sommaire - Livre et lecture en Bretagne

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sommaire - Livre et lecture en Bretagne
Pages
O c t o b r e
0 8
16
de
Bretagne
Crédit photo : Emmanuel Pain
sommaire
Pajennoù Breizh
Spéc i al Poésie
Jacqu es Josse
La Par t com m une
Paol Keine g
La n ouvel l e BD : Ny lso e t Marie S a ur
Un photographe : Emmanue l Pain
Qu imper : ouve r ture de la mé dia t hèq ue
a c t u a l i t é
Il l e- et- Vil ai ne : bibliothè que s e t excl us i on
du livre
Ré s i de n ce s d ’ a ute urs
lecture
Ate l i e rs d ’ é c r i t ure
Lar mo r-Plage : Louise -Titi s’écl a te
Au se cours ! Le l i v re numé r iq u e a r r ive
For mat ion : le s trois maste rs à l a l oup e
et
de
la
é
d
i
Nous ouvrons aujourd’hui un nouveau
chapitre de la politique du livre en
Bretagne avec la création de Livre et
lecture en Bretagne.
Si Pages de Bretagne nous rappelle
par la continuité de son titre à cette
histoire, c’est bien à travers ce premier
numéro l’occasion d’un nouveau
départ pour un centre de ressources
qui se veut avant tout un outil
d’accompagnement des politiques
publiques au service des acteurs du
livre et de la lecture.
À travers ses missions, l’on mesure
t
o
le défi et l’importance du chantier
– prendre en compte l’ensemble
des problématiques de la chaîne
du livre de la sphère publique à la
sphère marchande – mais l’on perçoit
combien il devient indispensable dans
le contexte de profondes mutations
que connaît ce secteur aujourd’hui.
Comment anticiper et s’adapter à ces
nouvelles réalités sociales culturelles,
technologiques et économiques ! Le
dynamisme qui existe en Bretagne
nous engage.
Conforter la production éditoriale,
mieux l’exporter, contribuer à créer
les conditions de la rencontre entre les
auteurs et les lecteurs, croire surtout
que le livre doit rester un espace de
libertés, d’ouverture à l’autre et à soimême, c’est dans la société actuelle
une nécessité qui demande une volonté
politique pour s’y engager. Ce premier
numéro de Pages de Bretagne porte
sur un genre qui concentre en lui les
paradoxes de la sphère du livre et tout
particulièrement dans notre région.
Créativité forte, curiosité des lecteurs,
animations littéraires passionnantes
et pourtant difficulté à se vendre,
je veux parler de la Poésie.
Essayons de comprendre et d’analyser
ces contradictions pour qu’ensuite
nous travaillions ensemble à les
résoudre.
Je voudrais, en guise de conclusion,
vous offrir ce poème d’Armand Robin
intitulé « Les Livres et les Sources » (Le
Monde d’une voix, Gallimard, 1968) :
Celui qui, sourd au monde,
S’enivre de connaissances
En voyant dans les pages
Passer vraiment le rire et les rives
Des premiers amis ruisseaux,
Si frais qu’il y rafraîchit ses doigts,
Il retrouve, lorsqu’il met la tête dans
les fougères
La source des livres ;
Et les lettres grisonnantes des eaux de fontaine
Et les gouttes qui font la pluie calme
dans les livres
Lui sont le même repos
Mouillé d’enfance du monde.
Et sa tête, même fatiguée, ne logera pas
fatigue.
Sylvie Robert,
Présidente de Livre et lecture en Bretagne
Les premiers pas de Livre
et lecture en Bretagne
Depuis le 3 juillet 2008, Livre et lecture en Bretagne
est installé au 14 rue Guy-Ropartz à Rennes,
partageant les locaux avec Spectacle vivant en
Bretagne. Les frontières entre les secteurs culturels
étant de plus en plus poreuses, ce voisinage est
le bienvenu. Livre et lecture en Bretagne a bien
l’intention d’établir des partenariats durables avec
non seulement le spectacle vivant mais également
avec le monde de l’audiovisuel, des arts
plastiques ou de la danse. Nous mettrons ainsi
au cœur de nos préoccupations l’auteur et la
création.
Les orientations de Livre et lecture en Bretagne
ont été présentées lors de la première réunion du
comité consultatif qui s’est tenue le 19 septembre.
Centre de ressources, lieu d’observation de
l’évolution de la chaîne du livre, acteur dans la
coopération au sein de la filière livre, soutien à
l’économie du livre et à la vie littéraire, Livre et
lecture proposera des actions transversales sans
oublier les particularités de chacun.
Livre et lecture en Bretagne souhaite établir
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une étroite collaboration avec les acteurs de la
chaîne du livre, c’est pourquoi ils seront invités à
participer à des groupes de travail qui se réuniront
trois fois par an et qui auront pour objectif
d’optimiser ses actions. Quatre thématiques y
seront développées : le livre et les autres supports,
l’économie du livre, la diffusion et la promotion,
l’évolution des métiers.
Lors de cette première réunion du comité
consultatif, il a été procédé à l’élection de
son président ; Yves Bescond, co-fondateur et
directeur des éditions Diabase, a été élu pour trois
ans et représentera le comité consultatif au conseil
d’administration.
L’équipe de Livre et lecture en Bretagne travaille
ardemment à mettre en place les actions pour
l’année 2009 et compte sur la proximité avec les
acteurs de la chaîne du livre pour que « ce nouvel
outil » soit profitable au dynamisme de cette filière
en Bretagne.
Christian Ryo,
Directeur de Livre et lecture en Bretagne
Portrait de lecteur
Alain-Gabriel Monot
Professeur de lettres à l’Université de Bretagne Occidentale, Alain-Gabriel Monot est un lecteur
passionné et l’un des rares représentants d’une espèce en voie de disparition : le critique littéraire.
Mais il a un grand défaut : celui de lire en toutes circonstances. Dans sa voiture, par exemple.
Ce qui lui a déjà valu quelques accidents… mais ne l’a pas guéri pour autant.
« Pour moi, le déclic a eu lieu en classe de
quatrième, à Brest, grâce à Joël Jim-Sévellec, un
professeur de français qui revendiquait un univers
littéraire foisonnant et peu conventionnel. Certes,
avec ma mère institutrice, j’avais découvert
certains auteurs, dont Jean Guéhenno, mais disons
que ce prof m’a donné le goût des lectures plus
“sauvages”. C’est à dix-sept ans que j’ai connu
mon premier grand choc littéraire, à la lecture de
Ma vie sans moi, d’Armand Robin. Depuis, cet
auteur ne me lâche plus. Je le transporte. Il me
transporte. C’est à cette époque que j’ai commencé
à choisir mes déplacements en fonction de mes
passions littéraires, que je veux vivre pleinement.
D’abord, en me rendant sur la tombe d’Armand
Robin, au cimetière de Rostrenen. En auto-stop.
À vingt ans, je croyais que tout le monde faisait
ça. Puis, Robin, ce grand traducteur, m’a attiré vers
des poètes étrangers. J’ai découvert les poètes
anglais comme Emily Dickinson. D’autres Bretons
aussi, Guillevic, bien sûr, et René-Guy Cadou.
Je ne suis pas indifférent à l’école lyrique, qui
s’adresse à une autre facette de ma personnalité.
Et puis, s’il faut parler des Bretons, je suis allé
vers Paol Keineg, Marc Le Gros, ou des gens
moins connus mais fort talentueux, comme Gilles
Baudry, Jean-Pierre Boulic, René Le Corre. Même
si je ne partage pas leur foi, j’apprécie l’écriture
de ces fervents. Plutôt que de me tourner moimême vers une carrière de poète et d’écrivain,
j’ai préféré consacrer mon temps à faire connaître
les textes que j’aime. À travers mon activité de
prof de lettres et en m’essayant à l’exercice de
critique littéraire. Je trouve que la poésie est
essentielle, dans ce monde en carton-pâte qu’on
essaie de nous vendre, avec ces milliers de gens
qui marchent à côté de leur vie. Lire de la poésie
est pour moi une forme de résistance tendre. Je
pense à Henri Thomas : « Toutes les vies forment
la vie/ Toutes les lumières sont une seule/ Lumière
dans la même nuit/ Un seul monde, une seule
terreur/ Pour tous les hommes, ces cas uniques.”
La vie est grave et sombre. C’est pour cela que
j’aime l’écriture navrée d’un Hervé Carn. Comme
l’écrit Jean-Michel Maulpoix : “Un poète n’est
pas un rêveur, mais un homme qui regarde en lui
tomber le soir.” »
Alain-Gabriel Monot est l’auteur de deux
anthologies : Proses de Bretagne (La Part
commune) et Poétique Bretagne (Coop Breizh).
La revue Hopala ! publie régulièrement ses
critiques et recensions.
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D O S S I E R
Bretagne est poésie
Associer Bretagne et poésie va-t-il de soi ? Un peu trop, si l’on songe à ces clichés celtomaniaques qui ont engoncé la poésie bretonne,
comme la culture bretonne en général, dans un folklore suranné, peuplé de fées, de korrigans et de marins – un peu ivrognes,
certes, mais le cœur sur la main. Pas assez, si l’on se réfère à tous ces talents, trop souvent méconnus, qui ont chanté ou chantent
encore sans artifice un pays incontestablement propice à l’inspiration. Pourtant, c’est parfois en perdant ses repères, sous d’autres
horizons, que l’auteur breton s’exprime avec le plus de force. La poésie en langue bretonne n’est pas en reste, avec sa formidable
musicalité. La poésie en langue gallèse s’avère souvent savoureuse. Plutôt que de
réduire ces deux dernières expressions poétiques à la portion congrue, nous leur
consacrerons des articles spécifiques dans les prochains numéros de Pajennoù Breizh/
Pages de Bretagne. Au-delà de la pluralité des expressions poétiques se distingue
donc un regard singulier. Des éditeurs de Bretagne et d’ailleurs ne s’y trompent pas,
se passionnant pour cette matière poétique, même s’il est convenu que la poésie ne
nourrit pas son homme. Aujourd’hui, en Bretagne comme ailleurs, la poésie grignote
cependant du terrain, s’invitant à voix haute dans des lieux parfois inattendus, où
elle sait répondre à l’affligeant spectacle du monde…
« La Bretagne, c’est un univers ou, si on veut, c’est
une patrie mondiale. […] Cette Bretagne universelle,
cette Bretagne qui n’est pas localisable, c’est pour
nous le point de vue de l’âme, ce qui est encore
mieux, ce qui est encore plus haut que le point de
vue de l’esprit. Il est clair que ce lieu parfait de
l’âme se trouve être aussi par nature le lieu parfait
du génie poétique.»
Armand Robin,
Poésie sans passeport, Ubacs, 1990
U n a u t e u r e t s e s co n t e m p o r ain s
Jacques Josse
au milieu du champ
Jacques Josse est une voix qui compte, en
Bretagne et au-delà. De plus, il n’est pas
indifférent aux autres voix, celles des poètes
de ce pays, qui ont tant de mal à se faire
entendre, ici comme ailleurs. Il a bien voulu
explorer avec nous le champ poétique breton
contemporain.
Ce n’est pas par hasard que Jacques Josse
a été élu à la présidence de la Maison de
la Poésie de Rennes. Parler de la poésie
contemporaine et de ce qui la fonde à partir
d’ici reste cependant un exercice difficile, si l’on
veut éviter la liste, le catalogue, la distribution
des bons points, des mauvais points et des
accessits. Nous en resterons donc à la poésie
qui touche Jacques Josse et à l’univers qu’elle
dévoile, aux pistes qu’elle aborde.
Peut-on en définir quelques caractéristiques, ou
à défaut quelques tendances ?
« Chez les poètes bretons, il y a prééminence
de thèmes récurrents tels que la mer, la mort, la
mémoire, la mélancolie, l’exil, l’errance, le rapport
au réel et à l’irréel. Beaucoup de textes portent sur
les éléments. Ce qui m’intéresse, c’est l’homme,
là-dedans. Quand Alain Jégou, marin-pêcheur,
mêle la rudesse de son métier à la poésie, quand
il se bagarre avec la mer, il a la rage et le dit très
bien. Pour certains auteurs de la dernière décennie,
il est difficile de sortir d’une confrontation entre
la mémoire et le paysage. Du coup, l’élément urbain
a du mal à s’exprimer. Sauf peut-être chez quelques
Brestois, ou chez Christian Prigent, qui allie à merveille
mémoire familiale et collective avec en point d’ancrage
Saint-Brieuc, ville en bord de mer. » Le discours
identitaire est-il un frein à la liberté d’expression ?
« On écrit bien sûr de quelque part, et ce n’est pas
gênant, au contraire, si c’est dans un esprit d’ouverture.
Je pense à Marc Le Gros, excellent prosateur, quand
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Jacques Josse avait présenté «Un tour d’horizon de la poésie
contemporaine en Bretagne» dans la revue Europe n° 913 de mai
2005, qui a été une source de documentation importante pour ce
numéro de Pages de Bretagne.
Crédit photo : Emmanuel Pain
il parle de ses voyages. Mais le fonds culturel peut
devenir encombrant quand le sac est trop chargé,
ou quand l’écrivain s’enferme dans des frontières
étanches. Et puis, il y a ceux qui n’ont pas, ne veulent
pas d’identité stricte ou qui s’en foutent. Faudrait-il les
oublier ? »
Il pense notamment à deux auteurs inclassables :
Stéphane Batsal et Anne Louarn. Pour Josse, le
sillage à suivre, on l’aura compris, n’est pas celui
du lyrisme, de l’école de Rochefort, mais plutôt
celui du burin, de la cisaille et du bistrot. Celui des
grands disparus, d’Armand Robin, de Guillevic,
de Georges Perros, de Danielle Collobert, de Paul
Quéré, de Jean-Marie Le Sidaner, et aussi d’Yves
Elleouët. Il ne rejette pas pour autant le Xavier Grall
de Solo. « Peu de poètes s’y réfèrent pourtant,
en Bretagne aujourd’hui, à part Yvon Le Men.
Et aucun au-dehors. » Mais si on lui demande un
nom, un seul, Jacques Josse n’a aucune hésitation :
c’est celui de Paol Keineg. « La voix essentielle de
ces quatre dernières décennies. Chez lui, l’aventure
se situe bien dans la langue, celle-ci étant d’abord
déliée, tonitruante, proche de l’oralité puis peu à peu
ramassée, concise, serrée tout en restant nerveuse,
rageuse même et claquante. »
Le poète est passé par un certain lyrisme, au service
de son engagement politique pour l’autonomie de la
Bretagne. Et sa langue témoigne d’une évolution sans
concession, quarante ans après…
« Oui… Sa langue n’a de cesse de bousculer, de
cogner là où il faut, c’est-à-dire à l’endroit précis
où l’on peut espérer ébranler les petites certitudes
de tout un chacun. » Keineg est un homme discret,
voire secret. « La discrétion semble d’ailleurs un trait
commun à la plupart de nos poètes, à deux ou trois
exceptions près », remarque Josse.
Difficile d’égrener les noms, comme un long chapelet
de talents, souvent méconnus. Les premiers à lui venir
en bouche sont Alain Le Beuze, Henri Droguet, Denis
Rigal, Michel Dugué, Denise Le Dantec, Kenneth
White, Alexis Gloaguen, Gérard Le Gouic, Heather
Dohollau, Hervé Carn, Jean-Paul Hameury, Paul Le
Jéloux, Jean-Claude Caër, Jean-François Roger (19552006), Robert Nédélec, Sophie Masson (19642006), Erwann Rougé, Geneviève Le Dilosker, AnneJosé Lemonnier, Gilles Baudry, Bruno Geneste, Louis
Bertholom, Jean-Albert Guénégan, Georges Drano,
Jean-Paul Kermarrec, Kristian Keginer, Alain Le Saux,
Pierre Tanguy, Alain Kervern et ses singuliers haïkus.
Thierry Le Pennec nous ramène, lui, dans une Bretagne
rurale, « où il y a un nid de très bons auteurs. On ne
le dit pas assez ». Le Pennec, qui cultive la terre, est
vraiment au milieu du champ. Pour de bon. « Avec
lui, on entre dans la “patrie de la sueur” qu’évoquait
Armand Robin. Là, pas de frontières. Pas de drapeaux
non plus. Mais quelques mouchoirs pour s’essuyer. Et
des arbres, des haies, des talus. »
Un mot, aussi, pour tous ceux grâce à qui la poésie
trouve sa place, ou un peu de place, c’est selon.
« Yvon Le Men fait son travail, mène loin sa barque. Il
aura marqué les années 1970 et 1980. Aujourd’hui
encore, il est capable de prolonger dans son écriture
les moments de l’enfance et de l’adolescence,
même douloureux, comme s’il venait de les vivre.
Il laisse une trace vive. » Et il a sans doute éveillé
quelques vocations. Il y a aussi tous ces auteurs qui
donnent de leur temps pour faire vivre des revues,
des maisons d’édition, alors qu’ils ne manquent pas,
eux-mêmes, de talent. « Je les appelle les passeurs.
Ils se nomment Jean-Louis Aven, François Rannou,
Marie-Josée Christien, Emmanuelle Le Cam, Jacques
André, Yves Prié, Yves Landrein, Jean-Pascal Dubost.
Beaucoup de gens, en Bretagne, travaillent autour de
la poésie, mais peu de revues traitent de ce domaine,
finalement. Je pense aussi à tous ceux qui font vivre
la poésie en la disant. Pour l’instant, le slam m’ennuie
un peu, je préfère les auteurs qui lisent leurs textes.
Je le trouve un peu trop binaire. La même cadence.
La même respiration. Ce que j’aime, dans la poésie,
au contraire, c’est quand le rythme change, éclate,
se transforme. Mais il y a des gens qui vont réussir à
dépasser ça pour en faire autre chose, forcément, et
là, ce sera très intéressant. »
Derniers ouvrages publiés
par Jacques Josse :
Dormants, www.publie.net, 2008
Près du pilier, La Digitale, 2008
Les Lisières, Apogée, 2008
Sur les quais, TraumFabriK, 2007
Les Buveurs de bière, La Digitale, 2005
Bavard au cheval mort et compagnie,
Cadex, 2004
É dit e r l a p o é sie
Les dix ans
de La Part commune
Les éditeurs qui publient uniquement de la poésie sont rares, en Bretagne comme ailleurs.
Des revues jouent également le rôle de découvreur de talents et éditent des recueils. Le livre
d’artiste est lui aussi dédié à ce genre, et permet de marier poésie et arts plastiques. Et puis, il y a
les éditeurs « généralistes », qui publient de temps à autre de la poésie.
Les éditions La Part commune fêteront fin 2008
leurs dix années d’existence. Déjà à la tête
d’Ubacs pendant quinze ans, Yves Landrein est
un poète devenu éditeur. Il se réfère bien souvent
à Perros, qui disait : « Aimer la littérature, c’est
être persuadé qu’il y a toujours une phrase écrite
qui nous redonnera le goût de vivre, si souvent
en défaut à écouter les hommes. » Faire la « part
commune », c’est donc partager et donner à lire
des ouvrages qui, à travers leurs différences, leurs
diversités, ont une commune destination, un lieu
où chez le lecteur vont pouvoir « prendre feu tous
les possibles ».
Mais le dernier livre d’Yves Landrein en tant
qu’auteur date de 1984, chez Seghers.
« Je n’ai pas la fringale d’autres auteurs. Je ne
suis pas pressé. Je reconnais aussi qu’il n’est pas
toujours facile d’être les deux. Forcément, on
connaît un peu sa valeur, alors, on compare. »
Auteur frustré, pas forcément, donc. Alors, éditeur
de poésie comblé ?
« Maintenant, je sais un peu plus où je vais. Éditer
de la poésie ? Je me méfie des étiquettes. Je
dirais plutôt que j’édite de la matière poétique.
Des récits. De la prose poétique. La “poésie”, sa
définition est à manier avec précaution. Et puis j’ai
horreur de ces rassemblements de poètes, où l’on
a l’impression d’être dans un bocal. Il n’y a pas
de quoi se prendre pour quelqu’un, juste parce
qu’on revient de temps en temps à la ligne ! »
Yves Landrein n’oublie pas qu’il est né en basse
Bretagne, même si « la poésie peut se déclarer
n’importe où, et singulièrement entre quatre
murs. Comme disait Perros : “dans un bois au
Canada ou au sixième étage d’une chambre de
bonne”. Mais voilà. Notre âme nous suit partout.
Encore plus quand nous sommes ailleurs, en
perte de repères. La Bretagne est reliée à une
métaphysique. Autre chose, aussi : je ne parle
pas breton, et pourtant mes éditeurs ont remarqué
chez moi des tournures particulières ». Seul salarié
de la maison, Yves Landrein tient à sa méthode :
« Je suis le seul à lire et à prendre le risque de me
tromper. J’aime bien les choses à la marge, les
inclassables. Je sors vingt-cinq à trente livres par
an, dont le premier tirage se situe entre 600 et
3 000 exemplaires. Cela me permet d’être
toujours présent chez les libraires. Je m’en sors
grâce au fonds qui rassemble maintenant 150
titres. Chaque mois, je suis à peu près sûr de
vendre 2 000 bouquins, c’est-à-dire plus que du
temps d’Ubacs, et les tirages reviennent à un tiers
de ce qu’ils me coûtaient alors. » La Part commune
est diffusée par Pollen-Littéral.
La Part commune
16, quai Duguay-Trouin - 35000 Rennes
Tél. 02 23 40 03 12
www.lapartcommune.com
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D O S S I E R
Crédit photo : Editions Le Temps qu’il fait
I n dis p e n s a b l e
Paol Keineg, anthologie
Vient de paraître Les trucs sont démolis, une anthologie de 400 pages qui permet de parcourir l’ensemble
de l’œuvre de Paol Keineg. De 1967, année de parution du Poème du pays qui a faim (Traces), à 2005,
qui a vu la publication de Là, et pas là. Dès la première phrase, le lecteur est pris dans ses rets et l’auteur
ne le lâche plus. Keineg n’a pas oublié d’où il vient : « Très tôt, j’ai appris qu’il n’est pas bien d’être breton.
Je le serai donc. » Mais il sait aussi où il va : « Beaucoup portent leur identité comme celui qui va se noyer
porte une pierre au cou. » Il a cette faculté de relier l’histoire et la mythologie au présent, le particulier à
l’universel. Lui, qui a partagé sa vie entre Bretagne et Amérique du Nord, passe d’une langue à l’autre,
sachant que « toute langue est étrangère ». Incontestablement l’un des grands poètes contemporains, dont
la voix peut à la fois jaillir tout près, derrière le talus, et porter bien au-delà de la mer d’Iroise.
Paol Keineg, Les trucs sont démolis. Une anthologie,
1967-2005
1967-2005, coédition Obsidiane & Le Temps qu’il fait. (On remarquera
Ma basfec’h ho torn ’barzh va blev
au passage que les éditions Le Temps qu’il fait, établies à Cognac, ont
E santfec’h ur goubledenn-gouevr
adopté leur nom en référence au titre d’un ouvrage écrit par un autre
Pa oan pemp bloaz e voen lakaet da azezañ
poète breton et traducteur de tout premier ordre, Armand Robin.)
Ha kribenn va c’hlopenn a voe heskennet
Dre daou damm
Quand le porc trouve la porte ouverte, il fonce au fond du verger.
A-wechoù c’hoazh e tigorer va fenn
Voit-il les primevères, les digitales, les bigarreaux, selon la saison ?
Ha douarnoù kuzh a vezell va empenn.
Se méfie-t-il du fil qui pend à terre et où ne passe plus l’électricité ?
Le porc vif et conquérant au bord du ruisseau, à se rouler par terre.
Si vous passiez la main dans mes cheveux
Je tire mes informations d’un monde disparu où la vie des porcs
Vous y découvririez une charnière en cuivre
faisait l’objet de commentaires monotones le soir autour du feu.
À l’âge de cinq ans on m’assit sur une chaise
Comment dire la souffrance dingue des porcs d’aujourd’hui ?
On me découpa à la scie le haut du crâne
Ma lointaine enfance, qui n’est pas celle que vous croyez, je
De temps en temps encore on m’ouvre la tête
l’ai peuplée du porc universel.
Et des mains inconnues me malaxent le cerveau.
Paol Keineg,
Là, et pas là,
Le Temps qu’il fait, 2005
Paol Keineg,
Histoires vraies/ Mojennoù gwir,
P. J. Oswald (1974)
L a p o é sie e n m a rc h e
Brigades d’intervention poétique
Les BIP ou Brigades d’intervention poétique ont
été inventées en 1998 par Christian Schiaretti
et la Comédie de Reims, avec la complicité du
poète Jean-Pierre Siméon. Il s’agissait d’abord de
remettre la langue et particulièrement la poésie au
cœur du théâtre, et d’« offrir aux élèves de tout âge
le poème vif et nu, hors de tout commentaire ». Le
fonctionnement est le suivant : deux comédiens
interviennent chaque jour à la même heure dans
une classe pendant deux semaines, selon un rituel
précis qui ménage la surprise et privilégie l’écoute
libre des enfants.
Jean-Pierre Siméon explicite ainsi le principe de
la BIP : « Un poème, et un seul, est lu à chaque
intervention sans que soit même mentionné le nom
de l’auteur, ce qui serait déjà comme une mise
en garde et une mise à distance (le texte et ses
références sont cependant laissés dans la classe
à la fin de la lecture). Les comédiens veillent à
éviter la théâtralisation autant que l’interprétation
“poétisante”. Cette stratégie rigoureuse vise
à dépouiller le poème des méta-discours
explicites ou implicites dans lesquels l’école l’a
malheureusement trop souvent enfermé. »
Les enseignants du collège Louis-Launay, à
Nantes, décrivent ainsi le phénomène : « Les
élèves sont saisis, puis ils commencent, au bout de
la deuxième fois, à attendre l’irruption lumineuse.
Et puis, les comédiens ne viennent plus. Ils ont
créé du désir. Ils ont créé le plaisir de l’écoute
sans l’analyse. Ils ont créé l’écho des mots. » Des
BIP existent un peu partout en France. Chez nous,
elles se forment ponctuellement à Nantes, à Brest,
à Lorient…
Rennes
Les Ateliers du vent
Ils trimballent leur amour de la lecture et du texte
dans les lieux les plus divers, parce que le fait de
toucher des publics différents, pas forcément fanas
de littérature, est leur grand bonheur. Comme
dans ces cafés où ils régalent les piliers de bistrots
de leurs aPérOÉSIEs. Des paroles et des textes
qui circulent et ricochent de l’un à l’autre, nature
ou ponctuellement enrichis d’effets sonores. Des
poèmes digestes, rigolards, mettent en bouche,
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cristallisent l’attention pour préparer des moments
plus sérieux, où l’écoute sera maximale. Une
chanson se glisse. Les clients tirent des aphorismes
d’un chapeau, et les lisent tour à tour. Combien
de fois n’a-t-on entendu le plus réfractaire sortir
du café en disant : « Tiens ! Je ne savais pas que
j’aimais la poésie. » Au programme, et entre autres
choses : le Mardi gras (24 février), en mars 2009
une tournée des Ateliers, une chambre de… (avril),
le Super 7 m@i, un partenariat avec Périscopages
(mai-juin), une Vilaine Machin-Chose (juillet),
l’accueil d’artistes moldaves (octobre-novembre)
et des soirées Psch( )tt entre-temps…
Tél. 02 99 27 75 56
www.lesateliersduvent.org
Rennes et Nantes
slament
Le slam, ce mode d’expression poétique créé par
Mark Smith à Chicago dans les années 1970, a
trouvé ses marques en Bretagne, à Nantes par
exemple, où se sont tenues les premières éditions
du Grand Slam national, et encore plus à
Rennes, où plus de 400 poètes se sont produits
depuis 2004. Outre les six scènes rennaises où
l’on peut slamer régulièrement, une manifestation
annuelle comme « Tout Rennes Slam » permet aux
slameurs de se confronter à un plus large public.
Parmi les gens qui jouent un rôle important sur
les scènes nantaises et rennaises, on peut citer
Patricio, le précurseur, et Brice, qui anime des
ateliers d’écriture spécialisés, dont la finalité
est la restitution des textes devant un public.
Rappelons les règles de base du tournoi de slam,
adoptées sur l’ensemble de la planète : chaque
participant a droit à trois minutes pour s’exprimer
et ne peut utiliser ni musique, ni accessoire ; trois
personnes, choisies au hasard dans le public,
notent les candidats de 0 à 10, sous l’influence
des vives réactions de l’assistance. Le slam, qui
se veut démocratique et populaire, se différencie
ainsi du récital de poésie. En partenariat avec
le CRIJ (Centre Régional Information Jeunesse de
Bretagne) et la Ville de Rennes, Slam Connexion
Éditions a publié un livre-CD, Tout Rennes
Slam 2006 – Anthologie du Slam rennais, à
commander au 06 98 96 24 60.
Quelques
mots volés
le désir
mord la nuque
se moque
des réticences
se joue
de tous
les savoirs
dans le ventre une
toupie étrange
le cerveau bascule
sur le coup de
minuitEmmanuelle Le Cam
Originaire de Lorient, elle vit à Rennes et est
également traductrice de Katherine Mansfield.
Son dernier recueil, Nocturne, chronique, est paru
chez Citadel Road Éditions (2008).
Brice (Nantes) : Tél. 06 37 75 50 76
Slam Connexion Rennes : Tél. 06 98 96 24 60
[email protected]
Plus loin Tréluan à l’abandon
On y battit le blé
De mes étés mythiques
Ils toussent dans ma tête
Finis t è r e
Voix d’aujourd’hui
L’opération « Voix d’aujourd’hui », lancée par le
CDDP (Centre départemental de documentation
pédagogique) du Finistère, attaque sa troisième
édition, après le succès des deux précédentes. Elle
repose sur un partenariat entre Livre et lecture en
Bretagne, le réseau des bibliothèques municipales
de Brest, des librairies indépendantes et des lieux
de la vie culturelle brestoise comme la Passerelle,
l’Artothèque ou la Carène. Ce projet est mené
au sein de lycées et collèges du Finistère, de la
maison d’arrêt de Brest et du service scolaire de
l’hôpital Morvan. Le but de « Voix d’aujourd’hui »
est de faire découvrir aux participants la poésie
contemporaine ainsi que les lieux de vie du livre
(bibliothèques, librairies, éditeurs…).
Au cœur de l’activité, la lecture : une dizaine de
recueils sont ainsi sélectionnés, et circulent, par
l’intermédiaire de valises, dans les établissements.
Le projet est également axé sur l’écriture, les
rencontres avec certains des auteurs concernés,
et la participation à des manifestations culturelles
comme le « Printemps des poètes » et la journée
de clôture de « Voix d’aujourd’hui ». Issu de cette
expérience remarquable, le blog de la classe de
1re L1 du lycée de l’Iroise, à Brest, constitue un
bel espace de lecture et d’écriture, de création et
d’échange, autour de la poésie, de Rimbaud aux
contemporains :
lycee-iroise.over-blog.com
L’opération « Voix d’aujourd’hui » sera présentée
à la journée professionnelle du Salon du livre
jeunesse de Lorient, en décembre prochain.
Passés la buvette le bourg
la route ventée et l’aile amputée
du vieux moulin
qui ne peut plus moudre
l’innocent silence
des traînements de pieds
Notre moulin aujourd’hui
Résidence secondaire
C’est dire
Paul Quéré
Trois titres de ce remarquable poète et plasticien
(né à Reims en 1931, mort à Pont-l’Abbé en 1993)
sont encore disponibles auprès de l’association
Bodérès d’Octobre, à l’adresse :
Bodérès
29720 Plonéour-Lanvern - Tél. 02 98 82 93 13
www.laligue-morbihan.org
J’aime cette ville presque attenante au large, un
peu mangée par l’infini. Elle me donne envie
d’un lyrisme de silex et d’embrun. De baisers et
de déserteurs. D’attentions furtives, aussi. D’un
cœur mal caché derrière les gestes brusques et les
moqueries sans artifice. D’un ciel braque. De gloires
à chavirer les yeux pluvieux, les yeux hardis, les
yeux découverts.
L o rie n t
L’Autre Rive
Initiée et gérée par Ève Lerner, à la fois galerie et
maison d’édition, elle organise des soirées lecture,
conte et poésie autour d’auteurs contemporains.
Ève Lerner a travaillé comme traductrice pour Actes
Sud et Flammarion et a longtemps vécu à San
Francisco où elle a fondé la collection « Poetree ».
Encore plus loin l’église
de Tréguennec
Ma mère y lava mes langes
dans le bénitier
et nous y pissâmes
comme tout un chacun
Elle est l’auteur de plus d’une trentaine d’ouvrages,
dont A Capella (L’Autre Rive / Fibres libres), Le
Livre des chimères (L’Autre Rive), Métamorphose
du poète (L’Autre Rive).
6, rue de Kerolay - 56100 Lorient
Tél. 06 83 16 46 27
Alain Le Saux
Né en 1959 à Lannion. Exerce le métier de
correcteur en édition. Habite Brest. A publié Arsenic
blanc vivant (Delta station blanche de la nuit, 1987)
et Aucune fiction (fragments), (Wigwam, 1992).
CruciFiction (Les Hauts-Fonds, 2008)
est son dernier ouvrage.
7
D O S S I E R
Revues et éditeurs de poésie
Cette liste non exhaustive comprend les
maisons d’éditions spécialisées ainsi que
les revues qui, pour certaines d’entre elles,
éditent parfois des auteurs maison. Elle ne
comprend pas les éditeurs de livres d’artistes
qui feront l’objet d’un dossier spécifique dans
un prochain numéro de Pages de Bretagne.
Folle Avoine
Éditions Anagrammes
Hopala !
Dirigée par Yves Prié, Folle Avoine est une maison
d’édition consacrée à la littérature et à la poésie, qui
publie aussi des livres d’artistes. Par la personnalité
de son directeur – lui-même poète – et par son
histoire, Folle Avoine est une maison de référence, en
Bretagne, en matière de poésie. « Ce qui m’intéresse,
dit Yves Prié, ce n’est pas la forme pour elle-même,
mais plutôt la relation entre l’expérience d’un individu
et l’expression qu’il va en donner. »
Le Housset - 35137 Bédée
Tél. 02 99 07 04 59
Poésie, littérature, arts. Elles décernent chaque année
les prix de poésie Orphéus.
15, rue de la Poste - 22700 Perros-Guirec
Tél. 02 96 23 06 50
Hopala ! publie des nouvelles, de la poésie, et
des critiques littéraires. La revue se distingue par la
qualité de ses recensions, par l’épaisseur des débats
dont elle se fait l’écho et par l’accueil de cultures
« invitées ». Une ligne éditoriale bien résumée par
son sous-titre : « La Bretagne au monde ».
www.editionsfolleavoine.com
Les Éditions du Petit Véhicule
Cette maison d’édition associative fait la part belle à
la poésie, aux romans, aux autobiographies d’auteurs
locaux, régionaux et étrangers. Elle publie plusieurs
revues, dont Incognita, qui s’intéresse beaucoup à la
poésie, et qui se définit ainsi : « Nous n’avons avec
cette nouvelle revue aucune cible ou, s’il en est une,
alors elle est un territoire où l’on n’arrive jamais… Pas
de cible mais un axe – on pourrait dire un axe de vie :
tenir debout, debout contre ce qui nous menace :
le non-sens, l’inculture grandissante, les farces et
attrapes des médias et le perpétuel enlacement du
mal et de la bêtise… ». Les Éditions du Petit Véhicule
préparent également la publication des Cahiers
René-Guy Cadou, et organisent à Nantes, du 6 au
8 mars 2009, Le Nouveau Marché des poésies et
des littératures.
www.petit-vehicule.asso.fr
La Rivière échappée
La Rivière échappée fêtera en 2009 les vingt ans
de sa première publication. C’est une revue de
poésie fondée par François Rannou et Jean-Louis
Aven. Douze numéros sont parus, le dernier dans les
années 2000. La Rivière échappée a fait également
paraître des livres et, après un passage en tant
que collection aux éditions Apogée et L’Act Mem,
c’est une maison d’édition de littérature désormais
autonome. Ses ouvrages (2 à paraître en janvier, et
un rythme de 4 à 6 par an) seront diffusés dès janvier
par L’Astre (4, passage Saint-Michel, 75017 Paris).
Tél. 06 07 77 52 70
www.editions-anagrammes.com
Trémalo
Une revue de très bonne facture, menée par Olivier
Hobé. Et un site fort bien achalandé. Depuis le
numéro inaugural de novembre 2006, on peut lire :
Laurent Albarracin, Paul Badin, Dominique Dieterlé,
Benjamin Duval, Joanna Haddad, Jean-Luc
Le Cleac’h, Marc Le Gros, Thierry Le Pennec,
Béatrice Machet, Pierre Peuchmaurd, François
Rannou, Bruno Sourdin, ainsi que des entretiens
avec Jacques Josse, Alain Jégou, Michel Dugué,
Anne-Marie Beeckman.
Kraken
Le Haut-Bois - 29930 Pont-Aven
www.tremalo.com
Du nerf
Revue iconoclaste et jubilatoire, initiée par Régis
Guigand, membre des Ateliers du vent, ces gens
qui disent et glissent la poésie partout où cela est
impossible. Juste pour se mettre en appétit, cet extrait
de l’édito de la dernière livraison, le numéro 7 :
« Nous sommes les pommes de terre bouillantes de
la poésie, brûlant les doigts huileux de nos enfants
réactionnerfs. »
6A, rue Quineleu - 35000 Rennes
[email protected]
Spered gouez
Cette revue annuelle conçue et éditée par le Centre
culturel breton Egin, de Carhaix, a été créée en 1991
par Marie-Josée Christien. Spered gouez publie
poésie et textes courts, nouvelles, récits, en français
et en breton, photos, illustrations ; elle offre une large
place aux chroniques et aux dossiers, en mettant en
lumière des auteurs et créateurs contemporains. Elle
édite également des contributeurs de la revue.
Ti ar Vro - BP 103
6, place des Droits-de-l’Homme
29833 Carhaix Cedex
Tél. 02 98 93 37 43
www.festivaldulivre-carhaix.org
Citadel Road Éditions
« Permettre à l’imaginaire de trouver sa place,
dans le respect de la langue, ouvrir les portes à
un lyrisme moderne, ne pas bannir l’émotion juste,
voici notre credo, rue de la Citadelle », où l’on
édite de la poésie contemporaine ainsi que de la
littérature étrangère traduite. Le site Internet constitue
une sorte de revue en ligne.
8, rue Jollivet-Castelot
56000 Vannes
www.citadelroad.com
8
Arsenal
Les textes accueillis par la revue répondent à une
intention, celle de donner à lire dans un volume
unique tout un réseau de voix différentes radicalement
éloigné du tourisme culturel aujourd’hui à la mode.
Sans doute la plus exigeante des revues bretonnes
consacrées à la poésie (ne pas confondre avec
trois autres revues du même nom ou presque, dont
L’Arsenal, revue littéraire parisienne).
Arsenal littératures
BP 66614 - 29266 Brest Cedex
www.hopala.asso.fr
An Amzer Poésies
Association au service des poètes de Bretagne ou
d’ailleurs… à l’origine de la très belle opération
« Poème sur un ticket de bus » organisée dans la
région brestoise. « Griffonnages poétiques » lisibles
sur le blog http://temps-pestif.over-blog.org
MPT de Bellevue
1, rue de Quercy - BP 23153 - 29284 Brest Cedex
www.anamzer.free.fr
Avel IX
Revue publiée par l’association des Amis de la Tour
du vent, placée sous le haut patronage de Théophile
Briant. Deux numéros par an.
Béatrix Nicolas-Balteg
87, avenue John Kennedy - 35400 Saint-Malo
Tél. 02 99 40 26 96
Wigwam
Les éditions Wigwam, dirigées par Jacques Josse,
publient uniquement des textes courts, à travers trois
collections : « Wigwam », « Écrits de peintres » et
« Poésie traduite ». Les tirages sont limités à 200
exemplaires. Sur le site Internet figurent également
des entretiens réalisés par des poètes sur d’autres
poètes, comme celui d’Alain Jégou avec le poète
d’origine cherokee Charles Plymell, survivant de la
beat generation.
14, boulevard Oscar-Leroux - 35200 Rennes
www.wigwametcompagnie.net
Chemins
Cette revue de poésie paraît une fois par an,
chaque numéro mettant en valeur le travail d’un
plasticien. Elle publie également des recueils et des
livres d’artistes, poursuivant l’aventure des éditions
Calligrammes. En prévision, un ouvrage du poète
allemand Rainer Kuntz, traduit par Mireille Gansel,
qui fut la traductrice de Nelly Sachs, rescapée des
camps et prix Nobel de littérature en 1966.
44, rue d’Antrain - 35700 Rennes
Tél. 02 23 20 67 73
Les Voleurs de feu
Al Laerien tan
La revue dirigée par Yann Orveillon publie quatre à
cinq numéros par an.
Les Voleurs de feu
Maison des Associations - 29233 Cléder
http://lesvoleursdefeu.free.fr
E s p a ce c ritiq u e
pa r Alain - Gabriel M onot
Tombeau pour Michel Quesnel
de Paol Keineg, Marc Le Gros et Denis
Rigal. Au cabaret vert, 2008.
Déjà épuisé, Tombeau pour Michel Quesnel
va être republié prochainement.
Tous renseignements auprès de
Marc Le Gros, 25, avenue du Parc-desSports-de-Ludugris - 29000 Quimper.
Tombeau pour Michel Quesnel
Mort il y a quelques mois, le professeur de
littérature Michel Quesnel fut pour plusieurs
générations d’étudiants des facultés de lettres de
Brest et de Quimper une parfaite référence, un
modèle très haut sur l’horizon, une source précieuse
et féconde. Spécialiste de poésie moderne,
il consacrait chaque année son cours de maîtrise
à une passionnante traversée d’un siècle et demi
d’écriture qui menait ses disciples de Baudelaire,
« solaire et clandestin », aux poètes des dernières
décennies du XXe siècle. La synthèse de ses
réflexions est réunie dans son grand ouvrage
Sur la création poétique, lequel continue de faire,
quinze ans après sa publication, autorité sans
conteste. Pionnier au début des années 1960 de
la naissante Université de Bretagne Occidentale,
dont il devint un temps un président de haute
tenue, il demeure également connu pour avoir
invité Georges Perros à y professer ses fameux
« cours d’ignorance ».
À l’heure cruelle de sa disparition, trois grands
poètes, Paol Keineg, Marc Le Gros et Denis
Rigal – les deux premiers furent ses étudiants,
le troisième son collègue – publient un Tombeau
pour Michel Quesnel qui est une splendeur.
Les quinze poèmes de cette plaquette – chaque
poète en a écrit cinq – sont comme le plus
nécessaire et le plus talentueux hommage à la
grâce souveraine, et toujours nimbée d’une exquise
modestie, qui habitait le professeur. Aussi, sa mort
y est peinte dans la sobriété et la négation d’un
pathos qu’il détestait absolument.
Rude, presque hargneuse, la façon poétique de
Paol Keineg :
Vous me copierez cent fois à tous les temps,
à tous les modes la phrase suivante
je ne parlerai plus pour ne rien dire.
s’accorde à l’admirable voix de basse de Marc
Le Gros déclinant le paysage atone qui entoure
le défunt :
Rien qu’un nom sur la porte
Une chaise vide
Et quelque chose qui te ressemble
Dans la pénombre
Les deux mains sont jointes
Les coudes à angles droits
Comme dans les statues Fang des reliquaires.
Enfin, la parole de Denis Rigal, ramassée en boule
contre l’absurdité de vivre et de mourir, ressasse
sa chanson sourde et désolée :
Gisant
Et désormais la chair abandonnée dans la terre
humide, grasse, dans l’étreinte à jamais de la
vieille mère froide, une seule matière, et continue,
et tous mêlés en même pâte.
À l’orée de chacune de ces voix, trois illustrations
d’Henri Girard ouvrent le temps blanc de la mort,
nous renversent comme on tombe dans un rêve.
Peintures comme une grande ombre inapaisable,
laquelle poigne à notre cœur et jamais plus ne
nous lâche.
C’est assez dire que ce Tombeau magistral, calme
en apparence – mais quel courant agite la rivière
profonde sous les mots qui filent avec le flot – est
à découvrir et à lire de grande urgence.
9
Portraits d'auteurs
E t l e s g r a p his t e s ?
O n a e n co r e f ail li l e s o u b lie r…
Nylso et Marie Saur
Dans chaque numéro, Pages de Bretagne
consacre un espace à un graphiste.
Place ici aux coauteurs de cette planche
autobiographique qui n’est pas sans rapport
avec l’univers de la librairie. Nylso et Marie
Saur sont les dignes représentants, au
talent désormais reconnu, de cette bande
dessinée indépendante au fort penchant
littéraire. Le festival Périscopages de Rennes,
et l’association qui l’organise sont parmi
les fers de lance de ce nouveau genre qui
impose sa griffe.
Après un temps d’exil à la capitale, Nylso est revenu
à Rennes, sa ville natale. Il y a fondé une revue,
Le Simo. Quelques années plus tard s’ouvre la
librairie spécialisée Alphagraph, qui déclenche la
publication hebdomadaire du fanzine Chez Jérôme
Comix, auquel participent la plupart des jeunes
dessinateurs rennais. Nylso y crée le personnage
de la série « Jérôme d’Alphagraph ».
Après des études de lettres, un petit passage dans
l’éducation nationale puis dans l’édition, Marie
Saur s’est lancée dans l’écriture en participant à
la création de la revue Du nerf, dirigée par Régis
Guigand. Elle travaille à présent avec Nylso, en
tant que scénariste.
Biblio :
Jérôme d’Alphagraph (réédition), Flblb, 2006
Jérôme et le lièvre, Flblb, 2004, 2008
Jérôme et Sultana, Flblb, 2006
Jérôme et l’arbre, Flblb, 2008
À paraître :
My road movie, Sarbacane, novembre 2008
E t l e s p h o t o g r a p h e s ? E u x a u s si, o n a f ail li l e s o u b lie r…
Emmanuel Pain
Dans chaque numéro, Pages de Bretagne
consacre un espace à un photographe.
Ici, il s’agit d’Emmanuel Pain, qui est passé
par le reportage, avant de se tourner vers
le portrait. Il est l’auteur de la photographie
de Jacques Josse, en couverture de ce
magazine, ainsi que de cette photo prise en
Palestine, dans la bande de Gaza.
Emmanuel Pain vend ses premières photos dès
l’âge de 17 ans. Après avoir travaillé au service
des sports de Ouest-France, il entre à l’agence
Sigma. Puis il est correspondant de l’agence
Reuters et de l’AFP à Rennes, Brest, Paris, Jérusalem.
Il arrête ensuite le reportage et revient vivre à
Rennes, sa ville natale. Emmanuel est de nouveau
photographe indépendant depuis 2002. Après
s’être intéressé au paysage pour divers ouvrages
parus aux Éditions Ouest-France, il se consacre
au portrait, sans artifice, en lumière naturelle. Il
marque de son empreinte le magazine Bretons
depuis sa création.
www.emmanuelpain.fr
10
Biblio :
Collaborateur de plusieurs recueils de l’AFP
Aux Éditions Ouest-France : Sur les pas des papes d’Avignon, Aimer Dijon, L’Abbaye de Sénanque, Notre-Dame de la Garde
Aux éditions ArMen : 111 Bretons (avec Gwennaël Salliou)
À paraître : Faim de terre en Finistère, beau livre sur le travail du chef cuisinier Patrick Jeffroy
a c t u a lité d e l a lec t u r e p u b li q u e
La médiathèque des Ursulines a conservé
l’ordonnancement de l’ancien couvent, que l’on
retrouve à chaque étage, ce qui permet de se
repérer facilement.
Au rez-de-chaussée, un kiosque à journaux vitré
ouvert sur la ville, une galerie d’exposition et un
auditorium.
Au premier, « L’Ile au trésor », espace jeunesse ludique
et coloré, animé par Archipel, côtoie « L’Esprit de la
lettre », pôle dédié à la littérature.
Au second, la bibliothèque bretonne, consacrée à
la Bretagne et la Cornouaille, jouxte « La Fabrique »,
espace consacré aux arts (musique, cinéma, photo,
arts plastiques, etc.), et « La Boîte aux savoirs »,
collection d’ouvrages scientifiques.
Le tout sera complété par un « Jardin de lecture »,
ouvert à tous, lieu de promenade, planté d’arbres et
redonnant vie à l’ancien cloître.
Crédit photo : Lionel Flageul
Q uim p e r
Les Ursulines tête de réseau
Le 9 septembre dernier, la médiathèque
des Ursulines a ouvert ses portes. Elle est
la clef de voûte d’une ambitieuse politique
de la lecture publique pour l’agglomération
quimpéroise.
L’idée d’installer la médiathèque quimpéroise
dans l’ancien couvent des Ursulines, monument
du XVIIIe siècle situé en plein centre-ville, remonte
au début des années 1990. Par un curieux
hasard de l’histoire, c’est le maire de l’époque,
Bernard Poignant, revenu récemment aux affaires,
qui a eu l’honneur d’inaugurer cet équipement.
Au fil du temps, le projet est passé d’un projet
municipal à un projet d’agglomération. Il faut dire
que, bien avant la naissance de l’établissement,
un tour d’horizon des équipements existants dans
les communes alentour démontrait leur grande
disparité. Connaissant les moyens financiers
existants, les maires de l’agglomération avaient
affirmé leur volonté de créer leurs propres
médiathèques dans leurs communes respectives.
Dès 2001, la communauté d’agglomération
prenait la compétence « lecture publique » ;
les personnels devenaient communautaires en
2003 et étaient amenés à travailler en réseau.
C’est ainsi que Quimper Communauté peut
à présent s’enorgueillir de huit établissements
professionnalisés, dédiés à la lecture publique.
Aujourd’hui, par exemple, un ouvrage peut être
commandé, emprunté ou remis à n’importe quel
point du réseau. La grande médiathèque qui vient
d’ouvrir ses portes complète l’ensemble, dont
elle devient la tête de réseau. Y sont regroupées
les opérations de constitution des collections,
de traitement des documents, de conservation
et de mise en valeur des fonds, de gestion et
d’administration des structures. À la tête de ce
dispositif, Michèle Coïc, qui a participé à sa
mise en place, dès l’origine ; elle insiste sur la
mutualisation des coûts, la professionnalisation
des pratiques et la qualité des fonds qui ont été
obtenus grâce à cette politique ambitieuse. Ces
derniers sont l’objet d’un classement qualitatif, de
1 à 4. « En se demandant quels services nous
devions mettre en place et pour quels publics,
nous avons réussi à donner du sens à tout cela.
Nous disposons à présent d’une collection pour
Quimper et d’une autre pour la périphérie. Disons
que pour les bibliothèques locales, cela va du
niveau 1 au niveau 3, et pour Quimper, de 2 à 4,
sachant que le niveau 4 est celui qui concerne les
universitaires. Nous avons à Quimper un public
de très bons lecteurs. En fait, nous avons prolongé
ce qui existait déjà dans nos fonds. Et nous avons
créé un centre technique qui traite l’ensemble
des collections. En mutualisant ces traitements,
les personnels deviennent plus disponibles pour
l’accueil du public. Il y a eu dix-huit créations de
postes, pour l’ouverture des Ursulines. Est-ce que
ce sera suffisant ? Difficile de le savoir. On verra à
l’usage. » L’ouverture au public va passer de trente
et une heures et demie à quarante heures par
semaine, avec notamment trente dimanches aprèsmidi dans l’année. L’annonce de ces modifications
par les élus n’a pas été du goût du personnel, qui
aurait aimé être associé à la réflexion. Il s’agit
cependant d’une tendance qui se généralise un
peu partout, les médiathèques s’alignant de plus
en plus sur les horaires de loisirs, malgré le statut
sacré du dimanche dans nos sociétés.
Tout proches les uns des autres, le Théâtre de
Cornouaille, le centre d’art contemporain Le
Quartier et la nouvelle médiathèque constituent
un pôle culturel conséquent, à même d’animer une
zone jadis délaissée, dont l’aménagement est au
cœur du projet municipal. La politique tarifaire se
veut incitative (gratuit jusqu’à 18 ans, ainsi que
pour les étudiants et les plus défavorisés, 15 € par
an pour les habitants de Quimper Communauté,
30 € pour les autres). Beaucoup de place
a été accordée à l’enfance et à la jeunesse.
D’autre part – c’est l’une des originalités de ce
lieu –, la présence du patrimoine (les Ursulines
abritent par exemple les fonds de Silguy et Luzel)
a été rendue manifeste par l’architecte, afin que
la connaissance apparaisse, physiquement, à
travers son continuum historique. Ainsi, face aux
ouvrages empruntables, les livres anciens sont
visibles, et leur présence est à la fois esthétique
et stimulante.
Brest et Baud
Cartes postales numérisées
Trop fragile et non répertoriée, la collection de cartes postales de la
Bibliothèque municipale de Brest n’était pas accessible au public. Les
1 400 cartes postales ont été transférées en mars 2008 au Cartopole de
Baud, qui a été chargé de les numériser. Une convention a été signée entre
la Mairie de Brest et le Conservatoire régional de la carte postale. Cette
opération a également reçu l’aide de la mission « Recherche et Technologie »
12
du ministère de la Culture et de la Communication qui intervient à hauteur
de 50 %. Après indexation, les cartes postales seront accessibles sur le
site du Cartopole. La collection physique retournera, quant à elle, à la
Bibliothèque municipale de Brest.
Le site du Cartopole de Baud :
www.cartolis.org
a c t u a lité d e l a lec t u r e p u b li q u e
I l l e - e t-Vil ain e
Pour rapprocher les citoyens de la culture,
il
faut
parfois
rapprocher
la
culture
des citoyens. C’est en tout cas ce qu’a
décidé le Conseil général d’Ille-et-Vilaine,
en décentralisant les antennes de sa
Bibliothèque
départementale.
Dernière
ouverture en date : l’antenne de Bécherel.
L’antenne de Bécherel de la Bibliothèque
départementale d’Ille-et-Vilaine a ouvert ses
portes en juillet 2008. Elle s’inscrit dans le
schéma d’éclatement des services défini par
le Conseil général en 2002. Les responsables
de la Bibliothèque départementale avaient
alors participé à la réflexion sur l’organisation
territoriale, en remarquant que l’existence d’un
seul site, situé à Rennes, la ville-centre, pouvait
être pénalisant pour les territoires qui en sont
géographiquement les plus éloignés. La BDP
(Bibliothèque départementale de prêt) s’est donc
orientée vers l’ouverture de cinq sites dispersés
dans toute l’Ille-et-Vilaine. Celui de Bécherel
occupe une ancienne forge rachetée par le
Conseil général. Si tous les sites estampillés « BDP »
ont pour mission de rendre les mêmes services,
c’est-à-dire essentiellement proposer des livres,
des disques et des formations aux professionnels
et aux bibliothécaires adhérents, la présence
d’une antenne dans la cité du Livre lui confère un
caractère particulier.
L’implantation s’est faite dans un esprit de
partenariat avec la cité, avec une ouverture sur
les métiers du livre, le livre ancien et l’histoire
de l’édition. L’antenne de Bécherel accueille
également le Fonds départemental de livres
d’artistes, qui n’est pas sans rapport avec la
présence sur place de relieurs et de calligraphes.
Ce fonds, qui a vocation à être exposé et à
tourner, devient plus facilement exploitable.
Comme chaque nouveau site, Bécherel rayonne
sur un territoire, en l’occurrence deux pays : celui
de Brocéliande et celui de Saint-Malo. De plus,
chacun des huit bibliothécaires de la BDP se voit
associé à un territoire. Dès lors, son rôle évolue de
plus en plus vers le conseil, l’accompagnement.
Crédit photo : Conseil Général d’Ille-et-Vilaine
La BDP s’éclate
Autre particularité marquante de cette politique
innovante : la fin du Bibliobus. Malgré son côté
poétique, on sait que pas mal de départements
ont dans le collimateur cette activité coûteuse
et rigide sur bien des aspects. Désormais, les
bibliothécaires viennent choisir les ouvrages à
l’antenne, le transport étant ensuite assuré par
la BDP. Ainsi, au lieu d’emprunter 400 livres une
fois dans l’année, les bibliothèques peuvent en
changer 50 de temps en temps. Bien entendu,
ces modifications importantes ne se font pas
sans difficulté et débouchent sur une période
de transition, le temps que chacun s’adapte à
la nouvelle donne. L’antenne de Bécherel a été
inaugurée le vendredi 19 septembre 2008.
Croiser les savoirs
Le schéma départemental défini par le
Conseil général d’Ille-et-Vilaine affirme la
volonté d’attirer de nouveaux publics dans
les bibliothèques. Mais, pour ce faire, il faut
d’abord trouver un langage commun
Le 24 juin 2008, tous les bibliothécaires du
département d’Ille-et-Vilaine étaient conviés à
une journée de travail sur le thème « Promouvoir
la lecture auprès de tous les publics, pour une
véritable égalité des chances ». Parmi les invités
du matin, Bruno Maresca, sociologue, s’est
exprimé à propos des changements intervenus
dans les bibliothèques après le tournant Internet.
En gros, la fréquentation augmente un peu
partout, mais le conférencier a tenté d’identifier
les différents freins qui empêchent certains
publics d’accéder à ce service.
Françoise Sarnowski, directrice de la médiathèque
de Saint-Jacques-de-la-Lande, a pour sa part mis
l’accent sur la nécessaire évolution du métier, qui
doit mettre « les publics au cœur du projet ». Au
programme : créer des manifestations de qualité,
prendre en compte les handicaps et les difficultés
sociales, aller vers les gens, développer les
ateliers de lecture et d’écriture.
L’après-midi a été consacrée aux publics éloignés
de la bibliothèque. La collaboration avec des
associations comme ATD Quart-Monde, les
Ateliers des savoirs fondamentaux, la Balade des
livres, le Secours catholique, le Secours populaire,
ou les centres hospitaliers découle d’une volonté
politique départementale. En 2008, le virage a
été vraiment pris, avec un travail de coformation
entre bibliothécaires et militants d’ATD Quart-
Monde, sur le thème « Croiser les savoirs pour
que tous aient accès à la culture ». Ces journées
ont permis de mesurer l’écart de perception
entre les uns et les autres. Un exemple : deux
enfants turbulents accompagnés de leurs mères.
Là où les bibliothécaires ne perçoivent que du
« bazar » et réagissent en voulant rétablir l’ordre,
les militants voient au contraire un point positif :
le dialogue qui s’instaure entre les deux mères
et que la bibliothèque a permis. Certains ont
également souligné que la gratuité offerte aux
publics les plus défavorisés n’était pas toujours
bien vécue par ces derniers. Bien entendu, une
politique d’ouverture en direction de ces publics
demande des moyens et du temps.
Toutes les interventions sont sur :
www.bdiv.org
M o r bi h a n
Paroisses numériques
L’état civil, la presse ancienne, les plans du
cadastre napoléonien (6 400 plans en couleurs) et
les registres paroissiaux sont désormais
consultables sous forme numérique aux Archives
départementales du Morbihan. Une salle
spécifique est réser vée à ce mode de
consultation, ainsi qu’à celle des microfilms.
Les registres paroissiaux (du XVIe siècle à 1792)
ont été mis en ligne. Leur origine remonte à
l’ordonnance de Villers-Cotterêts datée de 1539,
qui prescrit la tenue de registres de baptême en
double exemplaire dans chaque paroisse. Ils
sont de précieux témoins de la vie quotidienne
du XVIe siècle au XVIIIe siècle. Courant 2009, il
sera également possible d’accéder via Internet
à l’ensemble des registres d’état civil des 105
communes du département, avec la fin de la
numérisation du dernier lot, qui concerne les
communes de La Roche-Bernard à La-Vraie-Croix. Un
outil d’annotation de ces actes d’état civil permettra
aux généalogistes du monde entier de participer
facilement à un travail collectif de dépouillement
des actes d’état civil du département du Morbihan,
qui facilitera la lecture des actes manuscrits,
souvent difficiles à déchiffrer pour les non-initiés.
Les Archives du Morbihan sont accessibles
sur le site Internet du Conseil général :
www.morbihan.fr
13
a c t u a lité d e l a lec t u r e p u b li q u e
B r è v e s
Rennes
Arthur superstar
Cette exposition, réalisée en partenariat avec la BnF
(Bibliothèque nationale de France), entend retracer
l’histoire culturelle du mythe arthurien. Le parcours,
plus subjectif qu’explicatif, présente des éléments
liés d’une façon ou d’une autre aux aventures du roi
et de ses chevaliers. C’est la première réalisation
conjointe des trois composantes des Champs libres :
le Musée de Bretagne, la Bibliothèque de Rennes
Métropole et l’Espace des sciences. À son ouverture,
le 15 juillet, l’exposition était couplée avec le 22e
congrès de la très sérieuse Société internationale
arthurienne, à l’université de Rennes. On peut
remarquer que les travaux concernant la matière de
Bretagne n’ont jamais été aussi abondants que ces
dernières années. Ils touchent surtout les pays anglosaxons. Il est vrai que les références à Brocéliande,
forêt en laquelle certains ont cru reconnaître celle
de Paimpont, près de Rennes, et à la « petite »
Bretagne sont rares dans les écrits les plus anciens.
Rappelons que Chrétien de Troyes, l’auteur qui a
popularisé le mythe au XIIe siècle, est l’inventeur du
« roman », qui doit son nom à la langue « romane »
qu’il utilisait de préférence au latin.
Du 15 juillet 2008 au 4 janvier 2009
Les Champs libres
10, cours des Alliés - 35000 Rennes
Tél. 02 23 40 08 13
www.leschampslibres.fr
Brest
Saint-Pol Roux,
le passeur
Fruit d’un partenariat entre le musée des BeauxArts, la Bibliothèque d’études de Brest, les
Archives municipales et communautaires de Brest,
14
cette exposition rassemble les fonds conservés
dans diverses institutions, sur le poète Saint-Pol
Roux. La Bibliothèque municipale de Brest vient
par exemple de faire l’acquisition de lettres
autographes de Saint-Pol Roux et d’un manuscrit
de sa fille Divine, avec l’aide du Fonds régional
d’acquisition des bibliothèques de Bretagne.
Manuscrits et iconographie mettent notamment
en valeur les qualités de passeur de l’auteur,
qui fut au carrefour des mouvements artistiques
de son temps. L’éditeur de ses œuvres, René
Rougerie, décrit ainsi le personnage de Saint-Pol
Roux : « Il passe comme en se jouant du tragique
au cocasse, voire à la comptine naïve, avec un
amour universel des êtres. Je ne parle pas que des
humains, il aimait tout autant les arbres, la nature,
les animaux, la colombe et le crapaud. » Salué
par les surréalistes, Saint-Pol Roux se démarquait
dès 1933 de l’antisémitisme ambiant, en écrivant :
« Chrétiens, je vous demande grâce pour ma
vieille race à la face de brebis et de bélier, divin
troupeau que devait disperser la politique humaine
et qui depuis s’en va tout au long de la haine,
le fer dans la laine, le fouet sur la peau. »
Du 12 septembre 2008 au 15 février 2009
Musée des Beaux-Arts
24, rue Traverse - 29200 Brest
Tél. 02 98 00 87 96
L oi r e - A t l a n tiq u e
Les Archives
font peau neuve
Après trois années et demie de travaux, les Archives
départementales de Loire-Atlantique ont rouvert
leurs portes le 5 mai dernier. Elles disposent
désormais d’outils qui se veulent au service d’une
politique d’action culturelle ambitieuse et ouverte
à tous les publics. Parmi les espaces rénovés,
on peut remarquer une vaste salle de lecture et
une salle multimédia qui permet la consultation
de plus de deux millions d’images d’archives
numérisées. Chaque semestre, un programme
de conférences, d’expositions, de visites et
de projections ayant pour thème l’histoire de la
Loire-Atlantique et de l’ancien duché de Bretagne
est mis sur pied. De plus, les coulisses des Archives
sont désormais ouvertes pour des visites guidées
et, depuis le mois de septembre 2008, un cours
d’initiation à la recherche historique est ouvert au
public.
L’agenda des animations proposées par les
Archives de Loire-Atlantique est disponible sur :
http://culture.cg44.fr/Archives/
Modification
des aides du Cnl
Le conseil d’administration du Cnl (Centre national
du livre) en date du 17 avril 2008 a décidé de faire
évoluer son dispositif d’aides aux bibliothèques vers
une logique de soutien aux projets, permettant une
plus grande cohérence et une meilleure continuité
des aides du Cnl à la chaîne du livre. Ce nouveau
dispositif d’aides thématiques sera mis en place à
compter du 1er janvier 2009. Les aides actuelles
ne seront donc pas renouvelées. C’est déjà le cas,
depuis le 30 juin 2008, pour la plupart des aides à
la création et au développement des bibliothèques.
Le mode de calcul pour les nouveaux dossiers sera
opérationnel au 1er janvier 2009.
www.centrenationaldulivre.fr
a c t u a lité d es écr it u r es co n te m p o r a i n es
R é sid e n ce s d ’ é c ri v ain s
En France, nous avons la manie du classement, et le livre n’échappe pas à la tyrannie de la classification par genres. Le rôle de l’écrivain, du créateur,
est pourtant de bousculer l’ordre établi. Moments privilégiés d’expression et de rencontre, les résidences d’auteurs sont utiles parce qu’elles créent du
désordre. À condition qu’elles s’ouvrent en priorité à ceux qui « dérangent », à ceux qui mélangent, à ceux qui sortent des sentiers battus et rebattus et
qui, par là même, nous obligent à déplacer notre regard sur le monde…
Rennes
Maram al-Masri
Du 7 octobre au 28 novembre, la Maison de la
Poésie accueillera à la villa Beauséjour Maram
al-Masri, poète née en Syrie en 1962 et qui vit à
Paris depuis 1982. Le 9 octobre, sera proposée une
lecture de ses poèmes, en arabe et en français.
Elle interviendra dans les écoles et les bibliothèques,
et une soirée « carte blanche » lui sera consacrée le
20 novembre sur la Péniche-Spectacle.
À signaler, également à la Maison de la Poésie, le
6 novembre, une lecture-concert autour de la poésie
arabe contemporaine, intitulée « Les poèmes du joueur
de flûte », et le 12 décembre, une soirée consacrée au
poète Éric Sautou.
Rappelons que l’activité de la Maison de la Poésie ne
se limite pas aux animations. C’est aussi un centre de
ressources où l’on peut consulter nombre de revues,
livres et documents touchant à l’écriture et l’édition.
Villa Beauséjour
47, rue Armand-Rébillon – 35000 Rennes
www.maisondelapoesie-rennes.org
Rennes
Tanguy Viel
À partir du 18 septembre, une semaine par mois,
Le Triangle accueille le romancier Tanguy Viel, qui
propose un feuilleton littéraire, épisode après épisode
tout au long de la saison, lors de dîners ou d’apéros
poétiques. Ces soirées seront l’occasion pour Tanguy
Viel de faire découvrir des auteurs qu’il affectionne,
comme Stéphane Bouquet ou Jean-Christophe
Bailly, d’offrir une version cinématographique et
littéraire de son livre Cinéma et, à l’occasion de la
cinquième édition du festival Agitato, de s’associer
à un chorégraphe pour une création littéraire et
chorégraphique. Sa présence à Rennes sera marquée
par des rencontres, des ateliers d’écriture et des
conférences.
Le Triangle accueille également le poète Jean-Michel
Espitallier, pour une conférence autour de la poésie
contemporaine, à partir de son livre Caisse à outils.
Cette conférence sera suivie, la semaine suivante,
d’une « étude de cas » à l’occasion d’un apéro
poétique où Jean-Michel Espitallier et Cyrille Martinez
liront leurs propres textes.
Deux autres apéros poétiques font la part belle
aux rencontres artistiques. Emmanuelle Vo-Dinh
(danseuse et chorégraphe) et Valérie Rouzeau
(poète et traductrice) proposent une soirée littéraire,
chorégraphique et musicale : Un galop infatigable
autour de la poétesse Sylvia Plath (1932-1963), en
lien avec la création d’Emmanuelle Vo-Dinh, Ad Astra,
qui sera présentée au cours du festival Agitato.
Olivier Mellano, quant à lui, convie ses amis
musiciens, écrivains et scénographes pour une mise
en espace, en sons, en voix et en images de son livre
La Funghimiracolette et autres trésors de l’équilibre.
Enfin, un dîner poétique permettra d’accueillir
Raymond Federman et Jérôme Gontier. Deux aperçus
de la riche collection « LaureLi », que dirige Laure
Limongi aux éditions Leo Scheer.
Par ailleurs, trois ateliers littéraires sont proposés dans
le cadre des ateliers de pratique artistique. Deux
ateliers d’écriture – l’un avec Tanguy Viel (prose) et
l’autre avec Jean-Pascal Dubost (poésie) – et un atelier
de lecture-dégustation avec Jean-Pascal Dubost.
Les Ateliers du lien - Kermorvan - 29690 Brennilis
Tél. 06 74 21 54 07
[email protected]
plus spécifiquement à un public de jeunes, dont un
atelier « haïkus ».
Six autres ateliers tout public seront ensuite
proposés jusqu’à 21 h. Des « 1 001 vies du Petit
Chaperon rouge » au « mot gourmand », chacun
pourra trouver de quoi donner libre cours à son
imagination. Toute la journée, les écrits produits
seront mis en valeur à la fois par des crieurs de
rues déambulant sur la place et par une exposition
faisant intervenir l’artiste Béatrice Grasset. Enfin, un
espace livres sera animé tout l’après-midi par les
médiathèques de Lorient et le café-librairie Comme
si la terre penchait.
Le Triangle - boulevard de Yougoslavie
BP 90160 - 35201 Rennes Cedex 2
Tél. 02 99 22 27 27
www.letriangle.org
S ain t- N a zai r e
Igor Štiks
La Maison des Écrivains étrangers et traducteurs
(MEET) de Saint-Nazaire accueille en résidence,
du 15 septembre au 15 octobre, l’écrivain Igor
Štiks. Né à Sarajevo en 1977, ce dernier publie
régulièrement les textes littéraires dans la presse
et dans les revues de l’ex-Yougoslavie. Il a coédité
une anthologie de la nouvelle prose croate, intitulée
22°C à l’ombre (1999) et une anthologie de nouvelles
contemporaines de langue anglaise, Le Safari ultime
(2001). Son premier roman, Un château en Romagna,
a été publié en 2000 et récompensé la même année
avec le prix Slavic pour le meilleur premier livre. Ce
roman a été traduit en allemand, en anglais et en
espagnol. En 2006, son deuxième roman, La Chaise
d’Eliyahou, a été primé à deux reprises et traduit dans
une dizaine de pays, mais pas encore en France. Igor
Štiks prépare une thèse à l’Institut d’Études politiques
de Paris et à l’université Northwestern de Chicago.
MEET - 1, boulevard René-Coty - 44600 Saint-Nazaire
Tél. 02 40 66 63 20
www.meet.asso.fr
A t e lie r s d ’ é c rit u r e
Monts d’Arrée
Les Ateliers du lien
Les Ateliers du lien, très actifs dans les monts d’Arrée,
proposent chaque mois un samedi d’écriture sur un
thème précis, dans un lieu différent à chaque fois.
Prochaines dates prévues en 2008 : 22 novembre
et 20 décembre. Les Ateliers du lien organisent aussi
des soirées toast-master. Il s’agit, dans un temps limité
(5 minutes), de porter un toast sur le sujet de son choix.
La présentation doit être la plus complète et la plus claire
possible. Le public vote. L’heureux gagnant repart avec
la médaille toast-master winner. Ces soirées ont lieu au
café-librairie L’Autre Rive, à Berrien (29). À signaler,
Gouël ar skrid, Fête de l’écriture qui aura lieu à
Huelgoat (29) les 11 et 12 octobre prochains. De plus,
du 10 au 30 octobre 2008 seront exposées à l’atelier
de l’artiste-peintre Sylvie Bozoc, à Huelgoat, les recettes de
voyage illustrées sélectionnées au concours d’écriture :
www.bozoc.com/home.html.
www.ateliersdulien.com
L o rie n t
Journée ateliers
d’écriture «Rouge»
Le 26 septembre, le collectif Faites des feuilles
organise « Rouge », un nouveau temps fort centré sur
l’écrit. Le vendredi 26 septembre, il s’agira d’investir
la place Aristide-Briand, à Lorient, réaménagée
pour l’occasion, et d’y mêler différents types
d’ateliers autour d’un sujet unique, le rouge sang, le
rouge de l’interdit ou le rouge à boire, thématique
qui a déjà largement inspiré la littérature…
De 14 h à 16 h 30, deux ateliers s’adresseront
Tél. 02 07 02 23 39
15
a c t u a lité d e l a li b r a i r i e
autour de l’Oulipo, en compagnie d’auteurs
comme Michel Abécassis et Jacques Roubaud,
en collaboration avec divers établissements
scolaires du Pays de Lorient.
Louise-Titi
13, place Notre-Dame - 56260 Larmor-Plage
Tél. 02 97 33 72 82
www.louisetiti.com
Editions Mangeclous
34, avenue Kennedy - 56260 Larmor-Plage
Tél. 09 54 37 30 31
www.editions-mangeclous.eu
Nouvelles librairies
Nous avons le plaisir de vous informer de
l’ouverture ou de la reprise des établissements
suivants :
Graines de mots ronds
(librairie-tisanerie)
Michèle Lauden-Renaux
4bis, place de l’Église - 56430 Mauron
02 97 22 88 93
[email protected]
Cité de la voile Éric-Tabarly
Anne Soubigou
Base de sous-marin Kéroman - 56323 Lorient Cedex
02 97 65 58 58
L a r m o r- P l a g e
Louise-Titi et Mangeclous
Une librairie jeunesse et une maison
d’édition installées dans une ville de 10 000
habitants, des ateliers pour les enfants, de
nombreuses animations… Virginie Sallé et
Anne Perrin s’éclatent à Larmor-Plage.
Virginie Sallé crée sa librairie en avril 2007.
Au départ, elle a plutôt le projet d’un magasin
généraliste, mais elle se rend compte que la
spécialisation lui permet de prendre moins de
risques financiers. De plus, le secteur jeunesse
est en pleine évolution, et forcément passionnant.
La jeune libraire désire s’installer dans un lieu
propice à l’animation : « J’ai choisi LarmorPlage, 10 000 habitants, près de Lorient. Dans
une petite ville, les contacts me semblaient plus
faciles à établir. » À peine arrivée de Paris,
Virginie découvre qu’une éditrice vient aussi
de s’installer dans les parages. Il s’agit d’Anne
Perrin, des éditions Mangeclous. Très vite, les
deux femmes sympathisent. Elles mettent en
place des ateliers pour enfants qui débouchent
sur l’édition d’albums alliant textes et illustrations.
C’est ainsi que Panique à Hœdic est réalisé par
les élèves de la classe unique de la petite île
morbihannaise. Sauve qui pue est le fruit du
travail d’un groupe d’enfants de Ploemeur, se
réunissant au cours de l’année, en dehors du
16
temps scolaire, et accompagnés par l’illustrateur
Christophe Boncens. Les Trésors de l’Aven est dû
à une classe de 5e de Pont-Aven. Dans le cadre
scolaire, les enseignants prennent le relais entre
les séances, qui ont lieu une ou deux fois par
mois. Les enfants suivent la fabrication du livre de
A à Z. Parfois un auteur, comme récemment JeanPhilippe Arrou-Vignod, également directeur de
collections chez Gallimard Jeunesse, vient mettre
un peu d’ordre dans cet imaginaire débridé.
« Je ne regrette pas mon choix de venir à Larmor,
répète Virginie. Même les vacanciers deviennent
des fidèles que je retrouve d’une année à l’autre.
La clientèle ne vient pas seulement de Larmor,
mais de l’ensemble du Pays de Lorient. Et comme
la librairie est ouverte le dimanche matin, je
capte aussi des gens en balade au bord de
la mer. Peut-être que c’est la simplicité, ici, qui
séduit. Je m’la joue pas, comme certains libraires
qui peuvent intimider leur clientèle en étalant leur
culture. » Simplicité, mais aussi dynamisme, si
l’on en croit le nombre d’animations proposées
par Louise-Titi : dédicaces, concours de dessins,
contes, rencontres, comme avec François Morel
ou Francis Lalanne, mais aussi un petit salon d’été,
joliment baptisé « Bikinis, rafiots et crustacés »,
à la salle municipale. Pour sa première année
d’activité, Louise-Titi peut se féliciter d’un chiffre
d’affaires conforme au prévisionnel, à 1 000 €
près. En 2009, si tout se passe bien, un projet
intitulé « Les Sardinosaures » doit voir le jour
[email protected]
Comme si la terre penchait
(café-librairie)
Laetitia Skubiszewski
20, rue Victor-Massé - 56100 Lorient
09 50 03 89 13
[email protected]
www.commesilaterrepenchait.fr
Au bord des continents
Patrick Jézéquel
2, Grand-Rue - 29600 Morlaix
02 98 62 47 40
Café-librairie Livresse
Wilfried Durand
69, rue Georges-Clemenceau - 35400 Saint-Servan
02 23 52 23 13
Librairie Gargan’mots
Manon Godeau
1, place du Vieux-Marché - 35830 Betton
02 23 27 34 56
Dialogues
Géraldine Delauney
9, rue d’Aiguillon - 29600 Morlaix
02 98 15 10 60
Librairie de Port-Maria
(Ouverture de l’espace Jeunesse)
Florence et Alexandre Cavallin
1, quai de l’Océan - 56170 Quiberon
02 97 50 01 43
[email protected]
a c t u a lité d e l’éditi o n
Au secours, le livre
numérique arrive !
Le 8 juillet dernier, à la Mutualité, à Paris,
avaient lieu les Assises du livre numérique,
organisées dans le cadre d’un état des
lieux du livre numérique commandé par
Éric Besson, secrétaire d’État chargé de la
Prospective et de l’Évaluation des politiques
publiques.
Isabelle
Bailliet
et
Olivier
Pennaneac’h y assistaient pour Livre et
lecture en Bretagne.
L’évolution très rapide de la technologie semble
prendre de court les politiques comme les
professionnels, alors que l’on annonce l’arrivée
de l’e-papier dans les grandes surfaces dès la
fin de l’année 2009 et celle du livre numérique
en couleurs pour 2010. L’écran sera souple,
incassable, l’image en haute définition. Après
rechargement, l’autonomie sera d’un mois
environ. Le lecteur retrouvera, paraît-il, le toucher
du papier et même l’illusion de tourner la page,
juste en l’effleurant dans un coin. Panique dans
la chaîne du livre ! Il est vrai que les enjeux sont
énormes. Le rapport Patino, remis à l’occasion
de ces Assises, s’attache avant tout à définir
des pistes de réflexion, tant il semble difficile de
prévoir ce qui va se passer et à quelle sauce
vont être mangés les éditeurs, les libraires et les
auteurs. Dans l’œil du cyclone : la propriété
intellectuelle et le prix du livre.
L’arrivée de cette nouvelle technologie pose
d’innombrables questions. À quoi servira le
libraire quand le moteur de recherche guidera
directement le lecteur vers l’ouvrage qu’il désire
télécharger ? Qui pourra empêcher l’auteur
reconnu de mettre lui-même en ligne ses
ouvrages ? Et, dans ce cas-là, à quoi servirait un
éditeur ? Nous évoluons irrémédiablement vers
la « granularité », c’est-à-dire le fait que le lecteur
ne sélectionne que les chapitres qui l’intéressent.
L’accès de tous à la même information, y compris
non désirée, crée du lien social, quand la
granularité individualise, au mieux tribalise, et en
tout cas interdit le vagabondage, ce plaisir du
lecteur qui est aussi une liberté du citoyen. Dès
lors, on peut imaginer que ceux qui posséderont
les clés, c’est-à-dire les bases de données,
auront le pouvoir de dire ce qu’il faut lire et par
voie de conséquence ce qu’il faut penser sur tel
ou tel sujet. Danger ! Comment, par exemple,
empêcher les opérateurs de téléphonie de
s’emparer du marché, pour que tout un chacun
puisse lire, comme c’est déjà possible au Japon,
des mangas sur son téléphone portable ? La
vulgarité triomphante des chaînes de télévision
va-t-elle s’emparer du livre numérique ? Aux
Assises de la Mutualité, certains ont avancé
de possibles alliances entre la chaîne du livre
et la presse, afin que l’un et l’autre ne perdent
pas totalement le contrôle des futurs kiosques
électroniques, au profit des fournisseurs
d’accès. On se croirait plongés dans un film de
science-fiction, mais ce n’est pas le cas, car le
livre numérique est bien là, qui frappe à nos
portes. Et les protections actuelles paraissent
bien fragiles. Par exemple, comment imaginer
un prix unique du livre dans ce contexte ? Pour
quelqu’un qui télécharge un livre en Suisse, même
si ce livre est français, c’est la loi helvétique qui
s’applique. Comme le dit si bien M. Patino :
« Nous, les professionnels de la chaîne du livre,
nous voulons le même livre au même prix partout,
mais le fournisseur, lui, veut tous les livres au
même prix. » Question d’échelle, de promotion,
de consommation. Alors, bientôt tous les livres
à 2 € ? Et comment déterminer le prix du livre,
lorsqu’il est dématérialisé ? Les auteurs seront-ils
vraiment protégés par le système DRM, analogue
à celui qui a cours pour la vente de CD en ligne,
avec tous les problèmes de piratage qu’il connaît
déjà ? Plusieurs intervenants ont démontré que le
système de contractualisation qui lie la chaîne du
livre, de l’auteur au libraire, allait voler en éclats,
le droit à la concurrence étant contradictoire avec
le droit d’auteur. On le voit, à propos du livre
numérique, beaucoup de questions restent sans
réponse, car personne ne peut encore le définir
clairement, ni définir son prix. On sait juste qu’il
ne pourra être unique. On sait aussi qu’animer
des sites pour faire connaître des ouvrages,
cela a un coût, même si on ne peut pas encore
mesurer lequel. Une chose est certaine : des
libraires et des éditeurs ont pris la mesure des
bouleversements en cours et n’entendent pas se
faire hara-kiri, mais s’adapter à la décroissance
irrémédiable du marché qui a commencé depuis
quelques années. Ils espèrent encore que la
littérature et la poésie échapperont en partie à
la tempête et pourront continuer à être couchées
sur le papier. Pour le livre de poche, en tout cas,
il semblerait que le passage au numérique lui
soit bientôt fatal. Aspect positif de la révolution
numérique, les fonds actuellement disponibles
pour la numérisation pourraient bien faciliter la
tâche des maisons d’édition « à faible rotation ».
Les éditeurs en langue bretonne, par exemple,
pourraient numériser des ouvrages plutôt que de
les conserver en stock. Une idée à creuser, pour
bénéficier des aides actuellement proposées,
avant qu’elles ne s’évaporent.
Le rapport Patino est disponible sur :
www.centrenationaldulivre.fr/
IMG/pdf/rapportpatino.pdf
B r è v e s
Quand le numérique
déchaîne les passions
Ca y est, après le Royaume-Uni, la France sera
le deuxième pays européen à commercialiser un
e-book. 10 000 readers seront disponibles dans les
Fnac dès le mois d’octobre pour la modique somme
de 299 €, avec deux livres préchargés de chez…
Hachette. Un contrat d’exclusivité lie en effet la
Fnac, Sony et Hachette Group. Ainsi, seuls les titres
numérisés de la première maison d’édition française
seront téléchargeables. Contre-attaque immédiate de
Gallimard qui mettra à disposition 8 000 références
sur son site de la librairie Le Divan. Mais seront-ils
lisibles sur le reader Sony ? Virgin a également
réagi en estimant que « les exclusivités constituent
un frein au développement de l’offre légale de
téléchargement et regrette qu’Hachette Livre, leader
du marché, prenne une telle responsabilité » (Source
Livres Hebdo n° 745). On estime pour l’instant que
le téléchargement d’un e-book serait 10 % moins
cher que le livre papier. Affaire à suivre, d’autant
plus qu’avec une augmentation des ventes en ligne
de l’ordre de 30 % au premier semestre 2008, soit
près de dix milliards d’euros, la vague numérique
pourrait bien devancer toutes les prévisions. Et où en
sont les « petites » maisons dans la numérisation de
leur catalogue ?
Rentrée difficile pour les
éditeurs de manuels scolaires
Autre défi pour les éditeurs scolaires : en plus de la
modification des programmes, que les manuels se
transforment en fascicules détachables par l’élève en
fonction de la leçon. Grogne chez les éditeurs qui y
voient un gros manque à gagner et des dépenses en
fabrication importantes. Le SNE demande au ministère
de conserver le manuel, qui resterait à l’école, et d’y
ajouter des fascicules qui accompagneraient les
élèves chez eux. Gain de place dans le cartable,
poids moindre, et dès lors, gain pour les éditeurs de
20 à 30 % de leur chiffre d’affaires !
Guenrouët
Le Pré Nian
Cette petite maison d’édition fête ses trente ans
d’existence fin 2008. Elle a publié une trentaine
d’ouvrages, une vingtaine d’auteurs et une
dizaine de plasticiens ; elle a exposé et participé
à des salons en France comme à l’étranger. Un
programme marquera cet anniversaire, ainsi que
la publication d’un catalogue-anthologie.
Éditions Le Pré Nian
Rétaud - 44530 Guenrouët
Tél. 02 40 87 70 40
http://perso.orange.fr/printcottage
17
a c t u a lité d es fo r m ati o ns
Les trois masters
deux ans après
Il existe actuellement dans notre région
trois masters dédiés aux métiers du livre et
de l’édition. Pages de Bretagne a interrogé
leurs directeurs respectifs, afin de préciser
leurs orientations.
En Bretagne, seul le master dispensé par l’UBS
(Université de Bretagne Sud) offre un suivi sur
deux ans. L’enseignement paraît très complet.
La première année se présente sous la forme
d’un tronc commun qui permet aux étudiants
de s’orienter ensuite vers les métiers de l’édition
ou ceux de la documentation. Pour Geoffrey
Williams, son directeur, « ce tronc commun
est une bonne chose, ne serait-ce que parce
que les jeunes arrivent souvent avec des idées
préconçues. Aujourd’hui, par exemple, l’édition
jeunesse est à la mode. Cette première année
permet de découvrir que le domaine est très vaste
et d’éveiller parfois de nouvelles vocations ».
Certains s’orientent même vers la recherche. « J’ai
vu tellement de mutations que j’essaie d’éviter que
les gens se retrouvent coincés par une technologie.
Avant, on formait les gens à la programmation ou
à la saisie. Aujourd’hui, c’est obsolète. Je préfère
donner les armes aux étudiants pour qu’ils soient
capables d’évoluer en fonction des mutations
technologiques. Mais je suis bluffé par leur
capacité de travail. » La sélection des candidats
s’effectue surtout sur leur motivation, « même si
nous sommes attentifs aux notes obtenues, parce
qu’on leur demande beaucoup. Il faut qu’ils soient
avant tout capables de se gérer ». Les candidats
sont issus de la formation continue, avec un projet
en tête, ou bien ce sont des étudiants sortant d’une
licence, qui ont des idées mais doivent explorer
toutes les possibilités. Quarante personnes sont
ainsi choisies, sur cent à cent vingt candidats,
venus de toute la France, plus quelques étrangers.
En seconde année, les étudiants sont répartis en
deux groupes de vingt, sur deux sites, Vannes
étant voué à l’informatique, et Lorient à l’édition.
L’année se termine en mars et se prolonge par un
stage de seize semaines en entreprise. Geoffrey
Williams est impressionné par la capacité de
réaction de ses anciens étudiants : « Ce sont des
gens qui, lorsqu’ils entrent dans une entreprise,
sont capables d’identifier immédiatement un
problème et de trouver une solution. »
L’UBO (Université de Bretagne Occidentale), à
Brest, comme l’UHB (Université Haute Bretagne),
à Rennes, ne proposent qu’un ticket master 2.
Pouneh Mochiri et Michael Rinn, co-directeurs
du master de Brest, présentent leur enseignement
comme moins technique que celui de Lorient,
18
plus axé directement sur les métiers du livre, la
polyvalence, le secrétariat d’édition. À côté
de formations théoriques, l’histoire du livre
et de l’édition a toute sa place. On étudie
l’informatique, la PAO (publication assistée par
ordinateur), les logiciels d’édition, la création
de sites, la propriété intellectuelle, la littérature
contemporaine et régionale, l’édition jeunesse, la
critique littéraire, les vecteurs de diffusion du livre,
le marketing, la gestion des stocks. Suit un stage
de six mois en entreprise, en Bretagne ou à Paris,
puis un mémoire de stage. Un an et demi après
la fin de leurs études, plus de 50 % des anciens
élèves ont obtenu des CDI (contrats à durée
indéterminée). Certains créent leur propre maison
d’édition, d’autres travaillent dans des librairies,
dans des associations, ou sont salariés chez des
éditeurs, à Paris en général.
Pierre Bazantay, à Rennes, indique que le projet
professionnel des candidats pèse très lourd dans
la sélection : « Ici, il faut un projet éditorial. On
ne peut pas arriver sans rien. À la fin du cycle,
l’aboutissement de ce projet est évalué par un jury.
Les enseignants sont tournés vers des objectifs de
réalisation. » Depuis trois ans, le master de Rennes
s’est orienté vers une production éditoriale : des
fascicules Je raconte ma ville, ou Les Voyageurs
en Bretagne, et dernièrement un livre intitulé Éros,
la Bretagne et les Bretons, qui sort en librairie.
« Nous cherchons à créer un esprit de promo, tout
en essayant d’élargir la palette de chacun », insiste
Pierre Bazantay. Au programme : connaissance
du marché du livre, traitement d’un contenu, lecture
critique, choix de l’iconographie. « Nous voulons
que nos étudiants soient absorbés par le milieu
professionnel. Mais, dans les métiers de l’édition,
si l’on n’aime pas la prise de risques, ce n’est pas
la peine de commencer. Ce sont avant tout des
métiers de passion. » Une vingtaine d’étudiants
sont choisis parmi une centaine de candidats. 75 %
d’entre eux trouvent un travail dans les deux ans
qui suivent la fin du master. À signaler que le
master est ouvert aux personnes en activité ou en
recherche d’emploi.
UBS : www.univ-ubs.fr
UBO : www.univ-brest.fr
UHB : www.univ-rennes.fr
li r e en f ê te
Crédit photo : PThiriet / IPEV
L o rie n t, R e n n e s e t B r e s t
S ain t- M a l o
Groenland et Grand Nord
Du 10 au 12 octobre
Après Luis Sepulveda et le cap Horn en 2007, c’est
au tour du Groenland d’être mis à l’honneur par
l’association malouine Identités plurielles. L’occasion
d’inviter divers spécialistes de la question, ainsi
que l’écrivain danois Jörn Riel, qui a séjourné et
bien souvent situé ses nouvelles au Groenland.
À Saint-Malo, Lire en fête accueillera également un
biographe du commandant Charcot, qui avait monté,
en 1903, à partir de la ville corsaire, la première
expédition française en Antarctique. Avec : Jean
Malaurie, Jocelyne Ollivier-Henry, Jörn Riel…
Identités plurielles
Tél. 02 99 81 60 39
Rennes
Les Journées du livre
contre la misère
Du 17 au 19 octobre
L’un des objectifs poursuivis par le collectif
d’associations qui participent à ces Journées
est la mobilisation des habitants du quartier du
Blosne, à Rennes, autour de projets communs.
Du 17 au 19 octobre auront lieu des échanges
de témoignages, ainsi que la mise en valeur de
travaux réalisés par les habitants du quartier.
Au programme également, des rencontres avec
des auteurs, du slam, du théâtre, de la musique.
ATD Quart-Monde Rennes
21, passage des Carmélites - 35000 Rennes
Tél. 02 99 38 75 73
www.editionsquartmonde.org/
jdl/spip/
Crédit photo : MMunoz / IPEV
li r e en f ê te
S ain t- B rie u c
Nuna, l’Année polaire
Du 7 au 18 octobre
À l’occasion de la 4e Année polaire internationale,
les bibliothèques de Saint-Brieuc proposent de
découvrir l’importance des pôles dans la mécanique
du climat mondial, le danger pour les peuples et la
faune autochtones, ainsi que l’histoire de l’exploration
de ces terres lointaines. Inuksuk, le centre culturel inuit
de Paris, est l’invité d’honneur de cette manifestation,
pour tenter d’approfondir nos connaissances de
cette culture si particulière. Le programme se révèle
très riche : contes inuits, jeux, projections, créations
musicales, rencontres, ateliers, expositions.
www.annee-polaire.fr
Monts d’Arrée
Q uim p e r
Gouël ar skrid
Les auteurs battent le pavé
Du 10 au 12 octobre
Du 10 au 12 octobre
Les Ateliers du lien, de Brennilis, invitent les éditions
Coop Breizh et les auteurs de leur nouvelle
collection jeunesse « Beluga » (anagramme de
Bugale qui signifie « enfants » en breton) à des
rencontres dans les bibliothèques et lors du Salon
du papier d’Huelgoat. Autour du thème du voyage,
l’association célébrera les Corbière père et fils,
auteurs renommés et grands voyageurs. L’île de
Madagascar sera mise à l’honneur à travers une
exposition réalisée par les enfants de Diego Suarez
et la venue d’un poète malgache. Pour la Nuit de
l’écriture, le café-librairie l’Autre Rive accueillera le
Cabaret de l’écriture autour du thème « La poésie
du voyage ». Un jeu de piste littéraire est également
prévu en forêt de Huelgoat.
Avec : Hervé Bellec, Christophe Boncens, Yves
Cotten, Sylvain Creac’h, Gwen Delalande, JeanAlbert Guénégan, David Jambon, Hugues Mahoas,
Gilles Plazy, Bernez Tangi…
Réunis à Quimper par l’association Grain de
poivre, une trentaine d’écrivains participeront à
la quatrième édition des Auteurs battent le pavé.
Dans les coursives du Théâtre de Cornouaille,
des conférences et des lectures auront pour thème
« Souvenirs de jeunesse et autres tranches de vie ».
À l’occasion de la Nuit de l’écrit, l’association
rendra hommage à Jacques Brel, disparu le
9 octobre 1978.
Avec : Louis Amiot, Aliette Armel, Gérard Alle,
Hervé Bellec, Ella Blaert, Jean-Noël Blanc,
Dominique Bona, Pierre Bordage, Grégoire
Bouillier, Frédéric Boyer, Anne Bragance, Émile
Brami, André Bucher, Daniel Cario, Hervé Carn,
Patrick Chamoiseau, Philippe Claudel, Vincent
Delecroix, Jean-Paul Delfino, Régine Detambel,
Clara Dupont-Monod, Frédéric Faragorn, Fellag,
Bernard Foglino, Guy Goffette, Yves Goulm,
Philippe Lorin…
Les Ateliers du lien - Kermorvan – 29690 Brennilis
Tél. 02 98 99 68 99 ou 02 98 99 72 58
Grain de poivre
Tél. 06 61 43 88 71
http://ateliersdulien.free.fr
S ain t- A v é
Din a n
Octobre, le mois de l’image
La littérature jeunesse
Du 11 au 31 octobre
à l’honneur
Pour l’édition 2008 de Lire en fête, Le Dôme,
Les 11 et 12 octobre
la Médiathèque Germaine-Tillion, l’association
Marque-Page, le Service Jeunesse de la ville
de Saint-Avé et la librairie Aux amis de la BD
s’associent pour un temps fort autour du thème
de l’image. Tout au long du mois d’octobre, les
animations se succèdent : exposition « Histoire de
la bande dessinée et du cinéma, le monde des
images au XXe siècle » ; projection de Gertie le
Samedi 11, l’association Ecoutez Voir présente des
spectacles conçus à partir d’albums illustrés pour
la jeunesse : les plus jeunes peuvent découvrir TapTip-Top, une histoire racontée avec un grand livreobjet, et Cot Cot Codek, une histoire tendre et drôle
sur la naissance, accompagnée de comptines et de
marionnettes.
découverte mangas pour les ados.
Dimanche 12, la bibliothèque met l’accent sur la
bande dessinée et reçoit Fred Simon, auteur, pour
une présentation du métier de dessinateur, puis
Evelyne Feray, auteur jeunesse, à l’occasion de la
sortie de son nouvel album. Ces rencontres seront
également l’occasion de découvrir une exposition
de planches originales de Fred Simon, programmé
jusqu’à fin novembre.
1, rue des Droits-de-l’Homme - 56890 Saint-Avé
Tél. 02 97 44 45 25
Bibliothèque municipale de Dinan
20, rue Waldeck-Rousseau - 22106 Dinan Cedex
www.saint-ave.fr
Tél. 02 96 39 04 65
Dinosaure, le premier dessin animé de l’histoire du
cinéma ; rencontre avec Ronan Badel, illustrateur
de livres jeunesse et de BD, table ronde sur la
BD et le cinéma… Sans oublier le jeune public :
avec des Ciné-Concert Ciné-Baby, création du
festival Travelling Junior de Rennes, et des ateliers
www. grainpoivre.skyblog.com
Directeur de la publication :
Sylvie Robert
Rédacteur en chef :
Gérard Alle
Ont collaboré à ce numéro :
Isabelle Bailliet, Florence Le Pichon,
Marie-Joëlle Letourneur, Elise Molho,
Alain-Gabriel Monot, Nylso, Emmanuel Pain,
Olivier Pennaneac’h, Jennifer Romer, Christian
Ryo et Marie Saur.
Ce numéro a été relu par Nadine
Lagadec de l’association Correcteurs
en Bretagne.
Maquette :
Nouvelle norme / www.nouvelle-norme.com
Impression :
Les Compagnons du Sagittaire, Rennes
L’ é q uip e d e
« Livre et lecture en Bretagne »
De gauche à droite et de haut en bas :
Christian Ryo, Marie-Joëlle Letourneur,
Olivier Pennaneac’h, Florence Le Pichon,
Isabelle Bailliet, Elise Molho,
Gérard Alle et Jennifer Romer
19
o c to b r e
/
n ove m b r e
7 octobre
Salon e brezhoneg
4e édition
Bécherel, Ille-et-Vilaine
www.becherel-citedulivre.fr
Du 10 au 12 octobre
Fête de l’écriture
Gouel ar Skrid
/
a g en d a
Du 19 octobre au 2 novembre
Salon expo
de la petite édition
2e édition
Quistinic, Morbihan
Village de Poul-Fetan
02 97 39 79 73 ou 02 97 39 74 02
Du 24 au 26 octobre
Festival du livre
de Carhaix
2 édition
Monts d’Arrée, Huelgoat,
Berrien, Finistère
02 98 99 72 58
19e édition
Carhaix, Finistère
Du 10 au 12 octobre
Les Auteurs battent
le pavé
Du 24 au 26 octobre
Quai des bulles
e
4e édition
Quimper, Finistère
www.festivaldulivre-carhaix.org
28e édition
Saint-Malo, Ille-et-Vilaine
grainpoivre.skyblog.com
www.quaidesbulles.com
11 et 12 octobre
Lire en Fête à Bécherel
1er et 2 novembre
Salon de la petite
édition d’artistes
19 édition
Bécherel, Ille-et-Vilaine
e
www.becherel-citedulivre.fr
12 octobre
Festival du livre
de Ploeren
9 édition
Ploeren, Morbihan
e
www.ploeren.fr/Agenda/
[email protected]
Du 13 au 31 octobre
Fête des mots familiers
17 édition
Saint-Brieuc, Côtes-d’Armor
Tél. 02 96 94 16 08
e
www.laligue.org
Du 16 au 18 octobre
Les Entretiens
de la Garenne Lemot
15e édition
Nantes, Gétiné-Clisson,
Loire-Atlantique
www.lettres.univ-nantes.fr/
recherche/elgl2/
Du 16 au 19 octobre
Rencontres poétiques
internationales de
Bretagne
26e édition
Saint-Malo, Ille-et-Vilaine
Maison Internationale des Poètes
et des Écrivains
Château de la Briantais
02 99 40 28 77
2008
d éce m b r e
3e édition
Morlaix, Finistère
lesmoyensdubord.free.fr
Du 7 au 9 novembre
Rencontres littéraires
européennes
4e édition
Nantes, Loire-Atlantique
02 40 12 42 37
9 novembre
Salon du livre
des terroirs de Bretagne
12e édition
Plestin-les-Grèves, Côtes-d’Armor
02 96 35 69 93
9 novembre
Salon multilingue
du livre jeunesse
16e édition
Pluguffan, Finistère
02 98 91 14 21
Du 13 au 16 novembre
Meeting
6e édition
Saint-Nazaire, Loire-Atlantique
MEET
www.meet.asso.fr
15 et 16 novembre
Noir sur la ville
12e édition
Lamballe, Côtes-d’Armor
http://fureurdunoir.free.fr
15 et 16 novembre
Festival du livre
Bibliopolis
17e édition
Thouaré-sur-Loire, Loire-Atlantique
02 40 68 09 70 ou 02 40 72 63 24
15 et 16 novembre
Salon du livre ancien
et d’occasion
22e édition
Redon, Ille-et-Vilaine
www.tourisme-pays-redon.com
16 novembre
Salon du livre
de Riantec
20e édition
Riantec, Morbihan
02 97 82 53 69
Du 21 au 23 novembre
Salon du livre jeunesse
24e édition
Fougères, Ille-et-Vilaine
www.office-culturel-fougeres.fr
22 et 23 novembre
Festival du livre
en Bretagne
5 édition
La Baule, Loire-Atlantique
e
www.festivaldulivreenbretagne.com
22 et 23 novembre
Salon Lennvor
10e édition
Le Relecq-Kerhuon, Finistère
www.salondulivre29.fr.tc
Du 28 au 30 novembre
Salon international
du gourmet breton
1re édition
Saint-Brieuc, Côtes-d’Armor
06 21 48 11 60
Du 27 novembre
au 7 décembre
Paroles d’hiver
19e édition
Dinan, Côtes-d’Armor
www.oddc22.com
Du 3 au 7 décembre
Salon du livre jeunesse
du Pays de Lorient
7e édition
Lorient, Morbihan
www.laligue-morbihan.org
6 et 7 décembre
Salon du roman
populaire. Une
littérature soignée
9e édition
Elven, Morbihan
02 97 53 57 72
http://roman.populaire.free.fr
6 et 7 décembre
Festival de la BD
3e édition
Nantes, Loire-Atlantique
http://nantesbd.free.fr
6 et 7 décembre
Salon du livre
du Pays d’Iroise
6e édition
Plouarzel, Finistère
www.plouarzel.com
Du 8 au 13 décembre
Salon du livre jeunesse
10e édition
Ploufragan, Côtes-d’Armor
Amicale laïque de Ploufragan
http://livrejeunesse.salon.free.fr/
Du 20 décembre
au 5 janvier
Trésors et curiosités
3e édition
Bécherel, Ille-et-Vilaine
02 99 66 71 41
www.becherel-citedulivre.fr