sommaire - Livre et lecture en Bretagne
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sommaire - Livre et lecture en Bretagne
Pages O c t o b r e 0 8 16 de Bretagne Crédit photo : Emmanuel Pain sommaire Pajennoù Breizh Spéc i al Poésie Jacqu es Josse La Par t com m une Paol Keine g La n ouvel l e BD : Ny lso e t Marie S a ur Un photographe : Emmanue l Pain Qu imper : ouve r ture de la mé dia t hèq ue a c t u a l i t é Il l e- et- Vil ai ne : bibliothè que s e t excl us i on du livre Ré s i de n ce s d ’ a ute urs lecture Ate l i e rs d ’ é c r i t ure Lar mo r-Plage : Louise -Titi s’écl a te Au se cours ! Le l i v re numé r iq u e a r r ive For mat ion : le s trois maste rs à l a l oup e et de la é d i Nous ouvrons aujourd’hui un nouveau chapitre de la politique du livre en Bretagne avec la création de Livre et lecture en Bretagne. Si Pages de Bretagne nous rappelle par la continuité de son titre à cette histoire, c’est bien à travers ce premier numéro l’occasion d’un nouveau départ pour un centre de ressources qui se veut avant tout un outil d’accompagnement des politiques publiques au service des acteurs du livre et de la lecture. À travers ses missions, l’on mesure t o le défi et l’importance du chantier – prendre en compte l’ensemble des problématiques de la chaîne du livre de la sphère publique à la sphère marchande – mais l’on perçoit combien il devient indispensable dans le contexte de profondes mutations que connaît ce secteur aujourd’hui. Comment anticiper et s’adapter à ces nouvelles réalités sociales culturelles, technologiques et économiques ! Le dynamisme qui existe en Bretagne nous engage. Conforter la production éditoriale, mieux l’exporter, contribuer à créer les conditions de la rencontre entre les auteurs et les lecteurs, croire surtout que le livre doit rester un espace de libertés, d’ouverture à l’autre et à soimême, c’est dans la société actuelle une nécessité qui demande une volonté politique pour s’y engager. Ce premier numéro de Pages de Bretagne porte sur un genre qui concentre en lui les paradoxes de la sphère du livre et tout particulièrement dans notre région. Créativité forte, curiosité des lecteurs, animations littéraires passionnantes et pourtant difficulté à se vendre, je veux parler de la Poésie. Essayons de comprendre et d’analyser ces contradictions pour qu’ensuite nous travaillions ensemble à les résoudre. Je voudrais, en guise de conclusion, vous offrir ce poème d’Armand Robin intitulé « Les Livres et les Sources » (Le Monde d’une voix, Gallimard, 1968) : Celui qui, sourd au monde, S’enivre de connaissances En voyant dans les pages Passer vraiment le rire et les rives Des premiers amis ruisseaux, Si frais qu’il y rafraîchit ses doigts, Il retrouve, lorsqu’il met la tête dans les fougères La source des livres ; Et les lettres grisonnantes des eaux de fontaine Et les gouttes qui font la pluie calme dans les livres Lui sont le même repos Mouillé d’enfance du monde. Et sa tête, même fatiguée, ne logera pas fatigue. Sylvie Robert, Présidente de Livre et lecture en Bretagne Les premiers pas de Livre et lecture en Bretagne Depuis le 3 juillet 2008, Livre et lecture en Bretagne est installé au 14 rue Guy-Ropartz à Rennes, partageant les locaux avec Spectacle vivant en Bretagne. Les frontières entre les secteurs culturels étant de plus en plus poreuses, ce voisinage est le bienvenu. Livre et lecture en Bretagne a bien l’intention d’établir des partenariats durables avec non seulement le spectacle vivant mais également avec le monde de l’audiovisuel, des arts plastiques ou de la danse. Nous mettrons ainsi au cœur de nos préoccupations l’auteur et la création. Les orientations de Livre et lecture en Bretagne ont été présentées lors de la première réunion du comité consultatif qui s’est tenue le 19 septembre. Centre de ressources, lieu d’observation de l’évolution de la chaîne du livre, acteur dans la coopération au sein de la filière livre, soutien à l’économie du livre et à la vie littéraire, Livre et lecture proposera des actions transversales sans oublier les particularités de chacun. Livre et lecture en Bretagne souhaite établir 2 une étroite collaboration avec les acteurs de la chaîne du livre, c’est pourquoi ils seront invités à participer à des groupes de travail qui se réuniront trois fois par an et qui auront pour objectif d’optimiser ses actions. Quatre thématiques y seront développées : le livre et les autres supports, l’économie du livre, la diffusion et la promotion, l’évolution des métiers. Lors de cette première réunion du comité consultatif, il a été procédé à l’élection de son président ; Yves Bescond, co-fondateur et directeur des éditions Diabase, a été élu pour trois ans et représentera le comité consultatif au conseil d’administration. L’équipe de Livre et lecture en Bretagne travaille ardemment à mettre en place les actions pour l’année 2009 et compte sur la proximité avec les acteurs de la chaîne du livre pour que « ce nouvel outil » soit profitable au dynamisme de cette filière en Bretagne. Christian Ryo, Directeur de Livre et lecture en Bretagne Portrait de lecteur Alain-Gabriel Monot Professeur de lettres à l’Université de Bretagne Occidentale, Alain-Gabriel Monot est un lecteur passionné et l’un des rares représentants d’une espèce en voie de disparition : le critique littéraire. Mais il a un grand défaut : celui de lire en toutes circonstances. Dans sa voiture, par exemple. Ce qui lui a déjà valu quelques accidents… mais ne l’a pas guéri pour autant. « Pour moi, le déclic a eu lieu en classe de quatrième, à Brest, grâce à Joël Jim-Sévellec, un professeur de français qui revendiquait un univers littéraire foisonnant et peu conventionnel. Certes, avec ma mère institutrice, j’avais découvert certains auteurs, dont Jean Guéhenno, mais disons que ce prof m’a donné le goût des lectures plus “sauvages”. C’est à dix-sept ans que j’ai connu mon premier grand choc littéraire, à la lecture de Ma vie sans moi, d’Armand Robin. Depuis, cet auteur ne me lâche plus. Je le transporte. Il me transporte. C’est à cette époque que j’ai commencé à choisir mes déplacements en fonction de mes passions littéraires, que je veux vivre pleinement. D’abord, en me rendant sur la tombe d’Armand Robin, au cimetière de Rostrenen. En auto-stop. À vingt ans, je croyais que tout le monde faisait ça. Puis, Robin, ce grand traducteur, m’a attiré vers des poètes étrangers. J’ai découvert les poètes anglais comme Emily Dickinson. D’autres Bretons aussi, Guillevic, bien sûr, et René-Guy Cadou. Je ne suis pas indifférent à l’école lyrique, qui s’adresse à une autre facette de ma personnalité. Et puis, s’il faut parler des Bretons, je suis allé vers Paol Keineg, Marc Le Gros, ou des gens moins connus mais fort talentueux, comme Gilles Baudry, Jean-Pierre Boulic, René Le Corre. Même si je ne partage pas leur foi, j’apprécie l’écriture de ces fervents. Plutôt que de me tourner moimême vers une carrière de poète et d’écrivain, j’ai préféré consacrer mon temps à faire connaître les textes que j’aime. À travers mon activité de prof de lettres et en m’essayant à l’exercice de critique littéraire. Je trouve que la poésie est essentielle, dans ce monde en carton-pâte qu’on essaie de nous vendre, avec ces milliers de gens qui marchent à côté de leur vie. Lire de la poésie est pour moi une forme de résistance tendre. Je pense à Henri Thomas : « Toutes les vies forment la vie/ Toutes les lumières sont une seule/ Lumière dans la même nuit/ Un seul monde, une seule terreur/ Pour tous les hommes, ces cas uniques.” La vie est grave et sombre. C’est pour cela que j’aime l’écriture navrée d’un Hervé Carn. Comme l’écrit Jean-Michel Maulpoix : “Un poète n’est pas un rêveur, mais un homme qui regarde en lui tomber le soir.” » Alain-Gabriel Monot est l’auteur de deux anthologies : Proses de Bretagne (La Part commune) et Poétique Bretagne (Coop Breizh). La revue Hopala ! publie régulièrement ses critiques et recensions. 3 D O S S I E R Bretagne est poésie Associer Bretagne et poésie va-t-il de soi ? Un peu trop, si l’on songe à ces clichés celtomaniaques qui ont engoncé la poésie bretonne, comme la culture bretonne en général, dans un folklore suranné, peuplé de fées, de korrigans et de marins – un peu ivrognes, certes, mais le cœur sur la main. Pas assez, si l’on se réfère à tous ces talents, trop souvent méconnus, qui ont chanté ou chantent encore sans artifice un pays incontestablement propice à l’inspiration. Pourtant, c’est parfois en perdant ses repères, sous d’autres horizons, que l’auteur breton s’exprime avec le plus de force. La poésie en langue bretonne n’est pas en reste, avec sa formidable musicalité. La poésie en langue gallèse s’avère souvent savoureuse. Plutôt que de réduire ces deux dernières expressions poétiques à la portion congrue, nous leur consacrerons des articles spécifiques dans les prochains numéros de Pajennoù Breizh/ Pages de Bretagne. Au-delà de la pluralité des expressions poétiques se distingue donc un regard singulier. Des éditeurs de Bretagne et d’ailleurs ne s’y trompent pas, se passionnant pour cette matière poétique, même s’il est convenu que la poésie ne nourrit pas son homme. Aujourd’hui, en Bretagne comme ailleurs, la poésie grignote cependant du terrain, s’invitant à voix haute dans des lieux parfois inattendus, où elle sait répondre à l’affligeant spectacle du monde… « La Bretagne, c’est un univers ou, si on veut, c’est une patrie mondiale. […] Cette Bretagne universelle, cette Bretagne qui n’est pas localisable, c’est pour nous le point de vue de l’âme, ce qui est encore mieux, ce qui est encore plus haut que le point de vue de l’esprit. Il est clair que ce lieu parfait de l’âme se trouve être aussi par nature le lieu parfait du génie poétique.» Armand Robin, Poésie sans passeport, Ubacs, 1990 U n a u t e u r e t s e s co n t e m p o r ain s Jacques Josse au milieu du champ Jacques Josse est une voix qui compte, en Bretagne et au-delà. De plus, il n’est pas indifférent aux autres voix, celles des poètes de ce pays, qui ont tant de mal à se faire entendre, ici comme ailleurs. Il a bien voulu explorer avec nous le champ poétique breton contemporain. Ce n’est pas par hasard que Jacques Josse a été élu à la présidence de la Maison de la Poésie de Rennes. Parler de la poésie contemporaine et de ce qui la fonde à partir d’ici reste cependant un exercice difficile, si l’on veut éviter la liste, le catalogue, la distribution des bons points, des mauvais points et des accessits. Nous en resterons donc à la poésie qui touche Jacques Josse et à l’univers qu’elle dévoile, aux pistes qu’elle aborde. Peut-on en définir quelques caractéristiques, ou à défaut quelques tendances ? « Chez les poètes bretons, il y a prééminence de thèmes récurrents tels que la mer, la mort, la mémoire, la mélancolie, l’exil, l’errance, le rapport au réel et à l’irréel. Beaucoup de textes portent sur les éléments. Ce qui m’intéresse, c’est l’homme, là-dedans. Quand Alain Jégou, marin-pêcheur, mêle la rudesse de son métier à la poésie, quand il se bagarre avec la mer, il a la rage et le dit très bien. Pour certains auteurs de la dernière décennie, il est difficile de sortir d’une confrontation entre la mémoire et le paysage. Du coup, l’élément urbain a du mal à s’exprimer. Sauf peut-être chez quelques Brestois, ou chez Christian Prigent, qui allie à merveille mémoire familiale et collective avec en point d’ancrage Saint-Brieuc, ville en bord de mer. » Le discours identitaire est-il un frein à la liberté d’expression ? « On écrit bien sûr de quelque part, et ce n’est pas gênant, au contraire, si c’est dans un esprit d’ouverture. Je pense à Marc Le Gros, excellent prosateur, quand 4 Jacques Josse avait présenté «Un tour d’horizon de la poésie contemporaine en Bretagne» dans la revue Europe n° 913 de mai 2005, qui a été une source de documentation importante pour ce numéro de Pages de Bretagne. Crédit photo : Emmanuel Pain il parle de ses voyages. Mais le fonds culturel peut devenir encombrant quand le sac est trop chargé, ou quand l’écrivain s’enferme dans des frontières étanches. Et puis, il y a ceux qui n’ont pas, ne veulent pas d’identité stricte ou qui s’en foutent. Faudrait-il les oublier ? » Il pense notamment à deux auteurs inclassables : Stéphane Batsal et Anne Louarn. Pour Josse, le sillage à suivre, on l’aura compris, n’est pas celui du lyrisme, de l’école de Rochefort, mais plutôt celui du burin, de la cisaille et du bistrot. Celui des grands disparus, d’Armand Robin, de Guillevic, de Georges Perros, de Danielle Collobert, de Paul Quéré, de Jean-Marie Le Sidaner, et aussi d’Yves Elleouët. Il ne rejette pas pour autant le Xavier Grall de Solo. « Peu de poètes s’y réfèrent pourtant, en Bretagne aujourd’hui, à part Yvon Le Men. Et aucun au-dehors. » Mais si on lui demande un nom, un seul, Jacques Josse n’a aucune hésitation : c’est celui de Paol Keineg. « La voix essentielle de ces quatre dernières décennies. Chez lui, l’aventure se situe bien dans la langue, celle-ci étant d’abord déliée, tonitruante, proche de l’oralité puis peu à peu ramassée, concise, serrée tout en restant nerveuse, rageuse même et claquante. » Le poète est passé par un certain lyrisme, au service de son engagement politique pour l’autonomie de la Bretagne. Et sa langue témoigne d’une évolution sans concession, quarante ans après… « Oui… Sa langue n’a de cesse de bousculer, de cogner là où il faut, c’est-à-dire à l’endroit précis où l’on peut espérer ébranler les petites certitudes de tout un chacun. » Keineg est un homme discret, voire secret. « La discrétion semble d’ailleurs un trait commun à la plupart de nos poètes, à deux ou trois exceptions près », remarque Josse. Difficile d’égrener les noms, comme un long chapelet de talents, souvent méconnus. Les premiers à lui venir en bouche sont Alain Le Beuze, Henri Droguet, Denis Rigal, Michel Dugué, Denise Le Dantec, Kenneth White, Alexis Gloaguen, Gérard Le Gouic, Heather Dohollau, Hervé Carn, Jean-Paul Hameury, Paul Le Jéloux, Jean-Claude Caër, Jean-François Roger (19552006), Robert Nédélec, Sophie Masson (19642006), Erwann Rougé, Geneviève Le Dilosker, AnneJosé Lemonnier, Gilles Baudry, Bruno Geneste, Louis Bertholom, Jean-Albert Guénégan, Georges Drano, Jean-Paul Kermarrec, Kristian Keginer, Alain Le Saux, Pierre Tanguy, Alain Kervern et ses singuliers haïkus. Thierry Le Pennec nous ramène, lui, dans une Bretagne rurale, « où il y a un nid de très bons auteurs. On ne le dit pas assez ». Le Pennec, qui cultive la terre, est vraiment au milieu du champ. Pour de bon. « Avec lui, on entre dans la “patrie de la sueur” qu’évoquait Armand Robin. Là, pas de frontières. Pas de drapeaux non plus. Mais quelques mouchoirs pour s’essuyer. Et des arbres, des haies, des talus. » Un mot, aussi, pour tous ceux grâce à qui la poésie trouve sa place, ou un peu de place, c’est selon. « Yvon Le Men fait son travail, mène loin sa barque. Il aura marqué les années 1970 et 1980. Aujourd’hui encore, il est capable de prolonger dans son écriture les moments de l’enfance et de l’adolescence, même douloureux, comme s’il venait de les vivre. Il laisse une trace vive. » Et il a sans doute éveillé quelques vocations. Il y a aussi tous ces auteurs qui donnent de leur temps pour faire vivre des revues, des maisons d’édition, alors qu’ils ne manquent pas, eux-mêmes, de talent. « Je les appelle les passeurs. Ils se nomment Jean-Louis Aven, François Rannou, Marie-Josée Christien, Emmanuelle Le Cam, Jacques André, Yves Prié, Yves Landrein, Jean-Pascal Dubost. Beaucoup de gens, en Bretagne, travaillent autour de la poésie, mais peu de revues traitent de ce domaine, finalement. Je pense aussi à tous ceux qui font vivre la poésie en la disant. Pour l’instant, le slam m’ennuie un peu, je préfère les auteurs qui lisent leurs textes. Je le trouve un peu trop binaire. La même cadence. La même respiration. Ce que j’aime, dans la poésie, au contraire, c’est quand le rythme change, éclate, se transforme. Mais il y a des gens qui vont réussir à dépasser ça pour en faire autre chose, forcément, et là, ce sera très intéressant. » Derniers ouvrages publiés par Jacques Josse : Dormants, www.publie.net, 2008 Près du pilier, La Digitale, 2008 Les Lisières, Apogée, 2008 Sur les quais, TraumFabriK, 2007 Les Buveurs de bière, La Digitale, 2005 Bavard au cheval mort et compagnie, Cadex, 2004 É dit e r l a p o é sie Les dix ans de La Part commune Les éditeurs qui publient uniquement de la poésie sont rares, en Bretagne comme ailleurs. Des revues jouent également le rôle de découvreur de talents et éditent des recueils. Le livre d’artiste est lui aussi dédié à ce genre, et permet de marier poésie et arts plastiques. Et puis, il y a les éditeurs « généralistes », qui publient de temps à autre de la poésie. Les éditions La Part commune fêteront fin 2008 leurs dix années d’existence. Déjà à la tête d’Ubacs pendant quinze ans, Yves Landrein est un poète devenu éditeur. Il se réfère bien souvent à Perros, qui disait : « Aimer la littérature, c’est être persuadé qu’il y a toujours une phrase écrite qui nous redonnera le goût de vivre, si souvent en défaut à écouter les hommes. » Faire la « part commune », c’est donc partager et donner à lire des ouvrages qui, à travers leurs différences, leurs diversités, ont une commune destination, un lieu où chez le lecteur vont pouvoir « prendre feu tous les possibles ». Mais le dernier livre d’Yves Landrein en tant qu’auteur date de 1984, chez Seghers. « Je n’ai pas la fringale d’autres auteurs. Je ne suis pas pressé. Je reconnais aussi qu’il n’est pas toujours facile d’être les deux. Forcément, on connaît un peu sa valeur, alors, on compare. » Auteur frustré, pas forcément, donc. Alors, éditeur de poésie comblé ? « Maintenant, je sais un peu plus où je vais. Éditer de la poésie ? Je me méfie des étiquettes. Je dirais plutôt que j’édite de la matière poétique. Des récits. De la prose poétique. La “poésie”, sa définition est à manier avec précaution. Et puis j’ai horreur de ces rassemblements de poètes, où l’on a l’impression d’être dans un bocal. Il n’y a pas de quoi se prendre pour quelqu’un, juste parce qu’on revient de temps en temps à la ligne ! » Yves Landrein n’oublie pas qu’il est né en basse Bretagne, même si « la poésie peut se déclarer n’importe où, et singulièrement entre quatre murs. Comme disait Perros : “dans un bois au Canada ou au sixième étage d’une chambre de bonne”. Mais voilà. Notre âme nous suit partout. Encore plus quand nous sommes ailleurs, en perte de repères. La Bretagne est reliée à une métaphysique. Autre chose, aussi : je ne parle pas breton, et pourtant mes éditeurs ont remarqué chez moi des tournures particulières ». Seul salarié de la maison, Yves Landrein tient à sa méthode : « Je suis le seul à lire et à prendre le risque de me tromper. J’aime bien les choses à la marge, les inclassables. Je sors vingt-cinq à trente livres par an, dont le premier tirage se situe entre 600 et 3 000 exemplaires. Cela me permet d’être toujours présent chez les libraires. Je m’en sors grâce au fonds qui rassemble maintenant 150 titres. Chaque mois, je suis à peu près sûr de vendre 2 000 bouquins, c’est-à-dire plus que du temps d’Ubacs, et les tirages reviennent à un tiers de ce qu’ils me coûtaient alors. » La Part commune est diffusée par Pollen-Littéral. La Part commune 16, quai Duguay-Trouin - 35000 Rennes Tél. 02 23 40 03 12 www.lapartcommune.com 5 D O S S I E R Crédit photo : Editions Le Temps qu’il fait I n dis p e n s a b l e Paol Keineg, anthologie Vient de paraître Les trucs sont démolis, une anthologie de 400 pages qui permet de parcourir l’ensemble de l’œuvre de Paol Keineg. De 1967, année de parution du Poème du pays qui a faim (Traces), à 2005, qui a vu la publication de Là, et pas là. Dès la première phrase, le lecteur est pris dans ses rets et l’auteur ne le lâche plus. Keineg n’a pas oublié d’où il vient : « Très tôt, j’ai appris qu’il n’est pas bien d’être breton. Je le serai donc. » Mais il sait aussi où il va : « Beaucoup portent leur identité comme celui qui va se noyer porte une pierre au cou. » Il a cette faculté de relier l’histoire et la mythologie au présent, le particulier à l’universel. Lui, qui a partagé sa vie entre Bretagne et Amérique du Nord, passe d’une langue à l’autre, sachant que « toute langue est étrangère ». Incontestablement l’un des grands poètes contemporains, dont la voix peut à la fois jaillir tout près, derrière le talus, et porter bien au-delà de la mer d’Iroise. Paol Keineg, Les trucs sont démolis. Une anthologie, 1967-2005 1967-2005, coédition Obsidiane & Le Temps qu’il fait. (On remarquera Ma basfec’h ho torn ’barzh va blev au passage que les éditions Le Temps qu’il fait, établies à Cognac, ont E santfec’h ur goubledenn-gouevr adopté leur nom en référence au titre d’un ouvrage écrit par un autre Pa oan pemp bloaz e voen lakaet da azezañ poète breton et traducteur de tout premier ordre, Armand Robin.) Ha kribenn va c’hlopenn a voe heskennet Dre daou damm Quand le porc trouve la porte ouverte, il fonce au fond du verger. A-wechoù c’hoazh e tigorer va fenn Voit-il les primevères, les digitales, les bigarreaux, selon la saison ? Ha douarnoù kuzh a vezell va empenn. Se méfie-t-il du fil qui pend à terre et où ne passe plus l’électricité ? Le porc vif et conquérant au bord du ruisseau, à se rouler par terre. Si vous passiez la main dans mes cheveux Je tire mes informations d’un monde disparu où la vie des porcs Vous y découvririez une charnière en cuivre faisait l’objet de commentaires monotones le soir autour du feu. À l’âge de cinq ans on m’assit sur une chaise Comment dire la souffrance dingue des porcs d’aujourd’hui ? On me découpa à la scie le haut du crâne Ma lointaine enfance, qui n’est pas celle que vous croyez, je De temps en temps encore on m’ouvre la tête l’ai peuplée du porc universel. Et des mains inconnues me malaxent le cerveau. Paol Keineg, Là, et pas là, Le Temps qu’il fait, 2005 Paol Keineg, Histoires vraies/ Mojennoù gwir, P. J. Oswald (1974) L a p o é sie e n m a rc h e Brigades d’intervention poétique Les BIP ou Brigades d’intervention poétique ont été inventées en 1998 par Christian Schiaretti et la Comédie de Reims, avec la complicité du poète Jean-Pierre Siméon. Il s’agissait d’abord de remettre la langue et particulièrement la poésie au cœur du théâtre, et d’« offrir aux élèves de tout âge le poème vif et nu, hors de tout commentaire ». Le fonctionnement est le suivant : deux comédiens interviennent chaque jour à la même heure dans une classe pendant deux semaines, selon un rituel précis qui ménage la surprise et privilégie l’écoute libre des enfants. Jean-Pierre Siméon explicite ainsi le principe de la BIP : « Un poème, et un seul, est lu à chaque intervention sans que soit même mentionné le nom de l’auteur, ce qui serait déjà comme une mise en garde et une mise à distance (le texte et ses références sont cependant laissés dans la classe à la fin de la lecture). Les comédiens veillent à éviter la théâtralisation autant que l’interprétation “poétisante”. Cette stratégie rigoureuse vise à dépouiller le poème des méta-discours explicites ou implicites dans lesquels l’école l’a malheureusement trop souvent enfermé. » Les enseignants du collège Louis-Launay, à Nantes, décrivent ainsi le phénomène : « Les élèves sont saisis, puis ils commencent, au bout de la deuxième fois, à attendre l’irruption lumineuse. Et puis, les comédiens ne viennent plus. Ils ont créé du désir. Ils ont créé le plaisir de l’écoute sans l’analyse. Ils ont créé l’écho des mots. » Des BIP existent un peu partout en France. Chez nous, elles se forment ponctuellement à Nantes, à Brest, à Lorient… Rennes Les Ateliers du vent Ils trimballent leur amour de la lecture et du texte dans les lieux les plus divers, parce que le fait de toucher des publics différents, pas forcément fanas de littérature, est leur grand bonheur. Comme dans ces cafés où ils régalent les piliers de bistrots de leurs aPérOÉSIEs. Des paroles et des textes qui circulent et ricochent de l’un à l’autre, nature ou ponctuellement enrichis d’effets sonores. Des poèmes digestes, rigolards, mettent en bouche, 6 cristallisent l’attention pour préparer des moments plus sérieux, où l’écoute sera maximale. Une chanson se glisse. Les clients tirent des aphorismes d’un chapeau, et les lisent tour à tour. Combien de fois n’a-t-on entendu le plus réfractaire sortir du café en disant : « Tiens ! Je ne savais pas que j’aimais la poésie. » Au programme, et entre autres choses : le Mardi gras (24 février), en mars 2009 une tournée des Ateliers, une chambre de… (avril), le Super 7 m@i, un partenariat avec Périscopages (mai-juin), une Vilaine Machin-Chose (juillet), l’accueil d’artistes moldaves (octobre-novembre) et des soirées Psch( )tt entre-temps… Tél. 02 99 27 75 56 www.lesateliersduvent.org Rennes et Nantes slament Le slam, ce mode d’expression poétique créé par Mark Smith à Chicago dans les années 1970, a trouvé ses marques en Bretagne, à Nantes par exemple, où se sont tenues les premières éditions du Grand Slam national, et encore plus à Rennes, où plus de 400 poètes se sont produits depuis 2004. Outre les six scènes rennaises où l’on peut slamer régulièrement, une manifestation annuelle comme « Tout Rennes Slam » permet aux slameurs de se confronter à un plus large public. Parmi les gens qui jouent un rôle important sur les scènes nantaises et rennaises, on peut citer Patricio, le précurseur, et Brice, qui anime des ateliers d’écriture spécialisés, dont la finalité est la restitution des textes devant un public. Rappelons les règles de base du tournoi de slam, adoptées sur l’ensemble de la planète : chaque participant a droit à trois minutes pour s’exprimer et ne peut utiliser ni musique, ni accessoire ; trois personnes, choisies au hasard dans le public, notent les candidats de 0 à 10, sous l’influence des vives réactions de l’assistance. Le slam, qui se veut démocratique et populaire, se différencie ainsi du récital de poésie. En partenariat avec le CRIJ (Centre Régional Information Jeunesse de Bretagne) et la Ville de Rennes, Slam Connexion Éditions a publié un livre-CD, Tout Rennes Slam 2006 – Anthologie du Slam rennais, à commander au 06 98 96 24 60. Quelques mots volés le désir mord la nuque se moque des réticences se joue de tous les savoirs dans le ventre une toupie étrange le cerveau bascule sur le coup de minuitEmmanuelle Le Cam Originaire de Lorient, elle vit à Rennes et est également traductrice de Katherine Mansfield. Son dernier recueil, Nocturne, chronique, est paru chez Citadel Road Éditions (2008). Brice (Nantes) : Tél. 06 37 75 50 76 Slam Connexion Rennes : Tél. 06 98 96 24 60 [email protected] Plus loin Tréluan à l’abandon On y battit le blé De mes étés mythiques Ils toussent dans ma tête Finis t è r e Voix d’aujourd’hui L’opération « Voix d’aujourd’hui », lancée par le CDDP (Centre départemental de documentation pédagogique) du Finistère, attaque sa troisième édition, après le succès des deux précédentes. Elle repose sur un partenariat entre Livre et lecture en Bretagne, le réseau des bibliothèques municipales de Brest, des librairies indépendantes et des lieux de la vie culturelle brestoise comme la Passerelle, l’Artothèque ou la Carène. Ce projet est mené au sein de lycées et collèges du Finistère, de la maison d’arrêt de Brest et du service scolaire de l’hôpital Morvan. Le but de « Voix d’aujourd’hui » est de faire découvrir aux participants la poésie contemporaine ainsi que les lieux de vie du livre (bibliothèques, librairies, éditeurs…). Au cœur de l’activité, la lecture : une dizaine de recueils sont ainsi sélectionnés, et circulent, par l’intermédiaire de valises, dans les établissements. Le projet est également axé sur l’écriture, les rencontres avec certains des auteurs concernés, et la participation à des manifestations culturelles comme le « Printemps des poètes » et la journée de clôture de « Voix d’aujourd’hui ». Issu de cette expérience remarquable, le blog de la classe de 1re L1 du lycée de l’Iroise, à Brest, constitue un bel espace de lecture et d’écriture, de création et d’échange, autour de la poésie, de Rimbaud aux contemporains : lycee-iroise.over-blog.com L’opération « Voix d’aujourd’hui » sera présentée à la journée professionnelle du Salon du livre jeunesse de Lorient, en décembre prochain. Passés la buvette le bourg la route ventée et l’aile amputée du vieux moulin qui ne peut plus moudre l’innocent silence des traînements de pieds Notre moulin aujourd’hui Résidence secondaire C’est dire Paul Quéré Trois titres de ce remarquable poète et plasticien (né à Reims en 1931, mort à Pont-l’Abbé en 1993) sont encore disponibles auprès de l’association Bodérès d’Octobre, à l’adresse : Bodérès 29720 Plonéour-Lanvern - Tél. 02 98 82 93 13 www.laligue-morbihan.org J’aime cette ville presque attenante au large, un peu mangée par l’infini. Elle me donne envie d’un lyrisme de silex et d’embrun. De baisers et de déserteurs. D’attentions furtives, aussi. D’un cœur mal caché derrière les gestes brusques et les moqueries sans artifice. D’un ciel braque. De gloires à chavirer les yeux pluvieux, les yeux hardis, les yeux découverts. L o rie n t L’Autre Rive Initiée et gérée par Ève Lerner, à la fois galerie et maison d’édition, elle organise des soirées lecture, conte et poésie autour d’auteurs contemporains. Ève Lerner a travaillé comme traductrice pour Actes Sud et Flammarion et a longtemps vécu à San Francisco où elle a fondé la collection « Poetree ». Encore plus loin l’église de Tréguennec Ma mère y lava mes langes dans le bénitier et nous y pissâmes comme tout un chacun Elle est l’auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages, dont A Capella (L’Autre Rive / Fibres libres), Le Livre des chimères (L’Autre Rive), Métamorphose du poète (L’Autre Rive). 6, rue de Kerolay - 56100 Lorient Tél. 06 83 16 46 27 Alain Le Saux Né en 1959 à Lannion. Exerce le métier de correcteur en édition. Habite Brest. A publié Arsenic blanc vivant (Delta station blanche de la nuit, 1987) et Aucune fiction (fragments), (Wigwam, 1992). CruciFiction (Les Hauts-Fonds, 2008) est son dernier ouvrage. 7 D O S S I E R Revues et éditeurs de poésie Cette liste non exhaustive comprend les maisons d’éditions spécialisées ainsi que les revues qui, pour certaines d’entre elles, éditent parfois des auteurs maison. Elle ne comprend pas les éditeurs de livres d’artistes qui feront l’objet d’un dossier spécifique dans un prochain numéro de Pages de Bretagne. Folle Avoine Éditions Anagrammes Hopala ! Dirigée par Yves Prié, Folle Avoine est une maison d’édition consacrée à la littérature et à la poésie, qui publie aussi des livres d’artistes. Par la personnalité de son directeur – lui-même poète – et par son histoire, Folle Avoine est une maison de référence, en Bretagne, en matière de poésie. « Ce qui m’intéresse, dit Yves Prié, ce n’est pas la forme pour elle-même, mais plutôt la relation entre l’expérience d’un individu et l’expression qu’il va en donner. » Le Housset - 35137 Bédée Tél. 02 99 07 04 59 Poésie, littérature, arts. Elles décernent chaque année les prix de poésie Orphéus. 15, rue de la Poste - 22700 Perros-Guirec Tél. 02 96 23 06 50 Hopala ! publie des nouvelles, de la poésie, et des critiques littéraires. La revue se distingue par la qualité de ses recensions, par l’épaisseur des débats dont elle se fait l’écho et par l’accueil de cultures « invitées ». Une ligne éditoriale bien résumée par son sous-titre : « La Bretagne au monde ». www.editionsfolleavoine.com Les Éditions du Petit Véhicule Cette maison d’édition associative fait la part belle à la poésie, aux romans, aux autobiographies d’auteurs locaux, régionaux et étrangers. Elle publie plusieurs revues, dont Incognita, qui s’intéresse beaucoup à la poésie, et qui se définit ainsi : « Nous n’avons avec cette nouvelle revue aucune cible ou, s’il en est une, alors elle est un territoire où l’on n’arrive jamais… Pas de cible mais un axe – on pourrait dire un axe de vie : tenir debout, debout contre ce qui nous menace : le non-sens, l’inculture grandissante, les farces et attrapes des médias et le perpétuel enlacement du mal et de la bêtise… ». Les Éditions du Petit Véhicule préparent également la publication des Cahiers René-Guy Cadou, et organisent à Nantes, du 6 au 8 mars 2009, Le Nouveau Marché des poésies et des littératures. www.petit-vehicule.asso.fr La Rivière échappée La Rivière échappée fêtera en 2009 les vingt ans de sa première publication. C’est une revue de poésie fondée par François Rannou et Jean-Louis Aven. Douze numéros sont parus, le dernier dans les années 2000. La Rivière échappée a fait également paraître des livres et, après un passage en tant que collection aux éditions Apogée et L’Act Mem, c’est une maison d’édition de littérature désormais autonome. Ses ouvrages (2 à paraître en janvier, et un rythme de 4 à 6 par an) seront diffusés dès janvier par L’Astre (4, passage Saint-Michel, 75017 Paris). Tél. 06 07 77 52 70 www.editions-anagrammes.com Trémalo Une revue de très bonne facture, menée par Olivier Hobé. Et un site fort bien achalandé. Depuis le numéro inaugural de novembre 2006, on peut lire : Laurent Albarracin, Paul Badin, Dominique Dieterlé, Benjamin Duval, Joanna Haddad, Jean-Luc Le Cleac’h, Marc Le Gros, Thierry Le Pennec, Béatrice Machet, Pierre Peuchmaurd, François Rannou, Bruno Sourdin, ainsi que des entretiens avec Jacques Josse, Alain Jégou, Michel Dugué, Anne-Marie Beeckman. Kraken Le Haut-Bois - 29930 Pont-Aven www.tremalo.com Du nerf Revue iconoclaste et jubilatoire, initiée par Régis Guigand, membre des Ateliers du vent, ces gens qui disent et glissent la poésie partout où cela est impossible. Juste pour se mettre en appétit, cet extrait de l’édito de la dernière livraison, le numéro 7 : « Nous sommes les pommes de terre bouillantes de la poésie, brûlant les doigts huileux de nos enfants réactionnerfs. » 6A, rue Quineleu - 35000 Rennes [email protected] Spered gouez Cette revue annuelle conçue et éditée par le Centre culturel breton Egin, de Carhaix, a été créée en 1991 par Marie-Josée Christien. Spered gouez publie poésie et textes courts, nouvelles, récits, en français et en breton, photos, illustrations ; elle offre une large place aux chroniques et aux dossiers, en mettant en lumière des auteurs et créateurs contemporains. Elle édite également des contributeurs de la revue. Ti ar Vro - BP 103 6, place des Droits-de-l’Homme 29833 Carhaix Cedex Tél. 02 98 93 37 43 www.festivaldulivre-carhaix.org Citadel Road Éditions « Permettre à l’imaginaire de trouver sa place, dans le respect de la langue, ouvrir les portes à un lyrisme moderne, ne pas bannir l’émotion juste, voici notre credo, rue de la Citadelle », où l’on édite de la poésie contemporaine ainsi que de la littérature étrangère traduite. Le site Internet constitue une sorte de revue en ligne. 8, rue Jollivet-Castelot 56000 Vannes www.citadelroad.com 8 Arsenal Les textes accueillis par la revue répondent à une intention, celle de donner à lire dans un volume unique tout un réseau de voix différentes radicalement éloigné du tourisme culturel aujourd’hui à la mode. Sans doute la plus exigeante des revues bretonnes consacrées à la poésie (ne pas confondre avec trois autres revues du même nom ou presque, dont L’Arsenal, revue littéraire parisienne). Arsenal littératures BP 66614 - 29266 Brest Cedex www.hopala.asso.fr An Amzer Poésies Association au service des poètes de Bretagne ou d’ailleurs… à l’origine de la très belle opération « Poème sur un ticket de bus » organisée dans la région brestoise. « Griffonnages poétiques » lisibles sur le blog http://temps-pestif.over-blog.org MPT de Bellevue 1, rue de Quercy - BP 23153 - 29284 Brest Cedex www.anamzer.free.fr Avel IX Revue publiée par l’association des Amis de la Tour du vent, placée sous le haut patronage de Théophile Briant. Deux numéros par an. Béatrix Nicolas-Balteg 87, avenue John Kennedy - 35400 Saint-Malo Tél. 02 99 40 26 96 Wigwam Les éditions Wigwam, dirigées par Jacques Josse, publient uniquement des textes courts, à travers trois collections : « Wigwam », « Écrits de peintres » et « Poésie traduite ». Les tirages sont limités à 200 exemplaires. Sur le site Internet figurent également des entretiens réalisés par des poètes sur d’autres poètes, comme celui d’Alain Jégou avec le poète d’origine cherokee Charles Plymell, survivant de la beat generation. 14, boulevard Oscar-Leroux - 35200 Rennes www.wigwametcompagnie.net Chemins Cette revue de poésie paraît une fois par an, chaque numéro mettant en valeur le travail d’un plasticien. Elle publie également des recueils et des livres d’artistes, poursuivant l’aventure des éditions Calligrammes. En prévision, un ouvrage du poète allemand Rainer Kuntz, traduit par Mireille Gansel, qui fut la traductrice de Nelly Sachs, rescapée des camps et prix Nobel de littérature en 1966. 44, rue d’Antrain - 35700 Rennes Tél. 02 23 20 67 73 Les Voleurs de feu Al Laerien tan La revue dirigée par Yann Orveillon publie quatre à cinq numéros par an. Les Voleurs de feu Maison des Associations - 29233 Cléder http://lesvoleursdefeu.free.fr E s p a ce c ritiq u e pa r Alain - Gabriel M onot Tombeau pour Michel Quesnel de Paol Keineg, Marc Le Gros et Denis Rigal. Au cabaret vert, 2008. Déjà épuisé, Tombeau pour Michel Quesnel va être republié prochainement. Tous renseignements auprès de Marc Le Gros, 25, avenue du Parc-desSports-de-Ludugris - 29000 Quimper. Tombeau pour Michel Quesnel Mort il y a quelques mois, le professeur de littérature Michel Quesnel fut pour plusieurs générations d’étudiants des facultés de lettres de Brest et de Quimper une parfaite référence, un modèle très haut sur l’horizon, une source précieuse et féconde. Spécialiste de poésie moderne, il consacrait chaque année son cours de maîtrise à une passionnante traversée d’un siècle et demi d’écriture qui menait ses disciples de Baudelaire, « solaire et clandestin », aux poètes des dernières décennies du XXe siècle. La synthèse de ses réflexions est réunie dans son grand ouvrage Sur la création poétique, lequel continue de faire, quinze ans après sa publication, autorité sans conteste. Pionnier au début des années 1960 de la naissante Université de Bretagne Occidentale, dont il devint un temps un président de haute tenue, il demeure également connu pour avoir invité Georges Perros à y professer ses fameux « cours d’ignorance ». À l’heure cruelle de sa disparition, trois grands poètes, Paol Keineg, Marc Le Gros et Denis Rigal – les deux premiers furent ses étudiants, le troisième son collègue – publient un Tombeau pour Michel Quesnel qui est une splendeur. Les quinze poèmes de cette plaquette – chaque poète en a écrit cinq – sont comme le plus nécessaire et le plus talentueux hommage à la grâce souveraine, et toujours nimbée d’une exquise modestie, qui habitait le professeur. Aussi, sa mort y est peinte dans la sobriété et la négation d’un pathos qu’il détestait absolument. Rude, presque hargneuse, la façon poétique de Paol Keineg : Vous me copierez cent fois à tous les temps, à tous les modes la phrase suivante je ne parlerai plus pour ne rien dire. s’accorde à l’admirable voix de basse de Marc Le Gros déclinant le paysage atone qui entoure le défunt : Rien qu’un nom sur la porte Une chaise vide Et quelque chose qui te ressemble Dans la pénombre Les deux mains sont jointes Les coudes à angles droits Comme dans les statues Fang des reliquaires. Enfin, la parole de Denis Rigal, ramassée en boule contre l’absurdité de vivre et de mourir, ressasse sa chanson sourde et désolée : Gisant Et désormais la chair abandonnée dans la terre humide, grasse, dans l’étreinte à jamais de la vieille mère froide, une seule matière, et continue, et tous mêlés en même pâte. À l’orée de chacune de ces voix, trois illustrations d’Henri Girard ouvrent le temps blanc de la mort, nous renversent comme on tombe dans un rêve. Peintures comme une grande ombre inapaisable, laquelle poigne à notre cœur et jamais plus ne nous lâche. C’est assez dire que ce Tombeau magistral, calme en apparence – mais quel courant agite la rivière profonde sous les mots qui filent avec le flot – est à découvrir et à lire de grande urgence. 9 Portraits d'auteurs E t l e s g r a p his t e s ? O n a e n co r e f ail li l e s o u b lie r… Nylso et Marie Saur Dans chaque numéro, Pages de Bretagne consacre un espace à un graphiste. Place ici aux coauteurs de cette planche autobiographique qui n’est pas sans rapport avec l’univers de la librairie. Nylso et Marie Saur sont les dignes représentants, au talent désormais reconnu, de cette bande dessinée indépendante au fort penchant littéraire. Le festival Périscopages de Rennes, et l’association qui l’organise sont parmi les fers de lance de ce nouveau genre qui impose sa griffe. Après un temps d’exil à la capitale, Nylso est revenu à Rennes, sa ville natale. Il y a fondé une revue, Le Simo. Quelques années plus tard s’ouvre la librairie spécialisée Alphagraph, qui déclenche la publication hebdomadaire du fanzine Chez Jérôme Comix, auquel participent la plupart des jeunes dessinateurs rennais. Nylso y crée le personnage de la série « Jérôme d’Alphagraph ». Après des études de lettres, un petit passage dans l’éducation nationale puis dans l’édition, Marie Saur s’est lancée dans l’écriture en participant à la création de la revue Du nerf, dirigée par Régis Guigand. Elle travaille à présent avec Nylso, en tant que scénariste. Biblio : Jérôme d’Alphagraph (réédition), Flblb, 2006 Jérôme et le lièvre, Flblb, 2004, 2008 Jérôme et Sultana, Flblb, 2006 Jérôme et l’arbre, Flblb, 2008 À paraître : My road movie, Sarbacane, novembre 2008 E t l e s p h o t o g r a p h e s ? E u x a u s si, o n a f ail li l e s o u b lie r… Emmanuel Pain Dans chaque numéro, Pages de Bretagne consacre un espace à un photographe. Ici, il s’agit d’Emmanuel Pain, qui est passé par le reportage, avant de se tourner vers le portrait. Il est l’auteur de la photographie de Jacques Josse, en couverture de ce magazine, ainsi que de cette photo prise en Palestine, dans la bande de Gaza. Emmanuel Pain vend ses premières photos dès l’âge de 17 ans. Après avoir travaillé au service des sports de Ouest-France, il entre à l’agence Sigma. Puis il est correspondant de l’agence Reuters et de l’AFP à Rennes, Brest, Paris, Jérusalem. Il arrête ensuite le reportage et revient vivre à Rennes, sa ville natale. Emmanuel est de nouveau photographe indépendant depuis 2002. Après s’être intéressé au paysage pour divers ouvrages parus aux Éditions Ouest-France, il se consacre au portrait, sans artifice, en lumière naturelle. Il marque de son empreinte le magazine Bretons depuis sa création. www.emmanuelpain.fr 10 Biblio : Collaborateur de plusieurs recueils de l’AFP Aux Éditions Ouest-France : Sur les pas des papes d’Avignon, Aimer Dijon, L’Abbaye de Sénanque, Notre-Dame de la Garde Aux éditions ArMen : 111 Bretons (avec Gwennaël Salliou) À paraître : Faim de terre en Finistère, beau livre sur le travail du chef cuisinier Patrick Jeffroy a c t u a lité d e l a lec t u r e p u b li q u e La médiathèque des Ursulines a conservé l’ordonnancement de l’ancien couvent, que l’on retrouve à chaque étage, ce qui permet de se repérer facilement. Au rez-de-chaussée, un kiosque à journaux vitré ouvert sur la ville, une galerie d’exposition et un auditorium. Au premier, « L’Ile au trésor », espace jeunesse ludique et coloré, animé par Archipel, côtoie « L’Esprit de la lettre », pôle dédié à la littérature. Au second, la bibliothèque bretonne, consacrée à la Bretagne et la Cornouaille, jouxte « La Fabrique », espace consacré aux arts (musique, cinéma, photo, arts plastiques, etc.), et « La Boîte aux savoirs », collection d’ouvrages scientifiques. Le tout sera complété par un « Jardin de lecture », ouvert à tous, lieu de promenade, planté d’arbres et redonnant vie à l’ancien cloître. Crédit photo : Lionel Flageul Q uim p e r Les Ursulines tête de réseau Le 9 septembre dernier, la médiathèque des Ursulines a ouvert ses portes. Elle est la clef de voûte d’une ambitieuse politique de la lecture publique pour l’agglomération quimpéroise. L’idée d’installer la médiathèque quimpéroise dans l’ancien couvent des Ursulines, monument du XVIIIe siècle situé en plein centre-ville, remonte au début des années 1990. Par un curieux hasard de l’histoire, c’est le maire de l’époque, Bernard Poignant, revenu récemment aux affaires, qui a eu l’honneur d’inaugurer cet équipement. Au fil du temps, le projet est passé d’un projet municipal à un projet d’agglomération. Il faut dire que, bien avant la naissance de l’établissement, un tour d’horizon des équipements existants dans les communes alentour démontrait leur grande disparité. Connaissant les moyens financiers existants, les maires de l’agglomération avaient affirmé leur volonté de créer leurs propres médiathèques dans leurs communes respectives. Dès 2001, la communauté d’agglomération prenait la compétence « lecture publique » ; les personnels devenaient communautaires en 2003 et étaient amenés à travailler en réseau. C’est ainsi que Quimper Communauté peut à présent s’enorgueillir de huit établissements professionnalisés, dédiés à la lecture publique. Aujourd’hui, par exemple, un ouvrage peut être commandé, emprunté ou remis à n’importe quel point du réseau. La grande médiathèque qui vient d’ouvrir ses portes complète l’ensemble, dont elle devient la tête de réseau. Y sont regroupées les opérations de constitution des collections, de traitement des documents, de conservation et de mise en valeur des fonds, de gestion et d’administration des structures. À la tête de ce dispositif, Michèle Coïc, qui a participé à sa mise en place, dès l’origine ; elle insiste sur la mutualisation des coûts, la professionnalisation des pratiques et la qualité des fonds qui ont été obtenus grâce à cette politique ambitieuse. Ces derniers sont l’objet d’un classement qualitatif, de 1 à 4. « En se demandant quels services nous devions mettre en place et pour quels publics, nous avons réussi à donner du sens à tout cela. Nous disposons à présent d’une collection pour Quimper et d’une autre pour la périphérie. Disons que pour les bibliothèques locales, cela va du niveau 1 au niveau 3, et pour Quimper, de 2 à 4, sachant que le niveau 4 est celui qui concerne les universitaires. Nous avons à Quimper un public de très bons lecteurs. En fait, nous avons prolongé ce qui existait déjà dans nos fonds. Et nous avons créé un centre technique qui traite l’ensemble des collections. En mutualisant ces traitements, les personnels deviennent plus disponibles pour l’accueil du public. Il y a eu dix-huit créations de postes, pour l’ouverture des Ursulines. Est-ce que ce sera suffisant ? Difficile de le savoir. On verra à l’usage. » L’ouverture au public va passer de trente et une heures et demie à quarante heures par semaine, avec notamment trente dimanches aprèsmidi dans l’année. L’annonce de ces modifications par les élus n’a pas été du goût du personnel, qui aurait aimé être associé à la réflexion. Il s’agit cependant d’une tendance qui se généralise un peu partout, les médiathèques s’alignant de plus en plus sur les horaires de loisirs, malgré le statut sacré du dimanche dans nos sociétés. Tout proches les uns des autres, le Théâtre de Cornouaille, le centre d’art contemporain Le Quartier et la nouvelle médiathèque constituent un pôle culturel conséquent, à même d’animer une zone jadis délaissée, dont l’aménagement est au cœur du projet municipal. La politique tarifaire se veut incitative (gratuit jusqu’à 18 ans, ainsi que pour les étudiants et les plus défavorisés, 15 € par an pour les habitants de Quimper Communauté, 30 € pour les autres). Beaucoup de place a été accordée à l’enfance et à la jeunesse. D’autre part – c’est l’une des originalités de ce lieu –, la présence du patrimoine (les Ursulines abritent par exemple les fonds de Silguy et Luzel) a été rendue manifeste par l’architecte, afin que la connaissance apparaisse, physiquement, à travers son continuum historique. Ainsi, face aux ouvrages empruntables, les livres anciens sont visibles, et leur présence est à la fois esthétique et stimulante. Brest et Baud Cartes postales numérisées Trop fragile et non répertoriée, la collection de cartes postales de la Bibliothèque municipale de Brest n’était pas accessible au public. Les 1 400 cartes postales ont été transférées en mars 2008 au Cartopole de Baud, qui a été chargé de les numériser. Une convention a été signée entre la Mairie de Brest et le Conservatoire régional de la carte postale. Cette opération a également reçu l’aide de la mission « Recherche et Technologie » 12 du ministère de la Culture et de la Communication qui intervient à hauteur de 50 %. Après indexation, les cartes postales seront accessibles sur le site du Cartopole. La collection physique retournera, quant à elle, à la Bibliothèque municipale de Brest. Le site du Cartopole de Baud : www.cartolis.org a c t u a lité d e l a lec t u r e p u b li q u e I l l e - e t-Vil ain e Pour rapprocher les citoyens de la culture, il faut parfois rapprocher la culture des citoyens. C’est en tout cas ce qu’a décidé le Conseil général d’Ille-et-Vilaine, en décentralisant les antennes de sa Bibliothèque départementale. Dernière ouverture en date : l’antenne de Bécherel. L’antenne de Bécherel de la Bibliothèque départementale d’Ille-et-Vilaine a ouvert ses portes en juillet 2008. Elle s’inscrit dans le schéma d’éclatement des services défini par le Conseil général en 2002. Les responsables de la Bibliothèque départementale avaient alors participé à la réflexion sur l’organisation territoriale, en remarquant que l’existence d’un seul site, situé à Rennes, la ville-centre, pouvait être pénalisant pour les territoires qui en sont géographiquement les plus éloignés. La BDP (Bibliothèque départementale de prêt) s’est donc orientée vers l’ouverture de cinq sites dispersés dans toute l’Ille-et-Vilaine. Celui de Bécherel occupe une ancienne forge rachetée par le Conseil général. Si tous les sites estampillés « BDP » ont pour mission de rendre les mêmes services, c’est-à-dire essentiellement proposer des livres, des disques et des formations aux professionnels et aux bibliothécaires adhérents, la présence d’une antenne dans la cité du Livre lui confère un caractère particulier. L’implantation s’est faite dans un esprit de partenariat avec la cité, avec une ouverture sur les métiers du livre, le livre ancien et l’histoire de l’édition. L’antenne de Bécherel accueille également le Fonds départemental de livres d’artistes, qui n’est pas sans rapport avec la présence sur place de relieurs et de calligraphes. Ce fonds, qui a vocation à être exposé et à tourner, devient plus facilement exploitable. Comme chaque nouveau site, Bécherel rayonne sur un territoire, en l’occurrence deux pays : celui de Brocéliande et celui de Saint-Malo. De plus, chacun des huit bibliothécaires de la BDP se voit associé à un territoire. Dès lors, son rôle évolue de plus en plus vers le conseil, l’accompagnement. Crédit photo : Conseil Général d’Ille-et-Vilaine La BDP s’éclate Autre particularité marquante de cette politique innovante : la fin du Bibliobus. Malgré son côté poétique, on sait que pas mal de départements ont dans le collimateur cette activité coûteuse et rigide sur bien des aspects. Désormais, les bibliothécaires viennent choisir les ouvrages à l’antenne, le transport étant ensuite assuré par la BDP. Ainsi, au lieu d’emprunter 400 livres une fois dans l’année, les bibliothèques peuvent en changer 50 de temps en temps. Bien entendu, ces modifications importantes ne se font pas sans difficulté et débouchent sur une période de transition, le temps que chacun s’adapte à la nouvelle donne. L’antenne de Bécherel a été inaugurée le vendredi 19 septembre 2008. Croiser les savoirs Le schéma départemental défini par le Conseil général d’Ille-et-Vilaine affirme la volonté d’attirer de nouveaux publics dans les bibliothèques. Mais, pour ce faire, il faut d’abord trouver un langage commun Le 24 juin 2008, tous les bibliothécaires du département d’Ille-et-Vilaine étaient conviés à une journée de travail sur le thème « Promouvoir la lecture auprès de tous les publics, pour une véritable égalité des chances ». Parmi les invités du matin, Bruno Maresca, sociologue, s’est exprimé à propos des changements intervenus dans les bibliothèques après le tournant Internet. En gros, la fréquentation augmente un peu partout, mais le conférencier a tenté d’identifier les différents freins qui empêchent certains publics d’accéder à ce service. Françoise Sarnowski, directrice de la médiathèque de Saint-Jacques-de-la-Lande, a pour sa part mis l’accent sur la nécessaire évolution du métier, qui doit mettre « les publics au cœur du projet ». Au programme : créer des manifestations de qualité, prendre en compte les handicaps et les difficultés sociales, aller vers les gens, développer les ateliers de lecture et d’écriture. L’après-midi a été consacrée aux publics éloignés de la bibliothèque. La collaboration avec des associations comme ATD Quart-Monde, les Ateliers des savoirs fondamentaux, la Balade des livres, le Secours catholique, le Secours populaire, ou les centres hospitaliers découle d’une volonté politique départementale. En 2008, le virage a été vraiment pris, avec un travail de coformation entre bibliothécaires et militants d’ATD Quart- Monde, sur le thème « Croiser les savoirs pour que tous aient accès à la culture ». Ces journées ont permis de mesurer l’écart de perception entre les uns et les autres. Un exemple : deux enfants turbulents accompagnés de leurs mères. Là où les bibliothécaires ne perçoivent que du « bazar » et réagissent en voulant rétablir l’ordre, les militants voient au contraire un point positif : le dialogue qui s’instaure entre les deux mères et que la bibliothèque a permis. Certains ont également souligné que la gratuité offerte aux publics les plus défavorisés n’était pas toujours bien vécue par ces derniers. Bien entendu, une politique d’ouverture en direction de ces publics demande des moyens et du temps. Toutes les interventions sont sur : www.bdiv.org M o r bi h a n Paroisses numériques L’état civil, la presse ancienne, les plans du cadastre napoléonien (6 400 plans en couleurs) et les registres paroissiaux sont désormais consultables sous forme numérique aux Archives départementales du Morbihan. Une salle spécifique est réser vée à ce mode de consultation, ainsi qu’à celle des microfilms. Les registres paroissiaux (du XVIe siècle à 1792) ont été mis en ligne. Leur origine remonte à l’ordonnance de Villers-Cotterêts datée de 1539, qui prescrit la tenue de registres de baptême en double exemplaire dans chaque paroisse. Ils sont de précieux témoins de la vie quotidienne du XVIe siècle au XVIIIe siècle. Courant 2009, il sera également possible d’accéder via Internet à l’ensemble des registres d’état civil des 105 communes du département, avec la fin de la numérisation du dernier lot, qui concerne les communes de La Roche-Bernard à La-Vraie-Croix. Un outil d’annotation de ces actes d’état civil permettra aux généalogistes du monde entier de participer facilement à un travail collectif de dépouillement des actes d’état civil du département du Morbihan, qui facilitera la lecture des actes manuscrits, souvent difficiles à déchiffrer pour les non-initiés. Les Archives du Morbihan sont accessibles sur le site Internet du Conseil général : www.morbihan.fr 13 a c t u a lité d e l a lec t u r e p u b li q u e B r è v e s Rennes Arthur superstar Cette exposition, réalisée en partenariat avec la BnF (Bibliothèque nationale de France), entend retracer l’histoire culturelle du mythe arthurien. Le parcours, plus subjectif qu’explicatif, présente des éléments liés d’une façon ou d’une autre aux aventures du roi et de ses chevaliers. C’est la première réalisation conjointe des trois composantes des Champs libres : le Musée de Bretagne, la Bibliothèque de Rennes Métropole et l’Espace des sciences. À son ouverture, le 15 juillet, l’exposition était couplée avec le 22e congrès de la très sérieuse Société internationale arthurienne, à l’université de Rennes. On peut remarquer que les travaux concernant la matière de Bretagne n’ont jamais été aussi abondants que ces dernières années. Ils touchent surtout les pays anglosaxons. Il est vrai que les références à Brocéliande, forêt en laquelle certains ont cru reconnaître celle de Paimpont, près de Rennes, et à la « petite » Bretagne sont rares dans les écrits les plus anciens. Rappelons que Chrétien de Troyes, l’auteur qui a popularisé le mythe au XIIe siècle, est l’inventeur du « roman », qui doit son nom à la langue « romane » qu’il utilisait de préférence au latin. Du 15 juillet 2008 au 4 janvier 2009 Les Champs libres 10, cours des Alliés - 35000 Rennes Tél. 02 23 40 08 13 www.leschampslibres.fr Brest Saint-Pol Roux, le passeur Fruit d’un partenariat entre le musée des BeauxArts, la Bibliothèque d’études de Brest, les Archives municipales et communautaires de Brest, 14 cette exposition rassemble les fonds conservés dans diverses institutions, sur le poète Saint-Pol Roux. La Bibliothèque municipale de Brest vient par exemple de faire l’acquisition de lettres autographes de Saint-Pol Roux et d’un manuscrit de sa fille Divine, avec l’aide du Fonds régional d’acquisition des bibliothèques de Bretagne. Manuscrits et iconographie mettent notamment en valeur les qualités de passeur de l’auteur, qui fut au carrefour des mouvements artistiques de son temps. L’éditeur de ses œuvres, René Rougerie, décrit ainsi le personnage de Saint-Pol Roux : « Il passe comme en se jouant du tragique au cocasse, voire à la comptine naïve, avec un amour universel des êtres. Je ne parle pas que des humains, il aimait tout autant les arbres, la nature, les animaux, la colombe et le crapaud. » Salué par les surréalistes, Saint-Pol Roux se démarquait dès 1933 de l’antisémitisme ambiant, en écrivant : « Chrétiens, je vous demande grâce pour ma vieille race à la face de brebis et de bélier, divin troupeau que devait disperser la politique humaine et qui depuis s’en va tout au long de la haine, le fer dans la laine, le fouet sur la peau. » Du 12 septembre 2008 au 15 février 2009 Musée des Beaux-Arts 24, rue Traverse - 29200 Brest Tél. 02 98 00 87 96 L oi r e - A t l a n tiq u e Les Archives font peau neuve Après trois années et demie de travaux, les Archives départementales de Loire-Atlantique ont rouvert leurs portes le 5 mai dernier. Elles disposent désormais d’outils qui se veulent au service d’une politique d’action culturelle ambitieuse et ouverte à tous les publics. Parmi les espaces rénovés, on peut remarquer une vaste salle de lecture et une salle multimédia qui permet la consultation de plus de deux millions d’images d’archives numérisées. Chaque semestre, un programme de conférences, d’expositions, de visites et de projections ayant pour thème l’histoire de la Loire-Atlantique et de l’ancien duché de Bretagne est mis sur pied. De plus, les coulisses des Archives sont désormais ouvertes pour des visites guidées et, depuis le mois de septembre 2008, un cours d’initiation à la recherche historique est ouvert au public. L’agenda des animations proposées par les Archives de Loire-Atlantique est disponible sur : http://culture.cg44.fr/Archives/ Modification des aides du Cnl Le conseil d’administration du Cnl (Centre national du livre) en date du 17 avril 2008 a décidé de faire évoluer son dispositif d’aides aux bibliothèques vers une logique de soutien aux projets, permettant une plus grande cohérence et une meilleure continuité des aides du Cnl à la chaîne du livre. Ce nouveau dispositif d’aides thématiques sera mis en place à compter du 1er janvier 2009. Les aides actuelles ne seront donc pas renouvelées. C’est déjà le cas, depuis le 30 juin 2008, pour la plupart des aides à la création et au développement des bibliothèques. Le mode de calcul pour les nouveaux dossiers sera opérationnel au 1er janvier 2009. www.centrenationaldulivre.fr a c t u a lité d es écr it u r es co n te m p o r a i n es R é sid e n ce s d ’ é c ri v ain s En France, nous avons la manie du classement, et le livre n’échappe pas à la tyrannie de la classification par genres. Le rôle de l’écrivain, du créateur, est pourtant de bousculer l’ordre établi. Moments privilégiés d’expression et de rencontre, les résidences d’auteurs sont utiles parce qu’elles créent du désordre. À condition qu’elles s’ouvrent en priorité à ceux qui « dérangent », à ceux qui mélangent, à ceux qui sortent des sentiers battus et rebattus et qui, par là même, nous obligent à déplacer notre regard sur le monde… Rennes Maram al-Masri Du 7 octobre au 28 novembre, la Maison de la Poésie accueillera à la villa Beauséjour Maram al-Masri, poète née en Syrie en 1962 et qui vit à Paris depuis 1982. Le 9 octobre, sera proposée une lecture de ses poèmes, en arabe et en français. Elle interviendra dans les écoles et les bibliothèques, et une soirée « carte blanche » lui sera consacrée le 20 novembre sur la Péniche-Spectacle. À signaler, également à la Maison de la Poésie, le 6 novembre, une lecture-concert autour de la poésie arabe contemporaine, intitulée « Les poèmes du joueur de flûte », et le 12 décembre, une soirée consacrée au poète Éric Sautou. Rappelons que l’activité de la Maison de la Poésie ne se limite pas aux animations. C’est aussi un centre de ressources où l’on peut consulter nombre de revues, livres et documents touchant à l’écriture et l’édition. Villa Beauséjour 47, rue Armand-Rébillon – 35000 Rennes www.maisondelapoesie-rennes.org Rennes Tanguy Viel À partir du 18 septembre, une semaine par mois, Le Triangle accueille le romancier Tanguy Viel, qui propose un feuilleton littéraire, épisode après épisode tout au long de la saison, lors de dîners ou d’apéros poétiques. Ces soirées seront l’occasion pour Tanguy Viel de faire découvrir des auteurs qu’il affectionne, comme Stéphane Bouquet ou Jean-Christophe Bailly, d’offrir une version cinématographique et littéraire de son livre Cinéma et, à l’occasion de la cinquième édition du festival Agitato, de s’associer à un chorégraphe pour une création littéraire et chorégraphique. Sa présence à Rennes sera marquée par des rencontres, des ateliers d’écriture et des conférences. Le Triangle accueille également le poète Jean-Michel Espitallier, pour une conférence autour de la poésie contemporaine, à partir de son livre Caisse à outils. Cette conférence sera suivie, la semaine suivante, d’une « étude de cas » à l’occasion d’un apéro poétique où Jean-Michel Espitallier et Cyrille Martinez liront leurs propres textes. Deux autres apéros poétiques font la part belle aux rencontres artistiques. Emmanuelle Vo-Dinh (danseuse et chorégraphe) et Valérie Rouzeau (poète et traductrice) proposent une soirée littéraire, chorégraphique et musicale : Un galop infatigable autour de la poétesse Sylvia Plath (1932-1963), en lien avec la création d’Emmanuelle Vo-Dinh, Ad Astra, qui sera présentée au cours du festival Agitato. Olivier Mellano, quant à lui, convie ses amis musiciens, écrivains et scénographes pour une mise en espace, en sons, en voix et en images de son livre La Funghimiracolette et autres trésors de l’équilibre. Enfin, un dîner poétique permettra d’accueillir Raymond Federman et Jérôme Gontier. Deux aperçus de la riche collection « LaureLi », que dirige Laure Limongi aux éditions Leo Scheer. Par ailleurs, trois ateliers littéraires sont proposés dans le cadre des ateliers de pratique artistique. Deux ateliers d’écriture – l’un avec Tanguy Viel (prose) et l’autre avec Jean-Pascal Dubost (poésie) – et un atelier de lecture-dégustation avec Jean-Pascal Dubost. Les Ateliers du lien - Kermorvan - 29690 Brennilis Tél. 06 74 21 54 07 [email protected] plus spécifiquement à un public de jeunes, dont un atelier « haïkus ». Six autres ateliers tout public seront ensuite proposés jusqu’à 21 h. Des « 1 001 vies du Petit Chaperon rouge » au « mot gourmand », chacun pourra trouver de quoi donner libre cours à son imagination. Toute la journée, les écrits produits seront mis en valeur à la fois par des crieurs de rues déambulant sur la place et par une exposition faisant intervenir l’artiste Béatrice Grasset. Enfin, un espace livres sera animé tout l’après-midi par les médiathèques de Lorient et le café-librairie Comme si la terre penchait. Le Triangle - boulevard de Yougoslavie BP 90160 - 35201 Rennes Cedex 2 Tél. 02 99 22 27 27 www.letriangle.org S ain t- N a zai r e Igor Štiks La Maison des Écrivains étrangers et traducteurs (MEET) de Saint-Nazaire accueille en résidence, du 15 septembre au 15 octobre, l’écrivain Igor Štiks. Né à Sarajevo en 1977, ce dernier publie régulièrement les textes littéraires dans la presse et dans les revues de l’ex-Yougoslavie. Il a coédité une anthologie de la nouvelle prose croate, intitulée 22°C à l’ombre (1999) et une anthologie de nouvelles contemporaines de langue anglaise, Le Safari ultime (2001). Son premier roman, Un château en Romagna, a été publié en 2000 et récompensé la même année avec le prix Slavic pour le meilleur premier livre. Ce roman a été traduit en allemand, en anglais et en espagnol. En 2006, son deuxième roman, La Chaise d’Eliyahou, a été primé à deux reprises et traduit dans une dizaine de pays, mais pas encore en France. Igor Štiks prépare une thèse à l’Institut d’Études politiques de Paris et à l’université Northwestern de Chicago. MEET - 1, boulevard René-Coty - 44600 Saint-Nazaire Tél. 02 40 66 63 20 www.meet.asso.fr A t e lie r s d ’ é c rit u r e Monts d’Arrée Les Ateliers du lien Les Ateliers du lien, très actifs dans les monts d’Arrée, proposent chaque mois un samedi d’écriture sur un thème précis, dans un lieu différent à chaque fois. Prochaines dates prévues en 2008 : 22 novembre et 20 décembre. Les Ateliers du lien organisent aussi des soirées toast-master. Il s’agit, dans un temps limité (5 minutes), de porter un toast sur le sujet de son choix. La présentation doit être la plus complète et la plus claire possible. Le public vote. L’heureux gagnant repart avec la médaille toast-master winner. Ces soirées ont lieu au café-librairie L’Autre Rive, à Berrien (29). À signaler, Gouël ar skrid, Fête de l’écriture qui aura lieu à Huelgoat (29) les 11 et 12 octobre prochains. De plus, du 10 au 30 octobre 2008 seront exposées à l’atelier de l’artiste-peintre Sylvie Bozoc, à Huelgoat, les recettes de voyage illustrées sélectionnées au concours d’écriture : www.bozoc.com/home.html. www.ateliersdulien.com L o rie n t Journée ateliers d’écriture «Rouge» Le 26 septembre, le collectif Faites des feuilles organise « Rouge », un nouveau temps fort centré sur l’écrit. Le vendredi 26 septembre, il s’agira d’investir la place Aristide-Briand, à Lorient, réaménagée pour l’occasion, et d’y mêler différents types d’ateliers autour d’un sujet unique, le rouge sang, le rouge de l’interdit ou le rouge à boire, thématique qui a déjà largement inspiré la littérature… De 14 h à 16 h 30, deux ateliers s’adresseront Tél. 02 07 02 23 39 15 a c t u a lité d e l a li b r a i r i e autour de l’Oulipo, en compagnie d’auteurs comme Michel Abécassis et Jacques Roubaud, en collaboration avec divers établissements scolaires du Pays de Lorient. Louise-Titi 13, place Notre-Dame - 56260 Larmor-Plage Tél. 02 97 33 72 82 www.louisetiti.com Editions Mangeclous 34, avenue Kennedy - 56260 Larmor-Plage Tél. 09 54 37 30 31 www.editions-mangeclous.eu Nouvelles librairies Nous avons le plaisir de vous informer de l’ouverture ou de la reprise des établissements suivants : Graines de mots ronds (librairie-tisanerie) Michèle Lauden-Renaux 4bis, place de l’Église - 56430 Mauron 02 97 22 88 93 [email protected] Cité de la voile Éric-Tabarly Anne Soubigou Base de sous-marin Kéroman - 56323 Lorient Cedex 02 97 65 58 58 L a r m o r- P l a g e Louise-Titi et Mangeclous Une librairie jeunesse et une maison d’édition installées dans une ville de 10 000 habitants, des ateliers pour les enfants, de nombreuses animations… Virginie Sallé et Anne Perrin s’éclatent à Larmor-Plage. Virginie Sallé crée sa librairie en avril 2007. Au départ, elle a plutôt le projet d’un magasin généraliste, mais elle se rend compte que la spécialisation lui permet de prendre moins de risques financiers. De plus, le secteur jeunesse est en pleine évolution, et forcément passionnant. La jeune libraire désire s’installer dans un lieu propice à l’animation : « J’ai choisi LarmorPlage, 10 000 habitants, près de Lorient. Dans une petite ville, les contacts me semblaient plus faciles à établir. » À peine arrivée de Paris, Virginie découvre qu’une éditrice vient aussi de s’installer dans les parages. Il s’agit d’Anne Perrin, des éditions Mangeclous. Très vite, les deux femmes sympathisent. Elles mettent en place des ateliers pour enfants qui débouchent sur l’édition d’albums alliant textes et illustrations. C’est ainsi que Panique à Hœdic est réalisé par les élèves de la classe unique de la petite île morbihannaise. Sauve qui pue est le fruit du travail d’un groupe d’enfants de Ploemeur, se réunissant au cours de l’année, en dehors du 16 temps scolaire, et accompagnés par l’illustrateur Christophe Boncens. Les Trésors de l’Aven est dû à une classe de 5e de Pont-Aven. Dans le cadre scolaire, les enseignants prennent le relais entre les séances, qui ont lieu une ou deux fois par mois. Les enfants suivent la fabrication du livre de A à Z. Parfois un auteur, comme récemment JeanPhilippe Arrou-Vignod, également directeur de collections chez Gallimard Jeunesse, vient mettre un peu d’ordre dans cet imaginaire débridé. « Je ne regrette pas mon choix de venir à Larmor, répète Virginie. Même les vacanciers deviennent des fidèles que je retrouve d’une année à l’autre. La clientèle ne vient pas seulement de Larmor, mais de l’ensemble du Pays de Lorient. Et comme la librairie est ouverte le dimanche matin, je capte aussi des gens en balade au bord de la mer. Peut-être que c’est la simplicité, ici, qui séduit. Je m’la joue pas, comme certains libraires qui peuvent intimider leur clientèle en étalant leur culture. » Simplicité, mais aussi dynamisme, si l’on en croit le nombre d’animations proposées par Louise-Titi : dédicaces, concours de dessins, contes, rencontres, comme avec François Morel ou Francis Lalanne, mais aussi un petit salon d’été, joliment baptisé « Bikinis, rafiots et crustacés », à la salle municipale. Pour sa première année d’activité, Louise-Titi peut se féliciter d’un chiffre d’affaires conforme au prévisionnel, à 1 000 € près. En 2009, si tout se passe bien, un projet intitulé « Les Sardinosaures » doit voir le jour [email protected] Comme si la terre penchait (café-librairie) Laetitia Skubiszewski 20, rue Victor-Massé - 56100 Lorient 09 50 03 89 13 [email protected] www.commesilaterrepenchait.fr Au bord des continents Patrick Jézéquel 2, Grand-Rue - 29600 Morlaix 02 98 62 47 40 Café-librairie Livresse Wilfried Durand 69, rue Georges-Clemenceau - 35400 Saint-Servan 02 23 52 23 13 Librairie Gargan’mots Manon Godeau 1, place du Vieux-Marché - 35830 Betton 02 23 27 34 56 Dialogues Géraldine Delauney 9, rue d’Aiguillon - 29600 Morlaix 02 98 15 10 60 Librairie de Port-Maria (Ouverture de l’espace Jeunesse) Florence et Alexandre Cavallin 1, quai de l’Océan - 56170 Quiberon 02 97 50 01 43 [email protected] a c t u a lité d e l’éditi o n Au secours, le livre numérique arrive ! Le 8 juillet dernier, à la Mutualité, à Paris, avaient lieu les Assises du livre numérique, organisées dans le cadre d’un état des lieux du livre numérique commandé par Éric Besson, secrétaire d’État chargé de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques. Isabelle Bailliet et Olivier Pennaneac’h y assistaient pour Livre et lecture en Bretagne. L’évolution très rapide de la technologie semble prendre de court les politiques comme les professionnels, alors que l’on annonce l’arrivée de l’e-papier dans les grandes surfaces dès la fin de l’année 2009 et celle du livre numérique en couleurs pour 2010. L’écran sera souple, incassable, l’image en haute définition. Après rechargement, l’autonomie sera d’un mois environ. Le lecteur retrouvera, paraît-il, le toucher du papier et même l’illusion de tourner la page, juste en l’effleurant dans un coin. Panique dans la chaîne du livre ! Il est vrai que les enjeux sont énormes. Le rapport Patino, remis à l’occasion de ces Assises, s’attache avant tout à définir des pistes de réflexion, tant il semble difficile de prévoir ce qui va se passer et à quelle sauce vont être mangés les éditeurs, les libraires et les auteurs. Dans l’œil du cyclone : la propriété intellectuelle et le prix du livre. L’arrivée de cette nouvelle technologie pose d’innombrables questions. À quoi servira le libraire quand le moteur de recherche guidera directement le lecteur vers l’ouvrage qu’il désire télécharger ? Qui pourra empêcher l’auteur reconnu de mettre lui-même en ligne ses ouvrages ? Et, dans ce cas-là, à quoi servirait un éditeur ? Nous évoluons irrémédiablement vers la « granularité », c’est-à-dire le fait que le lecteur ne sélectionne que les chapitres qui l’intéressent. L’accès de tous à la même information, y compris non désirée, crée du lien social, quand la granularité individualise, au mieux tribalise, et en tout cas interdit le vagabondage, ce plaisir du lecteur qui est aussi une liberté du citoyen. Dès lors, on peut imaginer que ceux qui posséderont les clés, c’est-à-dire les bases de données, auront le pouvoir de dire ce qu’il faut lire et par voie de conséquence ce qu’il faut penser sur tel ou tel sujet. Danger ! Comment, par exemple, empêcher les opérateurs de téléphonie de s’emparer du marché, pour que tout un chacun puisse lire, comme c’est déjà possible au Japon, des mangas sur son téléphone portable ? La vulgarité triomphante des chaînes de télévision va-t-elle s’emparer du livre numérique ? Aux Assises de la Mutualité, certains ont avancé de possibles alliances entre la chaîne du livre et la presse, afin que l’un et l’autre ne perdent pas totalement le contrôle des futurs kiosques électroniques, au profit des fournisseurs d’accès. On se croirait plongés dans un film de science-fiction, mais ce n’est pas le cas, car le livre numérique est bien là, qui frappe à nos portes. Et les protections actuelles paraissent bien fragiles. Par exemple, comment imaginer un prix unique du livre dans ce contexte ? Pour quelqu’un qui télécharge un livre en Suisse, même si ce livre est français, c’est la loi helvétique qui s’applique. Comme le dit si bien M. Patino : « Nous, les professionnels de la chaîne du livre, nous voulons le même livre au même prix partout, mais le fournisseur, lui, veut tous les livres au même prix. » Question d’échelle, de promotion, de consommation. Alors, bientôt tous les livres à 2 € ? Et comment déterminer le prix du livre, lorsqu’il est dématérialisé ? Les auteurs seront-ils vraiment protégés par le système DRM, analogue à celui qui a cours pour la vente de CD en ligne, avec tous les problèmes de piratage qu’il connaît déjà ? Plusieurs intervenants ont démontré que le système de contractualisation qui lie la chaîne du livre, de l’auteur au libraire, allait voler en éclats, le droit à la concurrence étant contradictoire avec le droit d’auteur. On le voit, à propos du livre numérique, beaucoup de questions restent sans réponse, car personne ne peut encore le définir clairement, ni définir son prix. On sait juste qu’il ne pourra être unique. On sait aussi qu’animer des sites pour faire connaître des ouvrages, cela a un coût, même si on ne peut pas encore mesurer lequel. Une chose est certaine : des libraires et des éditeurs ont pris la mesure des bouleversements en cours et n’entendent pas se faire hara-kiri, mais s’adapter à la décroissance irrémédiable du marché qui a commencé depuis quelques années. Ils espèrent encore que la littérature et la poésie échapperont en partie à la tempête et pourront continuer à être couchées sur le papier. Pour le livre de poche, en tout cas, il semblerait que le passage au numérique lui soit bientôt fatal. Aspect positif de la révolution numérique, les fonds actuellement disponibles pour la numérisation pourraient bien faciliter la tâche des maisons d’édition « à faible rotation ». Les éditeurs en langue bretonne, par exemple, pourraient numériser des ouvrages plutôt que de les conserver en stock. Une idée à creuser, pour bénéficier des aides actuellement proposées, avant qu’elles ne s’évaporent. Le rapport Patino est disponible sur : www.centrenationaldulivre.fr/ IMG/pdf/rapportpatino.pdf B r è v e s Quand le numérique déchaîne les passions Ca y est, après le Royaume-Uni, la France sera le deuxième pays européen à commercialiser un e-book. 10 000 readers seront disponibles dans les Fnac dès le mois d’octobre pour la modique somme de 299 €, avec deux livres préchargés de chez… Hachette. Un contrat d’exclusivité lie en effet la Fnac, Sony et Hachette Group. Ainsi, seuls les titres numérisés de la première maison d’édition française seront téléchargeables. Contre-attaque immédiate de Gallimard qui mettra à disposition 8 000 références sur son site de la librairie Le Divan. Mais seront-ils lisibles sur le reader Sony ? Virgin a également réagi en estimant que « les exclusivités constituent un frein au développement de l’offre légale de téléchargement et regrette qu’Hachette Livre, leader du marché, prenne une telle responsabilité » (Source Livres Hebdo n° 745). On estime pour l’instant que le téléchargement d’un e-book serait 10 % moins cher que le livre papier. Affaire à suivre, d’autant plus qu’avec une augmentation des ventes en ligne de l’ordre de 30 % au premier semestre 2008, soit près de dix milliards d’euros, la vague numérique pourrait bien devancer toutes les prévisions. Et où en sont les « petites » maisons dans la numérisation de leur catalogue ? Rentrée difficile pour les éditeurs de manuels scolaires Autre défi pour les éditeurs scolaires : en plus de la modification des programmes, que les manuels se transforment en fascicules détachables par l’élève en fonction de la leçon. Grogne chez les éditeurs qui y voient un gros manque à gagner et des dépenses en fabrication importantes. Le SNE demande au ministère de conserver le manuel, qui resterait à l’école, et d’y ajouter des fascicules qui accompagneraient les élèves chez eux. Gain de place dans le cartable, poids moindre, et dès lors, gain pour les éditeurs de 20 à 30 % de leur chiffre d’affaires ! Guenrouët Le Pré Nian Cette petite maison d’édition fête ses trente ans d’existence fin 2008. Elle a publié une trentaine d’ouvrages, une vingtaine d’auteurs et une dizaine de plasticiens ; elle a exposé et participé à des salons en France comme à l’étranger. Un programme marquera cet anniversaire, ainsi que la publication d’un catalogue-anthologie. Éditions Le Pré Nian Rétaud - 44530 Guenrouët Tél. 02 40 87 70 40 http://perso.orange.fr/printcottage 17 a c t u a lité d es fo r m ati o ns Les trois masters deux ans après Il existe actuellement dans notre région trois masters dédiés aux métiers du livre et de l’édition. Pages de Bretagne a interrogé leurs directeurs respectifs, afin de préciser leurs orientations. En Bretagne, seul le master dispensé par l’UBS (Université de Bretagne Sud) offre un suivi sur deux ans. L’enseignement paraît très complet. La première année se présente sous la forme d’un tronc commun qui permet aux étudiants de s’orienter ensuite vers les métiers de l’édition ou ceux de la documentation. Pour Geoffrey Williams, son directeur, « ce tronc commun est une bonne chose, ne serait-ce que parce que les jeunes arrivent souvent avec des idées préconçues. Aujourd’hui, par exemple, l’édition jeunesse est à la mode. Cette première année permet de découvrir que le domaine est très vaste et d’éveiller parfois de nouvelles vocations ». Certains s’orientent même vers la recherche. « J’ai vu tellement de mutations que j’essaie d’éviter que les gens se retrouvent coincés par une technologie. Avant, on formait les gens à la programmation ou à la saisie. Aujourd’hui, c’est obsolète. Je préfère donner les armes aux étudiants pour qu’ils soient capables d’évoluer en fonction des mutations technologiques. Mais je suis bluffé par leur capacité de travail. » La sélection des candidats s’effectue surtout sur leur motivation, « même si nous sommes attentifs aux notes obtenues, parce qu’on leur demande beaucoup. Il faut qu’ils soient avant tout capables de se gérer ». Les candidats sont issus de la formation continue, avec un projet en tête, ou bien ce sont des étudiants sortant d’une licence, qui ont des idées mais doivent explorer toutes les possibilités. Quarante personnes sont ainsi choisies, sur cent à cent vingt candidats, venus de toute la France, plus quelques étrangers. En seconde année, les étudiants sont répartis en deux groupes de vingt, sur deux sites, Vannes étant voué à l’informatique, et Lorient à l’édition. L’année se termine en mars et se prolonge par un stage de seize semaines en entreprise. Geoffrey Williams est impressionné par la capacité de réaction de ses anciens étudiants : « Ce sont des gens qui, lorsqu’ils entrent dans une entreprise, sont capables d’identifier immédiatement un problème et de trouver une solution. » L’UBO (Université de Bretagne Occidentale), à Brest, comme l’UHB (Université Haute Bretagne), à Rennes, ne proposent qu’un ticket master 2. Pouneh Mochiri et Michael Rinn, co-directeurs du master de Brest, présentent leur enseignement comme moins technique que celui de Lorient, 18 plus axé directement sur les métiers du livre, la polyvalence, le secrétariat d’édition. À côté de formations théoriques, l’histoire du livre et de l’édition a toute sa place. On étudie l’informatique, la PAO (publication assistée par ordinateur), les logiciels d’édition, la création de sites, la propriété intellectuelle, la littérature contemporaine et régionale, l’édition jeunesse, la critique littéraire, les vecteurs de diffusion du livre, le marketing, la gestion des stocks. Suit un stage de six mois en entreprise, en Bretagne ou à Paris, puis un mémoire de stage. Un an et demi après la fin de leurs études, plus de 50 % des anciens élèves ont obtenu des CDI (contrats à durée indéterminée). Certains créent leur propre maison d’édition, d’autres travaillent dans des librairies, dans des associations, ou sont salariés chez des éditeurs, à Paris en général. Pierre Bazantay, à Rennes, indique que le projet professionnel des candidats pèse très lourd dans la sélection : « Ici, il faut un projet éditorial. On ne peut pas arriver sans rien. À la fin du cycle, l’aboutissement de ce projet est évalué par un jury. Les enseignants sont tournés vers des objectifs de réalisation. » Depuis trois ans, le master de Rennes s’est orienté vers une production éditoriale : des fascicules Je raconte ma ville, ou Les Voyageurs en Bretagne, et dernièrement un livre intitulé Éros, la Bretagne et les Bretons, qui sort en librairie. « Nous cherchons à créer un esprit de promo, tout en essayant d’élargir la palette de chacun », insiste Pierre Bazantay. Au programme : connaissance du marché du livre, traitement d’un contenu, lecture critique, choix de l’iconographie. « Nous voulons que nos étudiants soient absorbés par le milieu professionnel. Mais, dans les métiers de l’édition, si l’on n’aime pas la prise de risques, ce n’est pas la peine de commencer. Ce sont avant tout des métiers de passion. » Une vingtaine d’étudiants sont choisis parmi une centaine de candidats. 75 % d’entre eux trouvent un travail dans les deux ans qui suivent la fin du master. À signaler que le master est ouvert aux personnes en activité ou en recherche d’emploi. UBS : www.univ-ubs.fr UBO : www.univ-brest.fr UHB : www.univ-rennes.fr li r e en f ê te Crédit photo : PThiriet / IPEV L o rie n t, R e n n e s e t B r e s t S ain t- M a l o Groenland et Grand Nord Du 10 au 12 octobre Après Luis Sepulveda et le cap Horn en 2007, c’est au tour du Groenland d’être mis à l’honneur par l’association malouine Identités plurielles. L’occasion d’inviter divers spécialistes de la question, ainsi que l’écrivain danois Jörn Riel, qui a séjourné et bien souvent situé ses nouvelles au Groenland. À Saint-Malo, Lire en fête accueillera également un biographe du commandant Charcot, qui avait monté, en 1903, à partir de la ville corsaire, la première expédition française en Antarctique. Avec : Jean Malaurie, Jocelyne Ollivier-Henry, Jörn Riel… Identités plurielles Tél. 02 99 81 60 39 Rennes Les Journées du livre contre la misère Du 17 au 19 octobre L’un des objectifs poursuivis par le collectif d’associations qui participent à ces Journées est la mobilisation des habitants du quartier du Blosne, à Rennes, autour de projets communs. Du 17 au 19 octobre auront lieu des échanges de témoignages, ainsi que la mise en valeur de travaux réalisés par les habitants du quartier. Au programme également, des rencontres avec des auteurs, du slam, du théâtre, de la musique. ATD Quart-Monde Rennes 21, passage des Carmélites - 35000 Rennes Tél. 02 99 38 75 73 www.editionsquartmonde.org/ jdl/spip/ Crédit photo : MMunoz / IPEV li r e en f ê te S ain t- B rie u c Nuna, l’Année polaire Du 7 au 18 octobre À l’occasion de la 4e Année polaire internationale, les bibliothèques de Saint-Brieuc proposent de découvrir l’importance des pôles dans la mécanique du climat mondial, le danger pour les peuples et la faune autochtones, ainsi que l’histoire de l’exploration de ces terres lointaines. Inuksuk, le centre culturel inuit de Paris, est l’invité d’honneur de cette manifestation, pour tenter d’approfondir nos connaissances de cette culture si particulière. Le programme se révèle très riche : contes inuits, jeux, projections, créations musicales, rencontres, ateliers, expositions. www.annee-polaire.fr Monts d’Arrée Q uim p e r Gouël ar skrid Les auteurs battent le pavé Du 10 au 12 octobre Du 10 au 12 octobre Les Ateliers du lien, de Brennilis, invitent les éditions Coop Breizh et les auteurs de leur nouvelle collection jeunesse « Beluga » (anagramme de Bugale qui signifie « enfants » en breton) à des rencontres dans les bibliothèques et lors du Salon du papier d’Huelgoat. Autour du thème du voyage, l’association célébrera les Corbière père et fils, auteurs renommés et grands voyageurs. L’île de Madagascar sera mise à l’honneur à travers une exposition réalisée par les enfants de Diego Suarez et la venue d’un poète malgache. Pour la Nuit de l’écriture, le café-librairie l’Autre Rive accueillera le Cabaret de l’écriture autour du thème « La poésie du voyage ». Un jeu de piste littéraire est également prévu en forêt de Huelgoat. Avec : Hervé Bellec, Christophe Boncens, Yves Cotten, Sylvain Creac’h, Gwen Delalande, JeanAlbert Guénégan, David Jambon, Hugues Mahoas, Gilles Plazy, Bernez Tangi… Réunis à Quimper par l’association Grain de poivre, une trentaine d’écrivains participeront à la quatrième édition des Auteurs battent le pavé. Dans les coursives du Théâtre de Cornouaille, des conférences et des lectures auront pour thème « Souvenirs de jeunesse et autres tranches de vie ». À l’occasion de la Nuit de l’écrit, l’association rendra hommage à Jacques Brel, disparu le 9 octobre 1978. Avec : Louis Amiot, Aliette Armel, Gérard Alle, Hervé Bellec, Ella Blaert, Jean-Noël Blanc, Dominique Bona, Pierre Bordage, Grégoire Bouillier, Frédéric Boyer, Anne Bragance, Émile Brami, André Bucher, Daniel Cario, Hervé Carn, Patrick Chamoiseau, Philippe Claudel, Vincent Delecroix, Jean-Paul Delfino, Régine Detambel, Clara Dupont-Monod, Frédéric Faragorn, Fellag, Bernard Foglino, Guy Goffette, Yves Goulm, Philippe Lorin… Les Ateliers du lien - Kermorvan – 29690 Brennilis Tél. 02 98 99 68 99 ou 02 98 99 72 58 Grain de poivre Tél. 06 61 43 88 71 http://ateliersdulien.free.fr S ain t- A v é Din a n Octobre, le mois de l’image La littérature jeunesse Du 11 au 31 octobre à l’honneur Pour l’édition 2008 de Lire en fête, Le Dôme, Les 11 et 12 octobre la Médiathèque Germaine-Tillion, l’association Marque-Page, le Service Jeunesse de la ville de Saint-Avé et la librairie Aux amis de la BD s’associent pour un temps fort autour du thème de l’image. Tout au long du mois d’octobre, les animations se succèdent : exposition « Histoire de la bande dessinée et du cinéma, le monde des images au XXe siècle » ; projection de Gertie le Samedi 11, l’association Ecoutez Voir présente des spectacles conçus à partir d’albums illustrés pour la jeunesse : les plus jeunes peuvent découvrir TapTip-Top, une histoire racontée avec un grand livreobjet, et Cot Cot Codek, une histoire tendre et drôle sur la naissance, accompagnée de comptines et de marionnettes. découverte mangas pour les ados. Dimanche 12, la bibliothèque met l’accent sur la bande dessinée et reçoit Fred Simon, auteur, pour une présentation du métier de dessinateur, puis Evelyne Feray, auteur jeunesse, à l’occasion de la sortie de son nouvel album. Ces rencontres seront également l’occasion de découvrir une exposition de planches originales de Fred Simon, programmé jusqu’à fin novembre. 1, rue des Droits-de-l’Homme - 56890 Saint-Avé Tél. 02 97 44 45 25 Bibliothèque municipale de Dinan 20, rue Waldeck-Rousseau - 22106 Dinan Cedex www.saint-ave.fr Tél. 02 96 39 04 65 Dinosaure, le premier dessin animé de l’histoire du cinéma ; rencontre avec Ronan Badel, illustrateur de livres jeunesse et de BD, table ronde sur la BD et le cinéma… Sans oublier le jeune public : avec des Ciné-Concert Ciné-Baby, création du festival Travelling Junior de Rennes, et des ateliers www. grainpoivre.skyblog.com Directeur de la publication : Sylvie Robert Rédacteur en chef : Gérard Alle Ont collaboré à ce numéro : Isabelle Bailliet, Florence Le Pichon, Marie-Joëlle Letourneur, Elise Molho, Alain-Gabriel Monot, Nylso, Emmanuel Pain, Olivier Pennaneac’h, Jennifer Romer, Christian Ryo et Marie Saur. Ce numéro a été relu par Nadine Lagadec de l’association Correcteurs en Bretagne. Maquette : Nouvelle norme / www.nouvelle-norme.com Impression : Les Compagnons du Sagittaire, Rennes L’ é q uip e d e « Livre et lecture en Bretagne » De gauche à droite et de haut en bas : Christian Ryo, Marie-Joëlle Letourneur, Olivier Pennaneac’h, Florence Le Pichon, Isabelle Bailliet, Elise Molho, Gérard Alle et Jennifer Romer 19 o c to b r e / n ove m b r e 7 octobre Salon e brezhoneg 4e édition Bécherel, Ille-et-Vilaine www.becherel-citedulivre.fr Du 10 au 12 octobre Fête de l’écriture Gouel ar Skrid / a g en d a Du 19 octobre au 2 novembre Salon expo de la petite édition 2e édition Quistinic, Morbihan Village de Poul-Fetan 02 97 39 79 73 ou 02 97 39 74 02 Du 24 au 26 octobre Festival du livre de Carhaix 2 édition Monts d’Arrée, Huelgoat, Berrien, Finistère 02 98 99 72 58 19e édition Carhaix, Finistère Du 10 au 12 octobre Les Auteurs battent le pavé Du 24 au 26 octobre Quai des bulles e 4e édition Quimper, Finistère www.festivaldulivre-carhaix.org 28e édition Saint-Malo, Ille-et-Vilaine grainpoivre.skyblog.com www.quaidesbulles.com 11 et 12 octobre Lire en Fête à Bécherel 1er et 2 novembre Salon de la petite édition d’artistes 19 édition Bécherel, Ille-et-Vilaine e www.becherel-citedulivre.fr 12 octobre Festival du livre de Ploeren 9 édition Ploeren, Morbihan e www.ploeren.fr/Agenda/ [email protected] Du 13 au 31 octobre Fête des mots familiers 17 édition Saint-Brieuc, Côtes-d’Armor Tél. 02 96 94 16 08 e www.laligue.org Du 16 au 18 octobre Les Entretiens de la Garenne Lemot 15e édition Nantes, Gétiné-Clisson, Loire-Atlantique www.lettres.univ-nantes.fr/ recherche/elgl2/ Du 16 au 19 octobre Rencontres poétiques internationales de Bretagne 26e édition Saint-Malo, Ille-et-Vilaine Maison Internationale des Poètes et des Écrivains Château de la Briantais 02 99 40 28 77 2008 d éce m b r e 3e édition Morlaix, Finistère lesmoyensdubord.free.fr Du 7 au 9 novembre Rencontres littéraires européennes 4e édition Nantes, Loire-Atlantique 02 40 12 42 37 9 novembre Salon du livre des terroirs de Bretagne 12e édition Plestin-les-Grèves, Côtes-d’Armor 02 96 35 69 93 9 novembre Salon multilingue du livre jeunesse 16e édition Pluguffan, Finistère 02 98 91 14 21 Du 13 au 16 novembre Meeting 6e édition Saint-Nazaire, Loire-Atlantique MEET www.meet.asso.fr 15 et 16 novembre Noir sur la ville 12e édition Lamballe, Côtes-d’Armor http://fureurdunoir.free.fr 15 et 16 novembre Festival du livre Bibliopolis 17e édition Thouaré-sur-Loire, Loire-Atlantique 02 40 68 09 70 ou 02 40 72 63 24 15 et 16 novembre Salon du livre ancien et d’occasion 22e édition Redon, Ille-et-Vilaine www.tourisme-pays-redon.com 16 novembre Salon du livre de Riantec 20e édition Riantec, Morbihan 02 97 82 53 69 Du 21 au 23 novembre Salon du livre jeunesse 24e édition Fougères, Ille-et-Vilaine www.office-culturel-fougeres.fr 22 et 23 novembre Festival du livre en Bretagne 5 édition La Baule, Loire-Atlantique e www.festivaldulivreenbretagne.com 22 et 23 novembre Salon Lennvor 10e édition Le Relecq-Kerhuon, Finistère www.salondulivre29.fr.tc Du 28 au 30 novembre Salon international du gourmet breton 1re édition Saint-Brieuc, Côtes-d’Armor 06 21 48 11 60 Du 27 novembre au 7 décembre Paroles d’hiver 19e édition Dinan, Côtes-d’Armor www.oddc22.com Du 3 au 7 décembre Salon du livre jeunesse du Pays de Lorient 7e édition Lorient, Morbihan www.laligue-morbihan.org 6 et 7 décembre Salon du roman populaire. Une littérature soignée 9e édition Elven, Morbihan 02 97 53 57 72 http://roman.populaire.free.fr 6 et 7 décembre Festival de la BD 3e édition Nantes, Loire-Atlantique http://nantesbd.free.fr 6 et 7 décembre Salon du livre du Pays d’Iroise 6e édition Plouarzel, Finistère www.plouarzel.com Du 8 au 13 décembre Salon du livre jeunesse 10e édition Ploufragan, Côtes-d’Armor Amicale laïque de Ploufragan http://livrejeunesse.salon.free.fr/ Du 20 décembre au 5 janvier Trésors et curiosités 3e édition Bécherel, Ille-et-Vilaine 02 99 66 71 41 www.becherel-citedulivre.fr