D9CM2 – Biographie Langagière de Hélène HALEPIDIS

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D9CM2 – Biographie Langagière de Hélène HALEPIDIS
D9CM2 – Biographie Langagière de Hélène HALEPIDIS
N° étudiant : 21308964
Nom :
HALEPIDIS
Prénom : HELENE
Nom marital : /
Adresse : 57, L’ILE ROYALE
Code postal :
27540
Ville :
Courriel :
[email protected]
IVRY-LA-BATAILLE
Pays : FR
Téléphone : 06 10 15 50 68
Mobile : 06 10 15 50 68
Code du Module : D9CM2
Intitulé du module : Approches sociolinguistiques en didactique des langues
Nom de l’Enseignant : Stéphanie GALLIGANI
Travail n° 1
11
Sujet : Biographie Langagière
11111111
COMMENTAIRE DU PROFESSEUR :
Note :
POINTS A REVOIR :
Nommez impérativement le fichier de votre devoir de la manière suivante : CODEUE_intitule_devoir_NOM_Prénom.extension ; exemple :
D 3 F 4 7 _ d e v o i r _ D U P O N T _ A l i c e . r t f
( P a s
d e
d o c x )
D9CM2 – Biographie Langagière de Hélène HALEPIDIS
Je vous propose de vous présenter cette biographie en quatre parties :
L’introduction présentant mes racines à aujourd’hui (Partie I)
Ma situation socio-linguistique (Partie II),
Mon parcours d’apprentissage de ces langues et les compétences acquises (Parie III),
Une réflexion sur mes pratiques langagières au travers quelques expériences
marquantes (Partie IV).
Et une conclusion pour terminer (Partie V)
I. INTRODUCTION
Le récit biographique que je vous propose de relater sera surtout « interculturel » (cf.
Terminologie proposée par E. Murphy-Lejeune et G. Zarate en 2003) puisqu’il est fortement
lié à ma culture familiale.

Etant de nationalité grecque,

née à Bruxelles (où la loi du sang prédominait à ma naissance, j’ai gardé la nationalité
de mes parents),

élevée aux us et coutumes grecs en Belgique : langue, école grecque, danses
folkloriques, église et traditions,

Le grec est donc ma langue maternelle (ou « parentale » pour être plus juste…). Au
sens de la première langue acquise, avant mon entrée dans le système scolaire. Ou
encore selon la terminologie de Louise Dabène, le grec constitue mon
« parler vernaculaire », mes parents me l’ayant transmis spontanément sans réelle
conscience des bonnes pratiques pédagogiques. Ils parlaient à mon frère ainé et moimême en grec de préférence, mais parsemaient quelques mots d’un mauvais français
dans un souci d’intégration…

Le français est ma langue de référence constituant le vecteur de transmission des
savoirs que j’ai acquis. Je maîtrise donc aujourd’hui davantage le français, même si
mes langues d’appartenance se partagent entre le grec et le français.

J’ai donc grandi en Belgique, pays obligatoirement bilingue (Français, Néerlandais) et
multiculturel que l'on appelle « melting-pot belge » …

Au contact d’autres cultures. Je visitais régulièrement ma famille Grecque vivant en
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Allemagne, et en Grèce (2 mois par an). Et possède également le vécu des colonies de
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vacances en Grèce dont les participants étaient de jeunes Grecs vivant en Australie,
Allemagne, Belgique, etc.

J’ai tout naturellement cherché à voyager. D’abord à l’aide du programme Erasmus,
pour 6 mois d’immersion à Malaga en Espagne. Puis 3 mois à Londres, à la fin de mes
études, où j’ai davantage pratiqué l’espagnol, vivant avec des colocataires d’Amérique
latine, jusqu’à en perdre ma langue maternelle ! Expérience très forte et étrange de
vouloir parler en grec à une Chypriote à Londres, et de sortir les mots voulus en
Espagnol ! Un bug langagier de plusieurs semaines !!! Déroutant de remplacer aussi
facilement sa langue maternelle, c’est une partie de mon identité intime que j’avais
perdue !

Et enfin, je vis en France depuis 10 ans, ayant suivi un grand Franco-Breton rencontré
le nouvel an 2003 à Bruxelles… Qui est devenu mon mari. Je n’ai pas souhaité
prendre le nom de mon mari, ni me naturaliser Française. Etant déracinée, je voulais
garder mon nom et la carte d’identité grecque qui l’accompagne comme témoin de
mes racines.
J’aurais aimé intégrer quelques photos de mon enfance illustrant cette biographie. Notamment
habillée en costume traditionnel folklorique …, mais l’ensemble de mes photographies est
resté en Belgique… Je compte bien les intégrer dans le site à réaliser ultérieurement !
II. SITUATION SOCIO LINGUISTIQUE
J’ai vécu dans un environnement plurilingue dans mon enfance, auprès des membres de ma
famille, et aujourd’hui, quotidiennement avec mes enfants. A la maison : je parle en grec à
mes enfants, et en français à mon mari. Ma plus grande fille me répond plus facilement en
français, mais cette tendance s’inverse après un séjour dans la famille Grecque. Mon mari
prononce quelques mots et expressions en grec à force, et Nolwenn lui parle en grec, sachant
pourtant qu’il ne comprend pas tout !
Ma pratique langagière, mes représentations et attitudes :
Pour rappel, ma langue maternelle ou « parler vernaculaire » est le grec. Ma langue seconde
est le français. Mes deux langues d’appartenance. Et les langues étrangères acquises par ordre
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d’apprentissage sont : le néerlandais, l’anglais, et l’espagnol. Cependant, j’ai choisi de les
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présenter ici par niveau de maitrise. Ainsi, le français est ma langue maîtrisée, jusqu’au
néerlandais que j’ai oublié… Je me considère donc plurilingue (5 langues).
1. Français : Utilisé au quotidien professionnel et personnel, en situations formelles et
informelles.
2. Grec : Utilisé avec mes enfants, et ma famille Grecque (communications
téléphoniques et visites en Belgique, Allemagne et Grèce). Surtout en situation
informelle. Au cours Grec en Belgique (mais je n’étais pas vraiment investie…)
3. Espagnol : Utilisée à l’université de Malaga dans le cadre du programme Erasmus en
situation formelle (il y a plus de 10 ans). Et principalement en situation informelle
avec les autres étudiants, lorsque j’étais à Londres, lors des échanges quotidiens avec
mes colocataires. Aujourd’hui, quand l’occasion se présente d’échanger avec un
hispanophone dont la langue Française n’est pas maîtrisée (cubains ou autres dans le
milieu salsa, par exemple).
4. Anglais : Utilisé surtout dans la lecture de revues scientifiques en psychologie durant
mes études, et au sein de mes expériences professionnelles dans la communication.
Utilisé surtout de manière informelle et universelle, lorsque des personnes rencontrées
parlent une autre langue que je ne pratique pas. Au début du séjour en Espagne,
comme je ne maîtrisais pas encore la langue, je communiquais prioritairement en
anglais avec les autres étudiants Erasmus d’autres pays. Cette langue est toujours
fortement présente dans mon quotidien (chansons, etc.), cependant, je ressens moins
de facilité et d’attachement à cette langue par rapport à l’espagnol ! Je trouve peut-être
la culture qui y est associée plus ressemblante à celle de la Grèce ? Plus chaleureuse,
méditerranéenne, liée au milieu salsa que j’affectionne tout particulièrement. L’anglais
me semble plus froid, plus codifié, les expressions sont de plus, plus recherchées,
difficiles à retenir.
5. Néerlandais : 9 ans d’apprentissage de cette langue (dont un an en cours du soir
lorsque j’avais 15 ans…) et pourtant, elle constituait pour moi une contrainte, étant
assimilée à une obligation d’être bilingue pour avoir un emploi sur le marché du
travail en Belgique. Et également associée à une population Flamande, perçue comme
fermée et ségrégationniste. Plutôt utilisée en situations formelles donc. Je n’utilise plus
cette langue parce que je n’ai pas gardé dans mon entourage des personnes (amis) qui
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ne parlent que Néerlandais.
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III. PARCOURS D’APPRENANT EN LANGUES MATERNELLES ET ETRANGERES, COMPETENCES ACQUISES
Mon vécu dans ma mémoire n’est peut-être pas la réalité historique, cependant elle en
constitue la manière dont je l’ai ressenti…
Ainsi,
à
posteriori,
les
méthodologies
qui
ont
été
employées
pour
l’enseignement/apprentissage des langues de mon répertoire verbal sont :
1. Pour le Français : J’ai l’impression qu’il s’agissait de la « méthodologie structuroglobale audio-visuelle » (SGAV). Mais peut-on parler d’une telle méthode pour
l’apprentissage de la langue parlée (vs langue étrangère) ?
2. Pour le Grec : Au cours Grec en Belgique (sans avoir été véritablement investie…). Le
fait que les cours de grammaire et d’orthographe étaient donnés à partir de supports
religieux ou historiques, ou documents non issus de la vie réelle, sans aucune finalité,
ne m’a pas permis d’ « accrocher ». J’ai donc surtout appris en immersion totale pour
moi (ou approche communicative s’il s’agissait d’un contexte de formation).
Cependant, en ce qui concerne l’apprentissage du Grec par mes filles, et à la lecture de
ces méthodes, il me semble que j’utilise sans m’en rendre compte et de manière
naturelle la « méthodologie communicative » puisqu’en immersion (en partie) !
3. Pour l’Espagnol : J’ai utilisé la méthode Assimil au début (sans terminer le livre…)
Méthodologie Audio-orale mais agrémentée d’exercices de réemploi, faisant référence
à la grammaire ponctuellement.
4. Pour l’Anglais : En secondaires (à partir de 12 ans), il me semble que la
« Méthodologie traditionnelle directe » ait été utilisée.
5. Pour le Néerlandais : A l’école primaire et secondaire, la méthodologie traditionnelle
semble avoir été utilisée (mix entre la première et deuxième génération il me semble).
C’est peut-être pour cette raison que je n’ai pas accroché !! Et en cours du soir pour
adultes : Méthodologie traditionnelle directe, utilisation de jeux de rôle.
Aussi, de façon rétrospective, les effets et retombées méthodologiques sur les
compétences linguistiques que j’estime avoir développées dans ces langues :
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Auto-évaluation de mes compétences en langues actuelles (à partir des descripteurs du
référentiel du Cadre européen commun de référence pour les langues):
Je n’ai pas évalué de manière objective et officielle mes compétences langagières en
compréhension orale (CO) et écrite (CE), production (ou l’expression) orale (PO),
production (ou l’expression écrite) (PE), interaction orale (IO, ni interaction écrite (IE). Je
propose de m’évaluer de manière complètement subjective à des fins comparatives entre
le niveau des langues que j’utilise.
1. C2 en français je suis utilisateur expérimenté, et donc capable de comprendre sans
effort pratiquement tout ce que je lis ou entends. Je peux restituer faits et arguments de
diverses sources écrites et orales en les résumant de façon cohérente. Je peux
m’exprimer spontanément, très couramment et de façon précise et peut rendre
distinctes de fines nuances de sens en rapport avec des sujets complexes.
2. B1 (dit niveau seuil, utilisateur indépendant) en grec. Je ne peux affirmer posséder un
niveau B2 parce que le grec moderne possède deux niveaux de langages. Cette
situation pourrait faire penser à une « situation linguistique décrite sous le terme de
« diglossie » par Ferguson (1959) pour rendre compte du fait que deux langues
coexistent dans une société en remplissant des fonctions communicatives
complémentaires. Mais comme la langue parlée au quotidien reste néanmoins proche
de celle parlée de manière formelle, et qu’elle possède une grammaire également, la
classification de « variété basse » et « variété haute » de Fergusson, ne s’applique pas.
Il n’en reste pas moins que le langage littéraire pratiqué dans le contexte journalistique
par exemple, comprend un vocabulaire extrêmement riche et utilise systématiquement
des déclinaisons.
Particularité de mon niveau en comparaison avec une personne ayant appris le Grec de
manière académique : cette personne dont le grec n’aurait pas été appris « au quotidien
», pourrait posséder un niveau B2, mais ne maitriserait pas les subtilités ou certaines
expressions usitées dans le pays. Subtilités que je maîtrise intuitivement...
Autre point, même si j’ai appris à lire et écrire en grec, je possède un niveau B1/B2
surtout à l’oral. Ainsi, je suis capable de comprendre les points essentiels quand un
langage clair et standard est utilisé et s’il s’agit de choses familières dans le travail, à
l’école, dans les loisirs, etc. Je peux me débrouiller dans la plupart des situations
rencontrées en voyage dans une région où la langue cible est parlée. Je peux produire
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un discours simple et cohérent sur des sujets familiers et dans mes domaines d’intérêt.
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Je peux raconter un événement, une expérience ou un rêve, décrire un espoir ou un but
et exposer brièvement des raisons ou explications pour un projet ou une idée.
3. A2 (dit niveau de survie, utilisateur élémentaire) en espagnol. Je peux donc
comprendre des phrases isolées et des expressions fréquemment utilisées en relation
avec des domaines immédiats de priorité (par exemple, informations personnelles et
familiales simples, achats, environnement proche, travail). Je peux communiquer lors
de tâches simples et habituelles ne demandant qu’un échange d’informations simple et
direct sur des sujets familiers et habituels. Je peux communiquer avec des moyens
simples sur ma formation, mon environnement immédiat et évoquer des sujets qui
correspondent à des besoins immédiats.
4. A1 (dit niveau introductif, utilisateur élémentaire) en anglais. (Je possédais un niveau
au moins B2 en anglais en compréhension écrite, puisque j’étais capable de
comprendre des articles scientifiques à l’aide d’un dictionnaire). Je peux aujourd’hui
comprendre et utiliser des expressions familières et quotidiennes ainsi que des énoncés
très
simples
qui
visent
à
satisfaire
des
besoins
concrets.
Je peux me présenter ou présenter quelqu’un et poser à une personne des questions me
concernant (par exemple, sur mon lieu d’habitation, mes relations, ce qui m’appartient,
etc.) et peux répondre au même type de questions. Je peux communiquer de façon
simple si l’interlocuteur parle lentement et distinctement et se montre coopératif.
5. Je possède un niveau A.1.1. (s’il existe dans cette langue) en Néerlandais, et moins
aujourd’hui si je revoie les bases de la langue. Je possédais un niveau A2 durant ma
scolarité.
J’ai conscience que mon capital langagier n’est pas statique. Il est dynamique et évolutif.
D’ailleurs, lorsque l’on me questionne sur mon niveau de connaissance en Anglais par
exemple, je réponds en général, niveau intermédiaire « à réactiver »…
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IV. PRATIQUES LANGAGIERES ET QUELQUES REFLEXIONS
Compte tenu de mon parcours « langagier » éclectique, n’importe qui pourrait se dire que les
langues à l’école devaient être mon point fort ?! Or pas du tout, étonnamment. J’ai remarqué
que les langues apprises et retenues sont liées chez moi aux affects, au lien que j’ai entretenu
avec la communauté qui les pratiquaient.
Aussi, neuf années de cours de néerlandais à partir de l’école primaire, et la nécessité de
pratiquer cette langue dans les entreprises Belges n’ont pas suffi à ancrer durablement cette
langue chez moi ! Aujourd’hui, je reconnais les mots mais ne connais plus leur signification.
L’anglais également, communiqué de manière trop scolaire dans mon parcours de formation, a
pris tout son sens au contact des personnes rencontrées au gré de mes voyages. Il ne s’agissait
plus de deux colonnes de vocabulaire à ingurgiter pour seul objectif de passer un examen
contraignant. Mais de s’ouvrir à d’autres « mondes parallèles », ceux des langues et des
cultures qui y sont reliées. Etre plurilingue, apporte nécessairement une ouverture d’esprit sur
le monde, nous permet également de relativiser un point de vue, à une échelle plus grande et
plus objective.
Ainsi, ayant des difficultés à aborder les langues d’un point de vue scolaire, j’ai choisi
d’apprendre l’espagnol « sur le tas » (séjour Erasmus à Malaga), en immersion totale, à
travers les relations humaines. Ainsi, les échanges entre étudiants en des lieux informels,
l’étude de mes cours à l’université de Malaga, mais aussi la « novela, pobre diabla » (série
télévisée quotidienne pour ménagères…), les Simsons en Espagnol, ont été autant de sources
concrètes d’apprentissage de la langue.
Je pense également que mon mode d’apprentissage, de préférence en immersion vient peutêtre qu’à partir de 7 ans, je devais apprendre les danses folkloriques au milieu des autres, sans
explications aucune, tout devait passer par le corps. Aussi, j’ai dû transférer ce mode
d’apprentissage kinesthésique à d’autres domaines comme les langues.
Je transpose encore aujourd’hui mes compétences de curiosité, ouverture et adaptation, aux
domaines de la danse, et la création de supports professionnels, qui constituent souvent des
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mélanges de plusieurs approches. A titre d’exemple, dans le cadre du remplacement d’une
professeure de danse orientale, j’ai créé des chorégraphies empruntes de plusieurs types de
danses que j’ai appelé « Inspiration d’ailleurs » (Base orientale, avec du flamenco, figures et
pas grecs, et salsa). Ces cours ont été très appréciés.
D’autre part, ayant côtoyé des personnes pratiquants des langues étrangères à la leur : mes
parents, ma famille s’exprimant en français par exemple; les personnes rencontrées à
l’étranger s’exprimant en mauvais anglais pour se faire comprendre, etc. Cela m’a permis
dans mon métier de psychologue et consultante en carrière professionnelle, de développer des
facilités à comprendre et me faire comprendre des publics d’origines que je n’avais pourtant
pas encore rencontré.
Par ailleurs, j’ai remarqué une grande différence dans l’identité culturelle des Belges, avec les
Français, issus de culture étrangère. Les premiers sont fiers de leurs origines étrangères et les
affirment lorsqu’ils se présentent. Les seconds, se présentent volontiers comme des Français
et semblent vouloir gommer leurs différences. Le sentiment d’appartenance national Français
est peut-être plus fort (besoin d’intégration), que celui des « Belges » qui peuvent peut-être
plus difficilement s’identifier à une nation à deux têtes (Wallons et Flamands), se raccrochant
alors à leur culture d’origine.
J’ai ainsi grandi dans un environnement multiculturel, la ville de Bruxelles comptant une
grande communauté issue de l’immigration (de 3ème génération). Aussi, mes amis Italiens,
Espagnols, Marocains, Zaïrois parlaient tout naturellement leur langue maternelle, leurs
parents leur transmettant instinctivement leur culture.
Et l’histoire continue, et se reproduit. J’ai souhaité offrir à mes filles cette richesse culturelle
qui m’a été donnée et qui constitue aussi leurs racines profondes. Nolwenn a 5 ans (prénom
breton, en lien avec les origines de son père) et Thalia, 9 mois (prénom Grec, en lien avec les
miennes).
Aussi, je parle à mes filles exclusivement en Grec lorsque je m’adresse à elles (même à
l’extérieur du foyer… ce qui est parfois mal perçu par certaines personnes qui peuvent penser
qu’il s’agit d’un manque d’intégration…). Les Disney qu’elles visionnent et certains de leurs
jeux sonores sont en grec… Au coucher, je leur lis des histoires en grec.
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Je considère ma plus grande fille comme bilingue, avec une nette avance pour la langue
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française. En ce qui concerne la polémique sur les avantages ou inconvénients du
plurilinguisme, je me positionne fortement en faveur du plurilinguisme. En effet, Nolwenn est
encore en grande section mais progresse assez bien dans l’acquisition de la lecture et
l’écriture. Elle ne mélange pas pour l’instant les deux langues. Peut-être parce que je fais
l’effort de ne jamais les mélanger lorsque je m’exprime, et je n’ai pas souhaité la familiariser
avec l’alphabet grec (pas encore…). Un autre point positif de son plurilinguisme : elle
s’amuse à apprendre des mots en grec à ses petits camarades, qui à leur tour lui ont appris à
compter en anglais et en espagnol !
Une langue est pour moi un accessoire important de la communication et des relations. Ainsi,
Nolwenn a compris très tôt (dès ses 3 ans !) et implicitement que si elle me parlait en grec
pour me demander quelque chose, elle avait plus de chances de l’obtenir… Ce que je faisais
également auprès de mes parents, étant plus jeune, sans m’en rendre compte !
V. CONCLUSIONS
Bref, je suis plurilingue, Européenne… Mais davantage encore.
Comme le dit la conclusion du film « l’auberge espagnole », à l’issue d’un programme
européen destiné à apprendre une nouvelle langue en immersion dans un pays, « je suis lui,
elle, (…) ». Plus qu’une langue utilisée, je suis tous ces gens avec qui j’ai échangé et appris.
Ils sont tous des « fragments » de ma vie !
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