Chaux-des-Crotenay

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Chaux-des-Crotenay
Alesia retrouvee
Chaux-des-Crotenay
André Berthier continue sa recherche et aborde le Haut-Jura. « Aucun de ces sites ne s’imposait et nous
approchions du Haut-Jura. Le noeud des routes qui aboutissent à Champagnole montrait qu’il y avait là un carrefour
d’une extrême importance. Entre Champagnole et Syam, nous regardions l’étroit goulet par où passent
en se chevauchant la départementale 127 et la voie ferrée. Au confluent de la Saine et de la Lemme, à l’endroit
où la plaine de Syam aurait pu s’allonger, elle nous est apparue obstruée par une imposante masse
montagneuse dressant un mur presque vertical de 250 m de hauteur. Un site privilégié se détachait tout à coup sur la
carte et s’isolait de lui-même. Nous avions devant les yeux un saisissant éperon barré, barré par une suite de
collines parfaite-ment alignées et formant un puissant mur naturel. Cette position était protégée sur ses deux flancs par
deux rivières, la Saine et la Lemme, dont les gorges créaient de gigantesques douves. En avant, s’étendait la
petite vallée de Syam. Quant à la montagne Nord, elle était exacte au rendez-vous. Cette reconnaissance d’un «
visage » réclamait toute une série de vérifications mesures d’abord. Le périmètre de 15 km de l’oppidum
était inférieur à la longueur de la contrevallation; la petite vallée de Syam était serrée entre des collines et se
développait exactement sur 4,5 km dans sa longueur. La montagne Nord extérieurement massive, mais creusée
intérieurement d’un thalweg, était comme prédestinée àrecevoir les 60.000 hommes du corps d’assaut de
Vercassivellaunos. Elle dominait une prairie en légère pente, origine d’un col qui était bien un endroit
particulièrement vulnérable dans la complexité du relief. Où étions-nous dans le cadre régional? Dans un site perdu du
Jura, sans importance stratégique et en dehors des grandes voies, de communi-cation? Que non pas. La position
coiffait la R.N. 5, la Route Blanche, celle menant à Genève. Toutes les voies confluaient si bien au Nord que la traversée
de 1’oppidum était déjà un passage obligé avant même le col du Morbier.
La position barrait la ligne de retraite Langres-Genève, telle qu’elle est déterminée par l’analyse objective
de la phrase où César pré-cise son axe de marche, objectivité régulièrement laissée de côté par ceux qui négligent de
parti pris les textes parallèles de Plutarque et de Dion Cassius, et qui ne tiennent aucun compte des impératifs militaires
qui président à la retraite d’une grande armée. »
« Je revois encore la feuille «Champagnole », où, à ma plus grande surprise et après avoir eu bien des déceptions,
qu’il se fût agi en particu-lier d’Alise, d’Alaise ou de Salins, je reconnus, se détachant de façon
sai-sissante sur la carte, le triangle naturellement fortifié de Chaux-des-Cro-tenay. Le «visage» attendu apparaissait
soudain.
Poursuivant l’enquête, je vérifiai les mesures et je me hâtai d’établir un constat d’identité. Les
mesures cadraient, tant pour le périmère de la position fortifiée que pour la longueur de la plaine qui s’étendait
en avant. Le constat d’identité portait sur la situation géographique du site. S’il était un lieu perdu,
qu’est-ce que Vercingétorix et César auraient été y faire ? L’endroit se trouvait au contraire sur un grand
axe routier, la route de Genève, qui y pénétrait dans son ancien tracé, si bien que la position constituait un verrou à
l’entrée du Haut-Jura. » (Alésia. André Berthier, André Wartelle. Préface de Jean-Michel Croisille. Nouvelles
Editions latines)
« Toutes les découvertes qui ont été faites semblent signer Alésia et la majesté d’un paysage resté immuable
depuis vingt siècles s’accorde avec le grand drame qui s’y est déroulé. L’oppidum, tel un navire à
l’ancre, domine de son étrave, dressée presque aussi haut que la Tour Eiffel, une plaine qui s’étend en
avant comme une immense arène, bordée par les gradins des abrupts qui l’enserrent. Dans ce décor, les
épisodes de la fameuse bataille d’Alésia se mettent si bien en place qu’on peut reconstituer ce combat
de géants où le plus grand capitaine de Rome a failli succomber sous les coups du plus grand capitaine des Gaules,
Vercingétorix, et de son cousin Vercassivel-launos. »
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Généré: 1 October, 2016, 03:30
André