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1/16 WEF 2016 4 Service de transport aérien de la Confédération 7 Des engagements flexibles pour le Conseil fédéral Camp de survie en montage pour l’école de pilotes 8 Apprendre à survivre en haute montagne Exercice sur le simulateur de conduite Une première pour les Forces aériennes 22 Editorial En avant ! Le souvenir de la votation de mai 2014 n’est pas des plus agréables. Souvenez-vous : le peuple rejetait alors le projet d’acquisition de 22 avions de combat de type Gripen E pour remplacer les F-5 Tiger obsolètes. Pour la protection de l’espace aérien suisse dans les situations particulières et extraordinaires, cette décision constituait un coup dur. Depuis, notre mission n’a cependant pas changé : nous continuons d’assurer en permanence la souveraineté sur l’espace aérien suisse et nous tenons prêts, le cas échéant, à le défendre. Chaque jour, nous nous engageons à cette fin. Or, la trentaine d’avions F-5 Tiger encore opérationnels et les 31 F/A-18 ne suffiront pas à relever les défis à venir, et ce même si la durée d’utilisation des F/A-18 est prolongée de cinq ans. On peut tourner et retourner le problème dans tous les sens : si l’on veut garantir à long terme la sécurité de l’espace aérien suisse, nous aurons besoin de nouveaux avions de combat. Dans ce contexte et convaincu que l’on apprend de ses erreurs, le ministre de la Défense Guy Parmelin a récemment informé le Conseil fédéral de la façon dont il compte lancer le processus d’acquisition. En 2017, il entend en effet soumettre au Parlement un crédit alloué à la planification, aux essais et aux préparatifs d’achat. D’ici au printemps 2017, un groupe d’experts composé de représentants des différents domaines concernés de l’armée, d’armasuisse et du Secrétariat général du DDPS répondra, dans un rapport, aux questions de fond concernant les besoins, la procédure et les aspects industriels. Ils aborderont également la question de l’avenir des F/A-18 et des F-5 Tiger. Ce groupe d’experts est dirigé par le chef de l’Etat-major de l’armée et supervisé par le chef de l’Armée et le chef de l’armement. Il est encadré par un groupe d’accompagnement, composé quant à lui d’un représentant de chaque parti gouvernemental. La participation de représentants du DDPS, d’autres départements, de l’industrie et de la Société suisse des officiers est également prévue. La mission de ce groupe d’accompagnement consiste à suivre le travail du groupe d’experts, à discuter des aspects fondamentaux relatifs à l’acquisition et à partager ses conclusions avec ce dernier. J’attends beaucoup de cette procédure et me réjouis que les conditions favorables à une acquisition réussie de nouveaux avions soient désormais réunies. Le commandant de corps Aldo C. Schellenberg, commandant des Forces aériennes 2 armée.ch Forces aériennes 1 / 16 Photo : CME Chères lectrices, Chers lecteurs, Contenu Image de titre Un regard dans le cockpit d’un PC-7. (Photo : DDPS) Contenu 4 Ensemble pour la sécurité de Davos Les Forces aériennes au World Economic Form 7 « A bord, les passagers se sentent comme chez eux » Le service de transport aérien de la Confédération 8 Apprendre à survivre en haute montagne L’école de pilote en formation 10 Des nichoirs dans les casernes La Place d’arme de Payerne accueille des oiseaux 12 L’état-major, véritable épine dorsale Engagement du groupe météo 7 14 Halte aux intrus ! Enagement en faveur du WEF 6 La réserve dans les airs Les hélicoptères des Forces aériennes quo tidiennement pour des missions au WEF. 16 Tous les systèmes de radar ne se ressemblent pas La surveillance de l’espace aérien 18 Coup de main aux militaires en service Un partenariat important 19 Claude Nicollier promeut 14 nouveaux pilotes militaires Cérémonie de promotion à Weggis 20 Enagement réel par -30° C Chaque WEF est différent 24Agenda 11 Le piquet de sauvetage grossit La Base aérienne de Payerne possède un nouveau camion « Rosenbauer Panther » pour le piquet de sauvetage. Impressum « armée.ch », le magazine des militaires des Forces aériennes, paraît deux fois par année en allemand, français et italien Prochaine édition : 2/2016 Délais rédactionnel : 12.09.2016 Parution : hiver 2016 Editeur : Commandant des Forces aériennes Rédaction : Communication des Forces aériennes ; Rédaction armee.ch ; Delphine Allemand, Papiermühlestrasse 20, 3003 Berne Traduction : Services de traduction du DDPS Mise en page et production : Centre des médias électroniques (CME), BLA Impression : Kromer Print AG, Lenzburg Changements d’adresse : Mil incorporés, par écrit aux autorités militaires du canton de domicile. Tous les autres auprès de la Communication Forces aériennes, Papiermühlestrasse 20, 3003 Berne Copyright : DDPS, domaine Défense Internet : www.armee.ch www.forcesaeriennes.ch 22Suivi de la situation optimal et volonté exemplaire Un exercice sur le simulateur de conduite de l’Ecole d’état-major général. armée.ch Forces aériennes 1 / 16 3 Engagement Photo : sdt Mark Wyss WEF 2016 Ensemble pour la sécurité de Davos Pilotes et mécanicien, une équipe complice et bien rodée. En janvier 2016, dans un contexte de vigilance accrue, les militaires de milice et le personnel professionnel des Forces aériennes ont à nouveau œuvré pour un déroulement sans encombre du Forum économique mondial (WEF) à Davos. Des militaires de la compagnie de météorologie 73, un pilote militaire professionnel et un mécanicien sur avions racontent leur mission. La visite des postes météorologiques par armee.ch n’aurait pas pu être plus représentative des conditions météorologiques particulières qui prévalent parfois. Pris dans une tempête de neige, un détachement de presse arrive. Des précipitations ? Oui. De la visibilité ? Non. Bien que mauvaises, ce sont aussi des informations qui devront être transmises. Les postes météorologiques, répartis sur un grand secteur d’engagement, contribuent à la sécurité des hôtes du WEF. En effet, pour se rendre dans le fief alpin des congrès, une grande partie des chefs d’Etat, des ministres et des chefs d’entreprise prennent un hélicoptère depuis l’un des grands aéroports suisses. Le pilote d’hélicoptère a grand besoin des informations communiquées par les postes météorologiques sur les précipitations, les nuages et la visibilité. Sans elles, aucun hélicoptère ne décolle de l’aéroport de Zurich. 4 armée.ch Forces aériennes 1 / 16 Données météorologiques collectées en permanence Pendant environ trois semaines, le sergent Christian Ammann et l’appointé Mathias Davatz sont stationnés sur un poste météorologique se trouvant près de la tour d’observation. Là où des randonneurs gravissent la montagne en journée, les militaires recueillent en permanence des données météorologiques. Auparavant inscrites à la main et saisies dans des systèmes aujourd’hui obsolètes, celles-ci sont dorénavant transmises par iPad. La compagnie de météorologie 73 exploite une centrale et une série de stations externes. Outre les postes météorologiques, des données sont récoltées dans des postes d’exploration servant de base pour envoyer des ballons-sondes dans les airs. Ces données permettent de briefer les pilotes sur les aéroports. Les données météorologiques sont aussi transmises au Centre des opérations des Forces aériennes (AOC) et font partie intégrante de l’image de la situation aérienne, sur laquelle se fonde toute décision importante. Les postes météorologiques ne sont pas forcément installés aux endroits les plus fréquentés. Ils se trouvent parfois près d’une auberge de montagne, où la troupe peut alors se Photo : Delphine Allemand Of spéc Marc Forster, frac EM comm FA Plt Sebastian Hueber, frac EM comm FA Delphine Allemand, comm FA Christian Savary est prêt pour le WEF. Engagement sustenter. En revanche, lorsqu’ils sont situés dans des endroits reculés, la troupe prend des vivres avec elle à partir de la centrale et, parfois, un cuisinier de détachement prépare les repas. Ailleurs, les militaires doivent aussi affronter des conditions météorologiques défavorables. « Lundi, quand nous sommes arrivés ici à Samedan, il faisait -26 °C », raconte Gianmarco Rutz. Ils ont dû porter des gants afin de ne pas subir de gelure lors du travail à l’extérieur. Les stylos n’ont pas écrit et les batteries ont été affectées par le froid. Aujourd’hui, alors que le thermomètre est encore en-dessous de zéro, Gianmarco Rutz contrôle à mains nues le PC-7 A-919 qui vient de se poser après un engagement dans l’espace aérien au-dessus de Davos. Dans le calme, les mécaniciens prennent l’appareil en charge. Un collaborateur civil de l’aéroport remplit les réservoirs d’aile de 150 litres de kérosène sous l’œil attentif d’un collègue de Gianmarco Rutz. Lampe de poche en main, ce dernier effectue le contrôle final et se glisse sous la carlingue. « Les mécaniciens font un travail super ici », déclare le pilote, le capitaine Marius Krüsi. Selon lui, il n’y a qu’en Suisse que les pilotes ne contrôlent pas leur avion avant de décoller, car ils peuvent faire entièrement confiance aux mécaniciens. Photo : sdt Mark Wyss Pleine confiance dans les mécaniciens Les soldats météorologiques en engagement à la tombée de la nuit et dans la neige. C’est le premier engagement de Gianmarco Rutz au profit du WEF. A Samedan, le Tessinois ne se meut toutefois pas en terrain inconnu. En effet, il était, jusqu’il y a quelques années, conducteur de locomotive des chemins de fer rhétiques en Haute-Engadine. A l’origine, il a suivi une formation de mécanicien sur camions, mais avait déjà bénéficié d’un avant goût du travail de mécanicien sur hélicoptère lors de son école de recrues à Payerne. Depuis trois ans, il veille avec ses collègues à l’entretien des PC-6, PC-7, PC-9 et des hélicoptères à Locarno. S’il peut effectuer de plus grosses réparations lorsque les appareils sont à leur base d’attache, il se limite ici aux changements de pneus et de phares d’atterrissage, les machines de contrôle faisant défaut. En attendant le prochain avion, il affirme, d’un sourire amusé, que le froid ne lui fait pas grand-chose. Payerne est prêt Alors que nous rencontrons le pilote de F/A-18 Christian Savary, quelques jours avant son engagement dans le cadre du WEF, il neige sur la Base aérienne de Payerne. «C’est toujours très spécial pour nous d’être engagé au profit du WEF », confie le pilote, qui fait partie de l’escadrille d’aviation 17 depuis trois ans. Tout Photo : sdt Mark Wyss Un mécanicien expérimenté Dernier coup d’œil dans le cockpit. au long de l’année, les trois escadrilles professionnelles sur F/A-18 s’exercent lors de diverses missions d’entraînement de police aérienne. Pendant le WEF, l’espace aérien au-dessus de Davos est interdit à tout avion non autorisé. « Le reste de l’année, nous avons très rarement des situations de restrictions de l’espace aérien », explique Christian Savary. La responsabilité est lourde : le pilote est attentif à chaque infraction, même mineure, portant atteinte à la restriction de l’espace aérien. Et si le danger devient trop important, il doit intervenir selon les règles de comportement prescrites. Pendant le WEF ainsi que pendant les engagements en faveur de la police aérienne 24 (PA24), les pilotes volent avec des avions de combat armés. « On ressent un certain respect lorsque l’on pilote un tel avion. On sait que si l’on presse le bouton, on provoque l’anéantissement de l’avion récalcitrant », raconte Christian Savary. Jamais vraiment seul Pour les missions de ce type, les pilotes sont toujours engagés en équipe de deux. Pendant les conférences, deux avions survolent en permanence le périmètre de l’espace aérien restreint. Les avions se relayent ainsi toute la journée, parfois jusqu’à tard dans la nuit. Hors des conférences en plénum, deux F/A-18 se tiennent prêts à décoller en l’espace de 15 minutes, aussi bien de jour que de nuit. Bien que ces missions ne soient pas quotidiennes, personne ne doute que la Base aérienne de Payerne et ses pilotes sont prêts à remplir leur mission et à assurer la sécurité de l’espace aérien. armée.ch Forces aériennes 1 / 16 5 Engagement Hélicoptères au WEF La réserve dans les airs Photo : DDPS Jusqu’à 24 hélicoptères des Forces aériennes sont engagés quotidiennement dans plus de 35 missions extrêmement variées en faveur du Forum économique mondial (WEF). Tous les mouvements d’hélicoptères sont planifiés, ordonnés et coordonnés par la Centrale d’engagement du transport aérien et de la reconnaissance aérienne (cen eng TA/RA), qu’il s’agisse de trans porter des personnes VIP protégées par le droit international public ou d’accompagner des convois de grenadiers de police, d’effectuer des vols de reconnaissance autour de mâts haute tension et d’infrastructures critiques dans le secteur d’engage ment, de transporter des vivres et du matériel, ou encore d’informer sur la situation en cas de manifestation dans le péri mètre de Davos. Les pilotes se tiennent prêts à intervenir en quelques minutes. Dübendorf : un des cinq Black Hawks américains prêts pour la mission. Lieutenant-colonel Christian Trottmann, chef communication engagement Depuis deux ans, le lieutenant-colonel EMG Peter Holliger est à la tête de la cen eng TA/ RA, une composante essentielle des Forces aériennes. Il collabore étroitement avec le Service fédéral de sécurité, la police cantonale des Grisons, l’aéroport de Zurich et les troupes de l’Armée suisse. En temps normal, la liste serait ici complète. Mais l’annonce à la mi-décembre de la venue du vice-président des Etats-Unis, Joe Biden, par le Service fédéral de sécurité, a changé la donne. L’équipe de reconnaissance de la Maison-Blanche a demandé aux Forces aériennes suisses tous les détails concernant la gestion et la protection de l’espace aérien. Début janvier, les Américains ont alors fait savoir que leur numéro 2 viendrait à Davos pour le WEF. Contrairement à la majorité des pays, les Etats-Unis assurent le transport de leurs personnalités politiques vers les Grisons avec leurs propres hélicoptères. Les pilotes de l’escadre de transport aérien 3, sous le commandement du lieutenant-colonel Lukas Meier, étaient chargés d’entraîner et d’informer l’Army Air Corps à l’égard du plan de vol, des conditions météorologiques particulières et des processus spécifiques. Black Hawks et Super Pumas pour Joe Biden Puis le 18 janvier est arrivé. Trois Black Hawks américains, dont un avec Joe Biden à bord, 6 armée.ch Forces aériennes 1 / 16 ont décollé de l’aéroport de Zurich en direction de l’héliport de Stilli (Davos), escortés et doublement protégés par trois hélicoptères Super Puma des Forces aériennes suisses. Sur l’héliport mis en place temporairement, le capitaine et pilote militaire expérimenté Urs Bachmann coordonne la circulation. Placé sous la direction générale de la police cantonale des Grisons, le site dispose de sa propre zone de contrôle. Lorsqu’un Super Puma des Forces aériennes suisses atterrit à Stilli avec à son bord une personne protégée par le droit international public, l’ensemble de l’héliport aux six places d’atterrissage est fermé pour tous les hélicoptères civils. Un espace aérien parfaitement sécurisé Lors de la visite du vice-président américain Joe Biden au WEF, deux représentants des Etats-Unis sont stationnés à l’Air Operation Center (AOC) de Dübendorf en qualité de personnes de liaison. Tous les pays hôtes, à quelques rares exceptions près comme la Chine ou l’Inde, tolèrent cette procédure imposée par les Américains. Les deux spécialistes experts du Detection System, venant de Washington DC, encadrent chaque année une vingtaine de visites à l’étranger de Barack Obama et de Joe Biden. Ils ont pour mission de collaborer étroitement avec les forces aériennes du pays concerné afin d’identifier à temps les dangers éventuels et d’en informer les responsables directs de la sécurité du président des Etats-Unis ainsi que de son vice-président. En cas de danger, ceux-ci prennent les mesures de sécurité adéquates. Un tel scénario se répercuterait naturellement sur le travail du cen eng TA/RA. Bonne réputation des Forces aériennes Depuis des années, les collaborateurs du domaine du transport aérien se tiennent prêts à accomplir les missions les plus diverses en Suisse et à l’étranger, 365 jours par an et 24 heure sur 24. Les trois dernières années, le trafic aérien et le besoin de transport en hélicoptère pour les personnes protégées par le droit international public pour assister au WEF ont considérablement augmenté. Selon le lieutenant-colonel EMG Peter Holliger, cette augmentation est imputable à la menace actuelle planant sur les hauts fonctionnaires, à leurs exigences en matière de protection et, enfin, au service renommé et rigoureux des Forces aériennes. Afin de pouvoir fournir constamment ces prestations de qualité, une équipe bien rodée est nécessaire à terre et dans les airs. Il s’agit de pouvoir réagir en tout temps à des imprévus. En règle générale, la cen eng TA/RA ne peut pas prévoir d’hélicoptères de réserve, car ils sont déjà tous en engagement. En revanche, en cas de besoin, elle est en mesure d’intervenir directement depuis les airs avec une très grande flexibilité, en l’espace de quelques minutes. Engagement Flexibilité et discrétion « A bord, les passagers se sentent comme chez eux » Sans halte de ravitaillement, il vole jusqu’à New York ou Delhi, transporte des conseillers fédéraux, effectue des transports de matériel et peut même desservir des régions en crise. Qui donc ? Le service de transport aérien de la Confédération (STAC). Ce dernier est composé de nombreux pilotes et des mécaniciens sur aéronefs du détachement de Belp. Nerina Eugster, communication Forces aériennes Sur l’aéroport de Berne-Belp, la base d’affectation du STAC, la disponibilité est permanente. L’équipe encadrée par Andreas Seitz, le chef du détachement de Belp, tourne à plein régime. Elle assure la disponibilité des hélicoptères et des jets, veille à leur exploitation et à leur entretien. Les horaires officiels du service de vol des Forces aériennes, allant de 8h à 17h, n’ont pas cours ici. « Les avions long-courriers arrivent souvent de nuit, explique le chef du détachement. Nous nous adaptons aux besoins des passagers. Une machine arrive tard dans la soirée, nous sommes prêts. Un conseiller fédéral doit précipitamment effectuer un voyage de service, le STAC est là. » A Berne, il n’y a pas de fermeture des pistes et de partenaires classiques disponibles seulement pendant les heures de bureau. En sus du maintien des divers avions et hélicoptères, l’équipe d’Andreas Seitz s’occupe donc également de l’infrastructure et de l’exploitation de la base. En qualité de loadmaster, elle veille de plus au transport adéquat de personnes et de matériel. « Cette diversité rend mon travail très intéressant », explique Andreas Seitz en souriant. Les débuts du STAC Depuis plus de vingt ans, Andreas Seitz travaille pour le STAC, qui n’existe sous sa forme actuelle que depuis 2005. Selon le divisionnaire Bernhard Müller, chef de l’Engagement des Forces aériennes, il existait deux services de transport aérien jusqu’en 2004 : le service de transport aérien de la Confédération, qui était rattaché à l’Office fédéral de l’aviation civile (OFAC) et qui couvrait les besoins des six départements civils, et le service de transport aérien des Forces aériennes, compétent pour le DDPS. Sur la base de l’examen des tâches, l’OFAC a dû renoncer à ses activités opérationnelles afin de pouvoir se concentrer sur ses fonctions d’autorité de régulation et de surveillance. C’est pourquoi le STAC actuel a été créé, couvrant les besoins de l’ensemble des départements. Et selon Hansueli Bänziger, chef Pilot Crew Training, ce principe fondateur a fait ses preuves : « Aujourd’hui, c’est la Centrale d’engagement des transports aériens (Cen ta) à Dübendorf qui gère l’ensemble des ressources. La Cen ta peut décider spontanément d’engager des avions et des hélicoptères ou d’effectuer des changements, raison pour laquelle le STAC a une disponibilité extrêmement élevée ». Des vieilles connaissances Prestation unique Flexibilité, disponibilité constante, sécurité et confidentialité : voilà ce qui définit le STAC. Ce n’est cependant pas tout : « Les pilotes du STAC accomplissent aussi des engagements dans des zones en crise ou des zones de vol militairement restreintes, sans qu’il ne soit nécessaire de régler des questions d’assurance avant le départ. Les jets du Conseil fédéral, notamment, servent de plus à des fins de représentation, déclare le divisionnaire Müller. Un service civil ne pourrait pas offrir une telle palette de prestations. Je suis fier de notre service, des prestations que nous avons l’honneur de fournir au quotidien pour le gouvernement, et donc pour notre pays ». Photo : DDPS Selon Hansueli Bänziger, les pilotes du STAC connaissent bien leurs clients réguliers. Souvent, les conseillers fédéraux jettent un œil dans le cockpit pour voir avec qui ils volent et dire brièvement bonjour. Il nous confie que la façon dont les passagers passent le temps de vol diffère grandement. Si certains profitent de l’occasion pour se détendre, d’autres travaillent ou mènent des entretiens. « A bord, les passagers se sentent comme chez eux. La confiance qu’ils nous témoignent est un vrai atout pour le STAC. Les passagers nous connaissent et savent qu’ils peuvent mener des entretiens confidentiels à bord, car la discrétion est garantie », précise-t-il. Pour les pilotes, un engagement auprès du STAC comporte une grande responsabilité. En particulier pour les destinations à l’étranger, ils doivent constamment garder une vue d’ensemble. Il s’agit d’anticiper les imprévus, de faire preuve d’initiative, de s’adapter aux changements d’heures, de veiller aux réserves de kérosène. Bref : d’offrir au passager des conditions de voyage optimales. Au STAC, la disponibilité est permanente afin de répondre aux besoins de la Confédération. armée.ch Forces aériennes 1 / 16 7 Formation Camp de survie en montagne Apprendre à survivre en haute montagne Chaque pilote des Forces aériennes doit être capable de survivre quelques jours dans des conditions difficiles : que ce soit en montagne, en forêt ou en milieu aquatique. C’est ainsi que chaque classe de l’école de pilote séjourne sept jours durant sur les hauteurs de Loèche-les-Bains, afin d’apprendre les bases de la survie en haute montagne. Reportage au cœur de cet apprentissage indispensable à chaque pilote. Delphine Allemand, communication Forces aériennes En ce dimanche, la Gemmi, au-dessus de Loèche-les-Bains, revêt des airs de Sibérie : vents violents, chutes de neige abondantes et brouillard très dense. C’est dans ces conditions hivernales que les quinze élèves pilotes de la volée 2011 (PK11 et PK14) ont vécu leur première journée et leur première nuit de survie. « L’objectif est que chaque équipage d’aéronef soit capable de survivre dans des conditions difficiles jusqu’à l’arrivée des secours », précise le lieutenant-colonel Markus Zürcher, chef du service spécialisé survie des Forces aériennes. « Nous leur enseignons les bases de la survie », ajoute-t-il. Pour cela, le chef est entouré d’une équipe bien rodée, renforcée par des guides de montagne chevronnés. Les bases de la survie Le stage de survie de sept jours se déroule en deux temps. Le début de la semaine est dédié aux théories de survie en haute montagne, notamment à la construction d’un bivouac (un abri dans la neige), aux secours après une avalanche, et au contenu du paquet de survie de chaque type d’aéronef. Après trois jours, le moment clé de la formation arrive. Cette journée du dimanche est consacrée à la construction des bivouacs. Après une séance de théorie, les élèves pilotes se mettent à l’œuvre. L’objectif étant de terminer le bivouac avant la nuit. Quelques heures plus tard, la construction est déjà bien avancée et certains peuvent se consacrer aux fourneaux. Dans chaque paquet de survie d’aéronef se trouve un petit réchaud pour faire fondre la neige et utiliser l’eau avec les rations de survie. Faire ses expériences Les différents stages de survie s’inscrivent dans le cursus de l’école de pilote des Forces aériennes. En une année, les élèves pilotes sont formés et découvrent la survie en haute montagne, en forêt et en milieu aquatique. La durée totale de ces formations est de cinq semaines, avec toujours le même objectif : être capable de survivre dans différentes conditions. Tous les participants sont ainsi aptes à être engagé dans des missions internationales. Ils sont certifiés selon la norme internationale SERE B (Survive, Evade, Resist, Extract). Les pilotes professionnels ont par la suite chaque année une journée de survie comme répétition. même s’il ne fait que 1,5 m de long, ce lit protège très bien du froid et permet de dormir dans n’importe quelles conditions. Au lende-main de cette première nuit à l’extérieur, les futurs pilotes sont plutôt positifs et tirent leurs premiers enseignements. « Le toit de notre abri de neige commence déjà à s’affaisser, il va falloir creuser cet après-midi », confie l’un d’eux. « Notre bivouac est trop grand pour deux personnes, on perd beaucoup de chaleur au fil des heures », répond un autre. « Le bivouac n’est pas très confortable, mais c’est toujours mieux que de dormir dehors », ajoute un troisième. Pour Markus Zürcher, l’essentiel est là. « Il est primordial qu’ils fassent leurs expériences et puissent s’améliorer tout au long de la semaine ». Ils ont en effet jusqu’à jeudi matin pour devenir de parfaits survivants. Les secours après une avalanche Lorsque l’on se trouve dans un environnement de haute montagne, certains risques sont à prendre en considération, notamment les avalanches. Après cette première nuit en extérieur, la formation se poursuit. Le programme de la matinée est consacré aux bases du secourisme après une avalanche. Les apprentissages clés se font sur quatre postes. Durant la matinée, les élèves pilotes se rendent de poste en poste : l’utilisation du barryvox pour localiser les éventuelles per- Photos : Delphine Allemand « La première nuit dehors est toujours un moment particulier », confie M. Zürcher. Certains dorment dans les bivouac construits pendant la journée tandis que quatre futurs pilotes de jet s’installent dans les dinghys. Il s’agit d’une sorte de radeau gonflable qui se trouve dans le paquet de survie du siège éjectable de chaque avion à réaction. « Il ne faut pas être trop grand pour le dinghy », plaisante un élève pilote. Mais Le saviez-vous ? L’élève pilote fait fondre la neige avec le réchaud à disposition. 8 armée.ch Forces aériennes 1 / 16 Une fois gonflé, les dinghys sont prêts à être utilisés. Formation La recherche de disparus avec la sonde à avalanche se fait de manière minutieuse. sonnes prises au piège dans l’avalanche, les recherches avec les sondes d’avalanche, les techniques appropriées pour creuser avec la pelle afin de récupérer les blessés et enfin les premiers secours à prodiguer aux victimes en attendant les secours sous les conseils d’un médecin de milice. Tout est passé en revue. La mise en pratique des théories du matin ne tarde pas. A peine la pause de midi est-elle terminée que l’on annonce une avalanche aux alentours de la Gemmi. Branle-bas de combat dans le réfectoire. C’est maintenant aux élèves pilotes de s’organiser et de prendre leurs responsabilités pour relever le défi mis en place par les guides de montagne. A la fin de l’exercice, le bilan est positif. « Les futurs pilotes d’hélicoptère devront peut-être une fois dans leur carrière apporter de l’aide lors d’un accident d’avalanche. Cet exercice leur donne une idée de ce qui se passe au sol et comment leur engagement peut aider », conclut Markus Zürcher. Les théories et les mises en pratique vont se poursuivre encore quelques jours. Pour les futurs pilotes, cela ne fait que commencer. En effet le prochain rendez-vous est déjà fixé au mois d’août sur les bords du lac de Neuchâtel. Il va falloir se mouiller ! Une tempête de neige s’abat sur la Gemmi, au-dessus de Loèche-les-Bains. Savoir se servir du barryvox est indispensable après une avalanche. armée.ch Forces aériennes 1 / 16 9 Environnement Une action pour l’environnement à Payerne Des nichoirs dans les casernes Photos : Delphine Allemand Dans le courant du mois de mars, des nichoirs ont été installés dans l’enceinte des casernes d’aviation et de défense contre avions de la Place d’armes de Payerne. Leur particularité ? ils ont été construits par les élèves des écoles de Payerne. Une jolie collaboration pour l’environnement. Les élèves de l’école primaire étaient pressés de voir leur propre nichoir sur un arbre. Delphine Allemand, communication Forces aériennes Placé sous la responsabilité de Madame Audrey Megali, biologiste, le projet des nichoirs a trouvé son aboutissement en cette belle journée du mois de mars. En effet, ce matin-là, les écoles primaires ainsi que la 10ème année de Payerne avaient rendez-vous sur la Place d’armes afin d’y installer leur nichoir, qu’ils ont fabriqué eux-mêmes lors de leur cours de travaux manuels. « Nous avons mis environ huit leçons pour les préparer », précise fièrement un élève de l’école primaire. En tout ce sont quelques 20 nichoirs qui ont été accrochés sur les arbres des casernes d’aviation et de défense contre avions de la Place d’arme de Payerne. Des lieux propices Dans le cadre du programme NPA (nature, paysage et armée), plusieurs mesures sont prises sur les Bases aériennes ou les place d’armes pour veiller à l’environnement. L’une d’entre elles est l’installation de nichoirs pour les oiseaux. L’objectif étant de leur donner un abri pour qu’il puisse faire leur nid dans un lieu où le bruit est limité, l’orientation est ensoleillé et les passages humains sont 10 armée.ch Forces aériennes 1 / 16 moindres. Les étendues de gazon des casernes ainsi que les arbres qui y sont plantés répondent très bien à ces critères. « Nous souhaitons aussi attirer les oiseaux en ville et non aux abords des pistes de décollage pour éviter les incidents », précise la biologiste. En effet, chaque année plusieurs collisions se produisent entre les oiseaux et les aéronefs. L’idée d’intégrer les écoles aux projets des nichoirs est venu du commandant a i de la place d’armes et de l’instruction en formation / l’école d’officiers aviation 82 (IFO/EO av 82). « La collaboration avec la commune de Payerne est importante pour moi ; c’est une belle opportunité de se rencontrer et de leur présenter nos activités », explique le lieutenant colonel EMG Rolf Imoberdorf, commandant IFO/EO av 82. C’est donc avec beaucoup de plaisir qu’il a accueilli les quelques trente élèves d’écoles primaires ainsi que les dix élèves de 10ème année pour l’installation de leur nichoir. au printemps », se réjouit Madame Megali. En effet, dans certain cas, la nidification se passe rapidement et parfois, elle peut prendre plusieurs années, voire même 10 ans. La biologiste n’oubliera pas de tenir informé les élèves de Payerne sur leur projet et en passant devant les casernes, certains jetteront certainement un œil sur les arbres et reconnaitront leur construction. Reste plus qu’à espérer que les oiseaux y trouvent aussi leur bonheur. Un peu de patience Petite à petit avec l’aide des biologistes et des collaborateurs de la Base logistique de l’Armée, les nichoirs ont été posés sur les arbres sélectionnés. « Avec un peu de chance, certains nichoirs pourraient déjà être utilisés La pose de nichoirs sur les Places d’armes fait partie des mesures prises dans le cadre du programme nature, paysage et armée. Engagement Nouveau camion pour le piquet de sauvetage Le piquet de sauvetage grossit Photos : Delphine Allemand La Base aérienne de Payerne compte un nouveau venu dans ses troupes. Il est grand, très lourd et est prêt à intervenir sur chaque aéronef en cas de besoin. Il s’agit du nouveau camion « Rosenbauer Panther » du piquet de sauvetage. Le nouveau véhicule du piquet de sauvetage impressionne notamment par sa taille. Delphine Allemand, communication Forces aériennes Lorsque l’on entre dans ce hangar, on ne voit que lui. Les dimensions du nouveau véhicule « Rosenbauer Panther » du piquet de sauvetage sont impressionnantes : 12 m de long pour 3 m de large et 3m 85 de haut. Il peut contenir environ 14’000 litres d’eau, plus du double de la capacité actuelle des autres véhicules d’extinction lourds utilisés (6600 litres). « Le gain en autonomie et en personnel peut être conséquent avec le Panther », se réjouit Pierre Dubi, chef safety sur l’aérodrome de Payerne. Avec l’introduction du camion et son grand réservoir d’eau, le véhicule peut intervenir plus longtemps et sur des plus grands aéronefs sans pour autant augmenter le personnel sur place ou chercher des véhicules en renfort sur les autres bases aériennes, ce qui était le cas jusqu’ici. De plus, les véhicules d’extinction lourds actuels IVECO 03 arriveront en fin de vie ces prochaines années. « Les travaux de planification de leur remplacement ont déjà débuté », explique Dubi. Le futur véhicule sera donc aussi introduit petit à petit sur les autres bases aériennes suisses dans quelques années. Toujours prêt Le piquet de sauvetage est la force d’intervention principale sur tous types d’aéronefs. Lors de chaque incident mineur ou majeur, de la collision d’un aéronef avec un oiseau à une panne de moteur jusqu’au crash, le piquet de sauvetage garantit la sécurité des équipages. « Chaque année, nous avons une quarantaine d’alarmes », confie le chef safety. En effet, lorsqu’il y a des vols sur la Base aérienne, le piquet de sauvetage se tient prêt. « Nous sommes aussi prêt lorsque Payerne est la base de dégagement pour le service de transport aérien de la Confédération (STAC) au cas où les avions ne pourraient pas atterrir à Berne », précise-t-il. Un défi de planification important pour le piquet de sauvetage de Payerne qui compte quelques 60 collaborateurs. Pour assurer le service de piquet ce sont minimum trois personnes, voire huit selon le type d’aéronef, qui sont mobilisées sans compter les collaborateurs de Skyguide, de l’atelier radar et des chauffeurs pour éventuellement ramener les équipages et passagers sur le lieu d’atterrissage initialement prévu. Formation spécifique Afin de pouvoir utiliser ce nouveau véhicule, professionnels et miliciens doivent suivre une formation spécifique qui comprend la connaissance de l’engin, la conduite et l’utilisation des installations d’extinction. Les exercices pratiques peuvent se faire sur la maquette F/A-18 ou sur de véritables aéronefs. L’extraction d’un pilote ou un feu déclenché sous l’avion font partie des scénarios d’instruction. Les professionnels sont formés petit à petit et utilisent le Panther depuis cet automne. Quant à la milice son tour viendra. En effet, les premiers seront formés cet automne. Il faudra encore patienter jusqu’à ce que chacun puisse l’utiliser. Pierre Dubi, chef safety de la Base aérienne, se réjouit des nombreux avantages de ce nouveau camion. armée.ch Forces aériennes 1 / 16 11 FOAP aide cdmt 30 Engagement du groupe météo 7 L’état-major, véritable épine dorsale Le groupe météo 7 fait partie depuis plusieurs années du dispositif mis en place lors du Forum économique mondial (WEF) à Davos. Il récolte, traite et transmet des données météorologiques, en premier lieu pour garantir la sécurité du trafic aérien. Son action se déploie sur une grande partie du territoire helvétique. L’engagement des compagnies est orchestré par l’étatmajor depuis les rives du lac de Zurich. Celui-ci est à la fois fournisseur de prestations et organe de conduite, contribuant ainsi de manière essentielle au succès de l’engagement dans le cadre du WEF. Of spéc (cap) Stephan Schmucki, communication FOAP aide cdmt 30 Travail d’état-major pour les troupes sur le terrain Les militaires du groupe météo 7, placés sous la responsabilité du premier-lieutenant Tim Waldburger qui dirige une station météo durant le WEF 2016, lancent un ballon de sondage en Thurgovie. L’objectif est de récolter différentes données telles que la pression, la température, le taux d’humidité ou la vitesse du vent et de les livrer au centre des opérations, le Air Operation Center (AOC) à Dübendorf. Au même moment, quelque part dans l’Oberland zurichois, un soldat météo gravit les pentes gelées d’une colline. Il observe les nuages, enregistre les maxima et les minima ainsi que d’autres paramètres météorologiques sur sa tablette électronique. Ni les bourrasques de neige qui entravent sa vue, ni ses doigts engourdis ne l’empêchent de saisir vivement les données. Le soldat répète la procédure toutes les heures et annonce toute variation météorologique soudaine. Cette fréquence est nécessaire pour que les prévisionnistes puissent établir un modèle exact à l’intention des pilotes. Les membres du groupe météo 7 de la formation d’application d’aide au commandement 30 (FOAP aide cdmt 30) apportent une contribution importante à l’engagement des Forces aériennes durant le WEF. Un service de coordination, de conduite et de planification est toutefois nécessaire pour que les différentes compagnies puissent remplir leur mission. Le lieutenant-colonel Urs Fetz en assure le commandement avec son état-major. Son rôle est de garantir l’exécution du mandat global avec les compagnies. « Le travail d’état-major a pour but d’appuyer les troupes sur le terrain », affirme le major EMG Steven Jauquier, remplaçant du commandant. Les responsables des différents domaines de base de conduite et leurs équipes sont stationnés près du lac de Zurich. Au poste de commandement, tout est propre en ordre. Les gens se connaissent bien et maîtrisent l’infrastructure. C’est de là que sont gérées toutes les fonctions spécialisées nécessaires à l’engagement. Etant donné cette grande hétérogénéité, la conduite est loin d’être ai- L’état-major soutient la troupe depuis son bureau. 12 armée.ch Forces aériennes 1 / 16 FOAP aide cdmt 30 sée. L’organisation décentralisée des compagnies, avec des emplacements répartis de la Suisse romande aux Grisons, constitue une difficulté supplémentaire. Pour faire face à ce défi exigeant, le commandant Fetz et ses collaborateurs d’état-major travaillent main dans la main. Activité des domaines de base de conduite sur mandat du commandant Photos : of spéc Sandro Büchler Le capitaine Oliver Spenger, chef du domaine de base de conduite 1 (DBC 1) est le bras droit du commandant. Il est responsable du triage et s’assure que les rapports de situation des compagnies sont bien livrés mais traite aussi des questions en rapport avec la gestion du personnel. Si, par exemple, le cuisinier de troupe venait à manquer, c’est le DBC 1 qui coordonnerait son remplacement. En tant que chef du DBC 2, le capitaine Dario Cervini est responsable du bulletin quotidien de la situation de menace générale pour les compagnies dans la zone d’engagement. Il dessine la tendance globale dans le domaine d’engagement et identifie les sources de danger potentielles. Dès qu’une information se révèle importante du point de vue de la sécurité, il la transmet aux compagnies et veille à la mise en place des mesures nécessaires, par exemple, selon les circonstances, au renforcement de la garde afin de prévenir L’état-major planifie et suit les performances de la troupe. des actes de sabotage. Le DBC 3, sous les ordres du capitaine Damian Zurmühle, dirige l’ensemble de auprès du public ? Et qui appuie le commandant dans les tâches de l’opération et travaille étroitement avec MétéoSuisse et d’autres inscommunication interne ? Le responsable presse et information (PIO tances. Cette coordination doit permettre de comparer les données disponibles et d’adapter le mandat aux besoins particuliers, par pour public information officer) du groupe météo 7 est Sebastian exemple à ceux des prévisionnistes. Lorsque le poste d’engagement des Schmidt. Sa fonction constitue un pivot central de la communication interne et externe du groupe avec, lorsque cela s’avère nécessaire, des Forces aériennes confie un mandat spécial, le DBC 3 est chargé de la contacts avec le service de communication des Forces aériennes à répartition des tâches et du contrôle aux moyens de divers instruments, Berne. « J’apprécie l’autonomie qu’offre cette fonction. Elle me laisse tels que les dossiers de poste. En contact avec les régions territoriales et la Base logistique de beaucoup de liberté pour planifier les activités. J’ai par exemple pu faire l’armée, le major Marco Michel, chef du DBC 4, doit connaître les venir cinq médias pour couvrir la cérémonie de prise de l’étendard besoins logistiques des compagnies. Avant le début de l’engagement sur l’Albisgüetli zurichois », explique Sebastian Schmidt. Le PIO est déjà, il fait la liste des moyens nécessaires et s’assure qu’ils soient aussi responsable du journal interne de la troupe qui, outre sa fonction disponibles dans les délais. En cas de commande supplémentaire informative, est un moyen de promouvoir le sentiment d’appartenance pour une compagnie, c’est également le major Michel qui assure la au sein du groupe. coordination. La restitution du matériel et le rétablissement de sa disponibilité sont aussi de son ressort. A la fin de l’engagement en Amélioration perpétuelle de la qualité faveur du WEF, tous les responsables logistiques des compagnies En tant que chef du domaine spécialisé Information et communication, le major Christoph Guntermann apprécie l’influence technique doivent être coachés dans ce sens. qu’il exerce sur le déroulement de l’engagement. Il considère comme La liaison entre les différentes compagnies, le groupe et le centre des opérations est chiffrée. C’est le DBC 6, conduit par le major un enrichissement personnel l’expérience acquise qu’il peut aussi Christoph Guntermann, qui est responsable des moyens télématiques. utiliser dans ses activités au civil : « Savoir comment répartir des Il commande les téléphones, fax et ordinateurs portables et vérifie que tâches et structurer un projet sont des connaissances que je peux ces instruments sont utilisés correctement durant l’engagement dans parfaitement utiliser dans mon environnement professionnel. » Mais le cadre du WEF. Les contrôles de qualité permettent de garantir la pour l’état-major, le savoir-faire de cet ingénieur électricien à l’EPF disponibilité des annonces, contribuant ainsi à ce que l’engagement est aussi un avantage. « L’idéal, c’est que les deux parties en profitent du groupe météo 7 pendant le WEF soit réussi. afin de réaliser le meilleur produit ». Fort de cette devise, il applique cette exigence également à l’engagement en cours : « Je souhaite que Communication sous contrôle notre prestation soit toujours de la plus haute qualité ». Et de conclure : Comment un groupe réagit-il en cas de questions des médias ? Est-il « Finalement, ce qui compte, c’est que tous les participants rentrent habilité à promouvoir l’image des compagnies de manière proactive chez eux en bonne santé une fois le devoir accompli ». armée.ch Forces aériennes 1 / 16 13 FOAP aide cdmt 30 Le gr rens 6 en mission Halte aux intrus ! Pendant le Forum économique mondial (WEF) à Davos, l’espace aérien au-dessus du site est fermé. Le respect de cette zone d’exclusion aérienne est garanti par radars. Les aéronefs évoluant à basse altitude et qui n’apparaissent pas sur les écrans radar sont immédiatement repérés par le groupe de renseignement 6 des Forces aériennes (gr rens 6). Ce dernier signale en quelques secondes toute présence non autorisée à la centrale d’engagement. Of spéc Sandro Büchler (cap), comm FOAP aide cdmt 30 Répartis sur l’ensemble du territoire grison, les postes d’observation du gr rens 6 sont parfois difficiles d’accès. Les récentes chutes de neige ne sont pas pour améliorer la situation. Cela n’empêche toutefois pas l’adjudant d’état-major Bernhard Aggeler de se rendre sur certains de ces sites décentralisés peu avant le début du WEF. Responsable de l’instruction du groupe, il vient donner un coup de main aux troupes lors des derniers préparatifs et contrôler que tout fonctionne bien. Chaque seconde compte Lorsque la sonnerie de l’école retentit Les contrôles effectués par Bernhard Aggeler sont primordiaux, car les postes d’observation doivent fonctionner de manière autonome pendant l’engagement. Chaque détachement doit en effet assurer seul l’exploitation de sa position. Cela comprend la préparation des repas, la répartition du travail par roulement des équipes et l’observation continue des mouvements aériens. « Nous ne demandons le soutien de l’état-major que si tout va de travers », explique le sergent Patrick Neuenschwander dans le poste d’observation. A ce moment précis, la sonnerie de l’école qui héberge le sergent Neuenschwander et ses camarades retentit. Cela signifie qu’il a terminé son service. L’équipe du matin arrive dans le poste. Le thermomètre est toujours en-dessous de zéro. Les deux soldats se secouent d’abord pour faire tomber la neige de leurs vêtements, puis se mettent directement en position pour scruter le ciel. «Tout est en ordre ! », constate Bernhard Aggeler avant de prendre congé des soldats. Photo : of spéc Sandro Büchler Les soldats du gr rens 6 observent attentivement tous les mouvements aériens. La plupart du temps, il leur suffit d’entendre le bruit émis par l’aéronef qui s’approche pour savoir de quel type d’appareil il s’agit. A l’aide de jumelles, ils vérifient ensuite si l’hélicoptère ou l’avion en question est un engin civil ou militaire. Puis, ils annoncent l’objet détecté à l’Air Operation Center (AOC) à Dübendorf au moyen du périphérique d’entrée. Outre la surveillance du ciel, ils recherchent également les menaces potentielles au sol et suivent l’évolution de la météo et du trafic routier. Les annonces relatives à une présence non autorisée doivent être communiquées sans délai, car chaque violation de la zone d’exclusion aérienne donne lieu à une intervention des Forces aériennes. Tout dépend donc de la capacité de réaction et de l’œil aiguisé des observateurs, mais également de la technique utilisée. Chaque seconde compte ! Cette année, les soldats ont été confrontés à une menace inhabituelle. « Au début de l’engagement, le risque d’incendie de forêt était élevé. Heureusement, des chutes de neige sont tombées lorsque nous mettions en place le dispositif, ce qui a sensiblement diminué ce risque. Toutefois, cette neige fraîche n’a pas eu qu’un impact positif : elle a aussi augmenté le danger d’avalanche », raconte Bernhard Aggeler. Analyser en permanence tous les dangers qui pourraient entraver l’accomplissement de la mission fait partie des tâches de l’état-major. Peu importe la météo, les tâches d’observation exigent une concentration maximale. 14 armée.ch Forces aériennes 1 / 16 FOAP aide cdmt 30 Photo : sgt Mathias Berli Qu’il fasse nuit ou qu’il neige, les soldats météo recueillent et communiquent des données. (Photo : Mark Wyss) Depuis leur poste d’observation bien camouflé, les soldats observent le trafic aérien et routier. armée.ch Forces aériennes 1 / 16 15 FOAP aide cdmt 30 Deux groupes pour une vue complète de la situation aérienne Tous les systèmes de radar ne se ressemblent pas La surveillance de l’espace aérien à toutes les altitudes de vol dans le but d’établir une image complète de la situation est une mission de la formation d’application d’aide au commandement 30 (FOAP aide cdmt 30). Cette tâche à responsabilité demande une bonne organisation, des ressources à la pointe de la technologie et des collaborateurs disposant de connais sances techniques spécialisées. Car il est bien clair que tous les systèmes de radar ne se ressemblent pas, chacun étant adapté à ses fonctions particulières. Maj Kathrin Loppacher, cheffe comm FOAP aide cdmt 30 La formation d’application comprend six formations de milice œuvrant en faveur des Forces aériennes. Parmi ces groupes, quatre proposent des prestations respectivement dans les domaines de la conduite de la guerre électronique (CGE), du renseignement, de la météo et de la transmission. Deux fournissent des données radar, mais l’analogie s’arrête là. Le groupe radar 1 des Forces aériennes (gr rad 1), en collaboration avec le personnel civil de la Base d’aide au commandement (BAC), assure la logistique, la sécurité et l’exploitation des installations radar aménagées au sommet de montagnes en Suisse. Ces installations font partie du système militaire de surveillance de l’espace aérien FLORAKO. L’engagement du gr rad 1 permet de garantir la capacité à durer des installations radar. Tandis que le système FLORAKO, d’une por- 16 armée.ch Forces aériennes 1 / 16 tée de 300 km, surveille les mouvements dans l’espace aérien supérieur, le radar tactique d’aviation mobile TAFLIR enregistre les données de l’espace aérien inférieur, en-dessous d’une altitude de 3000 m. L’exploitation du radar TAFLIR, dont la portée est de 100 km, est assurée par le groupe radar mobile 2 des Forces aériennes (gr rad mob 2). Ce système permet de surveiller des zones non couvertes par les installations fixes. Positions mobiles ou travail en haute montagne Les soldats radar du groupe 2 travaillent par roulement, garantissant ainsi un engagement 24 h sur 24, également en conditions difficiles. Sur la position du TAFLIR, l’ordre est de mise, les sentiers sont recouverts de copeaux de bois et les véhicules parqués au millimètre près. Les conteneurs servant d’abris durant la nuit sont aménagés de manière fonctionnelle et des panneaux indicateurs sont même mis en place pour faciliter l’orientation sur l’emplacement. Ce lieu de séjour temporaire, conçu de manière autonome par les militaires qui doivent aussi en assurer le chauffage, doit pouvoir offrir une protection par tous les temps. Pour le groupe 1, l’emplacement particulier de FLORAKO demande une aptitude au travail en haute montagne ainsi qu’une bonne condition physique. La section de protection des ouvrages est en première ligne en cas d’incendie : c’est à elle qu’incombent la lutte contre le feu et le sauvetage des blessés. Transport de matériel et télécabines FLORAKO est donc définitivement installé sur les cimes. En revanche, le déplacement d’une position TAFLIR peut rapidement s’avérer une tâche herculéenne car, pour des raisons tactiques, il ne peut pas être planifié à l’avance. En cas de danger, le poste d’engagement peut ordonner de quitter les lieux. Le transfert de plusieurs tonnes de Photos : sdt Milan Rohrer et sdt Tim Schoch FOAP aide cdmt 30 Le groupe radar 1 assure la capacité à durer et transmet toutes les informations radar aux Forces aériennes. Contacts et autonomie Le radar exploité par le groupe 1 est très éloigné de toutes structures médicales. En outre, si le chemin pour y accéder peut sembler idyllique, il est assurément peu praticable. Par conséquent, au minimum un médecin est affecté à chaque compagnie afin de garantir une prise en charge médicale de base. Il ne s’agit pas d’un luxe mais d’une nécessité pour dispenser les premiers soins sur place. Le transport rapide d’un patient n’est en effet possible que par hélicoptère et, à cette altitude, dépend toujours fortement des conditions météo. Collaboration pour une vue complète de la situation Le groupe radar mobile 2 acquiert et livre des informations concernant l’espace aérien inférieur. matériel, y compris la cuisine et le camp, doit être minutieusement planifié en donnant toujours la priorité à la sécurité. Que ce soit dans la protection des ouvrages ou dans les tâches sanitaires, l’élément sécurité prévaut également pour le gr rad 1 lors des permanences effectuées en collaboration avec les collaborateurs civiles de la BAC. La spécialisation, des connaissances techniques pointues et le sens des responsabilités sont gages de succès. Cependant, si le gr rad mob 2 déplace son matériel dans des camions, c’est en télécabines que s’effectue une partie du transport du matériel du gr rad 1. Les deux groupes récoltent, au moyen de leur système de radar respectif, les informations destinées à établir une image de la situation aérienne (recognized air picture) aussi complète que possible. La capacité des Forces aériennes à répondre à tous types de situations en dépend. Les deux groupes sont appuyés dans leur tâche par les autres groupes de la FOAP aide cdmt 30 (CGE, renseignement, transmission et météo). Nous aurons l’occasion de revenir plus précisément sur leur rôle dans une prochaine édition d’armee.ch. armée.ch Forces aériennes 1 / 16 17 FOAP aide cdmt 30 Des volontaires pour effectuer des transports Coup de main aux militaires en service Lorsque les écoles de la Formation d’application d’aide au commandement 30 (FOAP aide cdmt 30) atteignent les limites de leurs capacités en matière de transport, l’association zurichoise des troupes motorisées, la GMMZ (pour Gesellschaft der Militär-Motor fahrer des Kantons Zürich) vient en renfort. Elle effectue des transports lors d’exercices et de marches dans le cadre d’activités hors du service. En 2014 et 2015, elle a ainsi apporté son appui à 18 reprises pour un total de 64 jours-hommes. Maj Kathrin Loppacher, cheffe comm FOAP aide cdmt 30 « Ces dernières années, la GMMZ nous a donné un précieux coup de main, notamment en déplaçant de nombreux véhicules pour les écoles et en effectuant des engagements de manière ponctuelle auprès de groupes d’aide au commandement », explique le lieutenant-colonel Max Dahinden, remplaçant du chef d’état-major de la FOAP aide cdmt 30. Les demandes de transport sont déposées par la GMMZ et autorisées par l’unité Tir et activités hors du service. Ainsi, les conducteurs formés à l’armée sont non seulement assurés auprès de l’assurance militaire, mais également autorisés à conduire des véhicules militaires en uniforme et soumis au droit pénal militaire. En revanche, ils ne reçoivent ni ordre de marche ni compensation sous forme de solde, d’APG ou de jours de service imputés. Ils accomplissent ces engagements à titre volontaire dans leur temps libre ou pendant leurs vacances. Une situation gagnant-gagnant Feed-back immédiats « Au temps d’Armée 95, nous étions chargés de déplacer, pour la formation d’application, des véhicules entre le Centre logistique d’Hinwil et les sites de Kloten/Bülach. Avec l’introduction du modèle à trois débuts d’ER, tout a changé. Depuis, nous effectuons principalement des engagements pour les écoles lorsque, dans le cadre d’exercices, les capacités de transport de la troupe sont insuffisantes ou que les moyens requis ne sont pas disponibles, notamment lors des marches de 40 km », précise l’adjudant Klaus. Il avoue cependant que ce type de mission n’est en général par très passionnant : « L’armée fait appel à nous essentiellement en cas de problèmes de capacité. Les engagements lors de manifestations d’envergure telles que AIR14 sont bien sûr plus intéressants que le transport de sacs à dos et de vélos jusqu’à une station de subsistance intermédiaire ». Il souligne toutefois le fait que la reconnaissance témoignée sur place par les participants est très gratifiante et que les feed-back sont immédiats. Photo : FOAP aide cdmt 30 « Grâce à ces engagements, les conducteurs peuvent également renforcer de manière ciblée leurs compétences de conduite de véhicules militaires en dehors des cours de répétition ; ils font ainsi pleinement honneur à l’esprit de milice », explique l’adjudant Bruno Klaus, vice-président de la GMMZ. Et d’ajouter : « C’est donnant-donnant : nous proposons des prestations de transport lors de manifestations et d’exercices et pouvons en échange utiliser sans grande bureaucratie des véhicules et certaines infrastructures pour nos activités hors du service ». Parmi les 28 sections que compte la Fédération suisse des sociétés de troupes motorisées, la GMMZ est l’une des deux plus grandes. Ses quelque 500 membres peuvent accomplir des engagements lors de plus de 25 activités hors du service par an, et cela, pas uniquement pour la FOAP aide cdmt 30. « Nous mettons également des conducteurs à disposition dans le cadre de grandes manifestations telles que des fêtes fédérales, nous assurons le service de navette lors de licenciements de militaires et appuyons d’autres associations actives hors du service pour le transport de personnes et de matériel », explique l’adjudant Klaus. En mettant à disposition des conducteurs, la GMMZ rend un précieux service à la Formation d’application d’aide au commandement 30 et fait honneur à l’esprit de milice. 18 armée.ch Forces aériennes 1 / 16 FOAP av 31 Classe de pilotes 09 : obtention du brevet Claude Nicollier promeut 14 nouveaux pilotes militaires Le 10 décembre 2015, 14 jeunes hommes ont atteint leur but : ils ont obtenu leur brevet de pilote militaire à Weggis. Outre une allocution de l’invité Claude Nicollier, astronaute suisse et ancien pilote militaire, un show aérien du PC-7 TEAM et du Super Puma Display Team ont honoré les jeunes brevetés. Of spéc (maj) Sandro Genna, chef comm FOAP av 31 Comme conférencier, rien de moins que l’astronaute Claude Nicollier. Ce dernier, qui a commencé sa carrière impressionnante au milieu des années 60 en tant que pilote de milice auprès des Forces aériennes, a fait honneur aux 14 nouveaux pilotes militaires des Forces aériennes lors de la cérémonie de promotion, le 10 décembre 2015 à Weggis. Il est encore aujourd’hui le seul Suisse à avoir exploré le cosmos. Plus de quinze ans après son dernier voyage dans l’espace, le vaudois reste un vrai modèle pour nombre de pilotes militaires, et ce tant pour ses qualités humaines que ses compétences professionnelles. Comme presque personne d’autre, Claude Nicollier incarne les qualités requises pour exercer le métier de pilote militaire, à savoir une extrême précision même en situation de stress, une grande endurance et une saine ambition. A l’issue de la cérémonie, les sept pilotes d’avion et sept pilotes d’hélicoptères fraîchement brevetés n’ont pas manqué d’admirer, sur les rives du lac des Quatre-Cantons, le show aérien du PC-7 TEAM et du Super Puma Display Team en compagnie de l’ancien collaborateur de la NASA âgé de 71 ans. Photos : FOAP av 31 Les 14 pilotes militaires fraîchement brevetés et leur modèle, Claude Nicollier. Discours de l’astronaute et ancien pilote militaire Claude Nicollier lors de la cérémonie de promotion des pilotes militaires. Le colonel EMG Markus Thöni, commandant de l’école de pilotes a conduit la cérémonie de promotion. En l’honneur des nouveaux pilotes militaires, show aérien spectaculaire du PC-7 TEAM au-dessus du lac des Quatre-Cantons. armée.ch Forces aériennes 1 / 16 19 FOAP DCA 33 Mission de défense sol-air dans des conditions difficiles Engagement réel par -30 °C Alors que les puissants de ce monde se rencontraient à Davos lors du Forum économique mondial (WEF), la Formation d’ap plication de la défense contre avions 33 (FOAP DCA 33) a contribué à la sécurité de la manifestation en assurant la défense sol-air dans des conditions difficiles. Quelque 700 militaires du groupe de combat DCA 33, du groupe de DCA moyenne 34 et d’une partie du groupe d’engins guidés de DCA mobile 4 ont ainsi été engagés dans le secteur de Davos et en Engadine. Sdt Noël Graber, gr Comm FOAP DCA 33 Le blanc immaculé des montagnes grisonnes tranche avec le bleu éclatant du ciel. Tout autour de Davos, les pistes de ski sont damées et tracées. Mais dans les rangs de l’armée, personne ne pense aux plaisirs de la glisse. Il en va ainsi des soldats de la batterie de DCA moyenne 34/2. Leur unité de feu participe à un engagement réel au sein du groupe de combat DCA 33 avec deux canons de DCA de calibre moyen. Dès le contrôle d’accès à la position de la batterie, le ton est donné : 20 armée.ch Forces aériennes 1 / 16 il ne s’agit pas d’un exercice mais bel et bien d’un engagement réel. Une clôture de sécurité entoure les installations et les protège des regards indiscrets. Là, fusil d’assaut approvisionné, gilet pare-éclat et casque radio de rigueur, le soldat de sûreté Jesse Weder arrête tout visiteur qui voudrait pénétrer dans l’enceinte. Les ordres de marche et les pièces d’identité sont contrôlés avec soin. Responsable de la sécurité de la position, le soldat Weder ne néglige aucun point. Il faut dire que ces tâches ne sont pas nouvelles pour le soldat de DCA : « Rester attentif, contrôler les personnes, faire une patrouille de temps en temps… Nous avons appris tout cela lors des derniers CR ». Entre les deux canons de DCA et l’appareil de conduite de tir, l’appointé-chef Gabriel Larumbe s’affaire avec une pelle à neige. « C’est ma façon de faire la pause », s’exclame-t-il. Puisqu’il n’est pas de garde, le soldat radar se rend utile d’une autre manière. « Une position de DCA n’est jamais complètement terminée », explique-t-il en vidant sa pelle dans la forêt. Et d’ajouter : « Il y a toujours quelque chose à bricoler ou à FOAP DCA 33 améliorer ». Quand il n’est pas occupé à peller la neige, l’appointé-chef Larambe assure la surveillance de l’espace aérien, à partir du radar ou par observation visuelle. L’ambiance de la troupe est au sérieux : pas de discussions inutiles, pas de plaisanteries à la cantonade. Un engagement de longue date pour la DCA Pendant ce temps, le brigadier Marcel Amstutz, commandant de la FOAP DCA 33, accueille à Küblis une visite de travail de hauts gradés des Forces aériennes. « La DCA fait partie intégrante de l’engagement de l’armée dans le cadre du WEF », explique-t-il. Et de préciser : « D’une manière générale, notre mission est la même d’année en année. Mais il serait dangereux de parler de routine. Chaque WEF est différent ». Durant l’édition 2016 du Forum, le groupe de combat DCA 33 est engagé en Engadine, où il surveille l’espace aérien, et dans le secteur de Davos, où il exploite des canons de DCA moyenne prêts au tir en cas d’urgence. « Quelque 700 militaires et plus de 60 véhicules sont mobilisés pour cet engagement », détaille le colonel René Meier qui commande le groupe de combat. « Ces chiffres ne comprennent bien entendu pas uniquement les équipes de pièce et des radars. Nos mesures d’autoprotection nécessitent également beaucoup de personnel. A cela s’ajoutent encore la maintenance et l’échelon arrière ». Les canons de DCA moyenne engagés pour la protection du WEF font partie du réseau de capteurs DSA 10. Ils sont directement reliés à la centrale d’engagement de la défense aérienne. C’est de là que le feu serait déclenché en cas de nécessité. « La décision de tir relève du pouvoir politique ; sur le plan technique, nous sommes en tout cas prêts », explique le brigadier Marcel Amstutz. Retour sur la position. En cas d’ouverture réelle du feu, le soldat Dominic Hürlimann aurait fort à faire. Le canonnier DCA fait partie d’une équipe de pièce. « Nous espérons évidemment qu’il ne se passe rien », confie-til, tout en sachant qu’il est formé et prêt à agir en cas d’incident. « Chaque canonnier DCA a déjà participé à des tirs de DCA moyenne durant son instruction », explique-t-il. Selon lui, manipuler des munitions réelles ne change rien à la donne : « Les directives de sécurité sont strictes et nous les appliquons quoi qu’il arrive, que ce soit avec des munitions réelles ou avec des munitions d’exercice ». Pourtant, le soldat Hürlimann constate lui aussi que l’ambiance est particulière durant un engagement réel : « C’est vrai que nous avons un autre comportement. Lorsque nous sommes en exercice, tout le monde trouve le temps long et espère qu’un avion finisse par arriver. Mais ici à Davos, tout est différent. Nous sommes un peu tendus et espérons qu’aucun avion ne passe au-dessus de nous ». Moral au beau fixe grâce à une subsistance de qualité Le commandant du groupe de combat, le colonel René Meier, est satisfait de ses soldats. L’attitude et l’engagement de la troupe sont exemplaires : « Les militaires font exactement ce pour quoi ils se sont entraînés lors des derniers CR ». L’engagement est exigeant : les équipes des unités de feu assurent des gardes de 12 heures, suivies de 12 heures dans le secteur arrière, partagées entre déplacements, briefings, débriefings et repos en quantité. « La résistance est mise à rude épreuve durant la nuit, où les températures peuvent descendre jusqu’à moins 30 degrés », explique le colonel Meier. Dans ces conditions, il est selon lui essentiel d’entretenir le moral de la troupe, notamment en veillant à une subsistance de qualité. Et ce d’autant plus que les sorties sont interdites durant l’engagement dans le cadre du WEF, comme le souligne le colonel Meier : « L’accomplissement de la mission est notre priorité absolue ». Photos : FOAP DCA 33 Bonne visibilité lors de la surveillance de l’espace aérien. Canons de DCA moyenne dans le secteur d’engagement de Davos. Contrôle d’accès à la position de DCA. Larumbe : L’appointé-chef Larumbe dans le terrain : « Une position de DCA n’est jamais complètement terminée ». armée.ch Forces aériennes 1 / 16 21 FOAP DCA 33 Exercice sur le simulateur de conduite : une première pour les FA Suivi de la situation optimal et volonté exemplaire Photos : of spéc Christophe Ruchonnet Pendant l’exercice CHATRANG, des membres des Forces aériennes (FA) et de la Formation d’application de la défense contre avions 33 (FOAP DCA 33) se sont entraînés pour la première fois sur le simulateur de conduite de l’Ecole d’état-major géné ral. Un engagement avec TRIO – les trois systèmes de défense contre avions Stinger, Rapier et DCA moyenne – a été simulé. Il s’agissait de proposer aux officiers d’état-major un exercice réaliste en matière de planification de l’action et de suivi de la situation. La carte de localisation est encore indispensable pour le suivi de la situation. Of spéc Andy Abächerli, sdt Noel Graber, gr comm FOAP DCA 33 Le chatrang est l’ancêtre du shatranj arabe, la forme sous laquelle le jeu d’échecs est arrivé en Europe au Moyen Age. Alors que le chatrang consiste à mettre son adversaire échec et mat sur le plateau de jeu, l’exercice d’état-major CHATRANG visait à entraîner les commandants et les officiers d’état-major de la FOAP DCA 33 à la planification de l’action et, surtout, au suivi de la situation au moyen du simulateur de conduite. Il s’agissait d’une nouveauté à plus d’un titre. D’une part, c’était le baptême du feu des FA – ou, plus exactement, de la FOAP DCA 33 – sur le simulateur de conduite de Kriens. D’autre part, c’était la première fois que des commandants et des états-majors participaient à un exercice à trois échelons sur le simulateur. Dans le cadre de l’exercice CHATRANG, une centaine de membres de la FOAP DCA 33 étaient engagés à l’échelon du groupe de combat, du groupe et de la batterie. Tous ont été mis à contribution au cours de l’exercice de deux jours. Placé sous la responsabilité de l’Etat-major de milice de la FOAP DCA 33, l’exercice était dirigé par le brigadier Marcel Amstutz. La mission : la défense (aérienne) Lors de l’exercice, les officiers d’état-major du groupe de combat DCA 1, du groupe DCA moyenne 45, du groupe d’engins guidés de DCA mobile 11 et du groupe d’engins guidés de DCA légère 1 étaient confrontés au scénario suivant : dans une Europe divisée, deux factions s’affrontent par des moyens militaires pour obtenir la suprématie. La Suisse, quant à elle, est prise entre deux feux. L’un des belligérants est prêt à tout pour s’assurer la victoire militaire, même s’il faut pour cela envahir le territoire neutre de la Suisse. Simulateur de conduite La tâche centrale du commandement du simulateur de conduite de Kriens consiste à entraîner les états-majors dans le domaine du processus de suivi de la situation d’une manière efficace et économe en ressources, notamment en temps. Grâce au simulateur de conduite, il est possible de vérifier et d’améliorer la qualité, l’ampleur et l’intensité de l’instruction des commandants et des aides de commandement sur le plan des processus de conduite et d’état-major aux échelons de la Grande Unité et du corps de troupe. Le système permet de simuler des engagements de l’échelon inférieur ; la partie adverse / l’adversaire ; le terrain et l’environnement ; des facteurs limitants humains et techniques. Les éléments entraînés à l’échelle 1:1, c’est-à-dire qui sont vraiment présents ou qui doivent être réalisés activement, incluent les processus d’état-major et de conduite ; la doctrine aux échelons tactique et opératif ; le facteur temps ; les liaisons. 22 armée.ch Forces aériennes 1 / 16 Le commandant des Forces aériennes, cdt C Aldo C. Schellenberg, a visité l’exercice d’états-majors FOAP DCA 33 Pour la formation d’engagement sol, la mission consistait donc à protéger l’agglomération zurichoise et à empêcher l’adversaire de prendre possession de l’autoroute A2 entre Härkingen et Lucerne. De son côté, la formation d’engagement air devait en premier lieu assurer la défense aérienne, l’appui aux opérations militaires (restrictions dans l’espace aérien, transport aérien, reconnaissance aérienne et défense sol-air) ainsi que l’acquisition et la diffusion de renseignements pour la conduite politique et le commandement militaire. Dans ce cadre, le groupe de combat DCA 1 devait notamment contribuer au suivi de la situation aérienne dans le secteur de l’aéroport de Zurich-Kloten, protéger ce dernier et assurer la protection antiaérienne pour deux formations d’engagement mécanisées. Assurer la planification et la conduite En matière de planification, l’exercice CHATRANG visait à appliquer de manière systématique le processus de planification de l’action et à élaborer un concept d’engagement complet pour servir de base à la rédaction des ordres. Dans le domaine du suivi de la situation, véritable point fort de l’exercice de simulation, l’objectif était de tenir à jour en permanence l’image de la situation à tous les échelons, de maintenir le rythme de conduite et de mettre en œuvre les décisions de manière adaptée à la situation et dans les délais impartis. Sur le plan tactique, la disponibilité opérationnelle permanente, la capacité à durer, l’aptitude à tenir l’emplacement en cas de menace ainsi que la capacité à assurer une liaison constante avec le commandement supérieur et les troupes voisines ont été testées. S’exercer, s’exercer, et s’exercer encore L’exercice s’est déroulé en trois phases afin de pouvoir reproduire une action d’une plus longue durée au moyen d’étapes délimitées dans le temps. Lors de la première phase, les états-majors devaient essentiellement, après la planification de l’action, amener leurs unités à la bonne position dans le cadre du déploiement. Bien que la direction de l’exercice ait parsemé cette première étape d’échauffement de manifestations, d’attaques et d’accidents fictifs, les états-majors l’ont surmontée sans problème. La deuxième phase était plus compliquée et se déroulait alors qu’une formation d’engagement mécanisée retardait au sol l’offensive de l’adversaire. Le groupe de combat DCA 1 devait protéger contre les attaques aériennes la formation amie, l’aéroport de Zurich-Kloten et les passages sur la Limmat. Les états-majors devaient non seulement remplir leur mission principale, mais aussi réagir de manière adéquate à une attaque chimique, à des pannes de radar et à la perte de propres systèmes. Bien que le groupe de combat DCA 1 ait bien anticipé les attaques aériennes de l’adversaire, l’accomplissement de la mission en faveur de la formation d’engagement chargée du combat retardateur s’est avéré difficile. L’adversaire a tiré profit de lacunes apparues dans le dispositif DCA afin d’infliger des pertes tant aux troupes au sol qu’aux unités de feu au moyen de ses frappes aériennes. La troisième phase concernait principalement la planification prévisionnelle. La formation d’engagement chargée du combat retardateur s’est repliée progressivement par-dessus la Limmat, tandis que la deuxième formation d’engagement mécanisée attaquait l’adversaire par le flanc et le repoussait. Pendant ce temps, le groupe de combat DCA 1 devait continuer de protéger le secteur d’attente de la formation d’engagement qui passait à l’offensive. Le redéploiement des moyens DCA a alors permis de combler les lacunes apparues dans le dispositif DCA lors de la phase précédente, empêchant l’adversaire d’infliger de grandes pertes à nos troupes. Pour la sécurité de la Suisse L’exercice CHATRANG a permis d’accroître la sécurité dans la planification de l’action et d’identifier des points faibles dans l’instruction des commandants et des états-majors au niveau du suivi de la situation. Grâce à cette méthode économe en ressources, il a été possible de tirer des enseignements clairs pour de futurs exercices sur le simulateur de conduite, pour de prochains exercices d’ensemble des troupes et pour des engagements à venir. Le brigadier Marcel Amstutz, commandant de la FOAP DCA 33, s’est déclaré très satisfait de cette expérience : « Le suivi de la situation était bon, la volonté de vaincre était exemplaire et – et c’est le point le plus important – la mission de la DCA a été remplie. L’exercice a été un succès total. » Pour le brigadier Amstutz, l’enseignement principal qu’il convient de tirer est l’importance de la coordination entre les Forces aériennes et les Forces terrestres : « En Suisse, différentes formations ont les mêmes besoins en matière d’espace pour des missions et des objectifs différents. Pour nous, cela signifie que la coordination est primordiale tant pour nos réflexions que pour nos planifications ou nos exercices. » Même si l’exercice CHATRANG n’était qu’une simulation, son utilité était réelle : il a permis d’identifier un potentiel d’amélioration dans la protection de l’espace aérien et a ainsi contribué à la sécurité de la Suisse. Témoignages des participants à l’exercice d’état-major Brigadier Marcel Amstutz, Commandant de la Formation d’application DCA 33 : Colonel Roger Frei, Commandant du groupe de combat DCA 1: « La défense contre avions sol-air déploie certes ses effets dans les airs, mais elle se passe à terre. La collaboration avec les Forces terrestres est donc essentielle. Nos missions seront les mêmes demain : protéger des ouvrages, des secteurs et des formations, que ce soit au moyen de TRIO ou de DSA 2020 (BODLUV). Le mot d’ordre ne change donc pas : penser ensemble, planifier ensemble et s’exercer ensemble. Le simulateur de conduite est l’appareil idéal à cet effet. » « L’exercice d’état-major sur le simulateur de conduite représente un point fort de ma carrière militaire. C’est un grand atout pour nous. Malgré quelques moments de stress, nous avons fait du bon boulot. J’espère que d’autres groupes DCA pourront bientôt faire cet exercice. » Lieutenant-colonel EMG Philippe Cart, régisseur en chef : « J’avais probablement le rôle le plus passionnant à jouer dans l’exercice. Sur le simulateur, la régie est comme un orchestre qui doit être bien accordé. C’est ici que tout converge. Pour moi, il n’y a pas de place plus intéressante pendant l’exercice. » armée.ch Forces aériennes 1 / 16 23 Manifestations Agenda 16.07.2016 Montreux Jazz FestivalMontreux Avec la Patrouille Suisse www.montreuxjazz.com 23.07. – 24.07.2016 Swiss Open GstaadGstaad Avec le Super Puma Display Team www.swissopengstaad.ch 01.08.2016 Rock oz’ArènesAvenches Avec le PC-7 TEAM www.rockozarenes.com 12.08. – 14.08.2016 Convoy to rememberBirmenstorf Avec les éclaireurs- parachutistes www.convoytoremember.com 26.08. – 27.08.2016 Fête fédérale de lutte et jeux alpestresPayerne Avec la Patrouille Suisse et le Super Puma Display Team www.estavayer2016.ch 03.09.2016 Flüüger – Fäscht SchmerlatSchaffhausen Avec le Super Puma Display Team www.schmerlat.ch 10.09.2016 Gwärb ÄmmeEmmen Avec la Patrouille Suisse www.gwaerbaemme16.ch 12.10. – 13.10.2016 Tirs d’aviation AxalpAxalp Divers démonstrations www.armee.ch/axalp 21.10. – 22.10.2016 Thun meets ArmyThoune Avec la Patrouille Suisse www.he.admin.ch 24 armée.ch Forces aériennes 1 / 16 4Performances de haut niveau lors de la Patrouille des Glaciers 1 / 16 2 Le chef de l’Armée à propos de son départ 6 Une carrière variée au service de la promotion de la paix 10 Thoune : des recrues norvégiennes à l’école de chars Lettre du chef de l’Armée à propos de son départ « J’ai eu le privilège de rencontrer des militaires de tous les échelons » Le Conseil fédéral a approuvé, lors de sa séance du 23 mars 2016, que je me retire de mes fonctions de chef de l’Armée en date du 1er janvier 2017. Je serai ensuite à la disposition du chef du DDPS jusqu’au 31 mars 2017 pour accomplir des tâches particulières avant de prendre ma retraite anticipée. Je remercie mes chefs pour la confiance qu’ils m’ont accordée tout au long de ces années. Voilà plus de 40 ans que je sers dans notre armée. Fin 2016, j’y aurai déjà travaillé 33 ans comme officier de carrière, dont huit à la tête de l’Armée suisse. J’ai pu voir à l’œuvre nombre d’entre vous durant ces décennies et apprécier votre travail. Ensemble, nous avons accompli beaucoup de choses. Je vous adresse, ainsi qu’à vos proches, mes sincères remerciements pour votre fervent engagement, votre soutien et votre bienveillance durant toutes ces années. En 1984, j’ai payé mes galons de capitaine. Depuis lors, j’ai pu occuper différentes fonctions dirigeantes comme officier de milice et comme officier de carrière, et j’ai pu instruire, accompagner, appuyer et conduire beaucoup de commandants de différents échelons. Les rencontres que j’ai faites ont été pour la plupart très enrichissantes. J’ai eu le grand privilège – et je l’ai encore – de pouvoir travailler avec des commandants, des chefs, des cadres, des soldats et des collaborateurs compétents et dignes de confiance, qui s’engagent avec beaucoup de conviction pour notre pays et sa population. J’aimerais également vous remercier chaleureusement pour tout ce que vous avez accompli en tant que militaires de notre armée de milice, pour votre engagement, votre loyauté et votre prise de responsabilité dans le succès et l’accomplissement de notre mission, mais également pour nos échanges ouverts et cordiaux. Le moment de mon départ est opportun. Après la conclusion positive des débats aux Chambres fédérales au sujet du développement de l’armée (DEVA), place désormais aux nombreuses années de mise en œuvre. La personne qui assumera cette responsabilité doit pouvoir prendre elle-même les décisions, par exemple dans le domaine du personnel, et être en charge de la conduite durant plusieurs années. Comme les premières écoles de cadres passeront au nouveau modèle à la mi-2017 déjà, il est parfaitement judicieux d’opérer le changement à la tête de l’armée le 1er janvier 2017. A propos du DEVA : La solution actuelle (Armée XXI et étape de développement 08/11) est moins bonne que la solution décidée par le Parlement dans tous les domaines, en particulier ceux de la disponibilité, de l’instruction (des cadres) et de l’équipement (complet). Les effectifs réels ne permettent pas d’avoir une armée plus grande sans surcharger encore ceux qui servent, et seul le nouveau cadre financier autorise une plus grande souplesse en matière de politique des dépenses. Toute personne qui veut le bien de l’armée et de la sécurité de notre pays ne devrait pas remettre en question les progrès indiscutables qu’amène le DEVA. 2 armée.ch 1 / 16 Photo : CME Chers militaires, soldats, sous-officiers et officiers, Le moment est selon moi également bien choisi pour changer de CdA, car le chef du département a ainsi le temps de désigner un successeur. Cela me permet également de mettre cette année encore toute mon expérience au profit de trois dossiers importants, afin de créer les conditions favorables pour le futur de l’Armée suisse : – le rapport en vue de l’acquisition d’un nouvel avion de combat ; – la planification de l’armement et des acquisitions dans le nouveau cadre financier ; – la préparation et la conduite de possibles engagements subsidiaires (de sûreté) au profit des autorités, en relation avec la migration. Cette liste n’est pas exhaustive. Vous reconnaissez cependant dans le troisième point toute l’importance de votre rôle dans ce contexte. Sans peindre le diable sur la muraille, la situation actuelle en matière de sécurité augmente la probabilité d’un engagement de l’armée. Sur la base de renseignements actuels et de développements concrets, de possibles adaptations du plan des services pourraient être décidées à l’échelon politique, pour garantir la disponibilité de l’armée. Espérons qu’il ne sera pas nécessaire de recourir à nos services. Mais, le cas échéant, nous remplirons notre mission. Autrement dit : l’armée a besoin de votre appui et de celui de votre formation, et je vous en remercie. Je me réjouis de vous rencontrer prochainement en service ou lors d’une autre occasion. Veuillez recevoir, chers militaires, soldats, sous-officiers et officiers, mes salutations les meilleures. Votre CHEF DE L’ARMÉE Commandant de corps André Blattmann Nouveau système de représentation cartographique de l’armée « Albireo », le portail vers la géoinformation Le célèbre système de représentation cartographique de l’armée « PCMap swissline » a fait son temps. Dans le cadre du projet Géoinfo Défense, cette application de représentation cartographique a été modernisée sur les plans de la technique et du design. « Albireo » sera disponible dès l’été 2016. Michael Lanini, officier géo mil Défense Ce nouveau produit s’appelle « Système de représentation cartographique » (KADAS) Albireo. A l’origine, Albireo est une étoile double de la constellation du Cygne qui joue un rôle important dans la navigation céleste. Parmi les nouveautés du système, l’on trouve une interface utilisateur intuitive, l’intégration simple de services géographiques issus de la plateforme d’utilisation de l’infrastructure des données géographiques militaires ainsi qu’une interopérabilité illimitée avec d’autres systèmes d’information et de conduite de l’armée. L’interface utilisateur reprend un concept de ruban qui rappelle les outils courants d’Office et qui permet donc un classement usuel des fonctionnalités. Dans le cadre de la mise en œuvre du concept, une grande importance a été accordée à l’ergonomie, à la simplicité et à la convivialité de l’outil. Le module de représentation tridimensionnelle (3D) … Interopérabilité avec d’autres systèmes Le KADAS Albireo permet l’accès à un très large éventail de services et données géographiques standardisés. En outre, il se calque sur map.geo.admin.ch, le géoportail fédéral. Bien entendu, Albireo fonctionne aussi hors ligne, ce qui lui confère une grande flexibilité lors de son utilisation sans connexion au réseau, et ce en Suisse comme à l’étranger. Grâce à l’intégration de symboles et de signes tactiques tirés du règlement 52.002.03, le KADAS Albireo permet l’échange d’informations sur la situation avec d’autres systèmes d’information et de conduite de l’armée tels que FABIS et FIS FT. Ainsi, même des militaires qui n’ont pas un accès régulier à ces systèmes peuvent être équipés d’un outil puissant destiné à les appuyer dans la préparation d’engagements et de services de perfectionnement. Un code ouvert pour faciliter le développement Les travaux de développement ont été accomplis en collaboration avec l’Office fédéral de la topographie et l’entreprise Sourcepole SA. Le KADAS Albireo est développé sur la base du projet Open Source Quantum GIS (www.qgis.org). Grâce à son code de programmation ouvert, Albireo peut accueillir de façon modulaire d’autres applications et … et le module de représentation de la situation du nouveau logiciel. fonctionnalités. Ce principe offre un large éventail de possibilités de développement. Il est ainsi possible d’y intégrer sans grand investissement des fonctionnalités spéciales sous la forme des modules enfichables (plugins) et de réduire par conséquent progressivement la quantité de solutions spéciales dans le domaine de la Défense. Cette solution apporte ainsi de nombreux avantages dans la gestion des géodonnées et, en garantissant le principe « Operating off the same map », dans l’utilisation de données cartographiques homogènes. Le système KADAS sera disponible sur la majorité des plateformes TIC de l’armée et de l’administration militaire dès l’été 2016. Une version « légère » destinée en particulier à être utilisée dans le cadre des fonctions de milice est prévue à partir de l’automne 2016. Des formations dites multiplicatrices devraient être organisées au cours de son introduction, même si l’utilisation du système KADAS est tellement intuitive que la familiarisation avec l’outil ne devrait poser aucune difficulté, en particulier auprès de la jeune génération, habituée à « Google (maps) ». armée.ch 1 / 16 3 Patrouille des Glaciers En camp d’entraînement avec les patrouilles militaires étrangères La Patrouille des Glaciers comptait cette année plus de 4700 participants dont presque 1800 militaires. C’est la cellule des relations internationales des Forces terrestres qui se charge des patrouilleurs étrangers. Elle gère les formalités d’entrée en Suisse, l’organisation du séjour et l’inscription. Nous avons rencontré quelques-uns de ces militaires étrangers à Fiesch (VS), entre le contrôle du matériel et la soirée d’information. Letizia Paladino, Communication Forces terrestres Ce n’est pas encore l’heure mais une longue file s’est déjà formée devant la porte du contrôle du matériel. « Nous offrons la possibilité aux patrouilleurs étrangers de passer le contrôle du matériel directement à Fiesch au lieu de Zermatt ou d’Evolène. Ils gagnent ainsi un temps précieux en évitant des déplacements inutiles », explique Jean-Louis Hug, chef de la cellule des relations internationales et chef du camp de Fiesch. Ces athlètes militaires, venus principalement d’Europe, ont tous été invités par les Forces terrestres à concourir sur le tracé mythique de la Patrouille des Glaciers. « Les invitations sont réglées par les relations internationales. Nous convions tout d’abord les forces armées des pays voisins, puis celles d’autres pays. Nous acceptons aussi la gendarmerie, la police alpine ou les pompiers », indique Jean-Louis Hug. « Des militaires américains ont aussi été invités. Malheureusement, ils n’ont pas réussi à réunir une équipe de trois et un seul a fait le déplacement. Pour qu’il puisse quand même 4 armée.ch 1 / 16 participer, le commandement a mis sur pied la première équipe militaire internationale de l’histoire de la Patrouille des Glaciers. » Hébergement dans un ancien hôpital militaire Depuis l’an 2000, un camp d’entraînement est proposé aux patrouilleurs militaires étrangers pour qu’ils puissent s’acclimater. « Nous avions des athlètes très bien entraînés, mais qui ne supportaient pas l’altitude et devaient arrêter la course à la première bosse », se souviennent les lieutenants-colonels Pierre Vallat et Olivier Cingria, militaires des premières heures du camp, toujours présents aujourd’hui. « Les conditions étaient beaucoup plus modestes à l’époque. Il n’y avait qu’une douzaine d’équipes et cinq à six nations. » Cette année, une quarantaine de patrouilles militaires étrangères ont répondu présentes à l’invitation de la cellule des relations internationales. Autant dire que c’est une affaire qui marche ! Logés dans l’ancien hôpital militaire de Fiesch, transformé en centre sportif et village de vacances, les militaires étrangers sont tous très contents d’être là. « Nous ne pourrions pas offrir ce genre de prestations sans bénéficier des tarifs avantageux datant de l’époque de l’hôpital militaire », glisse Jean-Louis Hug. « Une équipe s’occupe de l’administration et de la logistique. Nous sommes également à disposition pour tous les problèmes quotidiens. » La première patrouille militaire internationale de l’histoire Un peu esseulé au milieu de tous les athlètes qui se présentent au contrôle du matériel, le capitaine Matthew Hickey, responsable du programme World Class Athlete, qui apporte un soutien aux athlètes de niveau international au sein de l’US Army, attend d’être informé sur la suite du programme. Comme l’armée américaine n’a pas pu constituer une équipe de trois patrouilleurs, il a décidé de venir seul en Suisse. « Le ski alpinisme n’est pas un sport très répandu chez nous. Nous avons bien des spécialistes de la montagne mais ils ne font pas de compétition », explique Des militaires français, allemands et autrichiens en renfort de l’Armée suisse Sur les sommets, les spécialistes de montagne de l’Armée suisse peuvent compter cette année sur une trentaine de membres de la 27e brigade d’infanterie de montagne de l’armée de terre française, sur une vingtaine de militaires allemands et une dizaine de militaires autrichiens. Cette collaboration a été initiée en 2013 par le colonel Max Contesse, commandant de la Patrouille des Glaciers. « La Patrouille des Glaciers est certes une des plus grandes courses de ski alpinisme des Alpes, mais c’est surtout, sur le plan militaire, un engagement opérationnel majeur, avec 5400 concurrents, quatre jours d’épreuves en terrain glaciaire à plus de 3500 mètres d’altitude », explique le major Jean-Cyrille Audouit, adjoint à l’officier de communication de la 27e brigade d’infanterie de montagne. Des spécialistes de montagne étrangers assurent, en collaboration avec l’Armée suisse, le traçage de l’itinéraire aux postes de Tête Blanche, de Riedmatten et de Tsena Réfien, ainsi que le soutien et la sécurité des concurrents et le soutien sanitaire. Contactés au milieu de la semaine de course, tous les militaires étrangers venus en soutien sont satisfaits de l’expérience. « Notre collaboration avec les militaires suisses se passe très bien. Nos soldats sont très satisfaits de ce partenariat et cette expérience est vraiment enrichissante pour les uns et les autres. Elle nous permet d’échanger nos savoir-faire pour assurer le bon déroulement de la manifestation », conclut un des membres de la 27e brigade d’infanterie de montagne de l’armée de terre française. Matthew Hickey. « Le but est d’implanter cette discipline au sein de l’armée américaine pour que nous puissions venir affronter les grandes nations européennes ces prochaines saisons. » Pour permettre au capitaine Matthew Hickey de s’élancer sur le tracé, l’organisation a réuni une patrouille militaire internationale, une première dans l’histoire de la Patrouille des Glaciers. « Je suis très heureux de pouvoir participer avec le capitaine Melanie Birtwistle. A cette heure, nous ne connaissons pas encore notre futur équipier, mais cette patrouille est une occasion de souligner l’importance du sport au sein de l’armée », se réjouit Matthew Hickey. Et Melanie Birtwistle d’ajouter : « C’est un honneur de faire partie de la première patrouille internationale. Je suis un peu effrayée car cela fait deux mois seulement que je me suis mise au ski alpinisme. Normalement, je fais du triathlon et du ski de descente. » En raison de conditions météorologiques trop mauvaises, les courses A2 et Z2 ont dû être annulées. Les patrouilles étrangères n’ont pas pu prendre le départ de la course. armée.ch 1 / 16 5 Rubriktitel Le parcours peu ordinaire d’un militaire de milice D’une ferme avicole nigérienne au service de promotion de la paix Le premier lieutenant Oliver Röthlisberger a entamé une carrière au service de la promotion de la paix de l’Armée suisse. Il est actuellement commandant de maison en Bosnie-Herzégovine, puis s’en ira bientôt travailler dans le domaine du déminage au Soudan du Sud. Auparavant, à l’issue de ses études, il avait passé quelques mois dans une ferme avicole au Nigéria. Cornelia Mathias, suppl cheffe Communication SWISSINT « L’ouragan Lothar a non seulement dévasté les forêts indigènes, mais aussi chamboulé l’ensemble de l’économie forestière », se rappelle le trentenaire Oliver Röthlisberger à propos de la tempête de 1999. Comme à la suite de l’événement, le marché est inondé de bois bon marché, le secteur de la sylviculture réagit par un démantèlement des places de travail. Le jeune garde-forestier de formation travaille alors quelque temps comme jardinier-paysagiste avant de passer une maturité professionnelle. Du fait de son intérêt prononcé pour les denrées alimentaires, leur élaboration et leur commercialisation, il décide par la suite d’étudier la technologie alimentaire à la haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires, avec une spécialisation en économie d’entreprise. Après avoir obtenu son bachelor, Oliver Röthlisberger travaille quelques années chez un grand distributeur suisse avant de suivre une formation continue en vue d’obtenir un master en économie d’entreprise à la haute école spécialisée de Berne, puis d’opter pour un séjour à l’étranger. La ferme avicole au Nigéria Au cours de ses études, Oliver Röthlisberger contacte un ami de longue date et ancien collègue de travail émigré au Nigéria. Il souhaite aller lui rendre visite. Cet ami y exploite une ferme avicole. Malheureusement, une maladie aviaire et des collaborateurs peu fiables en- 6 armée.ch 1 / 16 traînent une chute de la production au sein de la ferme. En sa qualité de développeur d’entreprise qualifié et très expérimenté dans la réalisation de projets, le Bernois d’origine se sent pousser des ailes pour remettre l’exploitation sur la bonne voie. C’est ainsi qu’après six mois de préparation, Olivier Röthlisberger rejoint le Nigéria, où il mène à bien son « projet de parrainage avicole » pendant cinq mois. Une fois de retour en Suisse, Oliver Röthlisberger entre au Centre de compétences SWISSINT pour y accomplir le cours d’introduction de trois semaines sur les missions de promotion de la paix. Deux ans auparavant, par son activité au sein de la société des officiers de la haute école spécialisée bernoise, il est entré en contact avec les Relations internationales de la Défense (RID), ce qui le pousse par la suite à se porter candidat pour un engagement dans le déminage humanitaire. Mais comme cet engagement ne doit avoir lieu que l’année suivante, SWISSINT propose à M. Röthlisberger de tenter sa chance en qualité de commandant de maison en Bosnie-Herzégovine. Premières expériences dans le domaine de la promotion militaire de la paix A la suite de son recrutement au Centre de compétences S WISSINT, Olivier Röthlisberger est formé pendant dix semaines en vue de son premier engagement de promotion de la paix au sein de l’Armée suisse. Depuis à peine six mois, il occupe la fonction de commandant de maison en Bosnie-Herzégovine. Le premier lieute- Mesures de prévention contre les morsures de tiques Le bambou : une plante solide et pourtant flexible « Mon grand-père m’a appris à remettre les choses en question et à choisir parfois d’emprunter des chemins peu conventionnels. » Son grand-père aura ainsi été son mentor dans son développement professionnel et personnel. Olivier Röthlisberger est convaincu qu’il pourra un jour réunir au sein d’une fonction toutes les compétences acquises au cours de ses activités précédentes. Il reste ouvert à tout, que ce soit dans le domaine d’activité civil ou militaire. « L’ouragan Lothar de 1999 m’aura appris que ce qui est rigide se brise. Le bambou, en revanche, plie sans se rompre et se redresse toujours. » Il est très solide, supporte une lourde charge, mais pourrait aussi céder. Ce qui est valable pour des organisations modernes joue aussi un grand rôle pour les personnes et est déterminant pour s’assurer le succès à long terme. Ardian Jakupi, Communication BLA En Suisse, le nombre des cas d’encéphalite à tiques, une maladie aussi appelée méningo-encéphalite verno-estivale, a sensiblement augmenté au cours des huit à dix dernières années. Comme son nom l’indique, c’est au début de l’été que le risque de contracter le virus est le plus élevé, mais ce danger persiste jusqu’en septembre. Le virus MEVE peut entraîner une méningite auprès de 5 à 15 % des personnes infectées. En cas de complications, la maladie peut laisser des séquelles. Une manière efficace de se protéger contre les morsures de tiques est de porter des chaussures fermées et des vêtements couvrants. C’est en particulier dans le nord-est de la Suisse qu’il importe de contrôler systématiquement l’ensemble du corps pour s’assurer de l’absence de tiques après une promenade en forêt. Il est aussi judicieux d’envisager une vaccination contre la MEVE. Pour les militaires en service, ce vaccin est gratuit et administré en général pendant l’école de recrues. Par la suite, il y a lieu de se renseigner auprès de l’infirmerie qui jugera de la nécessité de se faire vacciner. Les personnes civiles peuvent aussi demander des informations et se faire vacciner chez leur médecin de famille. La vaccination comprend trois injections qui garantissent une protection de 10 ans. La notice concernant les tiques du Service médico-militaire peut être consultée sur le site Internet de la Base logistique de l’armée à l’adresse suivante : →→ http://www.lba.admin.ch/internet/lba/de/home/themen/sanit/ Organisation/milit.html (document disponible uniquement en allemand). Vous trouverez aussi des informations utiles au sujet des maladies transmises par les tiques sur le site Internet du Laboratoire de Spiez, à l’adresse suivante : →→ http://www.labor-spiez.ch/fr/the/bs/frthebsnrzk.htm Photo : Office fédéral de la santé publique (OFSP) nant Röthlisberger dirige avec beaucoup de talent un LOT (Liaison and Observation Team) fort de huit militaires. A l’issue de cet engagement, il sera envoyé pendant une année au Soudan du Sud où il accomplira une mission dans le domaine du déminage pour le compte du Centre de compétences SWISSINT. Le Bernois envisage ensuite d’accomplir le cours d’observateurs de l’ONU à Stans en vue d’un autre engagement de promotion de la paix en qualité d’observateur militaire. Les tiques sont susceptibles de transmettre des bactéries et des virus. L’une des maladies virales est la méningo-encéphalite verno-estivale (MEVE). Lorsque le virus se propage, il peut entraîner une méningite. Le Service médico-militaire explique les mesures visant à se protéger contre les morsures de tiques et recommande de se faire vacciner contre la MEVE. Situation en 2016 : régions dans lesquelles une vaccination MEVE est recommandée. Conseils supplémentaires sur la prévention contre les morsures de tiques : • Porter des chaussures fermées et des vêtements couvrants • Eviter les sous-bois • Utiliser du répulsif contre les tiques sur les vêtements et les parties du corps pouvant entrer en contact avec la végétation • Après une promenade en forêt, contrôler systématiquement l’ensemble du corps et les vêtements pour s’assurer de l’absence de tiques • Contrôler aussi les animaux de compagnie (p. ex. les chiens, les chats ou les chevaux) armée.ch 1 / 16 7 Un trio pour Rio Les athlètes suisses seront présents aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro du 5 au 21 août pour tenter de décrocher un maximum de médailles et de diplômes. La délégation helvétique comptera dans ses rangs des sportifs qui bénéficient de la promotion du sport d’élite dans l’armée et qui profitent, lors de camps d’entraînement, des infrastructures du Centre national de sport de Macolin et du Centre sportif national de Tenero. Letizia Paladino, Communication Forces terrestres Dans une série de reportages, le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports DDPS accompagne sur le chemin des Jeux olympiques son « trio pour Rio », composé de la vététiste Jolanda Neff, des cyclistes du quatuor sur piste et des rameurs du quatre sans barreur poids léger. Jolanda Neff : « Nous verrons ce qu’il advient à Rio » Une fracture de la main gauche au mois de décembre est venue bouleverser le programme de Jolanda Neff, double vainqueur de la Coupe du monde de VTT. La militaire contractuelle et sportive d’élite de 23 ans reste toutefois confiante en vue des Jeux olympiques qui se dérouleront cet été à Rio de Janeiro, où elle compte s’aligner tant sur route qu’en VTT. Kurt Henauer, Communication OFSPO Pour Jolanda Neff, accomplir l’ER pour sportifs d’élite 3/12 a été une vraie chance. « Avec Linda Indergand et Katrin Stirnemann, nous étions trois femmes issues du même sport, c’était génial », confie-t-elle en se remémorant le temps passé à Lyss et à Macolin. La jeune sportive originaire de la vallée saint-galloise du Rhin apprécie désormais les six semaines annuelles de CR pour sportifs d’élite : « Nous pouvons nous entraîner ensemble en Suisse et à l’étranger et faisons de nombreux entraînements de qualité ». La promotion du sport d’élite dans l’armée Jolanda Neff, qui a enfourché un VTT pour la première fois à l’âge de six ans, a particulièrement apprécié découvrir d’autres disciplines sportives au cours de l’ER pour sportifs d’élite. Elle a elle-même pratiqué de nombreux sports quand elle était plus jeune, notamment la gymnastique pendant six ans, et a fait beaucoup de ski alpin, de snowboard, de randonnée et de ski de fond avec sa famille. Grâce à ses succès et son potentiel en VTT cross-country, Jolanda Neff a été sélectionnée à l’issue de l’ER pour sportifs d’élite pour devenir militaire contractuelle sportive d’élite. « Cela a également été une chance pour moi, et je suis heureuse de pouvoir représenter ainsi la Suisse », déclare-t-elle en évoquant le privilège de faire partie des 18 athlètes qui profitent de ce soutien de l’armée. En tant que jeune athlète, cette sélection a été le signe de la confiance et des espoirs qui étaient placés en elle. « Outre le soutien financier, c’est la confirmation que l’on est sur la bonne voie, ça donne du courage », glisse-t-elle, se réjouissant que les femmes soient également soutenues aux côtés de leurs homologues masculins. Chute à l’entraînement Cet hiver, l’entraînement et les compétitions de Jolanda Neff ne se sont pas exactement déroulés comme prévu. Une fracture de l’os métacarpien de la main gauche l’a empêchée de participer aux compétitions de cyclocross comme elle le voulait. Puis, lors du récent camp d’entraînement à Gran Canaria, il a fallu quelque peu improviser sur le vélo de course. « En descente, je tenais simplement le guidon d’une seule main et freinais uniquement à l’arrière », explique-t-elle tout naturellement. Si le vélo sur route fait partie intégrante de son entraînement, Jolanda Neff apprécie également la piste. Elle a par exemple remporté le championnat suisse inofficiel d’omnium au vélodrome de Granges, en triomphant dans quatre disciplines. Gérer son rôle de favorite Grand espoir de médaille suisse, Jolanda Neff fait figure de favorite pour l’épreuve olympique de VTT, mais refuse de céder à la pression pour autant. « Mon premier objectif est de me remettre de ma fracture. Je dois m’accorder suffisamment de temps pour cela, et surtout accepter d’être patiente », confie-t-elle, ayant bon espoir de retrouver les résultats d’avant. « Et nous verrons ce qu’il advient à Rio. » 8 armée.ch 1 / 16 « On compte bien prendre notre revanche ! » Les rameurs du quatre sans barreur poids léger, qui ont remporté les championnats du monde en 2015, ont bien l’intention de livrer une excellente performance aux Jeux olympiques 2016 qui se tiendront à Rio de Janeiro. Après leur cinquième place à Londres lors des Jeux de 2012, ils préparent leur revanche. Mario Gyr et Simon Schürch se sont prêtés au jeu de l’interview. Marco Zwahlen, Communication DDPS En début de saison, vous vous êtes entraînés en Nouvelle-Zélande et maintenant vous êtes de retour en Suisse. A quel stade en êtes-vous de votre préparation ? Simon Schürch : On a profité à fond de notre séjour en Nouvelle-Zélande. On s’est entraînés d’une part en salle avec l’ergomètre, et d’autre part en plein air, que ce soit à vélo de course ou bien sûr sur l’eau, à deux ou à quatre sans barreur. On essaie toutes les variantes. Entre nous, on ne se fait pas de cadeau, on cultive un esprit d’émulation réciproque. Les journées étaient tellement longues qu’on n’en voyait pas le bout, nos organismes étaient sollicités jusqu’à crier grâce. Mais notre entraîneur nous répétait : « Je sais que vous n’en pouvez plus, que vous êtes complètement H.S. mais je veux que vous le restiez jusqu’au jour J. » La saison dernière nous a convaincus qu’un entraînement acharné porte ses fruits même si on est totalement épuisés. Il faut un mental d’acier pour tenir le coup dans ces conditions mais on est motivés par la passion de notre sport, par notre objectif commun à Rio, et donc on a encaissé le choc. On peut dire que vous êtes tous dans le même bateau, au propre comme au figuré. Mario Gyr : L’aviron, c’est le sport d’équipe par excellence. On gagne ensemble, on perd ensemble aussi. Quand on fait partie d’une équipe de quatre, on remet ses rêves et ses objectifs dans les mains d’autrui et on recueille aussi les rêves de nos co-équipiers. S’il y en a un qui se blesse ou qui laisse tomber, les autres doivent renoncer aussi. Donc on n’est pas seulement responsable par rapport à soi-même mais aussi vis-à-vis des trois autres et de l’entraîneur. Mais vous vous entraînez aussi au deux sans barreur, donc pas seulement avec les autres, mais aussi contre les autres. Comment le vivez-vous ? Mario Gyr : L’aviron est un sport tellement particulier, il oblige à trouver le bon équilibre entre performance individuelle et travail d’équipe. Pendant tout l’hiver, on ne se mesure qu’à ses collègues. Mais dès que le printemps arrive, il faut être prêt à fonctionner en tant qu’équipe, à former une unité pour se battre contre les autres nations et remporter une médaille. Donc, ce n’est pas toujours simple, quand on a pour objectif ultime de se distinguer avec ses camarades aux championnats du monde ou aux Jeux olympiques, car auparavant il faut commencer par atteindre plein de petits objectifs intermédiaires, y compris contre ces mêmes camarades. Donc vous n’êtes pas seulement amis, mais aussi adversaires. Mario Gyr : Dans ce sens oui, et c’est un sacré défi, mentalement, pour beaucoup d’entre nous. Car on s’entraîne jour après jour, semaine après semaine, avec les mêmes personnes, sur le même lac, on mange à la même table, on dort un nombre incalculable de nuits dans la même chambre, on lutte pendant six mois pour avoir sa place et dès qu’on est sélectionnés, on se retrouve dans le même bateau où on n’est plus adversaires mais camarades, avec pour seul objectif d’avancer le plus vite possible, ensemble. Car, pour y arriver il faut faire corps, former une seule et même entité. Quels sont les objectifs de l’équipe aux Jeux olympiques ? Mario Gyr : A Rio cette année, ce seront nos deuxièmes Jeux Olympiques. On garde un souvenir amer de notre cinquième place à Londres en 2012. Donc on rêve de prendre notre revanche ! On n’a pas d’excuse, on veut montrer ce qu’on est capables de faire et le jour J on veut faire notre meilleure course. C’est pour ça qu’on s’entraîne aussi dur, sans répit. Quatuor de cyclisme sur piste: « Nous pouvons mieux faire que juste aller aux JO » L’équipe de Suisse était prête pour les Championnats du monde de vélo sur piste qui se sont déroulés du 2 au 6 mars 2016 à Londres. Les membres de la poursuite avaient pu profiter des cours de répétition pour sportifs d’élite de l’armée pour peaufiner les détails avant ce premier grand rendez-vous de la saison. Ce grand test avant les JO s’est toutefois soldé par un échec, l’équipe n’ayant pas passé le cap des qualifications. Letizia Paladino, Communication Forces terrestres Quelques jours avant l’épreuve londonienne. Silvan Dillier, Frank Pasche, Olivier Beer (tous soldats sport) et Théry Schir se montraient pourtant confiants. « Les Championnats du monde sont le dernier grand test avant le rendez-vous du mois d’août », expliquait Frank Pasche (ER 1/2014). « C’est important de rester concentré et de ne pas tomber dans le piège de tout changer pour les Jeux de Rio. » Stefan Küng, champion du monde en titre, a fait l’impasse sur cette épreuve pour se remettre à 100 % de sa mononucléose. Une situation optimale Grâce aux cours de répétition pour sportifs d’élite, l’équipe suisse de poursuite peut s’entraîner au vélodrome de Granges, tout en profitant des infrastructures de l’armée à Macolin. « La situation est proche de la perfection. On bénéficie des infrastructures, de la subsistance et de l’hébergement à Macolin et on peut s’entraîner sur la piste en à peine 30 minutes de route », se réjouit Silvan Dillier (ER 1/2011). « Les journées de service que nous pouvons accomplir à l’armée sont une opportunité en or pour se préparer pour les grands rendez-vous. » Après les Championnats du monde au Royaume-Uni, les athlètes se retrouveront toutes les trois semaines pour quelques jours, afin de peaufiner la technique et la complicité de l’équipe. « L’armée est la première à avoir cru à notre projet. Grâce aux cours de répétition, les jeunes peuvent se retrouver plus souvent et ça nous évite de tout recommencer à zéro », se félicite Daniel Gisiger, entraîneur national sur piste. Une saison tournée vers Rio Une carrière professionnelle sur route et une carrière sur piste ne font pas toujours bon ménage. Pour préparer ces Jeux olympiques, certains pistards doivent jongler entre leurs obligations. « Je viens de décrocher un contrat de deux ans avec une équipe suisse continentale et j’ai pu m’arranger pour mettre la priorité sur la piste jusqu’aux JO. Je ne me concentrerai sur la route qu’après cette échéance », précise Frank Pasche. Olivier Beer (ER 1/2014), quant à lui en équipe élite suisse, se réjouit de son retour sur piste. « J’ai fait une vilaine chute au mois d’octobre en Colombie et j’ai dû laisser mon vélo de côté pendant un mois. C’est difficile de revenir, mais je suis content de mon état de forme actuel, d’être là et de pouvoir donner le meilleur de moi-même. » armée.ch 1 / 16 9 Des recrues norvégiennes en formation chez les blindés Lors de l’ER d’hiver, des recrues aux uniformes un peu particuliers suivent la formation de l’école de chars 22 à Thoune. Cinq militaires norvégiens sont entrés dans les rangs de l’armée, avec les recrues suisses, afin d’être instruits sur le char Léopard. Une expérience uniquement possible grâce à un arrangement de longue date entre les deux nations. Letizia Paladino, Communication Forces terrestres Dans le brouillard de Bure, les uniformes norvégiens sont difficilement reconnaissables. Pourtant, ils sont bel et bien présents dans quatre des équipages de chars Léopard. Aujourd’hui, les recrues sortiront pour la première fois dans le terrain. « L’exercice vise principalement à prendre le pouls de la troupe. Nous allons nous déplacer et explorer une première fois les lieux. Les exercices à proprement parler débuteront plus tard », explique l’adjudant sous-officier André Wullschleger qui s’occupe de l’instruction de conducteur de char au sein de l’école de chars 22. Avant de partir, tous les systèmes de communication doivent fonctionner pour permettre à la troupe de rester en contact et pour que les formateurs puissent dispenser leurs instructions. Un petit problème de communication bloque la section de chars ; il faudra patienter avant qu’ils gagnent la zone d’exercice. Les véhicules peuvent enfin se mettre en marche en direction du terrain d’entraînement et 10 armée.ch 1 / 16 nous voyons pour la première fois les cinq Norvégiens sortir des chars. Répartis parmi les recrues suisses, les Norvégiens se distinguent de leurs camarades uniquement par leur uniforme. Ils sont parfaitement intégrés. « La seule différence notable entre une recrue suisse et une recrue norvégienne c’est le degré de motivation », plaisante gentiment l’adjudant Wullschleger. « Ces jeunes ont été choisis pour être ici. C’est en quelque sorte une récompense ; alors ils se donnent de la peine. » Exercice de tir et inspection Quelques semaines plus tard, nous retrouvons les recrues norvégiennes sur la place d’armes d’Hinterrhein (GR). L’inspection du brigadier Wellinger aura lieu le lendemain et on sent que la tension monte. Après 20 semaines d’instruction, l’instruction des recrues suisses et norvégiennes touche à sa fin et tous veulent montrer ce qu’ils ont appris. « Nous sommes là depuis presque six mois et nous avons fait d’énormes apprentissages au niveau du char Léopard et au niveau humain », explique Christian Holm, chef de section et militaire professionnel en Norvège. Et son collègue Håkon Andreas Hyttedalen, conducteur de char, d’ajouter : « C’est une expérience enrichissante tant au niveau militaire que personnel. J’ai fait connaissance avec des gens que je n’aurais jamais rencontrés. Plusieurs sont d’ailleurs attendus en Norvège cet été ». Pour les instructeurs aussi l’expérience est sans comparaison. « Nous étions un peu sceptiques quand nous avons appris la nouvelle. Des militaires étrangers, une langue étrangère. Nous n’aurions jamais pu imaginer que tout soit si facile », se réjouit l’adjudant sous-officier Wullschleger. « Ils ont eu du mal au début avec la langue, les collègues ont dû les aider. Nous avons dû expliquer les choses plusieurs fois mais ce sont des jeunes motivés. Ils ont une raison d’être là et ils se sont très bien intégrés. C’est une très bonne expérience et on peut recommencer quand vous voulez. » Les Norvégiens en Suisse Christian Holm, chef de section et militaire professionnel en Norvège « Participer à un tel projet est une expérience personnelle très enrichissante », explique Christian Holm, chef de section en formation. « Il y a d’énormes différences entre le système de formation suisse et celui que nous avons en Norvège. Par exemple, les chefs de section sont des militaires professionnels chez nous, alors qu’ils sont miliciens en Suisse. La formation de soldat est répartie sur une année alors qu’en Suisse, l’instruction d’équipage de char est dispensée en 21 semaines. » Håkon Andreas Hyttedalen, conducteur de char « Nous avons appris qu’il y avait quatre places au concours pour venir faire son école de recrues en Suisse et j’ai décidé de tenter ma chance. Nous avons suivi une formation de cinq semaines en Norvège avant de venir. », se réjouit Håkon Andreas Hyttedalen. « Nous devions avoir des bases d’allemand pour pouvoir proposer notre candidature mais malgré ça, les premières semaines ont été vraiment difficiles. Je n’ai pas compris la moitié de ce qu’on me disait. Heureusement nos camarades suisses nous ont aidés. » André Knut Furusethagen, pointeur « Contrairement à la Norvège où nous commençons la journée à 6 heures et finissons à 18 heures, la Suisse a un rythme beaucoup plus soutenu. Il faut être prêt à travailler à 5h et nous finissons rarement avant 23 heures. Heureusement, il fait moins froid ici qu’en Norvège où les températures peuvent atteindre les moins 30 à moins 40 degrés Celcius », confie le soldat André Knut Furusethagen. « Après avoir connu le simulateur de la place d’armes de Thoune et la place d’armes de Bure, nous avons eu un bel aperçu des places d’armes suisses. En Norvège nous ne pouvons pas nous entraîner au tir comme à Hinterrhein. » Kristian Kleppang, conducteur de char « Je voulais faire l’armée et devenir conducteur de char. Alors quand j’ai entendu parler de cette première expérience entre la Suisse et la Norvège, j’ai sauté sur l’occasion », lance Kristian Kleppang. « Nous avons un système de milice semblable à la Suisse. Chez nous, tout le monde doit faire l’armée mais seulement une personne sur six est choisie. Nos exercices durent toujours une semaine, c’est très physique alors qu’ici, la plupart ne durent pas plus d’une journée. Par contre, on dort beaucoup moins et la fatigue se fait bien sentir. » Even Helgeland, pointeur « Je voulais être éclaireur parachutiste dans l’armée norvégienne mais je n’ai pas réussi les tests finaux. J’ai recommencé pour devenir conducteur de char et c’est à ce moment-là que j’ai appris l’existence du projet d’école de recrues en Suisse », explique Even Helgeland. « J’ai étudié l’allemand pendant cinq ans mais les débuts ici étaient quand même difficiles. Nous avons bien réussi à nous intégrer parmi les recrues. Je suis déjà allé skier plusieurs fois avec mes camarades pendant le weekend. Mes parents sont également venus en vacances en Suisse pour skier. » armée.ch 1 / 16 11 L’armée optimise l’autoprotection Sécurité accrue de manière systématique L’autoprotection revêt une grande importance pour l’Armée suisse : si ses militaires n’étaient pas protégés, elle serait limitée dans l’accomplissement de ses missions, voire empêchée de mener à bien ces dernières. L’autoprotection fait donc partie des tâches permanentes essentielles et constitue aussi un thème d’instruction fondamental dans les écoles et les cours. domaine de la mobilité, les mouvements à l’extérieur du périmètre gardé ne peuvent s’opérer qu’en équipe. Concrètement : dans le cadre du degré de protection 3, les mouvements doivent s’effectuer en groupe et dans celui du degré de protection 4, il est exigé des annonces régulières de la part du groupe. Urs Müller, Communication EM cond A Divers événements survenus ces derniers temps ont incité l’armée à examiner en détail les mesures prises en matière d’autoprotection. Cette analyse a montré que dans l’armée, les bases et les prescriptions de sécurité nécessaires pour la protection de ses militaires, de leur matériel et de leurs installations existent déjà. Les règlements « Sécurité intégrale » (52 059) et « Service de garde de toutes les troupes » (51 301) ainsi que les prescriptions de sécurité et les règlements spécifiques aux armes et aux appareils comptent parmi les normes les plus importantes dans ce contexte. Le défi à relever réside dans l’application et l’imposition systématiques de l’ensemble de ces dispositions. A cet égard, la sensibilisation joue un rôle crucial : la sécurité ne va pas de soi, elle requiert une attention et une vigilance constantes. Quatre niveaux de menace Dans l’autoprotection de l’armée, il est possible d’améliorer les instruments et les capacités qui permettent de réagir rapidement et simplement à des changements concernant la situation militaire en matière de sécurité. Pour ce faire, des mesures de sécurité identiques doivent être appliquées dans l’ensemble de l’armée comme normes minimales. Quatre niveaux généraux de menace ont donc été introduits en septembre 2015. A partir de ces quatre niveaux de menace, il a été défini des degrés de protection assortis de mesures correspondantes. Ce mécanisme permet désormais d’évaluer et de classer de façon cohérente la situation militaire en matière de sécurité afin de pouvoir ensuite ordonner Développement et instruction la mise en place d’un dispositif uniforme à l’échelle de l’armée entière. Des mesures de protection générales s’appliquent à tous les niveaux de menace (protection de l’information, identification de personnes, contrôles d’accès, etc.), auxquelles s’ajoutent des mesures définies pour un degré de protection et ordonnées en fonction du niveau de menace. Ce procédé permet d’agir rapidement, de façon flexible et prévoyante. Le niveau de menace et le degré de protection ne sont toutefois pas associés de façon fixe. En effet, il est ainsi absolument possible d’associer le niveau de menace ALPHA au degré de protection 2 si la situation dans un secteur défini l’exige. Par exemple, dans le cadre d’un engagement de protection d’une conférence, le degré de protection 2 peut s’appliquer pour le niveau de menace ALPHA. Ainsi, dans le Niveau de menace Définition ALPHA Menace de base générale contre l’Armée suisse (personnel, immobilier, matériel, informations) BRAVO Menace contre l’Armée suisse plus élevée, plus prévisible et définie de manière plus concrète qu’au niveau de menace ALPHA et/ou incidents plus spécifiques CHARLIE Attaques violentes probables contre la Suisse ou l’Armée suisse et/ou survenance d’attaques plus graves qu’au niveau de menace BRAVO DELTA Survenance ou imminence d’une attaque directe massive contre la Suisse ou l’Armée suisse Niveau de menace Degré de protection 12 armée.ch 1 / 16 ALPHA BRAVO CHARLIE DELTA 0 (mesures de protection générales) 1 2 3 4 Le développement et l’instruction à l’autoprotection de l’armée s’opèrent par phases. L’instruction aux mesures de protection du degré de protection 1 a débuté le 1er janvier 2016 et est donnée aux militaires ainsi qu’à tous les collaborateurs du groupement Défense. Les mesures de protection liées au degré de protection 2 seront quant à elles enseignées à partir du 1er janvier 2017. L’instruction aux mesures liées aux degrés de protection 3 et 4 ne sera dispensée de manière généralisée qu’en cas de nécessité. En revanche, les cadres seront instruits à tous les degrés de protection à partir de 2017. Le dispositif « Autoprotection de l’armée » poursuivra son développement. Des enseignements seront tirés de nouvelles expériences et donneront lieu à des améliorations. L’acceptation, la sensibilisation à la menace, la vigilance et la volonté d’assurer l’autoprotection sont les principales conditions personnelles et mentales requises pour identifier à temps les risques éventuels, supprimer l’effet de surprise et réduire, voire éviter des dommages et des pertes.