Risque viral et Transfusion sanguine
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Risque viral et Transfusion sanguine
PARAMÈTRES DU RISQUE TRANSFUSIONNEL VIRAL Risque viral PREVALENCE DU VIRUS CHEZ LES DONNEURS DATE DE LA TRANSFUSION PAR RAPPORT AU DEPISTAGE NOMBRE D’UNITES TRANSFUSEES et Transfusion sanguine TYPE DE PRODUIT SANGUIN Produits labiles : transmission de virus nus ou enveloppés Produits stables (poolage) : virus nus seulement (car SD) TYPE DE RECEVEUR Polytransfusés Immunodéprimés STRATEGIES DE PREVENTION DU RISQUE VIRAL TRANSFUSIONNEL VIRUS TRANSMISSIBLES PAR LE SANG Sur tous les donneurs SÉLECTION MEDICALE EXCLUSION DES ANCIENS TRANSFUSÉS CAMPAGNE DE VACCINATION ANTI-VHB DE LA POPULATION VIRUS ENVELOPPÉS Sur tous les dons - Rétrovirus : VIH-1, VIH-2, HTLV-I - Virus d’hépatite : VHB, VHC - Cytomégalovirus - Agents non pathogènes : VHG, TTV, SEN-V - West Nile Virus TESTS SEROLOGIQUES (sérologies spécifiques et marqueurs indirects) DEPISTAGE GÉNOMIQUE VIRAL DELEUCOCYTATION Selon les produits - Plasma et produits dérivés PROCÉDÉS DE VIRO -ATTÉNUATION MOLÉCULES RECOMBINANTES - Produits labiles AUTO-TRANSFUSION PLASMA-QUARANTAINE VIRUS NON ENVELOPPÉS Sur tous les receveurs VACCINATION ANTI-VHB HEMOVIGILANCE - Parvovirus B19 - VHA RESPECT DES INDICATIONS TRANSFUSIONNELLES Un quart de siècle de virologie transfusionnelle Décou verte 1969 1971 1975 1979 1983 1985 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1994 1995 1997 1998 1999 2000 2001 2003 ? Prévent ion s pécifiqu e Prévent ion non sp écifiqu e ou indirecte 9,0 V HB A ntigène HBs 8,0 B19 HTLV- I V IH AC an ti-VI H 1 et 2 AC anti-V HC AC anti-HTLV -I Sélection d es d onn eu rs renf orcée V iro-at ténu ation desfractions p ar SD AC a nti-HBc, Tran sa > 2N Exclusion des transfu sés du d on Déleu cocytation d es PS L TTV Sen -V 6,0 5,0 Limitation des indi cations du PFC Trans a > N — PFC viro-atténu é HHV- 8 VHG Do nneu rsaya nt séjourn é au RU exclus D GV VIH-V HC WNV VHB 7,0 AC an ti-VI H V HC Risque résiduel viral par million de dons Période 1992-2001 S élection d es d onn eurs I nactivation des agents pathogèn es 4,0 VHC 3,0 2,0 1,0 VIH HTLV-- I HTLV 0,0 1992--94 1993 1992 1993--95 1994--96 1995 1994 1995--97 1996--98 1997 1996 1997--99 2000--01 2000 1 Nombre de cas annuels d’infection par les trois virus majeurs détectée chez les donneurs de sang français entre 1990 et 2001 Évolution du risque viral transfusionnel sur la période 1960 -2010 Sélection des donneurs Vaccination VHB Anti- Risque (%) VIH 10 AntiVHC Viro- DGV atténuation VHC 1 Nombre de dons effectués dans l’année VHB 0.1 0.01 0.001 VIH VHB VHC VIH 0.0001 0 1970 1980 1990 2000 1990 1995 2000 2002 3 971 207 2 907 682 2 475 102 2 460 000 409 2035 8660 70 913 1284 40 438 376 36 444 286 2010 Mécanismes de la chute des prévalences et des incidences 1 - Renforcement de la sélection médicale des donneurs Fenêtre sérologique 2 - Éviction des donneurs positifs sérologiquement phase éclipse Fenêtre virologique 3 - Générations de tests de sensibilité accrue phase infectieuse 0 jours Contamination 4 - Prévention générale : Marqueur anticorps Acide nucléique viral (génome) • Vaccination contre le VHB • Lutte contre l’infection nosocomiale du VHC • Prévention du risque viral d’origine sexuelle (VIH) • Mesures pour le dépistage chez les sujets à risque (CDAG) Paramètres du risque résiduel Mécanismes du risque résiduel viral en transfusion Étude américaine Nombre de cas par 10 millions de dons 1 - Dons prélevés pendant la fenêtre sérologique 2 - Donneurs « immuno-silencieux » infectés et sans anticorps : VHC : 4 cas décrits, de 10 mois (USA) à 28 mois ( France) VIH : 2 cas décrits 3 - Donneurs infectés par des variants non détectés par les tests sérologiques (VIH du groupe O) 4 - Erreur humaine ou technique : exceptionnel du fait de la faible prévalence des virus recherchés Enquêtes d’hémovigilance => prépondérante Donneurs Erreurs Fenêtre Variants Immuno-silencieux techniques VIH 6 < 0,6 < 0,1 0,4 VHC 45 <1 0- 2 11 VHB 74 <1 <1 1 -3 (d’après M. Busch ) 2 Estimation du risque résiduel lié à la fenêtre Risque = taux d’incidence x Durée de la fenêtre / 365 Taux d’incidence = nouvelles infections dans la population des donneurs pendant la période (donneurs ayant séroconverti) Durée de la fenêtre (synthèse des données de la littérature) : 22 j (6-38) pour le VIH 66 j (38-94) pour le VHC 56 j (25-109) pour le VHB Risque résiduel des trois virus majeurs (avant le DGV) Virus (fenêtre) Risque résiduel par nombre de dons (1999 1999--2001) VIH (22 J) VHB (56 J) VHC (66 J) Nombre de dons infectés / an (2.5 M dons / an) 1 / 1 400 000 1 / 450 000 1 / 760 000 2 6 3 VHB > VHC > VIH 1987 : « polymerase chain reaction » Sécurité virale DGV sur les dons de sang § Tests sensibles et spécifiques § Automates traitant un nombre important d ’échantillons § Traçabilité complète § Durée de réalisation compatible avec les délais de la distribution des plaquettes Systématisation du DGV : 2001 Technologies de DGV en France Techniques DGV en France en 2004 France métropolitaine : poolage d’échantillons Réunion Nord de France w Chiron Procleix TMA (Transcription Mediated Amplification) VIH1/VHC sur pool de 8 échantillons Norm andi e Lorraine CHAMPAGN E w Extracteur Nuclisens (BioMérieux), puis Cobas Amplicor de Roche (Ampliscreen VIH-1/VHC) sur pool de 24 échantillons PAYS DE LOIRE Centr e Atlan tique Bourgogne Franche Comté Guadeloupe Auver gne Loire Martinique Hors métropole et ETS des Armées : test unitaire w Chiron Procleix TMA VIH-1/VHC Guyane 5 : Chiron , pool 8 4 : Chiron, tests unitaires Pyrénée s Méditer ranée Alpes Méditerran ée 9 : bioMérieux/Roche, pool 24 3 v Charge virale durant la fenêtre et DGV en minipool Échantillons Jour 2 : 7 h nuit Laboratoires Jour 1 Site de prélèvement Poolage et test Tubes PPT / EDTA VIH VHC VHB Charge virale pendant la fenêtre (copies/mL) 102 - 105 105 - 107 < 1000 Roche (pool 24) 720 copies 720 copies (100 % de détection) (100 % de détection) 400 copies 160 copies (100 % de détection) (100 % de détection) Analyse des pools positifs Jour 2 : 14 h à 19 h Comparaison avec les résultats sérologiques Ordinateur central Chiron (pool 8) Qualification générale du don Non déterminé Distribution des produits sanguins Contribution du DGV à la fermeture de la fenêtre Fenêtre VHB 56 jours Dons dans fenêtre / an (sans DGV) Réduction de la fenêtre par le DGV Dons dans fenêtre / an (avec DGV) 66 jours 22 jours 45 % 3 Réduction 10 jours 89 % 66 11 VIH 12 jours 50 % 22 1 (- 5 0 % ) (6 - 38) 7 1 (- 9 0 % ) 2 Fenêtre virologique 56 VHC (38 - 94) VIH Fenêtre sérologique 31 VHB 6 (25 - 109) VHC Contribution du DGV à la fermeture de la fenêtre 0 10 20 30 40 50 60 70 jours Le DGV réduit, mais ne ferme pas la fenêtre sérologique. Risque résiduel estimé du VIH et du VHC après la mise en place du DGV Durée de la Fenêtre (jours) VIH VHC VHB 22 -> 12 66 -> 10 56 Risque résiduel par nombre de dons 1 / 1 400 000 -> 1 / 2 500 000 1 / 760 000 -> 1 / 6 650 000 1 / 400 000 Nombre de dons infectés (2,4 M dons/an) 2 / an -> 1 / an 3 / an -> 1 / 3 ans 6 / an VIH : 1 / 2 500 000 VHC : 1 / 6 650 000 VHB : 1 / 400 000 Risque cumulé pour les trois virus majeurs en 2002 1 / 325 000 Soit 1/3 de moins qu’avant le DGV (1 / 235 000) VHB > VIH > VHC 4 PREMIERS RESULTATS EUROPEENS DU DGV DGV : UN TOURNANT • Pour la sécurité transfusionnelle => Réduction du risque • Pour le diagnostic virologique => Évolution technologique • Pour la santé publique => Choix politique et éthique Bilan du DGV • Capacité d’action synergique du réseau transfusionnel • Fonctionnement en adéquation avec les bonnes pratiques de qualification et avec les délais de distribution des plaquettes • Fin du tabou de la BM en grande série • Confirmation du caractère exceptionnel des sujets viropositifs « silencieux » • Bénéfice limité car le risque résiduel était déjà faible à la mise en place du DGV • Persistance d’un risque résiduel infime : fermeture pas tout à fait complète de la fenêtre 8,4 M de dons testés : 4 dons VIH+ [1 / 2 100 000] Chiffres estimés = chiffres observés 19,5 M de dons testés : 20 dons VHC+ [1 / 1 100 000] Chiffres estimés > chiffres observés 30 mois de DGV en France ______________________ métropolitaine 2° sem 2001 - 2003 ________________________________________________________________ Nombre de dons testés 6 millions ________________________________________________________________ VIH AC+ / DGV+ 85 AC- / DGV+ 2 AC+ / DGV1 AC- / DGV1* ________________________________________________________________ VHC AC+ / DGV+ [ALAT+] AC- / DGV+ [ALAT+] AC+ / DGV- [ALAT+] AC- / DGV[ALAT+] 590 […] 3 [..] 169 [..] 0 [0] * Mis en évidence par le système d’hémovigilance. Questions… • Dépistage unitaire : quand ? • Élargir le DGV à d’autres agents ? – ADN du VHB – DGV « orienté » selon les receveurs ? [parvovirus B19] – Virus émergent (WNV) : inclusion dans un « multiplex » VIH Sérologie versus DGV • DGV du VIH-1 ne détecte pas l’ARN du VIH-2 • DGV ne détecte pas une charge virale basse : – Stramer (2001) : 6 DGV négatif chez 321 donneurs VIH – Étude INTS (2003) : • Évolution du pronostic des virus majeurs • Vaccination contre le VHB • Progrès thérapeutiques contre le VHC • Diagnostic précoce => traitement précoce Échantillons à charge virale basse (< 400 CV/mL) DGV pool DGV unitaire N = 35 15 neg (42, 8 %) 4 neg (11,4 %) • Sécurité équivalente des dons d’organes ? 5 Diversité des tests de dépistage transfusionnels en Europe Abandon de tests sérologiques avec le DGV Anticorps anti-VIH-1/2 Non Anticorps anti-VHC Non Antigène HBs Anticorps anti-HBc Non Oui ? Fait Marqueur indirect : ALAT Prévalence des trois virus majeurs chez les nouveaux donneurs en 2002 Nouveaux donneurs Nombre / 104 VIH 20 Population Générale Ag HBs anti-VIH anti-VHC Autriche + Belgique + Danemark + France + Allemagne + Grèce + Ireland + Italie + Luxembourg + Norvège + Pays-Bas + Portugal + Espagne + Suède + Suisse + Royaume-Uni + Anti-HBc + + + + + AntiHTLV-I + + + + + + + + DGV VHC + + VIH + + + + + + + + + + + + + + + + + VHB + + + + + Tournant attendu : Inactivation des agents pathogènes dans les PSL Ratio Pop / ND 0,57 0,2 % ≈ 35 VHC 262 7,4 1,15 % ≈ 16 Ag HBs 424 12,0 0,2 - 0,5 % ≈3 • Composés à base de colorants activés par des rayonnements : abandonnés • Composés se combinant aux acides nucléiques et bloquant : – La replication virale – La division cellulaire Inactivation des agents pathogènes dans les PSL Inactivation par Intercept Psoralène (S-59) Photo-inactivation (UVA) • Efficace sur bactéries, virus (nus ou enveloppés, cellulaires ou extra-cellulaires), parasites —non sur nvCJD • Efficace sur lymphocytes => prévention de la GVH • Innocuité (carcinotoxicité, genotoxicité, toxicité de la reproduction) => études nécessaires Acide nucléique de l’agent pathogène • Limites : haut titre infectieux (B19) • Avantages : – Indépendant de la diversité virale – Charge virale basse pendant la fenêtre (VHB) – Agents viraux inconnus +++ 6 Inactivation des agents pathogènes dans les PSL STRATÉGIES PRESENTES ET FUTURES • Dilemme : – Limiter la concentration du composé pour réduire le risque de toxicité – Concentration suffisante pour inactiver la concentration d’acides nucléiques d’agent infectieux de titre élevé nvMCJ Sérologie DGV VHB VHC VIH • Application : – Technique différente pour chaque type de PSL (délai et coût) – Technique applicable sur sang total ? Virus nus B19, HAV • Remise en cause des marqueurs sérologiques ? • Intérêt du maintien du DGV pour les titres infectieux très élevés Déleucocytation HTLV-I CMV HHV-8 EBV Photo-inactivation (UVA) Virus enveloppés VHG, TTV, WNV Bactéries Parasites Inactivation des agents pathogènes Abandonnera-t-on des tests virologiques avec l’inactivation des agents pathogènes ? Options Ajouter des wagons au premier train au fur et à mesure des émergences et de l’identification des agents infectieux ? VHB ADNHIV ARN VIH PhtC Bacté ries nus VirusDyes ARN VHC Virus env . DGV Inactivation 1) Recourir uniquement à l’inactivation des agents pathogènes ? 2) Laisser rouler les deux trains ? VIH-1/2 AC DGV ? non VHC AC DGV ? non VHB Ag HBs Anti-HBc DGV ? oui ? HTLV-I B19 AC DGV oui non Inactivation pas applicable aux produits de thérapie cellulaire ! PERSPECTIVES Produits sanguins labiles actuels Efficacité clinique + Sécurité Immunologique + Sécurité infectieuse • Répercussions de la systématisation du DGV en transfusion sur la pratique virologique médicale • Applications du DGV à la sécurité virale de la greffe d’organes Thérapie cellulaire Produits d’origine non humaine 7 Les dons de sang en France sur la période 1980 -2001 DGV Combien de marches encore ? Déleucocytation Exclusion des donneurstransfusés Nombre en millions 4,0 Transa > N 3,5 Anti-HTLV-I 3,0 2,5 Anti-VHC 2,0 Anti-HBc, transa > N 1,5 Anti-V I H 1,0 Antigène HBs 0,5 0,0 1980 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 Risque viral transfusionnel Le risque zéro en transfusion existera-t-il un jour ? Coût Risque 1950 1960 1970 1980 1990 ? ? ? ? 2000 Risques des PSL IMMUNOLOGIQUE Erreur ABO Rh, Kell et autres systèmes de groupe INFECTIEUX Bactéries >> virus Parasites, Prions Mécanisme Chiffres 2003 VIH VHC VHB Accident ABO Infection bactérienne 1 / 2 500 000 1 /6 650 000 1 / 450 000 1 / 150 000 1 / 210 000* Virus émergents et Transfusion sanguine * 1 / 25 000 avec les CPA 8 MALADIES VIRALES APPARUES DANS L’ESPÈCE HUMAINE SUR UN QUART DE SIECLE 1976 ♦ 1980 ♦ 1981 ♦ 1988 ♦ 1989 ♦ 1991 ♦ 1993 ♦ 1994 ♦ 1998 ♦ 1999 ♦ 2002 ♦ 2003 Fièvre hémorragique d’Ebola Leucémie T SIDA Hépatite E Hépatite C Fièvre hémorragique du Venezuela Sd cardio-pulmonaire à Hantavirus Fièvre hémorragique du Brésil Encéphalite (Singapour) Grippe d’origine aviaire (Hong-Kong) Infection à West Nile virus (USA) Infection pulmonaire (Asie) Filoviridae HTLV-I VIH-1 VHE VHC Virus Guanarito Virus Sin nombre Virus Sabria Virus Nipah porcin Virus aviaire WNV SRAS CONCEPT D’AGENT EMERGENT Virus émergent : virus récemment identifié et donnant une maladie jusqu’alors inconnue (à distinguer de l’agent récemment identifié d’une maladie connue) CONCEPT DE REUSSITE EMERGENTIELLE Émergences virales Extension géographique Pouvoir pathogène Virus Date et lieu d’apparition Réussies Large : millions de sujets Important VIH VHC Vers 1950, Afrique centrale 1500 ans, Eurasie Fort potentiel de réussite -> milliers de sujets Variable West Nile virus 1994, Afrique du Nord Potentiel de réussite limité Limitée -> centaines Mortalité élevée Non réussies Très limitée -> dizaines Ebola 1976, Zaïre (> 80 %) 1/3 de mortalité Virus grippal aviaire 1997, Hong-Kong PARAMÈTRES D’EMERGENCE VIRALE 1) LE CONTEXTE : Augmentation de la densité des réservoirs de virus, des vecteurs, de la population, des contacts de l’homme avec les réservoirs ou les vecteurs § Facteurs climatiques § Facteurs liés aux activités humaines § Bouleversements de l’écosystème Maladie émergente : • Définition OMS : maladie dont la recrudescence ou l’apparition crée ou peut créer un problème de santé publique • Définition CDC : maladie dont l’incidence a augmenté lors des 20 dernières années (ou peut augmenter) 1) MODIFICATIONS DE L’AGENT PATHOGÈNE Réemergence virale : Ebola en 1994 (après 18 ans de silence apparent) 2) LE STATUT IMMUNITAIRE DE L’INDIVIDU PARAMÈTRES D’EMERGENCE VIRALE (1) LE CONTEXTE § § § Facteurs climatiques Facteurs liés aux activités humaines Bouleversements de l’écosystème MODIFICATIONS DE L’AGENT PATHOGÈNE LE STATUT IMMUNITAIRE DE L’INDIVIDU LE CONTEXTE PARAMÈTRES D’EMERGENCE VIRALE (2) § § § Facteurs climatiques Facteurs liés aux activités humaines Bouleversements de l’écosystème MODIFICATIONS DE L’AGENT PATHOGÈNE LE STATUT IMMUNITAIRE DE L’INDIVIDU FACTEURS LIÉS AUX ACTIVITÉS HUMAINES FACTEURS CLIMATIQUES § Pluies, inondations, modifications du climat § Augmentation du réservoir : El Nino (syndrome cardiopulmonaire des Indiens d’Amérique latine, 1993) § Densité de vecteurs augmentée : West Nile Virus (USA, 2000-02) § Migration de populations, guerres, déportations (Ebola) § Hyper-urbanisation, stockage d’eau défectueux (Dengue) § Tendance démographique exponentielle (pays non industrialisés) § Manque d’hygiène (VHE) § Intensification des facteurs aériens (VIH, WNV, grippe, virus respiratoires) § Changements sociaux, de mœurs, fréquence des déplacements sur le globe : tourisme sexuel, toxicomanie (VIH, VHB) § Développement des thérapeutiques médicales : Greffe d’organes humains ou animaux Transfusion de produits sanguins labiles ou stables (VIH, VHB, VHC) § Effets de l’industrialisation : barrière d’espèce dans les chaînes alimentaires 9 LE CONTEXTE PARAMÈTRES D’EMERGENCE VIRALE (3) § § § LE CONTEXTE PARAMÈTRES D’EMERGENCE VIRALE (4) Facteurs climatiques Facteurs liés aux activités humaines Bouleversements de l’écosystème MODIFICATIONS DE L’AGENT PATHOGÈNE LE STATUT IMMUNITAIRE DE L’INDIVIDU BOULEVERSEMENTS DE L’ÉCOSYSTEME § Procédures agro-pastorales à risque § Déforestations et remplacement par cultures intensives (réservoir de rongeurs) § Pratiques agricoles mal contrôlées (réservoir de rongeurs) § Construction de barrages et de lacs artificiels (fièvre de la vallée du Rift) § § § Facteurs climatiques Facteurs liés aux activités humaines Bouleversements de l’écosystème MODIFICATIONS DE L’AGENT PATHOGÈNE LE STATUT IMMUNITAIRE DE L’INDIVIDU MODIFICATIONS DE L’AGENT PATHOGÈNE Émergence de variants de virus connus § Grippe, VIH de groupe O, VHB § Polymorphisme génétique => émergence de souches virales § Effet de pression immune, vaccinale, médicamenteuse LEFRERE LAFRERE LAFREUE LAFREUR PAFREUR PASREUR PASTEUR LEFRERE LIFRERE LIFRERD LIMRERD RIMRERD RIMBARD RIMBAUD LEFRERE LEFRERA LUFRERA GUFRERA GUERERA GUEVERA GUEVARA variant savant variant poète variant guerillero LE CONTEXTE PARAMÈTRES D’EMERGENCE VIRALE (5) § § § Facteurs climatiques Facteurs liés aux activités humaines Bouleversements de l’écosystème DIAGNOSTIC DE L’ÉMERGENCE VIRALE MODIFICATIONS DE L’AGENT PATHOGÈNE LE STATUT IMMUNITAIRE DE L’INDIVIDU STATUT IMMUNITAIRE DE L’INDIVIDU Réseaux de surveillance épidémiologique mondiaux : Apparition d’une maladie nouvelle Résurgence d’une maladie connue Il peut conditionner la durée de la virémie et l’expression clinique d’un virus. Progrès de la BM pour l’identification d’agents infectieux : Screening de librairies d’acides nucléiques Technique de RDA Biothèques Chasse et Pêche moléculaires Derniers agents « transfusionnels » en date Naguère : Maladies présumées virales --> virus Transmission sanguine Pathogénicité Prévalence Donneurs Persistance chez l’hôte _______________________________________________________________ ___________________ Désormais :Virus --> Recherche de la maladie Si la recherche scientifique récompensait équitablement ceux qui y participent, les chimpanzés seraient professeurs d’université. VHG TTV HVH-8 Bornavirus West Nile virus SRAS nvMCJ + + + (+) ? + + + + + 1 – 5% 99 % 1-3 % 1% 0-1 % ? ? + + + + + 10 Encéphalopathies spongiformes subaiguës transmissibles (ESST) PRION HUMAINES Maladie de Creutzfeldt -Jakob (MCJ) (90%) Un nouveau cas par an et par million d’habitants Trois formes :sporadique (85-95 %), familiale (5 -15%) , iatrogène Forme anormale (infectieuse et transmissible) d’une protéine naturelle (la PrPc). Nouveau variant (nvMCJ ) Kuru Syndrome de Gerstmann-Sträussler-Scheinker (familial) Insomnie fatale familiale (< 10 cas connus dans le monde) La maladie est liée à l’accumulation de la forme anormale. BOVINES Scrapie ou tremblante du mouton Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) Nouveau variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob § Premiers cas diagnostiqués au Royaume-Uni en 1995 § Symptomatologie différente de la forme classique et évolution rapide vers une issue fatale § 2002 : R-U (128 cas), France (5), Italie (1), USA (1) Transmission du nvMCJ par les PSL ? § Risque potentiel mais aucun cas documenté Nouveau variant de MCJ § Contamination par ingestion de viande de bovin atteint d’ESB § Distribution périphérique plus marquée : présence dans les organes lymphoïdes (dans le sang ?) § Exposition au nvMCJ en France : o o Séjour en GB et consommation de produits bovins Consommation de produits bovins importés de GB Transmission du nvMCJ par les PSL ? § Expériences : sang de moutons infectés par voie orale (ingestion de cerveau d’animal mort d’ESB) transfusé à 24 moutons : 4 cas de maladie => Transmission par le sang § Recul insuffisant pour le suivi des infections secondaires § Sujets ayant ingéré de la viande contaminée : à risque de développer une MCJ et donneurs de sang. d’un animal asymptomatique § Incubation courte ! § Efficacité de la voie veineuse § Transposition au modèle humain : hypothétique (N. Hunter, J Virol, 2002, 83, 2897 -2905) 11 Prévention de la transmission du nvMCJ par les produits sanguins labiles Évolution du risque de transmission du nvMCJ par les PSL § Pas de test validé pour la détection de sujets porteurs du nvMCJ § Principe de précaution : exclusion des donneurs ayant séjourné plus d’un an en Grande-Bretagne entre 1980 et 1996 Longue période d’incubation Expériences de transmission au mouton => Maintien des mesures préventives => Biothèques de longue conservation § Déleucocytation => réduction de la charge infectieuse potentielle dans le sang (l’infectiosité du sang est majoritairement dans le buffy-coat) § L’épidémie semble contrôlée. § Nourriture bovine redevenue saine. LES SUCCESSEURS DE LA VACHE FOLLE SRAS DOH, Hong Kong & WHO Coronavirus Syndrome Respiratoire Aigu Sévère Propagé par contacts personnels étroits Fièvre, toux, essoufflement ou respiration difficile Morbidité et mortalité • • • Rhinocéros fou • Poulet fou Dingo • QuickTime™ et un décompresseur GIF sont requis pour visualiser cette image. - Taux de mortalité ~15% - Taux de mortalité chez les personnes âgées ~50% Civettes ? • Dinde fofolle Crazy pig Mad monkey Transmission par transfusion ? • • Aucun cas rapporté Risque théorique - Viabilité en milieu de culture cellulaire : > 21 jours à 4oC - Infection respiratoire • Sécurité transfusionnelle : - 14 jours de report pour voyage dans les zones affectées - 28 jours de report pour les cas avérés • Etude allemande de DGV 12 Pathogénicité démontrée Transmissibilité par les produits sanguins Cibles potentielles pour un dépistage en transfusion Virus (ré)émergents Absence de protection du receveur Problématique pour un virus émergent à implication transfusionnelle éventuelle Prévalence chez les donneurs et les receveurs Disponibilité d’un test diagnostique Persistance de l’agent émergent chez l’hôte (virémie de longue durée) ESCALADE SECURITAIRE Découverte de l’agent émergent Diffusion et utilisation de l’information Perception des risques sanitaires Hypothèse catastrophique sur fond médiatique Inquiétudes de la population Parvovirus B19 VHA West Nile Virus Chez receveurs immunodéprimés Existence d’un vaccin Problème de santé publique aux USA Virus récemment identifiés TTV / Sen -V Non pathogène et ubiquitaire GBV-C / VHG Non pathogène HHV-8 Non transmissible par transfusion Qu’est-ce que le « principe de précaution » ? Quand on a soif, se dire « il faut que je boive » = pas de principe de précaution Quand on a soif, se dire : « je dois avoir un diabète » = principe de précaution Mise en action du principe de précaution Mesures de super -prévention De nouvelles émergences virales en transfusion ? Face à une émergence virale : stratégie d’urgence pour la sécurité transfusionnelle Appréciation du risque Ère des trois virus majeurs (VHB, VHC, VIH) Ère des virus transfusionnels non pathogènes (VHG, TTV, Sen -V) Ère des virus pathogènes non transfusionnels (HHV-8, Bornavirus) Problèmes résolus (CMV, HTLV-I) Problèmes non résolus (B19, vCJD) De nouvelles émergences avant la viro-atténuation des PSL ? • Portage chronique du virus chez le donneur • Prévalence chez donneurs et receveurs • Transmission par les PSL et les produits stables Appréciation de l’effet des préventions existantes • Sélection des donneurs : facteurs de risque communs • Marqueurs épidémiologiques associés • Déleucocytation (agents purement leucotropes) • Exclusion des donneurs transfusés Sélection des donneurs selon le(s) facteur(s) de risque du virus Test de dépistage (sérologique ou moléculaire) • Sensibilité, spécificité, reproductibilité, faisabilité en grande série 13 Une certitude : le rôle de l’homme étant de premier plan dans la plupart des circonstances favorisant l’émergence virale, ces paramètres vont persister, voire s’amplifier. Stratégie préventive générale • Hémovigilance sur le risque résiduel des virus majeurs et sur l’émergence de variants de virus connus • Surveillance épidémiologique des maladies émergentes présumées virales Des nécessités • Effort de recherche : • Suivi de cohortes sentinelles de malades transfusés immunocompétents et immunodéprimés o Virologie : relations virus-hôte o Épidémiologie planétaire o Progrès dans le dépistage et la vaccination • Systèmes d’alerte • Prise de mesures adaptées et suivies • Mise en place de biothèques de donneurs et de receveurs à l’échelon national et européen. Développements attendus dans la prévention du risque d’émergence virale en transfusion WEST NILE VIRUS et TRANSFUSION SANGUINE VIRO-INACTIVATION DES PSL HEMOGLOBINE ARTIFICIELLE 1) Pathologie et épidémiologie 2) Implication transfusionnelle Structure de la particule virale West Nile Virus protéine d'enveloppe E v • Découvert en 1937 en Ouganda (district du West Nile, sur la rive occidentale du Nil) • Arbovirus (arthropod-born virus) • Membre des Flaviviridae, genre Flavivirus : Virus de la dengue protéine de membrane M protéine de capside C ARN monocaténaire positif Virus de la fièvre jaune Virus West Nile Virus de l’encéphalite japonaise Virus de l’encéphalite de St Louis Virus de l’encéphalite à tiques E Gènes structuraux NS1 NS4a C NS2a 5’ NS2b Organisation du génome : 3 protéines structurales (C, M, E) et 7 non structurales prM • Capside icosaédrique, 40-60 nm de diamètre • Virus enveloppé • ARN monocaténaire, simple brin, de polarité +, 11 000 bases NS3 NS4b NS5 3’ Gènes non structuraux 14 Transmission dans l’espèce humaine Epidémiologie Vecteur : arthropode piqueur (moustique : 48 espèces surtout Culex tarsalis) Réservoir : oiseaux aquatiques (70 espèces) Hôtes réceptifs : cheval et homme • Piqûre • Transfusion sanguine: • • • • • • Expression clinique • Majorité (80 %) de formes asymptomatiques de moustique : cause n° 1 Transmission démontrée par les PSL Pas de transmission par les PSS (virus enveloppé) Greffe d’organe Allaitement : génome dans le lait, mais efficacité de l’infection inconnue Transplacentaire : 1 cas Exposition professionnelle : voie percutanée WNV Human Infection “Iceberg” 1 CNS disease case = ~150 total infections <1% CNS disease ~10% fatal (<0.1% of total infections) ~20% “West Nile Fever” • Syndrome pseudo-grippal : fièvre, myalgies et rash cutané dans 20% des cas (durée : 2 à 6 jours) Very crude estimates • Expression neurologique rare (< 1% des infections) mais mortelle dans 10 % des cas : – Méningo-encéphalite – Paralyse flasque à type de poliomyélite – Syndrome type parkinsonien ~80% Asymptomatic Les symptômes se manifestent 3 à 15 jours après la piqûre Gravité accrue chez les sujets immunodéprimés et les sujets âgés Expression clinique chez l’animal • Chevaux – Infection inapparent ou peu symptomatique – Encéphalite • Oiseaux – Forme inapparente – Évolution fatale : oies et cigognes (Israël), corvidés (corbeaux et corneilles aux USA) 15 Histoire naturelle Signes neuro - méningés IgM anti -WN Virémie • Incubation : 2 à 14 jours (moyenne : 3-6 jours) • Virémie faible et brève : 2 jours avant et 2-4 jours après les symptômes éventuels (mais jusqu’à 28 jours chez l’immunodéprimé) IgG anti-WN ARN Viral • Séroconversion IgM puis IgG : perte de l’infectivité (immunité protectrice paraissant durable) Contamination Diagnostic biologique Fièvre Signes cliniques 3-7 jours > 6 mois > 1 an Répartition géographique 1) Infection active: o Détection du génome viral par RT-PCR : virémie brève o Cultures cellulaires et détection d’antigènes : tests de confirmation (laboratoires spécialisés) 2) Séroconversion : Sérologie dans sérum ou LCR o IgM (Elisa) détectable environ huit jours après le début de l’infection, avec une persistance parfois très longue o IgG (Elisa) o Mais réactions croisées fréquentes (avec autres arbovirus) => te st de confirmation indispensable (Inhibition d’hémagglutination, fixation du c, IFI, Plaque Reduction Neutralization Test ou PRNT) • Afrique : Ouganda, RDC, RCA, Kenya, Nigeria, Côte d'Ivoire, Sénégal, Afrique du Sud, Madagascar • Pourtour méditerranéen : Israël, Égypte, Tunisie, Maroc, Chypre, Italie, France, Portugal • Europe : Roumanie, République Tchèque • Asie : Astrakan Azerbaïdjan, Iran, Inde, Pakistan • États-Unis depuis 1999 Épidémies Épidémies animales et humaines limitées : Ouganda (1937), Israël (1951-54 : première épidémie rapportée), Égypte (1952-1954), France (1962), Afrique du Sud (1974) Origine du virus responsable de l’épidémie d’encéphalite aux USA Silence épidémiologique, puis augmentation de la fréquence et du nombre des épidémies : Afrique du Nord (1994-96), Roumanie (1996-97), Italie (1998), Russie (1999), Israël (1999-2002) Dissémination au Nouveau-Monde : Amérique du Nord (1999-2002) Relations phylogénétiques entre les différentes souches du W N V 16 Origine de la souche nord-américaine Russia 1999 humans Romania 1996 - 2000 humans Souches récentes plus pathogènes que les souches anciennes France 2000 horses Italy 1998 horses Morocco 1996 horses Deux souches individualisées Type I : Afrique, Inde, Australie Type II : Afrique subsaharienne Israel 1997- 99 birds 2000 h u m a n s Tunisia 1997 humans Senegal 1992 mosquitoes USA 1999 humans Kenya 1998 mosquitoes Modes d’entrée possibles du WNV aux USA • Humain porteur du virus (par avion) • Importation d’un animal réservoir : une souche de type I très virulente en Israël véhiculée à New York en 1999 par une cage d’oiseaux contaminés ? [ 99% d’homologie entre la souche américaine et la souche présente en Israël en 1999 ] • Oiseau “Storm-transported” • Bioterrorisme Épidémie nord-américaine • Émergence de cas d'encéphalites au cours de l’été 1999 à New York : – 1er cas le 23 août – 62 cas humains • Séquençage du virus d’un flamand rose du zoo du Bronx • Caractères de l'épidémie américaine les années suivantes : – Hécatombe dans le réservoir aviaire (corneilles, moineaux) – Prédominance estivale. – Morbidité élevée : une méningite ou, plus souvent, une encéphalite pour 150 infections biologiques. – Mortalité élevée : 12% des patients hospitalisés Cas humains de l’épidémie nord-américaine 1999 : 5 états 2001 : 27 états 2000 : 12 états Épidémie nord-américaine en 2003 2002 : 44 états 17 Épidémie nord-américaine au 7 avril 2004 (CDC) Persistance du WNV d’une année à l’autre sur un territoire L’épidémie humaine s’éteint en hiver. Les moustiques femelles porteuses du virus hibernent dans des endroits protégés du froid (Métro de New York). L’épidémie reprend au printemps sur un grand territoire : l’implantation pourrait être définitive. Aucun cas humain encore observé à cette date de l’année Impact cumulé de l’épidémie aux USA 1999 2000 2001 2002 2003 Cas reportés 62 21 66 4156 9858 254 décès Année 2002 : 2900 formes cérébrales Décès 7 2 9 284 262 4156 formes symptomatiques Time’s Up! 450 000 formes fébriles simples Mesures curatives et préventives • Pas de vaccin humain (un vaccin équin depuis 2002) • Pas de traitement curatif spécifique : Mesures curatives et préventives • Lutte vectorielle difficile : nombreux moustiques potentiellement impliqués • Asperger les eaux sensibles (stagnantes) de traitements larvicides (anti-Culex) – Anti-viraux connus : testés in vitro sans succès – Immunoglobulines : OMR-IgG-AM riche en anticorps antiWNV (essai en cours chez l’homme) 18 Extension de l’épidémie en Europe Mesures de protection individuelle Points noirs = Isolation du virus Cas humains ou équins = carrés noirs Vêtements à manches longues Moustiquaire Insecticides Produits anti-moustiques Cercles et zones hachurées = anticorps positif Le WNV en Europe ces dernières années Situation épidémiologique en France métropolitaine Pays 1962, Camargue : premiers cas chez des chevaux et des êtres humains (fièvre de trois jours : «grippe d’été »). Roumanie (1996) Tchéquie (1997) Italie (1998) France (2000) Pays-Bas (2002-03) France (2003) Espèce infectée Humains Humains Chevaux Chevaux Humains Chevaux Humains Décès / cas 2000, Camargue : - Nouvelle épidémie équine sans cas humains - Souche peu virulente, d’origine africaine (apportée par les oiseaux migrateurs) 42 / 470 0/5 2 / 14 14 / 37 0 / 3* 0/1 0/6 Far-WestNile Virus ? * Cas «importés » (après séjour aux USA) DONNEURS DE SANG IgG POSITIFS CONFIRMES en 2000 Prévalence sérologique chez les donneurs de sang en 2000 en région exposée (Camargue) et en région non exposée (Marseille) • Détection des IgM et des IgG (Elisa) • Confirmation des résultats positifs par séroneutralisation Transfusion , 2001 19 ETUDES DE 2003 ETUDE DE 2002 1095 donneurs de sang prélevés en Corse en juin-octobre 2002 => 17 IgG confirmés (1.55%) 1) 2025 donneurs dans le Var (28 août-27 septembre 2003): • 1 IgM confirmé (PCR négative) • 9 IgG confirmés 2) Étude rétrospective de séroprévalence chez 12 347 donneurs entre avril et octobre 2003 sur l’arc méditerranéen : • 223 IgG (en cours de confirmation) = 1.80% • 11 IgM (en cours de confirmation) = 0,1% 1 poulet (2002) Prévalences par département 1 cheval (2002) ) 1 canard (2001) ALERTE EN CAMARGUE !!! Été-automne 2003, Nord -Est du Var, contamination autochtone : - Une encéphalite humaine Ig M + Signalée par l’InVS et CNR arbovirus Épouse : syndrome grippal et IgM Contamination autochtone Cinq cas équins signalés par l’AFSSA Réseau de surveillance renforcée Enquête rétroactive de malades hospitalisés dans le département en août et septembre : 5 cas supplémentaires - 2 formes neurologiques, 3 syndromes pseudogrippaux - Évolution favorable chaque fois Transmission transfusionnelle Jamais rapportée avant 2002 dans aucune épidémie de WNV Existence d’une virémie (même courte) + Grande fréquence de sujets virémiques et asymptomatiques Voie transfusionnelle probable 30 août 2002 : 1er cas signalé par le CDC 20 Contamination transfusionnelle et par greffe Août 2002, USA Contamination transfusionnelle et par greffe Août 2002, USA Greffe de rein : encéphalite à WNV (fatale) Greffe de rein : encéphalite à WNV (fatale) Accidenté de la route 36 heures Donneur d’organe Greffe de rein : encéphalite à WNV Accidenté de la route 36 heures Greffe de rein : encéphalite à WNV Donneur d’organe Greffe de foie: fièvre du WNV Greffe de foie: fièvre du WNV PSL de 63 donneurs Greffe de coeur : encéphalite à WNV PSL de 63 donneurs Greffe de coeur : encéphalite à WNV ARN + chez 1, IgM chez 3 Contamination transfusionnelle et par greffe Août 2002, USA Contamination transfusionnelle et par greffe Août 2002, USA Greffe de rein : encéphalite à WNV (fatale) PCR -pos PCR -neg culture-p o s IgM-neg IgM-neg Accidenté de la route 36 heures Donneur d’organe Greffe de rein : encéphalite à WNV Greffe de foie: fièvre du WNV Greffe de coeur : encéphalite à WNV PSL de 63 donneurs Greffe de rein : encéphalite à WNV (fatale) PCR -pos PCR -neg culture-p o s IgM-neg Greffe de rein : encéphalite à WNV IgM-neg Accidenté de la route 36 heures Donneur d’organe Greffe de foie: fièvre du WNV PSL de 63 donneurs Greffe de coeur : encéphalite à WNV 1 donneur positif en IgM anti-WNV 2 ARN + chez 1, IgM chez 3 WNV et greffe d’organes • Infectiosité importante : 4/4 dans le cas princeps. • Expression clinique forte : 3 cas d’encéphalite sur 4. PREVENTION mois après le don Sérothèque : PCR-pos ARN + chez 1, IgM chez 3 Cas transfusionnels aux USA • Plusieurs dizaines de cas provenant de différents États déclarés au CDC comme pouvant être d’origine transfusionnelle. • Près de la moitié ont fait l’objet d'investigations permettant d’incriminer la transfusion de produits sanguins labiles. - Moyens d’exclusion des donneurs à risque limités - Majorité des sujets virémiques : asymptomatiques - La séropositivité suit la virémie - DGV chez le donneur ? (mais virus dans organes sans virémie détectable) ---> Alerte donnée - Exclure les donneurs ayant présenté des signes cliniques évocateurs le mois précédent 21 Contamination transfusionnelle du WNV Transmission transfusionnelle aux USA en 2002 33 receveurs contaminés et symptomatiques 10 (43%) immunodéprimés (greffe et cancer) Taux de virus très bas chez les donneurs : - Problème de sensibilité pour le DGV (100 copies/mL actuellement ) - Inoculum très faible => Contamination transfusionnelle efficace (comme l a piqûre de moustique) 8 (35%) > 70 ans Transmission par les PSL déleucocytés ou non par les CGR, les plaquettes, le plasma 23 des 33 receveurs 16 donneurs : - Tous virémiques (et IgM négatif) le jour du don - 9 signalèrent a posteriori une symptomatologie avant ou après le don - Tous avaient été informés le jour du don sur les contre-indications Incubation plus longue chez les receveurs immunodéprimés que chez les immunocompétents et les sujets infectés par un moustique. Symptomatologie WNV chez 1 des 7 receveurs des autres PSL des donneurs infectés : beaucoup de contaminations transfusionnelles asymptomatiques ? Pealer, NEJM 2003, 349: 1236-45 Risque transfusionnel moyen aux USA pendant la phase épidémique (avant DGV) Mesures transfusionnelles aux USA (1) New York 2 / 10 000 1999 Pas de facteur de risque identifiable chez les donneurs : piqûre de moustique ! Régions "chaudes" 10-15 / 10 000 2003 Mai 2003, recommandations de la FDA : identification des donneurs à risque : USA 0,2-0,4 / 10 000 2003 – Questionnaire sur la symptomatologie (fièvre, céphalées) dans le s jours précédant le don – Retrait rapide d’un don potentiellement infectieux si un symptôme est signalé par le donneur après le don – Intervalle de temps à prendre en compte : 14 jours avant le don, 28 jours après Biggerstaff, Transfusion 2003, 43: 1007-1017 Mesures transfusionnelles aux USA (2) 1er Juillet 2003 (juste avant la saison des moustiques) : • DGV systématique sur chaque don sur l’ensemble du territoire • Minipools de 6 (Roche) à 16 (GenProbe-Chiron) échantillons Maintien des mesures de sélection sur la symptomatologie (mais la majorité des formes sont asymptomatiques) Bilan du DGV aux USA (MMWR) • • • • 4,5 millions de dons testés en 2003 1946 dons réactifs -> 942 virémiques confirmés : 1 / 50 000 Plus d’un millier de contaminations transfusionnelles évitées Rapidité du contrôle du risque transfusionnel (grâce à la systématisation préalable du DGV) • Risque résiduel post-DGV : 2 contaminations transfusionnelles Exclusion des sujets venant d’avoir une infection à WNV : - Au minimum 28 jours après le début des symptômes - Au minimum 14 jours après la guérison – DGV sur minipool : négatif – DGV unitaire rétroactif : positif dans les deux cas • Nécessité d’un DGV plus sensible ou d’un DGV unitaire • Recommandations CDC de DGV unitaire dans les régions les plus à risque 22 Paramètres de la situation transfusionnelle en France métropolitaine • Positivité sérologique d’oiseaux et dc chevaux de Camargue. • Séroprévalence basse chez les donneurs de sang de Camargue. Mesures de sécurité transfusionnelle en France métropolitaine (1) • Exclusion des donneurs symptomatiques (mais la majorité des sujets reste asymptomatique) • Exclusion transitoire des donneurs ayant séjourné en Amérique du Nord pendant la période estivale : • Préconisée par le « Blood and Organ Transmissible Infectious Agents » (BOTIA) * • Appliquée par l’EFS durant l’été 2003 (note du 12 juin) : exclusion de 28 jours des sujets revenant d’Amérique du Nord entre le 1er juin et le 31 octobre 2003 * J.J. Lefrère et a l, Lancet, 2003, 361: 2083 -4 Mesures de sécurité transfusionnelle en France métropolitaine (2) • Mesures d’exclusion du don du sang dans 4 départements (Var, Bouches -du-Rhône, Gard, Hérault) : – Diagnostic de WNV : exclusion 28 jours après le début des signes cliniques ou après le diagnostic biologique – Maladie fébrile inexpliquée : exclusion 28 jours après le début des signes cliniques – Antécédents de maladie fébrile : exclusion 14 jours après la disparition des symptômes Mesures de sécurité transfusionnelle en France métropolitaine (3) • Pas de diagnostic biologique (DGV) à ce jour en France métropolitaine -> étude de faisabilité programmée • Antilles françaises : – Migration d’oiseaux du continent américain vers les îles des Caraïbes – Circulation du virus mise en évidence en Guadeloupe – Pas de cas humain encore identifié (surveillance des cas d’encéphalite) Autres questions non résolues Différences entre l’épidémie nord-américaine et l’infection dans le Bassin méditerranéen v Facteurs liés au virus (pathogénicité des souches) v Facteurs liés à l’hôte (protection par réactions croisées avec d’autres flavivirus) v Vecteurs (moustiques) et migration des réservoirs (oiseaux) Aux USA : - DGV durant l’année entière ? (saisonnalité de l’épidémie) - Screening pendant combien d’années ? Colonisation définitive du territoire nord-américain ? - Un sujet ayant eu une infection à WNV dans le passé peut-il donner son sang ? [oui pour la FDA] En France : - Pas à ce jour un problème de santé publique. - Emergence en dehors de la Camargue : contrairement aux USA, circulation limitée dans le temps et l’espace - Surveillance de l’ensemble des départements méditerranéens - L’extension en Europe n’est-elle qu’une question de temps ? 23 Conclusions Conclusions Intervalle de temps entre la découverte du virus et le dépistage transfusionnel : VHB VIH VHC WNV 3 ans 2 ans 1 an 66 ans (1967-1970) (1983-1985) (1989-1990) (1937-2003) En 2002, les experts considéraient que la plus grande menace transfusionnelle était celle d’un agent émergent donnant une infection chronique chez les donneurs (caractérisque des virus transfusionnels « majeurs ») 24