Le n°160 de l`Enseignant - SE-Unsa
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Le n°160 de l`Enseignant - SE-Unsa
. leNSEIGNANT ’ L’école libératrice libératrice L’école Le magazine du Syndicat des Enseignants-Unsa L’École à l’heure novembre 2012 n°160 CPPAP n° 0214 S 06771 - ISSN N° 1241 - 039 X des choix Dossier : La mobilité professionelle CAMPAGNE SOLIDARITÉ LAÏQUE les fournitures (cahiers, crayons, stylos, gommes...); 2 - conditionnez ce matériel, en faire l'inventaire puis coller celui-ci visiblement sur le colis ; 3 - déposez ou envoyez votre colis à votre choix : • à la MAE de votre département • à la délégation Maif la plus proche de votre domicile. Tous les détails sur www.uncahier-uncrayon.org « SITUATION PERSONNELLE SITUATION ADMINISTRATIVE COTISATION Le montant de votre cotisation annuelle est proportionnel au salaire. Il est égal à 5,8 millièmes de votre traitement annuel brut. Modalités de versement • En une seule fois par chèque, adressé à votre section syndicale. • En plusieurs fois par prélèvements fractionnés sur votre compte bancaire ou postal. • Par carte bancaire sur www.se-unsa.org BULLETIN D’ADHÉSION UN CAHIER, UN CRAYON» est à la fois une opération de collecte et d'éducation au développement et à la solidarité internationale.En y participant, vous permettrez l'équipement en fournitures de centaines de classes au Sénégal où, malgré des efforts et de récents progrès en matière d'éducation, 30% des enfants ne sont toujours pas scolarisés. «Un cahier, un crayon», c’est surtout l'occasion de donner à cette opération un réel ancrage pédagogique. Les enfants et les jeunes peuvent s'engager dans un projet de solidarité et en être les acteurs ! 1 - du 4 septembre au 14 décembre 2012 : rassemblez Nouvel adhérent Actif Retraité Nom d’usage : ................................................................................. Prénom : .................................................................................... Nom de naissance : ...................................................................................... Né(e) le : ..................................................................... Adresse personnelle : .......................................................................................................................................................................... ............................................................................................................................................................................................................. Adresse de l’établissement d’exercice : ............................................................................................................................................... ............................................................................................................................................................................................................. Téléphone : .............................................................................. Portable : ........................................................................................ Adresse mel : ...................................................................................................................................................................................... TITULAIRE Premier degré Spécialité (directeur, Zil, ASH, EMF…) : ................................. Professeur des écoles Instituteur Second degré Discipline : ................................................................................ Certifié PLP Agrégé Bi-admissible AE CE PEGC CE d’EPS Peps CPE DCIO Autre (préciser) : ....................................... NON-TITULAIRE Enseignant, CE, CPE (précisez) : ........................ Vacataire Autres (AED…) (précisez les fonctions) : ........................ ENTRÉE DANS LE MÉTIER : Étudiant (M1, M2) Stagiaire : PE Certifié Suppléant Cop CPE PLP Cop Contractuel PEPS Agrégé bi-admissible Classe normale Hors classe Classe exceptionnelle Temps complet Temps partiel : .......... % CLM, CLD, CPA... Échelon : .......... Montant de la cotisation : ................... Chèque Paiements fractionnés automatiques : Mode de paiement : Première demande Renouvellement J’adhère au Syndicat des Enseignants-Unsa, date et signature : .................................................... Les informations recueillies sont destinées au fichier syndical. Elles seront utilisées pour vous donner des informations syndicales susceptibles de vous intéresser. Elles peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, conformément à la loi n°78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’Informatique, aux fichiers et aux libertés. RÉDUCTION D’IMPÔTS 66% de votre cotisation Titulaires 2012-2013 Cotisations É CLASSE NORMALE Instituteur Prof écoles, Certifié, COP, CPE, PLP, PEPS PEGC, CE d’EPS, AE, CE Bi-admissible Agrégé Non-titulaires 04 C 05 129 € 150 € 155 € 133 € 149 € 159 € 178 € 190 € H E L O N S 06 132 € 158 € 140 € 169 € 200 € 07 135 € 167 € 147 € 178 € 215 € 08 142 € 179 € 155 € 192 € 231 € 09 149 € 192 € 163 € 207 € 248 € 10 159 € 207 € 173 € 222 € 265 € 11 174 € 222 € 183 € 233 € 277 € Contractuel Vacataire 40 € indice < 400 100 € Assistant d’éducation 70 € indice 401 à 500 130 € indice > 500 160 € 01 167 € 222 € 154 € CLASSE EXCEPTIONNELLE PEGC, CE D’EPS 01 02 03 04 05 207 € 224 € 235 € 250 € 265 € Entrée dans le métier Situations particulières Disponibilité, congé parental Temps partiel ou CPA : au prorata du temps partiel HORS CLASSE Prof écoles, Certifié, CPE, PLP, PEPS, DCIO Agrégé PEGC, CE D’EPS 40 € Prof écoles, Certifié, CPE, PLP, EPS, Cop échelon 3 Étudiant 40 € Suppléant Agrégé, bi-admissible échelon 3 95 € 80 € 100 € 02 03 189 € 203 € 235 € 248 € 163 € 172 € 04 217 € 265 € 182 € 05 235 € 277 € 207 € 06 07 250 € 265 € 310 € 222 € Retraités Pension inférieure à 1400 € 98 € Pension entre 1400 et 1850 € 121 € Pension supérieure à 1850 € 130 € À retourner au SE-Unsa - Service Adhésions - 209 boulevard Saint-Germain - 75007 Paris SOMMAIRE l’ de Christian Chevalier DOSSIER Après plusieurs an n poste, vous avez en ées en vi découvrir d’autres e de champs professionnels et de de nouveaux défi relever s. ont fait le grand sa Certains u et nous apporten t t leur témoignage. Et vous, ça vous te nte ? Pas de rythmes à la petite semaine 15 20 PERSONNELS 4 • Pour une vraie politique des recrutements • Mutations 2013 • Direction d’école • Budget des établissements 27 UNSA • Élections dans les très petites entreprises À LA UNE 4-5 • Réfondation : les négociations ont commencé FONCTION PUBLIQUE SO C IÉ TÉ • Morale laïque 6 28 • Salariales ÉDUCATION • Devoir à la maison • Rythme scolaire • Bac -3/bac +3 eNSEIGNANT l’ 209, boulevard St-Germain - 75007 Paris tél : 01 44 39 23 89 - fax : 01 44 39 23 63 mél : [email protected] Dans le cadre de son agenda 21, le SE-Unsa fait imprimer cette revue sur du papier recyclé selon la norme «Imprim’vert». 8 (Parenthèses) 29 30 Ce numéro est accompagné, pour les abonnés concernés, d’un flyer «Agrégés», d’un supplément 1er degré «Spécial permuts 2013» ou 2nd degré «Spécial muts 2013». Les informations utilisées pour l’envoi de ce bulletin peuvent donner lieu à l’exercice du droit d’accès, de rectification, de suppression dans les conditions prévues par la loi n°78-17 du 6/10/1978 relatives à l’informatique. Prix au numéro : 4 € Abonnement : 36 €/an é ditorial Directrice de la publication : Stéphanie Valmaggia Rédactrice en chef : Dorothée Crespin Rédaction : Cyrille Chaleix, Emmanuelle Andrieux Photographe : Marie-Claire Chapet Graphisme : G. Desmaison, S. Picard, J. Villevieille, N. Olry, R. Leroux Maquette : Robert Leroux, Nathalie Olry Mise en ligne : Jean-Louis Bouquet Secrétariat : Ouezna Mohellebi Publicité : Anat Régie - Marie Ughetto Tél : 01 43 12 38 15 - [email protected] Imprimerie : IPS Pacy-sur-Eure Crédits photos : Fotolia Couverture : Fotolia La Refondation attendue de l’École de la République devait venir panser les plaies de notre système éducatif et réchauffer le cœur des éducateurs maltraités. L’objectif est en partie atteint avec, par exemple, la remise à plat de la formation des professeurs, l’ancrage du socle commun, la priorité à l’école primaire ou encore l’attention portée à la voie professionnelle. L’un des fers de lance de ce renouveau devait être la remise à l’heure des pendules scolaires. Mieux étaler le temps pour donner aux jeunes esprits le temps de se construire et de comprendre le monde, avec promesses d’espace-temps pour développer des sensibilités culturelles, artistiques ou encore des talents sportifs. Avancer sur cette question a toujours été complexe dans notre pays, tant des intérêts contradictoires se sont toujours fait face. Si l’intérêt de l’élève doit être la légitime préoccupation du ministre, il ne peut cependant ignorer les conditions de travail des enseignants, pas plus que les contraintes budgétaires qu’un tel bouleversement impose aux collectivités locales. Rien ne serait pire que de traiter ce sujet à la petite semaine : une journée de classe à peine écourtée, un temps périscolaire réduit à de la simple garderie, des conditions de rémunération et de travail des enseignants dégradées… Il y a urgence à trouver le point d’équilibre. Faute de quoi ce scénario étouffera le projet ambitieux de Refondation de notre École. Le 31 octobre 2012 À LA UNE REFONDATION Après la consultation, les négociations Vincent Peillon a de grandes ambitions pour l’École de la République malgré un contexte économique difficile. Il s’est beaucoup impliqué dans la phase de consultation, présidant lui-même l’ensemble des discussions avec toutes les parties intéressées pendant une semaine marathon. Il lui faut maintenant transformer les principes en mesures concrètes. Mais le diable pourrait bien se cacher dans les détails. D DES PROPOSITIONS DE LA CONCERTATION, Vincent Peillon n’a pas tout retenu. Surtout, il a établi des priorités, des mesures urgentes à mettre en œuvre dès la rentrée 2013, et d’autres reportées à une réflexion à plus long terme, soit parce que leur mise en œuvre nécessite du temps, soit parce que, selon lui, elles ne font pas l’objet d’un consensus. Des séances de travail avec les organisations syndicales sur de très nombreux dossiers sont programmées tout au long de l’année scolaire pour échanger sur la mise en œuvre concrète des propositions du ministre. Les principales propositions École maternelle • La scolarisation des moins de 3 ans sera relancée dans les zones difficiles dès la rentrée 2013. • Les missions de l’école maternelle insisteront sur le développement sensoriel, moteur, social et affectif ainsi que sur la préparation progressive aux apprentissages de l’élémentaire. • La maternelle constituera un seul cycle. 4 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org École élémentaire • Ses missions seront précisées et y figureront l’éducation aux arts plastiques et l’éducation musicale, l’enseignement d’une langue vivante étrangère dès le CP, l’éducation aux médias ainsi que l’éducation morale et civique. Les nouveaux contenus seront mis en œuvre à partir de 2014 ou 2015. • L’affectation de «Plus de maîtres que de classes» se fera en fonction de critères transparents, le projet pédagogique en faisant partie. Cette mesure débutera à la rentrée 2013 dans les territoires en difficulté avec une montée en charge progressive. Rythmes scolaires La semaine de 4 jours et demi sera de retour à la rentrée 2013. La nouvelle organisation de la journée annoncée par le ministre ne satisfait ni les familles ni les enseignants. Des discussions sont en cours. Collège et socle commun • Le socle commun deviendra «le socle commun de connaissances, de compétences et de culture». • Son contenu sera redéfini par un Conseil supérieur des programmes qui sera chargé de son articulation avec les programmes ainsi que de son évaluation. Ce travail est prévu pour 2014. • Un cycle CM2/6e sera institué et deux expérimentations l’accompagneront, un conseil pédagogique commun entre écoles et collèges de secteur et des regroupements pédagogiques entre écoles et collèges volontaires sur 5 ans. À suivre dans ce numéro ASH p. 10 Rythmes scolaires p. 10 Vie scolaire p. 11 Voie professionnelle p. 11 et 24 Bac+3/bac-3 p. 12 Recrutement/formation p. 20 DOUBLE PEINE LES ENSEIGNA POUR NTS DU 1ER DEG RÉ ? ’EST CE QU C • Plusieurs propositions sont faites pour répondre aux difficultés de certains élèves dans le parcours en trois ans en introduisant de la souplesse sous la forme de modules complémentaires. • Dans un nouveau partage des compétences, les régions établiront la liste des priorités en matière d’ouvertures et de fermetures de sections. Cette liste sera respectée par l’État, «dans toute la mesure du possible». Sectorisation scolaire et Éducation prioritaire Le ministre considère que l’assouplissement de la carte scolaire a été négatif pour les établissements en difficulté. Sur ce sujet, il proposera un agenda social. Il souhaite sortir du zonage «Éducation prioritaire» considéré comme stigmatisant mais il semble avoir entendu la nécessité, exprimée dans les discussions, d’une forme de repérage des établissements les plus en difficulté et bénéficiant de règles spécifiques. Formation et recrutement des enseignants Les ESPÉ ouvriront à la rentrée 2013 et formeront les enseignants et tous les métiers de l’Éducation. Le concours de recrutement se situera à la fin du M1 et devra intégrer une part de professionnalisation. Claire Krepper Humeur Enseignement professionnel ’ON POURRAIT PEN SER au lendem de Vincent Peillo ain des annonces n, le 16 octobre de concertation 2012, lors des jo avec les organisa urnées tions syndicales. est en désaccord Le SE-Unsa avec les proposit ions du ministre répondent pas à car elles ne la nécessité de re voir la semaine mieux faire réus scolaire pour sir les élèves. Pire , el de travail des en seignants qui per les dégradent les conditions dent sur tous les table aux. Il est encore temps de repartir sur de nouvelles ba ses de discussion. Pour cela, le SE-Unsa a de propositions à fa ire valoir tant pou s r le élèves que pour les enseignants (v s oir p. 10). LE MARIAGE POUR TOUS, C’EST MAINTENANT ! P ARFOIS LE DÉBAT PUBLIC S’APPARENTE À DE LA CHIMIE. Et certains sujets permettent l’apparition des pensées profondes. On quitte le flou et l’impressionnisme et on voit se cristalliser alors le fond des orientations défendues par les uns et les autres ; comme un précipité en chimie. C’est le cas du mariage pour tous. Les digues sont alors rompues. Comme au moment du Pacs, certains s’autorisent tous les propos outranciers, toutes les dérives. A contrario, il s’agit, pour l’Unsa, de tenir compte d’une société qui évolue et d’ouvrir les droits à toutes et à tous. C’est pour cela que l’Unsa a approuvé le projet du gouvernement lors de son examen devant les instances de la Sécurité sociale. D’autres organisations comme la CGT ont voté contre ou, comme FO, se sont abstenues. Un tel texte, même s’il recèle encore des imperfections, va dans le bon sens. Il contribue à plus d’égalité de traitement, à plus d’équité entre tous les citoyens quels que soient le choix et le mode de vie de chacun. C’est ce pas en avant que l’Unsa souhaite accompagner. Éric Pédeboscq F ONCTION PUBLIQUE SALARIALES Les enseignants mal payés Les enseignants sont mal payés. Tout le monde le reconnaît aujourd’hui. Qu’il s’agisse de l’OCDE, du ministre de la Fonction publique et même du président de la République… tous le disent. Alors ? Jusqu’à quand ? L LES DERNIERS CHIFFRES DE L’OCDE confirment que les enseignants français sont payés, en moyenne, 20 % de moins que leurs homologues européens. Pis, la France est l’un des seuls pays où le revenu des enseignants a baissé ces deux dernières années… Le rapport annuel de la Fonction publique qui vient de sortir en rajoute. Les salaires moyens des fonctionnaires titulaires ont augmenté de 0,2 % entre 2009 et 2010, mais celui des enseignants a baissé de 0,4 %. Ils restent les mal payés du système : leur salaire annuel moyen est inférieur de 20% aux autres cadres de l’État et de 25 % à ceux de la Fonction publique Ils ont perdu près de 250 € de hospitalière. Depuis juillet 2012, le pouvoir d’achat point d’indice est gelé. Les traitements se sont dépréciés et les prélèvements ont augmenté : ça ne peut plus durer ! Un enseignant ou un CPE au huitième échelon gagne aujourd’hui 13 % de moins que son collègue en 2002. Il a perdu 250 € de pouvoir d’achat, par mois, en dix ans. Les enseignants s’impatientent. S’ils ont choisi ce métier ce n’est pas seulement par vocation mais aussi pour gagner leur vie… Le changement ça doit être maintenant ! Guy Barbier 6 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org Comparaison entre l’évolution des prix et du point d’indice Fonction publique depuis 2001 Financement de la dépendance La loi de finances de la Sécurité sociale de 2013 votée prévoit l’instauration d’une taxe de 0,30 % dès le 1er avril. Sont concernés, les retraités imposables, exceptés ceux aux revenus modestes. Comme le souhaitait l’Unsa-Retraités, cette cotisation sera affectée à la Caisse nationale pour l’autonomie dès 2013, en vue de la réforme sur la dépendance. Le SE-Unsa souhaite la création rapide d’un droit à compensation de la perte d’autonomie (quel que soit l’âge), dans le cadre de la solidarité nationale. Baisse de salaire en vue Afin de financer la retraite à 60 ans pour les carrières longues, le taux de cotisation vieillesse sera porté à 8,49 % du traitement indiciaire le 1er novembre puis à 8,76 % le 1er janvier (augmentation de 0,27 % prévue par François Fillon). Point d’indice bloqué = salaires diminués ! É DUCATION DEVOIRS À LA MAISON Changeons de logique V VINCENT PEILLON A PROPOSÉ QU’UNE DEMI-HEURE soit consacrée l’échec même de l’institution à faire réussir tous les élèves. dans toutes les classes élémentaires, de 15h30 à 16h, à l’aide Il est urgent de «changer de logiciel», en replaçant la aux devoirs encadrée par les professeurs. La question est pédagogie au centre du débat. Il faut en terminer avec la prise au sérieux et répond notamment à l’attente de la FCPE, notion même de «devoirs» pour mieux définir le travail la principale fédération de parents d’élèves, qui qualifie ces personnel de l’élève au quotidien, ainsi que les tâches devoirs de «sous-traitance pédagogique». menées dans un cadre collectif (la classe) L’objectif est de ne pas augmenter les inégavoire coopératif (cf l’article ci-contre). L’objectif est lités scolaires engendrées par les devoirs à Toutes doivent être réalisables et réalisées de ne pas augmenter sur le temps scolaire, selon des modalités la maison. Ces préventions contre les devoirs sont qui peuvent varier d’un niveau à l’autre, les inégalités étayées par les travaux de recherche, dont d’un lieu à un autre, mais qui doivent être scolaires ceux de Patrick Rayou et plus récemment de coordonnées et accompagnées. Le travail Sandrine Kakpo (voir sur notre blog). Mais personnel doit surtout mener l’élève à elles montrent également que les parents sont demandeurs devenir autonome. voire prescripteurs de devoirs, y compris dans les familles Il ne s’agit en rien d’interdire à l’élève et aux familles de populaires. Les devoirs sont, en effet, un moyen de contrôler s’intéresser, en dehors du temps scolaire, aux apprentisle travail scolaire et un lien évident entre familles et École. sages scolaires. Mais il s’agit surtout de mettre fin à une Sur le terrain, il n’est pas simple, dans ces conditions, pour pratique discriminante, qui lie trop souvent origine socioun professeur de ne pas donner de devoirs. culturelle et destin scolaire. La réflexion actuelle doit La question des devoirs est aussi un enjeu économique. absolument être étendue au collège, où la régulation du En plus d’accroître les inégalités, d’avoir des effets réduits travail des élèves est compliquée de par la multiplicité des sur les apprentissages, les devoirs coûtent cher ! Aux parents professeurs. qui vont solliciter une aide extérieure, aux collectivités terri- En décembre, un dossier sur notre blog sur la question des toriales qui financent les aides aux devoirs... «devoirs» sera développé, avec des expériences, des propoIl s’est développé ainsi un marché de «l’angoisse scolaire» sitions, des analyses, notamment sur le travail en dehors de qui s’appuie principalement sur le couple notes-devoirs, la classe, avec la dimension nouvelle du numérique. et auquel répondent des officines privées qui fleurissent sur Anthony Lozac’h 8 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org EXPÉRIENCE DE TERRAIN « Coopérer en classe La pédagogie coopérative pourrait bien se révéler d’une étonnante modernité pour répondre à la double contrainte de différencier tout en gardant une gestion collective de la classe. Stéphanie Fontdecaba, professeure des écoles ayant enseigné neuf ans dans des classes coopératives multi-âges dans les Corbières, répond à nos questions. QU’EST-CE-QUE ÇA VEUT DIRE concrètement coopérer en classe ? Stéphanie Fontdecaba : Coopérer, cela signifie agir ensemble pour créer quelque chose de commun ; en classe, cela veut dire apprendre ensemble avec et par les autres et non plus à côté ou contre les autres. Comment faut-il organiser la classe ? S. F. : La coopération commence par la création d’espaces de communication dans lesquels chacun peut s’exprimer, être écouté, être questionné, être reconnu par les autres. Pour la gestion des apprentissages, l’outil indispensable est le plan de travail qui permet à chaque élève de planifier les notions à apprendre, les travaux à faire, les projets en cours. Cet outil est la partie visible de la différenciation des apprentissages car il est personnel et différent pour chaque élève, même si une partie du travail peut être commune à l’ensemble de la classe. Qu’est-ce-que ça change ? S. F. : La coopération change le rapport aux savoirs : on passe du modèle où l’enseignant est le seul détenteur des savoirs face à des élèves ignorants, à un modèle dans lequel des élèves deviennent des ressources pour leurs pairs. La coopération dans la classe permet à chacun d’aller à son rythme et à l’enseignant de différencier les parcours d’apprentissage, de suivre au plus près les avancées et les difficultés. Comme les élèves ont la possibilité de s’entraider, cela laisse du temps à l’enseignant pour accompagner ceux qui en ont le plus besoin. D’un autre côté, ceux qui apprennent rapidement peuvent avancer, sans être obligés d’attendre le reste du groupe, en utilisant l’ensemble des outils mis à disposition. cela prend du temps. Les élèves doivent y être formés petit à petit. L’enseignant peut commencer par introduire un «Quoi de neuf ?» ou un moment de «présentations» de livres, en s’appuyant sur des règles connues et comprises de tous. Mais l’enseignant luimême doit se former, car ouvrir des espaces de communication, donner la parole aux élèves, changer le rapport aux savoirs n’est pas anodin. Cela peut déclencher des réactions inattendues chez les élèves, les collègues, les parents ou la hiérarchie. Il faut en être conscient et s’y préparer mais cela en vaut vraiment la peine ! Pour cela je conseillerais deux choses : la lecture du livre de Sylvain Connac «Apprendre avec les pédagogies coopératives» chez ESF ainsi que l’échange et la co-réflexion entre enseignants, si possible au sein de l’établissement, sinon auprès d’associations comme l’Icem… Propos recueillis par Stéphanie de Vanssay Découvrez l'interview dans son intégralité sur le blog École de demain ecolededemain.wordpress.com Si un enseignant a envie de se lancer, par quoi lui conseillerais-tu de commencer ? S. F. : Le premier conseil serait plutôt une mise en garde. La coopération, cela s’apprend et e NSEIGNANT 9 n°160 • novembre 2012 • l’ 1 DUCATION É premier degré RYTHMES SCOLAIRES D’autres choix sont possibles Les premières propositions de Vincent Peillon ne sont pas acceptables. Il est temps que des négociations s’ouvrent. Elles doivent conjuguer intérêt des élèves et intérêt des enseignants. L LA PROPOSITION DE 25 HEURES en présence de la classe entière est inacceptable. La situation actuelle des 24 heures ne doit pas être dépassée. Dans le cadre d’une réorganisation de la semaine scolaire, le SE-Unsa revendique le passage à 23 heures hebdomadaires d’enseignement en classe entière. Les temps d’animations pédagogiques, de jours de prérentrée, de journée de solidarité, d’aide personnalisée… doivent être revus à la baisse. L’introduction d’une journée supplémentaire occasionne des frais supplémentaires (transports, garde de jeunes enfants…). Cette perte de pouvoir d’achat doit être compensée. Revoir les questions pédagogiques L’ASH OUBLIÉE DE LA REFONDATION ? D U RAPPORT SUR LA REFONDATION et de l’intervention du ministre lors du CSE(*), on ne trouve aucune phrase sur l’ASH hormis une «demande de rapport à l’Inspection générale sur les Rased». Dans toutes les bonnes séries, après le cauchemar de la première saison, on espère toujours que le bien triomphe. C’est donc avec impatience qu’elle était attendue cette saison 2 ! Cinq années d’épisodes de plus en plus noirs, des héros épuisés de moins en moins nombreux (les enseignants spécialisés), des acronymes de 5 lettres inconnus des jeunes enseignants (Rased), les majuscules E et G supprimées des alphabets, de très nombreuses plaintes des fans qui avaient, on l’espérait, touché les scénaristes. Il était attendu ce nouveau scénario ! On a donc dévoré les 46 pages du script : Rased est-il en fin de vie ? Segpa va-t-elle se marier avec Ulis ? Éd. Perso va-t-elle tuer Éd. Spé ? Et là, surprise, consternation, colère, le dédain... pas un mot sur l’ASH ! Heureusement le SE-Unsa, veille et a retoqué le scénario. On a clairement annoncé la couleur : hors de question d’écrire «The end» dans ces conditions… Il y a urgence à revoir les programmes de 2008. La réorganisation de la semaine impose de les repenser et de les alléger. Il y a aussi urgence à passer de l’injonction à la confiance, de l’accu- (*) Conseil supérieur de l’Éducation 10 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org mulation des contrôles tatillons à la liberté pédagogique. Les tâches inutiles doivent disparaître. Par ailleurs, les activités péri-éducatives annoncées, culturelles, artistiques ou sportives, doivent se mettre en œuvre. Elles doivent ouvrir droit à paiement d’heures supplémentaires pour les enseignants volontaires. Enfin, un comité de suivi devra évaluer la pertinence des dispositifs mis en œuvre et le cas échéant les retravailler. Une juste reconnaissance des enseignants du 1er degré Dès 2013, le SE-Unsa revendique une amélioration des l’accès à la hors-classe des PE et la mise en place d’une indemnité de suivi des élèves. La balle est désormais dans le camp du ministre. Stéphane Crochet 2 DUCATION É second degré REFONDATION VOIE PRO Vers plus de souplesse A AFIN D’ÉLARGIR LES POSSIBILITÉS d’orientation, le ministre a exprimé sa volonté de créer une 2nde professionnelle de détermination. Le SEUnsa n’y est pas hostile de prime abord mais s’interroge sur la pertinence d’une généralisation de cette mesure. Cela suppose, en effet, une offre de formation de proximité suffisamment riche pour offrir aux jeunes toute la palette des diplômes du champ professionnel concerné. Par ailleurs, le ministre a proposé un assouplissement du cursus unique de 3 ans pour le bac professionnel. Il ne s’agit pas de remettre en cause le bac pro 3 ans, mais de proposer aux élèves les plus en difficulté un parcours en 4 ans. Le SE-Unsa se félicite de cette proposition qui doit être concrétisée. Dès le début, le SEUnsa a dénoncé la rigidité du cursus 3 ans inadapté aux jeunes les plus fragiles, parfois orientés en bac pro à défaut de CAP. Les conséquences sont clairement visibles : forte érosion des effectifs en seconde et première (14% environ), baisse significative du pourcentage de réussite au bac (-5,6% en 2012). De plus, un quart des jeunes n’obtient pas le CAP ou BEP intermédiaires dans le cursus du bac pro. Proposer la possibilité d’un parcours en quatre ans Le SE-Unsa continuera de revendiquer la mise en œuvre d’un véritable parcours 4 ans de proximité. Il s’agirait de créer des CAP en nombre suffisant et une formation post 2nde bac pro d’un an, soit de BEP ou de CAP quand celui-ci n’existe pas dans l’établissement. Une structure adaptée de proximité est fondamentale pour la réussite et la sécurisation des parcours. Stéphane Dépierre La vie scolaire en attente de refondation Le rapport de la Refondation revendique «une école plus juste et bienveillante». Les CPE sont des acteurs de premier rang dans la gestion des élèves, du repérage des premiers signes de décrochage scolaire, leur suivi, le lien avec les familles… Familiers de ces deux concepts de justice et de bienveillance qui les guident, les CPE, tout au long de leur parcours d’éducateur, se sentent donc concernés. Mais, pour l’instant, peu d’annonces concernent directement les CPE, sinon l’arrêt probable de la note de vie scolaire, une harmonisation des règlements intérieurs à partir d’une charte nationale ou la mise en place d’un référent «décrochage» dans certains établissements. En attendant les textes de la Loi d’orientation, les recrutements de CPE par liste complémentaire en 2012 et les 420 postes ouverts au concours 2013 sont des avancées concrètes sur le terrain et le quotidien des élèves et des équipes. À suivre. e n°160 • novembre 2012 • l’ NSEIGNANT 11 DUCATION É second degré ARTICULATION BAC-3/BAC+3 Une refondation timide E EN 2000 (STRATÉGIE DE LISBONNE), la France a affirmé son ambition de mener, dès 2010, 50% d’une classe d’âge au niveau licence. En 2011, l’objectif n’est toujours pas atteint. L’accueil des bacheliers dans le post-bac, l’information des lycéens ainsi que les procédures d’orientation devront donc être repensés. Malheureusement, les auteurs du rapport sur la Refondation ont survolé le sujet. Ils avancent néanmoins quelques pistes intéressantes. Sont ainsi évoqués pour le moyen terme (?) «des parcours plus flexibles» au lycée «qui atténueraient la rigidité et la hiérarchisation actuelles des séries». De même, les lycéens devraient pouvoir bénéficier de pratiques pédagogiques innovantes (projets interdisciplinaires…), du «respect de leurs rythmes pour améliorer la qualité des apprentissages» et «être mieux Le sujet du post-bac est survolé mais des pistes intéressantes sont avancées LES «DÉCROCHÉS» AU CŒUR DE LA LOI D IVISER PAR DEUX LE NOMBRE DE 140 000 JEUNES qui sortent sans qualification, tel est l’objectif affiché d’ici la fin de la législature. Pour lutter contre le «décrochage scolaire», Vincent Peillon propose, pour la rentrée 2013, l’institution d’un référent «décrochage» dans les établissements les plus concernés et un volet «prévention du décrochage» décliné dans tous les projets d’établissement. Pour organiser le droit au retour en formation et donner une cohérence dans la mise en œuvre des dispositifs, des réseaux emploi-formation associant les MGI, CIO, Greta seront créés. Chaque jeune se verra accompagné par un tuteur. Des annonces intéressantes mais qui ne sont que des rustines. C’est à un meilleur «accrochage» qu’il faut travailler en analysant en profondeur la cause d’un désamour de l’École et en en tirant les conséquences pédagogiques. 12 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org accompagnés pour une poursuite d’études choisie et réussie». En conclusion, «les liens entre l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur dans la perspective d’un continuum bac-3/bac+3 seraient resserrés» afin de permettre à tous les bacheliers, généraux et technologiques, de réussir dans l’enseignement supérieur. Sont par ailleurs proposés des modules spécifiques pour les futurs bacheliers pro souhaitant poursuivre en BTS. Mais c’est plus globalement leur accueil dans le post-bac qui devra être amélioré. Thierry Patinaux Déception pour le collège dans la Refondation : le ministre n’est pas prêt à bousculer les routines bien établies d’un collège toujours calqué sur l’organisation du lycée général. Pas de chance pour tous les élèves (et leurs enseignants) qui constatent bien vite qu’il n’est pas pensé pour eux. Le socle commun redéfini suffira-t-il à engendrer les nécessaires transformations dans l’organisation du travail des élèves et des personnels ? La seule proposition innovante est l’expérimentation d’un conseil pédagogique commun écoles/collège voire de regroupements pédagogiques écoles/collège. Mais tant que le collège ne sera pas clairement repositionné du côté de la scolarité commune et qu’il restera pour certains «le lieu de l’entrée en disciplines», il sera bien difficile de travailler ensemble. I N V I TAT I O N à découvrir le film de Stéphan Schesch «Jean de la Lune» d’après le conte de Tomi Ungerer «Jean de la Lune s’ennuie tout seul sur la Lune. Il décide de visiter la Terre. Un jour, il attrape la queue de la comète et atterrit chez nous. Mais le terrible général Président, qui vient de conquérir le monde, veut le capturer et se met en tête d’envahir la Lune. Pour lui échapper, Jean de la Lune va devoir compter sur ses amis…». Toutes les informations sur www.se-unsa.org rubrique «Culture : après la classe, opération cinéma». Sortie nationale le 16 décembre 2012 Le SE-Unsa et son partenaire APC vous invitent à découvrir «Jean de la Lune» • Pour Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Paris et Strasbourg : grâce à des avant-premières à partir du 15 novembre. Renseignements auprès de vos sections locales. • Pour le reste de la France : par des exonérations valables dans toutes les salles distribuant le film. Attention : le nombre d’exonérations est limité, seuls les 150 premiers adhérents seront servis. Adressez-nous un mail à [email protected] en précisant votre numéro d’adhérent et votre adresse postale. DOSSIER Enseignant, tout le monde le sait, c’est «le plus beau métier du monde». Pourtant, le temps est loin où l’on s’engageait pour une vie entière à l’Éducation nationale. Aujourd’hui, de nombreux collègues souhaitent réorienter leur carrière professionnelle et voguer vers d’autres horizons. Un voyage passionnant mais parfois semé d’embûches. Le SE-Unsa fait le point. Des enseignants ont pris en main leur réorientation professionnelle. Trois d’entre eux ont accepté de témoigner pour raconter leur parcours. Voici leur histoire : La mobilité professionnelle e n°160 • novembre 2012 • l’ NSEIGNANT 15 reconversion mobilité partir Envie changement réorientation professionnelle L’AVIS DU SYNDICAT E NSEIGNER EST UN MÉTIER COMPLEXE aux multiples facettes. Trop souvent, la nouvelle orientation professionnelle des collègues est le fait d’opportunités, de hasards, de rencontres. L’Éducation nationale conçoit la mobilité professionnelle seulement comme un moyen d’adaptation de l’administration et en rien comme une possibilité d’évolution des personnels. Pour le SE-Unsa, les enseignants qui le souhaitent doivent être accompagnés dans leur nouveau projet professionnel. La mobilité doit faire partie de l’offre de formation. Des possibilités supplémentaires de congé de formation, une réelle mise en œuvre des dispositifs relatifs à la formation tout au long de la vie (Dif), une meilleure prise en charge financière des bilans de compétence, sont quelquesuns des exemples d’une réelle politique qui aura pour objectif d’informer, d’orienter et de suivre les collègues. L’ ENSEIGNEMENT SEMBLAIT ÊTRE UNE ÉVIDENCE pour une personne qui, comme moi, a eu un parcours scolaire exemplaire. Il n’en était rien. Très épanouie par mes premières expériences d’enseignante, j’ai vite regretté mes choix scolaires qui m’ont conduite à l’enseignement. L’envie d’indépendance vis-à-vis d’une hiérarchie rigide s’est accrue à la suite d’un drame familial personnel. Aller en classe me rongeait... Mais je me suis laissée renvoyer en n’allant plus travailler. En revanche, j’ai très vite entrepris les démarches auprès de la Chambre de commerce pour créer mon entreprise. À travers mon expérience, j’ai constaté que les enseignants manquent cruellement d’informations quant à ce qu’il est possible de faire après l’enseignement. Ça peut être un frein. Néanmoins, avec un peu de courage et d’initiative, il est possible de se construire une nouvelle vie. Je n’ai pas reçu d’aide de l’administration mais j’ai été soutenue par le SE-Unsa. Les délégués départementaux et nationaux sont restés à mes côtés tout le temps du processus et, aujourd’hui encore, je leur rends visite de temps en temps pour prendre des nouvelles et en donner. Mon conseil Les reconversions sont multiples, diverses et variées. Il semble difficile pour l’Éducation nationale d’apporter une aide à chaque projet de reconversion. Néanmoins, chaque rectorat devrait être doté d’une cellule d’écoute pour tous les enseignants en souffrance. Mon histoire personnelle me laisse penser qu’il existe un réel mal-être chez certains enseignants et qu’il peut être possible de les accompagner vers une nouvelle vie. Margaux (le prénom a été changé), ancienne PE devenue auto-entrepreneuse. 16 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org A PRÈS DES ANNÉES D’ENSEIGNEMENT et de syndicalisme, j’ai voulu passer du côté de ceux qui élaboraient les politiques publiques d’éducation et je suis rentré à la Direction de l’enseignement scolaire, la direction pédagogique du ministère de l’Éducation nationale. J’ai pris contact avec le directeur que j’avais rencontré dans mes activités syndicales et ce dernier m’a proposé un poste de «rédacteur» au bureau des collèges. Je suis donc parti «de la base», découvrant les plaisirs de participer à l’élaboration de grilles horaires et de textes ministériels, mais aussi les lourdeurs du fonctionnement hiérarchique dans une administration. En tout cas, mon passé d’enseignant et de syndicaliste m’a bien aidé, même quand j’ai été amené à prendre des responsabilités au ministère de l’Enseignement supérieur. Et cela reste toujours le cas, maintenant que je travaille sur l’Éducation à l’ARF. Mon arrivée s’est plutôt bien passée. On a pensé que j’avais des connaissances, des compétences et surtout un point de vue qui pouvaient être utiles pour préparer des décisions. D’ailleurs, plus tard, à l’occasion d’une étude que j’ai menée sur la mobilité professionnelle des personnels, les collègues chargés de ces questions ont insisté sur le fait que nombre de professeurs minoraient leurs compétences, les limitant souvent à l’acte d’enseigner. En revanche, j’ai dû me débrouiller un peu tout seul. Ici ou là, j’ai croisé des réticences chez certains de mes collègues administratifs, soit du fait de mon passé de syndicaliste, soit par simple peur de la concurrence que je pouvais représenter, mais, dans l’ensemble, l’accueil a été bon. Mon conseil Commencer par recenser tout ce qu’on sait faire, toutes les compétences qu’on a acquises et les qualités dont on sait faire preuve. Préparer et animer des réunions, écrire des textes et des rapports, organiser son travail sur plusieurs semaines, faire du relationnel, etc, toutes ces activités que l’on fait régulièrement, sans trop y penser parce que cela fait partie de notre travail. Tout cela peut être réinvesti et peut se révéler très prisé. Laurent, ancien professeur d’histoire-géographie est devenu conseiller auprès de l’Association des Régions de France. À L’ÉDUCATION NATIONALE, je me suis heurté à trop de difficultés de communication avec les collègues, je me suis aussi souvent trouvé gêné par certaines incohérences. Mon parcours m’a amené à développer une activité associative importante et originale : la création d’un service téléphonique pour les enfants «Allô, Raconte, Joue, Chante». J’ai pris une année de disponibilité pour tenter d’assurer la pérennité du projet. À la fin de ma disponibilité, en septembre 1984, j’ai été recruté par le directeur du CRDP de Paris, rencontré lors d’un colloque où j’intervenais, pour m’occuper du projet d’informatisation du CRDP. Je n’étais pas informaticien, je ne l’ai pas caché, mais mon rôle était plutôt de recenser les véritables besoins des usagers et de dresser un cahier des charges pour les utilisateurs. J’ai fini par démissionner et je suis aujourd’hui chef d’entreprise. Pour ce projet de reconversion, à aucun moment je n’ai rencontré d’obstacle, mais je n’ai bénéficié d’aucune aide non plus. D’ailleurs, je n’en avais pas demandé. J’ai seulement profité de ma situation de détachement au CRDP de Paris et d’une rencontre d’évaluation pour le poste. Mon avis On devrait obliger les enseignants à partir un an dans le privé au moins une fois tous les dix ans pour voir comment évolue le monde du travail dans lequel se débattent les parents d’élèves et donc le monde auquel les enfants sont aussi confrontés. On devrait obliger les enseignants à connaître un minimum de choses essentielles de la vie économique et sociale hors milieu scolaire et administratif. Quelques notions de comptabilité et de gestion ne feraient de mal à personne et constitueraient aussi une bonne préparation à la sortie vers le privé pour ceux qui le souhaiteraient. On est bien démuni lorsqu’on se lance sans avoir aucune notion de comment fonctionne un compte d’exploitation et sans savoir lire un bilan ou faire des prévisionnels pour les banques. Enfin, des possibilités d’allers-retours devraient être favorisées. Michel, ancien PE spécialisé, devenu chef d’entreprise. e NSEIGNANT 17 n°160 • novembre 2012 • l’ Besoin de changement L LA MOBILITÉ PROFESSIONNELLE consiste à changer de poste, de grade, voire de branche professionnelle. Cette démarche repose sur une volonté personnelle et demande bien souvent un investissement très lourd. D’ailleurs, les chiffres parlent d’eux-mêmes ; il n’est pas aisé de se réorienter professionnellement. Les études récentes montrent l’écart entre des discours qui promeuvent et valorisent la mobilité professionnelle des enseignants et la réalité. Ainsi seuls 0,2% des fonctionnaires d’État ont changé d’employeur Fonction publique, rejoignant à 90% la Fonction L’Éducation publique territoriale. nationale a le Parmi la Fonction publique d’État, l’Édutaux de cation nationale se mobilité le caractérise par son taux plus faible de mobilité le plus faible. Seuls 0,1% des personnels ont réussi à intégrer un autre ministère. Parmi ceux-ci, les ministères sociaux, ceux des finances et les affaires étrangères en attirent plus de la moitié. Il y a peu de globe-trotters qui peuvent explorer d’autres horizons. Soit les conditions qui permettent aux personnels de l’Éducation nationale de réorienter leurs carrières professionnelles ne sont pas réunies, soit on y est tellement bien que l’on ne souhaite pas changer de fonction. Éric Pédeboscq 18 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org On bouge avec le SE-Unsa Quitter la rive de l’enseignement pour d’autres rivages… Plonger dans le grand bain de la reconversion professionnelle… Oui, mais pas sans aide. Pour vous aider dans ce projet et jalonner le parcours, le SE-Unsa met à votre disposition un ensemblede fiches «Mobilité». Mobilité dans l’Éducation nationale, vers un autre ministère, dans une autre Fonction publique, dans le privé, à l'étranger… Autant de ressources sur les différentes possibilités, les statuts (détachement, disponibilité…) et les procédures d’accompagnement (CFP, Dif…). Pour tout renseignement, prenez contact avec vos représentants locaux du SE-Unsa. GLOSSAIRE Détachement Le fonctionnaire exerce dans une administration ou un organisme d'accueil qui le rémunère. Dif : Droit individuel à la formation Les fonctionnaires bénéficient d'un crédit annuel d'heures de formation professionnelle. Le Dif est fixé à 20 heures par an. Mise à disposition Tout en restant dans son corps d'origine, le fonctionnaire travaille au sein d'une administration différente. Il continue à percevoir la rémunération correspondant à son ancien emploi. Conseiller mobilité carrière Chaque rectorat a mis en place une cellule pour étudier les possibilités d’une mobilité professionnelle. Raep : Reconnaissance des acquis de l’expérience professionnelle Ce dossier remplace l’épreuve d’admissibilité dans de très nombreux concours internes de la Fonction publique. NCE HORS DE FRA P CFP : Congé de formation professionnelle Ce congé permet de parfaire la formation personnelle. La durée maximale est de 36 mois. Les 12 premiers sont rémunérés à 85%. Il peut être fractionné. Changer de carrière C’est une option que les enseignants et personnels d’éducation envisagent de plus en plus souvent. De l’idée à la construction d’un vrai projet de reconversion, il y a cependant un monde. Dans son livre, Rémi Boyer nous dispense conseils et outils pour choisir vraiment notre mobilité professionnelle. Pour nous aider à franchir le pas, il nous propose un décryptage de l’existant, des différentes possibilités qui s’offrent à nous pour envisager une nouvelle carrière. Des conseils, les textes de référence, des témoignages concrets : tout est là pour nous accompagner au mieux dans cette démarche. s possibilités des nombreuse ne l’occasion NGER est l’u NER À L’ÉTRA sionnelle. C’est es of pr té ili ARTIR ENSEIG ob sionnelle et de m un proj onnelle, profes dans le cadre d’ humaine, pers omiques re tu en av le ab s sociales, écon rit de vivre une vé mieux appréhender les réalité autre. ur continent à un et culturelle. Po eurs, découlent d’un en i qu s fférents opérat lle re et cultu cheveau des di l’é de ns ou da n r io ai at cl ér re Pour y voir plus s conditions de vie de rémun aider à construi us vo de ur n po io ns là t es relaient ce us an no i et par exte Fr ion Hors de x militants qu ct eu se br la contacter m t, no en s le ce em recrut rs de Fran » ou r notre suivi de par ho n er so r gn ei re ns su as «E su e ent votre projet et ander leur guid rendre directem us pouvez dem nsa.org ou vous -u se f@ localement. Vo hd a vi 17/18 ie ou Maxime : 01 44 39 23 Philippe, Soph a.org/HdF Tél ns -u .se ns tio ec site http://s ENVIE DE CHANGEMENT VOUS POUVEZ EXERCER D’AUTRES FONCTIONS DANS L’ÉDUCATION NATIONALE : - changer de niveau d’enseignement, administratif, - devenir personnel de direction, d’inspection... • Comment ? Par liste d’aptitude, concours interne, détachement… VOUS POUVEZ EXERCER AILLEURS : - détaché auprès d’un autre ministère, d’associations complémentaires de l’École... - enseigner à l’étranger, - exercer d’autres missions... • Comment ? En candidatant, en allant à la rencontre des partenaires de l’École... VOUS POUVEZ QUITTER L’ENSEIGNEMENT : - partir dans un autre ministère, - partir dans le privé, - monter votre entreprise… • Comment ? En utilisant votre Dif, en faisant une VAE ou une RAEP, en utilisant votre droit au cumul d’activités ou en prenant un congé de formation professionnelle… Où trouver les informations ? Internet regorge de sites pouvant vous aider. • Le portail mobilité du ministère de l’Éducation nationale avec plusieurs possibilités pour les enseignants : http://bit.ly/ruvMIi • La bourse interministérielle de l’emploi public qui regroupe des emplois vacants proposés à la candidature par l'ensemble des recruteurs publics : http://bit.ly/TmR2q7 • Des éléments concernant le recrutement dans la Fonction publique hospitalière http://bit.ly/dE2nqw et territoriale www.cnfpt.fr • Enfin, l’Agence pour la création d’entreprise (APCE) : www.apce.com e NSEIGNANT n°160 • novembre 2012 • l’ 19 P ERSONNELS REFONDATION Une vraie gestion des recrutements La formation des enseignants et des personnels d’éducation a été au cœur des débats de la Refondation. Si la place du concours a focalisé l’attention, pour le SE-Unsa, elle n’est que la conséquence de tout un dispositif. 20 Syndicat des L LES VOLUMES DE POSTES AUX CONCOURS sont désormais connus. Ils sont en très forte hausse dans tous les corps(*). Le ministère a en effet prévu de recruter 40 000 enseignants et CPE cette année. Disons-le tout net, ce ne sera pas une mince affaire. En effet, le vivier de candidats, aujourd’hui étudiants en M1 ou M2, n’est pas extensible et les dernières années ont vu un effondrement dans certaines disciplines du second degré. En conséquence, il convient de mettre en œuvre des procédures cohérentes et de long terme si l’on veut améliorer la qualité de la formation et attirer des candidats. 2013 : l’année de la transition La création des Écoles supérieures du professorat et de l’Éducation (ESPÉ) pour la rentrée 2013 est le premier signe de la reconstruction. Pour le SE-Unsa, il convient de garantir leur autonomie financière ainsi qu’un double regard Éducation nationale/Enseignement supérieur sur leur gouvernance. Si un recrutement en fin de M1 semble probable, les ESPÉ ne devront pas se contenter de couvrir le champ du M2. Des dispositifs de préprofessionnalisation, dès la deuxième année de licence, ainsi que des prérecrutements en fin de licence et en M1 doivent absolument compléter le dispositif. Pour le SE-Unsa, choisir de devenir enseignant ou CPE, au bout de 5 années d’études supérieures, doit se faire en toute connaissance de cause et ce, dans les meilleures conditions possibles. Il faut donc en finir avec enseignants - Unsa • www.se-unsa.org cet écrémage social que nous avons connu ces cinq dernières années. Il convient alors de mettre en place des dispositifs garantissant un revenu aux étudiants issus de milieux modestes ou disposant de peu de ressources. À l’autre bout, les ESPÉ devront également prendre en charge la formation continue des personnels. Tout ce processus implique que l’on réserve des moyens pour recruter et former des formateurs de terrain qui pourront également intervenir en ESPÉ. Aujourd’hui, le potentiel est extrêmement réduit dans le premier degré et très faible dans le second. Or, une formation professionnelle intégrée, telle que la porte le SE-Unsa, ne pourra se mettre en place sans eux. La tâche est immense. Tout ne se fera pas d’un claquement de doigts. Le SE-Unsa sera un interlocuteur exigeant. L’échec est interdit. La qualité du système éducatif est à ce prix. Joël Pehau (*) Le détail des recrutements sur www.se-unsa.org Vous êtes enseignant ou CPE contractuel ? Répondez à notre enquête ! L’objectif est de collecter un maximum de témoignages pour mettre le ministère face à la réalité de vos conditions de travail. Plus nous aurons de réponses, plus nous aurons de poids. Alors, remplissez notre questionnaire directement sur www.se-unsa.org rubrique «Contractuels/Actu». Tous ensemble et avec le SE-Unsa, soyons exigeants pour les contractuels ! MUTATIONS 2013 Du mieux... mais tout n’est pas réglé ! L LE SE-UNSA N’A CESSÉ DE DÉNONCER la politique désastreuse de gestion des ressources humaines de l’ancien ministère et a revendiqué des changements radicaux. La question du droit à mutations est en effet importante pour nos collègues et entre dans le cadre des améliorations qu’ils attendent. La concertation de préparation du mouvement 2013 porte enfin les signes du changement. Une attention particulière sera portée aux demandes de rapprochements de conjoints «enkystées» depuis plus de quatre ans ; les périodes de disponibilité (pour suivre son conjoint) et de congé parental seront enfin comptées en partie comme temps de séparation ! Le SEUnsa qui porte cette revendication depuis longtemps acte cette première avancée. C’est un signe important attendu par nombre de collègues pour qui se rapprocher de leur famille est devenu un parcours du combattant inacceptable. Mais bien d’autres améliorations sont encore à obtenir. Une réflexion sur l’ensemble des règles des mouvements 1er et 2nd degrés doit également être initiée. Nous avons ainsi revendiqué d’ores et déjà la suppression du vœu géographique du mouvement intradépartemental dans le 1er degré par exemple. La nouvelle directrice des ressources humaines s’est engagée sur une concertation. Le mouvement 2013 sera-t-il donc un mouvement de transition ? Dominique Thoby PROFESSIONNALISATION DES AVS E NFIN DES AVANCÉES CONCRÈTES pour la création d’un métier d’accompagnant pour les jeunes en situation de handicap ! En effet, Mme Carlotti, ministre déléguée en charge des personnes handicapées et Mme Pau-Langevin, ministre déléguée à la réussite éducative, ont officiellement ouvert le groupe de travail qui devrait rendre ses préconisations en mars 2013. Cinq séances de travail auront lieu d’ici mi-mars, avec une cinquantaine de membres d’associations, d’organisations syndicales et des parlementaires. Beaucoup de questions restent en suspens, notamment le financement, la formation, la rémunération et le calendrier de mise en application. Le SE-Unsa, qui milite depuis longtemps pour la création d’un vrai métier d’accompagnant, s’engagera activement dans ces échanges. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.se-unsa.org rubrique «AVS/Actu». Validation des services de non-titulaire Extinction du dispositif de validation des services de non-titulaire pour le calcul des droits à pension à partir du 1er janvier 2013. Sont concernés les fonctionnaires titularisés après cette date. Pour les fonctionnaires titularisés avant cette date et ayant respecté la limite des 2 ans à compter de la date de stagiairisation pour faire la demande, ce dispositif prendra fin au 1er janvier 2015. e n°160 • novembre 2012 • l’ NSEIGNANT 21 1 P ERSONNELS premier degré DIRECTION D’ÉCOLE L’action du SE-Unsa paie D L’INITIATIVE DUER DU SE-UNSA fait enfin bouger les lignes. La communication des résultats de cette grande enquête aura permis une médiatisation décisive de la situation des directeurs d’école. Vincent Peillon a annoncé l’ouverture de discussions sur ce dossier au premier janvier 2013. Le ministre a déclaré que cette «question doit être traitée avec beaucoup de sérieux et dans le cadre d’un dialogue». Il reconnaît «qu’il faut du temps pour accomplir mieux les missions sans cesse plus complexes et diverses». S’agissant des aides administratives, il dit avoir «des réponses en terme directement quantitatifs». Ces déclarations et l’annonce de l’ouverture de discussions sont une première étape importante. Pour que ces 22 Syndicat des intentions se concrétisent, le SE-Unsa poursuit son action par une campagne de questionnaires «conditions de travail» qui permettront ensuite de saisir les Comités hygiène, sécurité et condition de travail départementaux. Toutes les dimensions du métier de directeur doivent être prises en compte et tous les niveaux hiérarchiques doivent être interpelés. Avec ce questionnaire individuel et anonyme, il s’agit d’obliger l’administration, à tous les échelons, à réagir aux difficultés face auxquelles elle place les directeurs. Le SE-Unsa est déterminé à faire bouger les choses en utilisant tous les leviers et invite les directeurs à se mobiliser avec lui. Vincent Peillon a annoncé l’ouverture de discussions dès janvier enseignants - Unsa • www.se-unsa.org Stéphane Crochet Aide personnalisée : stop au caporalisme ! Le SE-Unsa a écrit au ministre pour que cessent les pratiques caporalistes plus intéressées par le contrôle des heures que par leur contenu. Le SE-Unsa demande que l’indispensable confiance aux enseignants soit rétablie et se traduise concrètement dans la mise en œuvre de l’aide personnalisée. Dans les départements, en dépit de la circulaire de 2008, des Dasen ou des IEN continuent d’imposer un calibrage «54+6» quand ce n’est pas «60+0», au prétexte d’une pratique qui serait rôdée. Pour le SE-Unsa, ce temps d’organisation doit servir à déterminer les besoins, les groupes, les objectifs, les séquences et cela ne peut se faire une fois pour toutes. Au contraire, cela se fait chaque année et tout au long de l’année. L’ISOE POUR LES PE, ON LA VEUT ! V OUS ÊTES DÉJÀ 14 000 à l’avoir dit en signant la pétition lancée par le SE-Unsa. C’est une juste revendication qui doit être entendue. Il s’agit de faire reconnaître, pour les enseignants des écoles, les missions de suivi et d’orientation des élèves à l’instar de leurs collègues des collèges et lycées. Évaluations, livrets scolaires, rencontres avec les familles, équipes éducatives, équipes de suivi de scolarisation, PPRE, font partie du métier des enseignants des écoles et donc de leur quotidien. L’ISOE, ce doit être pour eux aussi. Signez, faites signer sur www.se-unsa.org 2 P ERSONNELS second degré VIE DES ÉTABLISSEMENTS Le budget, c’est bientôt ! Avec la répartition de la DHG, le vote du budget est l’un des actes essentiels du Conseil d’administration (CA) des établissements. Il doit être voté dans le courant du mois de novembre. S SOUVENT VU COMME QUELQUE CHOSE d’essentiellement technique, le budget est pourtant un acte éminemment politique. Il traduit les choix de l’établissement et les moyens qu’il se donne pour y parvenir. Bien sûr, le budget est contraint. D’une part, par les recettes qui sont essentiellement constituées de la dotation de la collectivité de rattachement et, d’autre part, par les dépenses obligatoires, notamment celles liées aux locaux. Pourtant, pour les enseignants, l’essentiel est ailleurs : dans les crédits dédiés à la pédagogie. Cette année sera la première pour la mise en œuvre de la Réforme du cadre budgétaire et comptable des établissements. Finis les chapitres A1, A2, C, R2 etc. Le budget sera désormais présenté en «missions», divisées elles-mêmes en «domaines». L’objectif est d’identifier clairement les dépenses en fonction de leur destination. Dans tous les établissements, 3 chapitres seront obligatoires : • activités pédagogiques (AP), • administration et logistique (Alo), • vie de l’élève (VE). S’y ajouteront des services spéciaux pour la restauration et les bourses nationales. Cette réforme va demander une vigilance particulière aux membres des CA. Il faudra s’assurer que les crédits alloués aux dépenses pédagogiques (disciplines, projets, sorties…) se retrouvent bien dans la nouvelle nomenclature. Pour y voir plus clair, consultez notre publication «Le budget de mon établissement» sur www.se-unsa.org Requalification SII Le dossier est complexe. Les implications pour les personnels sont lourdes et l’administration ne semble pas avoir pris la mesure des enjeux. Le SE-Unsa a déposé une alerte devant le CHSCT(*) ministériel pour obliger l’administration à se pencher sur la question. Ses membres ont demandé la tenue d’un groupe de travail afin d’évaluer les effets de cette requalification sur la santé des personnels et d’obtenir les mesures indispensables pour y remédier (formation, allégement de service…). Le ministère est maintenant dans l’obligation d’apporter des réponses dans les 2 mois. (*) Comité hygiène, sécurité et conditions de travail. Antoine Tresgots DOTATIONS EN DANGER ? L ES DOTATIONS DE FONCTIONNEMENT allouées par les collectivités territoriales aux établissements pourraient bien être victimes de la baisse des crédits dédiés à l’éducation. Le bilan de l’année 2012 montre les premiers effets des recherches d’économies. • Pour les collèges, la dépense moyenne des départements baisse de 0,8%. En fait, ce sont les dépenses d’investissements qui sont les plus touchées. • Côté lycées, la dépense moyenne des Régions augmente de 1,7%, principalement pour le fonctionnement, mais dans le détail 15 des 27 régions réduisent leurs dépenses éducatives. e n°160 • novembre 2012 • l’ NSEIGNANT 23 2 P ERSONNELS second degré Les propositions du ministre visent des objectifs prometteurs. Cependant, le SE-Unsa reste vigilant, aussi bien sur le plan des conditions de travail des personnels que sur la réussite de tous les élèves. VOIE PRO Des propositions et des interrogations P POUR GARANTIR À TOUS L’ACCÈS à un diplôme de niveau V, il est envisagé de mettre en place des modules de rattrapage en substitution de 3 semaines de PFMP(*) et de transformer les épreuves intermédiaires en un sousensemble du Bac. Pour le SE-Unsa, ces propositions suscitent des interrogations. Les modules seront-ils obligatoires ? Qui les assurera ? Sur quelle période ? Comment imbriquer la certification intermédiaire comme un sous-ensemble ? La liste des questions n’est pas Il ne faut pas exhaustive. décrédibiliser Ensuite, pour améliorer la réussite au bac pro, le ministre nous le diplôme propose la réduction des CCF et la prise en compte de la certification intermédiaire comme sous-épreuves du bac pro. Le SE-Unsa est favorable depuis longtemps à la remise à plat des modalités de certification mais nous serons exigeants lors des discussions sur ces futures modalités. En effet, l’allègement de la certification ne doit en aucun cas aboutir à une décrédibilisation du diplôme ou à un processus complexe et difficilement applicable. Il nous paraîtrait judicieux, dans un souci de crédibilité et de cohérence, d’équilibrer les évaluations ponctuelles avec le contrôle continu et le CCF. Pour améliorer la poursuite d’études, il est envisagé la création de modules spécifiques à la place de 3 semaines de PFMP. Pourquoi pas ! Mais reste à voir la faisabilité et à condition de ne pas envoyer les élèves en masse en BTS et sous réserve de mettre en place des moyens d’accompagnement 24 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org pour favoriser l’adaptation des élèves. Par ailleurs, le SE-Unsa s’interroge sur les conséquences de la réorganisation des périodes de formation en entreprise. Nous attendons la déclinaison de celle-ci pour vérifier les effets sur la globalisation des horaires élèves sur les 3 années. Nous revendiquerons une répartition annuelle des horaires avec une grille indicative hebdomadaire afin d’obtenir plus de transparence dans les DHG et leur répartition par discipline. Stéphane Dépierre (*) Période de formation en milieu professionnel. DÉCENTRALISATION ET CARTE DES FORMATIONS L ’ACTE III DE LA DÉCENTRALISATION s’annonce et il ne fait plus aucun doute que les Régions obtiendront le pilotage de la carte des formations professionnelles sous statut scolaire. Elles disposaient déjà des compétences sur les cartes des formations en apprentissage. • Si dans un premier temps, elles devaient avoir le pouvoir décisionnel sur les ouvertures de sections, possédant ainsi la maîtrise de leurs investissements, rien n’est plus sûr. L’État, quant à lui, aurait gardé le dernier mot sur les fermetures. Les choses bougeant au fur et à mesure, le sujet est donc à suivre de près. Pour le SE-Unsa, il est nécessaire qu’existent un dialogue rénové et une meilleure cohérence sur les territoires dans le cadre d’un Service public d’enseignement professionnel national. • La question de la mise en œuvre d’une complémentarité entre les formations scolaires et l’apprentissage est aussi en cours de discussion. Là encore pourquoi pas, si complémentarité n’est pas synonyme de développement à tout va de l’apprentissage au détriment du scolaire. Le SE-Unsa y sera vigilant. UNSS Redonner des couleurs au sport scolaire Le SE-Unsa a participé à l’AG nationale de l’UNSS. La visite de Vincent Peillon a pimenté les débats, souvent stériles, entre la direction nationale et le syndicat majoritaire. Le SE-Unsa, deuxième syndicat représentatif, a joué pleinement son rôle en proposant des améliorations et en rappelant certains désaccords. L LE SE-UNSA S’OPPOSE À L’APPROBATION du budget 2011 caractérisé par les baisses des subventions d’État, par certains choix sur les ressources affectées aux compétitions internationales et par l’absence d’un fonds de solidarité. Concernant la proposition de budget 2012, le SE-Unsa n’a pas pris part au vote pour dénoncer le manque de préparation malgré des efforts du ministère de l’Éducation nationale (retour des 5 postes de cadres) et du ministère de la Santé et des sports (augmentation de sa subvention). Quant au plan de développement 2012/2016, les 100 propositions ainsi que l’introduction sont le résultat d’un véritable travail de dialogue social. Le SE-Unsa avait respecté le calendrier pour faire passer ses propositions alors que d’autres ont préféré attendre l’alternance politique. Ainsi, 15 des 20 propositions faites par le SE-Unsa y sont intégrées. L’intervention du ministre marque une volonté de dialogue sur l’ensemble du sport scolaire, rappelant son rôle fondamental dans l’éducation des élèves, véritable trait d’union entre l’EPS et le sport fédéral. Le ministre a réaffirmé qu’il fallait prendre en compte le rapport de la Cour des comptes et celui de l’Inspection générale en trouvant collectivement des solutions lors d’une concertation plus large. Le SE-Unsa y participera et a déjà fait des propositions notamment autour de quatre axes repris par le ministre : • le développement du sport scolaire dans les quartiers les plus en difficulté ; • la pratique sportive des filles ; • les élèves en situation de handicap, • la formation des enseignants et des élèves. Yann Chandivert Les As en difficulté financière ! Presqu’un quart des associations sportives du second degré auraient des difficultés financières. Nombreuses sont celles qui doivent faire des choix douloureux telle la réduction du nombre de compétitions et donc du nombre de déplacements (ces derniers coûtant de plus en plus cher). Ce phénomène s’amplifie dans de nombreuses académies. Il s’agit pourtant d’associations sportives en pleine vitalité, parfois en plein essor en nombre de licenciés. Ne plus avoir de moyens malgré un engagement important des Peps est inacceptable. Il est urgent de mettre en place un fonds de solidarité. Celui-ci est prévu dans le plan de développement 2012-2016 grâce à la seule pugnacité du SE-Unsa, d’autres le jugeant inutile. Il est important aussi d’associer les collectivités locales à toutes les instances de décision du sport scolaire. Enfin, il est primordial de clarifier le statut de ces AS au regard du rapport de l’IG sur le sujet. e n°160 • novembre 2012 • l’ NSEIGNANT 25 LA PAGE DE L’ FAITES VOTER UNSA Salarié d’entreprises de moins de 11 salariés, salarié à part entière ! Vous connaissez des salariés de particuliers (assistante maternelle, aide à domicile…), des salariés dans l’artisanat (bâtiment, menuiserie, plomberie…). Vous connaissez des salariés dans le commerce, les services, la coiffure, la restauration, l’informatique, les cabinets dentaires, médicaux, d’architectes ou d’avocats… Vous connaissez des salariés d’association sportive, éducative ou culturelle, dans les métiers du spectacle et de l’audiovisuel... Pour l’Unsa, au-delà de leur diversité, ils doivent être considérés et reconnus comme des salariés à part entière. Du 28 novembre au 12 décembre, ils pourront décider. Faites-les voter Unsa. LES ASSOCIATIONS VOTENT AUSSI Les salariés de petites associations vont pouvoir voter aussi. Le Sep-Unsa (Syndicat de l’Éducation populaire) les défend au quotidien. N’hésitez pas à diffuser aux animateurs autour de vous les initiatives suivantes : • une plateforme gratuite de conseil juridique http://nq.st/sep-unsa ; • une page Facebook dédiée. adressez aussi les mails d’animateurs intéressés à [email protected] ÉLECTION TPE Toutes et tous concernés Les élections dans les très petites entreprises (de 1 à 10 salariés) vont se dérouler du 28 novembre au 12 décembre. Ces résultats participeront à la représentativité générale de l’Unsa mais aussi à sa représentativité dans certaines branches professionnelles (sport, animation, coiffure, métallurgie régionale…). L LES ADHÉRENTS DU SE-UNSA peuvent participer à la réussite de l’Unsa à ces élections. Chacune, chacun le peut, même si vous n’êtes pas personnellement touché par ce scrutin. Ces élections concernent environ 4,6 millions de salariés très isolés et souvent coupés du fait syndical. Cela rend encore plus difficile notre travail pour les convaincre de voter et surtout pour les convaincre de voter Unsa. Notre ambition est d’accroître notre notoriété parmi cette catégorie de salariés où le fait syndical n’existe pas. Pour ce faire, nous avons besoin de vous, car chaque adhérent du SE-Unsa a des salariés de très petites entreprises dans son environnement (familial, professionnel, relationnel…). Donnez-leur un tract de la campagne Unsa pour les TPE, parlez-leur de ces élections. C’est rapide ! Nous avons préparé un tract, disponible dans vos UD et UR et aussi en téléchargement sur www.unsa.org pour que vous puissiez aller à la rencontre des salariés de votre entourage (votre boulanger, la secrétaire de votre cabinet médical, votre garde d’enfants…). C’est efficace ! Un syndicalisme interprofessionnel comme l’Unsa a cette chance de pouvoir mutualiser ses forces, ses implantations pour diffuser une ligne syndicale autonome, efficace et responsable. Pascal Priou e n°160 • novembre 2012 • l’ NSEIGNANT 27 S OCIÉTÉ MORALE LAÏQUE xxxx Ou i, si... R REMETTRE AU GOÛT DU JOUR la morale laïque, faire partager aux élèves les valeurs éthiques qui fondent la République, leur permettre d’aiguiser leur sens critique... chiche ! C’est ce que souhaite V. Peillon, qui vient de désigner une mission qui devra, d’ici fin mars, répondre à trois questions : • Quel est exactement le champ de cet enseignement ? • Quelle doit être sa progression ? • Quelle pourrait être son évaluation ? Après ces dernières années où la laïcité a été malmenée, en faire l’une des clés du monde de demain est, pour le SE-Unsa, important. Il s’agit de faire partager des valeurs communes, des moments de solidarité et d’échanges, de permettre aux élèves de construire leur sens critique, de confronter leurs idées, leurs convictions dans le respect de celles des autres. Et l’École, évidemment, a une place importante dans la transmission de ces valeurs. d’autres systèmes de valeurs. Elle ne peut se cantonner à un créneau, nécessairement limité, dans l’emploi du temps. La morale laïque ne peut pas se mettre en «case». Il est nécessaire que cette morale laïque irrigue tous les enseignements. Il s’agit pour cela de former maintenant tous les enseignants, les nouveaux comme les autres, et de construire des moments, des outils pour la vivre au quotidien. La morale laïque ne peut pas s’imposer comme un dogme, elle doit se vivre, s’expérimenter dans le quotidien de la classe, en débattant avec tous, jusqu’à ceux qui la contestent ou qui lui opposent 28 Syndicat des enseignants - Unsa • www.se-unsa.org 16-25 ans : une contraception gratuite pour toutes Le Gnies(*) demande au Parlement de voter l’accès anonyme et gratuit à la contraception pour toutes les jeunes femmes de 16 à 25 ans. Membre du Gnies, le SE-Unsa soutient cet appel qui contribuerait enfin à la réduction des inégalités entre les femmes de catégories sociales différentes. François Hollande s’y était engagé, un amendement du gouvernement est en voie d’adoption au moment où nous imprimons. Dénouement sur www.se-unsa.org rubrique «Société & International». (*) Groupe national d’information et éducation à la sexualité. Éric Pédeboscq ÉCOLE ET IMMIGRATION : HALTE AUX CLICHÉS ! P OUR LE DERNIER RAPPORT DE L'Insee, l’échec scolaire n’est pas lié à l'origine géographique des élèves mais à leur appartenance à un milieu social défavorisé. • En 2010-2011, les nouveaux arrivants, non francophones, scolarisés représentent moins d’1% des élèves du 1er et du 2nd degrés. • À situations familiales comparables, les enfants de familles immigrées ont un parcours scolaire meilleur que les autres. • Les familles immigrées voient l’école comme un moyen d’ascension sociale. • Les parents sont plus discrets mais autant investis dans le suivi de leur enfant. Pour le SE-Unsa, ce rapport brise quelques clichés et souligne la nécessité de renforcer les moyens sur les zones concernées. Plus de détails sur www.se-unsa.org rubrique «Société & International/Fil d’actu». Parenthèses Retrouvez les militants du SE-Unsa au Salon de l’Éducation du 22 au 25 novembre, Porte de Versailles, Hall 2. Téléchargez votre invitation et découvrez tous les professionnels présents sur www.salon-education.com (Ça tourne !) • …de la altitude plus haute a un hom tteinte par me en b allon (39 045 m • …du p ètres) lu en chut s haut saut e libre (3 mètres) 6 529 • …de v it libre (13 esse en chute 4 1,24 fois 1 km/h soit du son) la vitesse C’est l’e x Baumga ploit de Félix rtner ! ( Record s) (Salon de l’Éduc) (Stop au gâchis) L’ONU et les femmes Les Nations Unies viennent de créer une agence dédiée à la condition féminine, l’ONU-Femmes, consacrée à «la lutte contre les Nils Tavernier a posé ses caméras à l’Institut d’éducation motrice de Nice dans le cadre de son nouveau projet cinématographique. Alexandra Lamy, Jacques Gamblin et 40 élèves de l’établissement s’y donneront la réplique. ( Bonne idée) En concertation avec des parents et des professionnels de la santé, Ôterciel sélectionne des produits ergonomiques et ludiques adaptés afin de proposer des jeux et jouets pensés pour les enfants porteurs de handicap. Fallait le faire ! En moyenne, un Français jette 20 kilos d’aliments par an qui pourraient encore être consommés. La Journée mondiale de l’alimentation du 16 octobre a été l’occasion de rappeler des chiffres impressionnants. Des actions antigaspillage alimentaire sont lancées : un documentaire (Global gâchis sur Canal+), un banquet, un blog, un pacte (#engagezvous), des recettes… bref on peut tous faire quelque chose ! Rappel : Solidarité Laïque présente d’ailleurs «Le scandale de la faim, un défi éducatif» édité chez Fayard. e n°160 • novembre 2012 • l’ NSEIGNANT 29 A P R È S L A Henry Thoreau Lièvre, lion, phacochère, antilope, crocodile et aussi la hyène nous font découvrir leurs histoires dans ce livre superbe et graphique. Pourquoi les autruches mettent-elles la tête dans le sable ? Pourquoi faut-il toujours se méfier de la hyène ? Le lièvre est-il intelligent ? Cinq contes africains pleins d’humour et de philosophie que les petits, à partir de 4 ans, pourront lire, regarder et écouter. En effet, un CD accompagnant l’ouvrage offre une narration intimiste au plus près de la tradition orale africaine dont les récits se transmettent de génération en génération. «L’antilope et la panthère et autres contes africains» de Souleymane Mbodj et Justine Brax, collection «De bouche à oreille», éditons Milan, 24 p. - 16,50 €. Voici un livre qui regroupe pléthore de dessins d’humour entièrement inspirés de l’école. «L’école 100% humour» vous fait vivre la cantine, les sorties, le spectacle de fin d’année, la salle des profs, le sport, la piscine... comme si vous y étiez. Une présentation fine et drôle des situations et des préoccupations quotidiennes de tous les collègues ! Un bon moment de détente ! « L’école 100% humour » de Christophe Besse, aux éditions Cherche-midi, 141 p. - 14,90 €. Qui sont ces adoles- «Qui sont ces adolescents qui nous surprennent ? Le face à face entre le peuple adolescent et les adultes en milieu scolaire», collection «Les Ateliers pédagogiques», éditions Mots composés, 15 €. 30 30 Syndicat des est un philosophe américain du XIXe siècle. Quasiment inconnu du grand public européen, il n’en est pas moins reconnu aujourd’hui pour avoir inspiré Gandhi et Martin Luther King. Écrivain, poète, conférencier, il a, essentiellement à partir de 1845, développé une philosophie naturaliste et pacifiste. Il a beaucoup lutté contre l’esclavage, a mené un temps une vie d’ermite pour fuir la société capitaliste. Il développe des thèses non-violentes et on lui attribue la paternité de la notion de désobéissance civile. Une existence hors du commun dont les préceptes novateurs pour l’époque résonnent encore aujourd’hui avec force à la lueur de notre actualité. Il était temps de populariser cet homme exceptionnel. «Thoreau» de Maximilien LeRoy et A. Dan, éditions Le Lombard, 88 p. - 20,50 €. @ Tous nos coups de cœur à lire, voir ou écouter sur www.se-unsa.org dans la rubrique cents qu’on accuse de tous les torts ? Sortir des clichés et essayer de mieux les comprendre, tel est le pari des Ateliers pédagogiques. Ils nous invitent au choix de l’éducatif au lieu du répressif, du pédagogique plutôt que du dogmatique, du bienveillant plutôt que du jugement. Ils veulent nous inviter à mieux comprendre l’adolescent : ses différentes «âges», sa relation au téléphone, son langage (et notamment la place de l’injure), le couple mère-fille... Pour les parents, les enseignants mais aussi pour tous ceux qui les jugent a priori ! C L A S S E «Après la classe» «L’art est la première forme de liberté». Telle semble être la morale de «César doit mourir», le poignant dernier film des Frères Taviani. Dans le théâtre de la prison de Rebibbia, près de Rome, les acteurs sont applaudis chaleureusement après leur représentation du «Jules César» de Shakespeare. Sauf qu’ici les acteurs, sitôt le rideau refermé, regagnent leurs cellules respectives. Les acteurs sont des détenus. Qui sont ces hommes pour qui la parcelle de liberté qu’ils s’octroient passe forcément par l’art théâtral ? Un détenu finit par se livrer à la caméra en disant : «depuis que j’ai découvert l’Art, cette cellule est devenue une prison…». Avec ce vrai/faux docu-fiction (les acteurs présents dans le film, exceptés deux, sont de vrais détenus), Paolo et Vittorio Taviani, au meilleur d’eux-mêmes, nous entraînent dans une plongée aussi périlleuse que captivante, dans un univers artistiquement et humainement enrichissant. enseignants - Unsa • www.se-unsa.org Au cinéma : «César doit mourir» de Paolo et Vittorio Taviani.
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