Le n°160 de l`Enseignant - SE-Unsa

Transcription

Le n°160 de l`Enseignant - SE-Unsa
.
leNSEIGNANT
’
L’école libératrice
libératrice
L’école
Le magazine du Syndicat des Enseignants-Unsa
L’École
à l’heure
novembre 2012
n°160
CPPAP n° 0214 S 06771 - ISSN N° 1241 - 039 X
des choix
Dossier : La mobilité professionelle
CAMPAGNE SOLIDARITÉ LAÏQUE
les fournitures (cahiers, crayons,
stylos, gommes...);
2 - conditionnez ce matériel, en faire
l'inventaire puis coller celui-ci
visiblement sur le colis ;
3 - déposez ou envoyez votre colis
à votre choix :
• à la MAE de votre département
• à la délégation Maif la plus proche
de votre domicile.
Tous les détails sur
www.uncahier-uncrayon.org
«
SITUATION PERSONNELLE
SITUATION ADMINISTRATIVE
COTISATION
Le montant de votre cotisation annuelle est proportionnel au salaire. Il est égal à 5,8 millièmes de votre traitement annuel brut.
Modalités de versement • En une seule fois par chèque, adressé à votre section syndicale.
• En plusieurs fois par prélèvements fractionnés sur votre compte bancaire ou postal. • Par carte bancaire sur www.se-unsa.org
BULLETIN D’ADHÉSION
UN CAHIER, UN CRAYON» est à la fois une opération de collecte
et d'éducation au développement et à la solidarité internationale.En y participant, vous permettrez l'équipement
en fournitures de centaines de classes au Sénégal où, malgré
des efforts et de récents progrès en matière d'éducation,
30% des enfants ne sont toujours pas scolarisés.
«Un cahier, un crayon», c’est surtout l'occasion de donner
à cette opération un réel ancrage pédagogique.
Les enfants et les jeunes peuvent s'engager dans
un projet de solidarité et en être les acteurs !
1 - du 4 septembre au 14 décembre 2012 : rassemblez
Nouvel adhérent
Actif Retraité
Nom d’usage : ................................................................................. Prénom : ....................................................................................
Nom de naissance : ...................................................................................... Né(e) le : .....................................................................
Adresse personnelle : ..........................................................................................................................................................................
.............................................................................................................................................................................................................
Adresse de l’établissement d’exercice : ...............................................................................................................................................
.............................................................................................................................................................................................................
Téléphone : .............................................................................. Portable : ........................................................................................
Adresse mel : ......................................................................................................................................................................................
TITULAIRE
Premier degré
Spécialité (directeur, Zil, ASH, EMF…) : .................................
Professeur des écoles Instituteur
Second degré
Discipline : ................................................................................
Certifié
PLP Agrégé
Bi-admissible AE CE PEGC CE d’EPS
Peps
CPE
DCIO Autre (préciser) : .......................................
NON-TITULAIRE
Enseignant, CE, CPE (précisez) : ........................
Vacataire
Autres (AED…) (précisez les fonctions) : ........................
ENTRÉE DANS LE MÉTIER :
Étudiant (M1, M2)
Stagiaire : PE
Certifié
Suppléant
Cop
CPE
PLP
Cop
Contractuel
PEPS
Agrégé
bi-admissible
Classe normale Hors classe Classe exceptionnelle
Temps complet
Temps partiel : .......... %
CLM, CLD, CPA...
Échelon : .......... Montant de la cotisation : ...................
Chèque Paiements fractionnés automatiques :
Mode de paiement :
Première demande
Renouvellement
J’adhère au Syndicat des Enseignants-Unsa, date et signature : ....................................................
Les informations recueillies sont destinées au fichier syndical. Elles seront utilisées pour vous donner des informations syndicales susceptibles de vous intéresser.
Elles peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, conformément à la loi n°78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’Informatique, aux fichiers et aux libertés.
RÉDUCTION D’IMPÔTS 66% de votre cotisation
Titulaires
2012-2013
Cotisations
É
CLASSE NORMALE
Instituteur
Prof écoles, Certifié, COP, CPE, PLP, PEPS
PEGC, CE d’EPS, AE, CE
Bi-admissible
Agrégé
Non-titulaires
04
C
05
129 €
150 € 155 €
133 €
149 € 159 €
178 € 190 €
H
E
L
O
N
S
06
132 €
158 €
140 €
169 €
200 €
07
135 €
167 €
147 €
178 €
215 €
08
142 €
179 €
155 €
192 €
231 €
09
149 €
192 €
163 €
207 €
248 €
10
159 €
207 €
173 €
222 €
265 €
11
174 €
222 €
183 €
233 €
277 €
Contractuel
Vacataire
40 €
indice < 400
100 € Assistant d’éducation 70 €
indice 401 à 500 130 €
indice > 500
160 €
01
167 €
222 €
154 €
CLASSE EXCEPTIONNELLE
PEGC, CE D’EPS
01 02 03 04 05
207 € 224 € 235 € 250 € 265 €
Entrée dans le métier
Situations particulières
Disponibilité, congé parental
Temps partiel ou CPA :
au prorata du temps partiel
HORS CLASSE
Prof écoles, Certifié, CPE, PLP, PEPS, DCIO
Agrégé
PEGC, CE D’EPS
40 €
Prof écoles, Certifié, CPE, PLP, EPS, Cop échelon 3
Étudiant
40 €
Suppléant
Agrégé, bi-admissible échelon 3
95 €
80 €
100 €
02 03
189 € 203 €
235 € 248 €
163 € 172 €
04
217 €
265 €
182 €
05
235 €
277 €
207 €
06 07
250 € 265 €
310 €
222 €
Retraités
Pension inférieure à 1400 €
98 €
Pension entre 1400 et 1850 € 121 €
Pension supérieure à 1850 € 130 €
À retourner au SE-Unsa - Service Adhésions - 209 boulevard Saint-Germain - 75007 Paris
SOMMAIRE
l’
de Christian Chevalier
DOSSIER
Après plusieurs an
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poste, vous avez en ées en
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découvrir d’autres e de
champs
professionnels et
de
de nouveaux défi relever
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ont fait le grand sa Certains
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leur témoignage.
Et vous, ça vous te
nte ?
Pas de rythmes
à la petite semaine
15
20
PERSONNELS
4
• Pour une vraie politique
des recrutements
• Mutations 2013
• Direction d’école
• Budget des établissements
27
UNSA
• Élections dans
les très petites entreprises
À LA UNE
4-5
• Réfondation : les négociations
ont commencé
FONCTION PUBLIQUE
SO C IÉ TÉ
• Morale
laïque
6
28
• Salariales
ÉDUCATION
• Devoir à la maison
• Rythme scolaire
• Bac -3/bac +3
eNSEIGNANT
l’
209, boulevard St-Germain - 75007 Paris
tél : 01 44 39 23 89 - fax : 01 44 39 23 63
mél : [email protected]
Dans le cadre
de son agenda 21,
le SE-Unsa fait imprimer
cette revue sur du papier
recyclé selon la norme
«Imprim’vert».
8
(Parenthèses)
29
30
Ce numéro est accompagné, pour les abonnés
concernés, d’un flyer «Agrégés»,
d’un supplément 1er degré
«Spécial permuts 2013»
ou 2nd degré «Spécial muts 2013».
Les informations utilisées pour
l’envoi de ce bulletin peuvent
donner lieu à l’exercice du droit
d’accès, de rectification, de suppression dans les conditions prévues
par la loi n°78-17 du 6/10/1978
relatives à l’informatique.
Prix au numéro : 4 €
Abonnement : 36 €/an
é ditorial
Directrice de la publication : Stéphanie Valmaggia
Rédactrice en chef : Dorothée Crespin
Rédaction : Cyrille Chaleix, Emmanuelle Andrieux
Photographe : Marie-Claire Chapet
Graphisme : G. Desmaison, S. Picard, J. Villevieille, N. Olry, R. Leroux
Maquette : Robert Leroux, Nathalie Olry
Mise en ligne : Jean-Louis Bouquet
Secrétariat : Ouezna Mohellebi
Publicité : Anat Régie - Marie Ughetto
Tél : 01 43 12 38 15 - [email protected]
Imprimerie : IPS Pacy-sur-Eure
Crédits photos : Fotolia Couverture : Fotolia
La Refondation attendue de
l’École de la République devait
venir panser les plaies de notre
système éducatif et réchauffer
le cœur des éducateurs maltraités.
L’objectif est en partie atteint
avec, par exemple, la remise à plat
de la formation des professeurs,
l’ancrage du socle commun,
la priorité à l’école primaire
ou encore l’attention portée
à la voie professionnelle.
L’un des fers de lance de ce
renouveau devait être la remise
à l’heure des pendules scolaires.
Mieux étaler le temps pour
donner aux jeunes esprits
le temps de se construire
et de comprendre le monde,
avec promesses d’espace-temps
pour développer des sensibilités
culturelles, artistiques ou encore
des talents sportifs.
Avancer sur cette question
a toujours été complexe dans
notre pays, tant des intérêts
contradictoires se sont toujours
fait face. Si l’intérêt de l’élève
doit être la légitime préoccupation
du ministre, il ne peut cependant
ignorer les conditions de travail
des enseignants, pas plus
que les contraintes budgétaires
qu’un tel bouleversement impose
aux collectivités locales.
Rien ne serait pire que de traiter
ce sujet à la petite semaine :
une journée de classe à peine
écourtée, un temps périscolaire
réduit à de la simple garderie,
des conditions de rémunération
et de travail des enseignants
dégradées… Il y a urgence
à trouver le point d’équilibre.
Faute de quoi
ce scénario
étouffera le projet
ambitieux
de Refondation
de notre École.
Le 31 octobre 2012
À LA UNE
REFONDATION
Après la consultation,
les négociations
Vincent Peillon a de grandes ambitions
pour l’École de la République malgré
un contexte économique difficile. Il
s’est beaucoup impliqué dans la phase
de consultation, présidant lui-même
l’ensemble des discussions avec toutes
les parties intéressées pendant
une semaine marathon. Il lui faut
maintenant transformer les principes
en mesures concrètes. Mais le diable
pourrait bien se cacher dans les détails.
D
DES PROPOSITIONS DE LA CONCERTATION, Vincent Peillon n’a pas
tout retenu. Surtout, il a établi des priorités, des mesures
urgentes à mettre en œuvre dès la rentrée 2013, et d’autres
reportées à une réflexion à plus long terme, soit parce que
leur mise en œuvre nécessite du temps, soit parce que, selon
lui, elles ne font pas l’objet d’un consensus.
Des séances de travail avec les organisations syndicales sur
de très nombreux dossiers sont programmées tout au long
de l’année scolaire pour échanger sur la mise en œuvre
concrète des propositions du ministre.
Les principales propositions
École maternelle
• La scolarisation des moins de 3 ans sera relancée dans les
zones difficiles dès la rentrée 2013.
• Les missions de l’école maternelle insisteront sur le développement sensoriel, moteur, social et affectif ainsi que sur la
préparation progressive aux apprentissages de l’élémentaire.
• La maternelle constituera un seul cycle.
4
Syndicat des
enseignants - Unsa • www.se-unsa.org
École élémentaire
• Ses missions seront précisées et y figureront l’éducation
aux arts plastiques et l’éducation musicale, l’enseignement
d’une langue vivante étrangère dès le CP, l’éducation aux
médias ainsi que l’éducation morale et civique. Les nouveaux
contenus seront mis en œuvre à partir de 2014 ou 2015.
• L’affectation de «Plus de maîtres que de classes» se fera en
fonction de critères transparents, le projet pédagogique en
faisant partie. Cette mesure débutera à la rentrée 2013 dans
les territoires en difficulté avec une montée en charge
progressive.
Rythmes scolaires
La semaine de 4 jours et demi sera de retour à la rentrée 2013.
La nouvelle organisation de la journée annoncée par le
ministre ne satisfait ni les familles ni les enseignants. Des
discussions sont en cours.
Collège et socle commun
• Le socle commun deviendra «le socle commun de connaissances, de compétences et de culture».
• Son contenu sera redéfini par un Conseil supérieur des
programmes qui sera chargé de son articulation avec les
programmes ainsi que de son évaluation. Ce travail est prévu
pour 2014.
• Un cycle CM2/6e sera institué et deux expérimentations
l’accompagneront, un conseil pédagogique commun entre
écoles et collèges de secteur et des regroupements pédagogiques entre écoles et collèges volontaires sur 5 ans.
À suivre dans ce numéro ASH
p. 10
Rythmes scolaires p. 10
Vie scolaire
p. 11
Voie
professionnelle
p. 11 et 24
Bac+3/bac-3
p. 12
Recrutement/formation
p. 20
DOUBLE PEINE
LES ENSEIGNA POUR
NTS DU 1ER DEG
RÉ ?
’EST CE QU
C
• Plusieurs propositions sont faites pour répondre aux
difficultés de certains élèves dans le parcours en trois
ans en introduisant de la souplesse sous la forme de
modules complémentaires.
• Dans un nouveau partage des compétences, les
régions établiront la liste des priorités en matière
d’ouvertures et de fermetures de sections. Cette liste
sera respectée par l’État, «dans toute la mesure du
possible».
Sectorisation scolaire
et Éducation prioritaire
Le ministre considère que l’assouplissement de la carte
scolaire a été négatif pour les établissements en difficulté. Sur ce sujet, il proposera un agenda social.
Il souhaite sortir du zonage «Éducation prioritaire»
considéré comme stigmatisant mais il semble avoir
entendu la nécessité, exprimée dans les discussions,
d’une forme de repérage des établissements les plus
en difficulté et bénéficiant de règles spécifiques.
Formation et recrutement
des enseignants
Les ESPÉ ouvriront à la rentrée 2013 et formeront les
enseignants et tous les métiers de l’Éducation. Le
concours de recrutement se situera à la fin du M1 et
devra intégrer une part de professionnalisation.
Claire Krepper
Humeur
Enseignement professionnel
’ON POURRAIT PEN
SER au lendem
de Vincent Peillo
ain des annonces
n, le 16 octobre
de concertation
2012, lors des jo
avec les organisa
urnées
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est en désaccord
Le SE-Unsa
avec les proposit
ions du ministre
répondent pas à
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scolaire pour
sir les élèves. Pire
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temps
de repartir sur
de nouvelles ba
ses de
discussion. Pour
cela, le SE-Unsa
a de
propositions à fa
ire valoir tant pou s
r le
élèves que pour
les enseignants (v s
oir p. 10).
LE MARIAGE POUR TOUS, C’EST MAINTENANT !
P
ARFOIS LE DÉBAT PUBLIC S’APPARENTE À DE LA CHIMIE. Et
certains sujets permettent l’apparition des pensées
profondes. On quitte le flou et l’impressionnisme et on voit
se cristalliser alors le fond des orientations défendues par
les uns et les autres ; comme un précipité en chimie. C’est
le cas du mariage pour tous. Les digues sont alors rompues.
Comme au moment du Pacs, certains s’autorisent tous les
propos outranciers, toutes les dérives. A contrario, il s’agit,
pour l’Unsa, de tenir compte d’une société qui évolue et
d’ouvrir les droits à toutes et à tous. C’est pour cela que
l’Unsa a approuvé le projet du gouvernement lors de son
examen devant les instances de la Sécurité sociale. D’autres
organisations comme la CGT ont voté contre ou, comme FO,
se sont abstenues. Un tel texte, même s’il recèle encore
des imperfections, va dans le bon sens. Il contribue à plus
d’égalité de traitement, à plus d’équité entre tous les citoyens
quels que soient le choix et le mode de vie de chacun. C’est
ce pas en avant que l’Unsa souhaite accompagner.
Éric Pédeboscq
F ONCTION PUBLIQUE
SALARIALES
Les enseignants
mal payés
Les enseignants sont mal payés.
Tout le monde le reconnaît aujourd’hui.
Qu’il s’agisse de l’OCDE, du ministre
de la Fonction publique et même
du président de la République…
tous le disent. Alors ? Jusqu’à quand ?
L
LES DERNIERS CHIFFRES DE L’OCDE confirment
que les enseignants français sont payés,
en moyenne, 20 % de moins que leurs
homologues européens. Pis, la France est l’un
des seuls pays où le revenu des enseignants
a baissé ces deux dernières années…
Le rapport annuel de la Fonction publique qui
vient de sortir en rajoute. Les salaires moyens
des fonctionnaires titulaires ont augmenté de
0,2 % entre 2009 et 2010, mais celui des enseignants a baissé de 0,4 %. Ils restent les mal
payés du système : leur salaire annuel moyen
est inférieur de 20% aux autres cadres de l’État
et de 25 % à ceux de
la Fonction publique
Ils ont perdu
près de 250 € de hospitalière.
Depuis juillet 2012, le
pouvoir d’achat point d’indice est gelé.
Les traitements se sont
dépréciés et les prélèvements ont augmenté :
ça ne peut plus durer !
Un enseignant ou un CPE au huitième échelon
gagne aujourd’hui 13 % de moins que son
collègue en 2002. Il a perdu 250 € de pouvoir
d’achat, par mois, en dix ans.
Les enseignants s’impatientent. S’ils ont choisi
ce métier ce n’est pas seulement par vocation
mais aussi pour gagner leur vie…
Le changement ça doit être maintenant !
Guy Barbier
6
Syndicat des
enseignants - Unsa • www.se-unsa.org
Comparaison
entre l’évolution
des prix et du
point d’indice
Fonction
publique
depuis 2001
Financement de la dépendance
La loi de finances de la Sécurité sociale de 2013 votée prévoit l’instauration
d’une taxe de 0,30 % dès le 1er avril. Sont concernés, les retraités imposables,
exceptés ceux aux revenus modestes. Comme le souhaitait l’Unsa-Retraités,
cette cotisation sera affectée à la Caisse nationale pour l’autonomie dès 2013,
en vue de la réforme sur la dépendance. Le SE-Unsa souhaite la création
rapide d’un droit à compensation de la perte d’autonomie (quel que soit
l’âge), dans le cadre de la solidarité nationale.
Baisse de salaire en vue
Afin de financer la retraite à 60 ans pour les carrières longues, le taux
de cotisation vieillesse sera porté à 8,49 % du traitement indiciaire
le 1er novembre puis à 8,76 % le 1er janvier (augmentation de 0,27 %
prévue par François Fillon). Point d’indice bloqué = salaires diminués !
É DUCATION
DEVOIRS À LA MAISON
Changeons
de logique
V
VINCENT PEILLON A PROPOSÉ QU’UNE DEMI-HEURE soit consacrée l’échec même de l’institution à faire réussir tous les élèves.
dans toutes les classes élémentaires, de 15h30 à 16h, à l’aide Il est urgent de «changer de logiciel», en replaçant la
aux devoirs encadrée par les professeurs. La question est pédagogie au centre du débat. Il faut en terminer avec la
prise au sérieux et répond notamment à l’attente de la FCPE, notion même de «devoirs» pour mieux définir le travail
la principale fédération de parents d’élèves, qui qualifie ces personnel de l’élève au quotidien, ainsi que les tâches
devoirs de «sous-traitance pédagogique».
menées dans un cadre collectif (la classe)
L’objectif est de ne pas augmenter les inégavoire coopératif (cf l’article ci-contre).
L’objectif est
lités scolaires engendrées par les devoirs à
Toutes doivent être réalisables et réalisées
de ne pas augmenter sur le temps scolaire, selon des modalités
la maison.
Ces préventions contre les devoirs sont
qui peuvent varier d’un niveau à l’autre,
les inégalités
étayées par les travaux de recherche, dont
d’un lieu à un autre, mais qui doivent être
scolaires
ceux de Patrick Rayou et plus récemment de
coordonnées et accompagnées. Le travail
Sandrine Kakpo (voir sur notre blog). Mais
personnel doit surtout mener l’élève à
elles montrent également que les parents sont demandeurs devenir autonome.
voire prescripteurs de devoirs, y compris dans les familles Il ne s’agit en rien d’interdire à l’élève et aux familles de
populaires. Les devoirs sont, en effet, un moyen de contrôler s’intéresser, en dehors du temps scolaire, aux apprentisle travail scolaire et un lien évident entre familles et École.
sages scolaires. Mais il s’agit surtout de mettre fin à une
Sur le terrain, il n’est pas simple, dans ces conditions, pour pratique discriminante, qui lie trop souvent origine socioun professeur de ne pas donner de devoirs.
culturelle et destin scolaire. La réflexion actuelle doit
La question des devoirs est aussi un enjeu économique. absolument être étendue au collège, où la régulation du
En plus d’accroître les inégalités, d’avoir des effets réduits travail des élèves est compliquée de par la multiplicité des
sur les apprentissages, les devoirs coûtent cher ! Aux parents professeurs.
qui vont solliciter une aide extérieure, aux collectivités terri- En décembre, un dossier sur notre blog sur la question des
toriales qui financent les aides aux devoirs...
«devoirs» sera développé, avec des expériences, des propoIl s’est développé ainsi un marché de «l’angoisse scolaire» sitions, des analyses, notamment sur le travail en dehors de
qui s’appuie principalement sur le couple notes-devoirs, la classe, avec la dimension nouvelle du numérique.
et auquel répondent des officines privées qui fleurissent sur
Anthony Lozac’h
8
Syndicat des
enseignants - Unsa • www.se-unsa.org
EXPÉRIENCE DE TERRAIN
«
Coopérer en classe
La pédagogie
coopérative
pourrait bien
se révéler d’une
étonnante
modernité pour
répondre à la
double contrainte
de différencier
tout en gardant
une gestion
collective
de la classe.
Stéphanie
Fontdecaba,
professeure
des écoles ayant
enseigné neuf
ans dans des
classes coopératives multi-âges
dans les
Corbières,
répond à nos
questions.
QU’EST-CE-QUE ÇA VEUT DIRE concrètement
coopérer en classe ?
Stéphanie Fontdecaba : Coopérer, cela signifie
agir ensemble pour créer quelque chose de
commun ; en classe, cela veut dire apprendre
ensemble avec et par les autres et non plus à
côté ou contre les autres.
Comment faut-il organiser la classe ?
S. F. : La coopération commence par la
création d’espaces de communication dans
lesquels chacun peut s’exprimer, être écouté,
être questionné, être reconnu par les autres.
Pour la gestion des apprentissages, l’outil
indispensable est le plan de travail qui permet
à chaque élève de planifier les notions à
apprendre, les travaux à faire, les projets en
cours. Cet outil est la partie visible de la différenciation des apprentissages car il est
personnel et différent pour chaque élève,
même si une partie du travail peut être
commune à l’ensemble de la classe.
Qu’est-ce-que ça change ?
S. F. : La coopération change le rapport aux
savoirs : on passe du modèle où l’enseignant
est le seul détenteur des savoirs face à des
élèves ignorants, à un modèle dans lequel
des élèves deviennent des ressources pour
leurs pairs.
La coopération dans la classe permet à
chacun d’aller à son rythme et à l’enseignant
de différencier les parcours d’apprentissage,
de suivre au plus près les avancées et les difficultés. Comme les élèves ont la possibilité de
s’entraider, cela laisse du temps à l’enseignant
pour accompagner ceux qui en ont le plus
besoin. D’un autre côté, ceux qui apprennent
rapidement peuvent avancer, sans être obligés
d’attendre le reste du groupe, en utilisant
l’ensemble des outils mis à disposition.
cela prend du temps. Les élèves doivent y être
formés petit à petit. L’enseignant peut
commencer par introduire un «Quoi de neuf ?»
ou un moment de «présentations» de livres,
en s’appuyant sur des règles connues et
comprises de tous. Mais l’enseignant luimême doit se former, car ouvrir des espaces
de communication, donner la parole aux
élèves, changer le rapport aux savoirs n’est
pas anodin. Cela peut déclencher des
réactions inattendues chez les élèves, les
collègues, les parents ou la hiérarchie. Il faut
en être conscient et s’y préparer mais cela
en vaut vraiment la peine ! Pour cela je
conseillerais deux choses : la lecture du livre
de Sylvain Connac «Apprendre avec les
pédagogies coopératives» chez ESF ainsi que
l’échange et la co-réflexion entre enseignants,
si possible au sein de l’établissement, sinon
auprès d’associations comme l’Icem…
Propos recueillis par Stéphanie de Vanssay
Découvrez l'interview dans son intégralité sur le blog
École de demain ecolededemain.wordpress.com
Si un enseignant a envie de se lancer, par quoi
lui conseillerais-tu de commencer ?
S. F. : Le premier conseil serait plutôt une mise
en garde. La coopération, cela s’apprend et
e NSEIGNANT 9
n°160 • novembre 2012 • l’
1
DUCATION
É
premier degré
RYTHMES SCOLAIRES
D’autres choix sont possibles
Les premières propositions de Vincent Peillon
ne sont pas acceptables. Il est temps que des
négociations s’ouvrent. Elles doivent conjuguer
intérêt des élèves et intérêt des enseignants.
L
LA PROPOSITION DE 25 HEURES en présence
de la classe entière est inacceptable. La
situation actuelle des 24 heures ne doit
pas être dépassée. Dans le cadre d’une
réorganisation de la semaine scolaire,
le SE-Unsa revendique le passage à 23
heures hebdomadaires d’enseignement
en classe entière. Les temps d’animations pédagogiques, de jours de
prérentrée, de journée de solidarité,
d’aide personnalisée… doivent être
revus à la baisse.
L’introduction d’une journée supplémentaire occasionne des frais
supplémentaires (transports, garde de
jeunes enfants…). Cette perte de
pouvoir d’achat doit être compensée.
Revoir les questions
pédagogiques
L’ASH OUBLIÉE
DE LA REFONDATION ?
D
U RAPPORT SUR LA REFONDATION et
de l’intervention du ministre lors
du CSE(*), on ne trouve aucune phrase sur
l’ASH hormis une «demande de rapport
à l’Inspection générale sur les Rased».
Dans toutes les bonnes séries, après
le cauchemar de la première saison,
on espère toujours que le bien triomphe.
C’est donc avec impatience qu’elle
était attendue cette saison 2 ! Cinq années
d’épisodes de plus en plus noirs,
des héros épuisés de moins en moins
nombreux (les enseignants spécialisés),
des acronymes de 5 lettres inconnus des
jeunes enseignants (Rased), les majuscules
E et G supprimées des alphabets, de très
nombreuses plaintes des fans qui avaient,
on l’espérait, touché les scénaristes.
Il était attendu ce nouveau scénario !
On a donc dévoré les 46 pages du script :
Rased est-il en fin de vie ? Segpa va-t-elle
se marier avec Ulis ? Éd. Perso va-t-elle
tuer Éd. Spé ? Et là, surprise, consternation,
colère, le dédain... pas un mot sur l’ASH !
Heureusement le SE-Unsa, veille et a
retoqué le scénario. On a clairement
annoncé la couleur : hors de question
d’écrire «The end» dans ces conditions…
Il y a urgence à revoir les programmes
de 2008. La réorganisation de la semaine
impose de les repenser et de les alléger.
Il y a aussi urgence à passer de
l’injonction à la confiance, de l’accu-
(*) Conseil supérieur de l’Éducation
10
Syndicat des
enseignants - Unsa • www.se-unsa.org
mulation des contrôles tatillons à la
liberté pédagogique. Les tâches inutiles
doivent disparaître.
Par ailleurs, les activités péri-éducatives
annoncées, culturelles, artistiques ou
sportives, doivent se mettre en œuvre.
Elles doivent ouvrir droit à paiement
d’heures supplémentaires pour les
enseignants volontaires. Enfin, un
comité de suivi devra évaluer la pertinence des dispositifs mis en œuvre et
le cas échéant les retravailler.
Une juste reconnaissance
des enseignants du 1er degré
Dès 2013, le SE-Unsa revendique une
amélioration des l’accès à la hors-classe
des PE et la mise en place d’une
indemnité de suivi des élèves.
La balle est désormais dans le camp du
ministre.
Stéphane Crochet
2
DUCATION
É
second degré
REFONDATION VOIE PRO
Vers plus de souplesse
A
AFIN D’ÉLARGIR LES POSSIBILITÉS d’orientation, le
ministre a exprimé sa volonté de créer une
2nde professionnelle de détermination. Le SEUnsa n’y est pas hostile de prime abord mais
s’interroge sur la pertinence d’une généralisation de cette mesure. Cela suppose, en
effet, une offre de
formation de proximité
suffisamment riche pour
offrir aux jeunes toute la
palette des diplômes du
champ professionnel
concerné.
Par ailleurs, le ministre a
proposé un assouplissement du cursus
unique de 3 ans pour le bac professionnel. Il
ne s’agit pas de remettre en cause le bac pro
3 ans, mais de proposer aux élèves les plus
en difficulté un parcours en 4 ans.
Le SE-Unsa se félicite de cette proposition
qui doit être concrétisée. Dès le début, le SEUnsa a dénoncé la rigidité du cursus 3 ans
inadapté aux jeunes les plus fragiles, parfois
orientés en bac pro à défaut de CAP. Les
conséquences sont clairement visibles : forte
érosion des effectifs en seconde et première
(14% environ), baisse significative du
pourcentage de réussite au bac (-5,6% en
2012). De plus, un quart des jeunes
n’obtient pas le CAP ou BEP intermédiaires dans le cursus du bac
pro.
Proposer
la possibilité
d’un parcours
en quatre ans
Le SE-Unsa continuera de
revendiquer la mise en œuvre d’un
véritable parcours 4 ans de
proximité. Il s’agirait de créer des CAP en
nombre suffisant et une formation post 2nde
bac pro d’un an, soit de BEP ou de CAP quand
celui-ci n’existe pas dans l’établissement. Une
structure adaptée de proximité est fondamentale pour la réussite et la sécurisation
des parcours.
Stéphane Dépierre
La vie scolaire en attente
de refondation
Le rapport de la Refondation
revendique «une école plus
juste et bienveillante».
Les CPE sont des acteurs
de premier rang dans la
gestion des élèves, du
repérage des premiers
signes de décrochage
scolaire, leur suivi,
le lien avec les familles…
Familiers de ces deux
concepts de justice
et de bienveillance qui
les guident, les CPE, tout
au long de leur parcours
d’éducateur, se sentent
donc concernés.
Mais, pour l’instant, peu
d’annonces concernent
directement les CPE, sinon
l’arrêt probable de la note
de vie scolaire, une harmonisation des règlements
intérieurs à partir d’une
charte nationale ou la mise
en place d’un référent
«décrochage» dans certains
établissements.
En attendant les textes
de la Loi d’orientation, les
recrutements de CPE par liste
complémentaire en 2012
et les 420 postes ouverts
au concours 2013 sont
des avancées concrètes
sur le terrain et le quotidien
des élèves et des équipes.
À suivre.
e
n°160 • novembre 2012 • l’ NSEIGNANT
11
DUCATION
É
second degré
ARTICULATION BAC-3/BAC+3
Une refondation timide
E
EN 2000 (STRATÉGIE DE LISBONNE), la France a affirmé
son ambition de mener, dès 2010, 50% d’une
classe d’âge au niveau licence. En 2011, l’objectif
n’est toujours pas atteint.
L’accueil des bacheliers dans le post-bac, l’information des lycéens ainsi que les procédures
d’orientation devront donc être repensés.
Malheureusement, les auteurs du rapport sur
la Refondation ont survolé le sujet. Ils avancent
néanmoins quelques pistes intéressantes. Sont
ainsi évoqués pour le moyen terme (?) «des
parcours plus flexibles» au lycée «qui atténueraient la rigidité et la hiérarchisation actuelles
des séries». De même, les lycéens devraient
pouvoir bénéficier de pratiques pédagogiques
innovantes (projets interdisciplinaires…), du
«respect de leurs rythmes pour améliorer la
qualité des apprentissages» et «être mieux
Le sujet du
post-bac est
survolé mais
des pistes
intéressantes
sont avancées
LES «DÉCROCHÉS» AU CŒUR DE LA LOI
D
IVISER PAR DEUX LE NOMBRE DE 140 000 JEUNES qui sortent sans
qualification, tel est l’objectif affiché d’ici la fin de la législature.
Pour lutter contre le «décrochage scolaire», Vincent Peillon propose,
pour la rentrée 2013, l’institution d’un référent «décrochage» dans
les établissements les plus concernés et un volet «prévention
du décrochage» décliné dans tous les projets d’établissement.
Pour organiser le droit au retour en formation et donner une cohérence
dans la mise en œuvre des dispositifs, des réseaux emploi-formation
associant les MGI, CIO, Greta seront créés. Chaque jeune se verra
accompagné par un tuteur. Des annonces intéressantes mais qui ne sont
que des rustines. C’est à un meilleur «accrochage» qu’il faut travailler en
analysant en profondeur la cause d’un désamour de l’École et
en en tirant les conséquences pédagogiques.
12
Syndicat des
enseignants - Unsa • www.se-unsa.org
accompagnés pour une poursuite d’études
choisie et réussie». En conclusion, «les liens
entre l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur dans la perspective d’un
continuum bac-3/bac+3 seraient resserrés» afin
de permettre à tous les bacheliers, généraux et
technologiques, de réussir dans l’enseignement
supérieur.
Sont par ailleurs proposés des modules spécifiques pour les futurs bacheliers pro souhaitant
poursuivre en BTS.
Mais c’est plus globalement leur accueil dans
le post-bac qui devra être amélioré.
Thierry Patinaux
Déception pour
le collège dans la Refondation : le ministre n’est
pas prêt à bousculer les
routines bien établies
d’un collège toujours
calqué sur l’organisation
du lycée général.
Pas de chance pour
tous les élèves (et
leurs enseignants)
qui constatent bien vite
qu’il n’est pas pensé
pour eux. Le socle
commun redéfini
suffira-t-il à engendrer
les nécessaires
transformations dans
l’organisation du travail
des élèves et
des personnels ?
La seule proposition
innovante est l’expérimentation d’un conseil
pédagogique commun
écoles/collège voire
de regroupements
pédagogiques
écoles/collège. Mais
tant que le collège
ne sera pas clairement
repositionné du côté
de la scolarité commune
et qu’il restera pour
certains «le lieu de
l’entrée en disciplines»,
il sera bien difficile de
travailler ensemble.
I N V I TAT I O N
à découvrir le film
de Stéphan Schesch
«Jean de la Lune»
d’après le conte de Tomi Ungerer
«Jean de la Lune s’ennuie
tout seul sur la Lune. Il décide
de visiter la Terre.
Un jour, il attrape la queue
de la comète et atterrit chez
nous. Mais le terrible
général Président, qui vient
de conquérir le monde, veut
le capturer et se met en tête
d’envahir la Lune.
Pour lui échapper, Jean
de la Lune va devoir compter
sur ses amis…».
Toutes les informations sur
www.se-unsa.org rubrique «Culture :
après la classe, opération cinéma».
Sortie nationale le 16 décembre 2012
Le SE-Unsa et son partenaire APC
vous invitent à découvrir «Jean de la Lune»
• Pour Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Paris et Strasbourg :
grâce à des avant-premières à partir du 15 novembre.
Renseignements auprès de vos sections locales.
• Pour le reste de la France : par des exonérations valables
dans toutes les salles distribuant le film.
Attention : le nombre d’exonérations est limité, seuls les 150 premiers adhérents seront
servis. Adressez-nous un mail à [email protected]
en précisant votre numéro d’adhérent et votre adresse postale.
DOSSIER
Enseignant, tout le monde le sait, c’est «le plus beau
métier du monde». Pourtant, le temps est loin où l’on
s’engageait pour une vie entière à l’Éducation nationale.
Aujourd’hui, de nombreux collègues souhaitent réorienter leur
carrière professionnelle et voguer vers d’autres horizons.
Un voyage passionnant mais parfois semé d’embûches.
Le SE-Unsa fait le point.
Des enseignants
ont pris en main leur
réorientation professionnelle. Trois d’entre
eux ont accepté de
témoigner pour raconter
leur parcours.
Voici leur histoire :
La mobilité
professionnelle
e
n°160 • novembre 2012 • l’ NSEIGNANT
15
reconversion
mobilité
partir
Envie
changement
réorientation
professionnelle
L’AVIS DU
SYNDICAT
E
NSEIGNER EST UN MÉTIER
COMPLEXE aux multiples
facettes. Trop souvent, la
nouvelle orientation professionnelle des collègues est le fait
d’opportunités, de hasards,
de rencontres. L’Éducation
nationale conçoit la mobilité
professionnelle seulement
comme un moyen d’adaptation
de l’administration et en rien
comme une possibilité d’évolution des personnels. Pour le
SE-Unsa, les enseignants qui le
souhaitent doivent être accompagnés dans leur nouveau projet
professionnel. La mobilité
doit faire partie de l’offre de
formation. Des possibilités
supplémentaires de congé
de formation, une réelle mise
en œuvre des dispositifs relatifs
à la formation tout au long de la
vie (Dif), une meilleure prise en
charge financière des bilans de
compétence, sont quelquesuns des exemples d’une réelle
politique qui aura pour objectif
d’informer, d’orienter
et de suivre les collègues.
L’
ENSEIGNEMENT SEMBLAIT ÊTRE UNE ÉVIDENCE pour une personne qui, comme moi, a eu un parcours scolaire exemplaire.
Il n’en était rien. Très épanouie par mes premières expériences d’enseignante, j’ai vite regretté mes choix
scolaires qui m’ont conduite à l’enseignement. L’envie d’indépendance vis-à-vis d’une hiérarchie rigide s’est
accrue à la suite d’un drame familial personnel. Aller en classe me rongeait... Mais je me suis laissée renvoyer
en n’allant plus travailler. En revanche, j’ai très vite entrepris les démarches auprès de la Chambre de commerce pour
créer mon entreprise.
À travers mon expérience, j’ai constaté que les enseignants manquent cruellement d’informations quant à ce qu’il est possible de faire après l’enseignement. Ça peut être un frein. Néanmoins,
avec un peu de courage et d’initiative, il est possible de se construire une nouvelle vie.
Je n’ai pas reçu d’aide de l’administration mais j’ai été soutenue par le SE-Unsa. Les délégués
départementaux et nationaux sont restés à mes côtés tout le temps du processus et, aujourd’hui
encore, je leur rends visite de temps en temps pour prendre des nouvelles et en donner.
Mon conseil
Les reconversions sont multiples, diverses et variées. Il semble difficile pour l’Éducation nationale
d’apporter une aide à chaque projet de reconversion. Néanmoins, chaque rectorat devrait
être doté d’une cellule d’écoute pour tous les enseignants en souffrance. Mon histoire personnelle
me laisse penser qu’il existe un réel mal-être chez certains enseignants et qu’il peut être possible de les accompagner vers une nouvelle vie.
Margaux (le prénom a été changé), ancienne PE devenue auto-entrepreneuse.
16
Syndicat des
enseignants - Unsa • www.se-unsa.org
A
PRÈS DES ANNÉES D’ENSEIGNEMENT et de syndicalisme,
j’ai voulu passer du côté de
ceux qui élaboraient les
politiques
publiques
d’éducation et je suis rentré à la
Direction de l’enseignement
scolaire, la direction pédagogique
du ministère de l’Éducation
nationale.
J’ai pris contact avec le directeur
que j’avais rencontré dans mes
activités syndicales et ce dernier
m’a proposé un poste de
«rédacteur» au bureau des
collèges. Je suis donc parti «de la
base», découvrant les plaisirs de participer à l’élaboration
de grilles horaires et de textes ministériels, mais aussi les
lourdeurs du fonctionnement hiérarchique dans une
administration. En tout cas, mon passé d’enseignant et de
syndicaliste m’a bien aidé, même quand j’ai été amené à
prendre des responsabilités au ministère de l’Enseignement
supérieur. Et cela reste toujours le cas, maintenant que je
travaille sur l’Éducation à l’ARF. Mon arrivée s’est plutôt bien
passée. On a pensé que j’avais des connaissances, des compétences et surtout un point de vue qui pouvaient être utiles
pour préparer des décisions. D’ailleurs, plus tard, à l’occasion
d’une étude que j’ai menée sur la mobilité professionnelle
des personnels, les collègues chargés de ces questions ont
insisté sur le fait que nombre de professeurs minoraient leurs
compétences, les limitant souvent à l’acte d’enseigner.
En revanche, j’ai dû me débrouiller un peu tout seul. Ici ou
là, j’ai croisé des réticences chez certains de mes collègues
administratifs, soit du fait de mon passé de syndicaliste,
soit par simple peur de la concurrence que je pouvais représenter, mais, dans l’ensemble, l’accueil a été bon.
Mon conseil
Commencer par recenser tout ce qu’on sait faire, toutes
les compétences qu’on a acquises et les qualités dont on sait
faire preuve. Préparer et animer des réunions, écrire des
textes et des rapports, organiser son travail sur plusieurs
semaines, faire du relationnel, etc, toutes ces activités que
l’on fait régulièrement, sans trop y penser parce que cela fait
partie de notre travail. Tout cela peut être réinvesti et peut
se révéler très prisé.
Laurent, ancien professeur
d’histoire-géographie est devenu conseiller auprès de
l’Association des Régions de France.
À
L’ÉDUCATION NATIONALE, je me suis heurté à trop
de difficultés de communication avec les
collègues, je me suis aussi souvent trouvé gêné
par certaines incohérences. Mon parcours m’a
amené à développer une activité associative importante
et originale : la création d’un service téléphonique pour
les enfants «Allô, Raconte, Joue, Chante». J’ai pris une
année de disponibilité pour tenter d’assurer la pérennité
du projet. À la fin de ma disponibilité, en septembre 1984,
j’ai été recruté par le directeur du CRDP de Paris, rencontré
lors d’un colloque où j’intervenais, pour m’occuper du
projet d’informatisation du CRDP. Je n’étais pas informaticien, je ne l’ai pas caché, mais mon rôle était plutôt de
recenser les véritables besoins des usagers et de dresser
un cahier des charges pour les utilisateurs. J’ai fini par démissionner et je suis aujourd’hui chef
d’entreprise. Pour ce projet de reconversion, à aucun
moment je n’ai rencontré d’obstacle, mais je n’ai bénéficié
d’aucune aide non plus. D’ailleurs, je n’en avais pas
demandé. J’ai seulement profité de ma situation de
détachement au CRDP de Paris et d’une rencontre d’évaluation pour le poste.
Mon avis
On devrait obliger les enseignants à partir un an dans le
privé au moins une fois tous les dix ans pour voir
comment évolue le monde du travail dans lequel se
débattent les parents d’élèves et donc le monde auquel
les enfants sont aussi confrontés. On devrait obliger les
enseignants à connaître un minimum de choses essentielles de la vie économique et sociale hors milieu scolaire
et administratif. Quelques notions de comptabilité et de
gestion ne feraient de mal à personne et constitueraient
aussi une bonne préparation à la sortie vers le privé pour
ceux qui le souhaiteraient. On est bien démuni lorsqu’on
se lance sans avoir aucune notion de comment fonctionne
un compte d’exploitation et sans
savoir lire un bilan ou faire des prévisionnels pour les banques. Enfin, des
possibilités d’allers-retours devraient
être favorisées.
Michel, ancien PE spécialisé,
devenu chef d’entreprise.
e NSEIGNANT 17
n°160 • novembre 2012 • l’
Besoin de changement
L
LA MOBILITÉ PROFESSIONNELLE consiste à changer de
poste, de grade, voire de branche professionnelle. Cette démarche repose sur une volonté
personnelle et demande bien souvent un investissement très lourd. D’ailleurs, les chiffres parlent
d’eux-mêmes ; il n’est pas aisé de se réorienter
professionnellement. Les études récentes
montrent l’écart entre des discours qui
promeuvent et valorisent la mobilité professionnelle des enseignants et la réalité.
Ainsi seuls 0,2% des fonctionnaires d’État ont
changé d’employeur Fonction publique, rejoignant à 90% la Fonction
L’Éducation publique territoriale.
nationale a le Parmi la Fonction
publique d’État, l’Édutaux de
cation nationale se
mobilité le caractérise par son taux
plus faible de mobilité le plus faible.
Seuls 0,1% des personnels ont réussi à intégrer un autre ministère.
Parmi ceux-ci, les ministères sociaux, ceux des
finances et les affaires étrangères en attirent
plus de la moitié.
Il y a peu de globe-trotters qui peuvent explorer
d’autres horizons.
Soit les conditions qui permettent aux personnels
de l’Éducation nationale de réorienter leurs
carrières professionnelles ne sont pas réunies,
soit on y est tellement bien que l’on ne souhaite
pas changer de fonction.
Éric Pédeboscq
18
Syndicat des
enseignants - Unsa • www.se-unsa.org
On bouge avec le SE-Unsa
Quitter la rive de l’enseignement
pour d’autres rivages…
Plonger dans le grand bain
de la reconversion professionnelle…
Oui, mais pas sans aide. Pour vous
aider dans ce projet et jalonner
le parcours, le SE-Unsa met à votre
disposition un ensemblede fiches
«Mobilité». Mobilité dans
l’Éducation nationale, vers un autre
ministère, dans une autre Fonction
publique, dans le privé, à
l'étranger… Autant de ressources
sur les différentes possibilités,
les statuts (détachement,
disponibilité…)
et les procédures d’accompagnement (CFP, Dif…).
Pour tout renseignement,
prenez contact avec vos
représentants locaux du SE-Unsa.
GLOSSAIRE
Détachement
Le fonctionnaire exerce dans
une administration ou un organisme
d'accueil qui le rémunère.
Dif : Droit individuel à la formation
Les fonctionnaires bénéficient d'un
crédit annuel d'heures de formation
professionnelle. Le Dif est fixé à 20
heures par an.
Mise à disposition
Tout en restant dans son corps d'origine,
le fonctionnaire travaille au sein
d'une administration différente.
Il continue à percevoir la rémunération
correspondant à son ancien emploi.
Conseiller mobilité carrière
Chaque rectorat a mis en place une
cellule pour étudier les possibilités
d’une mobilité professionnelle.
Raep : Reconnaissance des acquis
de l’expérience professionnelle
Ce dossier remplace l’épreuve d’admissibilité dans de très nombreux concours
internes de la Fonction publique.
NCE
HORS DE FRA
P
CFP : Congé de formation professionnelle
Ce congé permet de parfaire la
formation personnelle. La durée
maximale est de 36 mois.
Les 12 premiers sont rémunérés à 85%.
Il peut être fractionné.
Changer de carrière
C’est une option que les enseignants et personnels
d’éducation envisagent de plus
en plus souvent. De l’idée à la
construction d’un vrai projet de
reconversion, il y a cependant
un monde. Dans son livre, Rémi
Boyer nous dispense conseils
et outils pour choisir vraiment
notre mobilité professionnelle.
Pour nous aider à franchir
le pas, il nous propose
un décryptage de l’existant,
des différentes possibilités qui
s’offrent à nous pour envisager
une nouvelle carrière. Des
conseils, les textes de référence,
des témoignages concrets :
tout est là pour nous accompagner au mieux dans cette
démarche.
s possibilités
des nombreuse
ne
l’occasion
NGER est l’u
NER À L’ÉTRA
sionnelle. C’est
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: 01 44 39 23
Philippe, Soph
a.org/HdF Tél
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ns
tio
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site http://s
ENVIE DE CHANGEMENT
VOUS POUVEZ EXERCER D’AUTRES FONCTIONS DANS
L’ÉDUCATION NATIONALE :
- changer de niveau d’enseignement,
administratif,
- devenir personnel de direction,
d’inspection...
• Comment ? Par liste d’aptitude, concours
interne, détachement…
VOUS POUVEZ EXERCER AILLEURS :
- détaché auprès d’un autre ministère,
d’associations
complémentaires de l’École...
- enseigner à l’étranger,
- exercer d’autres missions...
• Comment ? En candidatant,
en allant à la rencontre des partenaires
de l’École...
VOUS POUVEZ QUITTER L’ENSEIGNEMENT :
- partir dans un autre ministère,
- partir dans le privé,
- monter votre entreprise…
• Comment ? En utilisant votre Dif,
en faisant une VAE ou une RAEP,
en utilisant votre droit au cumul d’activités
ou en prenant un congé de formation
professionnelle…
Où trouver les informations ?
Internet regorge de sites
pouvant vous aider.
• Le portail mobilité du
ministère de l’Éducation
nationale avec plusieurs possibilités pour les enseignants :
http://bit.ly/ruvMIi
• La bourse interministérielle
de l’emploi public qui regroupe
des emplois vacants proposés
à la candidature par l'ensemble
des recruteurs publics :
http://bit.ly/TmR2q7
• Des éléments concernant le
recrutement dans la Fonction
publique hospitalière
http://bit.ly/dE2nqw et territoriale www.cnfpt.fr
• Enfin, l’Agence pour la
création d’entreprise (APCE) :
www.apce.com
e NSEIGNANT
n°160 • novembre 2012 • l’
19
P ERSONNELS
REFONDATION
Une vraie gestion
des recrutements
La formation
des enseignants
et des
personnels
d’éducation
a été au cœur
des débats de
la Refondation.
Si la place
du concours
a focalisé
l’attention,
pour le SE-Unsa,
elle n’est que
la conséquence
de tout un
dispositif.
20
Syndicat des
L
LES VOLUMES DE POSTES AUX CONCOURS sont
désormais connus. Ils sont en très forte
hausse dans tous les corps(*). Le ministère a
en effet prévu de recruter 40 000 enseignants
et CPE cette année. Disons-le tout net, ce ne
sera pas une mince affaire. En effet, le vivier
de candidats, aujourd’hui étudiants en M1
ou M2, n’est pas extensible et les dernières
années ont vu un effondrement dans
certaines disciplines du second degré. En
conséquence, il convient de mettre en œuvre
des procédures cohérentes et de long terme
si l’on veut améliorer la qualité de la
formation et attirer des candidats.
2013 : l’année de la transition
La création des Écoles supérieures du professorat et de l’Éducation (ESPÉ) pour la rentrée
2013 est le premier signe de la reconstruction.
Pour le SE-Unsa, il convient de garantir leur
autonomie financière ainsi qu’un double
regard Éducation nationale/Enseignement
supérieur sur leur gouvernance.
Si un recrutement en fin de M1 semble
probable, les ESPÉ ne devront pas se contenter
de couvrir le champ du M2. Des dispositifs
de préprofessionnalisation, dès la deuxième
année de licence, ainsi que des prérecrutements en fin de licence et en M1 doivent
absolument compléter le dispositif. Pour le
SE-Unsa, choisir de devenir enseignant ou
CPE, au bout de 5 années d’études
supérieures, doit se faire en toute connaissance de cause et ce, dans les meilleures
conditions possibles. Il faut donc en finir avec
enseignants - Unsa • www.se-unsa.org
cet écrémage social que nous avons connu
ces cinq dernières années. Il convient alors
de mettre en place des dispositifs garantissant
un revenu aux étudiants issus de milieux
modestes ou disposant de peu de ressources.
À l’autre bout, les ESPÉ devront
également prendre en charge la formation continue des personnels.
Tout ce processus implique que l’on réserve
des moyens pour recruter et former des
formateurs de terrain qui pourront également
intervenir en ESPÉ. Aujourd’hui, le potentiel
est extrêmement réduit dans le premier
degré et très faible dans le second. Or, une
formation professionnelle intégrée, telle que
la porte le SE-Unsa, ne pourra se mettre en
place sans eux. La tâche est immense. Tout
ne se fera pas d’un claquement de doigts. Le
SE-Unsa sera un interlocuteur exigeant.
L’échec est interdit. La qualité du système
éducatif est à ce prix.
Joël Pehau
(*) Le détail des recrutements sur www.se-unsa.org
Vous êtes enseignant ou CPE contractuel ?
Répondez à notre enquête ! L’objectif est
de collecter un maximum de témoignages
pour mettre le ministère face à la réalité
de vos conditions de travail. Plus nous aurons
de réponses, plus nous aurons de poids. Alors,
remplissez notre questionnaire directement sur
www.se-unsa.org rubrique «Contractuels/Actu».
Tous ensemble et avec le SE-Unsa, soyons
exigeants pour les contractuels !
MUTATIONS 2013
Du mieux... mais tout
n’est pas réglé !
L
LE SE-UNSA N’A CESSÉ DE DÉNONCER la politique
désastreuse de gestion des ressources
humaines de l’ancien ministère et a
revendiqué
des
changements
radicaux. La question du droit à
mutations est en effet importante pour
nos collègues et entre dans le cadre
des améliorations qu’ils attendent.
La concertation de préparation du
mouvement 2013 porte enfin les
signes du changement.
Une attention particulière sera portée aux
demandes de rapprochements de
conjoints
«enkystées»
depuis plus
de quatre
ans ; les
périodes
de disponibilité
(pour
suivre son conjoint) et de congé
parental seront enfin comptées en
partie comme temps de séparation ! Le SEUnsa qui porte cette revendication depuis
longtemps acte cette première avancée.
C’est un signe important attendu par nombre
de collègues pour qui se rapprocher de leur
famille est devenu un parcours du
combattant inacceptable.
Mais bien d’autres améliorations sont encore à obtenir.
Une réflexion sur l’ensemble des règles
des mouvements 1er et 2nd degrés doit
également être initiée.
Nous avons ainsi revendiqué d’ores
et déjà la suppression du vœu
géographique du mouvement intradépartemental dans le 1er
degré par exemple.
La nouvelle directrice des ressources
humaines s’est engagée sur une concertation.
Le mouvement 2013 sera-t-il donc un
mouvement de transition ?
Dominique Thoby
PROFESSIONNALISATION DES AVS
E
NFIN DES AVANCÉES CONCRÈTES pour la création d’un métier d’accompagnant
pour les jeunes en situation de handicap ! En effet, Mme Carlotti, ministre déléguée
en charge des personnes handicapées et Mme Pau-Langevin, ministre déléguée
à la réussite éducative, ont officiellement ouvert le groupe de travail qui devrait
rendre ses préconisations en mars 2013. Cinq séances de travail auront lieu
d’ici mi-mars, avec une cinquantaine de membres d’associations, d’organisations
syndicales et des parlementaires. Beaucoup de questions restent en suspens,
notamment le financement, la formation, la rémunération et le calendrier
de mise en application.
Le SE-Unsa, qui milite depuis longtemps pour la création d’un vrai métier
d’accompagnant, s’engagera activement dans ces échanges. Pour en savoir
plus, rendez-vous sur www.se-unsa.org rubrique «AVS/Actu».
Validation des services
de non-titulaire
Extinction du dispositif de validation
des services de non-titulaire pour le
calcul des droits à pension à partir
du 1er janvier 2013. Sont concernés
les fonctionnaires titularisés après
cette date. Pour les fonctionnaires
titularisés avant cette date et
ayant respecté la limite des 2 ans à
compter de la date de stagiairisation
pour faire la demande, ce dispositif
prendra fin au 1er janvier 2015.
e
n°160 • novembre 2012 • l’ NSEIGNANT
21
1
P
ERSONNELS
premier degré
DIRECTION D’ÉCOLE
L’action du SE-Unsa paie
D
L’INITIATIVE DUER DU SE-UNSA fait enfin
bouger les lignes. La communication des
résultats de cette grande enquête aura
permis une médiatisation décisive de la
situation des directeurs d’école. Vincent
Peillon a annoncé l’ouverture de discussions sur ce dossier au
premier janvier 2013.
Le ministre a déclaré
que cette «question
doit être traitée avec
beaucoup de sérieux et
dans le cadre d’un
dialogue». Il reconnaît
«qu’il faut du temps pour accomplir
mieux les missions sans cesse plus
complexes et diverses». S’agissant des
aides administratives, il dit avoir «des
réponses en terme directement quantitatifs». Ces déclarations et l’annonce de
l’ouverture de discussions sont une
première étape importante. Pour que ces
22
Syndicat des
intentions se concrétisent, le SE-Unsa
poursuit son action par une campagne
de questionnaires «conditions de travail»
qui permettront ensuite de saisir les
Comités hygiène, sécurité et condition
de travail départementaux. Toutes les
dimensions du métier
de directeur doivent
être prises en compte et
tous les niveaux hiérarchiques doivent être
interpelés.
Avec ce questionnaire
individuel et anonyme,
il s’agit d’obliger l’administration, à tous
les échelons, à réagir aux difficultés face
auxquelles elle place les directeurs.
Le SE-Unsa est déterminé à faire bouger
les choses en utilisant tous les leviers
et invite les directeurs à se mobiliser
avec lui.
Vincent Peillon
a annoncé
l’ouverture
de discussions
dès janvier
enseignants - Unsa • www.se-unsa.org
Stéphane Crochet
Aide personnalisée :
stop au caporalisme !
Le SE-Unsa a écrit
au ministre pour que
cessent les pratiques
caporalistes plus intéressées
par le contrôle des heures
que par leur contenu.
Le SE-Unsa demande
que l’indispensable confiance
aux enseignants soit rétablie
et se traduise concrètement
dans la mise en œuvre
de l’aide personnalisée.
Dans les départements,
en dépit de la circulaire
de 2008, des Dasen
ou des IEN continuent
d’imposer un calibrage
«54+6» quand ce n’est
pas «60+0», au prétexte
d’une pratique qui serait
rôdée.
Pour le SE-Unsa, ce temps
d’organisation doit servir
à déterminer les besoins,
les groupes, les objectifs,
les séquences et cela ne peut
se faire une fois pour toutes.
Au contraire, cela se fait
chaque année et tout
au long de l’année.
L’ISOE POUR LES PE,
ON LA VEUT !
V
OUS ÊTES DÉJÀ 14 000 à
l’avoir dit en signant la
pétition lancée par le SE-Unsa.
C’est une juste revendication
qui doit être entendue.
Il s’agit de faire reconnaître,
pour les enseignants des écoles,
les missions de suivi et d’orientation des élèves à l’instar
de leurs collègues des collèges
et lycées. Évaluations, livrets
scolaires, rencontres avec les
familles, équipes éducatives,
équipes de suivi de scolarisation,
PPRE, font partie du métier
des enseignants des écoles et
donc de leur quotidien.
L’ISOE, ce doit être pour eux
aussi. Signez, faites signer sur
www.se-unsa.org
2
P
ERSONNELS
second degré
VIE DES ÉTABLISSEMENTS
Le budget, c’est bientôt !
Avec la répartition de la DHG, le vote du budget est
l’un des actes essentiels du Conseil d’administration (CA)
des établissements. Il doit être voté dans le courant
du mois de novembre.
S
SOUVENT VU COMME QUELQUE CHOSE d’essentiellement technique, le budget est pourtant un
acte éminemment politique. Il traduit les choix
de l’établissement et les moyens qu’il se donne
pour y parvenir. Bien sûr, le budget est
contraint. D’une part, par les recettes qui sont
essentiellement constituées de la dotation de
la collectivité de rattachement et, d’autre part,
par les dépenses obligatoires, notamment
celles liées aux locaux. Pourtant, pour les enseignants, l’essentiel est ailleurs : dans les
crédits dédiés à la pédagogie.
Cette année sera la première
pour la mise en œuvre de la Réforme
du cadre budgétaire et comptable des
établissements. Finis les chapitres A1,
A2, C, R2 etc. Le budget sera désormais
présenté en «missions», divisées elles-mêmes
en «domaines». L’objectif est d’identifier
clairement les dépenses en fonction de leur
destination. Dans tous les établissements, 3
chapitres seront obligatoires :
• activités pédagogiques (AP),
• administration et logistique (Alo),
• vie de l’élève (VE).
S’y ajouteront des services spéciaux pour la
restauration et les bourses nationales.
Cette réforme va demander une vigilance
particulière
aux
membres des CA. Il
faudra s’assurer que
les crédits alloués aux
dépenses pédagogiques (disciplines,
projets, sorties…) se
retrouvent bien dans
la nouvelle nomenclature. Pour y voir plus
clair, consultez notre
publication «Le budget
de mon établissement»
sur www.se-unsa.org
Requalification SII
Le dossier est complexe.
Les implications pour
les personnels sont
lourdes et l’administration ne semble pas
avoir pris la mesure
des enjeux. Le SE-Unsa
a déposé une alerte
devant le CHSCT(*)
ministériel pour obliger
l’administration à se
pencher sur la question.
Ses membres ont
demandé la tenue d’un
groupe de travail afin
d’évaluer les effets de
cette requalification sur
la santé des personnels
et d’obtenir les mesures
indispensables pour
y remédier (formation,
allégement de
service…). Le ministère
est maintenant dans
l’obligation d’apporter
des réponses dans
les 2 mois.
(*) Comité hygiène, sécurité et
conditions de travail.
Antoine Tresgots
DOTATIONS EN DANGER ?
L
ES DOTATIONS DE FONCTIONNEMENT allouées par
les collectivités territoriales aux établissements pourraient
bien être victimes de la baisse des crédits dédiés à l’éducation.
Le bilan de l’année 2012 montre les premiers effets
des recherches d’économies.
• Pour les collèges, la dépense moyenne des départements
baisse de 0,8%. En fait, ce sont les dépenses d’investissements
qui sont les plus touchées.
• Côté lycées, la dépense moyenne des Régions augmente
de 1,7%, principalement pour le fonctionnement, mais dans
le détail 15 des 27 régions réduisent leurs dépenses éducatives.
e
n°160 • novembre 2012 • l’ NSEIGNANT
23
2
P
ERSONNELS
second degré
Les propositions
du ministre visent
des objectifs
prometteurs.
Cependant,
le SE-Unsa reste
vigilant, aussi
bien sur le plan
des conditions
de travail des
personnels
que sur la réussite
de tous les élèves.
VOIE PRO
Des propositions
et des interrogations
P
POUR GARANTIR À TOUS L’ACCÈS à un diplôme de
niveau V, il est envisagé de mettre en place
des modules de rattrapage en substitution
de 3 semaines de PFMP(*) et de transformer
les épreuves intermédiaires en un sousensemble du Bac. Pour le SE-Unsa, ces
propositions suscitent des interrogations. Les
modules seront-ils obligatoires ? Qui les
assurera ? Sur quelle période ? Comment
imbriquer la certification intermédiaire
comme un sous-ensemble ? La
liste des questions n’est pas
Il ne faut pas
exhaustive.
décrédibiliser Ensuite, pour améliorer la réussite
au bac pro, le ministre nous
le diplôme
propose la réduction des CCF et
la prise en compte de la certification intermédiaire comme sous-épreuves
du bac pro. Le SE-Unsa est favorable depuis
longtemps à la remise à plat des
modalités de certification mais
nous serons exigeants lors des
discussions sur ces futures
modalités. En effet, l’allègement
de la certification ne doit en
aucun cas aboutir à une décrédibilisation du diplôme ou à un
processus complexe et difficilement applicable. Il nous
paraîtrait judicieux, dans un
souci de crédibilité et de
cohérence, d’équilibrer les
évaluations ponctuelles avec le
contrôle continu et le CCF.
Pour améliorer la poursuite d’études, il est envisagé la création de modules spécifiques à la place de 3 semaines
de PFMP. Pourquoi pas ! Mais
reste à voir la faisabilité et à
condition de ne pas envoyer les
élèves en masse en BTS et sous
réserve de mettre en place des
moyens d’accompagnement
24
Syndicat des
enseignants - Unsa • www.se-unsa.org
pour favoriser l’adaptation des élèves.
Par ailleurs, le SE-Unsa s’interroge sur les
conséquences de la réorganisation des
périodes de formation en entreprise. Nous
attendons la déclinaison de celle-ci pour
vérifier les effets sur la globalisation des
horaires élèves sur les 3 années. Nous revendiquerons une répartition annuelle des
horaires avec une grille indicative hebdomadaire afin d’obtenir plus de transparence
dans les DHG et leur répartition par discipline.
Stéphane Dépierre
(*) Période de formation en milieu professionnel.
DÉCENTRALISATION
ET CARTE DES FORMATIONS
L
’ACTE III DE LA DÉCENTRALISATION s’annonce
et il ne fait plus aucun doute que
les Régions obtiendront le pilotage de
la carte des formations professionnelles
sous statut scolaire. Elles disposaient
déjà des compétences sur les cartes
des formations en apprentissage.
• Si dans un premier temps, elles
devaient avoir le pouvoir décisionnel sur
les ouvertures de sections, possédant ainsi
la maîtrise de leurs investissements, rien
n’est plus sûr. L’État, quant à lui, aurait
gardé le dernier mot sur les fermetures.
Les choses bougeant au fur et à mesure,
le sujet est donc à suivre de près.
Pour le SE-Unsa, il est nécessaire qu’existent
un dialogue rénové et une meilleure
cohérence sur les territoires dans le cadre
d’un Service public d’enseignement
professionnel national.
• La question de la mise en œuvre
d’une complémentarité entre les formations
scolaires et l’apprentissage est aussi en
cours de discussion. Là encore pourquoi
pas, si complémentarité n’est pas synonyme
de développement à tout va de l’apprentissage au détriment du scolaire.
Le SE-Unsa y sera vigilant.
UNSS
Redonner des couleurs
au sport scolaire
Le SE-Unsa a participé à l’AG nationale de l’UNSS.
La visite de Vincent Peillon a pimenté les débats, souvent
stériles, entre la direction nationale et le syndicat majoritaire.
Le SE-Unsa, deuxième syndicat représentatif, a joué
pleinement son rôle en proposant des améliorations
et en rappelant certains désaccords.
L
LE SE-UNSA S’OPPOSE À L’APPROBATION du budget
2011 caractérisé par les baisses des subventions d’État, par certains choix sur les
ressources affectées aux compétitions internationales et par l’absence d’un fonds de
solidarité.
Concernant la proposition de budget 2012,
le SE-Unsa n’a pas pris part au vote pour
dénoncer le manque de préparation malgré
des efforts du ministère de l’Éducation
nationale (retour des 5 postes de cadres) et
du ministère de la Santé et des sports
(augmentation de sa subvention).
Quant au plan de développement
2012/2016, les 100 propositions ainsi que
l’introduction sont le résultat d’un véritable
travail de dialogue social. Le SE-Unsa avait
respecté le calendrier pour faire passer ses
propositions alors que d’autres ont préféré
attendre l’alternance politique. Ainsi, 15 des
20 propositions faites par le SE-Unsa y sont
intégrées.
L’intervention du ministre marque une
volonté de dialogue sur l’ensemble du sport
scolaire, rappelant son rôle fondamental dans
l’éducation des élèves, véritable trait d’union
entre l’EPS et le sport fédéral. Le ministre a
réaffirmé qu’il fallait prendre en compte le
rapport de la Cour des comptes et celui de
l’Inspection générale en trouvant collectivement des solutions lors d’une concertation
plus large.
Le SE-Unsa y participera et a déjà fait des
propositions notamment autour de quatre
axes repris par le ministre :
• le développement du sport scolaire dans
les quartiers les plus en difficulté ;
• la pratique sportive des filles ;
• les élèves en situation de handicap,
• la formation des enseignants et des élèves.
Yann Chandivert
Les As en difficulté
financière !
Presqu’un quart des
associations sportives
du second degré auraient
des difficultés financières.
Nombreuses sont celles
qui doivent faire des choix
douloureux telle la réduction
du nombre de compétitions
et donc du nombre
de déplacements
(ces derniers coûtant
de plus en plus cher).
Ce phénomène s’amplifie
dans de nombreuses
académies.
Il s’agit pourtant
d’associations sportives
en pleine vitalité, parfois
en plein essor en nombre
de licenciés.
Ne plus avoir de moyens
malgré un engagement
important des Peps
est inacceptable. Il est
urgent de mettre en place
un fonds de solidarité.
Celui-ci est prévu dans
le plan de développement
2012-2016 grâce à la seule
pugnacité du SE-Unsa,
d’autres le jugeant inutile.
Il est important aussi
d’associer les collectivités
locales à toutes les instances
de décision du sport scolaire.
Enfin, il est primordial
de clarifier le statut
de ces AS au regard du
rapport de l’IG sur le sujet.
e
n°160 • novembre 2012 • l’ NSEIGNANT
25
LA PAGE DE L’
FAITES VOTER UNSA
Salarié d’entreprises
de moins de 11 salariés,
salarié à part entière !
Vous connaissez des salariés
de particuliers (assistante
maternelle, aide à
domicile…), des salariés
dans l’artisanat (bâtiment,
menuiserie, plomberie…).
Vous connaissez des salariés
dans le commerce,
les services, la coiffure, la
restauration, l’informatique,
les cabinets dentaires,
médicaux, d’architectes
ou d’avocats…
Vous connaissez des salariés
d’association sportive,
éducative ou culturelle,
dans les métiers du spectacle
et de l’audiovisuel...
Pour l’Unsa, au-delà de leur
diversité, ils doivent être
considérés et reconnus
comme des salariés à part
entière. Du 28 novembre au
12 décembre, ils pourront
décider. Faites-les voter Unsa.
LES ASSOCIATIONS
VOTENT AUSSI
Les salariés de petites
associations vont pouvoir
voter aussi.
Le Sep-Unsa (Syndicat
de l’Éducation populaire)
les défend au quotidien.
N’hésitez pas à diffuser aux
animateurs autour de vous
les initiatives suivantes :
• une plateforme gratuite
de conseil juridique
http://nq.st/sep-unsa ;
• une page Facebook dédiée.
adressez aussi les mails d’animateurs
intéressés à [email protected]
ÉLECTION TPE
Toutes et tous concernés
Les élections dans les
très petites entreprises
(de 1 à 10 salariés)
vont se dérouler
du 28 novembre
au 12 décembre.
Ces résultats
participeront
à la représentativité
générale de l’Unsa
mais aussi à sa
représentativité dans
certaines branches
professionnelles
(sport, animation,
coiffure, métallurgie
régionale…).
L
LES ADHÉRENTS DU SE-UNSA peuvent participer à la
réussite de l’Unsa à ces élections. Chacune, chacun
le peut, même si vous n’êtes pas personnellement
touché par ce scrutin. Ces élections concernent
environ 4,6 millions de salariés très isolés et souvent
coupés du fait syndical. Cela rend encore plus difficile
notre travail pour les convaincre de voter et surtout
pour les convaincre de voter Unsa. Notre ambition
est d’accroître notre notoriété parmi cette catégorie
de salariés où le fait syndical n’existe pas. Pour ce
faire, nous avons besoin de vous, car chaque adhérent
du SE-Unsa a des salariés de très petites entreprises
dans son environnement (familial, professionnel,
relationnel…). Donnez-leur un tract de la campagne
Unsa pour les TPE, parlez-leur de ces élections.
C’est rapide ! Nous avons préparé un tract, disponible dans vos UD et UR et aussi en téléchargement
sur www.unsa.org pour que vous puissiez aller à la
rencontre des salariés de votre entourage (votre
boulanger, la secrétaire de votre cabinet médical,
votre garde d’enfants…).
C’est efficace ! Un syndicalisme interprofessionnel comme l’Unsa a cette chance de pouvoir
mutualiser ses forces, ses implantations pour diffuser
une ligne syndicale autonome, efficace et responsable.
Pascal Priou
e
n°160 • novembre 2012 • l’ NSEIGNANT
27
S OCIÉTÉ
MORALE LAÏQUE
xxxx
Ou i, si...
R
REMETTRE AU GOÛT DU JOUR la morale laïque,
faire partager aux élèves les valeurs éthiques
qui fondent la République, leur permettre
d’aiguiser leur sens critique... chiche ! C’est
ce que souhaite V. Peillon, qui vient de
désigner une mission qui devra, d’ici fin
mars, répondre à trois questions :
• Quel est exactement le champ de cet enseignement ?
• Quelle doit être sa progression ?
• Quelle pourrait être son évaluation ?
Après ces dernières années où la laïcité a été
malmenée, en faire l’une des clés du monde
de demain est, pour le SE-Unsa, important.
Il s’agit de faire partager des valeurs
communes, des moments de solidarité et
d’échanges, de permettre aux élèves de
construire leur sens critique, de confronter
leurs idées, leurs convictions dans le respect
de celles des autres. Et l’École, évidemment,
a une place importante dans la transmission
de ces valeurs.
d’autres systèmes de valeurs. Elle ne peut se
cantonner à un créneau, nécessairement
limité, dans l’emploi du temps. La morale
laïque ne peut pas se mettre en «case».
Il est nécessaire que cette morale laïque
irrigue tous les enseignements. Il s’agit pour
cela de former maintenant tous les enseignants, les nouveaux comme les autres, et
de construire des moments, des outils pour
la vivre au quotidien.
La morale laïque ne peut pas
s’imposer comme un dogme, elle doit
se vivre, s’expérimenter dans le quotidien
de la classe, en débattant avec tous, jusqu’à
ceux qui la contestent ou qui lui opposent
28
Syndicat des
enseignants - Unsa • www.se-unsa.org
16-25 ans :
une contraception
gratuite pour toutes
Le Gnies(*) demande au
Parlement de voter l’accès
anonyme et gratuit
à la contraception pour
toutes les jeunes femmes
de 16 à 25 ans.
Membre du Gnies,
le SE-Unsa soutient
cet appel qui contribuerait
enfin à la réduction
des inégalités entre
les femmes de catégories
sociales différentes.
François Hollande s’y était
engagé, un amendement
du gouvernement est en
voie d’adoption au
moment où nous
imprimons. Dénouement
sur www.se-unsa.org
rubrique «Société & International».
(*) Groupe national
d’information et éducation
à la sexualité.
Éric Pédeboscq
ÉCOLE ET IMMIGRATION : HALTE AUX CLICHÉS !
P
OUR LE DERNIER RAPPORT DE L'Insee,
l’échec scolaire n’est pas lié à l'origine
géographique des élèves mais à leur appartenance à un milieu social
défavorisé.
• En 2010-2011, les nouveaux arrivants, non francophones, scolarisés
représentent moins d’1% des élèves du 1er et du 2nd degrés.
• À situations familiales comparables, les enfants de familles immigrées
ont un parcours scolaire meilleur que les autres.
• Les familles immigrées voient l’école comme un moyen d’ascension
sociale.
• Les parents sont plus discrets mais autant investis dans le suivi
de leur enfant.
Pour le SE-Unsa, ce rapport brise quelques clichés et souligne
la nécessité de renforcer les moyens sur les zones concernées.
Plus de détails sur www.se-unsa.org rubrique «Société & International/Fil d’actu».
Parenthèses
Retrouvez les militants du SE-Unsa
au Salon de l’Éducation du 22 au 25
novembre, Porte de Versailles, Hall 2.
Téléchargez votre invitation et découvrez
tous les professionnels présents
sur www.salon-education.com
(Ça tourne !)
• …de la
altitude plus haute
a
un hom tteinte par
me en b
allon
(39 045
m
• …du p ètres)
lu
en chut s haut saut
e libre (3
mètres)
6 529
• …de v
it
libre (13 esse en chute
4
1,24 fois 1 km/h soit
du son) la vitesse
C’est l’e
x
Baumga ploit de Félix
rtner !
( Record
s)
(Salon de l’Éduc)
(Stop au gâchis)
L’ONU et les femmes
Les Nations Unies viennent de créer une
agence dédiée
à la condition
féminine,
l’ONU-Femmes,
consacrée à «la
lutte contre les
Nils Tavernier a posé ses caméras
à l’Institut d’éducation motrice de Nice
dans le cadre de son nouveau projet
cinématographique.
Alexandra Lamy, Jacques Gamblin
et 40 élèves de l’établissement
s’y donneront la réplique.
( Bonne idée)
En concertation avec des
parents et des professionnels
de la santé, Ôterciel sélectionne
des produits ergonomiques et
ludiques adaptés afin de proposer des jeux et jouets pensés
pour les enfants porteurs de
handicap. Fallait le faire !
En moyenne, un
Français jette 20 kilos
d’aliments par an qui
pourraient encore être
consommés. La Journée
mondiale de l’alimentation
du 16 octobre a été l’occasion
de rappeler des chiffres impressionnants. Des actions antigaspillage alimentaire sont lancées : un documentaire (Global
gâchis sur Canal+), un banquet,
un blog, un pacte (#engagezvous), des recettes… bref on
peut tous faire quelque chose !
Rappel : Solidarité Laïque présente d’ailleurs «Le scandale de
la faim, un défi éducatif» édité
chez Fayard.
e
n°160 • novembre 2012 • l’ NSEIGNANT
29
A P R È S
L A
Henry Thoreau
Lièvre, lion, phacochère, antilope,
crocodile et aussi la hyène nous font découvrir
leurs histoires dans ce livre superbe et graphique.
Pourquoi les autruches mettent-elles la tête dans
le sable ? Pourquoi faut-il toujours se méfier
de la hyène ? Le lièvre est-il intelligent ?
Cinq contes africains pleins d’humour et de philosophie que les petits, à partir de 4 ans, pourront lire,
regarder et écouter. En effet, un CD accompagnant
l’ouvrage offre une narration intimiste au plus près
de la tradition orale africaine dont les récits
se transmettent de génération en génération.
«L’antilope et la panthère et autres contes africains» de Souleymane Mbodj et Justine Brax,
collection «De bouche à oreille», éditons Milan, 24 p. - 16,50 €.
Voici un livre qui regroupe pléthore de
dessins d’humour entièrement inspirés de
l’école. «L’école 100% humour» vous fait vivre
la cantine, les sorties, le spectacle de fin d’année,
la salle des profs, le sport, la piscine... comme si vous
y étiez. Une présentation fine et drôle des situations
et des préoccupations quotidiennes de tous
les collègues ! Un bon moment de détente !
« L’école 100% humour » de Christophe Besse,
aux éditions Cherche-midi, 141 p. - 14,90 €.
Qui sont ces adoles-
«Qui sont ces adolescents qui nous surprennent ?
Le face à face entre le peuple adolescent et les
adultes en milieu scolaire», collection «Les Ateliers
pédagogiques», éditions Mots composés, 15 €.
30 30
Syndicat des
est un philosophe
américain du XIXe siècle.
Quasiment inconnu du grand
public européen, il n’en est pas
moins reconnu aujourd’hui pour
avoir inspiré Gandhi et Martin
Luther King. Écrivain, poète, conférencier, il a, essentiellement à partir
de 1845, développé une philosophie
naturaliste et pacifiste. Il a beaucoup
lutté contre l’esclavage, a mené
un temps une vie d’ermite pour fuir
la société capitaliste. Il développe
des thèses non-violentes et on lui
attribue la paternité de la notion de
désobéissance civile. Une existence
hors du commun dont les préceptes
novateurs pour l’époque résonnent
encore aujourd’hui avec force
à la lueur de notre actualité. Il était
temps de populariser cet homme
exceptionnel.
«Thoreau» de Maximilien LeRoy et A. Dan,
éditions Le Lombard, 88 p. - 20,50 €.
@
Tous nos
coups de cœur
à lire, voir ou
écouter sur
www.se-unsa.org
dans la rubrique
cents qu’on accuse de tous
les torts ? Sortir
des clichés
et essayer
de mieux
les comprendre,
tel est le pari des
Ateliers pédagogiques. Ils nous
invitent au choix
de l’éducatif au
lieu du répressif,
du pédagogique
plutôt que du dogmatique, du
bienveillant plutôt que du jugement.
Ils veulent nous inviter à mieux
comprendre l’adolescent :
ses différentes «âges», sa relation
au téléphone, son langage
(et notamment la place de l’injure),
le couple mère-fille... Pour les
parents, les enseignants mais aussi
pour tous ceux qui les jugent a priori !
C L A S S E
«Après la classe»
«L’art est la première forme de liberté». Telle semble être la
morale de «César doit mourir», le poignant dernier film des Frères Taviani.
Dans le théâtre de la prison de Rebibbia, près de Rome, les acteurs sont
applaudis chaleureusement après leur représentation du «Jules César» de
Shakespeare. Sauf qu’ici les acteurs, sitôt le rideau refermé, regagnent leurs
cellules respectives. Les acteurs sont des détenus.
Qui sont ces hommes pour qui la parcelle de liberté
qu’ils s’octroient passe forcément par l’art théâtral ?
Un détenu finit par se livrer à la caméra en disant :
«depuis que j’ai découvert l’Art, cette cellule est
devenue une prison…».
Avec ce vrai/faux docu-fiction (les acteurs présents
dans le film, exceptés deux, sont de vrais détenus),
Paolo et Vittorio Taviani, au meilleur d’eux-mêmes,
nous entraînent dans une plongée aussi périlleuse
que captivante, dans un univers artistiquement
et humainement enrichissant.
enseignants - Unsa • www.se-unsa.org
Au cinéma : «César doit mourir» de Paolo et Vittorio Taviani.