égard de l’autre, quels qu’ils soient se libèrent aussi. C’est pour cela que l’on assiste à des tensions intra-communautaires et intercommunautaires en Egypte. Accompagné par l’atomisation qu’il y a eu, nous assistons à un renfermement communautaire aujourd’hui, avec le risque énorme d’y perdre sa citoyenneté pour retrouver la citoyenneté communautaire qu’on avait pendant les 400 ans d’occupation ottomane. A. & D. • Vous avez dit que l’on a jamais prononcé le mot « islam » au début. Ces révolutions peuvent-elles s’exporter pour autant vers les autres pays à forte population musulmane comme l’Inde, Indonésie… ou bien faut-il vraiment faire la différence entre monde arabe d’un côté et islam de l’autre ? A. S. • Oui je crois car chez les Arabes, il y a eu des années de frustration, d’humiliation, de résignation apparente. Est-ce que l’effet dominos va être total, je n’en sais rien. Ce qu’ont prouvé ces révolutions, c’est que personne ne les a vu venir. Ce qui est important c’est que tout à coup l’imprévisible a été possible. A. & D. • Ces révolutions vont-elles mettre un terme au raisonnement anticolonialiste ? A. S. • On a vu des pancartes sur lesquelles était marqué « dégage » en français. C’est en ce sens que le français est devenu universel. La rébellion s’est faite en français, même en Egypte où l’on a aussi dit « dégage ». Le colonialisme avait bon dos. Là, on a rien mis sur le dos du colonialisme ; c’est une jeunesse libérée de tout cela qui a agit et c’est en ce sens que c’est intéressant. Il faut néanmoins demeurer vigilant car l’histoire nous a enseigné que toutes les révolutions © Lionel Pétillon sud. Et en même temps, il ne faut pas oublier que 40% de la population du sud n’est pas chiite et que la FINUL les défend par sa présence uniquement. La FINUL est donc aussi le défenseur des minorités dans cette région du chiistan libanais. A. & D. • Les dirigeants qui ont été « remerciés » par leurs peuples ont pourtant incarné à une époque l’espérance et la liberté, notamment en luttant pour l’indépendance. A. S. • J’irais même plus loin… quand Ben Ali est arrivé, il a continué le programme de Bourguiba ; et s’il avait annoncé hier qu’il renvoyait sa femme à son salon de coiffure et qu’il mettait les Trabelsi en prison, il serait toujours au pouvoir. Mais il n’en a pas eu le courage ; le pouvoir corrompt et déconnecte du peuple. A. & D. • On commémore actuellement le 20e anniversaire de la guerre du Golfe de 1991. Qu’est-ce que cela évoque pour vous ? A. S. • Des conséquences déplorables pour le monde arabe. En premier lieu, l’éclatement du monde arabe, ensuite la parité stratégique en faveur d’Israël, ensuite l’émergence de trois puissances régionales (Iran, Turquie, Israël) dont plus aucune n’est arabe et, en quatrième lieu, l’installation de relais de puissances régionales : l’Arabie Saoudite pour la péninsule arabique, l’Algérie pour l’Afrique du nord, Israël pour le Proche-Orient et l’Egypte pour la vallée du Nil. Enfin, à la sortie de cette guerre du Golfe, l’installation des dictatures dans tout le monde arabe, confortée par la suite par la lutte anti-terroriste. A. & D. • Vous êtes vous-même chrétien. Y a-t-il encore une place dans les pays du Maghreb et du Proche-Orient pour les chrétiens ? A. S. • Depuis que je suis né, j’entends dire que les chrétiens allaient disparaître de cette région. Tous les pays du Proche-Orient et du Machrek [ndlr : l’Orient arabe], sans les chrétiens, ne seraient que des pays arabes comme les autres. Les chrétiens sont une communauté tampon pour les autres communautés, musulmans, sunnites, chiites et druzes. Notre destin a toujours été de vivre au bord du précipice et essayant de ne jamais y sombrer, et cela continuera ! A. & D. • Il semble qu’en Egypte le « tampon chrétien » se réduise… A. S. • Il nous semble se réduire de plus en plus mais il faut savoir que l’on parle ici de la plus grosse communauté chrétienne. Ils sont autour de douze millions, cela reste encore important. Tout ce dont j’ai peur c’est qu’un jour on dise « puisqu’il faut les protéger, alors on va leur donner une partie de l’Egypte ». On sera également dans l’atomisation et la communautarisation. Ca serait mon rêve d’un nationalisme arabe laïque qui s’effondre… et ■ qui est déjà effondré ! janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 25 La vie de l’UNOR [ Les vœux du 12 janvier 2011 ] Par le colonel (er) Olivier de France - Délégué général de l’UNOR Le rendez-vous de la réserve et du commandement Cette année encore un grand nombre de réservistes des armées, de la gendarmerie et des services étaient rassemblés à la rotonde Gabriel à l’Ecole militaire, pour la séance des vœux. ne nouvelle fois le commandement a montré sa solidarité et son attachement à l'Union nationale des officiers de réserve, et monde de la réserve en général, en venant en nombre assister à cette cérémonie traditionnelle. On remarquait ainsi la présence du GBR Heck (GAT) représentant le Gouverneur militaire de Paris, du GBR Tavernier (secrétaire général du CSRM), du contrôleur général des armées de Maleissye (secrétaire général du CSFM), du GDA Jarry (coordinateur réserve à l’EMA), représentant le CEMA et le GCA de Saint-Salvy (sous-chef RH à l’EMA), le GBR Thomas (DRAT et directeur de l’ESORSEM) représentant le CEMAT, du GBA (DRAA) représentant le CEMAA, du GBR Danède (DRGN) représentant le DGGN, du MCS Guilou (DRSSA) représentant le DCSSA, du commissaire général Ferrand représentant le DCSCA, de l’ingénieur de 2e classe Noviant (DRSEA) représentant le DCSEA, de l’ingénieur général des armées Lemoine représentant le DGA. Les représentants des associations amies de notre Union honoraient également de leur présence cette soirée, ainsi que deux anciens présidents de l’UNOR, le médecin général (H) Étienne Tissot et le capitaine de vaisseau (H) Damien Milliasseau. 26 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 © Franck Bertin U L’adjudant-chef (H) Jean Bisch (à gauche) s’apprête à recevoir des mains du Président Vitrolles un sabre d’honneur de sous-officier. Au centre, le PM (R) Cogan, président de la FNASOR. LE SABRE DE L’ADJUDANT-CHEF BISCH Prévue en trois parties, la soirée débuta par la remise des prix littéraires, présentée par le colonel (R) Mourot, secrétaire général de l’UNOR. Après avoir prononcé quelques mots, les lauréats cédèrent ensuite la place à un grand moment d’émotion. Le président de l’UNOR remit en effet un sabre d’honneur de sousofficier à l’adjudant-chef (H) Jean Bisch qui fut président de la FNASOR pendant neuf ans, récemment remplacé à cette fonction par son premier vice-président, le PM (R) Cogan. Ce fut pour le colonel (R) Vitrolles l’occasion de souligner les excellents rapports qui existent © Denys Chappey/UNOR Les hautes autorités du commandement et de la réserve étaient présentes. entre la FNASOR et l’UNOR et de dire que les deux associations travaillent en étroite collaboration pour Servir la réserve de notre pays. C’est très ému que l’ADC (H) Bisch reçut son cadeau en soulignant que « durant ces neuf années passées à la tête de la FNASOR [il n’a] eu que des rencontres amicales et cordiales avec les officiers qui répondaient présents en province aux présidents des associations de [la] Fédération lors de manifestations ». ■ Prix littéraires © Denys Chappey/UNOR ❚ Le prix Raymond Poincaré a été attribué à Gilles Ragache pour son ouvrage consacré à la fin de la campagne de France qui retrace les combats oubliés du 15 au 25 juin 1940. De nos jours, quand on aborde cette période, il est difficile de tenter d’expliquer que la défaite de l’armée française ne fut pas aussi complète qu’on l’a trop souvent dit et écrit. En bien des endroits, les unités dans lesquelles on trouvait d’ailleurs des réservistes ou des élèves officiers de réserve, livrèrent des combats acharnés et résistèrent pied à pied. Du 15 au 25 juin 1940, des milliers d’hommes tombèrent, tant dans les rangs français qu’allemands, au cours d’une multitude de combats égrenés sur tout le territoire. C’est ce que Gilles Ragache retrace avec précision et détails dans cet ouvrage remarquable. Entourant le président de l’UNOR, les lauréats des prix littéraires : François de Linares (à gauche sur la photo) et Gilles Ragache. ❚ Le prix Armée et Défense a été attribué à François de Linares pour son livre consacré à la campagne d’Italie, période 1943-1944. Les armées de cinq nations étaient en présence en Italie en 1943 : américaine, britannique, française, polonaise, et allemande. Une page glorieuse de notre histoire militaire a été écrite là par les soldats de l’armée d’Afrique car sans eux, jamais les alliés, bloqués devant Cassino, ne seraient parvenus à percer le front. Ce livre, incroyablement précis, raconte la vérité sur ces combats, les manœuvres magnifiques, les erreurs criminelles, les hauts faits d’armes et, à chaque page, le courage et la fraternité des combattants. L’auteur, fils ainé du général de Linares, dont une promotion de Saint-Cyr porte le nom, retrace la formidable épopée de ces héros dans les rangs desquels ont servi de nombreux réservistes. janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 27 La vie de l’UNOR [ Les vœux du 12 janvier 2011 ] Par le colonel (R) René Mourot - Secrétaire général de l’UNOR Un dialogue constructif A l’issue de la remise du sabre d’honneur à l'adjudant-chef (H) Jean Bisch, le secrétaire général de notre Union , le colonel (R) René Mourot, présentait les vœux de l’UNOR à notre Président, le colonel (R) Jacques Vitrolles. l me revient maintenant le redoutable honneur au nom de l’UNOR de te présenter nos vœux à l’aube de cette nouvelle année, ce dont je m’acquitte avec une grande joie car tu le mérites bien, tant ton engagement est fort à la tête de notre belle maison qui, cette année fête, son 90e anniversaire. Que de chemin parcouru depuis que notre fondateur, le président de la République Raymond Poincaré, réserviste très actif, avait décidé que les « officiers de complément » devaient se fédérer pour continuer à entretenir ce désir de Servir la patrie. Depuis, tu es le 15e président à servir l’UNOR afin de perpétuer ce souhait, que des Françaises et des Français ayant effectué leur service militaire, avaient de continuer à servir par le biais de la réserve associative. Ta mission aujourd’hui, comme celle de nos présidents nationaux et territoriaux, est beaucoup plus compliquée du fait de la suspension du service militaire, mais nous devons continuer à permettre que celles et ceux qui ont envie, en plus de leur situation professionnel, de se rendre utile au sein des forces armées et de la gendarmerie de pouvoir Servir de le faire. Nous savons tous que tu ne ménages pas ton temps pour être à l’écoute de toutes et de tous afin que l’UNOR aille de l’avant, que ce soit 28 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 © Franck Bertin I Le colonel (R) Mourot, secrétaire général de l’UNOR présente les vœux de l’UNOR au président de notre Union, le colonel (R) Vitrolles. A droite, le médecin en chef (R) Jean-Yves Gourvil, Premier vice-président de l’UNOR. sur le plan national ou international avec la CIOR. Le dialogue est constructif avec le ministère et toutes les instances du commandement, et cela nous te le devons. Reste toujours aussi attentif afin de faire vivre et défendre la réserve, toute la réserve, afin qu’elle reste un appui sérieux et efficace pour les ministres de la Défense et de l’Intérieur, dont dépendent en plus nos camarades de la gendarmerie, ainsi que le commandement. Tu as des ambitions pour 2011 dont tu vas peut-être nous parler, donc que celles-ci puissent être réalité au cours de cette année. Enfin, je ne voudrais pas terminer sans saluer et remercier ton épouse qui à tes côtés, te soutient dans ton action. Je veux saluer à travers elle toutes celles qui supportent notre double vie, au bon sens du terme, car il n’est pas évident pour elles de nous voir partir en fin de semaine ou pendant les vacances parce que nous avons le désir, en plus de nos activités professionnelles, de Servir notre pays. Elles méritent toute notre reconnaissance. Je te souhaite au nom de l’UNOR, unie derrière toi, une bonne et heureuse année Que celle-ci t’apporte joie, bonheur et satisfaction sans oublier une bonne santé, un bien qui nous est cher à tous ainsi qu’à tes proches. Bonne année mon cher Jacques. ■ [ Les vœux du 12 janvier 2011 ] La vie de l’UNOR Par le colonel (R) Jacques Vitrolles - Président de l’UNOR Quels enjeux pour l’avenir ? Dans l’allocution qu’il a prononcé à l’occasion de la soirée des vœux de l’UNOR, le Président a dressé le bilan de l’année écoulée et les chantiers en cours sur lesquels notre Union va tout particulièrement consacrée ses efforts en 2011. est un grand plaisir pour moi de vous accueillir ce soir au nom de l’UNOR, qui fête cette année ses 90 ans d’existence, et de toutes ses associations affiliées, nationales et territoriales, à l’occasion des vœux du nouvel An. Ce cadre prestigieux de l’Ecole militaire nous permet de maintenir une tradition à laquelle nous sommes tous très attachés. Elle est le symbole de notre double implication dans nos métiers civils et dans nos fonctions militaires. « Doublement citoyen » disait Winston Churchill ; ce constat vieux de 60 ans reste particulièrement d’actualité. Si vous me le permettez, je ferai un bref panorama de l’année écoulée avant de me projeter dans un futur dont nous devons mesurer avec discernement les contraintes, sans pour autant réduire nos ambitions. Au cours de l’année 2010, l’UNOR s’est résolument engagée dans une politique de rénovation, d’élargissement de son champ d’action et de rassemblement. Les nouvelles demandes d’adhésion d’associations nationales interarmées en sont le témoin. Elles démontrent notre vitalité et notre ambition. C’est le fruit de la politique d’interarmisation que j’appelais de mes vœux l’an dernier. Gageons que les efforts entrepris trouveront le succès en 2011. Le caractère fédérateur de l’UNOR sera ainsi réaffirmé et sa représentativité confortée. © Denys Chappey/UNOR C’ Le président de l’UNOR, le colonel (R) Jacques Vitrolles, présente ses vœux aux réservistes et au commandement 2010 a aussi été l’année des chantiers engagés. Certains ont trouvé leur aboutissement tel celui de notre revue dont le contenu et la forme ont été singulièrement améliorés. Je veux saluer ici l’engagement très professionnel dont fait preuve son rédacteur en chef. D’autres sont en cours de finalisation comme les outils modernes de communication dont nous avons besoin. Je suis certain que 2011 verra la mise en ligne d’un nouveau site internet entièrement revu et modernisé. rons ainsi à apporter notre pierre à l’édifice si difficile à construire. ❚ notre investissement dans la commission Armée-jeunesse est aussi à mettre en exergue. Je voudrais tout particulièrement remercier nos jeunes camarades qui y travaillent. La qualité de leurs travaux doit être soulignée. Réfléchir à ce que propose nos armées pour l’accueil des plus jeunes et imaginer des solutions novatrices pour assurer leur lisibilité est fondateur de l’avenir de nos réserves. Au delà de ces procédés techniques nécessaires à notre évolution, nos actions se sont également développées au sein de différentes instances de concertation dont l’importance n’est plus à démontrer : ❚ notre participation au sein des diverses commissions du CSRM marque notre implication dans toutes les réflexions engagées. Nous continue- D’autres institutions ne nous ont pas encore ouvert leurs portes. J’ai émis récemment l’idée que notre Union soit représentée au sein du CSFM. En effet, il me semble normal que les officiers de réserve prennent toute leur part dans cette instance de concertation aux cotés de leurs camarades professionnels. Il en va de la considération et de la fidélisation de nos camarades sous janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 29 La vie de l’UNOR [ Les vœux du 12 janvier 2011 ] ESR. Ne formons nous pas, avec les forces de gendarmerie, une seule et même armée au service de la France ? Enfin, cette année 2010 a été marquée par notre 74e Congres national de Toulouse, en octobre dernier. A cette occasion, des propositions ont été faites pour faire de notre Union un outil de recrutement, de formation initiale et de fidélisation des jeunes générations au profit des armées et de la gendarmerie. Permettez-moi de former le vœux que ces propositions soient étudiées, analysées, et mises en œuvre. La question subsidiaire des moyens nécessaires ne pourra trouver une solution que dans une politique affirmée de cohésion de la nation avec son armée. Au seuil de cette nouvelle année, je voudrai formuler quelques vœux simples : ❚ pour vous et vos familles, espérons que cette année 2011 vous apportera toutes les satisfactions familiales et professionnelles espérées ; ❚ pour nos armées, souhaitons le succès partout où elles sont et seront engagées. Je pense ce soir à tous nos camarades, professionnels comme réservistes qui, au delà de nos frontières, défendent les intérêts de la France, parfois au prix du sang versé. ❚ pour l’UNOR : - espérons que l’implication quotidienne de tous ceux qui travaillent pour elle se pérennise et permettez-moi de les en remercier. - formons le vœux d’un complet investissement dans les reformes en cours avec pour corollaire une intensification des regards mutuels de l’active et de la réserve. Je ne voudrais pas terminer ces vœux sans remercier nos proches de l’adhésion consentie à notre idéal qui nous permet de servir notre pays parfois au détriment de nos vies familiales et professionnelles. Je vous remercie de votre ■ attention. © Franck Bertin Je terminerai cet état des lieux en rappelant simplement que notre Union, et tous ses membres, demeurent des vecteurs privilégiés pour assurer la transmission de nos valeurs morales si décriées et la nécessaire information de nos jeunes générations qui ne connaissent plus leur armée. Les enjeux des années qui se profilent devant nous sont élevés et se situent sur deux plans différents : ❚ au plan national, nous devrons peser encore plus sur les décisions majeures qui interviendront inévitablement. Nous ne pouvons pas rester étrangers à l’évolution de nos armées. Notre rôle de citoyen est d’aller au-delà de la seule réflexion et de fournir des éléments de réponse sur ce que doit être la France de demain. Nous, réservistes, avons l’énorme avantage de notre maillage territorial et nous devons servir de relais pour le commandement. Il peut compter sur nous. ❚ au plan international, la présidence française de la CIOR constituera l’objectif majeur des deux années à venir. Pour autant, l’action de la délégation française devra être appuyée et soutenue au risque de voir décroître son influence internationale. Nous aurons un dur combat a mener pour faire perdurer l’utilisation de la langue française. Il en va de la crédibilité internationale de notre confédération. Je connais l’engagement de l’état-major des armées dans ce domaine. Les représentants du commandement, des associations amies nationales et régionales, ainsi que les réservistes étaient venus en nombre pour écouter les vœux de l’UNOR. 30 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 Associations territoriales [ Editorial] Par le médecin en chef (R) Jean-Yves Gourvil - Premier vice-président, président national des organisations territoriales interarmées Mes chers camarades, u contact des régions, j’entends parfois, en particulier lors de mes déplacements, des questions concernant la réserve en général. C’est pour cela que j’évoque dans ce billet ce sujet en abordant par ordre d’importance de vos préoccupations : la réserve citoyenne, la réserve honoraire et enfin la réserve opérationnelle pour laquelle tout est relativement clair. © Lionel Pétillon A Initialement prévue pour servir de vivier à la réserve opérationnelle, la réserve citoyenne a logiquement évolué et y sont maintenant nommés des décideurs qui rendent service à la cause de la Défense. C’est très bien ainsi. Mais à côté des décideurs sans passé militaire, se trouvent également dans la réserve citoyenne des officiers ex-honoraires qui ont voulu prolonger leur engagement de cette façon. Ils ont parfois, à cette occasion, bénéficié d’un avancement pour leur donner un grade plus conforme à leurs compétences et responsabilités civiles. Il y a là une ambiguïté qui devra être levée, sachant qu’il n’y a pas d’honorariat du grade en réserve citoyenne, que ces réservistes citoyens ne le savent pas forcément et qu’on imagine mal qu’ils se satisfassent d’un retour à un grade inférieur dans l’honorariat. Quoi qu’il en soit, la réserve citoyenne est une réserve militaire et a donc toute sa place dans nos associations. Mais il n’y a rien que puisse faire un réserviste citoyen qui ne puisse, également, être fait par un réserviste honoraire qui peut par exemple aussi exercer comme collaborateur bénévole du service public. Nombre de nos officiers de réserve honoraires sont en pointe dans l’entretien du lien Armée-Nation, en particulier dans l’éveil à la citoyenneté des collégiens et leur découverte de la nécessité d’une Défense. Ce sont, parfois aussi, ces officiers de réserve honoraires qui ont le temps et les relations leur permettant de sensibiliser les chefs d’entreprise aux problèmes de défense. Ce sont souvent enfin une poignée de ces réservistes honoraires qui animent dans nos régions la JNR ou l’opération des dessins de Solidarité-Défense. Nos plus jeunes camarades, sous ESR, ont eux plus souvent le nez dans le guidon, jonglant avec une carrière à développer, une famille à satisfaire et leur emploi militaire. Ils sont souvent moins actifs dans nos associations : ils y adhèrent, mais y sont moins disponibles et cela est bien compréhensible. Le temps passant, cette disponibilité leur viendra à leur tour… Telle est notre réserve et le monde de nos associations. C’est la diversité de toutes ces réserves qui fait notre richesse et c’est notre union qui en fait ce que nous représentons, 15 000 hommes et femmes au service de la Défense. ■ janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 31 es Officiers d nd éserve eR Associati o Associations territoriales AOR [ Dessins de Noël ] Par le colonel (H) Claude Froideval - Président de l’AOR de Lens LENS Après les dessins… les félicitations Initiée par l’association Solidarité/Défense, l’AOR de Lens a relayé l’opération « Dessins de Noël » dans deux circonscriptions scolaires de l’arrondissement de Lens. Le succès fut au rendez-vous. AOR de Lens qui se mobilise tous les ans pour cette opération en faveur de nos soldats, leur a fait parvenir cette année 488 dessins réalisés dans 22 classes des sept écoles participantes. En février dernier, les réservistes ont remis aux classes les lettres de félicitations. Le vendredi 18 février, treize classes de la première circonscription à BillyMontigny étaient ainsi réunies en présence de M. Hazard, inspecteur général honoraire de l’Education nationale et président du comité d’arrondissement de la SEMLH (Société d'entraide des membres de la Légion d'honneur), de Mme Mégueulle, maire adjointe, de M. Peliks, correspondant Défense de la commune, du personnel enseignants et d’officiers de réserve accompagnés du drapeau de l’association lensoise. 200 ENFANTS HEUREUX Le COL (H) Claude Froideval, président de l’AOR de Lens, a pu remercier tous les acteurs de cette opération et en particulier les 200 enfants heureux venus recevoir leurs lettres de félicitations. Le Président était secondé dans cette agréable manifestation par le COL (H) J. Ronfort et le CBA (H) D. Thibaut, chacun responsable d’une circonscription scolaire. La seconde phase de cette opération s’adressera aux élèves de la 2 e circonscription. L’événement, en cours de planification, sera jumelé avec la remise de Prix du civisme initié par l’ONM (ordre national du Mérite). 32 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 © AOR de Lens L’ Les enfants brandissent fièrement, et à juste titre, leurs lettres de félicitations. DES COURRIERS ET TOUTES SORTES DE CADEAUX « Cette année, dix classes de l’école Doisneau ont réalisé des productions à destination des soldats français basés dans des pays lointains, afin de réaf firmer notre soutien aux hommes et femmes qui œuvrent pour la paix dans le monde, explique le directeur de l’école Doisneau, de Billy-Montigny. Nous avons reçu à ce jour une cinquantaine de réponses très variées, de quelques lignes de remerciements à des courriers plus longs, dans lesquels les soldats expliquent qui ils sont, qu’ils ont leur famille en France, des enfants de l’âge des élèves, accompagnés de photos, de cadeaux également (coiffes afghanes, jouets en bois fabriqués en Afrique, porte-clés du porte avions Charles-De-Gaulle…), ajoute monsieur le directeur. La remise des courriers aux enfants est toujours pour les enseignants et surtout pour les enfants un moment un peu particulier : pour les petits, l’enseignant lit la lettre ; elle passe de main en main, ainsi que les photos ou objets envoyés. Pour les plus grands, c’est une occasion d’être en situation multidisciplinaire : outre la lecture de la lettre à la classe par l’élève, c’est également l’occasion parfois de découvrir le mode de vie de nos soldats basés au loin, et même, dans le cas du courrier reçu par une élève de CE2, de faire une leçon de géographie un peu particulière, en suivant le parcours du porte-avions CharlesDe-Gaulle sur le planisphère. » Enthousiasmé par la participation de ses élèves et les courriers reçus, le directeur de l’école (qui participe depuis plusieurs années à l’opération), compte bien renouveler l’opération dans les années à venir.■ es Officiers d nd éserve eR Associati o Associations territoriales UORRM [ Réception du nouvel An ] Par le lieutenant-colonel (H) Serge Bader - Président de l’UORR Mulhouse Mulhouse Les vœux des Mulhousiens Le 3 janvier, l’Union des officiers de réserve de la région de Mulhouse (UORRM) a donné une réception au Parc Expo de Mulhouse à l’occasion de la nouvelle année et en l’honneur des promus et décorés de l’association. AU REVOIR AU 3E RH Le président précisa que si le programme de l’UORRM avait été dense en 2010, l’Union fera en sorte qu’il soit à nouveau en 2011 à la hauteur des espérances. Ainsi, la nuit des officiers qui s’est déroulée au palais Beau Bourg de Blotzheim, le 19 mars, fut dédiée au thème du 3e régiment de Hussards. Ce fut pour les partenaires civils et militaires du 3e RH une éclatante occasion de remercier et prendre congé de cette prestigieuse unité qui de par son transfert à Metz se doit © UORR Mulhouse L Les récipiendaires et promus rassemblés devant le drapeau de l’UORRM. d’arrêter son fructueux partenariat avec Mulhouse. Serge Bader rappela aussi que la 10e édition du Rallye des lycéens se déroulera le 14 mai prochain. DES PARCOURS RÉCOMPENSÉS Le président de l’UORRM appela ensuite auprès de lui les membres promus et décorés en 2010 pour, tout à tour, évoquer leurs riches parcours militaires et civils. Les membres à l’honneur ont été : ❚ les promus au grade supérieur : LTN Christian Coulon, CNE Christine Frank et LCL Eric Durr. ❚ les décorés : commissaire commandant Eugène Riedweg (chevalier de la Légion d’honneur), CBA Didier Anselm (officier de l’ordre national du Mérite), ADJ Roland Wellisch (chevalier de l’ordre national du Mérite), médecin en chef Georges Fabrice Blum (officier des Palmes académiques), CEN Gilbert Golly (chevalier des Palmes académiques), médecin principal Pierre Schwarb (médaille de bronze des services militaires volontaires), LCL Dominique Chevrot et sergent-chef Christian Munch (médaille de bronze de la Jeunesse et des sports), LCL Burkhart Ehrlich (Ehrennadel de la Ville de Müllheim), LCL Serge Bader (Ehrenkreuz der deutschen Bundeswehr). LE DEVOIR DE MÉMOIRE Comme le veut la tradition, il appartînt au commissaire commandant Eugène Riedweg de prononcer le discours de clôture au nom de tous les promus et décorés. Avant de trinquer aux succès de tous les présents, Jean Rottner, maire de Mulhouse, adressa ses compliments aux promus et décorés ainsi que ses remerciements à l’action de l’UORR Mulhouse au sein de la cité, plus particulièrement par son implication dans le devoir de mémoire et ses actions vis-à-vis des jeunes pour le renforcement du lien arméeNation. ■ © UORR Mulhouse lieutenant-colonel (H) Serge Bader, président de l’UORRM, a eu tout d’abord le plaisir d’accueillir et de saluer les invités parmi lesquels de nombreuses personnalités civiles, militaires, du monde associatif de la réserve et des anciens combattants, ainsi que quelques délégations étrangères venues de Suisse et d’Allemagne. Dans son allocution, il rendit hommage à l’action de nos forces armées et aux sacrifices importants consentis par elles au cours de l’année. Il mit en avant la perception du fossé qui, si nous n’y prenons garde, risque de se creuser entre l’institution militaire et l’opinion publique, les valeurs traditionnelles de l’une étant de moins en moins représentées chez l’autre. D’où l’importance de l’action que toutes les structures du monde des réserves et des anciens peuvent apporter, notamment aux jeunes, le témoignage de ces valeurs et de la mémoire. Les généaux Chalmel (Cdt la BFA) et Klotz (Cdt la 2e Brigade Blindée) étaient présents à la soirée des vœux de l'UORRM. janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 33 es Officiers d nd éserve eR Associati o Associations territoriales AOR 21 [ 22e Raid CO Côte d’Or ] Par le colonel (H) Christian Domenichini – Coordinateur du Raid Côte d’Or De jour comme de nuit Les 23 et 24 octobre derniers, Châtillon-sur-Seine a accueilli la 22e édition du Raid CO Côte d’or. 200 réservistes et militaires d’active ont participé à l’épreuve. ès le vendredi 22 octobre, la base vie s’organise autour du gymnase pour l’hébergement des équipes et du centre social et culturel voisin pour le PC ; des structures d’accueil idéales offertes par la municipalité et la communauté de communes, chaleureuses et sensibles aux valeurs militaires. Ils étaient exactement 201 militaires (réser vistes et d’active) a avoir répondu présents à ce raid organisé par quatre associations de réservistes du département (AOR 21, ASOR 21, ACR du Châtillonnais et FNAME Bourgogne). Les concurrents étaient répartis dans les 40 équipes qui concourraient et dans lesquelles étaient intégrés neuf jeunes venant d’effectuer leur JAPD. A noter une forte présence d’équipes étrangères : 10 allemandes, 4 norvégiennes dont 1 équipe féminine, et 2 suisses. UN ÉVÉNEMENT DÉFENSE Plus de 100 contrôleurs issus des associations de réservistes du département ont encadré ce Raid 21, renforcés par quelques jeunes JAPdistes ainsi que de nombreux sympathisants et membres d’associations locales. Par ailleurs, deux antennes du CIRFA étaient présentes sur le parcours de jour, à proximité d’ateliers dynamiques ; l’une place de la mairie, l’autre sur le terrain de l’aéroclub où étaient regroupées des épreuves en lien avec l’aviation. Là encore, c’est un des objectifs des organisateurs de faire de ce Raid un événement Défense. Le succès du Raid CO Côte d’Or tient en grande partie à la conception du parcours, scindé en un circuit jour et 34 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 © Raid CO Côte d’Or D Les Norvégiens se sont emparés des deux premières places du classement général. un circuit nuit qui offrent aux équipes quasiment 24 heures d’épreuves non-stop, en deux phases consécutives différentes. Ce schéma a donc été reconduit. LE PARCOURS DE JOUR Le parcours de jour est lancé sur six points de départ concomitants permettant de relier treize ateliers d’épreuves, six points de passage obligés (PPO) et de récupérer les équipes dans les délais envisagés, afin d’assurer un temps de repos avant le départ nuit. Le parcours était articulé en trois sites d’épreuves. D’abord en ville, dans un objectif évènementiel : un mur d’escalade dans le parc public de l’hôtel de ville où était installé un bus d’information du CIRFA ; une épreuve de secourisme au pied de la source de la Douix ; une épreuve de génie-explosifs au lavoir des Cordeliers (ancien GQG de Joffre lors de la bataille de la Marne). Ensuite, en rase campagne, déplacement topo et épreuves militaires : lancer de grenades, épreuve air- soft sur prise d’otage, épreuve d’observation-renseignements gendarmerie, atelier Nedex, épreuve de tir carabine à 25 m. RECONNAISSANCE AÉRIENNE Enfin, un pôle d’épreuves regroupées au terrain d’aviation : pendant qu’un membre de chaque équipe effectuait une reconnaissance aérienne du parcours nuit à bord de deux avions de tourisme de l’aéro-club, les autres équipiers s’adonnaient à une identification de matériels, un suivi de cible avec un canon anti-aérien équipé d’un laser (matériel allemand de 39/45 parfaitement restauré), une QCM de reconnaissance d’instruments de bord d’un cockpit de mirage (matériel de démonstration installé par le CIRFA), un tir à l’arc sur cibles animalières et, pour finir, un tir ball-trap. La logistique et les véhicules mis à notre disposition par la BA 102, la RTNE via le 511e RT d’Auxonne et la gendarmerie ont permis, une fois de plus, le bon déroulement de cette phase jour. © Raid CO Côte d’Or LE PARCOURS DE NUIT A partir de 20h00, les départs sont échelonnés de 5 mn, à partir de la maison forestière de la Grande Réserve, pour un parcours de 20 km. Cette année, les équipes ont au menu une mission de reconnaissance suivie d’un raid sur objectif dans une ambiance de forte menace terroriste. De ce fait, en première partie de mission, le parcours est ponctué de PPO avec indices de préparation d’actions hostiles et comportements d’individus à observer (des emballages de matériels explosifs, un bivouac dissimulé, un rassemblement d’individus suspects) en vue de réaliser un CR de fin de mission. Un atelier gendarmerie et un atelier génie sont doublés d’une fonction « renseignements complémentaires » pour le suivi de la mission. L’épreuve du suivi de cible avec un canon anti-aérien équipé d’un laser, un matériel allemand de 39/45 parfaitement restauré. et de se replier sur une zone de recueil. Ce repli s’effectue par une CO jusqu’à une zone sécurisée (salle communale de village) puis retour à Chatillonsur-Seine en véhicules. Si la météo était clémente le samedi (vent frais et soleil), pluies en bourrasques ont pris le relais le samedi soir pour la première partie de la nuit, obligeant d’ailleurs à modifier quelque peu le parcours initial déjà sélectif et à se priver d’un plastron et de ses effets attendus. Ces mauvaises conditions ne furent pas sans effet sur le moral et peut être la pugnacité des équipes si l’on s’en rapporte au classement « nordique » de ce 22e Raid (voir encadré). © Raid CO Côte d’Or SOLEIL ET BOURRASQUES En deuxième partie de mission, des cibles d’attentats à l’explosif sont identifiées ; l’objectif est de les neutraliser Le mur d’escalade était installé dans le parc public de l’hôtel de ville de Châtillon-sur-Seine. CÉRÉMONIE DE CLÔTURE Le calme météorologique revenu, la troisième partie du raid a pu se réaliser comme d’habitude, le dimanche matin, par un défilé impeccable en ville, derrière les musiques de la Lyre et de l’Etendard châtillonnais et les drapeaux des associations, en présence des autorités et d’un public nombreux et fervent. La cérémonie de clôture traditionnelle et de proclamation des résultats était aux ordres du colonel Vigilant, DMD 21 et commandant la BA 102 de Dijon-Longvic, en présence de nombreuses personnalités dont la sous-préfète de Montbard, le maire de Châtillon-sur-Seine et bien entendu les quatre présidents des associations organisatrices du raid : le LCL Caseau pour l’AOR 21, l’ADC Escallier pour l’ASOR 21, le SCH Fillod pour l’ACR du Châtillonnais et le SCH Surirey pour la FNAME-Bourgogne. Le vin d’honneur offert par la municipalité rassembla plus de 400 personnes et le repas de cohésion retenait 220 convives, manifestement ravies des agapes bourguignonnes. L’édition 2011 du Rais CO Côte d’Or devrait se tenir à Talant/Dijon, les 22 et 23 octobre. ■ Classement général 1er/ Norway Team Rype 2e/ Norway Team Papa 3e/ Les explos suisses 4e/ MCRT suisses 5e/ BA 123 - 2 1re équipe féminine : Norway Team Ladies Neuf JAPDistes faisant partie des équipes ou contrôleurs ont reçu la médaille de l’UNC Dijon. janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 35 es Officiers d nd éserve eR Associati o Associations territoriales AOR [ Service historique de la Défense ] ESSONNE L’AOR 91 dépose ses archives En 2007, l’UNOR s’était fixé un objectif ambitieux : construire l'histoire des réserves. Ce projet s’appuyait sur la constitution d'un réseau "Archives et recherches". modalités régissant le dépôt d'archives privées au Service historique de la Défense. INDISPENSABLE INDEXATION Les six présidents qu'a connu l'AORE au cours de cette période étaient traditionnellement les dépositaires de nos archives, classées de fait par ordre chronologique et sans aucune indexation. Notre première entreprise fut donc un gros travail de compilation et d'inventaire de nos richesses. Non versé dans les techniques « archivistiques », il nous est cependant vite apparu que, sans indexation, ni table des matières, la consultation de notre histoire serait vite rebutante et monotone. Petit à petit s'est dessinée l’incontournable nécessité d'un classement par domaines (administratif, militaire, 36 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 © AICRE L Le CBA (H) Truchi, décédé en 2010, était un fidèle de l'AICRE et son porte-drapeau. familial) et par rubriques (réunions statutaires, activités réserves, activités associatives). Au final, nous aboutissons à un ensemble de sept classeurs et trois boîtes-archives (finances de l'association) représentant quasiment un mètre linéaire de rayonnages. VISITE SUR LE TERRAIN Fin 2008, début 2009, le directeur du Bureau protection et enrichissement du patrimoine du SHD (département de l'innovation technologique et des entrées par voie extraordinaire) nous contacte afin de savoir où en est notre démarche. A notre invitation, il se déplacera en Essonne et, en présence du colonel (R) André Trousselié, président de l'AICRE, il évaluera le travail réalisé et la pertinence du mode de classement choisi. L'entretien portera également sur les diverses DERNIER ACTE Le 21 janvier 2010, le Bureau de l’AICRE prend acte du fait que le travail de classement est terminé. Il se prononce pour un don des archives de l'AORE au SHD, sous conditions restrictives (autorisation préalable de l'AICRE pour toute demande de communication et/ou de reproduction de documents de notre histoire). Cette résolution est ensuite adoptée à l'unanimité en réunion du CA le 18 février et entérinée par l'AG du 25 mars qui habilite trois membres du Conseil d'Administration comme correspondants du SHD. Le dernier acte de cette démarche patrimoniale se déroule le 22 avril avec l'enlèvement, par les soins du SHD, du patrimoine d'une période fort riche de l'histoire des Réserves en Essonne. Le 7 mai, accusé de réception de notre versement nous a été notifié par le général Robert, chef du SHD. Nos archives sont enregistrées et "constituent un fonds privé au nom de l'Association" sous la ■ cote 2010 PA 26. Retrouvez l’actualité de l’AICRE sur http://aicre.canalblog.com © AICRE es associations nationales et territoriales de réservistes étaient invitées, dans un premier temps, à dresser un état des lieux de leurs archives pour constituer une base de travail solide. Il leur était également proposé, dans un deuxième temps, d'envisager le dépôt de ces archives au Service historique de la Défense (SHD) à Vincennes, sous statut privé garantissant aux associations la pleine propriété de leurs archives mises en lieu sûr. Fin juin 2007, l'AOR de l’Essonne décidait donc de se lancer dans cette démarche. Dans la foulée, l'AORE, fondée en 1969, se transformait en 2007 en AICRE, Association interarmées des cadres de réserve de l'Essonne. Il était donc nécessaire de clôturer un parcours associatif de presque 38 ans pour ouvrir une nouvelle histoire nécessairement différente. es Officiers d nd éserve eR Associati o Associations territoriales AOR 74 [ Biathlon national ] Par l’ingénieur en chef (H) Alain Courtois - Président de l'AOR 74 Epreuve annulée Faute de neige suffisante, la 38e édition du Biathlon national de l’UNOR qui devait se dérouler en janvier a dû être supprimée. L’épreuve est reportée à l’année prochaine. N possible… Nous avons dû nous résoudre à prévenir toutes les équipes dès le jeudi soir par téléphone et par courriel. JUSQU'À LA DERNIÈRE MINUTE En effet, la neige tombée au début de la semaine n’avait pas suffit ; le redoux survenu dès le mercredi avait en effet commencé à laminer la piste. Dommage car le plateau des concurrents était très relevé du côté des champions, et les amateurs se seraient amusés aussi. RENDEZ-VOUS EN JANVIER 2012 Impossible de reporter cette épreuve à une date prochaine car il fallait attendre un peu pour espérer la neige ! Par ailleurs, il fallait aussi tenir compte des calendriers de la station, du 27e BCA, des vacances scolaires, et même de la visite des sites olympiques pour la candidature de 2018. La mort dans l’âme, il a donc fallut renoncer… mais nous espérons vivement tous vous retrouver l’année prochaine, certainement le week-end des 21-22 janvier (date à confirmer). ■ Les années se suivent mais ne se ressemblent pas : la neige était bien au rendez-vous de l’épreuve en 2010 comme le rappelle cette photo d’archive. Nous avons travaillé le plus tard possible avant la course ; nous avions réglé les carabines. Tout était prêt mais ce ne fut malheureusement pas 40 es Officiers d nd éserve eR Associati o serve Ré Associati o Le colonel (R) Jean-Pierre Brèthes, président ACR de l’Amicale du 34 e RI, président-fondateur de l'ACR40, nous signale qu’il n’était pas l’auteur du compte-rendu de la Rando des Lannes 2010 publié dans notre précédent numéro. Ce texte est en fait à mettre au crédit de l’un des participants, le lieutenant (R) Grandclément, membre de l’ANORAA. ■ es Cadres de nd AOR 82 L ’ A G d e s o ff i c i e r s d e r é s e r v e e t h o n o r a i re s de Tarn-et-Garonne s’est tenue début février. Les rapports moraux et financiers ont été approuvés à l'unanimité et les membres sortant du CA renouvelés. Sont ensuite intervenus deux chefs de corps, nous écrit Michel Gabach, secrétaire de l'AOR 82. Le colonel Rossi, commandant le 9e bataillon de soutien aéromobile qui a remplacé la 11e BSMAT, a présenté son unité dont la mission principale est de soutenir l'engagement opérationnel de tous les aéronefs de l'ALAT. Le colonel Temporel, commandant la Base de Défense (BdD) MontaubanAgen-Castelsarrasin, est ensuite intervenu pour expliquer quelle est la raison d'être de ce nouvel organisme qui s'inscrit dans le cadre de la réorganisation de nos forces armées. ■ Avec mon ancien régiment, le 152e RI, qui sera projeté 152 en Afghanistan début juin, je prépare une opération d'aide humanitaire à destination des enfants afghans. Nous souhaitons leur apporter du matériel scolaire tels que des cahiers, des feuilles, des stylos et des crayons de couleurs, etc. Ce matériel sera distribué par les hommes du 152 en appui avec les ACM (affaires civilo-militaires) sur place. Nous faisons appel à vos connaissances pour nous aider à récupérer le maximum de matériel afin de les charger dans les ■ containers au plus tard fin avril. ’aide human nd ire ita Et aussi… Acti o © Archives AOR 74 ous avions préparé activement jusqu’au jeudi 13 janvier le Biathlon national de l’UNOR (38e Challenge) qui devait avoir lieu les 15 et 16 janvier au Semnoz (74). Malheureusement le manque de neige n’a pas permis de tracer la piste et nous avons dû renoncer à la dernière minute. e RI Contact : Cne (H) Jean-Marie Etienne - 45 rue de la Fontaine, 88420 Moyenmoutier. Tél. 03 29 60 40 29 ou 06 77 55 44 23 - [email protected] janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 37 20e anniversaire guerre du Golfe [ La Division Daguet ] Résumé par le capitaine (R) Lionel Pétillon A l'assaut d'As-Salman Il y a 20 ans, la division Daguet prenait part à la guerre du Golfe. Près de 16 000 militaires français ont été déployés, de septembre 1990 à février 1991. Suite à l’invasion du Koweït par l’Irak, le 2 août 1990, le président de la République française annonce le 9 août l’envoi des forces de l’armée française, notamment du porteavions Clemenceau, afin d’assurer la protection du golfe persique. Il s’agit de l’opération Salamandre. Mais lorsque le 14 septembre 1990, l’armée irakienne viole les lois internationales et investit l’ambassade de France à Koweït City, une nouvelle opération est alors mise en place : l’opération Daguet. Celle-ci consiste en la participation d’une division française, la division Daguet, à la coalition internationale investie contre l’Irak. S L'OPÉRATION BOUCLIER DU DÉSERT Dès le mois de septembre 1990, la division Daguet doit déployer des moyens techniques colossaux afin d’assoir les positions françaises au cœur du désert saoudien, dans les camps de Miramar ou du roi Khaled, et de préparer ses contingents à l’offensive directe. L’opération Desert Shield (Bouclier du désert) marque la période de préparation avant l’offensive alliée. Le général Michel Roquejeoffre coordonne l’opération dans le camp Insigne de la Division Daguet. français. La division Daguet elle, est sous les ordres du général Jean-Charles Mouscardès depuis le 22 septembre 1990 qui doit être rapatrié sanitaire le 8 février 1991. Il est remplacé par le général Bernard Janvier. L’ARMADA DAGUET La division Daguet est composée principalement par la 6e DLB dont plusieurs régiments vont être Les 17 emblèmes A ce jour 17 drapeaux et étendards portent l’inscription « Koweit 1990-1991 » dans leurs plis : 2e REI, 1er REC, 6e REG, 3e RIMa, 1er RPIMa, 11e RAMa, 4e Dragons, 1er Spahis, 6e RCS, 1er RHC, 3e RHC ; 5e, 7e et 11e escadre de chasse, 33e escadre de reconnaissance, 61e et 64e escadre de transport. 38 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 mobilisés : les 1er et 3e RHC, le 1er RI, le 1er RHP, le 1er REC, le 1er RS, le 4e RD, le 11e RAMa. La division Daguet peut compter sur le Groupement de soutien logistique de la Force d’action rapide. En plus du 1er REC, la Légion est également présente avec son 6e REG et le 2e REI. La force navale, elle, est menée par le porte-avions Clemenceau et son escorte Le Var (pétrolier-ravitailleur) et Le Colbert (croiseur lance-missiles). Dans le port de Yanbu (Arabie Saoudite), les transports de chalands de débarquement Foudre et Rance, renforcent la chaîne de soutien santé. Le porte-avions Foch quant à lui, est maintenu en alerte à Toulon avec son groupe aérien. La France a également déployé 24 avions de combat, 132 hélicoptères de l’ALAT dont 60 Gazelles HOT, 500 véhicules blindés dont 214 VAB, 96 AMX-10 RC, 44 chars AMX30, 13 ERC-90 Sagaie et 18 canons tractés TRF1. TEMPÊTE DU DÉSERT L'OFFENSIVE ÉCLAIR L’opération Desert Shield cède la place à Tempête du désert (Desert Storm) lorsque l’offensive alliée est déclenchée dans la nuit du 16-17 janvier 1991. Elle consiste avant tout en une frappe aérienne de 43 jours contre l’armée irakienne, suivie d’une offensive terrestre (24-26 février). La puissante action aérienne vise à amoindrir les capacités de réaction ennemies et à garantir la maîtrise de l’espace aérien. L’offensive aéroterrestre permettra ensuite, en une centaine d’heures, de mener les forces alliées au succès 20e anniversaire guerre du Golfe [ Sur le terrain ] Par le lieutenant-colonel (H) Pierre Denain – Administrateur de l’ANOLIR [1] Interprète des chefs de Daguet UNE GUERRE RICHE EN ENSEIGNEMENTS De l’intervention française dans le Golfe ont été tirés de nombreux enseignements. « Daguet marque le changement dans la nature de nos interventions et constitue la genèse de profondes mutations », a écrit le général Janvier. Au moment le plus fort du conflit, la force Daguet était constituée de 12 000 hommes auxquels s’ajoutaient 1 160 aviateurs et les 2 400 marins, ainsi que les 3 400 hommes en réserve à Djibouti. Le bilan humain fut de ■ neuf soldats tués. D'après ministère de la Défense et ECPAD. a première guerre du Golfe fut l’occasion pour l’un d’entre nous de participer, presque clandestinement d’ailleurs, à des échanges au plus haut niveau. Clandestinement en effet, puisqu’en 1991, il était impossible de faire participer un réserviste à des opérations militaires autres qu’en temps de paix. Ce n’est qu’avec la loi 93/4 qu’il est devenu possible de convoquer des personnels autres que d’active en opération. Le récit ci-dessous constitue donc une expérience unique. A l'époque des faits, Pierre Denain était commandant, et il n'a rédigé ce texte qu'en 2003, pour ce que j'avais intitulé le Bulletin du souvenir (75 ans de l'ANOLIR, l’Association nationale des officiers de liaison et des interprètes de réserve). L Lieutenant-colonel (R) Charles Bertin vice-président de l’ANOLIR « Par ordre du ministre de la Défense, il est prescrit au destinataire du présent ordre de se présenter le 05 octobre 1991 à 08 heures à Paris pour y accomplir une période obligatoire d'exercice de 6 jours », précise mon ordre de convocation n° 106/97. Une note de l'EMAT donne un détail différent : « début d'exercice : 05/10/91 Arabie Saoudite » et « fin d'exercice 10/10/91 Arabie Saoudite. » © ANOLIR et à la reddition irakienne. Dans le cadre de cette attaque, les Français ont reçu pour mission de progresser vers la ville d’As-Salman. Le 24 février, la division Daguet attaque à l’ouest. Elle est en tête du dispositif allié et doit conquérir le nœud routier et l’aérodrome d’As-Salman. Les Français font 3 500 prisonniers et détruisent une cinquantaine de blindés. L’objectif est atteint en 48h, en moins de temps que prévu par l’état-major. Le cessez-le-feu prend effet le 28 février. L’ambassade de France est reprise par un détachement aérotransporté de la force Daguet d'une centaine d'hommes. Pendant les mois de mars et avril 1991, le détachement français poursuit ses opérations de déminage des plages de Koweït City. En 1991, les réservistes ne pouvaient être projetés en OPEX. L’un d’eux le fut pourtant au lendemain de la guerre du Golfe. Il accompagna les généraux Roquejeoffre et Janvier notamment, en Arabie Saoudite, pour une conference alliée. Le lieutenant-colonel (H) Pierre Denain lors d'une commémoration à Biesles (Haute-Marne), le 11 novembre 2007. Il s'agit en fait d'une mission inhabituelle - le bilan militaire de la guerre du Golfe (suite à l'opération Desert Storm début 1991) - objet d'un séminaire organisé par les autorités saoudiennes à Riyadh. Outre la puissance invitante, trois délégations y participeront : la française, l'américaine et la britannique. Côté français, le général Roquejeoffre est l'invité personnel du roi, mais le chef de délégation est le général Janvier, commandant de la Division Daguet. Il est entouré de trois officiers généraux et huit officiers supérieurs - les principaux commandants des éléments interarmées français engagés dans la guerre du Golfe - avec un IRAT, votre serviteur. Ancien sous-lieutenant au 4e Régiment de Chasseurs, ex-instructeur à l'Ecole des officiers de la gendarmerie nationale, professeur (H) à l'Université de Lille III, expert traducteur juré près la Cour d'appel de Douai, le lieutenant-colonel (H) Pierre Denain a également été Secrétaire général puis vice-président de l'ANOLIR, dont il demeure administrateur. [1] janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 39 20e anniversaire guerre du Golfe [ Sur le terrain ] © Charles Bertin DE VILLACOUBLAY À RIYADH Un Mystère 20 décolle donc de Villacoublay au matin du 5 octobre 1991 pour un vol fractionné par deux étapes techniques à Athènes et à Louxor, dont nous atteignons en fin d'après-midi l'aéroport bordé de missiles Tomahawk. Le survol de l'embouchure et des rives du Nil ourlées de verdure a été d'une grande beauté. Celui de l'impressionnant désert minéral d'Arabie ne permet que de brèves vues avant la tombée de la nuit. Nous débarquons à Riyadh dans la fournaise. La bienvenue nous est souhaitée courtoisement quelques instants à l'aide d'un thé à la cardamome, puis nous sommes conduits peu après jusqu'à notre hôtel. La nuit sera courte, comme celles qui vont suivre. L'insigne des IRAT, Interprètes de réserve de l'armée de terre. 25 SÉANCES DE TRAVAIL La journée du 6 octobre commence par un briefing sous la tente de Bedouin d'apparat dans le hall du Hyatt Regency. Le chef de délégation évoque le déroulement des interventions et le rôle de chacun, suivant le planning établi par le ministère de la Défense et de l'Aviation du Royaume d'Arabie Saoudite. Pendant quatre jours consécutifs, des séances de travail vont se dérouler dans le grand auditorium du mess des officiers de Riyadh, au rythme soutenu de 45 minutes par sujet abordé, entrecoupées d'une rapide pause. 40 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 Insigne des Officiers de réserve qualifiés langues étrangères (ORQLE). Ainsi - énoncées dans le désordre deux séances seront consacrées à la planification interarmées, deux autres à la mobilisation, deux à l'entraînement, six aux opérations interarmes/interarmées, quatre au renseignement, deux à la logistique, deux à l'interopérabilité, deux à la déception (mieux appelée tromperie) et trois à la communication, aux opérations psychologiques et au rôle des médias. LE JEU DES QUESTIONS/RÉPONSES Chacun des sujets était traité par chaque délégation, à tour de rôle. Les représentants prenaient place sur l'estrade de l'auditorium, à une faible distance en dessous d'un appareil de climatisation assez efficace, mais peu silencieux. Le jeu des questions émanant de l'amphithéâtre et des réponses apportées par les orateurs, ou des interventions s'y greffant, a été inégalement satisfaisant. Certains de nos hôtes saoudiens qui espéraient des détails précis sur telle manœuvre américaine, par exemple, sont restés sur leur faim devant des pseudoréponses d'une absolue vacuité ; une attitude délibérée selon une confidence d'un général américain. On ne peut pas dire cependant que le dialogue n'ait pas fonctionné, même si l'intérêt essentiel des messages a été livré sous forme de monologues, ce qui est normal pour des briefings. LE DISCOURS DU GÉNÉRAL JANVIER Les orateurs de la délégation française avaient, naturellement, préparé leurs interventions avec finesse. La plupart étaient rédigées en français, peu d'entre elles en langue anglaise, rarement de bonne qualité. Hors du grand auditorium, le travail de L'IRAT (lire encadré ci-contre) consistait à s'adapter constamment aux textes qui lui étaient soumis le soir ou la nuit en les traduisant en anglais, souvent jusqu'au petit matin, au son de l'inévitable psalmodie télévisuelle du muezzin. D’une manière générale, la concentration est maximale en fonction du texte de départ et de l'immédiateté de l'échange verbal improvisé, public et privé. C'est ainsi que j'ai pieusement conservé la traduction du discours inaugural du général Janvier et celle de son propos de clôture, l'oralité restant par ailleurs dans ma mémoire. PEU DE DÉTENTE De temps libre personnel, il ne pouvait être question. Impossible de faire un saut à Dirani, l'archaïque ville originale dont les maisons de pisé avaient des murs comportant des ouvertures haut placées pour empêcher un homme à dos de chameau d'entrevoir une présence féminine à l'intérieur. Nous avons eu deux moments de détente collective, quand même. D’abord un déjeuner partagé avec la délégation britannique (menée par le général Sir Peter de La Billière) qui avait invité par mon intermédiaire la délégation française à cette rencontre ; puis une réception à la résidence de l'ambassadeur de France, M. Jacques Bernière, à l'occasion de son proche départ : cocktail en bordure de la piscine ; toujours revêtu de mon uniforme “pré-terre de France”, j'ai regretté que personne n'ait songé à m'y pousser ! DES ENSEIGNEMENTS POUR LA 2E GUERRE DU GOLFE Cet article est destiné, non pas à être un rapport sur le bilan militaire de la FIER D’AVOIR SERVI LA FRANCE La prise de congé d'avec nos alliés fut empreinte d'une courtoisie militaire dénuée de sécheresse. Arrivés le samedi dans la nuit, nous repartirions le jeudi 10 octobre au petit matin. Il ne fallait rien oublier. Symbole d'un regret inexprimé, la clé de ma chambre resta dans mes bagages, inutile objet encombrant. Le contact avec l'Europe fut retrouvé à Bari. Le Mystère 20 décolla en direction de Nice où un véhicule attendait sur le tarmac de l'aéroport © ECPAD guerre du Golfe, mais à évoquer, au travers de mon expérience, quelques idées-force et quelques images s'y rapportant. Tous mes camarades interprètes savent qu'une fois terminé le travail simultané, on ne peut pas restituer la teneur des propos ainsi traduits, bien qu'on soit imprégné de leur sens profond et de leur pouvoir de conviction. Pour la délégation française, ce séminaire, remarquablement organisé par les autorités saoudiennes, a été le prolongement d'une fraternité d'armes réalisée sur le terrain. Il a montré l'importance de la planification et de la coordination interarmées et interarmes, du prépositionnement des forces et des équipements, le rôle essentiel de la préparation psychologique au niveau national et de l'arme psychologique dans le théâtre d'opération, de la liaison avec les médias. Grâce à la coordination des feux air-sol et au contexte physique de la guerre du désert, l'effort de la coalition a été source d'enseignements pour la seconde guerre du Golfe de 2003. Il est ressorti également que, quelle que soit la perfection technologique des équipements et des armements utilisés et leur efficacité, la victoire repose en dernier ressort sur la qualité des hommes, comme le rappelait le chef de la délégation française. C'est ce qui devait être mis en évidence par l'abandon de la « doctrine du zéro mort » en 2003 en Irak. Les troupes françaises lors de l’avancée sur le sol irakien. le général Janvier pour le conduire à Nimes à son P.C. de la 6e D.L.B. Peu après, nous atterrissions à Villacoublay dans la fraîcheur tempérée de l'automne francilien. Au volant de ma voiture sur l'A 86, je songeai au déroulement kaléidoscopique de ces cinq jours de mission. J'étais fier de m'être défoncé à la drogue de la traduction-interprétation à laquelle, dans les grandes occasions, les OLRAT se shootent avec délectation. Fier, surtout, d'avoir donné le meilleur de moi-même pour la France en compagnie de l'élite des acteurs français de la guerre du Golfe. UNE NOTATION ÉLOGIEUSE L'histoire ne s'arrête pas là. Le vendredi 11 octobre au matin, je retrouvai mon bureau de directeur de l'UFR Angellier (Langues, littératures et civilisations des pays anglophones) à l'Université Charles De GaulleLille III. Quelques semaines plus tard, j'avais connaissance de ma feuille de notes signée du général Janvier. Des appréciations élogieuses sur mon comportement militaire et sur les services rendus comme interprète de langue anglaise se terminaient par l'affirmation que j'avais été « un participant essentiel de la délégation française en Arabie Saoudite » au séminaire sur les enseignements de la guerre du Golfe. RIYADH... EN FRANCE Expérience exaltante, mais n'avais-je pas rêvé ? Si, tout à fait : je n'avais pas été à Riyadh, mais à Paris. Riyadh n'était qu'un rêve. A preuve la solde qui m'a été versée, sans décompte, pour six jours de mission effectués, conformément à ma convocation, à Paris : 2 460 francs ! Qui dira que les officiers de réserve effectuent des missions par esprit de lucre ? ■ Interprète ou linguiste Notre spécialité a porté plusieurs appellations. Je préfère personnellement l’appellation IRAT (Interprètes de réserve de l’armée de terre) qui fut remplacée par OLRAT (Officiers linguistes de réser ve de l’Armée de terre) pour devenir aujourd’hui ORQLE (Officiers de réserve qualifiés langues étrangères). Pourquoi ? Parce qu'un interprète sait être un bon traducteur mais un traducteur ne sait pas nécessairement être un bon interprète, foi de professionnel… janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 41 Lu pour vous [ Rencontre avec un auteur ] Propos recueillis par le colonel (H) Alain J. Roux Entretien La première Résistance © Droits réservés Philibert de Loisy, nous dévoile les premiers actes de résistance, dont son père alors jeune capitaine, fut l’un des artisans. Armée & Défense • Pourquoi vous êtes vous aventuré dans l’étude d’un sujet inconnu des Français ? Philibert de Loisy • A la mort du comte de Neufbourg qui avait caché 60 tonnes de munitions, 15 fusilsmitrailleurs et du matériel roulant sous les ordres de mon père (chef départemental du CDM1), la Diana, société d’Histoire de la Loire, m’a demandé d’écrire une note. A la suite, l’université de Saint-Etienne et le général de Boissieu, chancelier de l’ordre de la Libération, m’ont incité à écrire ce livre. A. & D. • Existe-t-il des archives de cette histoire ? P. de L. • Lors de l’entrée des troupes allemandes en zone libre, le général Verneau, chef d’état-major de l’armée d’armistice, avait demandé de brûler toutes les archives. Mais le capitaine Gatti, chef régional CDM Châteauroux, les a enterrées. Les Allemands les ont découvertes. Il y avait bien deux livres que je cite mais ils étaient incomplets et leur diffusion a été confidentielle. A. & D.•Cette opération a pourtant concerné des milliers de Français. Pourquoi ce silence officiel ? 1 P. de L. • Le camouflage des armes est la première résistance. Elle ne doit rien à une action extérieure, mais tout à l’armée d’armistice. C’est la partie la plus neuve de ce livre ; alors que le secrétaire d’Etat à la guerre se laisse aller, le chef d’état-major, le général Verneau ne veut pas entendre parler de collaboration. Il fondera l’ORA2 avec le général Frère et mourra en déportation à Buchenwald. Le CDM avec son corolaire la mobilisation clandestine fait partie de ce que les collaborationnistes ont appelé « le complot de l’état major». A. & D. • L’ORA issue des restes de l’armée d’armistice s’est d’ailleurs intégrée dans la 1re Armée du général de Lattre, issue de l’armée d’Afrique reforgée par le général Weygand. Alors ? P. de L. • On parle du camouflage de l’armée d’Afrique, mais il faut savoir que l’armée de métropole disposait d’un tiers d’armement clandestin et de deux tiers de véhicules en plus. Le général Mollard s’est battu toute sa vie pour que le CDM soit reconnu pour son action. On lui répondait invariablement : « Tout cela est très intéressant, mais vous n’en apportez pas la preuve ». Voilà qui est fait ! En tous les cas, les Allemands sont très clairs sur le sujet : « Les Français nous ont trompés… nous avons bien fait de dissoudre l’armée d’armistice ! » CDM : Camouflage du matériel homologué réseau action de la France Combattante depuis 1947. LA PREMIÈRE RÉSISTANCE : LE CAMOUFLAGE DES ARMES Les secrets du réseau CDM, 1940-1944 Auteur : Philibert de Loisy L'esprit du livre - 22 € Lesnombreux secrets du réseau 1940-1944 De acteurs de CDM, tout grade ont participé, volontairement, au camouflage des armes et des matériels sauvés du désastre en juin 1940 et mis à l’abri des yeux ennemis. A partir de 1945, cette histoire a été occultée. Le père de l’auteur, jeune capitaine, a été un acteur du camouflage du matériel, c’est pourquoi Philibert de Loisy, à partir de connaissances directes, a commencé à reconstituer les actions qui ont couvert toute la France, et principalement la zone Sud où subsistait l’armée de l’armistice jusqu’en novembre 1942. Puis il a dépouillé toutes les archives accessibles. Il détaille 42 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 2 ORA : Organisation de résistance de l’armée les créations, par Vichy, d’organismes d’apparence civile pour récupérer et utiliser les matériels roulants, les cachettes sous responsabilité civile et militaire pour les armes et les fabrications discrètes. Il cite de nombreux épisodes où s’illustrèrent la gendarmerie et de nombreux cadres de réserve. Après l’invasion de la zone sud, l’ORA prit la suite de l’armée de l’armistice, et au prix de nombreux sacrifices, put forger des unités sérieuses qui rallièrent les armées de la libération, et les équipa en matériel en attendant des parachutages insuffisants. Des unités de FTP furent même équipées. L’auteur étudie la reconnaissance accordées à ces premiers résistants. Il rappelle les fluctuations de certains dirigeants à Vichy. Enfin, il insiste sur le camouflage en Afrique du Nord, encore française, et son impact sur les débuts de l’armée d’Afrique en Tunisie, face à la Wehrmacht. Les 400 pages de ce livre sont incontournables pour avoir enfin une idée juste de la période 1940-1944 en France. [ Notre sélection ]Lu pour vous Par le colonel (H) Alain J. Roux LA RÉSISTANCE : DESPREMIÈRE PRISONNIERS DE GUERRE LE CAMOUFLAGE ARMES AUX PERSONNES DES CAPTURÉES Les secrets du réseau CDM, 1940-1944 Journée d’études au SHD mai 2007 LE MEILLEUR DES AMBASSADEURS Théorie et pratique de la stratégie navale Auteur : Sous la direction de Nathalie Genet-Rouffignac SGA-SHD - 18 € Auteur : Hervé Couteau-Bégarie Economica - 37 € Les actes de cette « Journée d’études » sont, comme souvent, très instructifs. Les dix interventions traitent pour moitié de sujets relatifs à la condition des prisonniers de guerre durant la Grande Guerre et la Seconde Guerre mondiale, mais le problème actuel est celui des conflits dits « asymétriques ». Aussi, les auteurs remontent à la guerre d’Espagne en 1808, à la Commune en 1871, et aux guerres civiles américaine, irlandaise et espagnole. On s’aperçoit que les problèmes sont voisins : comment traiter des adversaires civils capturés armés dans des conflits alors que rien n’est prévu au départ à ce sujet ? Le lecteur trouvera deux catégories d’informations. La première, générale, est le problème des prisonniers de guerre et des personnes capturées qui emploient des armes ; l’éthique, sujet à la mode, est une belle source de discours. La deuxième catégorie fournit un éclairage instructif sur des conflits oubliés ou méconnus ; les historiens spécialisés y trouveront des informations très intéressantes. Au sous-titre qui résume cette étude remarquable, il aurait fallu ajouter « en temps de paix ». L’auteur, spécialiste connu mondialement, montre comment une marine militaire est indispensable en temps de paix ou de crise pour garantir la sécurité d’un État et de ses ressortissants. Si la politique de la canonnière est dépassée, la présence et l’activité de navires de guerre gardent une valeur autrement supérieure que des paroles prononcées dans un micro. Avec la résurgence de la piraterie et la protection humanitaire, les navires de guerre forment encore le meilleur des instruments. Hervé Couteau-Bégarie rappelle d’abord des généralités, vérités et constats séculaires totalement ignorés de la presque totalité des Français. Il illustre ensuite son propos par la longue liste des actions françaises depuis 1960, actions qui diminuent, hélas, simultanément avec le nombre des bâtiments français, alors que les Etats-Unis gardent encore une position de force, et que les États asiatiques se développent rapidement. On ignore trop souvent que le rang économique et culturel d’un pays se mesure par le niveau de sa marine de guerre, véritable locomotive d’un long train. Il est excellent de rappeler ainsi que l’histoire militaire ne se limite pas aux seuls combats. Cet ouvrage fera découvrir à beaucoup un domaine ignoré, pourtant crucial. FERDINAND FOCH Les responsables de ce colloque tenu fin 2008, voulaient éclairer les zones d’ombre (1851-1929) Apprenez à penser de la vie du maréchal Foch. Ils y ont réussi Auteurs : Rémy Porte, François Cochet en grande partie. Editions SOTECA - 25 € Le lecteur découvrira la complexité du premier tiers du XXe siècle. L’avant-guerre fait connaître le professeur, inaudible pour certains, génial pour d’autres ; son rôle ultérieur mettra en valeur ses écrits. Victime comme beaucoup d’autres du sectarisme anticlérical, il a la chance de bénéficier du soutien de Clemenceau. La Grande Guerre le transforme en héros national. Les exposés sur sa nomination de commandant des armées alliés sont passionnants, mais l’affaire de Morhange n’est pas élucidée. La partie la plus intéressante est le retournement de Foch, de novembre 1918 à 1919 : d’abord hostile aux demandes du général Pétain, il va défendre les thèses de ce dernier lors des discussions pour la paix. Elles seront rejetées par nos alliés de la guerre. La dernière partie est consacrée à l’image du maréchal, vue à l’étranger, et à ses tentatives d’interventions diplomatiques. Le maréchal mourra en sachant déjà que l’avenir est aussi sombre qu’il l’a prévu. Ce colloque évoque, en 450 pages, une époque mal connue dans ses détails. Cet ouvrage apporte davantage encore sur les évènements que Foch a vécus ou a subis que sur la biographie de cet artilleur aux vues synthétiques. Sa lecture en vaut la peine. janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 43 Lu pour vous [ Notre sélection ] HISTOIRE IGNORÉE DE LA MARINE FRANÇAISE LE SIÈGE DE L’ALCAZAR DE TOLÈDE Juillet-septembre 1936 Auteur : Etienne Taillemite Perrin Tempus - 11 € Auteur : Alain Huetz de Lemps Economica - 23 € Nécessaire, instructive… des épithètes laudatives justifient cette réédition d’un livre mis à jour, qui en 600 pages, retrace l’histoire, le plus souvent méconnue malgré quelques clichés, de la marine française. L’auteur traite de manière concise un sujet immense, mais ne s’embarrasse pas d’idées ressassées et conformistes. Il évoque les précurseurs, puis Louis XIV et Colbert qui créèrent la Royale, en insistant sur le côté administratif nécessaire à l’époque. Louis XVI, chacun le sait, porta la marine française à son plus haut niveau, mais ceci se terminera par un « désastre exceptionnel », la Révolution, sur laquelle l’auteur donne, dans son domaine, de nombreuses informations. Le début du XIXe siècle verra une remontée qui atteindra son apogée sous Napoléon III. La guerre de 1870 vient à point pour tout réduire. Il faut attendre 1920 pour voir renaître cette marine qui disparaîtra à son tour malgré les efforts des nombreux marins qui, contre vents et marées, s’obstinent à en faire survivre les débris, puis à la reconstruire quand ils sont soutenus. Etienne Taillemite insiste sur les gestionnaires qui prétendent que la marine est un luxe, alors que sans elle il n’y a ni développement économique ni puissance diplomatique. L’importance des marins français dans les développements scientifiques et industriels depuis trois siècles est confirmée. La résistance de l’Alcazar de Tolède, durant l’été de 1936, fut un acte mythique dont le souvenir est maintenant estompé. A la suite d’évènements sanglants, d’incendies, d’assassinats, un certain nombre d’Espagnols, soutenus par de nombreux militaires, se révoltent en juillet 1936 en différents points d’Espagne. Un nombre important d’entre eux, mal organisés, est massacré. Les survivants s’organisent et, il faut le dire, se vengent à leur tour. A Tolède, 700 membres de la Garde civile, et leurs familles, plus de 500 femmes et enfants, se regroupent dans l’Alcazar, monument ancien mais solide, avec des officiers d’artillerie, quelques élèves officiers (les fameux cadets), et leurs chefs, dont le colonel Moscardo. Ils décident de résister aux assauts de ceux qui s’intitulent Républicains, pour échapper à un massacre certain dont ils ont des exemples sous les yeux. Ayant récupéré quelques munitions et des vivres, ils résistent 70 jours à des assauts et à des bombardements violents. Ils sont libérés au moment où ils allaient succomber. L’auteur raconte ce siège, vu des deux côtés, en cherchant à décrire la réalité, et en détaillant les actions des adversaires. A l’époque, la libération de l’Alcazar eut une grande importance psychologique, en plus des vies sauvées. Ce livre ressuscite un épisode en cours d’oubli ; il montre comment des hommes, luttant pour leur survie, peuvent accomplir des prodiges pour sauver leurs familles. Cette étude de grande qualité est de plus en plus d’actualité pour tous. Le siège de l’Alcazar de Tolède mérite d’être connu. Son histoire se lit avec passion. GUERRE RÉVOLUTIONNAIRE, GUERRES IRRÉGULIÈRES Ce recueil de 20 textes offerts au lieutenant-colonel Michel David, spécialiste en la matière, par les spécialistes français de la même matière traitent d’un sujet, ô combien contemporain, les guerres qualifiées aujourd’hui Les maquis de l’Histoire d’asymétriques et parfaitement méconnues du public et Auteurs : sous la direction d’Antoine Champeaux même de nombreux militaires. Lavauzelle - 27 € Comment lutter contre des organisations qui cherchent, par tous les moyens, à exercer une emprise totalitaire sur des populations qui initialement préféreraient vivre en paix ? Des généralités indispensables, quelques exemples historiques, la participation de certaines populations, et évidemment la guerre d’Indochine et la guerre d’Algérie forment le squelette de ce livre qui apprend beaucoup au lecteur, même averti. On y voit aussi, par des exemples concrets, comment malgré des succès militaires la guerre peut être perdue. Cet ouvrage, au sujet d’actualité, est particulièrement enrichissant pour tous. 44 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 [ Notre sélection ]Lu pour vous LA POLITIQUE INDUSTRIELLE D’ARMEMENT ET DE DÉFENSE DE LA VE RÉPUBLIQUE Evolution, bilan et perspectives Auteurs : sous la direction de Pierre Pascallon et Jean-Paul Hebert L’Harmattan - 30 € LES RÉSERVES MILITAIRES d’hier, d’ailleurs et d’aujourd’hui Auteur : Michel Roucaud et ANORGEND ANORGEND caserne Tournon 10 rue de Tournon - 75006 Paris Tél. 01 43 25 14 83 ou [email protected] Les colloques organisés par Pierre Pascallon sont toujours aussi instructifs dans leur actualité. Celui-ci apporte un complément très important aux précédents traitant de sujets voisins. En 339 pages très claires, des acteurs et des responsables s’expriment devant leurs pairs, tous connaissent les sujets évoqués. L’ouvrage comprend deux grandes parties : la politique industrielle d’armement de la France de la fin de la IVe République aux années 1970 ; la situation actuelle qui commence vers 1985 et se dégrade en permanence, derrière de magnifiques discours invoquant souvent l’Europe. Ces synthèses permettent de retrouver facilement des actions oubliées. Les préfaces et la conclusion sont prononcées par d’anciens responsables. Huit interventions sur la naissance, l’évolution et les inflexions de cette politique montrent une fois de plus qu’une véritable volonté gouvernementale liée à des entreprises sûres des lendemains, permet d’évoluer, et de travailler en coopération avec succès. On y fait aussi des découverts : « Le cas de l’espace » du général Molard, nous apprend ainsi que l’Europe des 27 dépense chaque année, pour la totalité de l’industrie et de la recherche sur l’espace une somme de 1 G d’euros€, égale aux dépenses de traduction de l’administration européenne de Bruxelles ! Dans la deuxième partie, douze exposés décrivent l’actualité et les espérances de l’Europe. Malgré les bonnes paroles, il y a de quoi être inquiet. La faiblesse et le désintérêt des Etats de l’Europe, sans oublier l’ignorance orientée des populations et des médias, face aux Etats-Unis et aux pays émergents asiatiques nous font craindre une décadence accélérée. Pourtant la politique industrielle d’armement, liée à la recherche et au développement, sans oublier les PME spécialisées, est un facteur majeur du progrès. Le sujet de ce colloque, tenu en 2006, reste d’actualité. Avec des Forces armées, et même sans, les réserves militaires sont nécessaires, à condition qu’elles soient déjà instruites : c’est ce que démontrent tous les intervenants. Dans les études historiques, quatre sont consacrées à la France et deux à la Suisse et aux Etats-Unis. Les réserves d’aujourd’hui sont traitées en sept textes. Faisons d’abord deux remarques : les auteurs, officiers de réserve, font largement honneur à leurs connaissances et à leurs capacités de réflexions. Ils se taillent la part du lion ; les autres auteurs sont connus des historiens ; ce sont quelquefois les mêmes. Un lecteur averti relèvera deux petites erreurs de détail dans l’intervention de Marc Ortolani sans que l’intérêt de la communication n’en soit diminué. Sur le fond, la question des réserves militaires est un problème difficile à résoudre à toutes les époques et dans tous les pays. La Suisse et les Etats-Unis donnés en exemple, et même en modèle, n’échappent pas aux difficultés qui s’aggravent aujourd’hui. On pourra regretter que le cas de la France en 1867, symbolique, et qui est à la base des réformes des décennies suivantes, ne soit pas développé, mais une intervention supplémentaire d’un spécialiste aurait été nécessaire. La situation actuelle est délicate à exposer dans une enceinte officielle, d’autant plus que les doctrines sur ce sujet sont soumises à controverses, mais les interventions publiées montrent bien les difficultés rencontrées. Sur le fond toujours, les nombreuses citations de sources montrent que ce sont de véritables historiens qui ont traité le sujet. Les conclusions, connues par tous nos camarades, mais bien illustrées ici, sont que d’abord les réserves sont indispensables aux Forces armées, particulièrement en temps de crise, non seulement militaire, mais aussi purement politique, de Napoléon III au XXIe siècle, sans oublier Louis XIV, rien ne change. Mais ces réserves pour être utiles doivent être suffisamment nombreuses, et surtout bien équipées, entraînées et encadrées. Tout cela a un prix certain, mais l’efficacité dépend d’un investissement sérieux, et surtout pas d’une prétendue stricte suffisance. Aujourd’hui les cadres de réserve existent encore, l’espoir reste permis. Qu’en sera-t-il dans 15 ans ? Cet ouvrage, facile à lire, est à conseiller à tous ceux qui veulent survivre dans un pays libre. Cet ouvrage est à recommander à tous les cadres, particulièrement à ceux de la réserve militaire. janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 45 Lu pour vous [ Notre sélection ] Par le colonel (H) Alain J. Roux UNE VIE DE GUERRES 1940-1961 Auteur : Bernard Cabiro Indo Editions - 29 € LES HOMMES ET LES FEMMES DE L’ANCIEN RÉGIME, de la Révolution, de l’Empire et de la Restauration vus par leurs contemporains Ce livre de 647 pages retrace le parcours du chef de bataillon Cabiro, figure légendaire des paras de la Légion, de l’évasion par l’Espagne en mai 1943 jusqu’à l’Italie en 1943-44, d’abord comme caporal dans un régiment de tirailleurs marocains - les meilleurs après la Légion - puis dans l’Armée d’Afrique où il est blessé en Alsace. La partie la plus intéressante de ces mémoires concerne l’Indochine, au 2e BEP : fin 1945 les Japonais y tiennent encore le haut du pavé, puis le début de la libération. Un second séjour se termine à Dien Bien Phu où il est le dernier évacué par air. A noter le début de l’encerclement de Dien Bien Phu dont on parle rarement. En Algérie l’auteur s’attarde sur ce que l’on appelle encore le putsch. Condamné il quitte l’armée. Cet ouvrage se lit facilement ; on y apprend beaucoup. Il aura la particularité d’être apprécié par les jeunes OR, ce qui démontre sa valeur et son utilité. Ce volume imposant de 994 pages tient le milieu entre une encyclopédie et un dictionnaire spécialisé. Il fournit une liste des acteurs civils et militaires, en majorité français, de cette période trouble et d’une grande complexité, de ce demi-siècle bouillonnant. Chaque nom comporte une notice biographique courte, suivie de jugements donnés sur le vif par des contemporains, souvent bien connus. Cet ouvrage est fait pour être consulté, mais le lecteur est conduit à lire toutes les notices, ce qui montre son intérêt. L’auteur veille à être neutre et à équilibrer les jugements. L’idée est excellente : le lecteur est satisfait, mais doit rester prudent. Parmi les mémoires parues récemment, cet ouvrage se distingue et doit être recommandé. Ce gros ouvrage rendra de grands services aux historiens amateurs et aux simples curieux. Du début du règne de Louis XVI (1774) à la fin de celui de Charles X (1830) Auteur : Clément Billy Muller Editions - 80 € A lire aussi SOUVENIRS 1939-1946 Auteur : Capitaine Jean Mauras Lavauzelle - 23 € Un livre de plus de mémoires d’un officier de la 2e DB, oui, mais dans une fonction indispensable dont on parle peu : logistique et dépannage du matériel. Ce sujet fait l’intérêt d’un livre, où l’auteur, aspirant de 1940 à 1944, relate des épisodes de sa vie militaire avec une naïveté certaine. Ce livre intéressera les historiens de cette période qui pourront y glaner des informations dans un domaine souvent laissé dans l’ombre. ITINÉRAIRE D’UN FRANÇAIS LIBRE Jacques-Henri Schloesing Auteur : Patrick Collet L’esprit du Livre - 20 € Pour qui n’a pas encore lu de biographie consacrée à un aviateur des FFL, ce livre est un bon début. La trame est la même, avec la mort au bout, mais les épisodes sont différents et propres à chaque héros. Ici, l’évasion après 46 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 la chute, bien que brûlé, sur le territoire français est particulièrement intéressante. Les historiens spécialisés complèteront leur documentation. AU CHAMP D’HONNEUR La vie et la mort du chef de bataillon Pierre Segrétain du 1er BEP Auteurs : Etienne Segrétain, Franck Segrétain Indo Editions - 25 € La courte vie de cet officier, premier chef du légendaire 1er BEP, est retracée par son fils. Légionnaire, combattant de l’armée invaincue des Alpes ; dans l’armée d’armistice il doit se battre au Levant contre des soldats courageux et aveuglés, avant de participer à la libération de la France. En 1948 il forme1er BEP, le conduit en Indochine jusqu’à sa fin héroïque lors du désastre de Cao-bang. Des clichés surprenants et des observations judicieuses parsèment cet ouvrage qui complète les biographies des chefs légendaires de la Légion. Publications officielles OPEX : cadre juridique et effectifs Question écrite n° 86484 17 août 2010 - M. Francis SaintLéger attire l'attention de M. le ministre de la Défense sur les militaires français en opération. Il désire connaître le nombre total de ces militaires. Réponse publiée le 23 novembre 2010 Le tableau ci-dessous détaille, au 1 er août 2010, pour chaque opération extérieure, le cadre juridique, la dénomination, la localisation ainsi que l'effectif des militaires déployés : Cadre juridique Engagements multinationaux (hors mandat ONU 1 ou UE 2) Accord de coopération et actions bilatérales Opérations de l'OTAN4 Opérations de l'ONU1 1 Organisation des Nations unies 2 Union européenne 3 République centrafricaine. 4 Organisation du traité de l'Atlantique Nord 5 République démocratique du Congo. Opérations de l'UE2 Nom opération Héraclès Localisation Afghanistan FMO Sinaï Épervier Licorne Corymbe Baliste Boali Séisme SHAPE/ JFC Naples KFOR Pamir Épidote ONUCI MINUSTAH MONUC MINURSO MINUL FINUL ONUST Althea EUSEC/EUPOL EULEX Atalanta Tchad Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire Liban RCA3 Haïti Total OPEX Balkans Kosovo Afghanistan Afghanistan Côte-d'Ivoire Haïti RDC5 Sahara Occidental Liberia Liban Liban Bosnie RDC Kosovo Océan Indien Effectif 455 2 943 843 92 5 232 55 2 758 3 499 68 10 2 5 12 1 1 475 2 1 9 1 355 8 830 L’ interopérabilité du sysème FELIN Question écrite n° 80051 8 juin 2010 - M. François CornutGentille attire l'attention de M. le ministre de la Défense sur le système Felin. Destinés à équiper l'infanterie d'éléments de protection et de communication de haute technologie, les premiers exemplaires de FELIN ont été livrés à l'armée de terre en mai 2010. Un premier régiment en sera intégralement doté à l'automne. Ce système français a de nombreux équivalents à l'étranger, plus ou moins sophistiqués et plus ou moins avancés dans leur développement. Cette multiplication des programmes pose la question de leur interopérabilité sur les théâtres d'opération. Aussi, il lui demande de préciser les mesures prises par la Direction générale pour l'armement et l'industriel auprès des forces armées étrangères pour garantir l'interopérabilité du système français FELIN. Réponse publiée le 19 octobre 2010 Les besoins d'interopérabilité intersystèmes français et alliés sont définis dans les doctrines d'emploi des forces. L'interopérabilité interalliée fait l'objet de travaux de recherche, auxquels participent la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et les États-Unis. Cette interopérabilité est aujourd'hui envisagée au niveau des brigades et des régiments. Pour les systèmes des niveaux inférieurs (compagnie, section...), les éléments échangés seront remontés systématiquement au niveau de la brigade. Le système FELIN (fantassin à équipements et liaisons intégrés) étant destiné à équiper les unités du combat débarqué de niveaux section et inférieur ; il n'est donc pas envisagé de le rendre directement interopérable avec des systèmes homologues de forces armées étrangères, notamment du fait de la barrière linguistique. En revanche, l'interopérabilité sera assurée par l'intermédiaire des systèmes d'informations terminaux, avec lesquels le système FELIN est déjà interopérable. ■ janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 47 Publications officielles Retraite des militaires ne totalisant pas 15 années de service Question écrite n° 60880 13 octobre 2009 - M. François Calvet interroge M. le ministre de la Défense sur la situation particulière des militaires quittant le service avant quinze ans perdant ainsi, d'une part, le bénéfice des bonifications et tenus, d'autre part, de racheter les cotisations à l'IRCANTEC. Il lui demande, par conséquent, si ces remarques exprimées dans l’avis n° 895 du 3 juin 2003 sont d'actualité. Réponse publiée le 16 février 2010 Les militaires radiés des cadres ou des contrôles sans justifier de quinze années de services ne peuvent bénéficier, sauf s’ils sont reconnus invalides, d’une pension de leur régime spécial de retraite. Ils sont alors rétablis dans leurs droits auprès de l’assurance vieillesse du régime général de sécurité sociale et de l’Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l’Etat et des collectivités publiques (IRCANTEC) par affiliation rétroactive, en application de l’article L.65 du code des pensions civiles et militaires de retraite (CPCMR). Toutefois, le régime général et l’IRCANTEC ne reconnaissent pas les bonifications acquises au titre des activités militaires spécifiques visées par le CPCMR (les bénéfices de campagne, les bonifications pour services à la mer, les services aériens ou subaquatiques). C’est pourquoi ces deux régimes ne les prennent pas en compte dans les droits à retraite des anciens militaires. Soucieux de valoriser au mieux tous les services militaires, le ministère de la Défense a souhaité compenser la non-validation de ces bonifications en créant au profit des militaires partis de l’institution sans droit à pension une indemnité particulière, proportionnelle aux bonifications acquises au titre de ces activités militaires spécifiques. Cette volonté s’est concrétisée par la parution au 48 ❘ Armée & Défense Journal officiel de la République française du 31 octobre 2008 du décret n° 2008-1113 du 29 octobre 2008 relatif à l’indemnité pour activités militaires spécifiques (IAMS) allouée en cas de départ sans droit à pension et de son arrêté d’application. Les militaires radiés des cadres et des contrôles à compter du 1er novembre 2008 peuvent prétendre à cette indemnité dès lors qu’ils justifient d’au moins un trimestre entier de bonifications (soit 90 jours), cette durée s’appréciant sur toute la période des services militaires. Sont exclues du dispositif les bonifications obtenues à l’occasion de services accomplis dans les départements et collectivités d’outremer et en Nouvelle-Calédonie. Ve r s é e e n u n e s e u l e f o i s à l a délivrance de l’attestation d’affiliation rétroactive à l’assurance vieillesse du régime général et à l’IRCANTEC, l’IAMS est calculée individuellement pour chaque militaire, en fonction du nombre de trimestres acquis au titre de ces bonifications et du montant de sa dernière solde. Selon les bonifications acquises, le montant de l’IAMS varie entre un cinquième et la totalité de la dernière solde indiciaire versée. S’agissant par ailleurs du complément de cotisations que peuvent être amenés à verser les militaires quittant les armées sans droit à pension, dans le cadre du dispositif actuel, les retenues pour pension opérées sur la solde des militaires au titre du CPCMR sont reversées au régime général et à l’IRCANTEC après la radiation des cadres ou des contrôles. Ce reversement, effectué par l’Etat, est destiné à couvrir les cotisations salariales dont les militaires sont redevables à l’égard de ces deux régimes de retraite, en tant qu’affiliés rétroactifs. Le taux de prélèvement des retenues pour pension opérées sur la solde des janvier - février - mars 2011 militaires au titre du CPCMR est de 7,85%. Or, déduction faite de la part de cotisations rétroactives revenant au régime général, calculée au taux de 6,65%, la somme restant disponible ne permet de couvrir qu’un taux de cotisation de 1,20%, ce qui est insuffisant pour verser à l’IRCANTEC la totalité de la part agent dont le taux de prélèvement s’élève à 2,25% ou à 5,95%, selon le niveau de rémunération du militaire. Ainsi, conformément à l’article 9 du décret n° 70-1277 du 23 décembre 1970 portant création d’un régime de retraites complémentaires des assurances sociales en faveur des agents non titulaires de l’Etat et des collectivités publiques, les anciens militaires doivent s’acquitter d’une somme complémentaire au profit de l’IRCANTEC, pour régulariser intégralement leur situation au regard de ce régime. L’article 12 de son arrêté d’application du 30 décembre 1970 précise, en outre, que cette cotisation complémentaire doit être réglée dans un délai déterminé, calculé à raison d’un trimestre par année de services à valider, sous peine pour les intéressés de perdre tout droit à pension au titre du régime de l’IRCANTEC. Le versement complémentaire à l’IRCANTEC ne saurait être assimilé à un rachat d’annuité, opération qui est destinée à valider des périodes n’ayant donné lieu à aucune cotisation, ce qui n’est pas le cas des services militaires dans le cadre de l’affiliation rétroactive. De même, ne résulte-t-il pas d’une carence de l’Etat, qui, outre le reversement au régime général et à l’IRCANTEC des retenues pour pension, assure pour chaque militaire affilié rétroactivement le règlement de la cotisation employeur due à chacun de ces deux régimes. Toutefois, le ministère de la Défense est disposé à étudier, en concertation avec les autres départements Publications officielles ministériels concernés, toute proposition visant à apporter une réponse adaptée et commune à l’ensemble des agents de l’Etat. Le ministère ne peut en effet intervenir de manière unitalérale sur la question du versement complémentaire à l’IRCANTEC puisque celle-ci se pose tant pour les militaires que pour les fonctionnaires, lorsqu’ils quittent la fonction publique sans droit à pension. Dans ce cadre, le ministère de la défense est prêt à soutenir toute solution compensatoire, sans complexité nouvelle et sans perte de droits pour les intéressés, dans le respect des principes statutaires propres aux militaires. ■ Organisation des zones de défense et de sécurité nationale Question écrite n° 92828 9 novembre 2010 - M. Kléber Mesquida attire l'attention de M. le ministre de l'Intérieur, de l'OutreMer et des collectivités territoriales sur un projet de circulaire relatif à l'organisation des zones de défense et de sécurité nationale. En effet, les sapeurs-pompiers s'inquiètent de ce projet de circulaire qui réduirait leur rôle de sapeurs-pompiers. Or la loi de modernisation de la sécurité civile leur confère un rôle d'acteurs principaux dans ce domaine. Aussi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer où en est ce projet de circulaire et quelles mesures il entend prendre pour répondre aux inquiétudes des sapeurs-pompiers. Réponse publiée le 18 janvier 2011 Dans le cadre de la mise en œuvre des orientations du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, le ministre de l'Intérieur, de l'Outre-Mer, des collectivités territoriales et de l'immigration a souhaité renforcer le positionnement et l'action des sapeurs-pompiers au sein des structures zonales, leur expérience en matière de gestion de crise et de protection des populations devant être pleinement reconnue et valorisée. Les crises majeures qui ont touché notre territoire ces derniers mois et notamment la tempête Klaus et la tempête Xynthia ont d'ailleurs mis en exergue le rôle majeur des sapeurspompiers au niveau zonal. Les premières dispositions réglementaires découlant du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale se sont traduites par la publication de trois décrets, le 4 mars 2010. Aux termes de ces textes, le préfet de zone détient des prérogatives importantes dans le domaine de la sécurité civile, qui impliquent les sapeurs-pompiers (définition des orientations et des priorités d'action sur la base de l'analyse préalable des risques et des effets potentiels des menaces, organisation de la veille opérationnelle zonale, déclinaison et harmonisation de la planification zonale et départementale ORSEC). Il est en outre chargé de veiller à la complémentarité des moyens des services départementaux d'incendie et de secours (SDIS) pour faire face à des évènements exceptionnels susceptibles de dépasser le cadre d'un département et de coordonner la formation des sapeurs-pompiers : mutualisation des moyens (école). C'est pour cela que, nonobstant l'étendue des compétences des étatsmajors interministériels de zones (EMIZ), le ministre l'Intérieur, de l'Outre-Mer, des collectivités territoriales et de l'immigration a indiqué, lors du congrès des sapeurspompiers, que la fonction de chef d'état-major interministériel de zone a naturellement vocation à être dévolue à un officier supérieur de sapeur-pompier. Les chefs EMIZ sont, par ailleurs, membres de droit du comité de défense de zone. Les nouvelles dispositions réglementaires prévoient également que, pour l'exercice de ses missions en matière de sécurité civile et sans préjudice des compétences dévolues aux préfets de département et aux présidents des conseils d'administration des SDIS, le préfet de zone de défense et de sécurité s'appuie, outre sur les SDIS de la zone, sur un officier supérieur de sapeur-pompier qui est placé à ses côtés (nouvel article R. 1311 24-1 du Code de la défense). La circulaire en préparation sur les nouveaux pouvoirs des préfets de zone de défense et de sécurité explicitera l'ensemble de ces dispositions.■ Le coût annuel de l’OPEX Afghanistan Question écrite n° 93770 23 novembre 2010 - M. Jean-Paul Lecoq interroge M. le ministre d'État, ministre de la Défense et des anciens combattants, sur le coût annuel de la présence française en Afghanistan et combien elle représente en pourcentage dans le budget de la France. Réponse publiée le 18 janvier 2011 Le surcoût annuel des opérations françaises en Afghanistan est évalué à 469 M€pour l'année 2010. Ce montant représente 0,16% des crédits ouverts pour le budget de l'État en loi de finances initiale pour 2010. Soucieuse de faire face à ses responsabilités internationales et de contribuer à la paix et à la stabilité du monde, la France continuera à assumer son intervention en Afghanistan aussi longtemps que nécessaire. Par son action, elle œuvre non seulement pour assurer la paix et la stabilité internationales, mais aussi pour garantir la sécurité de tous nos concitoyens sur le territoire national et dans le monde. ■ janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 49 Courriers des lecteurs Ils ont écrit [ Servir est sa mission ! ] erci pour le long et passionnant dossier que vous M avez consacré à l’Afghanistan [ndlr : notre précédent numéro]. J’y ai personnellement appris pas mal d’informations mais j’ai plus particulièrement apprécié les deux témoignages de réservistes. Celui de notre capitaine français est passionnant car ce type d’expérience est suffisamment rare pour un réserviste. Les propos du capitaine américain méritent qu’on s’y attarde et devraient presque être affichés à l’entrée des bureaux de recrutement, tant de l’armée d’active que de la réserve (cherchons-les d’ailleurs ces bureaux dédiés au recrutement des réservistes !). L’on sait bien que les Américains sont hyper patriotes et cela transparait dans ce qu’il nous dit, mais c’est surtout ce qui concerne son engagement de réserviste qui doit être souligné. Combien d’entre nous seraient capables de tenir les mêmes propos ? Avec lui, le mot « servir » prend tout son sens. Servir est sa mission première, je dirais sa mission sacrée ; servir est un engagement envers lui-même et son pays. On pourra me dire « c’est un ancien d’active » ! Je répondrais que je connais des anciens pro auxquels il tarde d’avoir dépassé les 5 ans de réserve obligatoire à l’issue de leur temps d’active ! Notre capitaine américain lui, le fait car, pour reprendre ses propres mots », il est un « citoyen-soldat ». Attention, je ne dis pas que nous autres, réservistes français, ne sommes pas animés du même patriotisme et soucieux de servir notre pays comme le fait le capitaine américain; loin de moi cette idée. Je dis seulement que la lecture de cet article devrait permettre à certains de se poser des questions sur les fondements de leur vocation de réserviste. CBA (R) Fabien D. Nous n’avons pas tous l’envie ou la possibilité de partir « sur le terrain » mais nous devons, comme vous le soulignez, en revanche tous prendre pleinement conscience de notre mission, de notre engagement à servir dans la réserve. Nous pouvons ainsi nous engager pleinement dans nos missions et pas seulement y faire de la figuration car le commandement nous observe et, parfois encore, nous emploie « à reculons ». Nous pouvons aussi nous engager activement « sur le terrain » dans le cadre de nos associations. Nous pouvons ainsi nous engager « sur le terrain » du recrutement de réservistes au sein de nos proches et dans nos entreprises. Notre opération « extérieure » pourrait alors consister, par exemple, à faire connaître la réserve à « l’extérieur » du microcosme de la réserve ! Et sans aller braver les Talibans, revêtir l’uniforme du « citoyen-soldat », comme le dit le capitaine américain. CNE (R) Lionel Pétillon Ils ont écrit [ Et les missions intérieures ? ] e trouve que vous avez beaucoup trop tendance Jmissions à mettre en avant les réservistes qui effectuent leurs dans le cadre d’OPEX. Il est vrai que cela fait, ou à fait rêver, plus d’un d’entre nous, et c’est aussi parfois l’une des motivation, voire vocation, à rejoindre la réserve. Mais n’oubliez pas que ces réservistes en OPEX ne représentent qu’une infime partie d’entre nous, quelle que soit la catégorie à laquelle appartiennent les réservistes. La très grande majorité ne sont jamais partis et ne partirons jamais sur un théâtre d’opérations. Ils seront toujours, car c’est leur mission première, des renforts en état-major notamment. Mais surtout, vous oubliez qu’il y a aussi les MISSINT (missions intérieures), autrefois appelées OPINT (opérations intérieures). 50 ❘ Armée & Défense janvier - février - mars 2011 Elles, en revanche, mobilisent bien plus de réservistes que les OPEX (ou les MCD). Vous avez d’ailleurs publié les chiffres dans la revue : OPEX (135 réservistes en 2009), MCD (74), MISSINT (1 655). Ils parlent par eux-mêmes ! Alors à quand un dossier sur les MISSINT ? Lieutenant-colonel (H) Mathieu Votre remarque est tout à faite intéressante. Sachez que la rédaction travaille actuellement sur ce dossier que vous appelez de vos vœux. Si vous ou des réservistes de votre connaissance ont participé récemment à des MISSINT, sachez qu’ils peuvent nous fart part de leur expérience. Cet appel s’adresse d’ailleurs à tous les lecteurs de la revue. Faites-nous partager vos missions (Harpie, Vigipirate, intempéries…). Communiqué aux associations Votre adhésion permet à l’UNOR d’agir pour la cause des réserves et de vous en informer. Association loi 1901, fondée le 1er janvier 1991 Soutien individuel des officiers de réserve en associations affiliées « Vous êtes officier de réserve, membre d’une association affiliée à l’UNOR, actuellement en recherche d’emploi… » 2010 (3) Activités : 8 €€ Communication : 16 €€ … contactez : Guy Béranger vice-président - 06 63 84 25 55 [email protected] Jeunes officiers de réserve en association Ouverte aux responsables des ressources humaines, elle a pour but de resserrer les liens, par tous les moyens, entre les entreprises, les collectivités et les institutions afin de favoriser le recrutement, la reconversion et le reclassement de personnes de tous niveaux. Recevez Armée & Défense pendant 3 ans pour le prix d’un abonnement annuel (16 €). Elle organise des manifestations avec l’appui de collectivités territoriales et de l’Etat, favorisant la rencontre entre les demandeurs d’emploi avec les responsables Carrefours pour l’emploi des ressources humaines d’enEcole militaire - 1 place Joffre treprises et d’institutions. BP 56 - 75007 Paris Consultez votre AOR www.carrefoursemploi.org ✂ Bulletin d’abonnement (1) Changement d’adresse (2) Nom (lettres CAPITALES, une lettre par case, une case entre deux mots) Prénom Adresse complète Numéro - Résidence (RES) - Bâtiment (BAT) - Escalier (ESC) - Appartement (APP), Rue - Avenue (AV) - Boulevard (BD) - Chemin (CH) - Lieu-dit (LD) - Boîte postale (BP) Code postal Commune - Pays et/ou secteur postal ❚ Règlement par chèque bancaire ❚ Bulletin et chèque de règlement à libeller et à expédier à : Armée & Défense - UNOR - 12 rue Marie-Laurencin - 75012 Paris (France) Tarif (3) pour 1 an France Etranger Prix au numéro Abonnement individuel 18 € 20 € 7,52 € (1) Cochez la case souhaitée . Signature (2) Changement d’adresse : joindre votre dernière étiquette Armée & Défense ou (3) Décision de l’assemblée générale de l’UNOR du 21 mars 2009. numéro abonné date effective du changement d’adresse janvier - février - mars 2011 Armée & Défense ❘ 51