Mobile et Société n°2 - Fédération Française des Télécoms

Transcription

Mobile et Société n°2 - Fédération Française des Télécoms
L’AFOM a été créée en 2002 par Bouygues Telecom, Orange et SFR.
Depuis, de nouveaux membres les ont rejoints : Auchan Telecom,
Breizh Mobile, Carrefour Mobile, Debitel, M6 Mobile, NRJ Mobile,
TEN, Universal Mobile et Virgin Mobile.
L’AFOM :
■ traite des sujets de société relatifs à la téléphonie mobile,
non concurrentiels, et appelant une réponse collective des opérateurs ;
■ définit avec les opérateurs des pratiques responsables communes
sur ces sujets et en informe le public ;
■ est l’interface des institutions et présente les points de vue du secteur
dans les domaines législatifs et réglementaires relatifs à la téléphonie
mobile.
Illustrations : Babayaga / juillet 2007
Pour en savoir plus sur l’AFOM, consultez le site www.afom.fr
Bouygues Telecom - Orange - SFR
Auchan Telecom - Breizh Mobile - Carrefour Mobile - Debitel - M6 Mobile - NRJ Mobile - TEN - Universal Mobile - Virgin Mobile
N°02
Juillet 2007
La revue d’expertise de l’Association Française des Opérateurs Mobiles
PREMIER OBSERVATOIRE
ÉCONOMIQUE DE LA
TÉLÉPHONIE MOBILE
Fiche technique de la première édition de
l’Observatoire économique de la téléphonie mobile :
Cette étude a été réalisée à partir d’un ensemble de données collectées auprès de sources diverses
(données publiques, bases IDATE et Coe-Rexecode, études existantes). Le travail s’est porté dans
trois directions principales :
■ Analyse des principaux agrégats économiques du secteur, mise en perspective historique et au
regard d’autres secteurs de l’économie nationale.
■ Analyse des principaux indicateurs de développement du secteur, de leurs dynamiques, et
comparaisons européennes.
■ Analyse des principaux éléments de l’offre aux consommateurs, de leurs évolutions, et comparaisons
européennes.
L’étude a été achevée le 14 mars 2007.
Contacts Coe-Rexecode :
Michel DIDIER
Directeur Général
Alain HENRIOT
Directeur Délégué
Contacts IDATE :
Yves GASSOT
Directeur Général
Didier POUILLOT
Directeur du pôle opérateurs et services télécoms
Contacts AFOM :
Jean-Marie DANJOU
Délégué Général
Éric de BRANCHE
Directeur de la Communication
2
La revue d’expertise de l’Association Française des Opérateurs Mobiles – Juillet 2007
N°02
ÉDITORIAL
Impulser une réflexion
économique sur le secteur
Contrairement à toute attente, le secteur de la téléphonie mobile n’a pas été, en
France, un sujet privilégié d’études économiques. Probablement la jeunesse de ce
secteur contribue-t-elle à expliquer que la téléphonie mobile ne soit pas encore
clairement identifiée dans la statistique publique.
Pourtant, plusieurs éléments donnent à ce secteur une dimension unique dans
l’économie française : la vitesse de son développement en seulement une quinzaine
d’années, l’ampleur des investissements (30 milliards € investis dans les réseaux
mobiles), la créativité et l’innovation que ce secteur suscite.
Le téléphone mobile accompagne au quotidien la vie de plus de 80 % des
Français. Après avoir engagé plusieurs études sur les comportements, usages et
opinions des Français dans le cadre de son Observatoire sociétal du Téléphone
mobile, l’Association Française des Opérateurs Mobiles (AFOM) a souhaité
impulser une réflexion économique sur son secteur.
Dans un premier temps, elle s’est intéressée à évaluer l’apport du téléphone
mobile à l’économie française tout entière et à ses utilisateurs en particulier.
C’est tout l’objet du travail qu’elle a confié à l’Institut de l’audiovisuel et des
télécommunications en Europe (IDATE) et au Centre d’Observation Économique
et de Recherches pour le Développement de l’Économie et des Entreprises
(Coe-Rexecode) et qui marque le lancement de son Observatoire économique de
la téléphonie mobile.
Ce travail nous permet de disposer de chiffres de référence et de données
factuelles qui décrivent le secteur de la téléphonie mobile de façon macro et
micro-économique et qui seront utiles à tous ceux qui s’y intéressent.
Les conclusions préliminaires du travail qui est publié dans cette revue ont été
présentées à 25 économistes de renom, à l’occasion d’un séminaire qui
s’est déroulé fin 2006. Ce séminaire a été l’acte fondateur de l’Observatoire
économique de la téléphonie mobile.
“
Ce travail a fait
ressortir le
dynamisme
des centaines
d’entreprises du
secteur mobile,
chacune étant
porteuse
d’innovation
et de richesse
pour le pays”
Il a fait ressortir le dynamisme des centaines d’entreprises du secteur mobile,
chacune étant porteuse d’innovation et de richesse pour le pays. Il a aussi permis
de définir plusieurs axes de recherche qui vont maintenant être approfondis et qui
seront autant de rendez-vous du nouvel Observatoire économique.
Bonne lecture et à bientôt !
Jean-Hervé Lorenzi,
Président du Cercle des économistes
Membre du Conseil d’administration de l’AFOM
3
SOMMAIRE
Page 6
MÉTHODOLOGIE
Page 7
L’INDUSTRIE FRANÇAISE
DES SERVICES MOBILES
1
Figure 1 : Évolution des revenus consolidés
des opérateurs mobiles français. Figure 2 :
Poids de l’industrie des services mobiles dans
l’économie française (VA/PIB marchand).
Figure 3 : Croissance annuelle moyenne de
l’emploi dans les services mobiles en France,
1993-2005. Figure 4 : Emplois directs,
indirects et induits (estimations 2005).
Figure 5 : Evolution des CAPEX agrégés des
opérateurs mobiles français. Figure 6 : Ratio
investissements/chiffre d’affaires 2005 dans
divers secteurs. Figure 7 : Part des
populations habitant dans des zones à
dominante urbaine, intermédiaire ou rurale.
Figure 8 : Évolution des parts de marché des
nouveaux opérateurs mobiles.
Un chiffre d’affaires de près
de 21 milliards € en 2006
Page 9
95 000 emplois générés en France
Page 10
30 milliards € d’investissements
Page 11
Une couverture quasi totale de la population
Page 12
Un point de part de marché
supplémentaire par trimestre
pour les nouveaux opérateurs
Page 13
LA PÉNÉTRATION
DES SERVICES MOBILES
2
Figure 9 : Évolution du nombre de clients
mobiles en France, 1992-2006.
Figure 10 : Croissance des bases de clients
mobiles. Figure 11 : Une relation forte
entre multiéquipement et clientèle
prépayée (valeurs à mi-2006).
Figure 12 : Équipement des foyers en
téléphone mobile début 2006.
Figure 13 : Part des TPE et PME équipées
d’au moins un téléphone mobile, selon leur
taille, en 2005. Figure 14 : Équipement en
téléphone mobile selon l’âge. Figure 15 :
Progression du nombre de clients aux
nouveaux services de communication.
4
AVANT-PROPOS
Plus de 51 millions de clients mobiles en France
Page 15
1,15 carte SIM par utilisateur en France
Page 16
Près de 80 % des foyers équipés
Page 17
95 % des 18-24 ans équipés en mobile
Page 18
Une évolution plus rapide et de plus grande ampleur
que celle d’autres nouveaux services de communication
La revue d’expertise de l’Association Française des Opérateurs Mobiles – Juillet 2007
Page 19
N°02
3
Figure 16 : Évolution des trafics voix fixe
et mobile sortante en France. Figure 17 :
Trafic voix mobile en Europe. Figure 18 :
Évolution du trafic voix mobile sortante
moyen annuel par client. Figure 19 : Trafic
voix mobile sortante moyen annuel 2005.
Figure 20 : Usage des SMS selon l’âge en
2006. Figure 21 : Les services mobiles (hors
SMS et MMS) utilisés en France à fin 2005.
4
Figure 22 : Facture grand public
mensuelle moyenne, hors achat terminaux.
Figure 23 : Part des dépenses
des ménages consacrées aux services
de télécommunications mobiles.
Figure 24 : Évolution des prix
de différents services en France.
5
Figure 25 : Évolution du prix moyen de la
minute de téléphonie mobile sortante en
France, 2000-2006. Figure 26 : Prix moyen
de la minute mobile sortante en Europe.
Figure 27 : Impact de différents modes de
facturation. Figure 28 : Principes de
facturation des offres courantes des
opérateurs mobiles dans l’Union européenne.
Figure 29 : Tarification de la consultation de la
messagerie vocale. Figure 30 : Prix d’un SMS
hors forfaits en avril 2002 et en avril 2006.
LA CONSOMMATION ET LES
USAGES DES SERVICES MOBILES
Plus de 40 % du trafic voix au départ des mobiles
Page 21
Un trafic voix sortante par client
de 2h30 par mois
Page 22
7 clients mobiles sur 10 utilisent les SMS
Page 23
LE MOBILE DANS LE
BUDGET DES MÉNAGES
Une dépense moyenne pour le grand public
de 24 € HT par mois, hors terminaux
Page 24
1,2 % du budget des ménages consacré
aux services mobiles
Page 25
LE PRIX DES SERVICES MOBILES
Moins de 0,20 € TTC en moyenne par minute sortante
Page 27
Des modalités de facturation favorables
aux consommateurs français
Page 28
Facturation à la seconde, subvention
des terminaux, consultation de messagerie gratuite
Page 29
Des SMS, hors forfaits, à partir de 0,09 € TTC
Page 29
GLOSSAIRE
Page 30
5
AVANT-PROPOS
Quinze ans de dynamique ininterrompue
Source : IDATE
60
Lancement
services 3G
et EDGE
Millions de clients
50
Introduction
écrans couleur
Offres
HSDPA
Lancement
services GPRS
Offres
illimitées
40
Offres
prépayées
30
20
Lancement
services GSM
(FTM et SFR)
Services
multimedia
mobiles
Offres
convergentes
Facturation
à la seconde
Offres
de forfaits
Ouverture services
Bouygues Telecom
10
Création
de MVNO
Interopérabilité
SMS
0
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
Cette étude, réalisée par l’IDATE et Coe-Rexecode pour l’AFOM, présente les
éléments caractéristiques du marché français
des télécommunications mobiles,
Figure_1
dans sa contribution à l’économie nationale et au consommateur, en comparaison
avec la situation de pays voisins.
Quinze ans après la commercialisation des premiers services, le marché des
mobiles est devenu un marché de masse qui comptait, à la fin 2006, 51,7 millions de
clients. Parmi eux, 65 % sont abonnés et disposent d’un forfait mensuel alors que
35 % sont des clients prépayés, qui utilisent des rechargements, sous forme de
cartes, débités au fur et à mesure de leur utilisation.
Ce développement sans précédent va de pair avec la couverture par les réseaux
mobiles d’une très large proportion de la population (plus de 98 % fin 2006).
Par ailleurs, l’offre de services mobiles, en métropole,
s’est diversifiée en quinze ans et est aujourd’hui commercialisée par :
- 3 opérateurs de réseaux (Bouygues Telecom,
Orange et SFR),
- 12 MVNO (Auchan Telecom, Breizh Mobile, Carrefour
Mobile, Coriolis Telecom, Debitel, Mobisud, Neuf Mobile,
NRJ Mobile, Tele2 Mobile, TEN, Transatel et Virgin Mobile),
- et diverses licences de marques (Universal Mobile,
M6 Mobile, FNAC Mobile, divers accords avec des
clubs de football…).
6
Marché français métropolitain
mobile en nombre de clients
(cartes SIM) en 2006
MVNO 3 %
Licences de
marques 3 %
La revue d’expertise de l’Association Française des Opérateurs Mobiles – Juillet 2007
Orange
42 %
Bouygues
Telecom
16 %
SFR
36 %
Figure 2
N°02
MÉTHODOLOGIE
3 questions à Didier Pouillot
Didier Pouillot est un spécialiste européen réputé dans le domaine des
télécommunications. Il a conduit de nombreux travaux sur les thèmes
de l’ouverture des marchés des télécommunications, de la convergence
multimedia et de la globalisation du secteur de la communication. Il a
copiloté l’étude IDATE / Coe-Rexecode pour l’AFOM et s’explique sur la
méthodologie.
1- Pourquoi cet Observatoire économique de la téléphonie mobile ?
À travers son Observatoire sociétal TNS Sofres, l’AFOM disposait d’indicateurs
sociologiques et souhaitait pouvoir compléter cette vision par des données
économiques sur le marché français de la téléphonie mobile.
Le travail de l’IDATE et de Coe-Rexecode a démarré en septembre 2006. Une
première série de mesures dynamiques et de comparaisons européennes, relatives
à l’équipement, à l’usage du téléphone mobile et à l’économie des opérateurs a été
consolidée et présentée en octobre 2006 à 25 économistes. L’objectif était de
disposer d’éléments tangibles et détaillés sur le marché français du téléphone
mobile pour les comparer à ceux des voisins européens. Ce séminaire a souhaité
poursuivre les travaux sur la mesure des niveaux d’équipement effectifs, la mesure
des niveaux de prix relatifs ou encore la contribution du secteur à l’économie en
général. Le document « Faits et chiffres » (disponible sur www.afom.fr), finalisé en
mars 2007, synthétise ce travail.
2- Quelles sont vos sources ?
Les données de l’Observatoire économique de la téléphonie mobile proviennent
essentiellement de statistiques publiques (ARCEP, INSEE, Commission
européenne...), d’études d’analystes financiers, de consultants, mais également
des rapports d’activité des opérateurs et, bien entendu, des propres données de
l’IDATE et de Coe-Rexecode. Ces indicateurs, une fois collectés, ont été traités,
croisés, comparés.
3- Avez-vous rencontré des difficultés techniques au cours de la réalisation
de cette étude ?
La cohérence entre les différentes données est la principale difficulté dans ce type
d’études. Sur la question du taux d’équipement, par exemple, l’Idate et Coe-Rexecode
se sont constamment interrogés : comment retraiter les données à partir des niveaux
de pénétration apparents de chaque pays pour tenir compte des différences liées au
multiéquipement, à l’activité réelle des cartes SIM, etc. Autre exemple, sur la
question des prix, comment isoler les biais introduits par les modalités de facturation
propres à chaque opérateur et à chaque pays ? Les résultats et les comparaisons
ne sont crédibles qu’à condition d’avoir ce niveau d’exigence dans l’analyse.
Didier Pouillot est Directeur
du pôle opérateurs et services
télécoms de l’Institut de
l’audiovisuel et des télécommunications en Europe (IDATE).
“
L’objectif
était de
disposer
d’éléments
tangibles et
détaillés sur
le marché
français du
téléphone
mobile”
7
1. L’INDUSTRIE FRANÇAISE
DES SERVICES MOBILES
Depuis le début des années 1990, les opérateurs mobiles français ont
investi dans l’économie nationale quelque 30 milliards €, essentiellement
pour bâtir leurs réseaux, sans compter les investissements commerciaux.
Aujourd’hui, la croissance de leurs revenus consolidés se ralentit
sensiblement, passant de 23 % en 2001 à moins de 6 % en 2005 et
même à 1,4 % en 2006, sous l’effet de la moindre croissance de nouveaux
clients et de la stabilisation de l’ARPU1.
Cette stabilisation est liée à la baisse des prix de détail et à la baisse régulée
du prix des terminaisons d’appel. Mais, l’activité des opérateurs mobiles
génère toujours, directement et indirectement, 95 000 emplois dans le pays.
1
ARPU (Average Revenue per User) : revenu moyen par utilisateur (y compris les éventuels revenus du trafic entrant).
8
La revue d’expertise de l’Association Française des Opérateurs Mobiles – Juillet 2007
N°02
Un chiffre d’affaires de près
de 21 milliards € en 2006
Avec un chiffre d’affaires consolidé1 estimé à
20,8 milliards € en 2006, les opérateurs mobiles ont
enregistré une croissance sur l’année de 1,4 %. La
croissance des revenus a diminué régulièrement au
fil des ans, compte tenu de la maturité du marché, du
niveau de concurrence et de la régulation tarifaire sur
les terminaisons d’appel de moins 36 % pour la
minute de TA2 entre 2004 et 2006 (et même moins
50 % pour la période 2004-2007). L’impact de cette
baisse des TA sur le résultat cumulé des opérateurs
est de 650 millions € entre 2004 et 2006.
Au total, sur la période 1996-2006, les opérateurs
mobiles ont vu leur chiffre d’affaires multiplié par dix,
soit une progression beaucoup plus forte que dans
les autres secteurs des services, y compris parmi les
plus dynamiques : les services informatiques et les
services de télévision qui ont, par exemple, vu leurs
revenus multipliés par deux dans la même période.
La contribution de l’industrie des services mobiles à
l’économie française, mesurée à travers le ratio valeur
ajoutée/produit intérieur brut marchand, a connu,
de son côté, une progression extrêmement rapide,
passant de 0,3 % en
2000 à plus de 0,8 %
Un marché multiplié
en 2005.
Avec une valeur ajoupar 10 en dix ans contre
tée de 10 milliards €
un doublement pour
en 2005, l’industrie
d’autres services
des services mobiles
apporte une contribution à la richesse nationale supérieure à celle
de l’industrie aéronautique civile (8,4 milliards €) ou
proche de celle de l’activité de conseil en systèmes
informatiques (11,2 milliards €).
Figure 2 : Poids de l’industrie des services
mobiles dans l’économie française
(VA/PIB marchand) en %
Figure 1 : Évolution des revenus consolidés
des opérateurs mobiles français (milliards €)
Source : IDATE
Source : IDATE
25
0,8
+5,2 % +1,4 %
+8 %
20
+7,5 %
+10,4 %
+22,9 %
15
0,7
0,6
0,5
+36,3 %
0,4
+48,1 %
10
0,3
+77 %
5
+61,5 %
+91,8 %
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
0,2
0,1
0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
Après élimination des refacturations entre opérateurs, au titre des charges d’interconnexion de mobile à mobile notamment.
TA (Terminaison d’Appel) : prestation intermédiaire correspondant à la terminaison d’appel qu’offrent les opérateurs mobiles aux autres opérateurs,
Figure_3
fixes ou mobiles, pour terminer un appel
fixe vers mobile ou mobile vers mobile.
Figure_4
1
2
9
1. L’INDUSTRIE FRANÇAISE DES SERVICES MOBILES
95 000 emplois générés en France
et un développement exceptionnel
en 15 ans
Selon les données de l’INSEE, 774 entreprises
relevaient du secteur des télécommunications mobiles en 2005. La filière est ainsi constituée, autour des
opérateurs mobiles, d’un grand nombre de fournisseurs (équipements de réseau, terminaux, composants, plates-formes logicielles…), de distributeurs et
de sociétés de services (centres d’appels, sociétés
de maintenance…). Toutes ne sont d’ailleurs pas
répertoriées directement à ce premier niveau, leur
activité principale dépassant dans certains cas la
sphère des mobiles (enseignes de grande distribution,
par exemple).
Au total, ce sont environ 95 000 emplois qui peuvent
être attribués à la filière mobile en France à la fin 2005.
Par comparaison, la construction aéronautique civile
comptait, à cette même date, environ 75 000 emplois.
Figure 3 : Croissance annuelle moyenne
de l’emploi dans les services mobiles
en France, 1993-2005 (en %)
7 milliards € de recettes
fiscales et taxes pour l’État,
dont 4 milliards € de TVA
collectée, en 2005
Figure 4 : Emplois directs, indirects
et induits (estimations 2005)
Source : Coe-Rexecode
Emplois dans industrie
et services connexes (35 000)
Emplois
indirects exploitation
(30 000)
Emplois directs
exploitation
services mobiles
(30 000)
Source : IDATE, d'après données OCDE et estimations
Emplois directs : exploitation technique,
marketing et administration, services
clientèles, centres d’appels des
opérateurs de téléphonie mobile…
60
50
40
Emplois indirects : R&D, installation des
réseaux, distribution…
30
20
Emplois dans l’industrie : fabrication de
composants électroniques, téléphones,
fourniture de contenus, d’applications,
10
0
19931995
19951997
19971999
19992001
20012003
20032005
services informatiques…
Figure_5
10
La revue d’expertise de l’Association Française des Opérateurs Mobiles – Juillet 2007
N°02
30 milliards € d’investissements
Au total à la fin 2006, les opérateurs de réseaux
mobiles français ont investi environ 30 milliards €,
essentiellement dans le déploiement de leurs réseaux,
ce qui représente près de 40 % de l’investissement
total des opérateurs de télécommunications en
France (fixe et mobile) au cours de la période.
Après un tassement au passage des années 20012002, les investissements des opérateurs ont à
nouveau été accélérés, notamment avec le déploiement des réseaux et services 2,5G et 3G.
Par comparaison, le montant des investissements en
2004 ou 2005, à savoir un peu plus de 2,5 milliards €
par an, représente le double de l’investissement
de l’industrie française dans les composants électroniques ou l’équivalent de l’investissement de l’industrie française des travaux publics.
En valeur relative, les investissements physiques
des opérateurs mobiles français ont représenté en
moyenne, en 2005, 12,8 % de leur chiffre d’affaires
consolidé, soit un niveau parmi les plus élevés de
tous les secteurs économiques et représentant
en particulier près de deux fois l’effort relatif du
secteur de la production et de la distribution
d’énergie (6,8 %).
Cela représente par ailleurs
Plus de 2 milliards
1,4 % de l’investissement des
1
d’euros de dépenses
entreprises en France (FBCF
de sociétés non financières).
commerciales par an,
S’ajoutent à ces investissequi bénéficient
ments dans le réseau, les
notamment au
dépenses commerciales liées
consommateur à travers
à l’acquisition des clients et
le subventionnement
au renouvellement de leur
des téléphones
terminal. Ces dépenses
comprennent les commissionnements des distributeurs et la subvention des
terminaux. Elles sont évaluées à plus de 2 milliards €
pour la seule année 2005.
Figure 6 : Ratio investissements/chiffre
d’affaires 2005 dans divers secteurs (en %)
Figure 5 : Évolution des CAPEX2 agrégés
des opérateurs mobiles français (milliards €)
Source : IDATE
Source : IDATE, d’après données opérateurs
Extraction
de produits
énergétiques
3,5
Licences UMTS
Hors licences UMTS
3,0
Téléphonie
mobile
2,5
Production et
distribution d’électricité,
de gaz et de chaleur
2,0
Fabrication de
composants
électroniques
1,5
Captage, traitement
et distribution d’eau
1,0
Construction aéronautique
et spaciale (ateliers indus.
de l’aéronautique)
0,5
Construction
automobile
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
0
5
10
15
20
25
30
FBCF (Formation Brute de Capital Fixe): somme des acquisitions, nettes des cessions d’actifs fixes, réalisées par les producteurs résidents d’un pays donné.
CAPEX (Capital Expenditure) : investissements corporels et incorporels (par exemple, le coût des licences dans le cas d’un opérateur mobile) d’une
Figure_7
entreprise au cours d’une période donnée.
1
2
Figure_8
11
1. L’INDUSTRIE FRANÇAISE DES SERVICES MOBILES
Une couverture quasi totale
de la population
Malgré les contraintes du territoire hexagonal (31 %
de la population habite dans des zones à dominante
rurale et 23 % dans des communes rurales1), la
couverture des réseaux mobiles en France dépasse
98 % de la population, un niveau équivalent aux autres
grands pays européens plus faciles à couvrir. En effet,
le Royaume-Uni est dans le même ordre de grandeur
et l’Italie proche de 100 %, alors que la distribution de
la population sur le territoire n’est pas équivalente
(Source : OCDE).
En outre, un programme « zones blanches », unique
en Europe, doit assurer la couverture complémentaire de 3 000 communes rurales à la fin 2007,
portant à terme le taux de couverture à 99 %. Début
2007, les opérateurs de réseaux se sont également
engagés à couvrir à leurs frais les 52 000 km d’axes
de transport prioritaires.
Pour les réseaux 3G ouverts commercialement, la couverture de la population française était d’environ 60 %
à la fin 2005, soit un niveau comparable à l’Allemagne
et proche de ceux d’Italie (65 %) et d’Espagne (70 %).
1
Une commune rurale est définie comme ayant une densité de
population de moins de 100 habitants/km2.
Figure 7 : Part des populations habitant
dans des zones à dominante urbaine,
intermédiaire ou rurale
Source : OCDE (valeurs 2003)
Urbaine
100
Intermédiaire
31 %
20 %
France
Allemagne
Rurale
4%
10 %
13 %
80
60
40
20
0
RU
Italie
Espagne
Quand l’ensemble des zones blanches sera-t-il couvert ?
Un partenariat public-privé original associant l’État,
les élus locaux, l’ARCEP et les opérateurs de
réseaux, a été mis en place pour compléter la
couverture à hauteur de 99 % de la population d’ici
à la fin 2007.
Deux phases ont été définies sur la base de
critères retenus conjointement par les différents
partenaires de l’opération : dans la première
phase, le financement est partagé entre l’État, les
collectivités et les opérateurs de réseaux alors que,
dans la deuxième phase, lancée en 2005, il est
intégralement porté par ces derniers, qui, au total, y
consacreront 450 millions €.
Les opérateurs font régulièrement un bilan de
l’avancée de ce programme : le dernier, organisé
le 17 janvier 2007 avec le ministère de l’Aménagement du territoire, fait état de 1 683 communes
couvertes en téléphonie mobile à la fin 2006.
Qu’est-ce que la couverture des axes prioritaires ?
Les trois opérateurs de réseaux ont signé le
27 février 2007, avec le ministère de l’Aménagement
du territoire, un accord national pour la couverture
GSM des axes de transport prioritaires. Dans le cadre
de cet accord, les opérateurs devront achever la
couverture des autoroutes et des routes sur lesquelles le trafic est supérieur à 5 000 véhicules par
jour en moyenne, ainsi que des axes reliant, au sein
de chaque département, la préfecture aux souspréfectures. Pour y parvenir, chaque opérateur
devra déployer à ses frais entre 200 et 400 nouveaux
sites, pour un coût de 30 à 50 millions € par opérateur.
La moitié du déploiement est à réaliser d’ici à la fin
2008 et le reste d’ici à la fin 2009 pour Orange et SFR.
Le délai pour Bouygues Telecom est prévu après
le renouvellement de sa licence GSM. L’ARCEP
évaluera le respect de ces obligations.
Pour en savoir plus sur ces deux programmes
www.afom.fr
Figure_9
12
La revue d’expertise de l’Association Française des Opérateurs Mobiles – Juillet 2007
N°02
Un point de part de marché
supplémentaire par trimestre
pour les nouveaux opérateurs
Au-delà des trois opérateurs de réseaux mobiles, la
structure de l’offre de services s’est élargie depuis
2004 à nombre d’opérateurs virtuels, avec d’un côté
des accords de licences de marques, dans lesquels
deux partenaires (un opérateur mobile et un fournisseur de contenus, en général) mettent en avant et
Figure 8 : Évolution des parts de marché
des nouveaux opérateurs mobiles
(Licences de marques et MVNO, en % de clients)
Source : estimations IDATE, d'après données opérateurs et ARCEP
6
MVNO
Licences de marque
5
2,8
4
2
3
1,5
2
0,9
2,9
0,6
1
0
commercialisent une offre originale, et d’un autre
côté, la constitution de MVNO, indépendants des
opérateurs de réseaux à qui ils achètent des minutes
de communication et qui sont pleinement responsables de la fourniture de services de communications
mobiles à leurs clients. On compte ainsi aujourd’hui
une douzaine de MVNO et de nombreux accords de
licences de marques.
Au total, à la fin 2006, ces
Mise en place depuis le
deux nouvelles catégories
21 mai 2007, la portabilité
d’opérateurs comptaient envidu numéro mobile, en
ron 2,8 millions de clients, soit
près de 6 % de la base totale
10 jours et « guichet
de clients mobiles en métrounique », facilite le
pole. Surtout, ces nouveaux
changement d’opérateur
opérateurs ont gagné en
et stimule la concurence.
moyenne plus d’un point de
part de marché par trimestre en
2006 et ont représenté, au cours de l’année, 63 %
de l’accroissement net du parc de clients.
2,5
0,2
0,4
3T05
1,9
1
4T05
1,4
1T06
2T06
3T06
4T06
Figure_10
Licence de marque : accord passé par une marque (en général, un fournisseur de
contenus) avec un opérateur de réseau pour la mise au point et la distribution d’offres
spécifiques.
MVNO (Mobile Virtual Network Operator) : opérateur mobile de réseau virtuel qui ne
dispose pas de son propre réseau radio et utilise celui de l’un des opérateurs de réseaux
mobile, avec lequel il a passé un accord commercial.
13
2. LA PÉNÉTRATION
DES SERVICES MOBILES
À la fin 2006, près de 4 Français sur 5, de 15 ans et plus, étaient équipés
d’un téléphone mobile. En France, le multiéquipement est très limité,
alors que dans les grands pays européens, il s’est développé de manière
artificielle. Corrélativement, le taux de contrats avec abonnement (près
de 65 %) est plus élevé que chez ses voisins, mis à part la Finlande.
D’où un degré réel d’équipement relatif de la population supérieur à
ce que laisse paraître l’habituel taux de pénétration. .
14
La revue d’expertise de l’Association Française des Opérateurs Mobiles – Juillet 2007
N°02
Plus de 51 millions de clients
mobiles en France à la fin 2006
avec peu de multiéquipement (cf. page 16), a
Le nombre de clients mobiles en France a atteint
une part d’abonnés élevée dans sa base de clients
51,7 millions à la fin 2006.
mobiles, notamment au regard des autres grands
Le parc de clients a augmenté en moyenne de
marchés européens : près de 65 % à la mi-2006
13,1 % par an entre la fin 2000 et la fin 2005. Cette
contre 53 % en Espagne, 48 % en
croissance est supérieure à celle
Allemagne, 34 % au Royaume-Uni
observée au cours de la même période
et moins de 10 % en Italie. Seuls
en Allemagne (+12,7 %) et au
• 500 000 clients
quelques pays nordiques (Norvège à
Royaume-Uni (+12 %) et plus encore
56 %, Finlande à 80 %) affichent un
par rapport à l’Italie (+4,7 %) où l’esen 1992
poids de la clientèle abonnée équivasentiel de la croissance de la période
• 51,7 millions de
lent ou supérieur à celui de la France.
récente a été portée par les clients
clients à la fin 2006
Le taux de pénétration en France sur
prépayés (près de 92 % de la croisla seule clientèle abonnée atteint
sance nette entre 2001 et 2005).
50 %, soit un niveau parmi les plus
On confond d’ailleurs, dans les mesuélevés d’Europe, et en tout cas le plus haut parmi
res de taux de pénétration, les abonnés avec les
les cinq principaux pays.
clients utilisant des cartes prépayées. Or, la France,
Figure 9 : Évolution du nombre de clients
mobiles en France, 1992-2006 (en millions)
Source : IDATE
Figure 10 : Croissance des bases
de clients mobiles (en %)
(Croissance moyenne annualisée 2000-2005)
Source : IDATE
60
Croissance
+ 7 %/an
50
20
Décollage
+ 72 %/an
15
40
30
Émergence
+ 54 %/an
10
20
5
10
0
0
1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
France
Allemagne
RU
Italie
Espagne
Figure_11
Figure_12
15
2. LA PÉNÉTRATION DES SERVICES MOBILES
1,15 carte SIM
par utilisateur en France
En outre, l’indicateur de taux de pénétration utilisé
habituellement pour comptabiliser et comparer les
bases de clients mobiles, à savoir le nombre de cartes SIM actives, ne permet pas d’apprécier le degré
réel d’équipement de la population car les définitions
Figure 11 : Une relation forte entre
multiéquipement et clientèle prépayée
(valeurs à mi-2006)
Source : IDATE
1,8
1,7
Cartes SIM/
utilisateur
Italie
1,6
1,5
Espagne
1,4
RU
1,3
Allemagne
1,2
France
1,1
1,0
0%
ne sont pas harmonisées au niveau européen.
En particulier, le phénomène de multiéquipement
(une même personne détenant plusieurs cartes
SIM), particulièrement développé dans certains
pays, perturbe la mesure, sans parler des écarts
dans la définition de « cartes actives » entre pays.
Une enquête réalisée par Wireless Intelligence a
relevé que le ratio cartes SIM/utilisateur effectif à la
mi-2006 variait pour les grands pays européens de
1,75 pour l’Italie à 1,15 pour la France, en passant
par 1,42 pour l’Espagne et le Royaume-Uni et 1,25
pour l’Allemagne. Le ratio moyen pour l’ensemble de
l’Europe de l’Ouest serait de 1,33 cartes SIM par
utilisateur. Sur cette base, le taux d’équipement réel
en Italie se trouve ramené à 73 % tandis que celui de
la France serait de 68 %.
Un autre biais « mécanique » est lié à la structure des
populations par âge : les moins de 15 ans, structurellement peu équipés en mobile, représentent plus
de 18 % de la population en France contre seulement 14 % en Italie.
% clients
Prépayés
20 %
40 %
60 %
80 %
100 %
Figure_13
Le taux de pénétration du mobile dans les différents marchés européens mesure,
en fait, le taux d’équipement en cartes SIM :
- Le nombre de cartes SIM ne correspond pas au nombre d’utilisateurs en raison
du multiéquipement et de l’équipement en cartes PC, machine-to-machine…
- Les cartes SIM peuvent être actives ou inactives. Elles ne sont pas comptabilisées
de la même façon dans les différents pays.
En France, la définition de l’ARCEP est plutôt restrictive : une carte SIM est définie
comme active, si son numéro a émis ou reçu un appel téléphonique au cours
des trois derniers mois (les SMS ne sont pas pris en compte).
16
La revue d’expertise de l’Association Française des Opérateurs Mobiles – Juillet 2007
N°02
Près de 80 % des foyers
équipés de mobiles
L’équipement mobile des foyers
en France se situe dans la moyenne
Si le mobile s’est d’abord imposé dans
européenne, avec un taux de 78 %
un contexte professionnel et continue de
de foyers disposant d’au moins un
téléphone mobile.
progresser sur ce marché, la très grosse partie de
14 % des foyers déclarent en
la clientèle est aujourd’hui à caractère résidentiel.
outre avoir accès à un ou plusieurs
téléphones mobiles, mais pas
d’accès à la téléphonie fixe (18 %
en moyenne dans l’Union européenne).
Du côté des entreprises, le niveau d’équipement en
mobiles varie avec la taille : de 56 % à 87 % des
sociétés sont équipées, voire au-delà pour les
grandes entreprises en 2005. 18 % des actifs en
France disposaient, en moyenne à la mi-2006,
d’un téléphone mobile professionnel contre 13 % en
2005 (Source : Observatoire sociétal du Téléphone
mobile AFOM - TNS Sofres, août 2006).
Figure 12 : Équipement des foyers
en téléphone mobile début 2006
(% de foyers équipés d’au moins un téléphone mobile)
Figure 13 : Part des TPE et PME
équipées d’au moins un téléphone
mobile, selon leur taille, en 2005 (en %)
Source : Commission européenne, Eurobaromètre 2006
Source : IDATE, enquête PME, TPE et SoHo 2005
90
100
75
80
60
60
45
56
64
73
57
0
1 ou 2
3à5
6à9
71
77
87
40
30
20
15
0
0
Allemagne Espagne France
Italie
Royaume- Moyenne
Uni
UE 25
Figure_14
10 à 19 20 à 49 50 à 249
Figure_15
17
2. LA PÉNÉTRATION DES SERVICES MOBILES
95 % des 18-24 ans
équipés en mobile
Figure 14 : Équipement en téléphone
mobile selon l’âge (en %)
Base : 12 ans et plus
Observatoire sociétal du Téléphone mobile AFOM – TNS Sofres, août 2006
Près de 4 Français sur 5, de 15 ans et plus, étaient
équipés d’un téléphone mobile à la fin 2006.
Toutefois, même si le mobile s’est diffusé dans toutes les tranches d’âge, les jeunes ont des pratiques
d’usage plus intenses : personnalisation du terminal,
téléchargement de sonneries, envoi de SMS et de
MMS. Les services de données sur mobile, musique,
Internet mobile, télévision, jeux sont également
plébiscités par les jeunes, alors qu’ils suscitent
moins d’adhésion chez leurs aînés.
La tranche des plus de 60 ans, avec 51 % d’équipement, apparaît en outre sensiblement en-deçà de la
moyenne.
C’est également le cas de la tranche des plus
jeunes, moins équipés en France par rapport aux
grands pays européens.
Ensemble
12 ans
et plus
74
12-14 ans
70
15-17 ans
89
95
18-24 ans
25-29 ans
89
30-39 ans
86
40-59 ans
74
65 ans
et plus
51
0
20
40
60
80
100
Figure_16
En savoir plus sur l’Observatoire sociétal du Téléphone mobile AFOM – TNS Sofres
L'AFOM a créé, en 2005, en partenariat avec l’institut de sondages TNS Sofres, l’Observatoire
sociétal du Téléphone mobile AFOM - TNS Sofres qui mesure les usages et les opinions des
Français sur le téléphone mobile. Il s’appuie sur un sondage TNS Sofres auprès d’un
échantillon national représentatif de l’ensemble de la population âgée de 15 ans et plus
(pour sa première édition), élargi aux 12-15 ans en 2006 (pour sa deuxième édition).
Cette deuxième édition, rendue publique en octobre 2006, a confirmé le caractère
singulier du téléphone mobile, un objet qui ne ressemble à aucun autre, et dont les
Français dressent à 82 % un bilan positif pour la société française.
Pour consulter les résultats et la synthèse de l’Observatoire sociétal du Téléphone mobile
www.afom.fr
18
La revue d’expertise de l’Association Française des Opérateurs Mobiles – Juillet 2007
N°02
Une évolution plus rapide
et de plus grande ampleur
que celle d’autres nouveaux
services de communication
Avec une progression de 72 % par an en moyenne
au cours de la période de « décollage » (19962001), la base de clients mobiles a progressé plus
rapidement et atteint des niveaux de pénétration
plus importants que les autres nouveaux services de
communication.
Par comparaison, le nombre d’accès à l’Internet haut
débit a crû, dans la période que l’on peut assimiler
également à celle de son « décollage » (2001-2006),
à un rythme moyen de 54 %. Par ailleurs, si l’on ne
peut comparer directement les bases de clients d’un
service avec terminal personnel dans le cas des
mobiles, et accès partagé (au sein du foyer en parti-
culier) dans le cas du haut débit, l’équipement
des foyers en Internet haut débit est encore
inférieur à 50 % alors qu’il est proche de 80 % dans
les mobiles (et qu’il dépassait déjà 60 % en 2001).
Enfin, dans le domaine
de la télévision, le
rythme de croissance
De multiples
des accès au câble ou
évolutions au
au satellite est beaubénéfice de
coup plus lent et le taux
d’équipement n’atteil’utilisateur
gnait que 40 % des
en France
foyers en 2006.
Figure 15 : Progression du nombre
de clients aux nouveaux services
de communication (en millions)
Source : IDATE
60
50
Clients mobiles
Abonnés Internet haut débit
Abonnés câble + satellite
51,7
40
30
1996/2001
+ 72 %/an
20
2001/2006
+ 54 %/an
12,7
10
9,6
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006
Figure_17
19
3. LA CONSOMMATION ET LES
USAGES DES SERVICES MOBILES
La première consommation du mobile reste la voix en dépit du succès
du SMS et de la progression des autres services non-voix (MMS, services
multimédias, etc.) qui constituaient plus de 15 % du chiffre d’affaires des
opérateurs en 2005.
De fait, 14 % des foyers français déclarent ne pas avoir de ligne fixe et la
croissance du trafic voix mobile (+129 % entre 2000 et 2005) contraste avec
le déclin du trafic des lignes fixes (-13 % entre ces deux mêmes années).
20
La revue d’expertise de l’Association Française des Opérateurs Mobiles – Juillet 2007
N°02
Plus de 40 % du trafic voix
au départ des mobiles
Le trafic au départ des mobiles représente désormais une part très significative de la consommation
téléphonique en France. La substitution du trafic
fixe-mobile a progressé très fortement au cours des
dernières années et est aujourd’hui à l’un des
niveaux les plus avancés en Europe. En 2005, en
France, le volume de trafic téléphonique à partir des
mobiles équivalait à près de 80 % du trafic au départ
des postes fixes. À titre de comparaison, le trafic
mobile ne représentait qu’à peine 20 % du trafic fixe
en Allemagne à la même date.
Entre 2000 et 2005, le trafic voix mobile au départ
des opérateurs mobiles français a été multiplié par
2,3, passant de 36 milliards de minutes annuels à
82 milliards, représentant désormais le plus important volume au sein des pays européens.
Parmi les grands pays européens, la France est
d’ailleurs, après l’Espagne (dont le trafic téléphonique mobile sortant a été multiplié par trois), le pays
où la consommation de minutes de communications
mobiles a le plus progressé au cours des années
2000-2005.
Figure 17 : Trafic voix mobile
en Europe (milliards de minutes)
Figure 16 : Évolution des trafics voix
fixe et mobile sortante en France
(milliards de minutes)
Source : IDATE
Source : IDATE
100
2000
140
2005
Voix fixe
Voix mobile
80
106
105
60
82
70
40
35
20
0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
0
France
Allemagne
RU
Italie
Espagne
Figure_18
Figure_19
21
3. LA CONSOMMATION ET LES USAGES DES SERVICES MOBILES
Un trafic voix sortante par
client de 2h30 par mois
La consommation téléphonique moyenne mensuelle
par client mobile s’établit à plus de 1 760 minutes
en 2005, soit près de deux heures et demie par
mois. Ce niveau est très supérieur à celui observé
dans les grands pays voisins ; il a par ailleurs
augmenté de 25 % depuis 2000.
Si, ramené au trafic par habitant, les écarts diminuent,
la France conserve toutefois une avance, avec un
niveau de consommation moyen proche de 1 300
minutes par habitant en 2005 contre 1 280
pour l’Espagne, 1 150 pour le RoyaumeUni, 1 125 pour l’Italie et moins de 550 pour
Le trafic moyen voix sortante mobile par
l’Allemagne.
Le lancement d’offres d’« abondance »
habitant est particulièrement élevé en France :
(forfaits avec appels illimités vers certains
108 minutes par mois en moyenne en 2005
numéros ou opérateurs…) a participé à
contre 46 en Allemagne ou 94 en Italie.
cette forte consommation en 2005 qui
devrait se poursuivre en 2006 et en 2007.
Figure 18 : Évolution du trafic voix mobile
sortante moyen annuel par client (en minutes)
Figure 19 : Trafic voix mobile sortante
moyen mensuel 2005 (en minutes)
Source : IDATE
Source : IDATE
France
Allemagne
2000
RU
150
Par carte SIM
Italie
Espagne
Par habitant
120
1500
90
60
1000
147 108
50 46
89 96
82 94
115 107
France
Allemagne
RU
Italie
Espagne
30
500
2000
2001
2002
2003
2004
2005
0
Figure_20
Figure_21
22
La revue d’expertise de l’Association Française des Opérateurs Mobiles – Juillet 2007
N°02
7 clients mobiles sur
10 utilisent les SMS
L’usage des SMS, à l’origine centré sur les plus
jeunes, se diffuse progressivement vers les tranches
d’âge plus élevées. Au début 2006, plus de
7 clients mobiles sur 10 en France utilisaient la
fonction SMS. Les jeunes sont cependant toujours
les plus gros utilisateurs : ainsi les 15-24 ans équipés
envoient plus de 2 SMS par jour, contre un par jour en
moyenne pour l’ensemble des clients.
Les offres de forfaits
S M S permettent
Plus de 25 SMS par
de répondre à cet
usage.
client et par mois en
L’envoi de photos
2006, contre 13 SMS
(2 transferts par
en 2002, soit
mois en moyenne
en 2006 pour les
près de 100 %
personnes équipées
de croissance
d’un terminal avec
une fonction appareil photo) et l’usage des MMS
chez les jeunes (4 MMS par mois pour les 15-24
équipés d’un terminal compatible) se développent
également.
Plus largement, parmi les autres services
multimedias, le téléchargement de logos et de
sonneries arrive en tête des usages.
L’ensemble des services non-voix représente 15 %
de la dépense mobile moyenne.
Figure 21 : Les services mobiles (hors SMS
et MMS) utilisés en France à la fin 2005
Figure 20 : Usage des SMS
selon l’âge en 2006
Source : Médiamétrie, sondage parmi les utilisateurs
qui déclarent avoir utilisé des services mobiles, soit 36%
des utilisateurs de téléphones mobiles
Base : clients mobiles de plus de 15 ans en France
Source : IDATE, Enquête Use-IT, 2006
Consultation de
compte bancaire
13 %
100
9
Parfois
37
80
89
Souvent
45
Services
pratiques 28 %
36
60
55
35
40
Services
d’information
16 %
38
31
Téléchargement
(logos, sonneries,…)
43 %
21
20
15
7
0
15-24
25-34
35-44
45-54
55-64
Figure_22
65 +
Figure 23
23
4. LE MOBILE DANS
LE BUDGET DES MÉNAGES
La part de la téléphonie mobile est stable dans le budget des ménages
depuis 2002. En effet, si les Français utilisent de plus en plus leur mobile,
dans le même temps, les prix diminuent.
Une dépense moyenne
pour le grand public de 24 € HT
par mois, hors terminaux
Figure 22 : Facture grand public
mensuelle moyenne (€ HT/mois),
hors achat de terminaux et services à valeur ajoutée
Source : IDATE, d'après données ARCEP
25
20
15
21
22,9
24
24,8
24,1
2001
2002
2003
2004
2005
10
5
0
24
La facture moyenne d’un client mobile grand public
s’élevait, selon les données de l’ARCEP, à
24,10 € HT par mois en 2005, hors coût des
terminaux et services à valeur ajoutée. Après une
augmentation de 3 % en 2004, dans un contexte de
fort développement du trafic, le montant a diminué
sensiblement en 2005.
Le développement d’offres d’« abondance » (appels
illimités à certaines heures ou vers certains numéros,
packs SMS…) permet aux consommateurs d’avoir
un usage de plus en plus intense de leur téléphone
mobile tout en maîtrisant leur facture.
Figure_24
La revue d’expertise de l’Association Française des Opérateurs Mobiles – Juillet 2007
N°02
1,2 % du budget des ménages
consacré aux mobiles
(1 % du budget des ménages, net des gains réalisés).
Après une période de forte augmentation liée à la dynaCes dépenses mobiles représentent, par ailleurs, la
mique d’équipement des ménages en mobile (2000moitié du budget des ménages consacré aux ser2003), au cours de laquelle le poids des
vices de télécommunications
services mobiles dans la
et 40 % de leurs dépenses en
consommation des ménages
services TIC.
est passé de 0,66 % à
Diminution régulière des tarifs
Enfin, les abonnements repré1,16 %, le niveau relatif des
de téléphonie mobile dans
sentent en moyenne 3 % des
dépenses s’est stabilisé. Ce
un contexte d’augmentation
dépenses contraintes des
phénomène traduit à la fois l’arménages1, soit une part légèrerivée à une certaine maturité du
de plusieurs autres services.
marché ainsi que le maintien
ment inférieure aux assurances
d’une forte pression sur les
obligatoires. On note encore
prix. Par comparaison, ce niveau de budget est à peu
que le prix moyen des services de téléphonie mobile
près équivalent à celui consacré à l’achat de presse,
a décru régulièrement depuis 2000, à la différence
livres et papeterie (1,3 % de la consommation des
des loyers, de l’eau, du gaz ou de l’électricité.
ménages en 2005). Il est également à peine supérieur
Les dépenses contraintes correspondent aux charges pour lesquelles
un engagement est pris sur la durée (loyers, assurances obligatoires, etc.)
à celui engagé dans les jeux de hasard et d’argent
1
Figure 23 : Part des dépenses des ménages
consacrées aux services de télécommunications mobiles (% de la consommation finale)
Source : Coe-Rexecode, d'après données ARCEP et INSEE
Figure 24 : Évolution des prix de différents
services en France (Base 100 : janvier 2000)
Source : d’après données INSEE et ARCEP
1,2
200
1,0
Services financiers
Loyers
Électricité
Téléphone mobile (minute sortante)
Gaz
Eau
150
0,8
100
0,6
0,4
50
0,2
0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
Figure_25
Figure_26
25
5. LE PRIX DES
SERVICES MOBILES
Le niveau d’équipement et l’intensité d’usage en France vont de pair avec
des prix à la minute très compétitifs, parmi les moins chers des principaux
pays européens, à moins de 0,20 € TTC en moyenne par minute sortante.
Le prix des services de téléphonie mobile a décru régulièrement (baisse de
26 % du prix moyen de la minute voix sortante entre 2002 et 2006) à la
différence des loyers, de l’eau, du gaz ou de l’électricité, et le poids du mobile
dans le budget des ménages s’est stabilisé aux alentours de 1,2 % (malgré
une augmentation de 37 % de son usage voix entre 2002 et 2006).
La comparaison des tarifs mobiles, au
niveau européen, est difficile du fait
de la diversité des offres et des conditions
associées :
- forfaits illimités (spécificité française)
- modalités de facturation
(crédits-temps, paliers…)
- durées d’engagement
- subvention du terminal
- services complémentaires gratuits
- bonus et minutes offertes
26
De ce fait, les comparatifs sont essentiellement menés de deux manières :
- soit un calcul de prix moyen de la minute,
sans différenciation des autres services
- soit un calcul sur la base de paniers de
consommation, sur une base mensuelle
ou annuelle, incluant d’autres services
que la voix (SMS en particulier)
Dans tous les cas, les durées d’engagement
et les subventions de terminaux ne sont pas
prises en compte dans ces calculs.
La revue d’expertise de l’Association Française des Opérateurs Mobiles – Juillet 2007
N°02
Moins de 0,20 € TTC en moyenne
par minute sortante
Le prix moyen de la minute voix sortante en France
a diminué de plus de 50 % au cours de la période
1998-2005. La réduction s’est poursuivie en 2006 :
sur les neuf premiers mois de l’année 2006, le prix
moyen, calculé sur la base des données de l’ARCEP,
était de 15,8 centimes € HT, soit 18,9 centimes € TTC.
Le prix des tarifs entrants, du fixe vers le mobile, a
également été impacté par la baisse substantielle
des charges de terminaison d’appel mobile (réduction de 50 % entre les tarifs de 2004 et ceux applicables au 1er janvier 2007).
S’il est difficile de faire une comparaison directe
entre pays, compte tenu de la diversité des tarifs
associés aux multiples offres faites par les opérateurs aux consommateurs, plusieurs études récentes
ont néanmoins conclu que les tarifs des services de
téléphonie mobile en France se situaient dans la
fourchette basse européenne.
Le cabinet Omsyc a ainsi calculé que la France et
l’Italie bénéficient, parmi les cinq grands pays européens, des prix les plus bas concernant les appels
sortants. Loin derrière le Royaume-Uni et l’Espagne
qui se placent en position
intermédiaire, l’Allemagne
Baisse de 26 %
affiche un niveau moyen
de prix qui est près du
du prix de
double des deux premiers.
la minute
sortante entre
2002 et 2006
Figure 25 : Évolution du prix moyen de
la minute de téléphonie mobile sortante
en France, 2002-2006 (centimes € HT)
Figure 26 : Prix moyen de la minute
mobile sortante en Europe
(centimes € HT, valeurs 2004)
Source : IDATE, d'après données ARCEP
Source : Omsyc, publié en 2006
25
35
30
20
25
15
21,4
19,1
18,1
17,5
15,8*
20
15
10
10
5
5
0
0
2002
2003
2004
2005
2006
France
Allemagne
RU
Italie
Espagne
* moyenne des neuf premiers mois 2006
Figure_27
Figure_28
27
5. LE PRIX DES SERVICES MOBILES
Des modalités de
facturation favorables aux
consommateurs français
Les comparaisons internationales de prix sont souvent
biaisées par les crédits-temps (durée indivisible de
facturation à l’établissement de la communication) et
les paliers de facturation. Dans certains cas encore,
une charge pour établissement d’appel pourra être
facturée avant même le décompte de la première
seconde de communication (en particulier en Italie,
en Espagne, en Suède et en Finlande). La plupart
des opérateurs européens, hors France, prévoient
également une charge minimale par appel (incluant
le cas échéant la charge d’établissement).
En Allemagne et en Espagne, les offres les plus
courantes facturent une première minute indivisible
tandis qu’en Italie, une charge d’établissement de
communication (call set up charge) est facturée dès
lors que le correspondant est joint.
Plus largement dans l’ensemble de l’Europe, un
crédit d’appel, couvrant le plus souvent la première
minute de communication, est encore pratiqué dans
une majorité de pays, à l’exception notable, de la
France, des pays scandinaves, des Pays-Bas, de
l’Irlande et de quelques autres petits pays.
Ainsi, la comparaison des prix faciaux de la minute ne
permet pas de rendre compte des prix réels. L’écart
entre les deux dépend bien évidemment de la durée
effective de chaque appel : on a pu calculer, à partir
d’une courbe de fréquence type des appels d’un
client mobile français, qu’à prix égal, un appel facturé
à la seconde, dès la première seconde (cas de la
France), permettait d’appeler en moyenne 32 %
plus longtemps que lorsque la communication est
facturée par palier de trente secondes avec une
première minute indivisible. Les écarts, eu égard
aux diverses offres effectivement proposées sur les
principaux marchés européens, peuvent atteindre un
rapport de 1 à 2.
Figure 27 : Impact de différents modes de facturation
Crédit-temps et paliers indivisibles
Une communication à la seconde, dès la
première seconde, permet, pour le même prix,
d’appeler en moyenne …% plus longtemps
3 premières minutes indivisibles puis à la seconde
113 %
5 premières secondes puis «pas» d’une minute
87 %
«Pas» d’une minute
38 %
Première minute indivisible puis «pas» de 30 secondes
32 %
Première minute indivisible puis «pas» de 10 secondes
28 %
Première minute indivisible puis à la seconde
26 %
«Pas» de 30 secondes
17 %
«Pas» de 10 secondes
5%
Source : IDATE, sur la base d’une fréquence type d’appels d’un client mobile français
28
La revue d’expertise de l’Association Française des Opérateurs Mobiles – Juillet 2007
N°02
Facturation à la seconde,
subvention des terminaux,
consultation de messagerie gratuite
Parmi les grands pays européens, la France est la
seule, avec le Royaume-Uni, à avoir généralisé depuis
2002 la facturation à la seconde dès la première
seconde pour les communications mobiles.
Pour ce qui est des durées d’engagement pour
les offres d’abonnement, celles-ci s’établissent de
manière générale à 12 mois pour les opérateurs
français (avec des options à 24 mois permettant
d’accéder à des tarifs d’abonnement réduits), une
pratique peu ou prou identique à celle que l’on
retrouve au Royaume-Uni avec des options à 18 mois.
En Allemagne en revanche, les offres courantes
prévoient systématiquement des durées d’engagement de 24 mois, en plus d’un coût d’activation de la
ligne, en général inexistant en France.
Par ailleurs, les terminaux continuent d’être subventionnés par les opérateurs. Si cette pratique reste
courante dans nombre de pays européens, elle se
situe à un niveau particulièrement élevé en France.
Enfin, la consultation des services de messagerie
vocale est systématiquement gratuite dans les offres
des opérateurs français, alors qu’elle est le plus
souvent payante en Allemagne et dans certaines
offres au Royaume-Uni et en Italie.
Figure 28 : Principes de facturation des offres courantes des opérateurs mobiles dans l’UE
Allemagne
Espagne
Finlande
France
Italie
Royaume-Uni
Suède
Crédit-temps
(secondes)
60
60
0
0
0
0
0
Palier indivisible de facturation
après le crédit-temps (secondes)
1
1
1
1
1
1
1
Charge d’établissement
d’appel (€)
0
0,1392
0
0
0,124-0,15
0
0,0631-0,0883
Figure 29 : Tarification
de la consultation
de la messagerie
vocale (valeurs 2006)
Charge minimale
par appel (€)
0,15-0,49
0,07-0,39
0-0,01
0
0
0,296-0,445
0
France
Gratuit
Allemagne
Jusqu’à 0,39 €/minute
Royaume-Uni Jusqu’à 0,22 €/minute
Jusqu’à 0,15 €/minute
Italie
Espagne
Gratuit
Source : IDATE
Source : IDATE, d’après opérateurs et Teligen
Des SMS, hors forfaits, à partir
de 0,09 € TTC
Figure 30 : Prix d’un SMS hors forfaits
en avril 2002 et en avril 2006 (en €)
Source : IDATE, d’après opérateurs
Le prix des SMS a, d’une manière générale, diminué
en Europe au cours de la période récente, et singulièrement en France. Dans trois des grands pays européens (France, Italie et Royaume-Uni), celui-ci est en
effet passé de 0,15 €, voire 0,16 € pour le RoyaumeUni, à des fourchettes de prix débutant à 0,10 €, voire
0,09 € dans plusieurs offres de MVNO en France. De
plus, l’apparition de forfaits SMS destinés au grand
public a permis de faire baisser encore les prix de
manière significative, atteignant un prix unitaire de
0,07 €. Par ailleurs, certains opérateurs proposent
des forfaits incluant les SMS illimités.
0,20
Prix moyen 2002
Prix bas 2006
Prix haut 2006
0,15
0,10
0,05
0
France
Allemagne
RU
Italie
Espagne
Figure_29
29
GLOSSAIRE
ARCEP (Autorité de Régulation des
PIB (Produit Intérieur Brut)
Communications Électroniques et des
Postes)
Valeur totale de la production interne de biens et
services marchands dans un pays donné au cours
d’une année donnée (le PIB est la somme des
valeurs ajoutées des acteurs économiques d’un pays
donné).
Autorité administrative indépendante créée en 1997
pour réguler la concurrence dans le secteur des
télécommunications. En mai 2005, l’Autorité a élargi
son périmètre à la régulation des activités postales.
Portabilité
ARPU (Average Revenue per User)
Investissements corporels (par exemple, le réseau
radio) et incorporels (par exemple, le coût des licences
dans le cas d’un opérateur mobile) d’une entreprise au
cours d’une période donnée.
La portabilité des numéros permet à tout abonné de
changer d’opérateur tout en conservant son numéro
de téléphone. La portabilité en « simple guichet » ou
« guichet unique », mise en place en France fin mai
2007, permet au client de contacter le nouvel
opérateur de son choix, qui réalise alors l’ensemble des
démarches administratives relatives à la demande de
portabilité et de résiliation du contrat du client auprès
de l’autre opérateur.
Carte SIM (Subscriber Identity Module)
Services TIC (Technologies de
Carte à puce utilisée en téléphonie mobile pour
stocker les informations spécifiques à l’abonné d’un
réseau mobile.
l’Information et de la Communication)
FBCF (Formation Brute de Capital Fixe)
SMS (Short Message Service)
Somme des acquisitions, nettes des cessions d’actifs
fixes, réalisées par les producteurs résidents d’un
pays donné.
Service permettant de transmettre des messages
textuels de petite taille.
Revenu moyen par utilisateur (y compris les éventuels
revenus du trafic entrant).
CAPEX (Capital Expenditure)
Couvrent en général les services de télécommunications, informatiques et médias électroniques.
TA (Terminaison d’Appel)
Licence de marque
Accord passé par une marque (en général fournisseur
de contenus) avec un opérateur de réseau pour la
mise au point et la distribution d’offres spécifiques.
Prestation intermédiaire correspondant à la terminaison
d’appel qu’offrent les opérateurs mobiles aux autres
opérateurs, fixes ou mobiles, pour terminer, sur
leur réseau, un appel fixe vers mobile ou mobile vers
mobile.
MMS (Multimedia Messaging Service)
Service permettant de transmettre des messages
photo, vidéo et texte entre utilisateurs de mobile ou
vers des utilisateurs d’Internet.
MVNO (Mobile Virtual Network Operator)
Opérateur mobile de réseau virtuel qui ne dispose pas
de son propre réseau radio et utilise celui de l’un des
opérateurs de réseau mobile, avec lequel il a passé un
accord commercial.
30
VA (Valeur Ajoutée)
Valeur créée par un acteur économique (pour une
entreprise. VA = Valeur des biens et services
produits - Valeur des consommations intermédiaires).
WAP (Wireless Application Protocol)
Protocole de communication visant à permettre
d’accéder à Internet à l’aide d’un terminal mobile.
La revue d’expertise de l’Association Française des Opérateurs Mobiles – Juillet 2007
N°02
Pour aller plus loin, rendez-vous sur le site de l’AFOM
www.afom.fr
et téléchargez les Chiffres-clés de
l’Observatoire économique de la téléphonie mobile.
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