revêtements cvd pour l`emboutissage d`aciers a haute
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revêtements cvd pour l`emboutissage d`aciers a haute
REVÊTEMENTS CVD POUR L’EMBOUTISSAGE D’ACIERS A HAUTE RESISTANCE L. Carreras Vendrell (1) L.Carreras Gil (1) F. Montalà (1) P.Nisio (2) S. Bentivegna (2) (1)TTC Recubrimientos Avanzados Avgda. Can Rosés Nau 8 Pol.Ind. Can Rosés. Rubí. Barcelona (2) MPA Industrie. Z.A. Est du Puits La chaux .BP-18. 42651 Saint Jean Bonnefonds Cedex 1. France . Résumé: La tendance actuelle de la production automobile est à la réduction de matières premières, de la pollution et à l’amélioration de la sécurité. Afin de diminuer les matières premières et la pollution, il faut diminuer le poids des véhicules. On ne peut obtenir ces caractéristiques, conjuguées à une amélioration des résultats au " crash-test ", qu'en utilisant des tôles d’acier à haute résistance, c'est-à-dire 600 MPa/mm2 et 1200 MPa/mm2. L’emboutissage à froid de ces aciers est un problème très difficile à résoudre. La haute dureté et l’élasticité produisent lors de l'emboutissage des effets comme le « backspring »,l’ abrasion,la fissuration et micro-soudures. Les couches CVD thermique, qui ont une très haute dureté et une excellente adhésion avec le substrat, représentent aujourd’hui la solution permettant d’obtenir des outils d'emboutissage compatibles avec les exigences de production automobile actuelles. L’objet de ce travail est de présenter la technique d’obtention des couches dans le réacteur industriel LPCVD fabriqué par MPA Industrie (Saint-Etienne) en collaboration avec TTC qui l’utilise en production à Barcelone. En parallèle, les résultats de ces dépôts sont exposés. Introduction. L’innovation dans l’industrie automobile suit des axes prioritaires : sécurité et baisse de la consommation. Ces deux points demandent de constantes améliorations. Les véhicules doivent être moins lourds, cela veut dire matériaux moins épais et plus résistants. Les tôles haute résistance (800 N/mm2- 1200 N/mm2) sont un exemple de matériaux de plus en plus utilisés dans l’habitacle pour diminuer le poids et augmenter la sécurité des occupants. La haute résistance et l’élasticité de ces tôles rendent leur emboutissage délicat dans la mesure où il faut éviter les effets de retour (backspring) et de rupture. Pendant la frappe à froid on doit laminer les angles et éviter l’écrouissage (emboutissage d’un seul coup). Usure, écaillages, ruptures, grippage sont des problèmes à résoudre si l’on veut fabriquer avec fiabilité de grandes productions. La haute dureté et l’adhérence des couches CVD sont une aide précieuse pour diminuer les problèmes de surface. Les concepteurs et fabricants de matrices, les fournisseurs d’acier, les emboutisseurs, les ateliers de traitement thermique et de traitements surface doivent travailler ensemble pour assurer la production de pièces en acier d’haute résistance. Réacteur CVD basse pression : détails de l’équipement Les dépôts CVD (spécialement à base titane) ont de meilleures caractéristiques mécaniques et structurales s’ils sont obtenus à basse pression. Le réacteur CVD doit avoir un équipement sous vide et un système de lavage et neutralisation des gaz résiduels. Une pompe à anneau liquide permet travailler à des pressions de 200-400 mbar (pour les couches céramiques de titane).Une colonne de lavage (Fig.1) permet nettoyer les gaz réactifs qui sont, en plus, corrosifs (HCl) avant la sortie à l’atmosphère et de neutraliser les eaux de lavage. Les pièces à revêtir sont disposées sur des plateaux en plusieurs étages. La distribution homogène des gaz, toujours nécessaire pour l’uniformité des épaisseurs de la couche peut s’obtenir avec une bonne distribution des diffuseurs (Fig.2) et la possibilité de rotation de la charge. La température contrôlée au plus près des pièces en plusieurs points du réacteur assure son homogénéité. Une cloche hermétique, qui ferme et isole la charge, permet de travailler à basse pression. La cloche de chauffage est la partie visible du réacteur (Fig.3). Normalement, la puissance des résistances est contrôlée par la température des pièces et limitée par la température optimale de travail des résistances. Pour éviter les problèmes de « creep » sur la cloche du réacteur pour la haute température et la basse pression, le réacteur peut être équipé d’un système sophistiqué qui contrôle le différentiel de pression entre les zones de réaction et chauffage. Une différence de pression de 100-150 mbar entre la cloche de chauffage et la cloche du réacteur est suffisante. Fig 4. Les gaz doivent être contrôlés par débitmètres massiques et chauffés sur toute la ligne jusqu'à l’entrée du réacteur. Les précurseurs métalliques, généralement Ti et Al en fours industriels, ont un traitement spécial. Les évaporateurs (TiCl4) et chlorinateurs (Al Cl3) (Fig.5) doivent être isolés, pressurisés et chauffés pour assurer la phase gazeuse a l’entrée du réacteur. Il faut toujours éviter la condensation des précurseurs. Le transfert du TiCl4 liquide au conteneur se fait par la différence des pressions entre les bouteilles et l’évaporateur. Des extracteurs sur les armoires et conteneurs de réactifs, ainsi que la mesure permanente des ppm de HCL, H2 assurent la détection des fuites ou d’un éventuel incident suite à une mauvaise manipulation. Procédé L.P.C.V.D. (déposition chimique en phase vapeur) Les techniques CVD travaillent avec des réactifs gazeux. Les atomes métalliques sont obtenus à partir des précurseurs (halogénures) par réduction sous atmosphère d’hydrogène. On peut utiliser des composés organométalliques mais les halogénures métalliques sont plus économiques pour l’industrie. Chlorures de titane, de bore et d’aluminium sont les précurseurs les plus utilisées dans l’industrie. Les autres gazes qui sont introduits dans le procédé sont Ar, N2, CH4, H2 et pour certains dépôts, HCl et NH3.(1) Le chauffage se produit sous une atmosphère neutre avec azote jusqu'à 800ºC et une mélange argon - hydrogène jusqu'à 1000ºC. Après le palier pour uniformiser la température (sous atmosphère réductrice) on introduit le gaz réactifs. Le TiCl4 gazeux est transporté par l’hydrogène. L’abondance de carbone à la surface de l’acier provenant de la dissolution des carbures secondaires assure une excellente nucléation du carbure de titane. Le pompage de ce carbone qui réagit avec le titane est le responsable de l’adhérence substrat/couche. L’apport de carbone provenant du « cracking » du méthane dans l’atmosphère du réacteur assure la croissance de la couche d’une forme homogène. Pour obtenir des couches de TiN ou TiCN on doit travailler avec l’azote ou un mélange d’azote – méthane. Lorsque l’on atteint l’épaisseur désirée de revêtement, on refroidit le réacteur sous hydrogène. On purge tout le circuit des gaz, particulièrement le circuit de TiCl4 pour éviter sa condensation. De 800ºC jusqu'à température ambiante le refroidissement peut être fait sous azote. La durée totale pour une charge revêtue (Fig.2) est d’une journée avec chauffage et refroidissement. Le temps d’obtention de la couche est de 2-4 heures selon l’épaisseur. Opérations complémentaires au CVD : préparation de surface et traitement thermique Les pièces en général et les matrices en particulier doivent subir une préparation de surface avant le revêtement. La plupart de celles qui ont travaillée sont déjà trempées et revenues. Quelques unes ont un revêtement qu’il faut enlever par voie chimique. Il faut ensuite nettoyer mécaniquement avec un sablage très fin, polir la surface de travail (pour les matrices c’est un poli miroir), dégraisser et faire un nettoyage de finition. Après le revêtement CVD haute température les aciers ont une structure de recuit. Il faut les durcir par trempe et revenue. Afin d’améliorer la rugosité et le cœfficient de frottement, un polissage final des zones les plus fortement sollicitées est recommandé. Lorsque les matrices sont constituées de plusieurs éléments, il faut procéder à leur assemblage final. Cette opération doit être effectuée avec précision par un spécialiste du travail des outils d’emboutissage. Le « touché » des tôles sous la presse est fondamental pour la mise au point de la matrice complète. Caractéristiques du substrat pour revêtement CVD Une couche dure a besoin d’un substrat dur avec haute ténacité qui résiste aux efforts de compression à l’emboutissage sans déformation plastique.(2)Les matériaux recommandés pour un revêtement CVD sont les métaux dur (à haute ténacité) et les aciers spéciaux conventionnels ou frittés (travail à froid, à chaud et rapides). Les aciers spéciaux qui présentent une composition haute en chrome, vanadium, molybdène, etc…, permettent la trempe sous vide avec gaz pressurisé. Cela diminue de façon significative les distorsions du traitement thermique sur des pièces aux dimensions finies. Si l’acier présente une courbe de durcissement par précipitation (dureté secondaire), les revenus haute température (500ºC-520ºC) aident à compenser la distorsion de la trempe sans diminuer la dureté obtenue durant celle-ci. La table 1 désigne les nuances d’aciers spéciaux les plus communément revêtues par CVD thermique. La distorsion acceptable après le revêtement CVD d’un acier est au maximum de 1/1000 (3) Revêtements CVD pour l’emboutissage et la frappe à froid : propriétés et applications Les revêtements à base de titane,TiN,TiCN et TiC sont les plus utilisés en déformation et emboutissage. Des dépôts à base d’aluminium (Al2O3), Silicium (SixNy, SiC), Bor (B4C) sont également des couches CVD caractéristiques. Les propriétés sont quasiment les mêmes (à l’exception de l’adhérence) qu’elles soient obtenues par CVD, PVD, PECVD ou une autre technique de revêtement. Chaque technique permet d’obtenir plus facilement une structure déterminée ou des compositions plus ou moins stéchiométriques. La dureté,la température d’oxydation, et les propriétés tribologiques peuvent être légèrement modifiées mais pas de manière substantielle (table2) La composition des couches CVD peut être TiC,TiC-TiN, TiC-TiCN, TiC-TiCN-TiN selon le problème principal à résoudre. La nuance et les caractéristiques de la tôle, le degré d’usure, les problèmes de microsoudures, le coefficient de frottement, la forme de la pièce frappée sont autant des critères de choix pour la composition des couches. (4) La couche initiale, généralement est formée par le TiC qui diffuse dans le substrat et confère une adhérence exceptionnelle entre le dépôt et le substrat. Les valeurs moyennes d’adhérence testées sur des échantillons sont Lc1 :63 N, Lc3 : 120 N. Cette adhérence est la principale propriété des revêtements CVD thermiques et permet l’emboutissage de tôles haute résistance (6) Pendant l’emboutissage des efforts tangentiels de cisaillage se produisent entre matrice, tôle et poinçon.(5) Ces efforts « décollent » le revêtement. Si la tôle est plus épaisse que 1,5 mm ou a une résistance mécanique supérieure à 450N/mm2 les revêtements électrolytiques comme le chrome dur ou les revêtements PVD s’enlèvent. La table 3 montre la relation : revêtements – résistance mécanique - épaisseur. (7) On voit quelques exemples où le revêtement CVD a eu très bons résultats. Les figures 6 et 7 sont des matrices revêtues TiC- TiCN -TiN sur un acier Z160CDV12. La dureté de l’acier est 60-58 HRC. La tôle a une résistance de 800 N/mm2, 2,5mm d’épaisseur. La figure 8 est une matrice en forme d’anneau revêtue TiC pour l’emboutissage des jantes. L’acier est Z160CDV12 a 61 HRC. La tôle a une résistance de 600 -800 N/mm2 (haute limite élastique et « dual fase ») et 3,5 – 4 mm d’épaisseur. La figure 9 est une matrice à courber les tubes d’acier inoxydables austénitiques. Revêtement TiC-TiCN sur Z160CDV12 a 61 HRC. Conclusions Les traitements de surface sont de plus en plus nécessaires pour la plupart des applications d’emboutissage et frappe à froid et à chaud. Les traitements comme la nitruration, la trempe superficielle, le chromage dur sont une bonne solution quand les tôles sont fines ou ont une basse résistance mécanique. Pour des tôles haute résistance et haute limite élastique, les revêtements PVD et CVD obtiennent, aujourd’hui, les meilleurs résultats. Pour des tôles d’épaisseurs supérieures à 2 mm et de résistance mécanique supérieure à 450 MPa/mm2 le CVD semble le plus adapté. La déformation produite pendant le cycle thermique du procès CVD peut être contrôlée avec une bonne conception, un bon choix de l’acier et le traitement de trempe et revenu spécifique toujours sous vide. Pour les outils coupants de petites dimensions (Poinçons jusqu’a 20 mm diamètre et longueur jusqu’à 100 mm les déformations obtenues ne dépassent généralement 0.05 mm) Le CVD peut se refaire sur une maîtrise qui a déjà été revêtue. Il faut enlever le revêtement par voie chimique et réparer la surface pour le nouveau procès CVD. Pour des applications de haute productivité, le CVD est l’assurance d’arrêts de production moins fréquents,de coûts de maintenance moins élevés et d’une économie de lubrifiants. Bibliographie 1. Ruppert,W. Proceedings of the Japan Int. Tribology conf. Nagoya, 1990. 2. Pierson H. Handbook of Chemical Vapor Deposition. Principles,Technology and Applications. Ed.Noyes Publications (1999) 3. Keller,K. Keller,J.P. Criterios de selección para el revestimiento de herramientas para prensar de alta potencia y eficacia.Int. Conf. Blechverarbeitung 96. Hannover, 1996 4.Keller,K., Koch,F. Elevada Seguridad de proceso por recubrimientos de troquel TiC-TiN. UKD 94 Darmstadt (1994) 5. Bueno, S., Móntala,F. Aplicaciones de los recubrimientos realizados a alta y baja temperatura. XIII Congreso Int. de Ingeniería Mecánica. Terrassa, Barcelona,1998. 6. Carreras L, Bueno,S.,Montalà, F., Recubrimientos CVD para estampación de aceros de alta resistencia. Deformación Metálica Nº 267 Nov-Dic pag 84-87,2002. 7.Carreras L, Bueno,S.,Montalà, F., Advanced coatings for automotive Industry forming dies. Proceedings of 7th International Research/Expert Conference Trends in the Development of Machinery and associated Technology. TNT 2003,, Lloret de Mar, Barcelona, 2003. Aciers spéciaux Travail à froid et inox Aciers spéciaux Travail à chaud Z160CDV12 Z210C12 Z100CDV5 Z40C12 Aciers rapides Z40CDV5 Z38CDV5 32CDV12-18 Z85WDCV 06-05-04-02 Z130WDCV 06-05-04-04 Z110DKCWV 09-08-04-02-01 Table 1. Nuances d’aciers pour revêtement CVD Couche TiC TiN TiCN Al2O3 B4C Dureté HV 3800 2200 3100 1800 6000 Cœff. Frottement (*) 0.6 0.4 0.3 0.5 TºC de Oxydation 800ºC 400ºC 300ºC Sup a 1000ºC Table 2. Propriétés des revêtements CVD. (*) Contre boule acier trempé HR inf. 18% épaisseur tôle 0.1-0.5 mm 0.5-1.0 mm Jusqu’à 400 MPa/mm2 PVD. TiN, TiCN, AlTiN, CrN PVD. CrN,TiCN 1.0-1.5 mm PVD. CrN AlTiN Sup a 1.5 mm PVD CrN, AlTiN 600 MPa/ mm2 800 MPa/ mm2 Sup 800 MPa/ mm2 PVD. CrN CVD. TiC-TiCN CVD. TiC-TiCN, TiC PVD. CrN CVD. TiC-TiN CVD. TiC-TiN CVD TiC TiCTiN,TiCN CVD. CVD. TiC-TiCN, TiC TiC-TiCN, TiC CVD. TiC-TiCN, TiC CVD. TiC-TiCN,TIC CVD. CVD. TiC-TiCN,TiC TiC-TiCN, TiC Table 3. Relation entre les caractéristiques de la tôle et les revêtements Fig.1 Colonne de lavage et cloche de réaction Fig.3 Distribution des diffuseurs et pièces revêtues. Fig.3. Cloche de chauffage Fig.4. Schéma du réacteur LPCV Fig.5.Evaporateur TiCl4 et débitmètres Fig. 5 et 6. Matrice revêtue CVD et assemblée. Acier Z160 CDV12 a 60 HRC Fig.7 Anneau matrice. Diamètre int. 300 mm. Distorsion après CVD Trempe et revenu 0,05-007 mm TiC sur Z160CDV12 a 60HRC Fig.8. Matrice pour courber tube d’acier inox AISI 304. TiC-TiCN sur Z160 CDV12 a 61 HRC
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