La Géothermie en France n°10

Transcription

La Géothermie en France n°10
N°10
a
Géothermie
NOVEMBRE 2011
en rance
L’ É N E R G I E D U S O U S - S O L
S O M M A I R E
>>
É D I T O
> > Par Rémi Chabrillat,
Ademe, adjoint à la direction Productions
et Energies Durables.
Val Maubuée :
le forage reprend en Ile-de-France
> > p.2 et 3
Le Centre Technique Géothermie,
gérer les ressources
> > p.4
La Maison de Radio France
fait peau neuve
> > p.5, 6 et 7
Les investissements d’avenir,
une opportunité pour la géothermie
En cette fin d’année 2011, l’actualité de la géothermie est riche, entre projet de décret sur la simplification
réglementaire, journées de la géothermie prévues en décembre et Appel à manifestations d’intérêt (AMI) dans
le cadre des Investissements d’Avenir.
L’Ademe accompagne depuis de nombreuses années le développement des énergies renouvelables dont la
La géothermie profonde
trouve de nouvelles
applications en Alsace
> > p.8, 9 et 10
géothermie ; elle a logiquement été chargée de la mise en œuvre des Investissements d’Avenir dans le
secteur des énergies décarbonées.
Sur la filière géothermie, le travail conjoint des services de l’Ademe et d’experts externes, durant le premier
semestre 2011, a permis d’élaborer une feuille de route intégrant une vision prospective à 2020 et 2050.
NF X10-970 :
une nouvelle norme
pour encadrer la géothermie
> > p.11
Les conclusions de cette feuille de route, et le contexte national et international sur le développement de la
géothermie, ont abouti au lancement d’un AMI début novembre. Il représente une occasion unique de
développer des technologies innovantes et le savoir-faire français dans deux principaux domaines :
• la production d’électricité sur réservoir conventionnel (contexte volcanique) et la technologie EGS par
Échangeurs géothermiques
de subsurface, comportement
en fonction de la profondeur
d’implantation
> > p.12 et 13
Journée sensibilisation Bourgogne
> > p.14
Les journées de la géothermie
> > p.15
En bref
> > p.16
valorisation de la chaleur des réservoirs profonds ;
• la production de chaleur, soit par des plateformes de test pour la très basse énergie, soit par des
démonstrateurs sur la base énergie.
Les projets proposés dans le cadre de l’AMI devront :
• contribuer à l’amélioration de la compétitivité de la filière géothermie ;
• permettre d’accroître le potentiel des ressources géothermiques exploitables ;
• faciliter l’acceptation et l’intégration territoriale des différentes technologies de géothermie ;
• favoriser le contrôle et la limitation des impacts environnementaux des installations.
Toutes les informations pratiques relatives à l’AMI géothermie sont disponibles sur le site internet de
l’Ademe, à la rubrique des investissements d’avenir ; les projets sont attendus avant le 20 mars 2012.
Agenda, publications, formation
> > p.16
Nous ne doutons pas qu’ils seront nombreux, et de qualité : le dispositif des Investissements d’Avenir pourra
ainsi aider la filière géothermique à poursuivre son développement, et renforcer sa contribution à l’atteinte
des objectifs ambitieux du Grenelle de l’Environnement.
Val Maubuée :
le forage reprend en Ile-d
Le Syndicat d’Agglomération Nouvelle du Val Maubuée (Val-de-Marne) a choisi la géothermie
comme énergie principale de son réseau de chaleur. Commencée en décembre 2010
par la mise en place de la plate-forme de forage, la nouvelle centrale devrait entrer
en fonctionnement pour l’hiver 2011.
MANŒUVRE SUR LE RIG: RAJOUT D'UNE TIGE
© Dalkia
La mise en œuvre de l’installation a été confiée
à la société Dalkia, société européenne de services énergétiques, qui sera en charge du réseau
pour 24 ans via sa filiale Géoval – Dalkia étant à
l’origine du premier réseau de chaleur géothermique en France, créé en 1969 à Melun.
Aujourd’hui, le groupe exploite 17 des 35 installations géothermiques opérationnelles en Ilede-France, avec d’autres projets en cours : une
exploitation basse profondeur dans le quartier du
© Dalkia
Dès sa création au milieu des années 1980, le
réseau de chaleur du Syndicat d’agglomération
nouvelle (SAN) du Val Maubuée avait été conçu
pour une production de chaleur par géothermie.
Mais la baisse du prix des énergies fossiles eut
raison de ce beau projet et le SAN choisit une
chaufferie centrale au fuel, transformée par la
suite en centrale au gaz. Plus de 20 ans ont passé
et le projet, aussi bien pour des raisons économiques qu’environnementales, est à nouveau
d’actualité. La géothermie est de retour au Val
Maubuée.
2
VUE PANORAMIQUE DE LA PLATE-FORME DE FORAGE
La géothermie en France > N°10 Novembre 2011
> > Par Céline Carole,
Agglomération de Marne-la-Vallée / Val Maubuée
et Sonia Teulle, Dalkia.
DERRICK DE FORAGE
Grand Colombier à Créteil, la géothermie moyenne profondeur pour l’éco-quartier du Fort d’Issyles-Moulineaux, ainsi qu’au Plessis-Robinson.
Pour le Val-Maubuée, les travaux de forage ont
débuté à Lognes en février 2011, après une phase
de préparation de trois mois. Ils s’appuient sur la
technique du doublet géothermique. La nappe
se situe à 1 900 mètres de profondeur, deux puits
de 2 100 mètres ont été forés, légèrement de biais
pour respecter une distance de 1 600 m au fond,
contre 10 m seulement en surface. Cette distance
permet de se prémunir contre l’effet de « bulle
froide » qui pourrait modifier la température ou
la pression de la nappe.
L’eau est extraite à près de 70 °C à un débit de
250 m3/h et réinjectée à 37 °C environ. C’est la
nappe du Dogger qui est « tapée », comme l’on
dit dans le métier. Le Dogger s’étend dans le Bassin parisien sur 15 000 km² depuis 195 millions
d’années, et regorge d’une eau chaude variant de
56 °C à 85 °C suivant les endroits.
Des techniques de forage
maîtrisées
La société Cofor, spécialiste du forage profond
« onshore », a aujourd’hui terminé de forer le
deuxième puits, celui de réinjection. Les nappes
d’eau potable traversées, comme pour tous les
forages profonds de géothermie, sont protégées
contre le risque de pollution : le tubage des puits
est ici double, voire triple ; la diffusion de ciments
spéciaux autour des canalisations augmente
leur résistance à la corrosion ; et l’intérieur même
des canalisations en acier est protégé par un
traitement spécial.
Les deux puits forés étant forés, la construction
de la centrale géothermique est en cours. Elle
se situe à proximité de la chaufferie au gaz prévue comme appoint ou secours. La dernière étape
consistera à réaliser la boucle géothermale pour
relier les têtes de puits à la centrale. L’exploitation
devrait commencer avant la fin de l’année.
Gains écologiques
et économiques
La nouvelle centrale géothermique distribuera
chauffage et eau chaude sanitaire aux près de
5 000 équivalents logements raccordés. Au total,
85 % des besoins énergétiques du réseau seront
couverts par géothermie, avec une réduction
d’environ 80 % des émissions de CO2 – soit plus
de 9 000 tonnes qui ne seront pas rejetées dans
l’atmosphère annuellement.
Le SAN du Val Maubuée bénéficie du taux de TVA
réduit octroyé aux installations collectives alimentées à plus de 50 % par les énergies renouvelables. Certes, le projet a exigé un lourd capital de départ : le coût de l’ensemble des travaux
s’élève à 15 370 000 euros, financés par Géoval. L’Ademe a contribué à hauteur de 1,771 million d’euros, la Région Ile-de-France a versé
723 664 euros et le Fonds européen de développement régional (FEDER) 452 290 euros.
Cependant, la géothermie est une énergie peu
chère à l’exploitation : la ressource est gratuite
et les installations requièrent peu de maintenance. Concrètement, le changement d’énergie
fera baisser la facture des usagers du Val Maubuée d’environ 30 %.
© M. Tisserand SAN Val-Maubuée
© Dalkia
de-France
IN TE RV IE W
Question à
Jean-François
Piotrowski,
vice-président
du SAN Marne-laVallée / Val Maubuée
Pourquoi avoir choisi la géothermie pour
le Val Maubuée ?
Depuis la création de la ville nouvelle de Marne-la-Vallée, nous
avons souhaité concilier aménagement
de l’agglomération nouvelle et préservation de l’environnement. De ce point de
vue, l’énergie géothermale a de nombreux
atouts. Contrairement aux énergies fossiles, elle ne se vide pas de son réservoir
au fur et à mesure de son utilisation. L’eau
infiltrée en profondeur et réchauffée au
contact de la croûte terrestre est renouvelée par le principe de la réinjection. De
plus, à l’inverse de l’énergie solaire ou éolienne, la géothermie peut répondre à elle
seule à l’ensemble des besoins, sans intermittence. Et c’est aussi une énergie
propre : une exploitation géothermique
comme celle du Val Maubuée émet en
moyenne 80 % de CO2 en moins qu’une
centrale au gaz naturel. S’ajoute enfin un
bénéfice économique pour les abonnés
de notre réseau, qui profitent déjà d’une
baisse immédiate du tarif de chauffage
pouvant aller jusqu’à 30 % de réduction
de leur facture. Ainsi, grâce à la mise en
place de la géothermie, nous nous impliquons véritablement dans une politique
de développement durable où environnement et écologie permettent conjointement de faire des économies et de sau.
vegarder la planète
”
3
> > Par Olivier Goyeneche,
BRGM Département Géothermie.
[email protected]
Le Centre Technique Géothermie,
gérer les ressources
Créé en octobre 2008, le Centre Technique Géothermie est animé par le BRGM
et soutenu par l’Ademe. Il répond à une demande d’information des pouvoirs
publics et des professionnels de la géothermie profonde en Ile-de-France.
Pour les aider, le centre capitalise les connaissances et les savoir-faire,
il sert aussi de pôle d’animation de l’amélioration des techniques, et de centre
de diffusion des connaissances par ses publications et manifestations.
4
Depuis le milieu de l’année 2010, une grande
partie de l’activité du Centre Technique s'exerce
en lien avec la réalisation des Schémas régionaux du climat, de l’air et de l’énergie (SRCAE)
qui devraient être produits, aux termes de la Loi
Grenelle 2, en fin d’année 2011. Parmi les missions du Centre Technique Géothermie, l'une
des plus importantes consiste à comprendre et
à anticiper les conséquences de l'exploitation
de l'aquifère du Dogger sur la durée des opérations et les possibilités de nouvelles réalisations. Le centre étudie également la possibilité
d’utiliser en Ile-de-France, l’aquifère du Lusitanien, en remplacement du Dogger. Situé entre
environ 1 300 m et 1 500 m de profondeur, sa
température, plus basse, est aujourd'hui exploitable grâce aux économies d'énergie dues
à l'application de réglementations thermiques
dans les logements raccordés qui autorisent
des températures de réseau plus basses. Dans
une zone déjà très dense en doublets exploités, ces connaissances sont indispensables pour
apporter une expertise aux pouvoirs publics
chaque fois qu’une nouvelle opération géothermique est envisagée.
Le Centre Technique est à l’écoute permanente
des besoins de maîtres d’ouvrages publics ou
privés et des éléments de programmation publique dédiée au développement des énergies
renouvelables. Les objectifs du Centre Technique Géothermie s’élargissent également vers
des aquifères profonds dans d’autres régions
françaises (Centre, Midi-Pyrénées, Picardie, etc.)
et des aquifères intermédiaires ou superficiels
desservant, via l’usage de pompes à chaleur,
des bâtiments du secteur tertiaire, de collectivités territoriales ou de logements collectifs pour
la production de chaleur ou le rafraîchissement.
© Ademe - O. Sébar
L
’information – qui ne demandait qu’à être
capitalisée – se trouve en abondance !
Car la géothermie dite « basse température » se pratique en Ile-de-France depuis
presque un demi-siècle. Elle alimente aujourd’hui plusieurs réseaux de chaleur urbains
desservant plus de 150 000 équivalents-logement. Ces réseaux sont desservis grâce à
37 doublets de forages en activité puisant dans
la nappe du Dogger (entre 1 800 m et 2 000 m
de profondeur) Dans un contexte de renchérissement du coût des énergies fossiles, tout ce
patrimoine de connaissances est devenu indispensable aujourd’hui pour appuyer de nouveaux projets. Les pouvoirs publics, les maîtres
d’ouvrages et les intervenants techniques (maîtres d’œuvre, entreprises, experts) ont en effet
besoin de connaissances, de savoir-faire et
d’outils d’aide à la décision, avant de se lancer
dans la réalisation et l’exploitation de telles opérations. En effet, celles-ci mettent en œuvre des
techniques complexes nécessitant des budgets
d’investissement et de fonctionnement très
importants.
FORAGE GÉOTHERMIQUE À BONNEUIL, VAL DE MARNE, POUR LE CHAUFFAGE
D'UN ENSEMBLE DE LOGEMENTS COLLECTIFS.
La géothermie en France > N°10 Novembre 2011
> > Par Cécile Dumont
Radio France
Direction Travaux de Réhabilitation
www.radiofrance.fr
La Maison de Radio
France fait peau neuve
La Maison de Radio France réhabilite ses bâtiments et profite
de cette occasion pour remettre à neuf la plus vieille installation
géothermique de Paris.
I
Elle fut en effet le premier
– et longtemps le seul –
édifice public tirant profit
de la géothermie en France.
On creusa, dans le sous-sol de ce bâtiment de
110 000 m², un puits profond de 600 m pour
pomper dans l’aquifère de l’Albien une eau douce
à 27 °C. L’eau géothermale cédait 20 °C au
dispositif avant d’être rejetée à 7 °C. L’énergie
géothermique fut ainsi utilisée pour servir d’appoint, en hiver, à un chauffage de base lui-même
innovant, puisque fondé sur un réseau de pompes spéciales récupérant la chaleur dégagée par
les activités des studios (projecteurs, public,
matériel) pour la réinjecter dans les bureaux.
© Radio France
naugurée en 1963 par le Président Charles de
Gaulle, la Maison de la Radiodiffusion-télévision française fut en bien des points un projet novateur. Destinée à abriter le service public
d’un nouveau secteur d’activité alors en plein
essor – l’audiovisuel –, elle surprit par sa forme
ronde, qui l’a rendue célèbre mais a fait oublier
une autre innovation majeure, moins visible.
RÉALISATION DES FORAGES DE PRÉLÈVEMENTS, JUIN 2010
5
Un demi-siècle plus tard, le siège de l’ancienne
ORTF, devenu Maison de Radio France, abrite
les activités de production des nombreuses
stations radiophoniques de cette société de
service public. Autant dire que la place manque !
Pour pallier cela, de nouveaux espaces sont
prévus dans ce projet : une nouvelle rue intérieure couverte permettant au public de traverser le bâtiment, un nouvel auditorium de classe
internationale offrant 1 450 places et la reconversion de la tour d’archives en un espace de
bureaux.
Les transformations prévues
sont donc importantes, et une
fois de plus, il a fallu innover.
Car du côté de la climatisation des locaux, la
donne a changé depuis 1963. En premier lieu, les
besoins en rafraîchissement sont devenus beaucoup plus importants que par le passé, en raison de la numérisation de la production radiophonique et du développement de l’informatique
dans tous les secteurs de l’entreprise. De plus,
les transformations prévues entraînent une augmentation des volumes à climatiser (passage
couvert, auditorium, nouveaux bureaux). Enfin,
cette augmentation des besoins en énergie intervient alors même que le forage géothermique
n’est plus au sommet de ses performances.
Devant l’impossibilité de le changer en raison
de la nouvelle configuration des lieux prévue
dans le cadre de la rénovation, il devra être
rebouché en suivant les prescriptions de mise en
sécurité de la DRIEE. En revanche, la décision a
été prise de continuer à utiliser la géothermie, qui
a fait ses preuves et s’inscrit parfaitement dans
le projet de réhabilitation, car celui-ci a été programmé pour répondre aux critères de développement durable du référentiel dit de « Haute
Qualité Environnementale », quoiqu’il n’en
recherche pas la certification officielle. Définis en
quatorze « cibles », les niveaux de performance
au sein de ce référentiel ont été fixés selon l’analyse du site et les priorités de Radio France :
chantier à faible nuisance sur l’environnement
urbain, choix intégré des produits, systèmes et
procédés afin d’en faciliter la maintenance et le
recyclage… L’amélioration de la performance
énergétique du bâtiment et l’utilisation de
sources énergétiques renouvelables constituant
deux enjeux majeurs intégrés à cette réflexion
environnementale globale, la cible 4, « gestion de
l’énergie », est visée au niveau « Performant ».
Ces transformations ont nécessité une nouvelle
étude thermique dynamique qui a permis de définir les besoins de la Maison de la Radio une
fois réhabilitée. Les nouveaux besoins en énergie
ont pu être réévalués de la façon suivante :
© Radio France
En été, le système était inversé pour permettre le
rafraîchissement et la climatisation. Des tours
aéro-réfrigérantes installées au 22ème étage complétaient le dispositif.
ECHANGEURS DE CHALEUR À PLAQUES
Comme on le voit, la consommation annuelle
totale d’énergie pour la Maison de la Radio réhabilitée ne croît que de 2 % alors que les surfaces climatisées augmentent de façon significative. Il s’agit donc d’une gestion dynamique
et écologique. On peut également constater
que les besoins ne sont que partiellement couverts par la géothermie et qu’il faut faire appel
à des thermo-frigopompes pour rafraîchir les
bâtiments.
Projet de
Réhabilitation
Existant
Augmentation
en %
Surface totale
102 859 m²
98 178 m²
4%
Dont surface à climatiser
90 295 m²
64 850 m²
28 %
Dont surface à chauffer
95 357 m²
95 420 m²
0%
21,778
21,144
2%
Consommation totale en MWh/an
© Radio France
La mise en œuvre du projet
Elle a demandé la création d’un champ captant
constitué de trois forages dans la craie sous alluvion (nappe d'accompagnement de la Seine). Il
produit cette fois une eau à 14 °C, peu profonde, mais en plus grande quantité avec un
débit unitaire de 100-200 m3/h par puits, pouvant fournir en pointe un débit cumulé de
400 m3/h. Ce débit maximum ne sera nécessaire,
selon les estimations, que treize heures par an.
La plupart du temps (59 %), le débit sera nul ou
Besoins de puissance (kW)
6 000
Courbe monotone du besoin de puissance :
g en chaud
5 000
g en froid
4 000
3 000
2 000
1 000
6
ARRIVÉE DU RÉSEAU GÉOTHERMIQUE
0
1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000 8 000
Nombre d'heures
La géothermie en France > N°10 Novembre 2011
© Radio France
inférieur à 100 m3/h et une seule pompe fonctionnera. Les eaux pompées sont acheminées
par un système de canalisation au pôle énergie
et, après avoir cédé leurs calories l'hiver ou
absorbé des calories l'été, elles sont rejetées à la
Seine. Les caractéristiques de l’eau rejetée sont
identiques à celles de l’eau pompée, hormis la
température dont le maximum se situe autour de
28 °C. Le rejet à la Seine a été privilégié à un rejet
dans la nappe car la réinjection aurait été trop
proche de la zone de puisage pour garantir une
température stable et pérenne de la nappe. Le
fonctionnement des forages est asservi aux
besoins des PAC : en fonction des besoins, les
puits seront mis progressivement à contribution.
Ainsi, chaque pompe est équipée d’un variateur
de fréquence pour moduler les débits. Cette
disposition permet à tout moment d’ajuster la
production aux besoins et de ne pas pomper de
l’eau inutilement, minimisant ainsi les dépenses
d’énergie.
La production de froid, aujourd’hui indispensable, est assurée par quatre nouvelles machines
frigorifiques de type « vis » fonctionnant en
pompes à chaleur, monoblocs à condensation par
eau, qui apportent une puissance totale installée de 4 800 kW.
Les régimes de fonctionnement adoptés sont :
• pour l’eau évaporateur :
>> en été : 5 °C – 15 °C avec une eau dans
la craie puisée à 14 °C et rejetée au maximum à 28 °C,
>> en hiver 5 °C – 10 °C avec une eau puisée dans la craie à 7 °C et rejetée à 14 °C ;
• pour l’eau condenseur :
>> 45 °C – 35 °C (quelle que soit la saison).
CHAUFFERIE
Le COP des machines frigorifiques est de 4,1
en été et de 4,09 en hiver. Une sous-station de la
CPCU (Compagnie Parisienne de Chauffage
Urbain) permettra d’assurer le complément de
puissance pour couvrir la totalité des besoins
en période de grand froid hivernal.
Le fonctionnement en temps réel des puits est
suivi avec traçabilité, notamment au travers du
système de gestion technique centralisé (GTC) de
la centrale thermodynamique.
Chaque forage est ainsi équipé :
• d’un capteur de pression permettant de sui-
SCHÉMA DE FONCTIONNEMENT
Raccordement
chaud
HIVER
—
—
—
—
—
Eau de la Craie
Circuit source
Fluide R134
Circuit de chauffage
Complément CPCU
Seine
Forage
Forage
Seine
35°C
45°C
Condenseur
Evaporateur
7°C
Echangeur hiver
14°C
15°C
28°C
Echangeur 90°C
CPCU
CPCU
5°C
70°C
10°C
Echangeur été
45°C
35°C
ÉTÉ
Condenseur
—
—
—
—
Evaporateur
Eau de la Craie
Circuit source
Fluide R134
Circuit de refroidissement
5°C
15°C
Raccordement
froid
vre l’évolution et d’enregistrer le niveau de la
nappe au droit du forage ;
• d’un compteur volumétrique permettant de
suivre et de comptabiliser les volumes pompés
ainsi que les débits horaires ;
• de Redox (niveau haut et bas) assurant la sécurité vis-à-vis du risque de manque d’eau dommageable pour la pompe ;
• d’un capteur de température pour suivre l’évolution éventuelle de ce paramètre.
Le système fonctionne partiellement depuis le
mois de mars 2011. Le choix de ce type de
forage à moindre température a permis à Radio
France de supprimer les tours aéro-réfrigérantes,
laissant ainsi la place à des espaces de bureaux.
Cette suppression offre en outre l’avantage d’éliminer les risques de pollution par la légionnelle,
bactérie affectionnant particulièrement les tours
aéro-réfrigérantes ! Sur le plan du développement durable, la poursuite de la géothermie
permet d'augmenter le pourcentage d'énergie
renouvelable consommée par la Maison de la
Radio et d'éviter le rejet de plus de 25 000 tonnes
de CO2 par an.
Pour réaliser cette opération énergétique, un
investissement global de 4,7 M€ (ingénierie
comprise) a été nécessaire. Il intègre l’ensemble du système, depuis les forages jusqu’à la production de froid et de chaud, ainsi que le système
de secours et d’appoint pour la production de
chaud (CPCU). Dans ces conditions, le retour
prévu sur investissement est inférieur à cinq ans.
La Maison de Radio France n’aura pas démérité de son passé avant-gardiste !
7
La géothermie profonde
trouve de nouvelles appli
En Alsace, la géothermie profonde s’industrialise.
L’Alsace, terre de prédilection
pour la géothermie
Que ce soit pour la production d’électricité ou de
chaleur, la géothermie s’est particulièrement développée en Alsace ces dernières années.
Aujourd’hui, 6 000 foyers alsaciens se chauffent
grâce à la nappe du Rhin. De plus, la région peut
s’enorgueillir de posséder sur son territoire la
centrale la plus aboutie au monde de production
d’électricité par géothermie profonde avancée
(EGS -Enhanced Geothermal System- en anglais).
Elle bénéficie en effet de température importante à moindre profondeur, comparée à d'autres régions françaises (180 °C à 3 000 m contre
90° C dans le bassin parisien), grâce à sa structure géologique particulière et la présence de
failles qui permettent la remontée de fluides profonds et chauds.
C’est dans le Haut-Rhin, à Soultz-sous-Forêts,
qu’est née la géothermie profonde française de
type EGS. Connu depuis des siècles pour ses eaux
thermales, sondé et étudié de près lors de l’exploitation pétrolière de Pechelbronn qui dura du
XVIIIème siècle aux années 1950, le village voisin
de Soultz-sous-Forêts est depuis 1987 le théâtre
d’un programme de recherche sur l’exploitation
de la chaleur des roches stimulées. Situé à 70 km
au nord de Strasbourg, le site a été retenu pour
la température élevée de son sous-sol et la présence d’un contexte géologique favorable.
En effet, une anomalie thermique a été constatée dans les couches géologiques du Buntsandstein (grès) et du granit sous-jacent. Ces observations ainsi que les travaux réalisés ont amené
au développement d’un premier projet pilote de
géothermie profonde en domaine granitique. Ce
projet a prouvé sa faisabilité, en juin 2008, avec
la mise en service d’une centrale de production
d’électricité. Mais le programme ne s’est pas
arrêté pour autant.
8
Aujourd’hui, Géothermie Soultz est un site dédié
à l’observation et aux études scientifiques et techniques, géré par un Groupement Européen d’In-
térêt Economique dénommé « Exploitation Minière
de la Chaleur » et composé d’industriels, assistés d’agences publiques de financement et de partenaires scientifiques.
Territoire propice à la géothermie, l’Alsace en
développe aujourd’hui de nouvelles applications,
portées par son Conseil régional qui a initié dès
1998 un ambitieux programme de politique énergétique : le programme Energivie. Fin 2006, dans
le cadre de ce programme, la Région Alsace et
l’Ademe lançaient l’initiative « Cluster Energivie »,
qui fédère près d’une centaine de membres – dont
83 entreprises du secteur – et accompagne
depuis 2009 des projets collaboratifs structurants dans le domaine de l’efficacité énercompétitivité.
Devenu pôle de compétitivité en mai 2010,
Alsace Energivie a labellisé 12 projets pour un
montant de 63 millions d’euros, dont le projet de
la société ECOGI à Rittenshoffen qui contribue
aux objectifs d’alimentation en énergies renouvelables de l’Alsace.
Des besoins industriels
à satisfaire
Il s’agit, avec ce projet, d’inscrire dans une démarche de développement durable l’activité de la
société Roquette frères, qui valorise des matières
agricoles riches en amidon (extrait du maïs, de la
pomme de terre, du blé ou du pois) afin de séparer et réutiliser les principaux constituants : amidon,
protéines… Pour ces différents procédés industriels, l’usine de Beinheim en Alsace a besoin de
105 tonnes de vapeur chaque heure, aujourd’hui
produites par des chaudières thermiques au gaz
naturel de 90 MW de puissance thermique.
Aspects financiers du projet :
Investissements de 44 M€
dont 12 M€ pour les forages se répartissant
de la façon suivante :
>> ES (Electricité de Strasbourg) : 9 M€,
>> Roquette : 9 M€,
>> Caisse des dépôts : 1 M€
>> Soutien Ademe : 25,3 M€ (Fonds Chaleur)
construite dans le cadre de l’appel d’offre BCIA de
l’Ademe. Ce changement va permettre de diminuer de 75 % la consommation de gaz, soit une
réduction de 39 000 t/an des émissions de CO2
correspondant à une substitution de 16 000 tep/an
d'origine fossile.
1 centrale, 2 forages,
15 km de canalisations
Afin de réaliser ces économies à l’horizon 2014,
Roquette prévoit à Rittershoffen la construction
d'une centrale de production thermique associée
à un double forage et reliée par une canalisation
de 15 km à l’usine Roquette Frères de Beinheim.
Le choix d’implanter la centrale et les forages à
Consommation de vapeur en MWh/an
80
70
60
50
40
En juin 2011, un consortium regroupant Electricité de Strasbourg, Roquette Frères et la Caisse
des dépôts a été créé (ECOGI, voir encadré) pour
rechercher, exploiter la chaleur d’origine géothermale et fournir une puissance thermique
installée de 24 MW à l’usine de Beinheim. Les
besoins restants seront assurés par du gaz naturel et par une chaudière biomasse bois énergie
d’une puissance installée de 43 MW qui sera
30
20
10
0
80
70
2009
Gaz
Biomasse
2014
Géothermie
Biogaz
La géothermie en France > N°10 Novembre 2011
> > Par Cécile Chéry, secrétaire de rédaction
[email protected]
cations en Alsace
La société ECOGI (Exploitation de la Chaleur d’Origine Géothermale pour l’Industrie),
© GEIE
est détenue par :
• le Groupe ES (Electricité de Strasbourg) à 40 %, énergéticien alsacien, responsable opérationnel du Groupement Européen d’Intérêt Economique de Soultz-sous-Forêts, engagé
depuis plus de 20 ans dans le développement des techniques permettant l’exploitation
de l’énergie géothermique.
• Roquette Frères à 40 %, référence mondiale dans la production d’amidon, qui
ambitionne de s’affranchir à 75 % de sa dépendance aux énergies fossiles en 2014,
par la rénovation de son usine de Beinheim en Alsace.
• la Caisse des Dépôts à 20 %, investisseur de long terme au service de l’intérêt
général et du développement économique, qui entend contribuer au développement
des filières d’énergies renouvelables en investissant dans des projets locaux.
Ce consortium bénéficie du soutien et des garanties de l’Ademe, de la Région Alsace et
de la SAF Environnement.
15 km de l’usine Roquette repose sur une étude
faite en 2006 puis complétée par la suite.
Ce projet, dont la maîtrise d’œuvre est assurée par
CFG Services, comporte deux incertitudes majeures, comme la plupart des projets de géothermie
profonde : la température du fluide géothermal
et son débit. C’est pourquoi son aboutissement
passe par deux étapes clés.
La première consiste à déterminer la productivité du premier puits en caractérisant la température et le débit potentiel de la ressource. Des
essais seront réalisés en ce sens afin de vérifier
les caractéristiques hydrauliques et thermiques.
Pour que ce projet soit exploitable industriellement,
le sous-sol alsacien doit « fournir » 25 tonnes de
vapeur à une température minimale de 140 °C.
CENTRALE DE PRODUCTION D'ÉLECTRICITÉ GÉOTHERMIQUE DE SOULTZ-SOUS-FORÊTS
9
© Dezayes-BRGM
DERRICK DU FORAGE PROFOND DE SOULTZ.
Cette première étape de recherche aura lieu au
second trimestre 2012.
10
Dans un second temps, si les caractéristiques
hydrauliques du premier puits répondent aux
attentes et permettent d’envisager une exploitation industrielle de la ressource, un deuxième puits
sera foré au cours du second semestre 2012 pour
permettre la réinjection de l’eau géothermale
refroidie. La technique du forage dirigé sera utilisée pour ce second puits. Elle permettra d’avoir
sur la même plate-forme les deux têtes de puits,
dont leurs extrémités vers 2 500-3 000 mètres
de profondeur seront, quant à elles, éloignées de
plusieurs centaines de mètres l’une de l’autre. Une
fois les essais réalisés et si ceux-ci sont conformes
aux attentes, la centrale géothermique pourra être
construite.
Cette construction, attendue au second trimestre 2013, s’accompagnera de la mise en place
de la boucle géothermale comprenant entre autres
les têtes de puits, la pompe de production, les
conduites d’exhaure, les échangeurs de chaleur,
l’électropompe de réinjection et la conduite de
réinjection. La boucle géothermale sera maintenue sous pression suffisante afin d’éviter les
dépôts de calcaire dans les conduites de surface. Les échangeurs de chaleur permettront de
transférer les calories de l’eau géothermale à l’eau
du réseau de transport de chaleur entre Rittershoffen et Beinheim.
Afin de minimiser les pertes sur les 15 km de ce
réseau, la technique utilisée sera une association de canalisations à double enveloppe avec vide
d’air entre les deux parois. Ce système enterré à
1,5 m de profondeur permettra de garantir une
perte maximale de 3 % sur les 15 km soit 10 °C
maximum.
Le début d’une filière ?
La géothermie profonde intéresse aussi de nombreuses collectivités locales. Car c’est du nord
au sud, et pas uniquement à Soultz-sous-Forêts et
Rittenshoffen, que l’Alsace offre de grandes possibilités pour cette source d’énergie.
che a été déposé également à Lauterbourg et à
Wissembourg dans la bas Rhin. Chacun de ces
projets est évalué à 25 M€ par Electricité de
Strasbourg.
D’autres études sont également en cours dans le
Haut-Rhin à Cernay et Ungersheim. La géothermie alsacienne semble définitivement promise à
un bel avenir. Servira-t-elle à la production d’électricité ou de chaleur ? Pour l’instant, le potentiel
électrique n’est pas totalement confirmé sur toute
l’Alsace mais la centrale de Soultz démontre qu’il
est réel, des possibilités existent vraiment et les
besoins de surface sont là. La production d’électricité a pour avantages sa souplesse d’utilisation
et la facilité de transport, au prix toutefois d’un rendement relativement faible : 10 à 14 % seulement. Un usage direct de la chaleur offre, quant à
lui, l’avantage d’être d’une grande efficacité, mais
il doit se faire dans un rayon relativement proche
des puits d’extraction, en raison des pertes thermiques. La solution d’avenir réside sans doute
dans le couplage de la production électrique à un
usage direct de la chaleur : la cogénération, permettant ainsi d’utiliser efficacement cette ressource renouvelable qu’est la géothermie.
Allez plus loin...
www.es-groupe.fr
www.geothermie-soultz.fr
La municipalité d’Illkirch-Graffenstaden (BasRhin), dans la banlieue de Strasbourg, y voit un
possible développement. Une étude est actuellement en cours, montrant la présence de réservoirs
favorables entre 1500 m et 3000 m de profondeur
au niveau de la commune. Un permis de recher-
www.roquette.fr
Chiffres clés du projet :
2014 : Début de la production
80 emplois créés pendant 3 ans
20 ans d’exploitation prévue
2 500 – 3 000 m de profondeur pour les forages (12 M€)
8 000 h de fonctionnement annuel nominal
140 °C de température minimale pour le process industriel
170 °C de température attendue en sortie de puits
70 °C de température lors de la réinjection
15 km de canalisations enterrées à 1,5 m
24 MWth (70 l/s à 160 °C) de puissance installée par la centrale géothermique
39 000 t/an d’économie de CO2 soit 16 Mtep/an
> > Par P. Monnot
NF X10-970 :
BRGM département géothermie
[email protected]
© Qualiforage Ademe-BRGM
une nouvelle norme
pour encadrer la géothermie
Se chauffer et se rafraîchir
grâce à la géothermie est
une démarche écologique
et économique de plus en plus
plébiscitée par les particuliers,
les collectivités et les entreprises.
Dans ce contexte de croissance
rapide du marché, la nécessité
d’établir une norme s’est
rapidement fait sentir.
Cette démarche va permettre de
diminuer les contre-références
néfastes au développement
d’une filière « saine ».
a norme NF X10-970, homologuée en janvier 2011, ne concerne que les sondes géothermiques verticales isolées et les champs
de sondes, mais en l’absence de dispositions spécifiques, elle devrait s’appliquer à tout échangeur géothermique fermé mis en œuvre par
forage. Elle permet de garantir la réalisation d’une
installation de qualité respectant l’environnement,
car elle définit les règles de l’art, limites de prestation et transferts de responsabilité, et décrit les
relations contractuelles à établir entre les différents intervenants, et les démarches administratives demandées par les décrets existants.
L
Du côté technique, plusieurs points d’importance
sont abordés pour garantir la qualité de l’ouvrage :
distance minimum entre forages (10 m), précautions contre l’artésianisme, contrôles et essais à
réaliser en cours de travaux, etc.
La norme prescrit en particulier la cimentation
du puits sur la totalité de la hauteur du forage.
Le liquide caloporteur doit n'avoir aucune répercussion sur l'environnement en cas de fuite : pour
cela, il doit être biodégradable à 98 % et de qualité
alimentaire.
RÉALISATION D’UN FORAGE PAR UNE ENTREPRISE EN DÉMARCHE
QUALITÉ QUALIFORAGE.
La norme propose également au maître d’ouvrage
un procès-verbal de réception des capteurs verticaux validé par le foreur et l’installateur en chauffage. Le foreur doit mentionner, par exemple, si
la longueur de forage a dû être modifiée par rapport au devis lors des travaux. L’installateur en
chauffage doit, quant à lui, attester avoir fourni
au foreur le dimensionnement nécessaire pour
permettre le bon fonctionnement de la pompe à
chaleur, et s’assurer de celui-ci. Le recours à un
bureau d’étude est préconisé pour les opérations
importantes (bâtiments collectifs ou tertiaires).
Enfin, la norme met en garde contre la réalisation de capteurs géothermiques verticaux dans
certains cas, tels les terrains karstiques peu adaptés à ce type d’ouvrage.
La norme NF X 10-970 est aujourd’hui le référentiel technique pour la démarche Qualiforage,
qui regroupe les professionnels autour d’un engagement qualitatif et comptait en juin 2011 près de
80 adhérents (liste consultable sur www.geo
thermie-perspectives.fr). L’Ademe et le BRGM souhaitent aller plus loin, pour proposer aux consommateurs des normes sur d’autres matériaux utilisés lors d’une opération de géothermie. Ainsi, une
norme spécifique sur la boucle de sonde est prévue pour 2012. Ces organismes, à l’écoute des
nouvelles normes européennes s’impliquent également dans des projets communautaires pour
harmoniser les pratiques et assurer des ouvrages
géothermiques de qualité.
11
La géothermie en France > N°10 Novembre 2011
> > Par A. Vrain et C. Becmeur
Échangeurs géothermiques
de subsurface :
Projet ECLIPSE
BRGM, Département Géothermie
[email protected]
comportement en fonction
de la profondeur d’implantation
Les échangeurs géothermiques compacts font de plus en plus l’objet d’études car leurs
caractéristiques de mise en place et leurs puissances spécifiques sont bien adaptées au marché
du bâtiment basse consommation (BBC). Parmi ces échangeurs, ceux couramment appelés
« corbeilles géothermiques » ont la particularité de pouvoir être implantés dans des forages
d’une profondeur de quelques mètres. Ils viennent compléter l’offre existante,
qui propose essentiellement des sondes verticales et des capteurs horizontaux.
e principal avantage des corbeilles géothermiques est leur taille. Composées d’un
tuyau de 40 m en polyéthylène enroulé en
spires superposées à la manière d’un ressort
conique ou cylindrique, elles ne dépassent pas
3 m de hauteur, alors qu’une sonde verticale,
pour une longueur de tuyau environ cinq fois
plus grande, occupe une hauteur 33 fois plus
importante.
qui a été testé dans un premier temps, en simulant l’injection de chaleur issue d’une installation
de climatisation. Pour ce faire, l’eau à la température choisie descend dans les spirales en
cédant son énergie au sol environnant. Elle
remonte ensuite par le tube situé à l’intérieur des
spirales, comme le montre la figure 1.
Dispositif expérimental
© BRGM
L
FIG. 1 - MISE EN PLACE
DES CORBEILLES À LA TARIÈRE
Dans le but d’étudier le comportement thermique
d’une corbeille, un dispositif expérimental a été
installé dans l’enceinte du BRGM, en partenariat
avec le CEA-INES, le LOCIE, le CSTB, ECO Alternative et CIAT. Il a pour objectif de tester trois profondeurs d’implantation de corbeille et plusieurs
modes de raccordement :
• une corbeille seule, située entre 1 et 4 m de
profondeur,
• deux corbeilles superposées entre 1 et 7 m
de profondeur, pouvant être utilisées seules
ou connectées en parallèle ou en série,
• trois corbeilles superposées, entre 1 et 10 m de
profondeur, pouvant être utilisées seules ou
connectées en parallèle.
12
Les corbeilles se trouvent en dessous de la limite
du gel. À ces profondeurs, les variations saisonnières de la température du sol ne correspondent
pas aux fluctuations de la température de surface.
Ainsi, la température moyenne du sol sera plus
élevée en novembre, c'est-à-dire en début de saison de chauffe, et sera plus faible en été, lorsque
le bâtiment peut avoir des besoins en rafraîchissement. C’est ce dernier mode de fonctionnement
Tube intérieur
de la corbeille /
Sortie du fluide.
Spirales /
Entrée du fluide.
Tarière permettant
la mise en place des corbeilles.
Les trois corbeilles superposées sont implantées entre 1 et 10 m de profondeur. Cette disposition permet d’étudier l’influence de la profondeur d’implantation sur la puissance extraite.
Toutes les corbeilles ont été testées pour simuler le mode de climatisation d’un bâtiment, en
imposant une température d’entrée dans les corbeilles inférieure à 40 °C.
Essais sur le terrain
Afin de maîtriser les conditions d’essais, chacune
des trois corbeilles superposées a été évaluée sur
une semaine différente. Les cinq premiers jours
consistent en une succession de cycle de chauffe
et de relaxation. Un cycle de chauffe dure 8 h pendant lequel de l’eau chauffée à une température
de consigne de 36 °C est injectée. Un cycle de
relaxation a une durée de 16 h, pendant lequel il
n’y a aucune circulation dans les corbeilles : le sol
est ainsi au repos. De l’eau froide est injectée
dans les corbeilles pendant les deux derniers
jours de la semaine pour permettre au sol de
revenir aux conditions initiales.
La Figure 2 représente l’évolution des températures entrées et sorties de chacune des trois
corbeilles superposées lors d’un cycle de chauffe.
A ce graphique est superposé l’histogramme
des puissances extraites de chaque corbeille :
chaque valeur de puissance est moyennée sur
la durée du cycle de chauffe. Ces valeurs sont
reportées dans le Tableau 1, permettant ainsi de
visualiser les écarts relatifs de puissance d’une
corbeille par rapport à une autre.
Ces résultats montrent que la puissance extraite
d’une corbeille est plus élevée lorsque la corbeille
La géothermie en France > N°10 Novembre 2011
FIG. 2
Représentation des températures entrées et sorties des corbeilles en fonction du temps ;
puissance moyenne de chaque corbeille sur un cycle de chauffe.
est implantée en profondeur.
Le prochain essai réalisé sur la plate-forme du
BRGM aura pour objectif d’évaluer s’il est plus
performant d’implanter les corbeilles de façon alignées ou empilées (voir Figure 3), afin que le rapport entre l’espace occupé par les corbeilles et
la puissance extraite de celles-ci soit le plus
rentable possible.
De plus, la majorité des corbeilles installées
chez les particuliers sont aujourd’hui reliées en
parallèle. Or les performances du raccordement
des corbeilles en série au lieu du raccordement
parallèle sont inconnues. Un autre essai consistera donc à tester des corbeilles reliées en série
avec des corbeilles reliées en parallèle.
Enfin, toutes les corbeilles fabriquées en Europe
sont en polyéthylène. La question se pose donc
de l'évaluation de l'emploi d'une corbeille en
cuivre par rapport à ses performances et à son
coût en comparaison d’une corbeille en plastique.
Le nombre de logements individuels récents économes en énergie est en constante augmentation
depuis quelques années. La problématique du
coût d'investissement des systèmes énergétiques
devient donc primordiale puisque la facture énergétique de ces logements est plus faible. Il faut
par conséquent disposer d’échangeurs géothermiques ayant un coût réduit et conservant des
performances élevées.
FIG. 3 - SCHÉMA D'INSTALLATION DES CORBEILLES SUR LA PLATE-FORME DU BRGM.
2 corbeilles
en parallèle
ou en série
Corbeille
Corbeille
polyéthylène cuivre
– 1m
Corbeilles
supérieures
– 4m
Corbeilles
médianes
– 7m
Corbeille
inférieure
– 10m
Départ
Retour
Départ profond
Retour profond
Puissances moyennes échangées en [W] et écarts relatifs en [%]
selon la profondeur d’implantation
Puissance moyenne
extraite [W]
3 corbeilles
en parallèle
Vanne
En partenariat avec :
Ecarts relatifs par rapport à la corbeille entre
–1 m et – 4 m
– 4 m et – 7 m
Corbeille entre –1 m et – 4 m
1 166
Corbeille entre – 4 m et – 7 m
1 564
+ 34 %
Corbeille entre – 7 m et – 10 m
1 875
+ 61 %
+ 20 %
13
> > Par Astrid Cardona-Maestro
Ingénieur Fonds Chaleur Géothermie
[email protected]
© Ville d'Auxerre
Journée
sensibilisation en Bourgogne
NOUVELLE SCÈNE DE MUSIQUE ACTUELLE, LE SILEX, AUXERRE.
DÉTAILS DE CETTE OPÉRATION DANS LE BULLETIN N° 9 DE JUIN 2011
Cette manifestation régionale organisée à l'automne 2011 vient compléter l'année 2010
qui restera une étape importante dans le développement de la filière géothermie.
O
n peut ainsi rappeler parmi les faits marquants de 2010 :
• la mise en place de l’Association française
des professionnels de la géothermie (AFPG)
en juin 2010 ;
• la poursuite du dispositif Fonds Chaleur renouvelable qui a vu le nombre de dossiers géothermie subventionnés multipliés par cinq par
rapport à 2009 ;
• enfin le vif succès rencontré auprès des participants lors de la journée géothermie du 7 décembre 2010 au CNIT à Paris.
14
Afin de maintenir la dynamique de promotion de
la filière « géothermie et pompes à chaleur » et
d’être au plus proche de leurs interlocuteurs,
l’Ademe, l’AFPG et le BRGM ont décidé de poursuivre conjointement leurs actions de communication et d’organiser des journées régionales de
sensibilisation en 2011 et 2012.
Le tour de France de ces journées d’information
a débuté le 29 septembre 2011 en Bourgogne à
Marsannay-la-Côte. Cet événement a rassemblé
une centaine de participants et s’est principalement adressé aux collectivités territoriales, aux
professionnels de la géothermie, aux établissements financiers, aux sociétés de service exerçant
leurs activités dans le domaine de l'énergie.
Les objectifs de cette rencontre animée par les
représentants régionaux de l’Ademe, l’AFPG et du
BRGM ont été de :
• partager une connaissance commune des différentes filières de la géothermie ;
• d’appréhender le montage de projets ;
• de présenter les dispositifs d'accompagnements et acteurs au service du développement de la géothermie en termes de cadre juridique, de financement et d’aides à la décision ;
• mais surtout de créer une dynamique en faveur
de la géothermie en Bourgogne en tenant
compte de son contexte géologique et de ses
spécificités ;
• enfin de partager des retours d’expériences
locaux.
De plus amples informations ainsi que les modalités d’inscription pour les prochaines journées en
région sont disponibles sur le site internet de
l’AFPG ou auprès de l’Ademe.
D’ores et déjà, il est prévu de monter le même
type d’événements dans d’autres régions mais
avec un contenu adapté au contexte local
(Aquitaine, Champagne Ardennes, Auvergne,
Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Lorraine...). Le
calendrier des prochaines journées de sensibilisation à la géothermie devrait être arrêté à l’automne prochain.
La géothermie en France > N°10 Novembre 2011
Les journées
de la géothermie
Les Journées de la Géothermie 2011 s’imposent
dès à présent comme un rendez-vous incontournable.
Cette manifestation se tiendra pour la première fois
du 13 au 15 décembre prochain au Parc Floral de Paris.
Les Journées fédèrent professionnels, institutions,
prescripteurs et porteurs de projet publics et privés.
Une large plateforme commerciale
Déjà plus d’une cinquantaine d’entreprises ont réservé leur place sur la zone d’exposition. Fort de cette
représentativité, le salon professionnel permettra aux visiteurs d’avoir un accès rapide et direct aux
professionnels de la géothermie : bureaux d’études, fabricants, foreurs, assureurs, sociétés d’exploitation, installateurs, organismes institutionnels…
Un plan de communication multi-supports a été mis en œuvre pour mobiliser largement les visiteurs
de l’exposition.
Un rendez-vous de formation
En parallèle, deux journées de conférences élaborées par l’AFPG aborderont les différents types de
géothermie, et permettront aux congressistes de faire un état de l’art des techniques, des perspectives
et des réglementations. Des retours d’expériences concrets seront présentés et discutés entre intervenants et congressistes.
Les journées représentent l’opportunité d’être conseillé(e) et d’identifier les économies générées par
l’exploitation de l’énergie géothermique. Tout est mis en œuvre pour présenter au public de manière
didactique la simplicité, l’efficacité et la sécurité des dispositifs. La géothermie offre dès aujourd’hui des
temps de retour attractifs et représente une alternative efficace aux techniques de chauffage et de
climatisation conventionnelles. Il appartient à la filière de le faire savoir, et les Journées représentent
pour cela un outil de choix.
IN FOS PRATIQUE S
• 60 exposants
• 300 congressistes
• 1 500 participants attendus
• L’inscription aux conférences
et ateliers ci-contre est éligible
au budget formation.
Une session sera spécifiquement
dédiée aux architectes
(accès gratuit).
DATE : 13 au 15 décembre 2011
LIEU : Parc Floral de Paris (12e)
LISTE DES EXPOSANTS AU SALON PROFESSIONNEL :
http://www.journeesgeothermie.com/le-salon/qui-expose/
LISTE DES INTERVENANTS AUX CONFÉRENCES :
http://www.journeesgeothermie.com/les-conferences/
programme/
INSCRIPTIONS : http://www.journeesgeothermie.com
TÉL. : 05 34 45 26 45
EMAIL : [email protected]
Les Journées de la Géothermie
bénéficient du soutien de :
PROGRAMME
Mardi 13 décembre 2011
14h-18h : Atelier forage de sondes géothermiques verticales
avec réalisation d’un forage en extérieur
Mercredi 14 décembre 2011
09h00 : Inauguration officielle par E. Besson, ministre
et par C. Boissavy (Président, AFPG / G2H Conseils)
09h30 : La géothermie en Europe : un enjeu énergétique
09h45 : La Haute Energie à l'échelle de Région /
Département / Villes / Process industriels
10h00 : La géothermie à usage direct ou Basse Energie
à l'échelle de Villes / ZAC / Habitats Collectifs
10h25 : La géothermie assistée avec Pompe à Chaleur à l'échelle
de ZAC / Eco-quartiers / Habitats Collectifs et individuels
10h50 : Pause café
11h15 : Aspects réglementaires
11h30 : Aspects financiers
11h45 : Discussion de fin de sessions (T.B.E. / B.E.)
12h30 : Pause déjeuner
14h00 : Les Pompes à Chaleur, état de l'art et perspectives
14h15 : Les Forages (T.B.E.)
14h35 : Les Tests de réponse thermique (T.B.E.)
14h50 : Géostructures ou fondations énergétiques avec PAC
(T.B.E.), concept énergétique ou technique non courante
15h10 : Table ronde 1 : Atouts de la géothermie et barrières
(T.B.E./B.E./H.E.), état des lieux – Les acteurs –
Les atouts – Les barrières – Les actions de l'AFPG
16h10 : Pause café
16h40 : Table ronde 2 : La géothermie à usage direct, principe
de la mutualisation de la ressource énergétique
appliquée à la géothermie : réseau de chaleur
17h40 : Présentation du projet lauréat de l’appel à projets
18h30 : Session spéciale Architectes (en partenariat avec
l’UNSFA/GEPA)
Jeudi 15 décembre 2011
09h00 : Le forage profond pour usage direct
et ses spécificités
09h15 : Exemple Haute Energie : l'usine Roquette
09h30 : Exemple usage direct: l'Aéroport d'Orly
09h50 : Exemple PAC sur réseau de chaleur: opération
sur boucle d'eau froide
10h10 : Exemple PAC pour collectif tertiaire et bâtiment
public : opération Challenger (Bouygues)
10h30 : Pause café
10h45 : La géothermie de surface (pieux, puits canadiens,
horizontal, corbeille), présentation des différentes
solutions géothermiques appliquées à l'habitat
individuel
11h05 : Analyse énergétique et dimensionnement optimisé
11h20 : Exemples PAC pour particuliers
11h45 : Discussion de fin de sessions
12h30 : Pause déjeuner
14h00 : Table ronde 1 : Géothermie Haute Energie, domaines
d'applications / projets démonstrateurs / actions
à développer
15h15 : Pause café
15h45 : Table ronde 2 : Géothermie assistée par PAC
ou T.B.E., domaines d'applications /
projets démonstrateurs / actions à développer
17h00 : Clôture par P.F. Chevet (Directeur, Direction
Générale de l'Energie et du Climat)
et C. Boissavy (Président, AFPG / G2H Conseils)
15
Le projet ThermoMap vise à estimer le potentiel géothermique superficiel à partir des données géoscientifiques disponibles dans neuf pays
européens. Les données actuelles, climatologiques, topographiques,
géologiques, administratives et autres relatives aux eaux souterraines et
au sol, seront regroupées puis analysées afin d’évaluer le potentiel géothermique à faible profondeur sur de grandes et de moyennes surfaces.
Cependant, en ce qui concerne les systèmes horizontaux et les technologies applicables pour des dispositifs d’échange de moins 10 m de profondeur, très peu de données sont disponibles. En consacrant 10 minutes
au questionnaire accessible en ligne, vous contribuerez à faire avancer
le projet ThermoMap.
Accès au questionnaire : http://www.geothermie-perspectives.fr/04recherche/questionnaire-thermomap.htm
formations
INTRODUCTION ET SENSIBILISATION À LA GÉOTHERMIE
ADEME /BRGM FORMATION
Pour tout public, cette formation a pour objectifs :
• d’acquérir un vocabulaire et des connaissances sur les différentes formes
d’exploitation énergétique du sol et du sous-sol ;
• de connaître les acteurs et les métiers impliqués dans la réalisation
de projets,
• de découvrir le cadre règlementaire et administratif ;
• d’envisager d’utiliser la géothermie comme source d’énergie renouvelable lorsque les conditions sont favorables.
> 28 et 29 novembre 2011, 21 et 22 mars 2012, 30 et 31 oct. 2012,
12 et 13 déc. 2012 , à Orléans.
Renseignements et inscriptions : http://formation.brgm.fr/
et http://formations.ademe.fr/
POMPES À CHALEUR GÉOTHERMIQUES EN COLLECTIF ET
TERTIAIRE : MONTAGE DE PROJET - ADEME /BRGM FORMATION
S’adressant à tous les acteurs de la filière des pompes à chaleur géothermiques, cette formation vise à :
• acquérir les compétences nécessaires pour assurer le montage d’un projet de mise en œuvre de Pompes à chaleur (PAC) géothermiques en
collectif et tertiaire,
• mieux appréhender toutes les solutions notamment les PAC géothermiques,
• utiliser les outils et intégrer le développement durable dans tous les
aspects du montage de projet.
> 24 au 26 janv. 2012 à Orléans ;
18 au 20 avril 2012, à Paris ; 18 au 20 sept. 2012, à Angers ;
13 au 15 nov. 2012, à Nice, Sophia-Antipolis.
Renseignements et inscriptions : http://formation.brgm.fr/
et http://formations.ademe.fr/
16
agenda
GEOPOWER EUROPE
> 6-7 décembre 2011, Milan (Italie)
Il s'agit de la troisième édition de cet évènement annuel qui regroupe des
conférences et une exposition. Il est organisé par l'EGEC (European
Geothermal Energy Council) et réunira tous les acteurs de la géothermie
européenne.
Plus d’informations : http://www.greenpowerconferences.com/EF/?
sSubSystem=Prospectus&sEventCode=GE1112IT&sSessionID=c5818a8
a38d96d39071ab365c29c46e7-6127479
LES JOURNÉES DE LA GÉOTHERMIE 2011
> 14-15 décembre 2011, Paris
Ces journées doivent permettre à tous les acteurs du domaine de se retrouver pour échanger, à tous les utilisateurs potentiels et aux investisseurs de
comprendre que la géothermie utilise des technologies matures et éprouvées, applicables sur la totalité du territoire français.
Programme et inscriptions : www.afpg.asso.fr
VIEN T
D E
PARAÎTRE
Solutions géothermiques
par pompes à chaleur
dans le bâtiment
La géothermie est considérée comme
complexe car elle fait appel à deux
ingénieries distinctes : la géologie et la
thermique du bâtiment ; cet ouvrage a
pour but de les rendre accessibles aux
professionnels du bâtiment.
Extraits de l’ouvrage disponibles
auprès de l’éditeur : Ginger CATED
(Centre d’assistance technique et
de documentation du Bâtiment) :
http://www.ginger-cated.com/publications.php
Vous souhaitez réagir à nos articles,
vous voulez annoncer des évènements en rapport avec la géothermie,
vous avez des informations ou vous souhaitez écrire un article,
contactez Cécile Chery, e-mail : [email protected]
ISSN : 1629 - 887X
>> Thermomap :
consacrer 10 minutes de son temps pour
faire avancer la connaissance en géothermie
superficielle
DIRECTEUR DE PUBLICATION : P. Laplaige/Ademe
RÉDACTEURS EN CHEF : A. Desplan / BRGM
COMITÉ DE RÉDACTION : C. Mayot / DRIEE Ile-de-France, C. Brun / Conseil Régional
Ile-de-France, J.-L. Nicaise / AGÉMO , A. Cardona-Maestro et N. Bommensatt / Ademe
SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : C. Chery
ÉDITION / RÉALISATION : CONNEXITÉS 02 38 55 32 70
DIFFUSION : BRGM/DÉPARTEMENT GÉOTHERMIE - BP 36009 - 45060 ORLÉANS CEDEX 2