Blogs - EuroTech

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Blogs - Aspect juridique –
Blogs - Aspect juridique –
1) Qu’est-ce qu’un blog ?
Le terme « blog » est une abréviation de « weblog »
qui signifie journal sur internet. Bien souvent, il
s’agit d’une sorte de journal intime publié sur
l’internet. On peut y trouver des textes, des photos,
des vidéos... Sur chaque article du blog il y a la
possibilité, pour les visiteurs du site, de laisser des
commentaires qui sont immédiatement publiés.
On peut créer un blog de manière très simple, sans
aucune connaissance particulière, en utilisant les
services de sites de blogs. Il en existe de nombreux,
mais le plus utilisé par les jeunes est
http://www.skyblog.com/ (émanation de la radio
Skyrock).
2) Comment fonctionne un blog ?
La création d’un blog
Pour créer un blog, il suffit de :
• créer un compte qui nécessite de fournir des
informations sur l’identité du propriétaire du
blog. Mais la seule information qui est
vérifiable est l’adresse électronique. En effet,
pour que la création du blog soit effective, il
faut fournir un code qui est envoyé sur l’adresse
électronique indiquée. Cependant de nombreux
sites permettent de créer des adresses
électroniques sans aucune vérification et donc
de manière « anonyme ».
Ainsi, en 10 minutes, on peut créer une adresse
électronique avec des informations fictives et, avec
cette adresse, on peut créer un blog dans un « total
anonymat ».
La gestion d’un blog
Pour alimenter un blog, on crée des articles. Chaque
article peut contenir du texte et une image. L’article
est créé à partir d’un formulaire web et, une fois
validé, il est instantanément publié.
A posteriori, le propriétaire du blog peut supprimer
les commentaires qui ont été déposés.
Lorsqu’on dépose un commentaire sur le blog, un
message prévient qu’une trace est gardée sur
l’origine du commentaire :
« N'oubliez pas que les propos injurieux, racistes,
etc. sont interdits par les conditions d'utilisation de
…blog et que vous pouvez être identifié(e) par votre
adresse internet (190.182.253.10 X:162.30.25.100,
R:192.168.11.208) si quelqu'un porte plainte. »
3) Comment trouver des blogs ?
On peut effectuer une recherche avec un moteur de
recherche en saisissant des mots-clés (par exemple :
« blog » « nom-du-lycee », « prof », « ville »,
Bouque A
« nom-d’un-professeur »…) et en effectuant
diverses combinaisons de ces mots-clés.
On peut aussi effectuer des recherches à l’intérieur
des sites de blogs.
La recherche de blogs est très difficile et le fait de
ne pas en trouver ne signifie pas qu’il n’y en existe
pas (Skyblog annonce héberger 1 600 000 blogs).
Lorsqu’on a trouvé un blog sur l’établissement, il
peut être intéressant de regarder la rubrique « Mes
skyblogs préférés » (toujours dans le cas exemple
du site Skyblog). S’il y a d’autres blogs sur
l’établissement, il est fort possible qu’ils y soient
indiqués.
4) Comment identifier le propriétaire d’un
blog ?
Le propriétaire d’un blog n’est pas facile à
déterminer car il apparaît à travers un pseudonyme.
Cependant, la plupart du temps, les propriétaires ne
se cachent pas et en parcourant le site on découvre
des éléments qui permettent de l’identifier (prénom,
photos, classe…).
5) Comment réagir lorsqu’on découvre un
blog problématique ?
Conserver une trace du blog
Pour garder une trace du blog et des éléments
problématiques qu’il contient, il faut capturer le
site. N’importe quel aspirateur de site fera l’affaire.
S’il y a seulement une page du blog qui pose
problème, il est possible d’enregistrer la page à
partir du navigateur. Dans ce cas, il faut veiller à
bien enregistrer la page complète (avec les fichiers
associés, comme les images). Attention, la capture
d’une page ne permet pas de capturer les
commentaires.
Effectuer les démarches pour faire cesser le
problème
Plusieurs types d’actions sont possibles :
• Contact du propriétaire du blog. Sur chaque
blog il y a une adresse de courriel qui permet de
contacter le propriétaire du blog.
• Contact de l’hébergeur du blog. Un message
peut être envoyé au contact indiqué sur le site
hébergeur pour lui signaler les problèmes
constatés et, éventuellement, lui demander de
fermer le blog.
• Plainte déposée au commissariat.
Si le propriétaire du blog est un élève de
l’établissement identifié, il est naturellement
possible de le convoquer avec ses parents.
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6) Quelles suites donner lorsque
propriétaire du blog est un élève ?
le
Si le propriétaire du blog est un élève, on peut
envisager diverses suites selon la gravité des faits :
• L’avertissement
• L’exclusion temporaire
• L’exclusion définitive
Il peut-être envisageable, pour le premier blog
litigieux (comprenant des photos de professeurs
par exemple) qui se présente, de réunir une
représentation de la communauté éducative
(conseil de discipline, commission permanente,
comité de pilotage des TICE,…) afin de débattre
du problème de manière assez large avant de
prendre les décisions.
Dans tous les cas, une plainte peut être déposée, en
parallèle, par le chef d’établissement et/ou la victime
(élève, professeur…). La plainte débouchera sur des
sanctions pénales qui seront différentes selon la
nature de l’infraction poursuivie.
La plainte est le seul recours possible si le
propriétaire du blog n’est pas un élève de
l’établissement.
7) Quelles sont les bases légales des sanctions et les peines encourues ?
TABLEAU RECAPITULATIF
Exemple
Photos d’élèves ou de professeurs sans
autorisation de publication.
Infraction
Droit à l’image
Caricature d’un professeur faite à
partir d’une photo publiée sans
autorisation.
Mise en ligne d’images ou de textes
trouvés par exemple sur Internet, sans
demander l'autorisation, ou de
morceaux de musique téléchargés sans
paiement de droits.
Représentation des
personnes
Mise en ligne du logo (protégé) d’une
entreprise trouvé par exemple sur
Internet sans demander l'autorisation
Droit des marques
(Dessins et
modèles)
(contrefaçon)
Diffamation
Commentaires sur un camarade ou un
professeur du style « c’est un voleur ».
Droit d’auteur
(contrefaçon)
Commentaires sur un camarade du
style « c’est un sale voleur de
(nationalité)» (ou ethnie, religion,
race).
Commentaires du style « la prof de
(matière) est une ……... »
Diffamation
Commentaires sur une camarade du
style « c’est une p… de (nationalité) »
(ou ethnie, religion, race).
Injure
« N… ta mère ! ».
Bouque A
Injure
Message contraire
à la décence
Textes légaux de référence
Article 1382 Code civil
Article 1383 Code civil
Article 9 du Code civil
Article L226-1 Code pénal
Article L226-2 Code pénal
Article 1382 Code civil
Article 1383 Code civil
Article L226-8 Code pénal
Article 1382 Code civil
Article 1383 Code civil
Article L335-2 CPI
Article L335-3 CPI
Article L335-4 CPI
Sanction légale
1 an de prison
45.000 Euros d’amende
1 an de prison
15.000 Euros d’amende
Par une personne
3 ans de prison
300.000 Euros d’amende
En bande organisée
5 ans de prison
500.000 Euros d’amende
Article 1382 Code civil
Article 1383 Code civil
Article 716-10 CPI
3 ans de prison
300.000 Euros d’amende
Article 1382 Code civil
Article 1383 Code civil
Article 23 loi 29/07/1881
Article 31 loi 29/07/1881
Article 32 loi 29/07/1881
Article 1382 Code civil
Article 1383 Code civil
Article 32 loi 29/07/1881
12.000 Euros
Article 1382 Code civil
Article 1383 Code civil
Article 30 loi 29/07/1881
Article 31 loi 29/07/1881
Article 34 loi 29/07/1881
Article 1382 Code civil
Article 1383 Code civil
Article 30 loi 29/07/1881
Article 31 loi 29/07/1881
Article 34 loi 29/07/1881
Article 1382 Code civil
Article 1383 Code civil
Article R624-2 Code pénal
1 an de prison
45.000 Euros d’amende
12.000 Euros
6 mois de prison
22.500 Euros d’amende
750 Euros
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Code Pénal Articles 226-16 à 24
Section 5 Des atteintes aux droits de la personne
résultant des fichiers ou des traitements informatiques
Art. 226-16
Le fait, y compris par négligence, de procéder ou de faire procéder à des
traitements de données à caractère personnel sans qu'aient été respectées
les formalités préalables à leur mise en œuvre prévues par la loi est puni
de cinq ans d'emprisonnement et de 300 000 € d'amende.
Est puni des mêmes peines le fait, y compris par négligence, de procéder
ou de faire procéder à un traitement qui a fait l'objet de l'une des mesures
prévues au 2° du I de l'article 45 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978
relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés.
Art. 226-16-1 A
Lorsqu'il a été procédé ou fait procéder à un traitement de données à
caractère personnel dans les conditions prévues par le I ou le II de l'article
24 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 précitée, le fait de ne pas
respecter, y compris par négligence, les normes simplifiées ou
d'exonération établies à cet effet par la Commission nationale de
l'informatique et des libertés est puni de cinq ans d'emprisonnement et de
300 000 € d'amende.
Art. 226-16-1
Le fait, hors les cas où le traitement a été autorisé dans les conditions
prévues par la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 précitée, de procéder ou
faire procéder à un traitement de données à caractère personnel incluant
parmi les données sur lesquelles il porte le numéro d'inscription des
personnes au répertoire national d'identification des personnes physiques,
est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 300 000 € d'amende.
Art. 226-17
Le fait de procéder ou de faire procéder à un traitement de données à
caractère personnel sans mettre en œuvre les mesures prescrites à l'article
34 de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 précitée est puni de cinq ans
d'emprisonnement et de 300 000 € d'amende.
Art. 226-18
Le fait de collecter des données à caractère personnel par un moyen
frauduleux, déloyal ou illicite est puni de cinq ans d'emprisonnement et
de 300 000 € d'amende.
Art. 226-18-1
Le fait de procéder à un traitement de données à caractère personnel
concernant une personne physique malgré l'opposition de cette personne,
lorsque ce traitement répond à des fins de prospection, notamment
commerciale, ou lorsque cette opposition est fondée sur des motifs
légitimes, est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 300 000 €
d'amende.
Art. 226-19
Le fait, hors les cas prévus par la loi, de mettre ou de conserver en
mémoire informatisée, sans le consentement exprès de l'intéressé, des
données à caractère personnel qui, directement ou indirectement, font
apparaître les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques,
philosophiques ou religieuses, ou les appartenances syndicales des
personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à l'orientation sexuelle de
celles-ci, est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 300 000 €
d'amende.
Est puni des mêmes peines le fait, hors les cas prévus par la loi, de mettre
ou de conserver en mémoire informatisée des données à caractère
personnel concernant des infractions, des condamnations ou des mesures
de sûreté.
Art. 226-19-1
En cas de traitement de données à caractère personnel ayant pour fin la
recherche dans le domaine de la santé, est puni de cinq ans
d'emprisonnement et de 300 000 € d'amende le fait de procéder à un
traitement :
1° Sans avoir préalablement informé individuellement les personnes sur
le compte desquelles des données à caractère personnel sont recueillies ou
transmises de leur droit d'accès, de rectification et d'opposition, de la
nature des données transmises et des destinataires de celles-ci ;
2° Malgré l'opposition de la personne concernée ou, lorsqu'il est prévu
par la loi, en l'absence du consentement éclairé et exprès de la personne,
ou s'il s'agit d'une personne décédée, malgré le refus exprimé par celle-ci
de son vivant.
Bouque A
Art. 226-20
Le fait de conserver des données à caractère personnel au-delà de la durée
prévue par la loi ou le règlement, par la demande d'autorisation ou d'avis,
ou par la déclaration préalable adressée à la Commission nationale de
l'informatique et des libertés, est puni de cinq ans d'emprisonnement et de
300 000 € d'amende, sauf si cette conservation est effectuée à des fins
historiques, statistiques ou scientifiques dans les conditions prévues par la
loi.
Est puni des mêmes peines le fait, hors les cas prévus par la loi, de traiter
à des fins autres qu'historiques, statistiques ou scientifiques des données à
caractère personnel conservées au-delà de la durée mentionnée au
premier alinéa.
Art. 226-21
Le fait, par toute personne détentrice de données à caractère personnel à
l'occasion de leur enregistrement, de leur classement, de leur transmission
ou de toute autre forme de traitement, de détourner ces informations de
leur finalité telle que définie par la disposition législative, l'acte
réglementaire ou la décision de la Commission nationale de
l'informatique et des libertés autorisant le traitement automatisé, ou par
les déclarations préalables à la mise en œuvre de ce traitement, est puni
de cinq ans d'emprisonnement et de 300 000 € d'amende.
Art. 226-22
Le fait, par toute personne qui a recueilli, à l'occasion de leur
enregistrement, de leur classement, de leur transmission ou d'une autre
forme de traitement, des données à caractère personnel dont la
divulgation aurait pour effet de porter atteinte à la considération de
l'intéressé ou à l'intimité de sa vie privée, de porter, sans autorisation de
l'intéressé, ces données à la connaissance d'un tiers qui n'a pas qualité
pour les recevoir est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 300 000 €
d'amende.
La divulgation prévue à l'alinéa précédent est punie de trois ans
d'emprisonnement et de 100 000 € d'amende lorsqu'elle a été commise
par imprudence ou négligence.
Dans les cas prévus aux deux alinéas précédents, la poursuite ne peut être
exercée que sur plainte de la victime, de son représentant légal ou de ses
ayants droit.
Art. 226-22-1
Le fait, hors les cas prévus par la loi, de procéder ou de faire procéder à
un transfert de données à caractère personnel faisant l'objet ou destinées à
faire l'objet d'un traitement vers un État n'appartenant pas à la
Communauté européenne en violation des mesures prises par la
Commission des Communautés européennes ou par la Commission
nationale de l'informatique et des libertés mentionnées à l'article 70 de la
loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 précitée est puni de cinq ans
d'emprisonnement et de 300 000 € d'amende.
Art. 226-22-2
Dans les cas prévus aux articles 226-16 à 226-22-1, l'effacement de tout
ou partie des données à caractère personnel faisant l'objet du traitement
ayant donné lieu à l'infraction peut être ordonné. Les membres et les
agents de la Commission nationale de l'informatique et des libertés sont
habilités à constater l'effacement de ces données.
Art. 226-23
Les dispositions de l'article 226-19 sont applicables aux traitements non
automatisés de données à caractère personnel dont la mise en œuvre ne se
limite pas à l'exercice d'activités exclusivement personnelles.
Art. 226-24
Les personnes morales peuvent être déclarées responsables pénalement,
dans les conditions prévues par l'article 121-2, des infractions définies à
la présente section.
Les peines encourues par les personnes morales sont :
1º L'amende, suivant les modalités prévues par l'article 131-38 ;
2º Les peines mentionnées aux 2º, 3º, 4º, 5º, 7º, 8º et 9º de l'article 13139.
L'interdiction mentionnée au 2º de l'article 131-39 porte sur l'activité dans
l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de laquelle l'infraction a été
commise.
Dernière modification : 06/09/04
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